Conference “Colonial and Postcolonial Urban Planning in Africa” Institute of Geography and Spatial Planning, University of Lisbon & International Planning History Soci Lisbon, 5-6 September 2013 ACHAIBOU YOUNSI Souad Maître Assistante A Département d’Architecture Université de Mouloud Mammeri -Tizi-Ouzou [email protected] Tel : 06 63 09 13 56 Encadrée par Mme DJELAL NADIA, Maitre de conférences, enseignante à l’école polytechnique d’architecture et d’urbanisme d’Alger (EPAU) Les villes nouvelles comme acte d’aménagement d’importance capitale pour la restructuration de la métropole Introduction L’Algérie dispose d’un territoire de 2,4 millions de kilomètres carrés, ce qui fait d’elle le plus grand pays du continent africain. Sa façade littorale de 1200 Km, lui donne la réputation d'un pays méditerranéen important. Mais ces trois grands ensembles (le littorale, les Hauts Plateaux et le Sud) sont très contrastés du point de vue du relief et des conditions climatiques. Une urbanisation inégalement concentrée et une hydrologie différenciée, augmentent ces contraintes. Ce qui rend son territoire confronté à de lourdes disparités régionales, il porte dans sa configuration, comme dans son fonctionnement de multiples ruptures, qui sont le résultat du passé, mais aussi celui de l’échec des politiques initiées par l’Etat «C’est pourquoi nous devrons évaluer sereinement nos performances pour ce qui concerne l’aménagement du territoire, celle des villes et territoires, sans verser dans un catastrophisme stérile, ni dans un volontarisme simpliste et déconnecté des réalités». 1 La mise en valeur de notre territoire est conditionnée par sa reconfiguration dans le sens de son rééquilibrage et de son harmonie en tenant compte des différents enjeux (démographiques, socio économiques et environnementaux) et par la construction d’un nouveau réseau urbain de villes, capable de répondre aux exigences de l’Algérie de demain. L’une des actions majeures préconisées dans ce sens porte sur la réalisation des villes nouvelles pour à la fois corriger certains déséquilibres existant dans l’occupation du territoire national et répondre aux besoins induits par le développement économique et social. Benzaghou, Consultante à l’Institut National d’Etudes de Stratégie Globale, ″ Les termes d’un débat Aménagement du territoire, situation et perspective 2000″ 31 Mai 1998-P3 1 L'aménagement du territoire entre développement spontané et aménagement volontariste Au lendemain de l’indépendance, les autorités algériennes ont adopté un modèle de développement économique qui accordait la prédominance à l’industrie lourde et aux activités industrielles, dérivées des hydrocarbures comme moteurs de développement. L’urgence de la remise en marche de l’économie nationale et le souci d’économie de moyens ont tout naturellement orienté la localisation des complexes industriels vers les régions composant la frange littorale, mieux équipées et disposant d’une main-d’œuvre relativement mieux qualifiée. Pour contrecarrer et corriger les disparités profondes qui opposaient ces régions et améliorer les conditions d’établissement humain, des actions de rééquilibrages spatiaux ont été initiées par l’Etat par le lancement de programmes spéciaux au profit des régions les plus déshéritées, dans le cadre de la politique dite alors d’équilibre régional et le lancement des deux plans quadriennaux (1970-1974-1977), pour atténuer les déséquilibres et amorcer la promotion de certaines villes, comme chefs lieux de wilayas. Le Président de la République, Houari Boumediene a eu l’idée 2, de choisir Boughzoul comme site d’implantation de la nouvelle capitale Algérienne, à 170 km d’Alger, à proximité d’un lac, aux carrefours des axes Nord-Sud et Ouest. Ce projet ne rencontrera pas beaucoup d’enthousiasme auprès des hauts fonctionnaires et le dossier est clos entre 1965 et 1978. On remarque que cette période a été marqué par une « une politique d’aménagement du territoire dotée d’attributions mais sans autorité et sans moyens. » 3et ce n’est qu’à partir des années 1980 ,que l’Etat va se donner progressivement des instruments et des moyens d’une politique d’aménagement du territoire plus affirmée ,par la création du Ministère de la Planification et de l’Aménagement du Territoire en 1979 et de l’agence nationale pour l’aménagement du territoire (ANAT) en 1980. La remise à l’étude à partir du 12 novembre 1981 du projet de la ville nouvelle de Boughzoul au conseil des ministres qui approuve les