LA REPUBLIQUE THERMIDORIENNE (1794-1799)
A) La Convention
En 1794, pendant longtemps la convention avait instauré un gouvernement révolutionnaire basé sur « la terreur », il s’agissait
maintenant de l’assouplir. Le 9 thermidor a marqué un tournant dans l’histoire de la révolution, la mort de Robespierre a
entrainé la ruine de la politique démocratique et égalitaire. Ne voulant plus des constitutions de 1991 et 1993, on créa une
nouvelle commission qui était chargée de constituer une nouvelle constitution. Elle fut adoptée le 22 août 1795 (5 fructidor an
III). Elle marqua le début de la république thermidorienne qui s’acheva par un coup d’Etat, celui de Bonaparte au 18 brumaire
qui mettra fin à la révolution, en 1799.
I. Réaction thermidorienne
Les Thermidoriens, les vainqueurs de Robespierre au 9 thermidor étaient considérés comme des terroristes. Mais ils furent
contraint de mettre fin à la terreur et la Plaine domina la Convention. Les représentants de cette Plaine furent Sieyès,
Cambacérès … qui se joignirent à Tallien. Cette évolution, cet assouplissement de la Convention est connue sous le nom de
« réaction thermidorienne » qui se marqua dans 4 domaines : la réorganisation du gouvernement, l’attitude face aux Chouans,
la politique religieuse et la rédaction d’une nouvelle Convention. En quelques mois, le gouvernement perdit sa force et son
autorité. Beaucoup de prisonniers furent libérés. Tandis que certains étaient ou guillotinés ou emprisonnés, d’autres reprenaient
leur fonction au sein du gouvernement. Les pouvoirs du Comité du Salut Public furent diminués, ceux de la Commune
passèrent à des commissions nommées par la Convention. Les comités révolutionnaires furent épurés, le Tribunal
révolutionnaire fut réorganisé et la liberté de commerce rétablie.
Au Sud de la Loire, pendant que les Vendéens se révoltaient, les Chouans en Bretagne pillaient les caisses publiques et
pillaient les convois de vivres pour affamer les villes. Nulle part, la réaction contre le terrorisme ne se montre aussi nettement
que dans l’attitude de la Convention face à ces rebelles. La Convention avait d’abord employé des moyens impitoyables. Mais
sur les conseils de Carnot et Hoche, ils offrirent l’amnistie, l’exemption de service militaire, et le libre exercice de culte. Des
conventions furent signées sur ces sujets de février à mai 1795.
Puisque le catholicisme était alors toléré dans ces régions, on le toléra également dans le reste de la France. Malgré l’arrêt des
persécutions chrétiennes, la Convention resta hostile au catholicisme. Elle le montra d’ailleurs en sept. 1794 en annonçant que
l’Etat ne paierait plus « les frais et les salaires d’aucun culte ». Quelques mois plus tard, on annonçait la séparation de l’église et
de l’Etat (fév. 1795). Les prêtres, pour pouvoir exercer librement devaient « faire acte de soumission à la république ». Alors le
catholicisme renaissait enfin.
Maintenant que les victoires permettaient d’en finir avec le gouvernement révolutionnaire, les thermidoriens aurait dû mettre en
application la Convention de l’an I mais ils n’en voulaient pas. La Convention de l’an I était trop démocratique, non seulement
elle établissait le suffrage universel mais elle permettait au peuple de mettre son véto aux lois votées par les assemblées. Elle
contraignait l’Etat à un certain nombre de subventions envers l’éducation, les chômeurs et les infirmes. Si les lois n’étaient pas
appliquées par le gouvernement, le peuple avait le devoir de se soulever.
Opposés à ces idées, les Thermidoriens rédigèrent une nouvelle Constitution en 1795 qui rétablissait le suffrage censitaire à
deux degrés comme en 1791 tout en gardant la république. Les électeurs peu nombreux, étaient répartis en deux assemblées :
la Chambre des députés proposait les lois et le Sénat les adoptait ou les rejetait. Pour éviter toute dictature, celle-ci était
renouvelée au tiers chaque année. Le pouvoir exécutif quant à lui fut confié à cinq directeurs au lieu d’un seul magistrat et tous
les ans, un seul était remplacé par tirage au sort. Aucune de ces autorités n’avait de pouvoir sur les autres. Ce système était
certes ingénieux, mais montrait une faille, En cas de conflits entre les assemblées, la seule solution était un coup de force : le
coup d’Etat de Bonaparte au 18 Brumaire, qui mettra fin à la révolution.