Le toucher épicritique

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Le toucher épicricique
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Sommaire
LES BASES DE NOTRE SYSTEME NERVEUX .................................................................... 3
NOTRE PEAU ET LE PLAISIR ................................................................................................ 6
LE GATE CONTROL.............................................................................................................. 11
LA FACE CACHEE DES RECEPTEURS DE MERKEL ....................................................... 13
LE TOUCHER EPICIRITIQUE ET LA REGULATION DU SNV ........................................... 14
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Les bases de notre système nerveux
Le système nerveux est un système d'une importance capitale pour la survie de
l'organisme et le maintien de son équilibre. Il est le centre de commande de tous
les autres systèmes de notre corps afin que chacun travaille en harmonie pour le
bénéfice de l'organisme : grâce à un réseau complexe de communication, il
coordonne son fonctionnement global.
Le système nerveux travaille en collaborant étroitement avec le système
endocrinien dans la régulation de l'organisme. Cependant, l'action du système
nerveux est beaucoup plus rapide que celle du système endocrinien. Par exemple, le
message nerveux peut circuler à près de 360 km/h, de sorte que, pour relier le
cerveau à la main, quelques millisecondes seulement suffisent pour effectuer un
geste précis à la suite d'un ordre moteur.
Le système nerveux est un système de communication rapide qui :
•
Permet à l'organisme de s'adapter rapidement aux variations
l’environnement (par exemple la température ou le contexte social),
•
Permet des mouvements de grande précision afin d'effectuer des tâches
compliquées,
•
Génère des processus complexes comme la pensée, les émotions,
l'intelligence, la conscience, le langage, le plaisir et la mémoire nerveuse,
•
Assure l'apprentissage et les comportements,
•
Module la sexualité et la reproduction humaines,
de
De quoi est composé le systeme nerveux ?
Il est composé en grande partie de cellules appelées ‘neurones’. Ces cellules ont la
capacité de recevoir et de transmettre un petit "courant électrique" qui se propage
comme dans un fil électrique qui transmet les informations sous la forme d’un
courant électrique.
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L’information se propage d’un neurone au suivant
Les neurones échangent entre eux par l’intermédiaire de substances appelées
neurotransmetteurs. Nous y reviendrons un peu plus tard.
Les neurones s’organisent ensuite en réseaux et communiquent entre eux dans tout
l’ensemble du corps. Ils sont regroupés en long faisceaux à l’image de fils électriques
constituant un câble électrique, appelé « nerf ». On compte ainsi des milliers de
nerfs, ce qui représente en fait plus de 100 milliards de neurones en tout dans notre
corps.
Question à poser aux amis : si on devait mettre bout à bout tous les neurones d’un être
humain, quelle distance pourrait on parcourir ? 100 m ? 1 kilomètre ? plus ?
Réponse : on pourrait faire avec l’ensemble de nos neurones, mis chacun bout à bout
l’équivalent de deux fois le tour de la terre !
D’autres chiffres : les neurones présentent entre eux plus de possibilité de connexion qu’il
n’existe d’atomes dans tout l’univers ! Ca fait tourner la tête, non ?
L’anatomie de notre système nerveux
Le système nerveux, principal réseau de communication dans notre corps,
comprend :
•
•
le système nerveux central (SNC) (notre cerveau et la moelle épinière),
le système nerveux périphérique (SNP) : réseau complexe qui relaye
l’information d’une partie de notre corps jusqu’au cerveau et réciproquement.
En fait, notre corps ressemble à un arbre dont le tronc serait la moelle épinière, le
sommet serait le cerveau, et les branches et le feuillage serait constitué de tous les
nerfs périphériques.
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En bleu et rouge : la moelle épinière et le cervelet. Au
dessus, notre cerveau.
En vert : tous les nerfs de notre système nerveux
périphérique.
Ces nerfs acheminent l’information du cerveau vers nos
muscles et organes (nerfs moteurs) et ramènent l’information
de nos récepteurs (en particuliers ceux de nos sens) vers le
cerveau (nerfs sensitifs).
