pays dispose donc d’un système de santé très développé offrant aux assurés des services de
qualité et assurant aux prestataires des conditions excellentes.
Presque tous les pays présentant des systèmes de soins de santé comparables ont opté au
cours des dernières années pour l’introduction de régimes de financement forfaitaires. Par
ce biais, la pilotabilité des systèmes de soins de santé est assurée par un cadre financier plus
contraignant axé sur les prestations couvertes par l’assurance maladie-maternité et
effectivement réalisées. De tels systèmes entraînent certains effets de marché incitant à une
plus grande concurrence entre les prestataires. Ils comportent une autorégulation de l’offre
mais aussi le risque d’une offre de soins n’assurant plus un accès aux soins égal pour tous
les assurés. D’autre part, la mise en œuvre et la maintenance de tels systèmes comportent
des contraintes techniques considérables. Pour ces raisons, il est proposé de miser sur les
caractéristiques actuelles de notre système et sur son potentiel d’amélioration et
d’efficience. Dès lors, tout en maintenant les principes actuels et dans la même visée que
son prédécesseur, le projet de réforme vise prioritairement une meilleure coordination et
une meilleure pilotabilité du système de soins de santé, précisant le cadre normatif en
matière de documentation et de standards, misant sur des gains d’efficience et d’efficacité,
stimulant la responsabilité des différents prestataires et améliorant les mécanismes de
contrôle et de surveillance.
Cette vision protectrice pour notre système actuel ne peut se réaliser que si les mesures
prévues apportent durablement les fruits escomptés. En outre, la plus grande mobilité non
seulement des patients mais surtout des prestataires, pour lesquels notre système de soins
de santé représente une attractivité sans concurrence au niveau régional voire européen,
risque de porter atteinte à l’équilibre fragile de l’offre et des moyens de financement de
l’assurance maladie-maternité.
L’autre priorité du projet de loi est le redressement à court terme de la situation financière
de l’assurance maladie-maternité. Pour 2010, le choix du législateur, globalement partagé
lors de la réunion Quadripartite du 7 octobre 2009 et entériné dans la loi budgétaire, a été
de combler le déficit 2010 de l’assurance maladie-maternité par un abaissement de la limite
inférieure de la réserve obligatoire de l’assurance maladie-maternité. Ceci fut une opération
unique permettant de donner une marge de manœuvre pour une réforme en profondeur. Il
est prévu de reconstituer cette réserve progressivement au cours des prochaines années.
Les premières statistiques pour l’année 2010 affichent des indicateurs légèrement plus
positifs par rapport au budget voté par le comité directeur de la Caisse nationale de santé.
Cette embellie est due à un emploi qui semble résister un peu mieux qu’attendu aux effets
de la crise, mais ne dispense toutefois pas de la nécessité d’une réforme structurelle. Pour
2011, un déficit des opérations courantes comparable à celui initialement prévu pour
l’année en cours est attendu. Néanmoins, la tendance d’un écart croissant entre dépenses et
recettes se confirme pour 2011et pour les années à venir.
Le Code de la sécurité sociale prévoit des mécanismes précis que les partenaires sociaux
peuvent activer en vue de la fixation des prestations de l’assurance maladie-maternité ainsi
que de la négociation des tarifs des prestataires des soins et des budgets des hôpitaux. Tout
en respectant l’autonomie de la Caisse nationale de santé dans ce domaine, le projet de loi a
l’ambition de redresser de façon directe certains automatismes et des évolutions malsaines
en matière de tarification et de rémunération des prestataires de soins. En outre, il prévoit,
à l’instar des mesures prises lors du déficit engendré par la crise sidérurgique du début des
années ’80, un objectif d‘économies substantielles des dépenses de l’assurance maladie-
maternité. Complémentairement, le projet de loi prévoit des recettes supplémentaires de