Nous sommes musulmans

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« Ô hommes ! Nous vous avons crées d’un homme et d’une femme et
Nous avons fait de vous des nations et des tribus afin que vous vous
entre connaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès de Dieu, est le
plus pieux. Dieu est certes Omniscient et Grand Connaisseur ».
Sourate 49, verset 13
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Nous Sommes
Musulmans
Calligraphies : Hamid Aytaç, Mahmut Şahin
Mise en page : Mesut Çelik
Comité de supervision : Hasan et Ismail Bataklı
Editeur responsable : Tekin Deniz
Correspondance : Place de Houffalize 25 bte 5, 1030 Bruxelles
L’image représentée en couverture est tirée de www.muslimheritage.com
Istanbul, 2008 ©
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Le présent travail a été préparé dans le but de :
Renforcer la structure sociale,
Mettre fin aux ruptures entre les hommes et établir
une communication saine,
Contribuer à la cohabitation harmonieuse entre tous les hommes dans :
l’AMOUR, le RESPECT, la FRATERNITÉ, l’OUVERTURE,
la COMPRÉHENSION, la PAIX
Soutenir les plates-formes qui combattent
les PRÉJUGÉS, la RANCUNE, la HAINE, la VIOLENCE, la TERREUR,
la DISCRIMINATION, le RACISME
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Table des matières
Note de l’éditeur
Introduction
Les préjugés
L’islamophobie
Regard sur le terrorisme
Qu’est-ce que l’islam ?
La notion de la divinité chez les musulmans
Les plus beaux noms de Dieu
Muhammad (Paix sur lui), Miséricorde pour l’univers
Certains concepts de l’islam
L’ouverture d’esprit
La justice
L’amour
Le respect
L’honnêteté
La confiance
La pudeur
La générosité
L’accueil
La miséricorde
Le respect et la bonté envers les parents
Les relations avec la parenté proche
Les rapports de voisinage
Le comportement envers les personnes âgées
La visite aux malades
La conception de l’honneur
La famille
La femme
Les relations humaines
La société
La protection de la nature et le droit des animaux
Questions et réponses
Que signifie le mot « islam »
Quelles sont les sources fondamentales de l’islam
Quelles sont les conditions pour entrer en islam ?
La place accordée à la femme
Pourquoi les musulmanes se couvrent-elles les cheveux ?
Le voile est-il un symbole politique
Pourquoi Les musulmans prient-ils ?
Pourquoi Les musulmans donnent-ils la zakat ?
Pourquoi jeûner le mois de Ramadan ?
Pourquoi ne pas manger de porc ?
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Note de l’éditeur
Nous vivons tous sur la même planète.
Nous respirons le même oxygène.
Nous partageons les richesses.
Sans jamais oublier nos responsabilités humaines, nous sommes conscients
de naviguer dans le même bateau avec nos diversités culturelles,
convictionnelles, linguistiques,... qui sont nos richesses.
Nos efforts sont pour un monde meilleur, pour plus de bonheur.
Pour ceux d’entre nous qui sont musulmans :
Nous croyons sans conteste à Dieu et à tous ses envoyés.
L’islam et ses valeurs sont pour nous fondamentaux et à la base de notre
identité.
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L’islam a enseigné aux humains à aimer, à vivre en paix et en fraternité.
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Il s’est toujours opposé à la haine, au rejet et à l’exclusion.
On ne peut accepter l’insulte envers l’islam ou envers quelque conviction
ou croyance que ce soit.
Nous affirmons que le respect des convictions est un critère de base que
devrait posséder tout être humain.
Nous estimons qu’en prenant l’amour et le respect comme préalables,
chacun a le droit d’exprimer ses pensées, ses convictions et ses actes
librement.
La liberté d’expression est un élément fondamental... mais cela ne doit
pas servir de prétexte pour distiller la haine, le rejet, l’insulte envers les
valeurs de foi d’autrui.
Ces dernières années et en particulier vis-à-vis de l’islam et des
musulmans, nous constatons avec regret des attaques répétées qui
minent l’amour, le respect, l’entente, l’ouverture qui existent au sein
de notre société. Agissements dus à l’ignorance ou à une volonté
manifeste ? Peu importe.
Ce travail permet aux musulmans de s’exprimer à propos de l’islam et
de se présenter directement.
Nous avons essayé d’éclaircir certains sujets à propos de notre foi.