Une expérience : effectuez les mouvements indiqués ci-dessous :
•
Mouvement 1 : effleurage doux avec la pulpe de vos doigts (plusieurs allers-retours)
•
•
Mouvement 2 : pression sur la même zone, en ‘saut de puce’ avec votre pouce
Mouvement 3 : effleurage avec votre index, sur les lèvres.
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Qu’avez-vous ressenti dans chacun des mouvements. Chatouille, détente, plaisir ?
Comment votre cerveau a-t-il pu faire la différence entre les 2 premiers
mouvements, sachant que la zone touchée était la même ? Et comment a-t-il pu
différencier le mouvement sur le bras de celui des lèvres ? Comment s’y prend-il ?
Mais tout d’abord, comment est née l’information nerveuse qui est ensuite remontée
jusqu’au cerveau ? Nous allons tout vous expliquer en vous présentant les futurs
« acteurs » de notre plaisir : nos récepteurs de Merkel.
Notre peau et le plaisir
Dans l'histoire du développement des premières cellules qui ont constitué notre corps
au départ, un groupe de cellules s'est un moment séparé en deux voies de
développement : l'une s'orientant pour devenir le système nerveux qui traite toutes
les informations reçues du monde sensoriel, et l'autre devenant une autre voie de
contact avec l'extérieur : c'est notre peau.
Il existe de nombreux types de sensations tactiles : le toucher léger comme ce que
nous avons fait dans les exercices 1 et 3 précédents, la pression comme dans
l’exercice 2, mais aussi la vibration, la sensation thermique, la douleur..
Pour parvenir à générer dans notre corps ces sensations, il existe environ 20 types
de récepteurs tactiles qui réagissent à ces divers stimuli.
-
Le toucher léger (effleurage dans lequel la peau ne bouge pas et n’est pas
déformée, comme dans les exercices 1 et 3) est détecté par les disques de
Merkel, situés en surface et des terminaisons nerveuses libres sensibles à
l’effleurement. Ce sont ces récepteurs qui seront stimulés dans le toucher
épicritique.
-
La pression tactile (exercice 2 dans lequel la peau est déformée pendant un bref
instant) est reçue par les récepteurs de Pacini, situés en profondeur
-
Les vibrations stimulent les corpuscules de Meissner qui sont principalement
dédiés à la détection des mouvements mécaniques,
-
Le froid par les récepteurs de Krause, La chaleur par les récepteurs de Ruffini,
-
La douleur par des terminaisons nerveuses ramifiées.
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Chaque type de récepteurs, lorsqu’il est stimulé, génère donc une information dans
le système nerveux périphérique. Cette information va remonter le long de quelques
neurones (3 ou 4 seulement !) jusqu’au cerveau, qui nous renseignera sur la zone
touchée de notre corps, et sur la réaction à avoir (relaxation, plaisir, ou réflexe de
retrait, fuite, …).
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L’expérience de l’acuité tactile
La densité des récepteurs de Merkel, c'est-à-dire le nombre de ces récepteurs par
centimètre carré, est différente suivant les zones de notre corps. Elle est à son
maximum au niveau de la pulpe des doigts et de la face palmaire de la main : 100 à
200 par centimètre carré, alors qu'elle est de 28 au poignet et de 5 sur la jambe.
L'appréciation de l'intensité de l'excitation a son maximum de finesse au niveau des
doigts et son minimum sur le dos.
L'acuité tactile, qui est la plus petite distance où deux contacts sont sentis séparés et
que l'on mesure avec les deux pointes d'un compas, est de 1 mm au bout de notre
langue, de 3 à 8 mm à la pulpe des doigts et de 45 mm sur la poitrine ; cette
différence correspond à la densité des points de tact.
Etonnez vos amis, en réalisant l’expérience suivante
Vous proposez à une personne, devant vos amis, de fermer les yeux et de vous présenter sa
main.
Munissez vous de 2 objets identiques possédant une partie pointue (crayons, cure dents, ..).
Positionnez doucement les 2 pointes en même temps sur la partie palmaire de sa main. Les 2
pointes seront espacées de 2 à 3 cm.
Demandez-lui si elle ressent une seule pointe ou bien 2 pointes. Elle vous répondra
certainement : 2 pointes. Demandez-lui à son avis à quelle distance sont séparées ces 2
pointes. Elle vous répondra 2 ou 3 cm.
