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fuyaient vers des contrées inhabitées. D’aucun ne remettait
le couvert. De fait, entre deux lâchés de juvéniles, la vie
était plutôt cool dans les familles pépailloux. Une seule
vilaine ombre venait cependant ternir le tableau. La
présence quasi permanente de ces saloperies de troupeaux
d’humains de merde qui allaient et venaient en tous sens
sans s’inquiéter d’autrui. Le pépaillou est alors partit là ou
les hommes ne vont pas. Au milieu des marécages. Une
bonne distance faite d’eau crado, de millions de
moustiques, de serpents venimeux, de rats gros comme ma
cuisse. On oublie les virus et germes pathogènes, les
dégagements de méthane, la montée des eaux, l’odeur
permanente de cadavre, les sangsues, les tiques, les hautes
herbes toxiques, les castors et les loutres géantes
cannibales.
Sont pas cons les humains. C’est mieux ailleurs. Faut
pas être fin pour fonder famille dans un endroit aussi
pourrit. Mais nécessité fait loi. Et Darwin à montré au
monde entier l’adaptabilité viscérale du vivant. C’est la clé
de la durée, de la survie. Même le plus méprisable cafard
crado a une vie intime, une femme, des enfants, une vie
sociale, un but à atteindre. Pourtant, quand on regarde ça
de haut avec des yeux de taupe, c’est pas évident. Juste
envie de lui écrabouiller la gueule, parce qu’il traîne par
terre et qu’un cafard c’est de la merde sur pattes. T’en vois
un, y’ en a cent de planqués. Tu tournes le dos et ils sortent
en harde bouffer ta gamelle. Raclures… Dieu dans son
infinie grandeur a tout créé, même les cafards. Allez savoir
pourquoi. Il a crée Darwin aussi, ce con. Alors quand on
me dit que les voies du seigneur sont impénétrables, je dit
chapeau bas l’artiste. Chapeau aussi à l’évolutionniste, il a
réussit à semer le doute dans certains esprits chafouins.