Nous espérons que ce modeste ouvrage sera un vecteur pour écarter
de nos esprits les préjugés et les ignorances qui pèsent sur l’islam et les
musulmans.
Quant à ceux qui s’expriment de manière haineuse et ouvertement
raciste envers l’islam et les musulmans, nous appelons les pouvoirs
publics à prendre leurs responsabilités en appliquant les lois qui
s’appliquent à ce genre de cas.
En ces temps où notre planète a plus que tout besoin d’amour, de paix et
de fraternité, nous voulons souligner que le dialogue, l’entreconnaissance,
la compréhension mutuelle sont d’une importance vitale et que cette
publication essaye, dans la mesure de ses possibilités, d’y contribuer.
Pour un monde où règnent le bonheur, l’amour, le respect, la justice et la
paix.
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Tekin Deniz
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“Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
Louange à Dieu, Seigneur de l’univers. Le Tout Miséricordieux, le Très
Miséricordieux,
Maître du Jour de la rétribution. C’est Toi [Seul] que nous adorons, et c’est
Toi [Seul] dont nous implorons secours. Guide-nous dans le droit chemin,
le chemin de ceux que Tu as comblés de faveurs, non pas de ceux qui ont
encouru Ta colère, ni des égarés”.
Amine
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Introduction
L’islam n’est pas une nouvelle religion, il est l’aboutissement et le point
le plus élevé des mêmes vérités élémentaires révélées par Dieu à tous les
peuples par l’intermédiaire de Ses Prophètes. Il s’agit d’une vie de paix...
Paix avec Dieu, paix avec soi-même et paix avec les créatures de Dieu. Tout
cela uniquement pour être sur le chemin qui mène vers Lui.
Pour le cinquième de la population mondiale, l’islam est une religion, une foi,
un ensemble de règles et un mode de vie.
Il nous semble donc important d’apporter un regard synthétique sur les
éléments principaux qui constituent l’essentiel de la foi musulmane.
Un regard qui est porté par des musulmans à l’adresse de celles et ceux qui
veulent en connaître un peu plus sur cette religion dont on parle tant mais
dont on ne connaît pas grand chose.
Bonne lecture.
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Les préjugés
D’après le Petit Robert, un préjugé est une « croyance, opinion préconçue
souvent imposée par le milieu, l’époque, l’éducation ; parti pris, idée toute
faite ».
Des préjugés, j’en ai, vous en avez, nous en avons tous à certains
moments…
Nous nous prononçons sur les gens, les peuples, les religions et les cultures,
sur toutes sortes de situations sociales sans souvent réfléchir au bien-fondé
de nos opinions. Sans vérifier s’il y a une part de vérité dans ce que nous
disons.
Ils sont vieux comme le monde. Ils existent depuis que les hommes existent.
Les gens sont faits d’un mélange d’intelligence et de sentiment, de raison et
d’émotion. Voilà pourquoi ils réagissent souvent impulsivement à ce qu’ils
entendent, voient ou lisent.
Et surtout à ce qu’ils ne connaissent pas, ce qui est différent, ce qui leur
semble étrange : une autre langue, une autre façon de s’habiller, d’autres
habitudes alimentaires. Moi, je trouve pourtant cela fascinant. Cela me
donne envie d’explorer, de découvrir.
Envie de connaître avant de…juger.
Avant d’entamer la présentation de l’islam et de ses principes, nous voulons
éclaircir deux sujets qui reviennent souvent dans l’actualité et les médias :
l’islamophobie et le terrorisme.
En effet, il nous semble opportun d’apporter une vision claire concernant
ces éléments afin de sortir de ces amalgames entendus de manière
incessante et qui ne nous permettent plus de réfléchir sainement lorsque
nous entendons les mots « islam » ou « musulman ».
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L’islamophobie
Le terme “phobie” désigne une angoisse démesurée, incompréhensible
et insensée face à certaines situations, objets, évènements ou face à
certaines personnes ne présentant pas de danger certain. En présence de
ces situations, les personnes atteintes de phobie développent des réactions
irrégulières, excessives et irrationnelles.
Sont atteintes de phobie les personnes, enfants ou adultes qui, dans une
situation donnée ou en présence d’un élément spécifique ne présentant pas
de danger immédiat, sont saisies d’un effroi qu’elles savent déraisonnable
mais qu’elles ne peuvent contrôler.
