II / USAGE EN PHARMACOPÉE
La grande aunée fait partie des plantes comestibles. On apprécie en particulier sa racine très
aromatique, utilisée fraîche ou séchée pour parfumer certains desserts. Ces propriétés curatives
étaient très réputées, même dans les temps anciens. Les racines sont vulnéraires, stomachiques,
résolutives et anticatarrhales. Ces racines sont connues sous le nom de « quinquina français »,
remède administré en poudre, en décoction ou en extrait ; à dose élevée, ce remède produit des
nausées et des vomissements.
En Alsace, la plante sert à fabriquer un vin aromatique appelé « reps », qui se prépare en
mélangeant les parties souterraines desséchées de la plante à du moût de raisin rouge ; on laisse
fermenter et on soutire en hiver. Les abeilles récoltent du nectar sur les fleurs. Cultivée comme
plante ornementale, et, surtout, autrefois, très fréquemment cultivée dans les jardins comme plante
médicinale.
Dans la symbolique chrétienne, elle est associée, en raison de ses pouvoirs médicinaux, à la
guérison des pêchés. « L’Inula résiste au poison , éclaire la poitrine malade, et donne au cœur joie
et plaisir. Celui qui aime la parole de Dieu et son Eglise, qu’il traverse sans peine la vallée des
soupirs de la vie… » (Hohberg 1675).
Cette racine, à la fois amère et tonique, possède également divers vertus médicinales : elle est
notamment recommandée pour son action sur les bronches.
En effet, les racines sont employées pour combattre les infections respiratoires telles les
bronchites, les tuberculoses, les rhumes des foins et l’asthme.
Les racines contiennent une substance nommée inuline qui est un féculent soluble dans l’eau et
insoluble dans l’alcool.
L’inuline est un isomère de l’amidon, un polysaccharide de fructose d’origine végétale. Ce
polymère de fructose se trouve essentiellement dans les végétaux appartenant à la famille des
Asteraceaes. L’inuline n’est pas digestible par les enzymes de l’intestin humain et est considérée
comme une fibre alimentaire soluble. L’inuline peut être employée dans certains protocoles de
recherche afin d’apprécier très précisément la fonction rénale chez l’homme ou l’animal.