En février 1991, des cibles de maîtrise de
l’inflation ont été adoptées pour une période de
cinq ans par le gouvernement canadien et la
Banque du Canada. Le taux d’inflation, mesuré par
l’indice des prix à la consommation, s’établissait
alors à 5,9 %.
L’objectif initial était de faire reculer progres-
sivement l’inflation de façon à favoriser
l’instauration d’un climat propice à une croissance
économique soutenue. Il s’agissait dans un premier
temps de réduire le taux d’inflation à 3 %, puis à
2,5 % et enfin à 2 %, ce qui fut chose faite en
décembre 1993. Le gouvernement et la Banque ont
alors décidé de prolonger l’application des cibles
pour trois années de plus, soit jusqu’à la fin de
1998. Les limites de la fourchette visée étaient de 1
et de 3 %.
En février 1998, l’inflation se maintenant aisément
à l’intérieur de la fourchette, le gouvernement et la
Banque ont convenu de conserver les cibles
actuelles jusqu’à la fin de 2001 et de déterminer
d’ici là une « cible à long terme compatible avec la
stabilité des prix ».
Un outil important pour la politique monétaire
Les cibles de maîtrise de l’inflation aident la
Banque à déterminer les mesures de politique
monétaire à prendre à court et à moyen terme pour
favoriser la stabilité relative des prix.
La Banque se sert de l’influence qu’elle exerce sur
les taux d’intérêt à court terme pour imprimer à la
masse monétaire un rythme d’expansion compatible
avec la fourchette cible de maîtrise de l’inflation. Si
l’inflation se rapproche de la limite supérieure de la
fourchette de 1 à 3 %, cela signifie généralement
que la demande de biens et de services au sein de
l’économie doit être freinée
par une hausse des taux d’intérêt. En revanche, si
l’inflation s’oriente vers le bas de la fourchette,
c’est probablement que la demande est faible et
qu’elle doit être soutenue par une réduction des
taux d’intérêt.
Une politique monétaire axée sur la poursuite de
cibles en matière d’inflation tend donc à exercer un
effet stabilisateur sur la croissance. Si nous
voulons favoriser un rythme de croissance
économique durable, nous devons préserver les
progrès qui ont été accomplis ces dernières années
et éviter la réapparition des cycles de surchauffe et
de contraction observés au début des années 1980
et 1990. Nous devons également encourager, par le
maintien d’un taux d’inflation bas et stable, les
investissements à long terme qui sont de nature à
stimuler la croissance économique future et la
création d’emplois.
Des mesures mieux comprises et
qui se renforcent d’elles-mêmes
Les cibles de maîtrise de l’inflation aident les mar-
chés financiers et le public à mieux comprendre les
mesures de politique monétaire que prend la
Banque. Elles constituent également un bon étalon
pour mesurer l’efficacité de la politique monétaire.
L’un des principaux avantages que comporte
l’instauration de cibles explicites de maîtrise de
l’inflation est l’influence que celles-ci exercent sur
les attentes concernant l’évolution de l’inflation.
Cette influence se traduit par la prise de décisions
économiques, par les particuliers, les entreprises et
les pouvoirs publics, qui ont tendance à renforcer
la capacité de l’économie d’afficher une croissance
soutenue non inflationniste.