...les 50 ans d`autonomie de l`Eglise

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Le jubilé de l’Eglise Protestante Maohi
Du 7 au 13 avril 2013
au lycée Samuel RAAPOTO
Le village du
Comité Protestant à la Jeunesse...
...a commémoré...
...les 50 ans d’autonomie de l’Eglise
50 ans d’autonomie de l’Eglise
Introduction...
Pour ce jubilé, le Comité Protestant à la Jeunesse
(CPJ), organisateur de l’événement, a décidé d’installer ses expositions et ses festivités dans
l’enceinte du lycée Samuel Raapoto. Du 7 au 13
avril 2013, les bâtiments de l’établissement ont
donc été investis par l’ensemble des associations
principalement vouées à la jeunesse au sein de
l’Eglise. C’était donc l’occasion, pour les membres
du CPJ, de regrouper toutes ces œuvres afin qu’elles
vivent ensemble et qu’elles apprennent à mieux se
connaître.
Du lundi 8 au vendredi 12 avril, chaque journée a
été associée à une ou plusieurs de ces œuvres qui
ont eu la charge des animations, des repas en débutant vers 6 heures par le petit-déjeuner, mais aussi
des conférences qui ont permis à tous le auditeurs
de mieux appréhender l’histoire, les objectifs, les
réalisations et les projets de chacune d’entre elles.
Ainsi, l’enseignement protestant (écoles maternelles et primaires de Maheanu’u, Taunoa, Vienot,
Uturoa, les collèges et lycées de Tuteao a Vaiho Uturoa, Pomare IV, Raapoto), le CPCV, les Eclaireurs
Unionistes, Temarama, Uruai a Tama, le foyer des
jeunes filles de Paofai, les U’i Api/UCJG, Les écoles
du dimanche, l’école pastorale et le tomite vahine
étaient présents au lycée Raapoto, apportant chacun une preuve du dynamisme toujours intact de
l’Eglise alors qu’elle s’est prise en main depuis ces
cinquante années !
Ce recueil d’informations, de documents et
d’images, glanés auprès des uns et des autres, de
certains intervenants comme des différents exposants, n’a pas d’autre ambition que de laisser une
trace de cette belle semaine passée en communauté. Ce n’est évidemment qu’un condensé, avec ses
lacunes et probablement de nombreux oublis, tant
la richesse des informations était grande.
Le seul regret sera l’annulation des courses de va’a
qui devaient clôturer en beauté ce cinquantenaire
lors de la journée du 13 avril, pour cause de houle
trop importante en baie de Taaone.
Mais ce n’est que partie remise !
Dimanche 7 avril :
Cérémonie d’ouverture du Village CPJ
Discours d’ouverture du Président Taaroanui MARAEA
C’est avec joie que je vous adresse les salutations de la Direction de
l’Eglise, de la Commission permanente et de son Conseil supérieur et de
toute la communauté de l’Eglise protestante maohi.
Nous ouvrons aujourd’hui la semaine du jubilé organisée par le Comité
protestant à la jeunesse en partenariat avec le Comité des femmes de
l’Eglise que je voudrais ici remercier au nom de la Commission permanente.
Dans la bible, la 50ème année représentait une étape importante dans la vie
d’une société. C’est l’année où tout doit être remis à plat. C’est l’année où
tout doit recommencer. Un recommencement pour les hommes, remise
des dettes, libération des esclaves mais aussi pour la création, les champs
sont mis au repos pendant une durée de 7 ans.
L’idée centrale est de redonner à chacun la possibilité de pouvoir recommencer sa vie sur de nouvelles bases. C’est une renaissance en quelque sorte.
En décidant de consacrer cette année, année jubilaire concernant l’autonomie de l’Eglise, le Conseil supérieur de l’Eglise protestante maohi a voulu marquer une étape importante de son histoire.
Ce fut le 1er septembre 1963, dans le temple de Tiroama à Paofai que le pasteur Marc Boegner, alors président de la société des missions évangélique de Paris proclama l’autonomie de l’Eglise évangélique de
Polynésie française, devant les autorités de l’Etat, du Territoire, des représentants des confessions religieuses du pays et de la région Pacifique. Un événement préparé de longues dates par les missionnaires,
la direction de l’église et la Société des missions évangéliques de Paris.
Dans les discours prononcés ce 1er septembre 1963, on pouvait noter la présence de deux sentiments forts
partagés par tous les orateurs.