études préliminaires relatives à la vocation et à la taille du projet. La promulgation de la loi relative à l’aménagement du territoire en 1987 va définir les grandes lignes de la politique d’aménagement du territoire au niveau national et régional, et précise entre autre la nécessité de promouvoir les différentes zones, la maîtrise de la croissance des grands centres urbains notamment dans le Nord et la mise en œuvre des instruments d’aménagements tel que : Le schéma national d’aménagement du territoire (SNAT) et le schéma régional d’aménagement du territoire (SRAT). Mais ce texte de loi sur l’aménagement du territoire élaboré dans un contexte d’économie planifiée et centralisée, en une période d’aisance économique due essentiellement à la rente pétrolière, ne répond plus aux exigences de l’économie de marché dans laquelle s’inscrit l’Algérie et les dispositions arrêtées par la loi ont été fortement limitées .À partir de 1986 la politique de l’aménagement du territoire va subir le contre coup de la crise économique qui est générée par la baisse des prix du pétrole. L’Etat se retire de toutes les actions de l’aménagement du territoire, ce qui a induit une dislocation des territoires et des villes éclatées en proies à la marginalisation, à l’insécurité et au chômage. Benttalah - Bounab Afifa ″ Entre urgence et réalisme, la ville nouvelle de Sidi Abdellah ″ Colloque du 4, 5,6 Déc. 2003 Paris - Ecole d’Architecture Val de Seine - Fabrication, gestion et pratique des territoires - P1 3 Rapport du MATE 2002 , ″ Aménager l’Algérie 2020″,P 3 2 La politique des années 80 jugée dépassée et inadaptée à l’environnement économique et social du pays, a amené les autorités à une définition urgente d’une nouvelle politique d’aménagement du territoire, et au retour d’une politique volontariste de l’Etat. « La réappropriation de l’ensemble du territoire nationale implique une intervention massive des pouvoirs publics : tout aménagement de grande ampleur relève d’un pouvoir centralisé ». 4 En 1987 le ministre de l’habitat et de l’aménagement de territoire ressuscite le dossier de la ville nouvelle de Boughzoul et confie les études d’architecture de 5000 logements à trois bureaux d’études publics et a partir de 1994, une nouvelle vision de l’aménagement du territoire va se dessiner par le retour de la mission aménagement du territoire dans l’organigramme du gouvernement (Ministère de l’Equipement et de l’Aménagement du Territoire 1994) à travers : notamment la remise en jeu du concept de création des villes nouvelles et de développement des villes petites et moyennes. Un document de référence élaboré en 1995, intitulé "Demain l’Algérie" par le Ministère de l’Equipement et de L’Aménagement du Territoire prône en faveur de la définition et de la mise en place d’une politique renouvelée d’aménagement et de développement durable du territoire. Ce document dresse un état du territoire et donne les grandes orientations de la politique d’aménagement du territoire à travers « des politiques, des stratégies et des instruments envisagés pour aménager le territoire national, préserver ses ressources et ses équilibres environnementaux et assurer donc son développement durable ». 5 Il propose un scénario nouveau qui est inspiré du document d’expertise élaboré à (l’INESG) 6 Algérie 2003. Ce nouveau scénario appelé scénario prospectif consiste à un aménagement volontariste du territoire proposé par opposition au développement spontané, donc au scénario de l’inacceptable. Ce scénario de l’inacceptable trace un futur où les tendances lourdes développées dans notre passé récent, en matière de peuplement, d’occupation déséquilibrée du territoire et d’urbanisation non maîtrisée vont aller dans le sens de l’accentuation. Le scénario tendanciel traduit un futur inacceptable d’une politique de laisser-faire qui s’interdirait d’intervenir sur les orientations tendancielles du développement. L’hypothèse démographique pour l’horizon 2010 et 2020 établie par la commission nationale d’experts “Algérie 2005” atteste, selon ces prévisions : Une accentuation de la charge démographique sur la zone Tellienne suivie d’une densification du peuplement et une urbanisation anarchique dès 2010 et un renforcement des déséquilibres entre le Tell et le reste du pays. L’asphyxie des grandes Métropoles et notamment l’aire métropolitaine d’Alger d’où la proposition d’une première génération de villes nouvelles de taille moyenne telle que Mahelma, Nacéria , Bouinane, El