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PHILO - SYNTHESE
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«
On ne peut apprendre la philosophie; on ne peut qu’apprendre à philosopher.
» Emmanuel KANT
B
-
Du mythe à la philosophie : Les présocratiques
Le mythe, une forme pri-
mitive de philosophie.
Activité 1 :
Introduction à l’histoire de la philosophie
C
’
est l’étonnement qui est à l’origine de la réflexion philosophique. Au
départ, l’étonnement des premiers penseurs portait sur les phéno-
mènes de la nature tels que la succession du jour et de la nuit, le phéno-
mène de la pluie, des étoiles, et la genèse de l’univers. Pour élucider leurs
inquiétudes ces penseurs, ont inventé les mythes. Le mythe, est donc un
récit qui explique l’origine d’un phénomène naturel. Mais à partir du VIè-
me avant Jésus-Christ les philosophes grecs vont trouver un autre moyen
d’explication du monde: c’est l’avènement de la philosophie présocratique.
Qu’est-ce que le myt
he ?
Le mot « mythe » vient du grec
muthos
qui signifie « récit » et désigne un ré-
cit imaginaire ou fabuleux qui met en scène
des êtres surnaturels pour expliquer l’ori-
gine d’un phénomène naturel. C’est une
construction de l’esprit qui ne repose pas
sur un fond de réalité, mais qui, imaginaire,
base ses explications sur la manifestation
des dieux. Il est un récit fabuleux (imagi-
naire, fictif, irréel), dogmatique (une vérité
toute faite) et symbolique, (procède par ima-
ges). Le mythe se distingue des autres for-
mes de récits imaginaires tels que le conte
et la légende. Même si ces trois types de
récits relèvent tous de l’imagination, ils se
distinguent par leur fonction respective. En
effet le mythe a pour fonction d’expliquer
l’origine d’un phénomène. Le conte, comme
le mythe est purement imaginaire, mais sa
fonction est de distraire et de donner des en-
seignements. La légende quant à elle, est un
fait en partie réel, transformé ou embelli par
l’imagination pour donner un enseignement.
A-
Le mythe, première forme d’explication du monde
La fonction du mythe chez
les premiers penseurs
Qu’est-ce que le mythe ?
La fonction essentielle du mythe est d’ex-
pliquer l’origine des phénomènes dont
on ignore le mécanisme. Il sert à donner
des approches de réponses sur l’origine
du monde et les phénomènes naturels.
Le mythe a donc une fonction essentiel-
Le miracle grec
Par miracle grec, il faut entendre la muta-
tion de l’esprit humain qui cherche à expli-
quer l’origine de l’univers et les phénomènes
naturels de façon rationnelle, par réaction
contre la pensée mythique. De manière plus
simple, c’est le passage de l’ère mythique à
la réflexion philosophique. En effet les phi-
losophes présocratiques ont remis en cause
l’explication mythique de l’univers car selon
eux les phénomènes de la nature doivent
pouvoir s’expliquer par des lois naturel-
les et non par la manifestation des dieux,
ce êtres aussi fantastiques que frivoles.
Au VIème siècle avant J.C un mouvement philosophique se développe en Grèce : c’est
la philosophie présocratique. Les présocratiques sont les philosophes qui ont précédé
Socrate. Ils ont vécu entre le VIème et le Vème siècle jusqu’au début du IVème siècle avant
Jésus-Christ. Les plus connus parmi eux sont Thalès, Anaximandre, Anaximène, Héraclite,
Parménide, Zénon, Pythagore, Empédocle, Démocrite, Leucippe et Anaxagore. Ce sont eux
qui ont essayé d’expliquer l’origine de l’univers de façon rationnelle et par un principe uni-
que. Ils sont encore appelés les « philosophes de la nature » parce qu’ils s’attachaient à
expliquer les phénomènes de la nature et la genèse du monde. Pour les présocratiques, l’uni-
vers est régi par des lois universelles, par un élément ou principe fondamental. Mais dans
leurs explications, les présocratiques ont développé des théories diverses voire contraires.
Le mythe et la philosophie ont la même
fonction, même s’ils se distinguent par
leurs caractéristiques et leurs moyens
d’explication. En effet la philosophie pré-
socratique, à l’instar de la pensée mythi-
que, a pour but de répondre aux questions
de l’homme sur lui-même et de compren-
dre le fonctionnement de l’univers. C’est
pourquoi Aristote affirme qu’ «aimer les
mythes c’est, en quelque façon, se montrer
philosophe». Le mythe est donc une forme
primitive de philosophie. Georges Gusdorf
s’inscrit dans la même logique et déclare
que « la fonction de la philosophie n’est pas
différente de la fonction du mythe ». Seu-
lement, le mythe et la philosophie n’expli-
quent pas les phénomènes de la même ma-
nière.
C’est ce qui justifie le miracle grec.
le
ment explicative. Il explique ce qui
s’est passé avant, pendant, et se qui se
passera après. Sa fonction première est
d’expliquer l’origine du monde et des
phénomènes naturels. Mais il a aussi
une fonction sociale, culturelle et re-
ligieuse. En effet, les récits mythiques
servent à fonder et à justifier des prati-
ques sociales, culturelles ou religieuses.
Ce type de récit a été le plus utilisé vers
le huitième et septième siècle avant J.C
par les premiers penseurs grecs dont
notamment Homère et Hésiode. Ho-
mère était un poète épique. La tradition
le représentait vieux et aveugle, errant
de ville en ville et déclamant ses vers. Il
est l’auteur de
L’Iliade
et de
L’Odys-
sée
. Hésiode aussi était un poète grec
souvent tenu comme l’égal d’Homère
et père de la poésie didactique. Il a écrit
Théogonie
et
Les travaux et les jours.
Dans l’Antiquité, les Romains vénéraient les mêmes dieux que les
Grecs mais ils ne les appelaient pas de la même manière.
Quelques dieux de la mythologie béninoise
dieu du tonnerre et de la foudre
dieu gardien de la concession
dieu bienfaiteur pour les enfants mort-nés
dieu représentant des ancêtres
dieu de la richesse matérielle
L’eau est la source 1
ère
de toutes choses, elle est indispensable
à la vie.
L’univers provient d’un élément indéterminé ou Infini
(l’apeiron).
L’air est l’élément 1
er
de toutes choses. c’est de l’air que
provient l’eau par condensation.
Le mouvement (qui a pour
symbole le feu)
L’univers est en perpétuel mouvement. Et cette instabilité
permanente s’explique par la loi des contraires.
Le mouvement n’existe pas. Les choses du monde sont créées
une fois pour toute, sans changement.
S’inscrit dans la même logique que son maître Parménide Zénon
rejette toute théorie du mouvement et évoque deux arguments
(Celui de la flèche et celui de la course entre Achille et la tortue.)
Le nombre a une importance capitale dans le développement et
l’harmonie de l’univers.
L’eau, la terre, le feu et l’air
L’eau, la terre, le feu et l’air sont les éléments qui répondent aux
apparences et aux états de la matière.
L’univers est composé d’un ensemble d’atomes et ces éléments
se déplacent de manière tourbillonnaire.
L’«intellect» ou «intelligence»
Il y a une force qui donne vie à tout ce qui existe. C’est l’esprit,
l’intellect ou le « Noũs »
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«
On ne peut apprendre la philosophie; on ne peut qu’apprendre à philosopher.
» Emmanuel KANT
Tableau synthétique sur la problématique de l’être et du devenir
(A suivre).