
Délibération
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Eu égard à l’importance de la sécurisation pour la sûreté du système électrique et pour la sécurité
d’alimentation, la CRE retient l’enveloppe globale de sécurisation portée à 2,4 milliards d’euros par
RTE. Cette augmentation de 41 % par rapport à l’enveloppe initiale doit permettre notamment de
sécuriser des infrastructures non prévues dans le programme initial.
La présente proposition intègre les dépenses programmées pour la période 2009-2012 de cette
nouvelle enveloppe en vue d’un achèvement en 2017 de la sécurisation du réseau public de transport.
Un taux de rémunération des actifs équilibré compte tenu de la diminution du profil de risque
des gestionnaires de réseaux
Les modalités essentielles de calcul de la base d’actifs régulés (BAR) et du taux de rémunération
mises en place dans le cadre du TURPE 2 sont maintenues. Le taux de rémunération de la base
d’actifs est de 7,25 %, nominal avant impôt. Les fourchettes de valeurs retenues pour la fixation de ce
taux, par rapport à celles du TURPE 2, prennent en compte, d’une part, la hausse des coûts de
financement et, d’autre part, la diminution sensible du profil de risque des gestionnaires de réseaux.
La CRE reconduit en effet les dispositifs de recouvrement des charges et produits jugés difficilement
prévisibles et non maîtrisables (Compte de Régulation des Charges et des Produits ou CRCP), mis en
place dans les tarifs en vigueur, mais en élargit le périmètre. En particulier, le risque lié aux
incertitudes de soutirages est désormais inclus dans le périmètre du CRCP. Cette garantie du revenu
tarifaire des gestionnaires de réseaux, pour la part volume, est justifiée par l’incertitude pesant sur le
niveau des soutirages et des injections, ainsi que sur le nombre de raccordements, sous l’effet du
développement des actions de maîtrise de l’énergie et de la production décentralisée.
Couverture des coûts et niveau tarifaire résultant
La CRE retient l’intégralité des montants d’investissements souhaités par les opérateurs et des
charges d’exploitation qu’ils ont présentées pour les accompagner, en particulier les charges de
personnel.
Elle tient également compte de l’augmentation des charges liées à la compensation des pertes en
ligne par rapport au TURPE 2. Le montant de ces charges est très sensible au niveau des prix de
marché de l’électricité. La forte baisse de ces prix observée depuis le début d’année 2009 modifie
sensiblement l’estimation de ces charges et par conséquent le niveau du tarif de distribution. En
revanche, pour le transport, deux effets se compensent. D’une part, tout comme pour la distribution, le
coût prévisionnel d’achat des pertes diminue. D’autre part, les différentiels de prix de marché entre
pays voisins constatés aujourd’hui conduisent à diminuer le montant anticipé des recettes liées aux
mécanismes de gestion des interconnexions.
La répercussion des dernières évolutions de prix de marché sur le coût d’achat des pertes ne remet
pas en cause la capacité de financement de RTE et d’ERDF sur la période tarifaire, ce poste étant
éligible au CRCP. Elle est de surcroît bénéfique à la compétitivité des entreprises, au pouvoir d’achat
des consommateurs et à l’ouverture du marché.
Enfin, le solde estimé du CRCP au 31 décembre 2008 se traduit, pour RTE comme pour ERDF, par
un trop perçu dont la restitution aux utilisateurs sur la période d’application du TURPE 3 vient modérer
les niveaux de charges à couvrir par les tarifs.
En conséquence, la présente proposition, conçue pour permettre aux gestionnaires de réseaux de
couvrir leurs coûts sur une période de quatre ans à partir de 2009, prévoit une hausse lors de son
entrée en vigueur de 2 % du tarif d’utilisation du réseau de transport et de 3 % du tarif d’utilisation des
réseaux de distribution. De 2010 à 2012, les grilles tarifaires évolueront en fonction du taux d’inflation
majoré de 0,4 % dans le cas du réseau de transport, et de 1,3 % dans le cas des réseaux de
distribution (cf. section IV.A).
Ces évolutions tarifaires permettront à ERDF de dégager une capacité d’autofinancement qui devrait
couvrir ses investissements. En tenant compte de la trésorerie disponible, ERDF n’aura pas besoin de
recourir à l’emprunt, sous réserve de la politique de dividendes qui sera menée par son actionnaire.
Le tarif ne suffit pas à lui seul à garantir la réalisation de tous les investissements nécessaires. En
effet, l’évolution de l’endettement et la politique de remontée des dividendes à la maison mère
décidées par l’actionnaire pourraient entrer en concurrence avec les investissements prévus pour
améliorer la qualité sur les réseaux. Donner au régulateur la compétence d'approuver le montant