Mise à jour économique de la FCCQ Vol. 1, no 3 – Mai 2009 Moins éprouvé que plusieurs pays, le Québec doit poser des gestes dès maintenant pour être prêt lors de la relance ! L’édition 2009 de l’Indicateur sectoriel FCCQ a été publiée le 14 mai dernier. L’édition 2009 de l’Indicateur sectoriel FCCQ a récemment été publiée. On y constate que par son économie diversifiée, ses nombreux projets d’infrastructure, son marché de l’emploi serré et ses solides institutions financières, le Québec était mieux préparé que plusieurs pays industrialisés à faire face à la crise financière et à la récession mondiale. Les ajustements provoqués par l’appréciation du dollar canadien et la concurrence des pays émergents de même que les efforts déployés dans le secteur manufacturier au cours des dernières années ont été salutaires pour l’économie du Québec. Celle-ci affiche aujourd’hui une meilleure résilience. Le choix des axes d’intervention de la FCCQ est justifié. Par ailleurs, l’analyse présentée dans l’Indicateur sectoriel FCCQ conforte la FCCQ dans le choix de ses axes d’intervention, soit la productivité et l’innovation, la main-d’œuvre, l’internationalisation et le développement économique durable. Il n’existe aucun indicateur permettant de mesurer le potentiel de croissance que constituent les solutions environnementales. La FCCQ entend s’y pencher au cours de la prochaine année. La reprise mondiale sera lente et molle selon le FMI. Deux rapports économiques étaient attendus le mois dernier : celui du Fonds monétaire international (FMI) sur les perspectives de l’économie mondiale et celui de la Banque du Canada sur la politique monétaire et les perspectives canadiennes. Le FMI constate que le ralentissement économique est généralisé à l’ensemble des pays, mais demeure plus prononcé dans les pays industrialisés. Il prévoit d’ailleurs une contraction du PIB de ces pays de 3,8 % en 2009 et une croissance nulle en 2010. Il estime également que le commerce international se contractera de 11,0 % en 2009 et n’augmentera que de 0,6 % en 2010. Bref, la reprise mondiale sera lente et molle. La contraction de l’économie canadienne se poursuivra jusqu’à la fin du troisième trimestre de 2009. De son côté, la Banque du Canada a reconnu que la récession canadienne sera plus longue qu’elle ne l’avait anticipée et que la reprise sera lente et graduelle. Selon l’organisme, l’économie canadienne continuera à se contracter jusqu’à la fin du troisième trimestre de 2009, pour se rétablir progressivement par la suite. Le PIB réel canadien devrait chuter de 3,0 % cette année, puis progresser de 2,5 % en 2010 et de 4,7 % en 2011. Par ailleurs, la Banque du Canada a fixé son taux directeur à son niveau le plus bas à la fin avril (soit à 0,25 %) et s’est engagée, dans la mesure du possible, à le maintenir aussi bas jusqu’à la fin de juin 2010. Le Québec demeure moins éprouvé que l’ensemble du Canada, l’Ontario et les États-Unis. Les dernières données sur la production et l’emploi confirment que le Québec est moins éprouvé que l’ensemble du Canada, l’Ontario et les ÉtatsUnis. Au quatrième trimestre de 2008, l’économie québécoise ne s’est contractée que de 1,4 % (sur une base annuelle), comparativement à 3,4 % au Canada, 5,6 % en Ontario et 6,3 % aux États-Unis. 1 Après quatre mois de recul, l’emploi a progressé en avril au Québec. La détérioration du marché du travail s’est stabilisée au Québec, le mois dernier, alors qu’elle se poursuivait en Ontario et aux États-Unis. Après quatre mois consécutifs de pertes d’emplois, le nombre de travailleurs a augmenté de 22 400 en avril au Québec. Depuis octobre dernier, le taux d’emploi s’y est contracté de 0,9 %, comparativement à 2,0 % au Canada, 2,8 % en Ontario et 2,9 % aux États-Unis. Alors qu’un seul emploi sur 116 s’est perdu au Québec, 1 sur 35 a disparu en Ontario et aux États-Unis. Le Québec est moins éprouvé et les données sur le chômage le corroborent également. En avril, le taux de chômage atteignait 8,4 % au Québec, comparativement à 8,7 % en Ontario et 8,9 % aux États-Unis. Il est demeuré à 8,0 % au Canada. La récession se fait sentir sur les revenus des chambres. Jusqu’à présent, la récession mondiale a surtout touché les manufacturiers exportateurs. Plusieurs chambres de commerce constatent que les mises à pied dans ce secteur s’accentuent et que, de ce fait, le ralentissement économique se fait de plus en plus sentir. Les frais d’adhésion professionnelle, de représentation et de communication font partie des premiers postes de dépenses qui sont supprimés en temps de récession. Malgré ces difficultés, la participation aux activités des chambres de commerce demeure élevée. En ces temps difficiles, les gens d’affaires semblent apprécier les informations qu’ils y obtiennent et les liens professionnels qu’ils y tissent. La FCCQ s’est réjouie du début des négociations de l’accord économique entre le Canada et l’UE et du lancement officiel des travaux de la Romaine. Dans l’actualité du dernier mois, soulignons le début des négociations en vue d’un accord de libre-échange économique et commercial élargi entre le Canada et l’Union européenne (UE). La mise en œuvre de cet accord hausserait de 12 milliards de dollars le revenu annuel réel et de 20 % la valeur des exportations canadiennes à destination de l’UE (sur la base des sept premières années de la mise en œuvre de l’accord). Notons également le lancement officiel des travaux de construction du complexe hydroélectrique de la Romaine. Les retombées de ces travaux seront considérables pour les résidants de la Côte-Nord et pour le Québec. En plus de créer de la richesse et de permettre le développement d’une expertise, la construction du complexe de la Romaine répond aux préoccupations environnementales des Québécois. Le Québec peut en faire davantage pour profiter de la relance. Nous l’avons démontré, le Québec est moins éprouvé que la plupart des pays industrialisés. De ce fait, il est bien positionné pour profiter de la relance. Toutefois, une telle occasion nécessite de la préparation, de la vision, des décisions stratégiques et un rétablissement de la confiance de tous les acteurs économique. En posant des gestes dès maintenant et en misant sur l’ingéniosité et l’audace de ses gens d’affaires, le Québec sera aux premières loges au moment de la reprise. Pour tout complément d’information : Jean Laneville, économiste principal 514 844-9571, poste 3244 [email protected] 2