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Qui niquera vaincra
Qui niquera vaincra
Yvon Picard
8.02 673207
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Couverture : Classique
[Roman (134x204)]
NB Pages : 86 pages
- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,07 mm) = 8.02
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Qui niquera vaincra
Yvon Picard
Yvon Picard
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Le printemps était enfin arrivé. Pour le pépaillou c’est
le grand rush. Fournir ses femelles en nourriture, les
couvrir deux fois par jour pour s’assurer une belle
descendance, voler de nids en nids pour être partout à la
fois, veiller à ce qu’aucun rival ne vienne lui piquer la
place, trier les œufs pour virer les coucous. Avoir le don
d’ubiquité, c’est pas facile. Et bien faire gaffe que ses
femelles ne soit pas polluée par ces saloperies sournoises de
grinders. Le parasite exacerbe les femelles, les rend
irritables, hystériques, en proie à des pensées bien
énervantes pour un mâle dévoué et jaloux. Une femelle
infectée a les yeux rouges, la plume terne. Elle s’oublie dans
sa toilette quotidienne. Elle couve de travers. Elle devient
boulimique. Et devient accro au strumulus vulgaris. Ça la
plonge dans une torpeur qui la déconnecte du réel. Elle ne
fait plus la différence entre une agression et une visite de
courtoisie.
La chasse à la femelle infectée est un sport pour les
jeunes pépailloux en cherche d’adrénaline. Mais la
vigilance et la vivacité du mâle en titre en font un terrible
combattant. Craint et respecté. Les jeunes qui se prenaient
une branlée s’en rappelait toute leur vie. Certains se
réfugiaient dans les ordres, loin du tumulte, d’autres
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fuyaient vers des contrées inhabitées. D’aucun ne remettait
le couvert. De fait, entre deux lâchés de juvéniles, la vie
était plutôt cool dans les familles pépailloux. Une seule
vilaine ombre venait cependant ternir le tableau. La
présence quasi permanente de ces saloperies de troupeaux
d’humains de merde qui allaient et venaient en tous sens
sans s’inquiéter d’autrui. Le pépaillou est alors partit là ou
les hommes ne vont pas. Au milieu des marécages. Une
bonne distance faite d’eau crado, de millions de
moustiques, de serpents venimeux, de rats gros comme ma
cuisse. On oublie les virus et germes pathogènes, les
dégagements de méthane, la montée des eaux, l’odeur
permanente de cadavre, les sangsues, les tiques, les hautes
herbes toxiques, les castors et les loutres géantes
cannibales.
Sont pas cons les humains. C’est mieux ailleurs. Faut
pas être fin pour fonder famille dans un endroit aussi
pourrit. Mais nécessité fait loi. Et Darwin à montré au
monde entier l’adaptabilité viscérale du vivant. C’est la clé
de la durée, de la survie. Même le plus méprisable cafard
crado a une vie intime, une femme, des enfants, une vie
sociale, un but à atteindre. Pourtant, quand on regarde ça
de haut avec des yeux de taupe, c’est pas évident. Juste
envie de lui écrabouiller la gueule, parce qu’il traîne par
terre et qu’un cafard c’est de la merde sur pattes. T’en vois
un, y’ en a cent de planqués. Tu tournes le dos et ils sortent
en harde bouffer ta gamelle. Raclures… Dieu dans son
infinie grandeur a tout créé, même les cafards. Allez savoir
pourquoi. Il a crée Darwin aussi, ce con. Alors quand on
me dit que les voies du seigneur sont impénétrables, je dit
chapeau bas l’artiste. Chapeau aussi à l’évolutionniste, il a
réussit à semer le doute dans certains esprits chafouins.
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Voyez quand je vais nager cinq heures par semaine à la
piscine municipale, petit bassin, avec des brassières, cela
depuis plusieurs décennies. Si j’en croit l’autre charlot je
devrais avoir les doigts palmés, voire des branchies. Que
dalle. C’est toujours le même cirque pour rester à la surface
sans avaler des mètres cubes de flotte. Comme quoi tous
les mystères de ce monde sont loin d’être étalés en vitrines
de grandes surfaces avec des rabais si t’en prends cinq d’un
coup. C’est peut-être ici que se trouve la quintessence de
l’espoir. En garder un peu sous le coude, ne pas tout
dévoiler d’un coup, entretenir la suspens.
Tout cela contribue à rester en vie pour voir si des fois
y’ aurai pas un gros truc à découvrir, histoire de devenir
riche et célèbre. Et se payer toutes les putes et la coke qu’on
veut !
J’ai connu un mec, dans une vie antérieure, qui
devenait fou à force de ne pouvoir ouvrir une fiole
vicieusement operculée d’un bouchon liégeux. Il eut beau
se casser les ongles et les dents sur le satané goulot, rien n’y
fit. Il se dit alors que ruse et réflexion font mieux que force
ni que rage. Il allait élever des cochons en inde en
attendant de trouver une solution qui puisse résoudre son
problème. Il méditait et méditait encore quelques années
jusqu’à s’apercevoir ce ces débiles de gorets avaient en eux
la solution toute évidente. Leur queue en tire bouchon.
Peut-être qu’en enfonçant la queue dans le bouchon, en
tournant quelques tours, vous connaissez le principe, pas
besoin de dessin. Il s’évertua à courir après un mâle bien
fourbi et fut fort dépité de ne pouvoir tire bouchonner sa
fiole. Le goret ne l’entendait pas de cette oreille. Le gus eut
alors l’idée de couper la queue du michey pour être plus à
son aise. Il abattait le goret, lui coupait la queue et
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