L’islamophobie désigne une forme de réaction insensée, excessive et
irrationnelle face à l’islam et face aux évènements, comportements, objets
ou personnes qui sont en rapport avec l’islam.
Selon Journal of Sociology, l’islamophobie ne désigne rien d’autre que le
racisme touchant à l’islam.
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Ainsi, des instances internationales comme le Conseil de l’Europe ou
l’ONU mentionnent l’islamophobie comme un phénomène raciste à
combattre.
L’islamophobie est une notion récente apparue en Europe ces dernières
années mais elle existe de fait depuis déjà de nombreuses années, également
dans certains pays musulmans où l’idéologie étatique souhaite imposer sa
vision à l’ensemble de ses citoyens.
Selon nombre d’organismes, l’islamophobie est une forme de discrimination
qui a pour objectif d’exclure les musulmans en dehors des sphères sociale,
économique et publique. A la base, réside le fait que l’on voit l’islam non
pas comme une religion mais comme une idéologie politique. Par ailleurs,
les personnes qui se nourrissent de telles pensées font un lien entre l’islam
et l’agressivité, la violence et le terrorisme mais voient aussi l’islam comme
source de conflits entre les civilisations. C’est pour ces raisons que les
agressivités, les discriminations et les violations des droits de l’homme à
l’encontre des musulmans sont perçues comme normales et légitimes.
Nous condamnons fermement, du point de vue de la paix sociale, cette
campagne discriminatoire et raciste menée intentionnellement par certains
milieux en vue d’imposer à la société un syndrome de peur.
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Regard sur le terrorisme
Terreur : frayeur; épouvante; personne ou chose qui inspire une grande peur.
Islam : Salut. Confiance. Sécurité. Paix.
Les définitions citées ci-dessus au sujet de la terreur et de l’islam suffisent
déjà à montrer clairement que la terreur est inconciliable avec l’islam et que
l’on ne peut nullement concevoir ni parler de « terrorisme islamique ».
Le monde vit avec le terrorisme depuis des siècles. Même si les actions
terroristes affichent certaines différences d’un pays à l’autre, tous les
groupes terroristes prennent d’abord et essentiellement pour cible les civils
innocents et pensent transmettre leurs messages par cet intermédiaire.
Peu importe sa provenance et, pour quelque motif que ce soit, tous les
actes terroristes sont sévèrement condamnés et maudits.
Tuer une personne innocente est un très grand péché et le criminel sera
confronté, en l’au-delà, à un châtiment très sévère :
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“... Quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre
ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les
hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c’est comme s’il faisait don
de la vie à tous les hommes. En effet Nos messagers sont venus à eux
avec les preuves. Et puis voilà, qu’en dépit de cela, beaucoup d’entre
eux se mettent à commettre des excès sur la terre”.1
Comme nous pouvons le voir dans le verset cité ci-dessus, le Coran met
sur un même pied d’égalité le crime commis contre une personne et celui
commis contre tous les hommes. L’importance que le Coran accorde à la
vie humaine est également enseignée dans la sourate Al-Furqane de la façon
suivante :
« [Les serviteurs sont ceux] Qui n’invoquent pas d’autres dieux avec
Dieu et ne tuent pas la vie que Dieu a rendue sacrée (sauf à bon droit);
se gardent de la fornication - car quiconque fait cela rencontre péché
majeur ».2
Dis : “Venez ! que je vous énonce ce que votre seigneur vous interdit
: ne pas Lui associer qui que ce soit; à l’égard des père et mère,
se comporter bellement ; ne pas tuer vos enfants sous prétexte
d’indigence : c’est Nous qui les pourvoirons eux et vous ; n’approchez
pas de la turpitude, ouvertement ou en cachette ; ne pas tuer une âme
–Dieu la protège d’un interdit – si ce n’était à bon droit…
- Voilà ce que Dieu vous recommande, escomptant que vous raisonniez 3
Celui qui à foi de façon sincère en Dieu, le musulman qui applique
scrupuleusement Ses versets et qui craint le châtiment de l’au-delà évitera
même de faire du mal à une mouche. Cela, parce qu’il ne perdra jamais
de vue que Dieu est le maître de la justice infinie et qu’un jour il verra la
contrepartie des moindres actes qu’il aura commis.