Affroune. « La consommation effrénée des terres agricoles ne parait suffire aux besoins d’extension de la ville d’Alger qui a déjà atteint les limites d’extension réputées infranchissables à l’horizon 2010 par le PDAU » 7 , ainsi il apparaît que la ville nouvelle métropolitaine est de loin l’un des éléments majeurs de la stratégie de désengorgement de la métropole et de la maîtrise de son étalement. Marc Cote, ″L’Algérie ou l’espace retourné ″- Edition Média Plus - Algérie 1993, P 326 Rapport du MATE 2002, ″ Aménager l’Algérie 2020″, P4 6 I.N.E.S.G, Institut Nationale d’Etude de Stratégie Globale 7 E- Berezowska Azzag ,″ Alger et l’urbanisme durable- Un long chemin à parcours ″ Colloque International ″ Alger lumière sur la ville″ Alger Mai 2002, Edition Dalimène, P475 4 5 Les tendances néfastes qu’implique le scénario de l’inacceptable, empêchent d’organiser tout développement durable sur un territoire où le poids des déséquilibres et le gaspillage des ressources est difficilement contrôlable. La proposition d’un « scénario volontariste » de l’occupation du territoire y est proposée par opposition au “scénario tendanciel”, qui doit être en mesure de renverser ou d’atténuer pour l’horizon 2010, la densification du peuplement de la zone Tellienne et le caractère anarchique et stérilisant du mouvement d’urbanisation. Le redéploiement démographique vers les zones intérieures, dont doit bénéficier la zone Tellienne dans l’optique d’un développent durable, ne peut se faire que sur la promotion de l’homme à travers une justice sociale authentique, la relance de l’économie et la protection des ressources naturelle .Mais la faisabilité de ce scénario est conditionnée par la création d’emplois dont doivent bénéficier les régions intérieures (Hauts Plateaux, Sud, Montagnes ) et cela à travers une politique hardie des grands travaux d’aménagement du territoire, d’une dynamisation de l’activité agricole ,du renforcement des villes et la création des villes nouvelles . La faisabilité de « scénario volontariste » est également conditionnée par la mise en place d’instruments juridiques, réglementaires et par une batterie de mesures incitatives financières et fiscales, privilégiant ces zones afin de les rendre plus attractives. Evolution tendancielle des populations Scénario volontariste - Redéploiement de 3 millions de personnes vers les Hauts Plateaux et le Sud Source : L’Algérie de 2020 un projet d’aménagement du territoire intégrant les enjeux d’un développement durable, MATE 2004 - P9 Certes le scénario de l’alternative du futur est un projet ambitieux et correspond à une vision clairvoyante pour l’avenir du territoire mais « il faut compter avec deux obstacles de taille. L’un est technique, c’est celui de l’eau…, l’autre est du point de vue humain, le problème est de savoir s’il est possible de détourner les migrations émises par les montagnes telliennes, pour les diriger vers les Hautes Plaines ». 8Transférer les populations à contre courant des mouvements spontanés est plus délicat qu’opérer des transferts hydrauliques car le cadre de vie des Hauts Plateaux est très austère, 8 E- Berezowska Azzag, ″ Alger et l’urbanisme durable- Un long chemin à parcours ″ Colloque International ″ Alger lumière sur la ville″ Alger Mai 2002, Edition Dalimène, P475 P 331 La nouvelle politique d’aménagement du territoire L’état du territoire est à travers le constat qui a été fait préoccupant, d’autant plus que l’Algérie changera encore un peu plus dans les années à venir puisqu’elle s’apprête à être au rendez-vous de ce début du siècle. Aujourd’hui l’aménagement du territoire change de dimension et doit répondre à des exigences nouvelles : exigence de la société moderne marquée par la généralisation de l’économie de marché, la démultiplication des responsabilités, la diversification des formes de communication et d’échanges, la primauté des services, la poussée urbaine et la préoccupation du cadre de vie quotidien ; exigence d’une Algérie nouvelle qui doit améliorer ses performances, s’ouvrir au monde tout en renforçant sa cohésion pour satisfaire les attentes et les ambitions des Algériens. Ce qui exige une nouvelle volonté de l’Etat (confirmée d’ailleurs par la création du Ministère de l’Aménagement et de l’Environnement en l’an 2000), et des instruments nouveaux dans un cadre législatif et réglementaire adapté et actualisé selon les nouvelles réalités constitutionnelles et économiques du pays, d’où la loi cadre de l’aménagement et le développement durable du territoire et les lois spécifiques telles relative au : (littoral, l’environnement, les villes nouvelles, le risque sismique et l’orientation de la ville). 