VOTRE SOUTIEN EN ACTION Volume 17 Numéro 1 2016 De simples témoignages d’humanité UN MÉDECIN CANADIEN FAISAIT PARTIE DE L’ÉQUIPAGE DE MSF EN MER MÉDITERRANÉE. IL NOUS LIVRE SON TÉMOIGNAGE. Jusqu’au printemps dernier, Simon Bryant exerçait la médecine à Canmore en Alberta. C’était avant d’aller grossir les rangs de Médecins Sans Frontières (MSF) sur le MY Phoenix, un navire de recherche et sauvetage géré conjointement avec l’organisation MOAS (Migrant Offshore Aid Station) à bord duquel il a sauvé des vies en exerçant son métier. En 2015, des milliers de réfugiés, de migrants et de demandeurs d’asile venant de partout dans le monde ont trouvé la mort au cours d’un long périple entre les côtes libyennes et l’Europe. Ils tentaient de fuir leurs pays d’origine, où la guerre, la terreur, la pauvreté et le désespoir font rage. En octobre dernier, le Dr Bryant est revenu au Canada après un voyage en mer de six mois, au cours duquel il a aidé au sauvetage de près de sept mille personnes. Dans l’entrevue ci-dessous, il partage son expérience : D ÉCRIVEZ-NOUS VOTRE RÉCENTE AFFECTATION EN MER MÉDITERRANÉE AVEC MSF. QUE FAISIEZ-VOUS EXACTEMENT ? Je faisais partie d’une équipe de six personnes, en tant que médecin, à bord d’un bateau de recherche et sauvetage long de 40 mètres : le MY Phoenix. Il s’agit du plus grand des trois navires de MSF présents en Méditerranée centrale. [Si le Phoenix était opéré conjointement avec l’organisation MOAS, les deux autres bateaux (le Bourbon Argos et le Dignity I) sont affrétés par MSF uniquement.] Le but de cette opération était de sauver les passagers des embarcations de fortune. Au cours des quatre premiers mois de l’année 2015, presque 2 000 personnes ont trouvé la mort en essayant de traverser la Méditerranée centrale. Sur un second plan, il s’agissait de prodiguer des soins médicaux et d’offrir de l’aide humanitaire (couverture, nourriture, eau, médicaments, mais aussi réconfort et information). Nous nous devions aussi de militer, de concrétiser ce que l’on voit dans les médias en associant des visages aux statistiques, en étant témoin et en recueillant des histoires. QUELS ONT ÉTÉ LES RÉSULTATS DE CES OPÉRATIONS ? Vingt-huit sauvetages réalisés par le Phoenix nous ont permis de venir en aide à 6 985 personnes. Près de 20 % des migrants qui ont rejoint l‘Italie ont été secourus ou transportés par les trois bateaux de MSF en Méditerranée entre les mois de mai et d’août. Il est important de préciser que MSF est présent dans les centres de réception en Sicile depuis de nombreuses années et que plusieurs projets de MSF ont cours dans les pays d’origine des migrants. POUVEZ-VOUS NOUS RACONTER UNE OPÉRATION DE SECOURS QUI VOUS A PARTICULIÈREMENT MARQUÉ ? Vingt-huit sauvetages. 6 985 personnes. Chacune des opérations était unique et mémorable pour différentes raisons. Un matin brumeux, nous sommes tombés sur une embarcation de bois bondée de personnes en situation de détresse et nous avons commencé à agir. Quand la brume s’est dissipée, quatre autres bateaux nous sont apparus. L’un d’entre eux était en train de couler. Nous avons dénombré plus de 2 500 personnes en tout. Pendant une heure, nous étions le seul bateau de sauvetage sur place. Quand une opération comptabilise des morts ou présente un risque élevé de morts, on s’en souvient. SUR LE TERRAIN, Y A-T-IL DES PATIENTS DONT LES HISTOIRES VOUS ONT TOUCHÉ? Je ne les compte plus. Une fois, j’ai cherché des survivants dans la cale d’un bateau de bois, sous le pont. Sur le bateau, on comptait 52 morts. J’ai trouvé un homme qui respirait encore. On l’a stabilisé et il a été héliporté aux soins intensifs en Italie où il est malheureusement mort quelques ... suite de l’entrevue à la page 3 © Gabriele François Casini/MSF Récits du terrain Photo gracieusement fournie par Ima Anugom LETTRES DU TERRAIN Ima Anugom a toujours su qu’elle voulait travailler avec MSF. « J’adore faire partie de ce mouvement », a dit la médecin nigériane. « Je veux sauver des vies » Le voyage d’une médecin du Nigéria à Edmonton, en passant