La Renaissance, mouvement de rénova-
tion culturelle et artistique en Occident,
prit sa source en Italie au début du XVe siècle et
se répandit dans toute l’Europe au XVIesiècle.
Ce fut un temps de redécouvertes, d’efferves-
cence intellectuelle et de mutations, traversé par
des courants multiples et contradictoires. On
l’associe généralement à l’Italie, notamment à
Florence, Venise et Rome, mais l’Europe du Nord
apporta aussi sa contribution à la nouvelle esthé-
tique, en lui donnant une dimension réaliste.
ordre ; symétrie ; perspective ; Antiquité ;
espace ; mouvement
La Renaissance s‘attache à réhabiliter
l’Antiquité, époque où l’homme jouait un
rôle central comme pivot du savoir et sujet de la
connaissance. L’étude de la culture et de la
mythologie gréco-latines, considérées jusque-là
comme opposées à la «vérité chrétienne», fut
un élément essentiel de l’humanisme de la
Renaissance. Ce grand courant philosophique
répondait aux interrogations de l’Homme sur
l’existence, qu’elles soient d’ordre social, reli-
gieux et politique, par l’usage de la raison et de la
réflexion plutôt qu’en se référant à des autorités
spirituelles. Le projet central de la Renaissance,
immensément ambitieux et en définitive porteur
de sa propre contradiction, était de réaliser la
synthèse entre les valeurs classiques ou huma-
nistes et le christianisme. Giorgio Vasari, peintre,
architecte (plans de la galerie des Offices) et écri-
vain, auteur des Vies des plus excellents archi-
tectes, peintres et sculpteurs italiens (1550 et
1568), considérait que les artistes de la
Renaissance avaient réussi cette synthèse et
avaient ainsi surpassé ceux de l’Antiquité.
L’humanisme fit émerger le sujet classique
dans l’art de la Renaissance, tout particulière-
ment la représentation des dieux et des héros
de l’histoire et de la mythologie païennes. Il sus-
cita le renouveau de l’architecture antique, de
ses conceptions rationnelles et de son goût
pour la symétrie et l’harmonie des proportions.
Autre sujet d’intérêt : la nature que les artistes
s’attachèrent à représenter dans sa réalité vivante
et non plus comme décor de fond. Ces artistes
étaient aussi décidés à maîtriser les techniques
systématiques de représentation du monde,
l’exemple le plus saisissant étant la recherche de
la «perspective linéaire».
La Renaissance La Renaissance 1312
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ŒUVRES CLÉS à la Galerie des Offices, Florence
La Vierge et l’Enfant (Madone de la grotte),
v. 1446,ANDREA MANTEGNA
Comme de nombreux artistes de la Renaissance, Mantegna
fut fortement influencé par la sculpture antique : son
Christ enfant est d’une étonnante vigueur physique.
C’est dans un paysage italien naturel que Mantegna
situe la Madone et l’Enfant, mettant ainsi l’accent
sur leur humanité, et c’est seulement par son auréole
que la Vierge se distingue d’une femme de son époque.
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