9 Ces nouveaux instruments législatifs cités viennent combler en partie, le manque d’outils d’action, mais non suivies des décrets exécutifs, les nouvelles lois ne peuvent être réellement appliquées , elles donnent juste le ″ la ″ pour des instruments d’aménagement en cours : le SNAT 2025, les SRAT , les SDAAM, le PAC , le PATW , les PAVN , et les instruments d’urbanisme ; le SCU, le PDAU et les POS. Aux termes de la loi 01-02 correspondant au 12 septembre 2001 relative à l’aménagement et développement durable du territoire, la politique nationale d’aménagement se fixe comme objectif «un développement harmonieux de l’ensemble du territoire national, selon les spécificités et les atouts de chaque espace régional ». 10 - En alliant l’efficience économique, l’équité sociale, la promotion de l’homme et la protection de l’environnement -En concourant à l’unité nationale et en intégrant les impératifs de souveraineté nationale et de défense du territoire. Telle que l’envisage la nouvelle loi relative à l’aménagement et le développement durable du territoire, la nouvelle stratégie de notre territoire repose, selon les objectifs que doit arrêter le schéma national d’aménagement du territoire (SNAT 2025). Le SNAT définit en fonction de l’objectif de la politique d’aménagement du territoire, les orientations, les actions et les politiques territoriales qui permettront de : -Inciter à la répartition appropriée entre les régions et les territoires, des bases et moyens de développement en visant l’allégement des pressions sur le littoral, les métropoles et les grandes villes à travers des villes nouvelles métropolitaines, et la promotion des régions des Hauts Plateaux. -Corriger les inégalités des conditions de vie, à travers notamment la diffusion des services publics et l’élimination de toutes les causes. 9 10 Les différentes lois : (02.02, 03. 20, 02.08, 04.20, 06.06) La loi N° 2001-20 relative à l’aménagement et au DD du territoire - Art 4 - P15 -Maîtriser la croissance des grandes villes et favoriser le développement qualitatif des agglomérations (Villes moyennes et villes nouvelles). -Soutenir les activités économiques en garantissant leurs répartitions, leurs diffusions que leurs renforcements, sur l’ensemble du territoire national. ainsi -Protéger, valoriser et favoriser l’utilisation rationnelle des ressources patrimoniales naturelles et culturelles et leurs préservations pour les générations futures. -Protéger les territoires et les populations contre les risques liés aux aléas naturels et technologiques. La création des villes nouvelles et leur localisation doivent aussi obéir à tous ces principes. Les objectifs stratégiques du SNAT t’elles qu’elles sont exprimées par la nouvelle politique d’aménagement du territoire, reposent essentiellement du point de vue de leurs réalisations, sur la politique des grands travaux d’aménagement du territoire. En plus d’une politique infrastructurelle, le SNAT intègre les différentes politiques relatives à la protection et à la valorisation des espaces sensibles qui sont le littoral, les zones de montagnes, la steppe et les régions sahariennes ainsi que l’organisation d’une politique de la ville, des villes nouvelles et des villes moyennes.. (Voir Cartes ci après) Carte du Système Urbain 2025 Villes d’équilibre HP Villes Relais du tell 58 Source : SNAT 2025 - MATE Oct 2006 National 13 Villes Villes Nouvelles Nouvelles d’Intérêt d’Intérêt National 13 Sidi Abdellah 1ère couronne El Affroun Cap Falcon Naciria Sidi Amar 2ème couronne Bouinan Ain Yagout Imedghassen Boughezoul Oggaz Moulay Islissen 3ème couronne Metlili Djedidia Hassi Messaoud El Meniaa Source : SNAT 2025 - MATE Oct 2006 Les villes nouvelles, un acte d’importance capitale pour d’aménagement du territoire et la restructuration de la métropole Les villes nouvelles doivent être crées et réfléchies dans le cadre d’une vision globale des problèmes d’aménagement, et doivent s’inscrire dans le cadre du schéma national et du régional d’aménagement. A cet effet, il est nécessaire de tenir compte du contexte national, régional et local pour que ces villes puissent s’implanter harmonieusement sur l’ensemble du territoire national, en « un réseau ramifié de villes intégrées, complémentaires, de taille et de fonction différentes et bien implantées sur tout le territoire ». 