par le Soudan du Sud «S i je n’avais pas été au bon endroit au bon moment, il serait mort ». Ima Anugom décrit une rencontre avec un patient à Old Fangak, une communauté éloignée du Soudan du Sud, où Médecins Sans Frontières (MSF) fournit des soins médicaux d’urgence aux personnes avec peu ou pas d’accès aux services de santé. En tant que coordonnatrice médicale pour les opérations de MSF au Soudan du Sud, Ima visitait un projet uniquement accessible par voie aérienne durant la saison des pluies — et encore là, seulement les jours où l’avion pouvait atterrir sur la dangereuse piste boueuse. contact avec l’avion. Nous avons été en mesure d’appeler l’avion pour qu’il revienne et après avoir stabilisé le garçon, nous l’avons envoyé immédiatement vers un autre projet qui pouvait procéder à la chirurgie ». Le garçon a survécu et a été en mesure de revenir à Fangak. « Cette histoire illustre vraiment les défis auxquels nous sommes confrontés dans de nombreuses parties du Soudan du Sud », dit Ima. « Il s’agit d’un contexte très complexe et où il est très difficile de travailler. Même le simple accès à nos patients est très difficile ». À cette occasion, l’avion de MSF avait été en mesure de se poser avec succès à Fangak, avec à son bord Ima et quelques fournitures médicales essentielles. Mais l’avion venait à peine de repartir quand Ima — une médecin du Nigéria qui est actuellement basée à Edmonton — a rencontré un patient qui avait urgemment besoin de soins. Ima est arrivée au Soudan du Sud l’année dernière, à la suite d’une affectation avec MSF en Ouganda et dans son pays natal, le Nigéria. Mais la complexité de la crise en cours au Soudan du Sud — où une violente guerre civile engendre de la souffrance et des déplacements à grande échelle depuis décembre 2013 — a fait de cette affectation une expérience unique pour elle. « Tout comme j’arrivais et que l’avion venait de redécoller, un garçon de 12 ans a été transporté dans le complexe de MSF. Son abdomen avait été arraché par un crocodile », se souvient-elle. « À Fangak, nous étions seulement équipés pour fournir des soins de base; nous n’avions aucune capacité chirurgicale ni salle d’opération. Par pur hasard, je suis arrivée en même temps que le jeune patient, et nous avions encore le « Il est facile de se laisser accabler par l’ampleur des besoins au Soudan du Sud. Mais nous fournissons des soins aux déplacés et aux réfugiés, travaillons en obstétrique et en pédiatrie, opérons des projets d’urgence, entre autres », dit Ima. « Dans certains endroits, nous sommes en mesure d’aider là où d’autres sont dépassés. Il est important que les gens sachent ce qui se passe au Soudan du Sud et pourquoi il faut en faire beaucoup plus ». Pour Ima, qui a grandi à Lagos, la prestation de soins d’urgence là où ils sont les plus nécessaires est la raison pour laquelle elle continue de travailler avec MSF. « Quand j’ai fini mes études en médecine au Nigéria, j’ai vu MSF soigner des personnes qui ne pouvaient pas accéder aux soins ou se les permettre. J’ai apprécié le fait que des personnes se rendent dans ces endroits et travaillent avec des patients dans le besoin — ces gens font une réelle différence. J’ai décidé de postuler pour travailler avec eux, et c’est ainsi que je suis devenue médecin d’urgence pour MSF ». « Dès la première fois que j’ai vu MSF à l’œuvre », poursuit-elle, « j’ai dit, c’est ça que je veux faire. Je veux sauver des vies et aider les personnes qui en ont le plus besoin ». Pour l’instant cependant, Ima en aura plein les bras à Edmonton. Après avoir déménagé au Canada en 2013 et s’être établie à Markham en Ontario, elle fait actuellement une maîtrise en santé publique à l’Université de l’Alberta. Elle vient de déménager dans une nouvelle maison, avec son mari et sa fille de trois ans. « Tout le monde nous dit qu’il va faire froid en hiver », ditelle. « Mais nous sommes très heureux de vivre dans un endroit aussi accueillant ». Même pendant ses études, Ima gardera MSF en tête. « J’ai dit à tous mes collègues au Soudan du Sud et au siège