Ecole Saint-Bernard de Courbevoie
LETTRE AUX PARENTS, AMIS ET BIENFAITEURS
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Le souci de l’éducation chrétienne des
jeunes gens nous est commun. Ensem-
ble, nous voulons former des hommes et,
avec la grâce de Dieu, des saints. Tel est
le but des écoles de la Fraternité sacerdo-
tale Saint-Pie X. Pour atteindre cette fi n, la
sainte Eglise nous indique les moyens à
prendre : « Il est nécessaire que tout l’en-
seignement, toute l’ordonnance de l’école,
personnel, programmes et livres en tout
genre de discipline, soient régis par un es-
prit vraiment chrétien, sous la direction et
la maternelle vigilance de l’Eglise, de telle
façon que la religion soit le fondement et
le couronnement de tout l’enseignement à
tous les degrés. » (Pie XI). Une école sous
contrat, étant liée par l’Education Nationale
dans le choix des enseignants et des pro-
grammes scolaires, ne peut pas prendre
les moyens nécessaires pour donner aux
élèves cet « esprit vraiment chrétien » dont
parlent les souverains pontifes. Notre sta-
tut « hors contrat » nous permet, tout en
faisant passer avec succès les examens
d’Etat, d’aborder certaines disciplines
d’une façon différente de celle de l’ensei-
gnement public.
L’instruction religieuse est évidemment ab-
sente des écoles laïques. Elle est tout à fait
inconsistante dans les écoles privées dites
catholiques. Pourtant, chez nous, c’est la
discipline la plus fondamentale. S’il est vrai
que la connaissance du français et des
mathématiques est nécessaire pour l’ave-
nir des élèves, la connaissance de Jésus-
Christ est encore plus indispensable. Ce
n‘est pas seulement leur profession qui est
ici en jeu, c’est le salut de leur âme.
« La vie éternelle, nous enseigne Notre-Sei-
gneur, c’est qu’ils vous connaissent, vous
le seul vrai Dieu, et celui que vous avez en-
voyé, Jésus-Christ. » Et saint Louis-Marie
d’insister : « Celui qui connaît Jésus-Christ,
même s’il ignore tout, sait assez. Celui qui
ne connaît pas Jésus-Christ, même s’il
connaît le reste, ne sait rien. » Lorsque
certains nous demandent pourquoi nous
enseignons aussi la doctrine catholique en
classe de Terminale, alors que l’emploi du
temps est chargé et que le bac approche,
nous répondons que notre objectif est bien
plus vaste que la simple obtention d’un di-
plôme. L’adolescent que le bon Dieu nous
confi e n’est pas seulement un cerveau à
Chers parents, amis et bienfaiteurs,
2
remplir ; c’est d’abord une âme immortelle
que nous nous efforçons, avec le secours
de la grâce, de guider vers le ciel. Oublier
la dimension surnaturelle de l’éducation,
c’est mettre de côté un aspect fondamental
de l’être humain. C’est aussi se préparer à
de graves échecs.
L’enseignement de la philosophie mérite
une mention particulière. Cette discipline a
certainement sa place en fi n de lycée. Elle
a pour but de fournir une réponse argu-
mentée aux questions fondamentales que
tout être humain, normalement, se pose.
Le programme offi ciel, extérieurement con-
forme à la philosophie classique, demande
d’étudier les grands thèmes : la vérité, la
liberté, le bonheur, la société, etc. Offi ciel-
lement, les manuels scolaires ne sont là
que pour donner des pistes de réfl exion et
enrichir la culture philosophique de l’élève,
en se gardant bien d’imposer une doctrine.
Hélas ! Force est de constater que, sous
des dehors de neutralité, l’Education Natio-
nale cherche à inculquer dans les jeunes
intelligences des principes pernicieux. Il
s’agit de déformer la raison au point qu’elle
devienne incapable de réfl échir sainement.
