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Nord-Pas de Calais s'oppose avec la plus grande fermeté à toute politique qui viendrait remettre en cause la
dimension industrielle de notre développement économique. La Région Nord-Pas de Calais ne peut se
permettre d’absorber des chocs à répétition. Il est essentiel de ne pas condamner notre industrie en lui imposant un
modèle qu’elle ne pourrait assumer, notamment en termes d’investissements. Nous l'avions également rappelé dans le
cadre du SRCAE, notre industrie régionale œuvre constamment pour gagner en efficacité énergétique via le
développement de technologies moins énergivores et moins émettrices de CO2. Des efforts importants de R&D sont
notamment réalisés dans ce domaine au travers du Pôle MEDEE. Elle s'engage aussi pleinement dans les démarches
d'économie circulaire, d'écologie industrielle et d’éco-conception au travers du Pôle de compétitivité Team2 et d’autres
initiatives uniques en France (Ecopal, Syneo…). La question essentielle est ici de parvenir à réduire la
consommation d’énergie très carbonée tout en maintenant une croissance suffisante pour assurer notre
développement économique. Cela passera, nous insistons, par une amélioration de l’efficacité énergétique et la
montée en puissance de l’économie circulaire.
Exiger des efforts plus importants que ceux déjà engagés à ce jour reviendrait purement et simplement à mettre en
péril notre industrie. Ne renions pas ce qui a été d’ores et déjà réalisé, même si beaucoup reste à accomplir. Nous
appelons donc les instances régionales à la plus grande vigilance sur les actions qu'elles souhaiteraient mettre en
place sur ces questions et insistons sur le fait qu’une disparition de notre tissu industriel reviendrait à déplacer sans le
résoudre le problème climatique via les délocalisations qui ne manqueraient pas d’être réalisées.
LE LOGEMENT
Sur la problématique du logement, il est bien entendu que nous soutenons les enjeux de réhabilitation thermique des
logements, d’autant qu'elle constitue une source importante d'activité pour le secteur du bâtiment mais il faut compléter
cet enjeu par celui du vieillissement de la population en améliorant le cadre bâti en général, autre source de
développement économique pour nos entreprises, dont on connaît les difficultés actuelles. Fort d’un parc de plus de
1,4 millions de logements, et de 70 millions de m2 de tertiaire, la région Nord-Pas de Calais est particulièrement
énergivore de par la vétusté du bâti. Pour autant, qu'il s'agisse du plan 100 000 logements porté par le Volet Climat ou
plus largement du plan de réhabilitation gouvernementale et de son objectif de rénovation d’1 million de logements par
an, nous sommes ici comme ailleurs confrontés à la problématique du passage à la mise en œuvre effective. Les
techniques existent, des aides financières également, mais celles-ci doivent être programmées sur des plans triennaux
à minima, c’est le cas par exemple de la TVA réduite et des crédits d’impôts, faute de quoi il n’y a pas de lisibilité
« marché » pour nos professionnels et on observe un attentisme des maitres d’ouvrage en investissement ; cela risque
d’être le cas avec la TVA à 5% en 2014 pour le logement social au lieu des 7% aujourd’hui. Début 2014, l’éco-
conditionnalité sera applicable, or dans aucun programme de masse actuel le critère « qualitatif » des entreprises n’est
demandée « RGE, Pros de la Performance Energétique » (seule la CUDk conditionne aujourd’hui ses aides publiques
pour la rénovation énergétique à ces critères).
Concernant le choix des entreprises, certains maîtres d’ouvrage ne retiennent que le « moins cher », au détriment de
la performance énergétique après travaux liées à la bonne mise en œuvre des techniques par des entreprises
formées par un dispositif voulu et reconnu par l’Etat.
De plus, pourquoi engager des programmes de rénovation énergétique, ou de construction de bâtiments performants
(BBC, BEPOS) voire « d’éco-quartiers » si on accepte le fait que les matériaux et les entreprises fassent des centaines
de kilomètres pour réaliser ces ouvrages ? Où est le gain de GES au final ? Il est nécessaire de commencer à
envisager des critères techniques « carbone » dans les cahiers des charges, permettant de ce fait des