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L’enherbement permanent, vieillissant, contraire-
ment à ce que nous pouvons imaginer n’améliore pas
toujours la porosité du sol en profondeur ; il joue tout
au plus un rôle de portance par rapport aux engins
agricoles.
Dans ce domaine, le viticulteur, adaptera à chaque
parcelle les mélanges à semer (ou l’herbe naturelle à
gérer), la durée de vie du couvert végétal, son faucha-
ge en vue de son incorporation ou non (mulch), …
La flore «naturelle » peut être intéressante à gérer.
Cela passe impérativement par un inventaire floristi-
que du couvert végétal au printemps et à l’automne,
ceci en se guidant de la démarche initiée par Gérard
DUCERF-Promonature (Encyclopédie des plantes bio-
indicatrices).
Dans le cadre d’une réflexion globa-
le sur la biodiversité, chère à la bio-
dynamie, l’entretien des haies natu-
relles ou l’implantation de haies
diversifiées est à réaliser pour ac-
cueillir abeilles et héberger la faune
auxiliaire entre autre.
2 Protéger la structure, limiter le
Tassement
Nous assistons à un alourdissement du poids des ou-
tils de travail du sol, à des passages de plus en plus
nombreux pour protéger les vignes, pulvériser les pré-
parâts et autres produits, sans compter les passages
pour d’autres travaux et la vendange. Ceci sans évo-
quer le passage d’outils rotatifs animés qui devraient
être utilisés à titre exceptionnel en agriculture biody-
namique.
Ce nombre de passage élevé entraînera :
La réduction de la porosité du sol avec comme
conséquence la perturbation de l’exploration
racinaire, l’écrasement des racines et la mau-
vaise circulation de l’eau.
La baisse du taux d’oxygène du sol entraînant
des perturbations de la vie du sol et la difficulté
d’assimilation des éléments comme le phos-
phore, le soufre, l’azote et les oligo-éléments.
La dérive du cycle des matières organiques par
anaérobiose, avec des dérives microbiennes.
Ou des phénomènes d’ordre géochimique : par
exemple la précipitation du calcaire et le
risque de formation de zones
«encroûtées » dans le profil entravant vie
(comme les vers de terre anéciques) et
enracinement.
Afin de réduire le tassement le viticulteur devra :
mener une réflexion sur la protection du
vignoble qui passe par un équilibre du
cep et l’aération de la vigne, ce qui
induira une réduction du nombre de
passages,
maintenir l’enherbement le plus longtemps
possible selon les contraintes
hydriques de chaque parcelle,
introduire des espèces à enracinement
fasciculé profond type seigle ou à fort
pivot type radis fourrager ou sainfoin
dans le cas d’un sol nécessitant un
décompactage en profondeur.
vérifier régulièrement la pression des
pneus et remplacer quand cela est
possible les pneus « classiques par
des pneus larges voire extra-larges,
remplacer le tracteur, par des engins plus
légers à moindre impact sur le sol pour
certains travaux ( ramasser/distribuer
piquets et fils de fer, ramasser le bois
morts, etc.).
3 Protéger la vie du sol, la nourrir
Les êtres vivants du sol interviennent à différents
niveaux dans la construction du sol, favorisant les liens
entre les composantes organique et minéral ; ils
participent aux processus de transformation des
matières organiques, jouant les intermédiaires
indispensables entre les radicelles de la vigne et les
éléments nutritifs au sens large.
Leur répartition dans le sol est souvent hétérogène,
mais concentrée surtout dans les premiers cm du sol
(20-30 cm) et autour des racines (rhizosphère) ; elle
est également présente en profondeur avec une
densité proportionnelle à la présence de la matière
organique et surtout des racines.
Les chiffres de son importance sont variables selon les
sources bibliographiques, nous pouvons donner un
ordre de grandeur pour sur 20 cm de profondeur et
par ha :
500 kg à 5 T de vers de terre, 10 à 1000
individus /m2 de surface observée
5 à 50 T de matières vivantes microbiennes
3.1018 de bactéries
150 millions de km d’hyphes fongiques, dont
les mycorhizes