Et le danger est d’autant plus grand que
l’intelligence d’un jeune homme de 18 ans
n’est pas suffi samment armée pour parve-
nir, seule, à réfuter les sophismes subtils
des philosophes modernes. Dans le cha-
pitre sur la vérité, par exemple, les élèves
de terminale sont priés d’être convaincus
que « la connaissance certaine n’est pas
possible. La seule attitude prudente de
l’esprit humain est le scepticisme. Il con-
siste à mettre en doute en permanence
tout ce qui se donne abusivement pour
vrai et qui n’est parfois qu’erreur ou pré-
jugé. » Ce scepticisme prend parfois la
forme du relativisme : « La vérité est re-
lative à chacun » ou encore de subjecti-
visme : « La vérité dépend du sujet qui la
perçoit. » Nous ne pouvons pas adhérer à
de telles aberrations, d’abord parce qu’el-
les contredisent le bon sens. Certaines vé-
rités sont évidentes, et il serait absurde de
les mettre en doute. Que dire d’un homme
qui douterait de sa propre existence, ou de
l’affi rmation 2 + 2 = 4 ? Ensuite, parce que
la philosophie thomiste montre que l’expé-
rience sensible comme le raisonnement
intellectuel peuvent conduire à une certi-
tude. Enfi n, parce que nier toute certitude,
c’est nier la possibilité d’avoir la foi, et donc
d’être catholique. « Celui qui ne croira pas
sera condamné. » (Mc16
16
). On
ne peut s’empêcher de placer les
tenants de cette fausse philoso-
phie devant une contradiction. A
un professeur qui affi rmait avec
assurance « seuls les imbéciles
sont sûrs d’avoir raison », un
élève lança: «En êtes-vous sûr ?».
Des éclats de rire couvrirent le si-
lence gêné du professeur.
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Quant au chapitre qui traite de la liberté, il
est diffi cile de ne pas y voir, là encore, un
endoctrinement. On nous cite Kant : « la
liberté est le pouvoir pour chaque homme
de déterminer lui-même ce qui est bon
pour lui » et Rousseau « être libre, c’est
obéir à la loi qu’on s’est prescrite » pour
conclure que la liberté est illimitée, pourvu
que son exercice ne porte pas préjudice
aux autres. « La liberté consiste à faire tout
ce qui ne nuit pas à autrui » (Déclaration
des droits de l’homme, 1789). Dès lors,
tout est permis : homosexualité, contra-
ception, etc. Nous refusons cette théorie
qui fait de la liberté une licence et dont
nous constatons les misérables fruits tous
les jours dans l’immoralité croissante de
nos contemporains. La philosophie réaliste
prouve que l’homme a une nature, et que
cette nature est ordonnée vers une fi n. Etre
libre, ce n’est pas choisir les moyens qui
détruisent l’homme en le faisant agir con-
tre sa nature et en le rendant malheureux.
C’est choisir, au contraire, les moyens qui,
conformes à la nature humaine, vont le
conduire vers sa fi n et le combler de bon-
heur. N’oublions pas que, au dire du pape
saint Pie X lui-même, toutes les erreurs
actuelles proviennent, en défi nitive, d’une
fausse philosophie.
A l’enseignement de la philosophie, il faut
ajouter une discipline qui n’est enseignée
que dans les écoles de la Fraternité Sacer-
dotale Saint-Pie X : la logique. C’est l’art de
bien raisonner. Parfois, la lecture d’un arti-
cle ou l’audition d’un discours suscite un
réel enthousiasme. Sans vraiment savoir
pourquoi, on se sent convaincu et porté à
y adhérer corps et âme. Pourtant, certains
orateurs sont doués pour susciter de fortes
émotions sans proposer le moindre argu-
ment. D’autres offriront une argumentation
dont la cohérence ne sera qu’apparente,
et qui cachera de grossiers sophismes. Il
est nécessaire que nos élèves sachent ana-
lyser un texte, en dégager la structure de
l’argumentation et jeter un regard critique
raisonné.
L’enseignement de la biologie est utile pour
que les enfants connaissent et puissent
ainsi admirer l’oeuvre de Dieu. Toutefois,
enseignée de façon perverse, il peut con-
duire à un regard impie sur la création.
C’est le cas d’une partie du programme de
la classe de 4
ème
. Il s’agit d’expliquer aux
enfants non seulement comment l’homme
transmet la vie, mais surtout comment il
dénature le corps humain en le faisant de-
venir un simple objet de convoitise et de
jouissance charnelle. La décence ne me
permet pas d’entrer dans le détail mais il
est certain que les nouvelles éditions ne
peuvent pas, en conscience, être mises
entre les mains de nos enfants.
L’histoire mérite quelque attention. Son ap-
prentissage est indispensable pour donner
aux enfants le sens de la vie politique juste,
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et pour qu’ils apprennent le riche héritage
des Anciens. Dans cette perspective, l’his-
toire est normalement enseignée de façon
chronologique. Elle commence à l’Antiqui-
té pour s’achever, en classe de Terminale,
à nos jours. Cette méthode, qui paraît ins-
pirée par le bon sens, n’est pourtant plus
à la mode. Les manuels actuels d’histoire
rapportent rarement les événements histo-
riques. On ne trouve plus de fi l conducteur,
mais seulement des successions de phé-
nomènes socioculturels. Le programme
de la classe de 2
nde
est signifi catif. Il s’agit
d’étudier non pas une période mais six thè-
mes : le citoyen à Athènes au V
ème
siècle
avant J-C, la Méditerranée au XII
ème
siècle,
etc. L’objectif est clair : faire de nos petits
français de bons citoyens républicains et
tolérants.