L’islam est le nom d’une religion envoyée en miséricorde à toute
l’humanité. La méthode de prêche et d’invitation de l’islam est une
approche dans la douceur, le bon conseil et la belle parole. Dans ce cas,
la violence et la terreur sont totalement contradictoires avec les principes
divins de l’islam. Ainsi, il n’est nullement question de concilier le
terrorisme avec l’islam. Bien au contraire, l’islam ordonne le bien et la paix
et a pour objectif la suppression de toutes les formes d’excès et de violence.
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Sourate 5, verset 32
Sourate 25, verset 68
Sourate 6, verset 151
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L’islam : une religion de paix et de bien-être
En arabe, le mot “islam” est synonyme de “paix”. L’islam est une religion
révélée pour offrir à l’humanité une vie pleine de paix et de sérénité qui
reflète parfaitement la miséricorde et l’affection infinies de Dieu sur Terre.
Dieu appelle tous les hommes au respect de valeurs morales universelles
afin que les hommes vivent de manière le plus digne.
Dans la sourate Al-Baqarah, Dieu recommande ce qui suit :
“Vous qui croyez ! Entrez en masse dans la paix, gardez-vous de suivre
les pas de Satan, il est pour vous un ennemi déclaré”.4
Dieu maudit les fauteurs de trouble
Dieu a ordonné aux hommes de se préserver de commettre le mal, de
blasphémer, de se rebeller contre Lui, de soutenir l’oppression et la tyrannie,
de faire couler le sang. Ceux qui ne se soumettent pas à ces prescriptions
sont appelées, suivant les termes du verset, comme étant “ceux qui suivent
les pas du diable” et sont ceux qui entrent ouvertement dans une attitude
interdite par Dieu. Nous citerons seulement deux versets du Coran parmi les
nombreux qui traitent de ce sujet :
“[Mais] ceux qui violent leur pacte avec Dieu après l’avoir engagé et
rompent ce que Dieu a commandé d’unir et commettent le désordre sur
terre auront la malédiction et la mauvaise demeure”5
“Et recherche à travers ce que Dieu t’a donné, la Demeure dernière
(de l’au-delà). Et n’oublie pas ta part en cette vie. Et sois bienfaisant
comme Dieu a été bienfaisant envers toi. Et ne recherche pas la
corruption sur terre. Car Dieu n’aime point les corrupteurs” 6
Comme nous pouvons le constater, Dieu a interdit toutes les formes de
corruptions, y compris le terrorisme et la violence et a maudit tous ceux qui
y jouent un rôle direct ou indirect. Le musulman est la personne qui embellit
et qui bâtit la terre.
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Sourate 2, verset 208
Sourate 13, verset 25
Sourate 28, verset 77
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Qu’est-ce que l’islam?
L’islam se veut avant tout un projet de pacification dynamique à trois
niveaux :
- au regard de la volonté du Créateur des cieux et de la terre et de
l’Educateur des éléments constitutifs de l’Univers, en Lui vouant un culte et
une adoration exclusive ;
- au regard de sa propre personne, en respectant chaque partie constitutive
de son être : corps, cœur, âme/esprit, raison/intelligence ;
- au regard du cadre naturel qui nous entoure et des animaux qui sont
considérés comme des dépôts que Dieu l’Unique a remis entre nos mains et
qui doivent être appréhendés avec respect. Nous pouvons constater à travers
ses textes fondateurs que l’islam a fait de l’écologie une religion et de la
religion une écologie.
L’islam se présente également comme une expérience de proximité avec
le Très Haut : tous les actes d’adoration permettent aux croyantes et aux
croyants de vivre pleinement cette expérience : prières quotidiennes, jeûne
du mois de Ramadan et jeûne surérogatoire, pèlerinage, invocation et rappel
constant de Dieu, Maître de nos cœurs.
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L’islam se définit également comme un souci de purification tant matérielle
que spirituelle : une religion qui est née en plein cœur du désert d’Arabie
et qui demande à ses fidèles d’effectuer à plusieur reprises les ablutions
à l’eau courante, illustration de l’importance que l’islam accorde à la
propreté corporelle. Les cinq prières quotidiennes, la prière hebdomadaire
du vendredi, le jeûne du mois de Ramadan, le pèlerinage à la Demeure
consacrée à Dieu et le repentir sincère ne constituent-ils pas des moyens de
purification spirituelle ?