Bravo ! Elle a gagné, sans surprise pour vos amis qui regardent la scène.
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Votre cobaye doit toujours garder les yeux fermés. Présentez maintenant les 2 pointes
(toujours en même temps) sur le dos du bras, comme indiqué sur la photo suivante.
Les pointes doivent avoir le même espacement que précédemment.
Comme tout à l’heure, demandez-lui si elle sent une ou plusieurs pointes.
Elle vous répondra : une seule ! Demandez lui d’ouvrir les yeux et de constater..
A son grand étonnement et à celui de vos amis, elle n’aura pas pu discerner les 2 pointes, car
elles sont trop rapprochées et le dos du bras ne contient pas assez de récepteurs pour les
distinguer séparément.
Les parties du corps qui contiennent le plus de récepteurs par cm² sont les mains, la
plante des pieds, les lèvres, l’intérieur des cuisses et les organes génitaux.
Qu’est ce que le toucher épicritique
Ce n’est pas un massage. C’est un effleurage. En terme de pression, sur une échelle
de 1 à 10 (1 étant un simple contact de la peau, et 10 étant une pression
douloureuse), le toucher épicritique se situe à une pression 3. Cela correspond à une
caresse lente qui ne stimule que l’épiderme, c'est-à-dire moins d’un millimètre
d’épaisseur de notre peau !
Comment circule cette information du Toucher
Nous avons vu comment l’information du toucher épicritique était générée, grâce à
nos précieux récepteurs situés dans notre peau. Mais maintenant, comment cette
information va renseigner notre cerveau, sur la zone qui est touchée et sur la
sensation que l’on va ressentir ?
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Les récepteurs de Merkel stimulés sont reliés à une série de neurones (3 au total) qui
acheminent l’information jusqu’au cerveau, ou cette information se projette sur le
cortex cérébral comme sur un écran de cinéma 180°. Le cerveau nous renseigne
alors sur la zone touchée de notre corps.
Schéma de la représentation corticale
Chaque aire du cerveau est dédiée au traitement des informations envoyées par une
partie spécifique du corps. On s’aperçoit sur la figure ci-dessus que les récepteurs
tactiles ne sont pas répartis de façon homogène sur l’ensemble du corps. La main et
les lèvres ont une représentation dans le cerveau supérieure à celle du tronc et des
membres inférieurs. Ce n’est pas une erreur ! Cela nous indique que la nature
considère que la sensibilité de nos mains et nos lèvres a une importance capitale
pour notre survie et notre reproduction.
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Le Gate Control
Ceci correspond à un contrôle de la douleur réalisé dans notre moelle épinière.
Lorsqu’une douleur est générée sur notre corps, elle se transforme en un influx
nerveux qui va parcourir un premier neurone (appelé dans ce cas un neurone
nocicepteur, ‘noci’ signifiant ‘douleur’). Ce neurone va entrer dans la moelle épinière,
dans l’un des étages de notre colonne vertébrale (par exemple dans les cervicales
pour une douleur à la main, dans les lombaires pour une douleur au pied..).
La moelle épinière est un peu comme une autoroute qui va acheminer l’information
très rapidement jusqu’au cerveau, dans la zone corticale en relation avec la partie du
corps touchée.
Dans l’exemple ci-dessous, la douleur est symbolisée par les boules rouges qui vont
circuler de la zone douloureuse (la main) jusqu’au cerveau, en suivant la fibre
nerveuse rouge (fibre nociceptive).
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Dans un deuxième temps (voir ci-dessous), nous allons réaliser un toucher
épicritique sur la zone ayant reçu le coup de marteau. Ce toucher de pression « 3 »
va stimuler les récepteurs de Merkel, qui vont générer un influx nerveux de type
‘plaisir’ dans les fibres nerveuses auxquelles ils sont reliés (fibres violettes dans le
dessin).
Dans ce cas, l’influx de plaisir (symbolisé par les boules vertes) va remonter le long
de la fibre nerveuse, puis circuler d’une part vers la moelle épinière pour remonter
jusqu’au cerveau, et d’autre part vers un neurone appelé « neurone intercalaire » qui
a pour rôle de bloquer une porte sur le trajet de la douleur.
