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Le Bouddha de la Terre pure
Dans le Hôbôgirin8, il est écrit qu’« Amida
est aujourd’hui sans aucun doute, la divi-
nité la plus populaire du panthéon
bouddhique ; il a éclipsé le Bouddha
historique, Sâkyamuni, dans tout le
domaine de l’église chinoise et japo-
naise ». Il s’agit d’un roi légendaire qui
renonça à son trône pour devenir moine.
Selon la légende, il explora pendant des
milliers d’années un nombre infini de
royaumes dans l’univers et finit par créer
son propre royaume, la Terre Pure (ou
paradis Sukhâvati), après avoir fait
plusieurs vœux, dont le 18econcerne son
Paradis. Parmi les différents bouddhas
promettant un futur dans un paradis
(paradis de Tusita de Maitreya, paradis
d’Abhirati d’Aksobhya), Amida a rencon-
tré le plus de succès pour des raisons
encore mystérieuses. Cependant, « deux
faits s’imposent à l’attention dans ce
problème si obscur : entre tous les boud-
dhas des points cardinaux, Amida seul
reste immuablement attaché à une
direction fixe : toujours il préside à
l’Ouest. En outre, son culte va de pair
avec le culte d’une autre divinité non
moins mystérieuse, Avalokiteshvara »8.
L’association Amida-Avalokiteshvara est
telle que dans l’ensemble du monde
bouddhique sino-japonais, toutes les
images d’Avalokiteshvara portent sur la
tête une petite image d’Amida.
Avec le temps, il s’est développé autour
d’Amida un véritable culte, une doctrine
du salut et des récits de ses vies anté-
rieures (Jâtaka), comme pour le
Bouddha historique. Comme pour ce
dernier, on décrit pour Amida un corps
d’Essence (sa nature-propre), un corps de
métamorphose (son apparition comme
roi-mendiant), un corps de fruition
(Amida après son vœu fondamental).
Le paradis d’Amida
Amida a promis d’emmener tous les
êtres qui invoquent son nom dans cette
Terre Pure que l’on peut comparer au
paradis des chrétiens. « Ce Paradis est un
Terrain où naissent les Auditeurs et les
Bouddha-pour-soi ; on y mange, on y
marche, les jours et les nuits s’y succè-
dent, et Amida y prêche la loi du Véhicule
triple » 9. Tout n’y est que « luxe, calme et
Amida
© Eyrolles Pratique
© Eyrolles Pratique
Il s’agit du nom japonais du Bouddha de la lumière infinie de la Terre Pure. Ce
Bouddha est inconnu du bouddhisme premier (le Petit Véhicule, Hînayâna, conti-
nue d’ailleurs à l’ignorer totalement) et n’a fait son apparition qu’assez
tardivement avec le Grand Véhicule. En sanscrit, ce Bouddha porte le nom
d’Amitâbha mais comme son culte est surtout important au Japon (mais aussi en
Chine et au Tibet), c’est sous son nom japonais qu’il est le plus connu. Signalons
que le chef spirituel du Tibet (le Patchen-Lama), se présente comme une réincar-
nation d’Amida.
Le bouddhisme
Bouddhisme_FINAL 9/08/05 10:42 Page 36