Un capital environnemental, source d`identité, dont la richesse et la

Un capital environnemental, source
d'identité, dont la richesse et la
fragilité nécessitent d'anticiper les
orientations du Grenelle de
l'Environnement
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Au niveau local : Prendre
nécessairement en compte le
réchauffement planétaire et mener une
démarche globale d'évaluation
environnementale du SCoT
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Diagnostic
Vers de nouveaux objectifs de réduction des
émissions de gaz à effet de serre ?
Le chauffement climatique planétaire est un thème d'actualité majeur engageant l'avenir et un moteur des
débats internationaux. Les causes et les effets de ce phénomène sont de mieux en mieux identifiés.
L'ampleur du réchauffement climatique est imputée aux activités humaines
Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a
publié son 4ème rapport d'évaluation (couverture ci-contre) sur les
changements climatiques en novembre 2007, travail pour lequel il a obtenu le
prix Nobel de la paix fin 2007. Le réchauffement climatique est démontré :
« on note déjà, à l'échelle du globe, une hausse des températures moyennes
de l'atmosphère et de l'océan, une fonte massive de la neige et de la glace et
une élévation du niveau moyen de la mer ».
Les experts du GIEC établissent désormais, avec un degré de certitude
jamais atteint auparavant (90% contre 66% dans leur précédent rapport en
2001), que les activités humaines (notamment l'utilisation des énergies
fossiles) sont responsables de l'essentiel de l'accroissement observé de la
température depuis le milieu du XXème siècle : « L’essentiel de l’élévation de
la température moyenne du globe observée depuis le milieu du XXème siècle
est très probablement attribuable à la hausse des concentrations de gaz à
effet de serre d'origine humaine».
Après avoir augmenté de 0,7 °C au cours du XXème siècle, les températures devraient encore augmenter de
1,8 à 4 °C pour 2100 selon les scénarios, en l'absence de politiques additionnelles (voir ci-dessous). Le
niveau des océans devrait s'élever de 18 à 59 cm sous l'effet de la fonte des glaciers, des calottes glaciaires
et des nappes glaciaires polaires.
Scénarios de prévisions de températures sur le globe (GIEC, novembre 2007).
Pour donner des ordres de grandeur, une augmentation moyenne de 40 cm obligerait 200 millions de
personnes à quitter leur lieu de vie. Quant à une augmentation de 5°C, c'est en général l'augmentation de
température qui caractérise le passage d'une période glaciaire à une période interglaciaire, et qui en
moyenne prend 10 000 ans ... et non pas 100 !
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Des conséquences notoires sur le climat : vers une augmentation (ampleur, fréquence) des
phénomènes météorologiques extrêmes
Le réchauffement climatique en cours a déjà des impacts : recul des glaciers, allongement des saisons de
végétation, déplacement géographique de certaines espèces, vagues de chaleur sans précédent. Pour le
GIEC, il est très probable que les canicules, vagues de chaleur et les événements de fortes précipitations
continueront à devenir plus fréquent. Toujours selon le GIEC, les conséquences probables du réchauffement
planétaire pour les régions européennes seraient notamment :
Des disparités régionales accentuées en matière de ressources naturelles et de moyens économiques
Des risques accrus d'inondations éclair à l'intérieur des terres
Dans les régions montagneuses : Recul des glaciers, réduction du manteau neigeux et du tourisme
hivernal, disparition de nombreuses espèces (jusqu'à 60 % dans certaines régions avant la fin du siécle)
Dans le sud de l’Europe, région déjà vulnérable à la variabilité du climat, les changements climatiques
devraient aggraver la situation (températures élevées et sécheresse) et nuire à l’approvisionnement en
eau, au potentiel hydroélectrique, au tourisme estival et, en général, aux rendements agricoles. Les
risques sanitaires pourraient s'accroîtrent par suite des vagues de chaleur et de la multiplication des
incendies de forêt.
Dans le nord de l'Europe, malgré des effets positifs (réduction de la demande en chauffage,
augmentation de la production agricole et de la croissance des forêts liée au CO2), des effets négatifs
prendront probablement le pas sur les avantages : inondations hivernales plus fréquentes, écosystèmes
menacés, instabilité des sols.
Les dégâts économiques du réchauffement climatique à venir sont estimés à 7500 milliards
de dollars
Le rapport de l'économiste britannique Sir Nicholas Stern rendu public le 30 octobre 2006, aborde le
développement durable sous l'angle économique (Stern Review : The economics of climate change, octobre
2006). L'auteur démontre ainsi qu'un investissement dès aujourd'hui et pour les années à venir permettrait
d'éviter des conséquences catastrophiques et des coûts bien plus élevés (7500 milliards de dollars, soit plus
que les deux guerres mondiales). La réduction des émissions de gaz à effet de serre (notamment le CO2
issu de l'utilisation des combustibles fossiles), techniquement possible, est donc une urgence économique
pour l'avenir. Le rapport incite donc tous les pays à prendre des mesures fermes et immédiates (estimées à
1% du PIB) pour éviter les dommages à l'échelle de la planète, avec des conséquences économiques
élevées (5 à 20 % du PIB).
Le GIEC quant à lui estime qu'une stabilisation des concentrations de CO2 en 2050 impliquerait, à l'échelle
de la planète, des coûts économiques se situant entre une hausse de 1% et une baisse de 5,5 % du PIB
mondial. Il existe un potentiel économique considérable pour atténuer les émissions globales de GES au
cours des prochaines décennies, qui permettraient de ramener les émissions en-dessous des niveau
actuels. Parmi les principales technologies d'atténuation déjà existantes, la plupart de celles citées par le
GIEC dans son rapport pourraient concerner le territoire du SCoT d'Issoire Val d'Allier Sud :
énergie : énergie d'origine renouvelable (hydroélectricité, solaire, éolien, géothermie)
transports : développement des transports ferroviaires et des systèmes de transports publics, transports
doux (bicyclette, marche), planification urbaine
bâtiment : amélioration de l'isolation, énergie solaire
industrie : récupération de chaleur et d'énergie
agriculture : amélioration de la gestion des terres cultivées et des pâturages
fôret : boisement, bois-énergie
« Nos sociétés ont désormais sous les yeux toutes les données, à la fois sur les
signes physiques et les conséquences du réchauffement, mais aussi sur les moyens
de limiter les dégâts. Nous avons même annoncé de bonnes nouvelles : la plupart
des mesures de réduction des émissions ne côute pas grand-chose ».
Extrait d'un interview avec Rajendra Pachauri, président du GIEC (source : Télérama
16/01/2008).
Photo Fredrik Naumann PANOS-REA.
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