deux cent neuf anciennes familles subsistantes

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La branche aînée quittera Orléans en 1655, lorsque Pierre Sinson décida de s'établir à Paris.
Très entreprenant, ce dernier joua un grand rôle dans l'urbanisation de Paris au début du règne
personnel de Louis XIV. Il fit rapidement fortune et laissa à sa mort un capital mobilier et immobilier
considérable ainsi que des participations sur les bénéfices de plusieurs sociétés de coupe de bois, le
tout représentant une somme de plus de 500.000LT.
L'aîné de ses fils sera avocat au parlement de Paris alors que le cadet, François de Sinson,
embrassa la carrière militaire. Grâce aux relations familiales, François fut admis dans les gendarmes
bourguignons puis en 1695 parmi les gardes du corps de Louis XIV. Nommé par le Roi en 1700,
lieutenant d'une compagnie franche de la Marine stationnée aux Antilles, c'est à la faveur de cette
affectation qu'il prit racine à la Martinique.
Tout au long des XVIIIe et XIXe siècles, la famille Sinson donna des officiers à la France que
ce soit dans les troupes réglées (marine, terre) ou dans les milices. Quoique étant une famille peu
prolifique, nous comptons parmi ses membres six chevaliers de Saint-Louis, un polytechnicien, un
saint-cyrien, un centralien, un major de Marie-Galante (faisant fonction de lieutenant de Roi), un
capitaine des gardes du gouverneur général des îles du vent, plusieurs officiers de Marine, un capitaine
de port à Saint-Pierre, plusieurs officiers au régiment de la Martinique, plusieurs officiers de milice. À
la veille de la Révolution, le major de chacun des deux bataillons de Saint-Pierre était un Sinson.
La personnalité la plus connue de cette famille fut Gabriel Richard Sinson, alias Sinson de
Préclerc, officier du grand corps de la Marine, qu'un problème de vue obligea à démissionner alors
qu'il était sur le point d'être promu lieutenant de vaisseau. Nommé par la suite capitaine de port à
Saint-Pierre, il s'illustra pendant la guerre d'indépendance des États-Unis en sauvant à plusieurs
reprises des vaisseaux français attaqués par la flotte anglaise. Sa conduite et ses services lui valurent la
croix de Saint-Louis puis, le 5.5.1786, l'octroi de lettres de noblesse militaire.
Durant la Révolution, fidèle ami et défenseur des planteurs, Préclerc participa aux luttes
contre-révolutionnaires et dirigea la politique de l'île en qualité de membre du directoire, l'organe
exécutif de l'Assemblée coloniale. Colonel des milices et capitaine de vaisseau lors de l'occupation
anglaise, il meurt en défendant la cause des Bourbons. Préclerc laissera une postérité qui s'éteindra au
milieu du XIXe siècle.
C'est de son frère, Jean Baptiste Sinson, alias Sinson de Sainte-Rose, que descend la postérité
actuelle de la famille Sinson. Ce dernier fut aussi officier de Marine durant la guerre de sept ans
(1754-61). Réformé à la paix et pensionné par le Roi, il fut choisi lors de la formation des milices à la
Martinique pour commander une compagnie en qualité de capitaine. Nommé major du bataillon
Sainte-Marthe (Saint-Pierre) en 1774, il fut reçu parmi les chevaliers de Saint-Louis en 1785. Pendant
les troubles révolutionnaires, il participa aux luttes des colons royalistes.
Sainte-Rose possédait au lieu-dit le Château-Gaillard, au Parnasse, une habitation qu’il
donnait en bail, le 3.3.1779, pour sept années et moyennant 6.000L de fermage annuel, à Henri
Thormilh, avocat anglais, qui résidait habituellement en l’île de Grenade ; la propriété à cette date
contenait la quantité de 36ha 19a 28ca ou 28 carrés de mesure ancienne (Cf. Me Astorg). C’était là
l’habitation familiale possédée avant 1771 et qui resta dans la famille jusqu’en 1854.
Les enfants de Sainte-Rose en 1789 sont officiers dans les troupes royales. La descendance de
l'aîné abandonnera l'état militaire pour le négoce avec peu de succès semble-t-il, puis elle occupera des
fonctions plus modestes. Vers 1848, cette famille ne se fera appeler que « Sinson ».
Le second fils de Sainte-Rose, qui a pris comme nom de branche celui de Saint-Albin, fera une
carrière dans les troupes réglées puis dans la milice ce qui lui vaudra la croix de Saint-Louis et ceci
tout en gérant avec efficacité ses intérêts. Il se rend maître de l'habitation de son père « Château
Gaillard » et géra celle de son épouse « la Ressource » à Trinité. Il laissa deux fils, dont 1
polytechnicien, qui quitteront la Martinique pour la France vers 1854. Pendant la dernière partie du
XIXe siècle la famille Sinson Saint-Albin sera partagée entre le village de Saint-Germain d'Arcée dans
la Sarthe où Eugène est châtelain et maire, et Paris, siège des activités industrielles d'Auguste. Seul
Louis, unique fils d'Auguste, assura la postérité. Après avoir été centralien et officier d'ordonnance
durant la guerre de 1870, Louis sera ingénieur et épousera une riche héritière originaire de Louisiane.
La branche Sinson de Sainville issue de Jacques Michel Pierre Sinson, alias Sinson de
Sainville, né à Saint-Pierre le 8.3.1770, planteur, sucrier, chevalier de Saint-Louis (1816), marié en
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