administratif que je serai de retour », dit-elle. « J’adore faire partie de ce mouvement ». Pour lire d’autres récits sur les travailleurs de terrain de MSF, visitez msf.ca/fr/depeches. Ensemble, faire mille petits pas de plus m édecins Sans Frontières (MSF) prodigue des soins médicaux d’urgence aux personnes dans le besoin dans environ 70 pays. Ce sont ainsi 30 000 personnes qui pratiquent la médecine et sauvent des vies à travers le monde, dans de grandes villes comme dans des villages inaccessibles et reculés. Transporter ces personnes là où on a besoin d’elles représente tout un défi. Les frais de voyage sont particulièrement handicapants. En effet, si la plupart des travailleurs de MSF sont recrutés localement et sont originaires des pays où nous travaillons, nous ne pouvons pas nous passer de l’aide précieuse que représente notre personnel international quand il s’agit d’assurer l’impartialité, la neutralité et les normes internationales de soins partout où MSF agit. Il est aussi difficile qu’essentiel d’envoyer les personnes compétentes là où on en a le plus besoin. Le programme Mille Gestes Aéroplan permet aux Canadiens d’aider MSF à réduire son budget de transport. Lorsque l’on nous fait don de milles par le biais d’Aéroplan, nous sommes en mesure d’utiliser les milles pour les billets d’avion sans avoir à utiliser nos fonds qui servent alors à notre mission première : soigner. Selon Shannon Coates, coordonnatrice à MSF Canada, les Canadiens ont donné plus de 13 millions de milles Aéroplan à MSF l’an passé. En d’autres mots, presque toutes les dépenses administratives de déplacements ont ainsi été couvertes. Shannon Coates explique que grâce à cela, le travail nécessaire sur le sol canadien (du recrutement à la recherche de professionnels compétents à dépêcher sur le terrain, en passant par les rencontres avec les sympathisants de MSF et la conscientisation du public à propos des problèmes que nous tentons de résoudre) peut être financièrement indépendant des dons que nous recevons. Les milles Aéroplan servent rarement à envoyer les travailleurs de terrain à l’étranger, mais ils ont des résultats directs sur nos activités puisqu’ils permettent à nos employés canadiens de se déplacer pour soutenir le travail de première ligne. © Gabriele François Casini/MSF Des milles de récompense Aéroplan donnés à MSF permettent de concentrer les fonds là où ils sont les plus nécessaires Nos membres peuvent ainsi être présents lors de l’élaboration des plans de gestion de crise. Carol Devine, conseillère en questions humanitaires au bureau de MSF à Toronto, a récemment assisté à une réunion urgente à Athènes qui traitait de l’actuelle crise des migrants arrivant sur les côtes européennes. Elle y a rencontré des représentants de l’Union européenne, des gouvernements grec et croate, ainsi que le HautCommissaire des Nations Unies pour les réfugiés. Selon Carol Devine, la plus grande migration humaine de l’Histoire a lieu en ce moment même. C’est un exode sans précédent, constitué de personnes qui fuient les conflits et les violences pour rejoindre l’Europe, qui se passe sous nos yeux. Selon elle, il était absolument nécessaire d’être présents et de permettre à MSF de rencontrer les principaux décideurs. Elle déplore le nombre de gouvernements qui ont la responsabilité et l’habileté de réagir et qui passent leur tour. MSF tenait là une chance de faire des rencontres et de discuter de la crise alors qu’elle bat son plein. Grâce au programme Mille Gestes Aéroplan, Carol Devine s’est vu offrir la possibilité inespérée, et de dernière minute, d’assister à cette réunion sans avoir à puiser dans les ressources que l’on veut réserver aux actions sur le terrain. Carol Devine se réjouit qu’un tel programme permette à MSF de participer à ces réunions. Shannon Coates estime que MSF Canada a économisé environ 200 000 $ sur les billets d’avion grâce aux dons de milles Aéroplan cette année. Selon elle, MSF Canada a déployé les efforts nécessaires, non seulement pour garder les frais généraux faibles, mais