11Comme il est nécessaire d’identifier les spécificités de notre territoire et de tenir compte du contexte régional car « Chaque territoire présente des caractéristiques géographiques, économiques, sociales etc…, qui le distingue, d’un autre territoire ». 12 La mise en place d’une nouvelle esquisse des villes nouvelles en Algérie, comme élément d’une politique d’aménagement et développement durable du territoire, est une véritable chance que nous ayons aujourd’hui, pour réaliser une organisation spatiale maîtrisée et un cadre de vie différent de celui que connaissent nos villes actuellement, d’ou la nécessité d’agir sur l’armature urbaine existante du pays. Pour cela, deux actions en faveur de cette politique volontariste de rééquilibrage de l’armature nationale sont mises en place: - D’abord en « s’attaquant à la surconcentration éttouffante des grandes villes dont il faudra limiter la croissance en offrant des espaces nouveaux d’urbanisation, à leur surplus de population, à la faveur de l’émergence des villes nouvelles, à taille humaine, dans les aires d’influence métropolitaines » 13 , à travers une politique de villes nouvelles métropolitaines. -Ensuite en reconquérant les espaces intérieurs du pays par le redéploiement, à leur profit, des activités, de l’urbanisation et du peuplement qui menacent, à terme, d’asphyxier totalement la frange littorale; à travers une politique de villes nouvelles sur les Hauts Plateaux et Sud, « L’option Hauts Plateaux et Sud-cap sur l’Algérie profonde ». 14 La création des villes nouvelles métropolitaines, s’inscrit dans le cadre de la maîtrise et de l’organisation de l’aire métropolitaine, conformément à la stratégie nationale d’aménagement du territoire, consacrée par la loi relative à l’aménagement et au développement durable du territoire 15 dont l’objectif est de : -Redonner aux agglomérations métropolitaines leur dimension de métropoles internationales et régionales et rendre à cet effet leur territoire plus compétitif dans l’économie de marché ; -Organiser le développement futur des aires métropolitaines, par la maîtrise de la poursuite du processus d’urbanisation massive engagé ces dernières années et protéger les terres à haute valeur agricole de l’urbanisation anarchique. Ce processus cause d’incalculables préjudices à l’ensemble des aires métropolitaines, non seulement en termes d’atteintes multiples au milieu, mais aussi d’entraves à leur bon fonctionnement et leurs performances économiques. Rapport du MATE 2002, ″ Aménager l’Algérie 2020″, P 189 Françoise Rouxel - Dominique Riste, ″ Le DD - Approche méthodologique dans les diagnostics territoriaux ″ Edition IEC δ Doc- collection du Certu France 2000 - P64 13 MATE 2001, ″ Rapport sur les villes nouvelles ″, P 16 14 Paris Match, ″Aménager le territoire - Algérie- Les réformes″,Janv 2002 - P2 15 La loi N° 01-20 du 12 Déc 2001 relative à l’aménagement et au développement durable du territoire 11 12 La maîtrise de la croissance des grandes métropoles et villes du Nord, par une gestion efficiente des aires métropolitaines est un acte majeur et le desserrement des grandes villes, comme Alger, Oran, Constantine et Annaba s’impose. Cette nouvelle politique des villes nouvelles métropolitaines si elle est appliquée correctement devrait permettre de faire face à toutes les situations (pression foncière, habitat insalubre, démographie croissante, urbanisation sauvage, dégradation de l’environnement, étalement périphérique, destruction du bassin agricole, etc.) Il devient alors impératif, en conformité avec la loi relative à l’aménagement et au développement durable du territoire, ainsi qu’à la loi relative à la création des villes nouvelles 16, que les villes nouvelles métropolitaines soit conforme aux critères de développement durable qui « repose en effet sur un triptyque qui conjugue le développement économique, le développement humain et la préservation des ressources et du capital nature ». 17 Ces villes nouvelles métropolitaines doivent aussi tenir compte des risques environnementaux « La planification régionale à travers l’affectation de l’usage des sols est probablement un des outils les plus efficaces pour maîtriser les risques, en particulier l’aléa sismique ; c’est aussi un outil difficile à administrer tant les enjeux de l’occupation foncière se révèlent conflictuels entre logiques économiques, sociales, environnementales… Le malheur fait que les sites et régions exposés présentent parfois des avantages décisifs : richesse des terrains agricoles, abondance de l’eau, qualité portuaire d’un site… les intervalles intra cataclysmiques sont tels que ces critères s’imposent au déterminant de la prudence». 