Ce message qui nous parvient du haut des sept cieux nous invite également
à adhérer de manière consciente, volontaire et libre à un processus
d’éducation divine : vivre à la lumière du Message du Noble Coran,
dernière révélation divine à l’humanité et suivre l’exemple du Sceau de la
prophétie, Muhammad (paix et bénédiction soient sur lui).
L’Educateur des êtres de l’Univers est certainement Celui qui connaît
le mieux Ses créatures. Par le biais de cette religion originelle et ultime,
Il convie les femmes et les hommes doués d’intelligence et capables de
raisonner à évoluer dans la voie du perfectionnement moral, éthique,
social et spirituel. L’islam part d’un constat : nul n’est parfait mais tout
le monde est perfectible. Notre comportement d’aujourd’hui doit être
meilleur que celui d’hier et notre état de demain doit être meilleur que celui
d’aujourd’hui si nous voulons que notre au-delà puisse être meilleur que
notre vie ici-bas.
La morale proposée par le Coran :
une « morale globale »
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« Je n’ai été envoyé que pour parachever les nobles vertus (la bonne
moralité)» nous déclare le Messager bien-aimé, Muhammad (paix et
bénédiction soient sur lui).
La foi musulmane prend sa forme et s’enracine dans le cœur, la conscience
et le comportement du croyant afin de les irriguer jusqu’à son dernier
souffle. Une foi qui n’a pas d’impact sur le comportement sera considérée
comme une foi stérile, sans vie. Les agissements de la personne témoignent
de ses pensées et de sa moralité : « Ceux qui croient et font œuvres
bonnes sauront que Nous ne laissons jamais perdre la récompense de
celui qui excelle dans l’action » nous enseigne le Noble Coran (18/30).
Il est un fait que la faiblesse morale est un signe de la faiblesse de la foi
car la foi est une force qui préserve contre toutes les formes de bassesse
et pousse le croyant vers l’acquisition d’un caractère noble. Il ressort des
enseignements coraniques et prophétiques que l’islam est un tremplin
destiné à permettre aux humains de construire une vie vertueuse et… un
monde meilleur.
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Une lecture méditée du Noble Coran permettra de dégager aisément des
règles d’organisation morale, de stimulation de l’effort, de miséricorde pour
les faibles et d’éthique pour les forts.
Il nous a paru opportun, dans le cadre de ce travail succinct de présentation,
d’indiquer pour le lecteur, initié ou non, à partir des versets coraniques,
quels sont les principaux éléments qui fondent la moralité de la musulmane
et du musulman tout en précisant que le Coran n’est pas simplement un
Livre de code moral. En effet, il est l’expression de la Miséricorde divine
pour la famille humaine et un instrument de Guidance vers les réalités les
meilleures de notre vie si éphémère ainsi que la Voie vers le bonheur de la
vie éternelle de l’au-delà.
Morale individuelle
L’islam recommande aux musulmans : la droiture, la sincérité, la
chasteté, la maîtrise de la colère, l’abstention en cas de doute, le respect des
engagements pris, la résistance aux mauvais penchants, la culture du juste
milieu en toute chose, la modestie, la tolérance, l’endurance dans l’épreuve,
la modération dans la jouissance des bonnes choses.
L’islam interdit aux musulmans : l’arrogance, l’orgueil, l’ostentation,
l’hypocrisie, le mensonge, l’avarice, la prodigalité, la convoitise, la jalousie,
la médisance, l’espionnage, la pratique de l’usure, le suicide, le meurtre, la
débauche et l’adultère, la consommation de vin, de porc et de tout produit
impur et nuisible, l’usage des biens mal acquis, l’appropriation injuste des
biens d’orphelins, l’oppression et la maltraitance, le faux témoignage, la
pratique des jeux de hasard, la calomnie, la fraude, le désordre sur la terre,
le serment mensonger.
Morale familiale
Devoirs envers les ascendants et descendants : bienfaisance, humilité,
obéissance aux parents, respect de la vie des enfants, éducation morale des
enfants et de la famille en général.
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Devoirs entre époux : respect des liens sacrés, paix intérieure, affection et
compassion, assurance de la descendance, égalité de droits et de devoirs,
délibération et consentement communs, entretiens imprégnés d’humanité,
vie en bon ménage, réconciliation en cas de conflit.
Devoirs envers les proches : partage des droits et des devoirs, réalisation
d’un testament en faveur des ayant droit.