Nous voyons donc que chaque fois que l’on génère une information épicritique
(plaisir caresse sur la peau), nous bloquons instantanément le trajet de la douleur
(fermeture de la porte).
Nota : La porte de la douleur dans la moelle épinière peut également se fermer avec
des opiacés (morphine, ..) et avec certains neurotransmetteurs sécrétés par le corps
comme la dopamine et sérotonine (voir fiche dépression sur notre site).
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La face cachée des récepteurs de Merkel
Comme nous l’avons vu, la technique de toucher épicritique du massage Edonis
sollicite des récepteurs superficiels de la peau (cellules de Merkel) qui produisent
des neuromédiateurs et des hormones actives dans la régulation de l’humeur.
Une étude allemande a démontré en 2005 que les massages légers utilisés dans la
technique Edonis offriraient un traitement complémentaire intéressant pour contrer la
dépression chez les personnes atteintes de divers troubles psychiatriques.
Dans le passé, d’autres chercheurs se sont intéressés à l’effet de ce massage sur la
dépression, avec des résultats positifs. Cette récente étude se distingue des
précédentes du fait qu’elle a été menée auprès de personnes ayant reçu un
diagnostic de trouble psychiatrique.
Les chercheurs ont recruté 32 personnes en dépression aiguë (24 femmes et 8 hommes) dans
le département de psychiatrie d’un hôpital universitaire de Berlin. Leur âge moyen était de
48 ans. Les participants ont été répartis en deux groupes : un groupe « toucher épicritique »,
et un groupe témoin ayant bénéficié des séances de relaxation, mais sans toucher. Les
séances, au nombre de cinq, duraient environ 60 minutes et avaient lieu sur deux à trois
jours. Tous les participants ont continué à prendre leurs médicaments antidépresseurs.
En comparant l’avant et l’après, les chercheurs ont noté une nette amélioration des
symptômes de dépression (humeur, motivation, pensées, etc.) et du bien-être physique chez
tous les participants. Cependant, ceux du groupe « « toucher épicritique» ont bénéficié d’une
amélioration supérieure à ceux du groupe témoin sur quatre plans : la tension
psychologique, l’agitation, l’humeur et les tensions au cou et aux épaules.
Les chercheurs ont voulu cibler la peau plutôt que les muscles ou les tissus
conjonctifs, car la peau est intimement liée à l’identité. Ainsi, ce type de toucher
transmet un message positif à la personne.
Comme le soulignait Dr Edzard Ernst, titulaire d’une Chaire en médecine
complémentaire au Royaume-Uni, les massages légers offrent un traitement adjuvant
sans risque. De plus, ils possèdent l’avantage de pouvoir être pratiqués par des
proches ou encore par le personnel hospitalier.
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Le toucher épiciritique et la régulation du SNV
Comme vous pourrez le voir dans notre cours sur la physiologie du corps humain, le
SNV (système Nerveux Végétatif, ou Système Nerveux Autonome) est la partie du
système nerveux responsable des fonctions automatiques, non soumise au contrôle
volontaire. Il contrôle notamment les muscles lisses (digestion, vascularisation...), les
muscles cardiaques, la majorité des glandes exocrines (digestion, sudation...) et
certaines glandes endocrines
Lorsque ce système nerveux est déséquilibré, il s’ensuit des désordres de type
digestif (brulures d’estomac, colites, diarrhées, constipation..), génital (infertilité,
impuissance, troubles érectiles, ..), hormonal et psychosomatiques (douleurs
psychologiques, insomnies, angoisses, palpitation, anxiété, …)
Le toucher épicritique entraîne une libération de neuro-hormones et d’endorphines
qui vont directement réguler le SNV. C’est pour cela que l’on observe beaucoup
d’amélioration des fonctions digestives, sexuelles, sommeil, etc.. après une séance
Edonis.
Le toucher épicritique ne se contente pas de procurer un « anti-douleur »
rapide, mais présente également des effets à long terme.
Dans une société de plus en plus soumise au stress, le toucher épicritique présent
dans le massage Edonis constitue une solution simple, efficace et durable pour
accompagner les personnes en souffrance, de l’enfant à la personne âgée.
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