passent à l'Empire, ainsi que le Roussillon passé à l'Espagne
2; elle a récupéré (Henri II au traité de Vervins,
1598) Calais (anglaise depuis 1347) ; elle a gagné (Henri II) les trois évêchés de Metz, Toul et Verdun ;
enfin, elle a conservé le duché de Bourgogne. Par contre, la France n'a rien obtenu au-delà des Alpes : c'est la
fin de sa politique italienne. Désormais, elle consacrera toutes ses forces à consolider ou reculer ses
frontières du nord et du nord-est (politique de Richelieu, Mazarin, Louis XIV et Napoléon).
b) L'Empire
N.B. Pour les profits et pertes territoriaux, voir la France.
La France avait été effrayée par l'étendue des possessions de Charles Quint, qui l'encerclaient,
mais le long conflit a révélé les faiblesses du Saint-Empire : particularisme des villes (flamandes
notamment), égoïsme des princes allemands, problème protestant et menace turque, manque de ressources.
Tout cela explique en bonne partie la double abdication de Charles Quint (1555, 1556), qui va dissocier
l'Empire de ses autres possessions.
NOTE SUR LA SITUATION INTERNATIONALE DE NOS REGIONS.
Il faut d'abord souligner l'importance pour nos régions de la nouvelle frontière France-Empire
Par la paix de Cambrai dite Paix des Dames (1529) confirmant le traité de Madrid (1526), la France a
renoncé à son droit de suzeraineté sur les comtés de Flandre et d'Artois. Dès lors saute enfin la vieille
frontière de l'Escaut définie au traité de Verdun (843) ; l'ensemble de nos régions relèvera désormais d'un
seul et même suzerain.
D'autre part, après avoir réalisé des conquêtes dans les Pays-Bas du nord, Charles Quint se
trouve à la tête de ce qu'on appellera les XVII provinces des Pays-Bas. Celles-ci, totalisant 3 millions
d'habitants, comportent 4 duchés (Brabant, Limbourg, Luxembourg, Gueldre), 7 comtés (Flandre, Artois,
Hainaut, Namur, Hollande, Zélande, Zutphen) et 6 seigneuries (Tournai, Malines, Utrecht, Overyssel, Frise et
Groningue). L'empereur va y consacrer la politique unificatrice et autonomiste des ducs de Bourgogne :
- par la transaction d'Augsbourg (1548), il assure l'unité et l'autonomie des XVII provinces et
de la Franche-Comté, qu'il érige en un Cercle3 de Bourgogne. Il leur ménage aussi un statut
d'exception car, si le nouveau cercle participera aux assemblées et aux dépenses de l'Empire,
il sera cependant soustrait à ses lois et à ses tribunaux.
- par la Pragmatique Sanction de 1549, il déclare le Cercle de Bourgogne indivisible et y
uniformise le droit de succession, de sorte que l'ensemble restera toujours sous l'autorité d'un
seul et même prince.
Néanmoins, Charles Quint échoue, comme avant lui Philippe le Bon et Charles le Téméraire,
dans la tentative de constituer ces territoires en un royaume indépendant. En outre, la sécession des sept
provinces du nord contre son fils Philippe II à la fin du siècle aboutira à une scission définitive dès 1648.
c) L'Espagne
L'Espagne a su se montrer redoutable, notamment en affaiblissant la France à l'intérieur
(soutien aux catholiques contre les calvinistes). Sa suprématie est assurée en Italie par la possession du duché
de Milan et du Royaume de Naples (abdication de Charles Quint, 1555).
d) L'Angleterre
Ayant eu la sagesse de rester le plus possible en dehors du conflit européen, l'Angleterre a
pratiqué une politique de bascule et obtenu ce qu'elle voulait, à savoir :
- le maintien de l'équilibre des forces en Europe : aucun des deux belligérants n'a pu écraser
l'autre, ce qui aurait pu causer des dommages aux intérêts commerciaux anglais.
- l'affaiblissement de la France à l'intérieur (soutien aux calvinistes contre les catholiques, à
l'inverse de l'Espagne) ;
- le statu quo pour sa sphère d'influence en mer du Nord (sauf la perte de Calais) ;
2. Economie.
a) Méditerranée.
- présence espagnole renforcée en Italie ;
- la Méditerranée reste dominée par les musulmans : pirates d'Afrique du nord dans le bassin
occidental, Turcs dans le bassin oriental. Cependant, avec ces derniers, d'importants accords
commerciaux (appelés capitulations*) sont conclus, par la France d'abord (1536), puis par
l'Angleterre (1580) et les Provinces-Unies (1609).
N.B. L'alliance de François I
er, prince chrétien, avec les Turcs musulmans que Charles Quint
2 L'Artois passera ensuite à l'Espagne par l'abdication de Charles Quint (1555). Cependant, ces trois provinces
retourneront à la France au XVIIe siècle : Artois (conquis sous Louis XIII) et Roussillon au traité des Pyrénées
(1659) ; Franche-Comté (conquise par Louis XIV en 1668, et à nouveau en 1674) au traité de Nimègue (1678).
3 Le cercle était une circonscription administrative du Saint-Empire, qui en comptait dix.