Morale sociale
L’islam interdit aux musulmans : l’homicide, le vol, la fraude, le prêt à
intérêts, toute spoliation, toute appropriation illégale, le détournement des
biens de l’orphelin en particulier, la trahison, l’abus de confiance, l’offense
injustifiée, l’iniquité, la complicité dans le mal, Le soutien des injustes,
l’infidélité aux engagements, la perfidie, la tromperie, la corruption, le
faux témoignage, la dissimulation, l’injure, la maltraitance du pauvre et de
l’orphelin, la raillerie, le dédain, l’espionnage, la médisance et la calomnie,
la malveillance, la complicité dans le mal, la diffamation, l’indifférence face
à l’injustice.
L’islam recommande aux musulmans : de soutenir les pauvres et
les faibles, d’observer les engagements pris et les promesses faites, de
demander la permission avant d’entrer chez autrui, de saluer son prochain,
de rendre courtoisement le salut, d’être doux et conciliant dans les relations
avec les autres, de ne pas répondre au mal par le mal, d’être généreux envers
les endettés, d’aider ceux qui le méritent, de donner l’aumône sans vanité
et sans porter préjudice à celui qui en bénéficie, d’être respectueux dans
les relations interpersonnelles, de vivre la fraternité au-delà de tout préjugé
de race ou de sexe, de respecter les lois et l’autorité, de respecter la liberté
d’expression pour toute croyance, de consulter le peuple avant toute prise
de décision importante, de veiller au maintien de l’ordre, de sauvegarder les
biens de la société et de ne pas privilégier injustement les riches, de vivre
et présenter leur foi sans contrainte ni ostentation, d’établir la paix entre les
hommes, de ne pas craindre la mort qui est inévitable, de se défendre face
à l’agression sans porter atteinte aux populations civiles, d’accepter la paix
quand elle est proposée et de respecter les traités conclus.
Code de politesse : demander l’autorisation, baisser la voix, saluer en
entrant, répondre au salut, cultiver l’honnêteté et la douceur, demander la
permission de quitter une assemblée.
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Morale religieuse
Il est du devoir de la musulmane et du musulman : de croire en Dieu et
de Lui obéir, de ne rien Lui associer, de méditer Ses paroles et Ses œuvres,
de se souvenir constamment de Lui, de L’invoquer avec amour, crainte et
espoir, de L’aimer de tout son être et de ne jamais désespérer de Sa grâce et
de Sa miséricorde, de toujours revenir vers Lui et d’implorer constamment
Son aide, Son secours et Son assistance, de Le glorifier et de Le sanctifier,
de Lui vouer entièrement et exclusivement son culte, de Le considérer
comme centralité de leur vie, de leur origine et de leur destination.
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La notion de divinité chez les
musulmans
Dans la tradition musulmane, il n’est pas question d’élaborer un discours
sur Dieu mais de se pencher sur le message du Coran ou Dieu se révèle et se
présente de par Lui-même.
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“C’est Lui Dieu. Nulle divinité autre que Lui, le Connaisseur de
l’Invisible tout comme du visible. C’est Lui, le Tout Miséricordieux, le
Très Miséricordieux.
C’est Lui, Dieu. Nulle divinité que Lui; le Souverain, le Pur, l’Apaisant,
le Rassurant, le Prédominant, le Tout Puissant, le Contraignant, le
Superbe. Gloire à Dieu !
Il est au-dessus de ce qu’ils Lui associent.
C’est Lui Dieu, le Créateur, Celui qui donne un commencement à toute
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chose, le Formateur. A Lui les plus beaux noms. Tout ce qui est dans les
cieux et la terre Le glorifie. Et c’est Lui le Puissant, le Sage”. 7
Dieu est la réalité absolue
Dieu; Celui Qui a créé et Qui fait vivre l’univers, Celui Qui crée tout ce qui
est nécessaire pour que le monde vive, Celui Qui voit et qui observe tout.
Dieu; le Plus Grand et Le Plus Majestueux.
Celui Qui aime et Celui Qui mérite le plus d’être aimé.
Dieu ; source de bénédiction infinie, et détenteur de miséricorde infinie.
Dieu ; Celui Qui se suffit à Lui-même.
Dieu ; Celui Dont tout le monde a besoin et Celui Qui n’a besoin de
personne.
Dieu ; l’Unique Maître de tous les biens matériels et immatériels.