aussi pour les réduire encore davantage. Ces efforts font toute la différence pour une organisation qui promet de dédier 80 % des fonds récoltés au travail sur le terrain. En somme, chaque dollar que nous économisons sur les billets d’avion est investi dans le soin et le suivi de nos patients, déclare Shannon Coates. Chaque mille pèse dans la balance. Pour en apprendre davantage sur le programme Mille Gestes Aéroplan, visitez msf.ca/beyond-miles. RENTRÉE SCOLAIRE POUR MSF CANADA Médecins Sans Frontières (MSF) Canada vient de lancer un ensemble de ressources pédagogiques en ligne destinées aux élèves comme aux enseignants. Visitez la page msf.ca/ fr/ressources-pedagogiques et vous trouverez des trousses pédagogiques qui pourront servir à des leçons ou des présentations en classe abordant les problèmes humanitaires et le travail de MSF dans le monde. Les ressources comprennent du matériel audiovisuel et des plans de cours incorporant du travail en groupe et des jeux de rôles. Le matériel est également offert pour les programmes de langue française. Parlez de ces ressources aux professeurs, parents et élèves dans votre réseau. Les commentaires et autres suggestions sont les bienvenus : [email protected] Le Dr Simon Bryant aide une femme récemment secourue d’un bateau de migrants. ... suite de la page 1 jours plus tard. Un autre homme était dans un état critique après plusieurs mois de détention illégale en Lybie. Ses compatriotes ont acheté sa « liberté » et son passage en mer. Ils lui ont sauvé la vie avant même qu’il n’embarque sur ce bateau. Chaque patient était quelqu’un pour quelqu’un d’autre, comme vous et moi. QUE VOUS ONT APPRIS LES PASSAGERS DU PHOENIX À PROPOS DE LA MIGRATION ? Que l’on recherche tous les mêmes choses : sécurité, communauté et opportunité. Les gens que l’on a secourus sont comme vous et moi. Ce sont les circonstances qui sont terriblement différentes. Leur motivation? Ils ne voient aucune autre façon de s’assurer un futur viable. Les menaces sont multiples : un conflit violent, l’enrôlement dans des groupes armés, les persécutions, l’emprisonnement, le travail ou le service militaire forcés, les inondations, la sécheresse, une pauvreté qui s’intensifie et la promesse d’un avenir professionnel incertain. En d’autres mots, des circonstances graves, qui ne cessent d’empirer, avec aucun espoir réaliste d’amélioration. QU’EST-CE QUI ALIMENTE VOTRE ESPOIR ? Il est mis à rude épreuve par l’actuel phénomène de migration, qu’il s’agisse des raisons citées plus haut ou de la réaction générale des Européens. Mais j’ai plusieurs petits exemples de coopération, d’accueil et d’altruisme qui me font tenir. Et que dire de la détermination de mes collègues de MSF, qui s’acharnent et se battent pour un monde meilleur. Cette humanité, ces gestes, m’ont marqué et continuent de me fasciner. Pour plus d’information sur le travail de MSF le long des routes migratoires, visitez msf.ca/migration. QUAND LES HÔPITAUX SONT PRIS POUR CIBLE Une version de l’éditorial ci-dessous a paru pour la première fois dans le Globe and Mail et a été conjointement signée par l’ancien premier ministre conservateur Joe Clark, par l’ancien chef du Nouveau Parti démocratique Ed Broadbent et par l’ancien ministre de la Justice au fédéral, le libéral Irwin Cotler. l es Conventions de Genève ont été codifiées en 1949, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Le conflit armé déchaîné avait alors plongé l’humanité dans une indicible souffrance que l’on était pressé d’apaiser. Les Conventions répertoriaient un ensemble de règles destinées à protéger les civils, les malades et les blessés en période de guerre, et ce, peu importe de quel côté des tranchées ils se trouvaient. Il s’agissait aussi d’assurer que les infrastructures nécessaires à la protection de la vie, comme les hôpitaux, soient considérées comme des espaces protégés, libres du joug des actes militaires. Les Conventions de Genève ont été ratifiées par 174 pays, dont le Canada. Le droit de la guerre évolue alors et l’on voit naître le droit