18 L’adoption des principes du développement durable 19 dans le choix des sites d’implantation des villes nouvelles métropolitaines, nous donne la possibilité de se reprendre, se ressaisir alors qu’il est encore temps, de redresser la situation dans la mesure du possible en rependant aux objectifs suivants : -Maintien de l’équilibre entre le développement urbain et la préservation des terrains agricoles et forestiers : -Préservation du sol, des écosystèmes et des paysages naturels ; -Protection da la qualité de l’air et de l’eau ; -Réduction des nuisances et pollutions ; -Prévention des risques naturels et technologiques -Maintien de la diversité des fonctions urbaines tout en mettant l’accent sur l’équilibre entre l’habitat et le travail ; -Maîtrise des déplacements et du trafic des véhicules ; -Sauvegarde des ensembles urbains remarquables et du patrimoine bâti ; -Sauvegarde des ensembles verts et du patrimoine végétal. . 16 La ville nouvelle se caractérise par un choix volontaire du site en vertu de l’article 6 de la loi N° 02-08 du 08 Mai 2002 relative à la création des villes nouvelles et de leur aménagement 17 MATE2003, ″ Aménager l’Algérie 2020″, P 65 18 MATE2004, ″L’Algérie 2020 - Un projet d’aménagement du territoire intégrant les enjeux d’un DD ″, P 8 19 E- Berezowska Azzag, ″ Alger et l’urbanisme durable- Un long chemin à parcours ″ , Colloque International ″ Alger lumière sur la ville″, Alger Mai 2002-, Edition Dalimène, P478 Conclusion Pour qu’il soit possible de donner un sens aux ambitions légitimes de notre pays à occuper la place qui lui revient au plan maghrébin, africain et méditerranéen, nos villes doivent non seulement disposer d’atouts de compétitivité et d’attraction, mais tendre à intégrer la démarche de développement durable. Ainsi, la réorganisation de l’armature urbaine des métropoles et l’occupation rationnelle et optimale du territoire en un réseau urbain, organisé et hiérarchisé permet : -La décompression et la décentralisation des sites urbains saturés physiquement, économiquement et socialement. -La promotion des villes de liaison et d’échange par les fonctions et les services, à travers une politique de développement des villes moyennes. -La dynamisation de nouveaux pôles d’attraction, à travers un réseau de villes nouvelles à l’échelle de la région métropolitaine. La création et la mise en œuvre de ces villes nouvelles doit être marquées par une prise de conscience de l’urgente nécessitée à mieux gérer notre environnement, par la préservation et l’économie de nos ressources vitales qui sont l’eau, l’air, la terre et l’énergie. Il est certain que les impératifs du développement socio économique du pays ne doivent pas être en contradiction avec les exigences de l’environnement, c’est pourquoi les villes nouvelles métropolitaines doivent pouvoir concilier développement et environnement car, il ne peut y avoir de développement durable sans utilisation rationnelle de ses ressources et une action préventive contre toutes les formes d’agressions contre l’environnement. Il s’agit donc de choisir des villes nouvelles métropolitaines en tenant compte de la vulnérabilité des territoires et de la durabilité de ces ressources. Bibliographie Benzaghou,″ Les termes d’un débat Aménagement du territoire, situation et perspective 2000″, le 31 Mai 1998 Benttalah Bounab Afifa ,″ Entre urgence et réalisme, la ville nouvelle de Sidi Abdellah ″ Colloque du 4, 5,6 Déc. 2003 Paris, Ecole d’Architecture de Val de Seine ,Fabrication, gestion et pratique des territoires Berezowska Azzag, ″ Alger et l’urbanisme durable- Un long chemin à parcours ″, Colloque International, ″ Alger lumière sur la ville″,Edition Dalimène Alger Mai 2002 Cote Marc, ″L’Algérie ou l’espace retourné ″, Edition Média Plus, Algérie 1993 MATE 2001, ″ Rapport sur les villes nouvelles ″ MATE2003, ″ Aménager l’Algérie 2020″ MATE2004, ″L’Algérie 2020 - Un projet d’aménagement du territoire intégrant les enjeux d’un DD ″ Rogers Richard ″ Des villes pour une petite planète ″, Edition le Moniteur, Paris 2000 Rouxel Françoise Dominique Riste, ″ Le DD - Approche méthodologique dans les diagnostics territoraux ″, Edition IEC δ Doc- collection du Certu, France 2000 La loi N° 01-20 du 12 Déc 2001 relative à l’aménagement et au développement durable du territoire