
Portrait Cabinet du mois Cabinet du mois Portrait
Orthophile 30 • Mai 2013
Orthophile 30 • Mai 2013
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Portrait Cabinet du mois
possède six fauteuils : un dédié aux adultes ;
un, à l’appareillage multiattache, séances d’acti-
vation, gestion des casses et contention ; un, pour
les premiers rendez-vous et bilans de n de trai-
tement multiattache ; un, pour les empreintes
(notamment pour le montage sur articulateur) ;
un, pour la prise de photos qui nous garantit des
conditions d’éclairage toujours identiques. » Un
scénario par type de rendez-vous permet au Dr
Rollet et à ses assistantes de savoir qui va inter-
venir, où et sur quelle durée. Il permet aussi
de gérer le ux des patients dans le cabinet et
d’orgniser le planning. « Nous avons adopté un
système informatique permettant une circulation
de l’information avec des ordinateurs en réseau.
Une borne informatique se trouve dans la salle
d’attente an que chaque patient puisse s’y ins-
crire à son arrivée an d’en informer l’équipe. »
Une patientèle d’enfants
et d’adultes
« Quand je vois mon patient jeune, je corrige si
besoin les problèmes fonctionnels en amont. Ain-
si, je prote de sa croissance et évite que sa défor-
mation dentaire ne s’aggrave. Parfois, un seul se-
mestre d’éducation est nécessaire. Il existe six types
d’appareils interceptifs (appelés gouttières) par
tranche d’âge (3-8 ans et 8-11 ans). » Sur 100 %
de ces patients, 80 % sont concluants, les 20 %
d’échec sont ceux qui n’ont pas coopéré. « Sur
les 80 % de réussite, 30 % auront réalisé leur
Un principe de consultation
pour les petits
« Quand un enfant vient pour la première fois
au cabinet, il est accueilli avec ses parents par Nathalie,
ma responsable réception. Il est ensuite pris en charge
en salle de radiographies (pour deux clichés : téléprol
et panoramique), puis c’est Christine qui réalisera
les photos intra-buccales, de posture et de visage.
Ce protocole est systématique et indispensable
pour mon examen clinique. » L’enfant est alors installé
au fauteuil dédié aux premières consultations, espace
fermé ; le parent accompagnant est systématiquement
installé avec son enfant en salle de soins. Le motif
de la consultation, du ou des parents, peut être très
divers (problème esthétique, succion digitale, problème
d’éruption dentaire…) Le jeu des questions ouvertes
commence, ce qui permet au praticien de cerner
le désir des parents, mais également de son patient,
ainsi que sa motivation ou ses réticences : il pourra
ainsi «orienter » son discours et ses explications.
« S’il s’avère qu’un traitement interceptif est nécessaire,
il faudra investir toute la famille dans ce nouveau
traitement orthodontique. L’enfant, à qui nous imposons
de nouvelles contraintes, doit se sentir soutenu… » Le
praticien pourra, dans le cas d’un patient suçant un
doigt, par exemple, montrer les conséquences dentaires
de cette succion. Il faut parler de la nécessité
de l’arrêter pour le bon développement de l’enfant et,
bien sûr, que l’enfant soit susamment mature et prêt :
le patient doit être acteur de son traitement. Il faudra
expliquer, motiver et, pour ce faire, s’aider de supports
visuels et écrits an de montrer des cas de déformation
similaire. Une clé USB lui sera remise intégrant
ses photographies, ses clichés radiographiques,
ses exercices, avec une réactualisation à chaque visite.
« La répétition des informations est primordiale pour
la bonne assimilation et compréhension du patient. De
ce fait, après mon examen clinique et la pose du dispositif,
Véronique, ma coordinatrice, reprendra l’ensemble
des explications (mise en place de la gouttière, déglutition,
fréquences de port, exercices, entretien) avec le patient
(…) Il faut demander un port diurne et nocturne le plus
régulier possible et prévenir que quelques semaines seront
nécessaires à une bonne adaptation du nouvel appareil :
l’entraînement peut se comparer à celui d’un sportif (…)
Je ne prends jamais d’empreintes parce qu’elles ne me sont
pas indispensables pour l’éducation fonctionnelle. De plus,
je ne voudrais pas erayer mes jeunes patients... »
Ce type de traitement ne nécessite pas une fréquence
de rendez-vous trop rapprochés (tous les 3 et 6 mois),
mais des appels téléphoniques permettent de s’assurer
de la bonne coopération de l’enfant.
• Véronique,
coordinatrice
de l’équipe
soignante,
est chargée de
la communication
du cabinet,
des explications
de traitement :
elle doit vérier
que l’enfant a bien
intégré l’exécution
de ses exercices
d’éducation
fonctionnelle,
c’est une véritable
auxiliaire de santé.
Au sens médico-légal, ne pas
faire de traitement interceptif
fonctionnel est une perte
de chance pour les enfants
• « Je suis partisan
de travailler
en collaboration
avec des ORL,
kinésithérapeutes,
ostéopathes
et orthophonistes
pour une aide
au diagnostic et
une prise en charge
pluridisciplinaire
du patient quand
cela est nécessaire. »
Dr Rollet