Messieurs, une petite pensée pour votre prostate! Au Canada, compte tenu du vieillissement de la population, on s’attend à quelque 149 000 nouveaux cas de cancer cette année et à un nombre de décès attribuables à cette maladie pouvant aller jusqu’à 70 000. Un Canadien sur quatre mourra du cancer; les nouveaux cas de cancer comme les décès dus à cette maladie demeurent plus nombreux chez les hommes que chez les femmes. Beaucoup de gens savent que le cancer du sein est celui qui est le plus souvent diagnostiqué chez les femmes, mais on entend moins souvent parler du cancer de la prostate, même s’il demeure le cancer le plus commun chez les hommes au Canada. Il faut dire que la plupart des hommes n’aiment pas parler de leur prostate, en privé ou en public, ce qui nuit aux efforts de sensibilisation. Peu d’hommes subissent régulièrement des examens pour s’assurer que leur prostate se porte bien, ce qui fait que de nombreux cas ne sont pas détectés, même si les études nous apprennent qu’un cancer de la prostate est diagnostiqué toutes les trois minutes. Statistiques sur le cancer de la prostate • Le cancer de la prostate est la forme de cancer la plus répandue chez les hommes au Canada. • En 2005, on estime que 20 500 hommes auront reçu un diagnostic de cancer de la prostate et que cette maladie aura causé 4 300 décès. • On s’attend à ce que le nombre de cas double d’ici à quinze ans. • En moyenne, chaque semaine, 394 Canadiens apprendront qu’ils sont atteints d’un cancer de la prostate. • En moyenne, chaque semaine, 83 Canadiens mourront des suites de la maladie. • Un homme sur sept souffrira d’un cancer de la prostate un jour ou l’autre, le plus souvent après l’âge de 70 ans. Un homme sur vingt-six en mourra. Source : Société canadienne du cancer, Statistiques sur le cancer de la prostate en 2005 La prostate fait partie de l’appareil reproducteur masculin : cette glande de la taille d’une grosse noix est située devant le rectum et juste sous la vessie, à la base du pénis. La prostate entoure l’urètre – canal qui transporte l’urine et le sperme jusqu’au bout du pénis – et c’est là que les cellules de la prostate se mettent parfois à se multiplier de façon exagérée, provoquant l’apparition de petites tumeurs. En général, le cancer de la prostate évolue lentement et ses symptômes peuvent mettre des années à se manifester. Si le cancer est non agressif, les cellules qui continuent de se reproduire peuvent se propager lentement jusqu’au système lymphatique et au circuit sanguin et ensuite répandre des tumeurs partout dans l’organisme. Malheureusement, comme pour tout autre cancer, les chances d’intervention fructueuse diminuent une fois que le cancer n’est plus circonscrit à un seul organe. Savez-vous où se trouve votre prostate? Source : Société canadienne du cancer Selon la Fondation canadienne de recherche sur le cancer de la prostate, comme ce cancer évolue lentement, il est rare qu’il soit diagnostiqué chez des hommes de moins de 50 ans; en fait, près de 80 % de tous les cancers de la prostate sont diagnostiqués après l’âge de 65 ans. On ne connaît pas de cause unique à ce cancer, mais certains facteurs semblent en accroître le risque : • l’âge, puisque le risque croît avec l’âge; • les antécédents familiaux de cancer de la prostate (si votre frère ou votre père en a souffert, vous courez deux fois plus de risque que la maladie soit diagnostiquée); et(ou) • des ancêtres d’origine africaine. On continue d’étudier l’influence de divers facteurs dont on connaît le rôle dans le développement d’autres cancers, comme par exemple une mauvaise alimentation (en particulier un régime riche en matières grasses), l’obésité, le manque d’activité physique, l’exposition au soleil et le tabagisme. Voici certains symptômes possibles de cette maladie : • miction fréquente ou douloureuse; • éjaculation douloureuse; • douleur dans le bas du dos ou dans la région pelvienne; et(ou) • sang dans l’urine. Comme les symptômes sont difficiles à détecter aux stades précoces de la maladie, votre médecin de famille pourrait, dans le cadre d’un examen médical de routine ou si votre état de santé le justifie, demander une analyse sanguine pour mesurer la quantité dans votre sang d’une substance appelée antigène prostatique spécifique (APS) ou procéder à un toucher rectal. Selon les résultats de ces examens, une analyse plus approfondie (une biopsie, par exemple) pourrait être nécessaire pour confirmer un éventuel diagnostic. Lorsqu’une biopsie permet de déceler la présence d’un cancer, certains médecins préfèrent en effectuer une deuxième avant d’envisager des traitements plus radicaux. Étant donné que les cellules cancéreuses ont tendance à croître lentement, si votre cancer n’en est qu’aux premiers stades, votre médecin de famille ou votre urologue pourrait s’opposer à tout traitement draconien et recommander plutôt un programme de suivi attentif comportant des analyses et des examens périodiques. Parmi les traitements pouvant être envisagés dans le but de réduire sinon de détruire les cellules cancéreuses, on peut citer la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie ou l’hormonothérapie. Certains traitements peuvent entraîner l’incontinence ou l’impuissance, mais ces deux conséquences peuvent souvent être traitées, surtout si le diagnostic est posé rapidement et que les traitements débutent le plus tôt possible. Bien que des examens de suivi périodiques s’imposent même après la fin du traitement, de nombreux hommes dont le cancer de la prostate a été traité retrouvent la santé et mènent une vie pleine et active. Des études se poursuivent dans le but d’améliorer la prévention, le diagnostic et le traitement du cancer de la prostate, et éventuellement d’y trouver un remède. Heureusement, ce cancer évolue lentement, et c’est pourquoi il importe de subir des examens médicaux fréquents et proactifs afin de le diagnostiquer le plus tôt possible. Les hommes de plus de 40 ans devraient discuter avec leur médecin des facteurs de risque de cancer de la prostate; passé 50 ans, ils devraient se renseigner sur les moyens de détection précoce et prendre l’habitude de subir des examens annuels. Les hommes dont les antécédents familiaux ou les racines africaines les prédisposent à cette maladie devraient commencer plus tôt à se soumettre à des examens de détection. Si vous apprenez que vous souffrez d’un cancer de la prostate, sachez que vous n’êtes pas seul. Obtenez une deuxième opinion médicale pour dissiper toute incertitude, envisagez différents traitements pouvant vous convenir et renseignez-vous le plus possible. Et surtout, surmontez votre timidité et demandez un examen de la prostate. Sources : Société canadienne du cancer et statistiques sur le cancer 2005 (www.cancer.ca); Fondation canadienne de recherche sur le cancer de la prostate (www.prostatecancer.ca/french/home); Réseau canadien sur le cancer de la prostate (www.cpcn.org); Early Prostate Cancer Diagnosis Ontario (epcdo.ca); Alliance ProCure (www.procure.ca).