Le premier fut la joie de voir une communauté accéder à la
pleine responsabilité de sa destinée. C’était le sentiment de
voir une mission accomplie dans l’esprit de l’Evangile de
notre Seigneur Jésus-Christ : « Faire de toutes les nations
des disciples, … ». Donner à chaque homme, chaque femme,
à la communauté protestante de Maohi Nui la capacité de
témoigner par elle-même, l’évangile de Jésus-Christ dans
notre pays, sur le plan régional, dans le pacifique et international.
L’autonomie engage toutefois de grandes responsabilités et c’est le deuxième sentiment ressenti dans les
discours des orateurs du jour. Si l’autonomie donne la capacité d’agir, de décider, de se gouverner par
elle-même sur le plan de la gouvernance, il est important de se rappeler que l’Eglise n’est pas seule et
qu’avant tout, elle ne doit pas s’enfermer sur elle-même au risque de se couper de l’Eglise du Christ,
Marc Boegner s’adressait ainsi à l’Eglise : « il ne s’agit pas qu’une église autonome s’imagine jamais
qu’elle est l’unique maîtresse de sa vie et de son destin, … vous êtes plus que jamais sous l’autorité
souveraine de la parole de Dieu et sous la souveraineté de notre Seigneur Jésus-Christ ».
Nous pouvons donc comprendre que son appel invitait l’Eglise à s’inscrire dans la communauté de
l’église de Jésus-Christ, l’Eglise universelle où nous avons un témoignage commun, un combat commun
pour la justice, pour la paix, la solidarité, la liberté à la fois dans notre pays mais aussi dans le monde.
Il ne faut pas oublier que sur le plan politique, nous sommes dans une période où les colonies françaises
étaient en marche vers leur indépendance. Il était donc normal qu’au niveau des églises protestantes des
colonies françaises, l’accès à leur complète autonomie, l’acquisition de la plénitude de leur responsabilité
devienne l’expression d’une maturité acquise par ces églises locales. Il en sera ainsi pour ces responsables maohi de l’Eglise après 100 ans d’accompagnement assidu et engagé par la Société des missions
évangéliques de Paris.
Cette année nous fêtons l’autonomie de l’Eglise. Quelle signification et
quel sens donnons-nous à cet événement ?
Il ne s’agit pas seulement pour nous de rappeler un événement passé, nous
contentant de regarder dans le rétroviseur. Il s’agit de mesurer l’importance
de l’événement pour la communauté protestante, pour ses nouveaux responsables qui assureront la pleine responsabilité de la gouvernance et de la
conduite spirituelle sous l’autorité de la parole de Dieu dans un contexte
des plus difficiles que traversera le Pays, à savoir le changement de société de consommation, un exode
massif de la population des îles de Tahiti et l’installation des essais nucléaires sur le Territoire.
L’Eglise nouvellement autonome, avec ses responsables, devra faire face à tous ces bouleversements socio-économiques, politiques et culturels. Elle devra apporter des réponses concrètes face à de nouvelles
attentes sociales qui naîtront inévitablement. Ce sera la mise en place du centre Uruai a Tama, le foyer
des jeunes filles de Paofai, le renforcement de l’enseignement protestant, les mouvements de jeunesse.
Bien plus tard, ce sera le tour du Comité des femmes au sein de l’Eglise pour donner des réponses concrètes à la situation des familles face aux nouvelles difficultés de la société.
Durant ces 50 années, elle ne sera pas toujours comprise, je pourrai même dire qu’elle sera très mal comprise. Elle fera l’objet de critiques sévères parfois acerbes de la part de la société civile, presse, partis politiques. En son sein elle ne sera pas non plus épargnée par ses membres provoquant parfois des divisions
internes.
Elle gardera des domaines de prédilection pour ses actions prioritaires, comme la formation des cadres
(le personnel enseignant, les éducateurs, les pasteurs), l’éducation et l’édification de nouvelles structures
scolaires et de formation, la sauvegarde du Reo Maohi, la protection et la sauvegarde de l’environnement. Aujourd’hui elle s’est engagée dans une mise en dialogue de la culture et de l’évangile. Une discussion théologico-culturelle qui pose des questions théologiques fondamentales si nous voulons rester
dans la perspective de l’autonomie de 1963. Autonome certes, mais attachée et soumise à l’autorité souveraine de la parole de Dieu et de la souveraineté de notre seigneur Jésus-Christ.