Quant à l’enseignement du latin et du grec,
nous nous efforçons de lui accorder plus
de valeur que dans l’Education Nationale.
Pourquoi ? Il est vrai que la maîtrise de ces
langues est la source d’une vraie rigueur
intellectuelle, qu’elle améliore la connais-
sance de la langue française et qu’elle va-
lorise toujours le dossier scolaire et la note
du baccalauréat. Néanmoins, ces raisons
sont secondaires. Une plante sans ses raci-
nes a perdu une partie d’elle-même. Nous
ne voulons pas former des enfants dé-
racinés. Or, nos racines sont pro-
fondes. Elles ne s’arrêtent pas à
Charlemagne ni à Clovis, mais
s’enfoncent jusqu’à la Rome
de César et des saints apô-
tres, et même jusqu’à la
sagesse grecque.
Nous étudions le latin, et si possible le
grec, non pour le plaisir de décliner des
mots anciens, mais pour obtenir le contact
avec nos origines.
En plus, la sainte Eglise catholique notre
mère a choisi le latin pour sa langue. Dès
lors, c’est dans la langue de Cicéron que
les principaux dogmes de notre foi ont été
défi nis et que des millions de lèvres ont
adressé leurs supplications à Dieu. La con-
naissance du latin est un précieux soutien
pour s’unir à la liturgie traditionnelle. L’his-
toire de l’Eglise montre bien l’acharnement
avec lequel les ennemis de l’Eglise ont
voulu remplacer le latin par la langue du
peuple. En bons fi ls de l’Eglise, nous vou-
lons connaître la langue de notre mère.
Ces réfl exions sont incomplètes. Elles mé-
riteraient des développements bien plus
abondants. Puissent-elles au moins vous
signaler le danger que courent les jeunes
intelligences et les volontés fragiles des
enfants soumis à l’Education Nationale.
Puissent-elles aussi nous donner chaque
jour davantage de force et d’enthousiasme
pour contribuer, chacun à la place qui lui
revient, à l’éducation chrétienne de la jeu-
nesse.
Abbé Bernard de Lacoste
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Depuis notre dernière lettre aux parents
et bienfaiteurs, quelques événements ont
jalonné la vie de notre école Saint-Ber-
nard.
Le 6 mai dernier, le désormais célèbre
Tournoi de la Tradition a réuni les ama-
teurs du ballon rond. La plupart des
collèges et des prieurés de la Fraternité
étaient représentés. L’école Saint-Ber-
nard s’est distinguée par la qualité de
son jeu collectif. Elle est ainsi parvenue
jusqu’en demi-fi nale pour recevoir fi ère-
ment le glorieux trophée de la meilleure
école.
Le dimanche 13 mai a eu lieu la ker-
messe de notre école à Courbevoie, qui
vient compléter celle de l’école primaire
St-Bernard à Paris, qui se déroule cha-
que année le troisième week-end de no-
vembre. Le beau
temps était au
rendez-vous. De
nombreux partici-
pants ont fréquen-
té l’école St-Ber-
nard tout au long
de la journée et
spécialement pour
déjeuner au soleil,
dans la cour, servis
par une équipe de
généreux élèves
ou anciens élèves.
En ce jour d’élec-
tion présidentielle,
l’école St-Bernard
a fait l’unanimité.
La fi n de l’année scolaire s’est bien ache-
vée spécialement au point de vue des ré-
sultats scolaires. L’école St-Bernard s’est
classée première parmi les huit écoles
secondaires qui ont concouru à l’examen
inter-écoles de fi n de troisième. Quant au
Concours des écoles de la Fraternité qui
concerne les classes de Première (cinq
écoles de la Fraternité), nous avons eu
deux fi nalistes aux oraux qui se dérou-
lent à l’Institut St Pie X. Louis Bouguet
est arrivé 2ème au classement fi nal, sur
90 candidats inscrits à l’ensemble des
épreuves du concours.
Enfi n, on n’oubliera pas de mention-
ner les résultats au Baccalauréat. Dans
une tendance générale à une baisse de
niveau de l’examen national et, en con-
séquence, à une surenchère de bons
résultats qui découle d’une volonté poli-
tique de l’Etat, nous avons eu la bonne
NOUVELLES DE L’ÉCOLE (MAI 2007 – OCTOBRE 2007)
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