Dieu ; le Créateur de l’univers et Celui Qui le régit.
Dieu ; le Juge de Ses propres lois, Le Détenteur du Trône Le Plus Élevé.
Dieu ; Celui Qui crée la subsistance et Qui la distribue.
Dieu est :
Celui Qui est Lui-même.
Celui Qui ne ressemble à personne d’autre qu’à Lui-même.
Celui Qui Se connaît le mieux.
Celui Qui Se glorifie le mieux.
Être Lui, c’est être le Réel (“Al-Haqq”).
Être Lui, c’est être la Réalité Absolue.
Devant la puissance de Dieu, toutes les créatures sont faibles, impuissantes
et sans remède. Rien ne peut bouger sans Son autorisation et Sa volonté.
Il est Celui Qui dirige toutes les créatures et il n’y a aucun autre dirigeant
à part Lui. Il n’a aucun associé dans la domination et la souveraineté. Il est
“Al Hayy” (Il est vivant avec une existence éternelle sans début ni fin). Son
existence n’est pas de chair, de sang et d’âme.
Il est “Al Qayyoum”, Celui Qui subsiste par Lui-même et par Qui tout
subsiste.
Il est Celui Qui connaît le visible et l’invisible. Que ce soit dans les cieux ou
dans la terre, rien ne peut rester cacher de Lui. Il connaît tout ce qui est sur
terre et dans les mers. Pas même une feuille ne peut tomber en dehors de Sa
connaissance.
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Sourate 59, versets 22-24
Il connaît même le petit grain perdu dans l’obscurité de la terre. Tout ce
qui existe de sec ou d’humide est ouvertement inscrit par Lui dans un
Livre (“Lawh Al Mahfouz”). Par Sa science, Il cerne toutes les créatures et
connaît le nombre exact de chaque chose. Il est Celui Qui fait ce qu’Il désire
et a le pouvoir absolu.
La souveraineté n’appartient qu’à Lui. La richesse Lui appartient et il
n’a besoin de rien mais tout le monde a besoin de Lui. La grandeur, la
puissance, et l’immortalité sont propres à Lui. Le jugement, la propriété
et la création ne sont qu’à Lui. Il gouverne comme Il le désire et il crée
comme Il le désire. Les plus beaux noms sont à Lui. Ce que Lui a souhaité
écrire, personne ne peut le supprimer. Personne ne peut empêcher ou
arrêter ce qu’Il aura donné. Il fait ce qu’Il veut de Son patrimoine. Il dote
Ses créatures avec les facultés qu’Il souhaite. Il n’attend de contrepartie de
personne et ne craint personne.
Il n’a aucun devoir à accomplir. Personne ne peut Lui donner d’ordre. Toute
faveur venant de Lui est grâce et générosité et il n’y a pas d’injustice dans
toute épreuve venant de Lui.
“Il n’est pas interrogé sur ce qu’Il fait mais ce sont eux qui devront
rendre compte [de leurs actes]”.8
Il est Dieu, Celui Qui existe avant toutes les créatures. Il n’a ni
commencement ni fin, ni de dessus ni de dessous, ni de droite ni de gauche,
ni d’avant ni d’arrière, non constitué d’organes. Il n’est pas comparable
avec un objet connu ou inconnu. Par conséquent, aucun espace ne peut Le
cerner ou Le limiter.
On ne peut pas, intellectuellement parlant, se poser de questions du genre
“Est-ce que Dieu existait déjà ? Où était-Il ?” car Il est au-dessus du temps
et de l’espace.
Par conséquent, on ne peut pas Le désigner comme étant à un endroit. On
ne peut pas non plus s’interroger sur Sa nature (“Comment est Dieu ?”) car
la question implique nécessairement une forme et une densité. Or la forme
et la densité sont propres aux créatures et Lui ne peut être décrit avec les
caractéristiques propres aux créatures.
27
27
8
Sourate 21, verset 23
Il faut savoir qu’Il était là avant même qu’il n’y ait un lieu ou un espace.
Il a créé l’univers. Il a ordonné l’écoulement du temps. Cependant, on ne
peut pas Le lier au temps et Le limiter. Il n’a pas de demeure fixe (Il existe
sans avoir besoin de demeure). Le fait, pour Lui, de créer une chose ne
L’empêche nullement de créer autre chose en même temps.