Face à la détérioration de la situation économique et sociale,
elle est face à de nouvelles interpellations, de nouvelles attentes auxquelles elle devra trouver de nouvelles propositions concrètes.
Depuis quelques années elle est en proie à des divisions internes mettant à mal son unité visible, son unité ecclésiologique et théologique. A l’occasion du jubilé de son autonomie, l’Eglise protestante maohi doit reposer la question de
son engagement et de son témoignage de la parole de Dieu
au sein de la population.
Je vous remercie !
Pasteur Taaroanui MARAEA
Dimanche 7 avril :
Cérémonie d’ouverture du Village CPJ
Orero fa'ari'ira'a
Présenté par Eugénie :
Mou’a tei ni’a o MAHUE
I te ‘outu ra o AHUNOA
Tārava nei nā marae
TARAHO’I E O RAIAMANU
E te mau hui mana, IA ORA NA
E te mau Ti’a Fa’atere ha’api’ra’a, Maeva
E te mau ‘orometua, Talofa
E te mau rave ’ohipa, Ka‘oha
E te mau piahi, Aloha
E te mau manihini ato’a, e te mau metua,
Kura ora
‘Outou pā’ato’a i teie nei IUPIRI
Ia ora na i tō tātou fārereira’a i te aroha o te Atua
I ni’a i teie tahua TE ‘IRI’IRI
Pü no te mau ‘aito nui tupuna
I fano mai nā te ao mā’ohi
Nā ni’a i te va’a nati fenua
Présenté par Aloïze :
Teie mai mātou, tamari’i nō Raapoto
Tē pūpū atu nei i tō mātou aroha,
Tō mātou here e te aroha rau,
E tō mātou ‘ite rau,
Tā te Atua i hōro’a mai
Tā te metua i aupuru maita’i
Tā Tamuera Raapoto i pa’epa’e maita‘i
Tā ‘outou ia e fāna’o mai i teie
mahana nei IUPIRI
Ua tere mai o Nāhiti-E-Rua
Rua mata, rua hi’i, rua huru
Ua fano atu i Hawaiki
E ‘opi i te poerava, ei huna i Papa’oā na
Tū mai ra o Pomare ē
Mā te mau i te parau mau
Ua ta’o i te parau a te Atua
Ua fa’ari’i, ua ha’amau,
E ua fa’ateitei i te Atua
Mā te Arue ia na
I riro mai ai o Papa’oā,
o Arue i teie nei mahana
E te u’i ‘apī ē, A arue i te Atua
A ta’u, a fata, a ‘apa, a hura mai
Ia tū te ‘ite, Ia vai te ‘ite
A u’i a u‘i noa atu
Maeva e Ia ora hau !
Himene Tarava de l’Enseignement protestant
Maeva manava te farereira i teie nei mahana hanahana e
(tane) hau uuu
Mahana hanahana e
(Amui) Mai ai te hui faaroo
(i) Tamuera raapoto ra e
(tane) hau uuu
(i) Tamuera raapoto ra e
e e ha e hoi aue hoi e oroa iupiri teie e
e e ha e hoi aue hoi e oaoa tatou paatoa e
Teie te mahana faauhia ai tairuru mai ai tatou e
No te faahanahana i teie oroa iupiri no oe e nou e
(Te) etaretia porotetani maohi ua tiama hoi tatou e
50 matahiti teie nei i faatere ai tatou e
Mauruuru e te tumu nui e no te rahi o ta oe tauturu e
Hotana hotana e i te raituatiniti ra e (3 fois)
Dimanche 7 avril :
Cérémonie d’ouverture du Village CPJ
Lundi 8 avril :
La journée de l’enseignement protestant
Préambule :
Au village du Comité protestant à la jeunesse, la deuxième journée fut essentiellement consacrée à l’enseignement protestant. Deux conférences, l’une sur l’évolution des relations entre
l’Eglise et ses écoles protestantes, l’autre sur l’histoire des écoles pastorales en Polynésie,
étaient les pivots principaux de cette journée. Par ailleurs, de nombreuses animations et bien
évidemment les expositions réalisées par les différentes écoles permettaient à chaque entité
de se faire mieux connaître des visiteurs du village...