humanitaire international, celui-là même qui rend possible l’intervention d’organisations telles que Médecins Sans Frontières (MSF) qui prodiguent des soins médicaux d’urgence et allègent les souffrances des victimes de guerre et d’autres conflits partout dans le monde. Ces organisations sont l’ultime source de protection pour les professionnels de la santé et les autres acteurs humanitaires qui doivent pouvoir se déplacer et agir en sécurité au beau milieu de violents conflits armés. Sans les Conventions, il n’existerait aucun espace pour des soins humanitaires neutres et impartiaux dans les zones de conflits mondiales. Malheureusement, les Conventions de Genève et les principes de base du droit humanitaire international sont de moins en moins respectés. À travers le monde, les belligérants prennent pour © MSF Battons-nous pour les Conventions de Genève Kunduz, Afghanistan − Les membres du personnel en état de choc après les bombardements répétés de l’hôpital en octobre dernier. Les frappes aériennes menées par les États-Unis y ont tué 30 personnes. cible les travailleurs humanitaires et les infrastructures médicales. Rien que l’année dernière, des hôpitaux en Syrie, des travailleurs humanitaires en République d’Afrique centrale, ainsi que des infrastructures médicales en Ukraine ont été pris pour cible. Des travailleurs de la santé ont été tués, des bâtiments clés ont été anéantis et ce sont des personnes déjà au cœur du cauchemar des conflits, des bains de sang et de la violence qui ont été privées de soins médicaux essentiels et vitaux. impartiale et neutre. Mettons un point d’honneur à respecter le droit de la guerre. LE CANADA A SA PART DE TRAVAIL Mobilisons-nous pour les Conventions de Genève. Ceux qui transgressent les lois de guerres établies doivent répondre de leurs actes. Ainsi, en tant que principal pays membre de la communauté internationale, le Canada doit faire en sorte que l’esprit et la lettre du droit humanitaire soient respectés. CELA DOIT PRENDRE FIN Viennent s’ajouter à cette tragique liste les bombardements en série d’un centre de traumatologie dirigé par MSF à Kunduz en Afghanistan en octobre dernier. Là-bas, 30 personnes ont péri sous les bombes d’avions de combat américains et au moins 37 autres ont été blessées. Les victimes étaient des membres du personnel et des patients. Il s’agit d’une violation pure et dure des Conventions de Genève, indiscutable et intolérable. On ne peut minimiser d’aucune façon l’horreur des attaques de Kunduz. Des patients en unité de soins intensifs post-opératoires ont brûlé vifs dans leurs lits. Des médecins ont été abattus par des tirs aériens alors qu’ils tentaient d’échapper aux flammes qui ravageaient les bâtiments. Mais les attaques, délibérées et ciblées, auront permis au monde d’ouvrir les yeux et de réclamer que l’on mette fin à cette horreur. Il est nécessaire de contrer l’érosion avancée du droit humanitaire international qui menace même les zones où sont prodigués des soins médicaux de manière 720, av. Spadina, bureau 402, Toronto (Ontario) M5S 2T9 416 964-0619 | 1 800 982-7903 | [email protected] Pour en savoir plus sur MSF et d’autres façons de nous soutenir, visitez notre site au : www.msf.ca No d’enregistrement d’organisme de bienfaisance : 13527 5857 RR0001 Les frappes en Afghanistan ont tiré la sonnette d’alarme, mais elles n’étaient pas des épisodes isolés. Depuis, un hôpital dirigé par MSF a été bombardé au Yémen, tout comme plusieurs autres hôpitaux en Syrie. Il ne s’agissait pas de simples attaques sur une organisation médicale humanitaire, mais bel et bien d’assauts perpétrés sur des civils victimes de guerre qui n’avaient accès à des soins vitaux qu’à travers ces organisations. Oui, le théâtre d’une guerre est complexe, fait d’innombrables nouveaux conflits internes dans lesquels évoluent plusieurs acteurs. Mais les Conventions de Genève n’ont pas besoin d’être révisées : ce sont les signataires qui se doivent de renouveler leur vœu, de respecter et d’exécuter les lois. Ed Broadbent Joe Clark Irwin Cotler