CréditphotoTobaAquarium,Japon.
Audépart,laplusgrandepartiedesestravauxestréaliséeenMéditerranéeoùellepasseaucrible12puis67espèces
communes.
« Vous savez quand on commence et qu'on a une passion, on est boulimique ! ».
Plus tard,
elle a l'occasion de travailler sur une collection pêchée pendant près de dix années au large des côtes du Liban, en
Méditerranéeorientale.Lacomparaisondecettefauneaveccellequ'elleconnaîtdéjàsurleboutdesdoigts,vaainsilui
permettredeparticiperàlareconstitutiondel'histoiredelaMéditerranée.
Les campagnes océanographiques auxquelles elle participe avec les équipes de Villefranche ou du Muséum, lui
permettentd'assouvirsonéternellecuriosité.Méditerranée,Açores,Atlantiquecentral,Pacifique,Antarctiqueetmême
Australie,surlestracesdunaturalisteFrançoisPéron,elleparcourtlemonde,àlarecherchedesonanimalfétiche.On
ditqu'elleestcapabledereconnaîtreplusieurscentainesd'espèces,maismodestement,ellen'avouerajamaiscombien
!
« Tout zoologiste, dans sa spécialité, est capable de reconnaître les espèces sur lesquelles il
travaille. Cela n'est pas spécifique aux méduses ! ».
Et pourtant, si les Cnidaires sont des animaux
relativementpeuévolué,leurdiversitéestvéritablementincroyable.
Page2/4-L'incontournablePelagianoctiluca
Les travaux de Jacqueline Goy vont changer d'orientation en 1983, date à laquelle l'Unesco lance un programme
internationalderecherchefinancéparleplandesNations-Uniespourl'environnement,ayantpourcibleunehabitante
delaMéditerranée:
Pelagianoctiluca
.
Lebut:comprendreetéventuellementprévoirlesfluctuationsdecettemédusedontlespullulationsimpressionnantes
interpellent les scientifiques et inquiètent les baigneurs qui la craignent pour ses piqûres urticantes.
« Je n'avais
jamais travaillé sur des méduses aussi grosses ! »,
rapporte-t-elle. Celane l'empêchera pasdesedémener
pourfairebénéficierunthésarddufinancementetdusujet,dontelleavaitdéjàperçulaproblématiquequiconsisteà
se rapprocher des études menées sur les courants marins…
« Les océans représentent plus de 75 % de la
planète, donc quand on travaille sur un organisme marin, on ne peut pas rester seul dans son coin !
On est forcément amené à prendre en compte les phénomènes hydrologiques, de qualité d'eau, de
salinité…»,
s'animeJacquelineGoy.
C'estainsiquePierreMorand,prisenchargeparlelaboratoiredeVillefranchedécouvrequelesfluctuationsdePelagia
ontunepériodicitéde12ans.Depuis,l'équipetravailletoujourssurcephénomènedefluctuationssurlelongtermeet
le thème s'est même élargi à tout le système marin, comme la modification de l'eau de mer, des algues du
phytoplancton,duzooplancton…
Page3/4-Ouvertureetcuriosité
« Les méduses sont des animaux fascinants et mystérieux qui pendant longtemps ont été des
moteurspourlarechercheenbiologie.Maisilspermettentaussid'ouvrirsuruntasd'autressujetset
notamment celui de l'histoire des sciences. J'emporte souvent des livres pendant les campagnes
océanographiquesetc'estincroyablelesrapprochementsquej'aipufaire!Onretrouveladescription
delabioluminescencedansl'OdysséedeHomère,maisaussilephénomèned'homochromiedécritpar
JulesVernes,toutcelabienavantquelasciencenes'installe».
En cherchant bien, on peut trouver des méduses partout : des mosaïques de Carthage aux œuvre des artistes
contemporains,enpassantparlamythologie,quiad'ailleursinspirél'expositionactuellementprésentéeparl'Espace