Le lycée Samuel
RAAPOTO...
roa
Vaiho de Utu
a
o
a
te
u
T
e
Le lycé
Le lycée-collège Pomare IV
L’école primaire Viénot
Lundi 8 avril :
La journée de l’enseignement protestant
L’école pastorale de Hermon
L’école
maternelle
Maheanuu
L’école
primaire de
Uturoa
Ecole maternelle/primaire de Taunoa
Lundi 8 avril :
La journée de l’enseignement protestant
Les relations entre l’Eglise et les écoles protestantes depuis 1963
Principaux extraits de la conférence de l’ancien directeur du lycée Samuel RAAPOTO,
Monsieur Daniel MARGUERON
Ce qui nous rassemble aujourd’hui c’est la commémoration des 50 ans
d’autonomie de l’Eglise. Une Eglise autonome dans sa gouvernance, le président
l’a rappelé hier, mais pas indépendante de l’Evangile dont elle est issue, même si
des lectures culturelles sont bien entendu possibles.
Donc 50 ans d’autonomie. Il me semble que c’est le moment d’aborder la question
sous l’angle d’une présentation et d’un bilan des relations entre l’Eglise et les
Ecoles protestantes depuis 1963. Ce travail, je l’ai élaboré sans avoir eu le temps
de reprendre tous les documents écrits depuis 50 ans et surtout pas ceux de
l’Eglise elle-même, je l’ai préparé donc à partir de la vision que j’ai eue des postes
que j’ai occupés : professeur, directeur-adjoint, directeur et membre du CA pendant une trentaine d’années. C’est donc ma perception, partielle et partiale, qui
pourra être complétée, nuancée après mon intervention par vous-mêmes.
En préambule je voudrais préciser le cadre général, trois principes essentiels
qu’on retrouve dans l’esprit, le fonctionnement et la réalité des relations entre
l’Eglise et ses écoles.
I- D’abord rappeler l’importance accordée à l’éducation par la réforme protestante au XVI° siècle, afin d’abord de transmettre la culture religieuse. Cette
place prépondérante accordée à l’éducation a été rappelée par le Président de
l’EPM dans sa conférence introductive lors du séminaire de 2004 :
1– Savoir lire pour comprendre les écritures, fondement de la vie et du salut. Alphabétisation précoce et familiarité
avec le livre.
2- Instruire pour acquérir la culture dite profane : en donnant aux apprenants une forte culture classique, apprendre
des langues vivantes « ce sont des fourreaux qui renferment l’esprit » écrivait Luther, apprendre la musique. Ouvrir
son esprit, communiquer et s’ouvrir aux autres.
3- Instruire qui ? former d’abord le peuple « c’est le commandement de Dieu » écrit Luther, les garçons comme les
filles, un petit peu moins les filles que les garçons quand même ! Mais aussi former des intellectuels et des élites
sociales.
L’époque de la Réforme, c’est celle de l’invention de l’imprimerie, de l’humanisme, c'est-à-dire de la foi en un
homme nouveau instruit et cultivé. Avec une préoccupation de réussite comme l’écrit le pédagogue protestant
tchèque Comenius : « comment enseigner et apprendre de telle sorte qu’il soit impossible de ne pas réussir ? »
Magnifique profession de foi, non ? Tout est dit. Les protestants ont été novateurs et habiles à utiliser les nouveaux
moyens techniques créés à leur époque, pour évangéliser, instruire et éduquer. On peut se demander si nous aujourd’hui dans notre mission, nous sommes restés aussi novateurs, performants et efficaces !
II- Ensuite rappeler le contexte dans lequel l’Enseignement protestant à sa création en 1866, va se situer : sur une terre de mission inaugurée par une entité anglaise la LMS, dont les représentants avaient dû quitter le pays à partir du Protectorat, une terre de
mission, c'est-à-dire en situation de contact de cultures et en plus
en période coloniale avec une métropole qui a longtemps réprimé
le protestantisme et qui ne comprend pas bien cette confession minoritaire. Ce sont donc les missionnaires français, appelés par la
reine Pomare IV, qui ont les idées et la vision de leur époque, plus
ou moins lucides ou prophétiques selon le cas, qui ouvrent des
écoles pour instruire, éduquer, élever une population autochtone
non dans sa culture, non dans sa langue, mais dans celles de la
puissance administrative qui définit le cadre. « L’enseignement se
fait en français » précise l’administration.
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