L’imagination et la supposition ne peuvent pas saisir Sa Personne. Aucune
pensée ou aucun esprit ne peut Le cerner. Il ne peut pas être spécifié avec
l’esprit qui ne peut Lui associer aucune forme car Il n’entre dans aucune
forme ou apparence. On ne peut pas Le matérialiser avec la force de
l’imagination. L’intelligence est incapable de Le modeler. Les réflexions et
les pensées ne peuvent Le concevoir. “Il n’y a rien qui Lui ressemble; et
c’est Lui l’Audient (Qui entend tout), le Clairvoyant (Qui voit tout)”.9
Avoir foi en Dieu est un choix qui doit nécessairement découler de la
volonté libre des personnes. La foi implique “savoir” et “connaître”. La foi
issue de la contrainte, ou de la pression n’est pas la foi parce que l’essence
même de la foi est l’acceptation avec le cœur.
Dieu constitue la centralité de la vie du musulman. Dieu est présent à
tous les moments de sa vie. Dire Dieu, c’est dire que la vie a un sens. Au
fur et à mesure que la vie moderne s’éloignera de Dieu, elle s’éloignera
également du sens réel de la vie. L’esprit musulman vit en permanence
avec la présence de Dieu, réfléchit en présence de Dieu, parle en présence
de Dieu. Au sommet de sa douleur, il trouve réconfort avec le Nom de
Dieu. Lorsqu’il est pris d’émotion il dit “Allah-u Akbar” (Dieu est Le Plus
Grand). Lorsqu’il entame une action quelconque il dit “Bismillah” (Par
le nom de Dieu). Lorsqu’il prend une décision il dit “Biiznillah” (avec la
permission de Dieu). Lorsqu’il est pris d’admiration il dit “Mâchâ-Allah”
(Ce que Dieu veut se réalise). Lorsqu’il est triste il dit “Lâ hawla walâ
quwwata illâ billâh” (Pas de puissance ni de force si ce n’est par Dieu).
Lorsqu’il souhaite une chose il dira “Inchâ-Allah” (si Dieu le veut).
Lorsqu’il s’excuse, il dira “Estaghfirullah” (que Dieu me pardonne). Dans
toutes les situations il remerciera Dieu en disant “Elhamdulillah” (Louange
à Dieu)
Dans la croyance musulmane, avoir seulement la foi en Dieu ne suffit pas.
Une pratique doit se lier à cette foi. Ceci est une condition sine qua non
de la foi. On ne peut attribuer aucun des attributs de Dieu à quelqu’un ou
à quelque chose d’autre. Personne, rien, ne peut être comme Lui. Rien ne
28
9
Sourate 42, verset 11
peut Lui être associé et rien ne Lui est égal. Aucune intelligence ne peut Le
connaître à Sa juste valeur et aucun esprit ne peut appréhender Son essence.
On peut connaître et concevoir Dieu uniquement par Ses attributs (qualités
propres à Dieu).
“Dis : “Il est Dieu, Unique.
Dieu, l’Absolu, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons.
Il n’a jamais engendré, n’a pas été engendré non plus.
Et nul n’est égal à Lui ”.10
Lorsqu’un musulman s’oriente vers Dieu et invoque “Ô Dieu, mon
Seigneur ! Je désire Te connaître”, son Seigneur lui répond avec la sourate
112 du Coran (“le monothéisme pur”). En d’autres termes, dans cette
sourate, Dieu se présente. La révélation est l’adresse la plus saine qui nous
permettra d’apprendre et de connaître Dieu car c’est l’expression de la
parole divine.
“Dieu ! Point de divinité à part Lui, le Vivant, Celui qui subsiste par
lui-même “Al-Qayyum”. Ni somnolence ni sommeil ne Le saisissent.
A lui appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Qui peut
intercéder auprès de Lui sans Sa permission ? Il connaît leur passé et
leur futur. Et, de Sa science, ils n’embrassent que ce qu’Il veut. Son
Trône “Kursiy” déborde les cieux et la terre, dont la garde ne Lui coûte
aucune peine. Et il est Le Très Haut, Le Très Grand ”.11
“Dieu ! Pas de divinité à part Lui, le Vivant, Celui qui subsiste par Luimême “Al-Qayyum”.12
“Dieu ! Point de divinité que Lui ! Il porte les noms les plus beaux ”.13
La fine frontière dans la connaissance de Dieu
Le savant n’est considéré comme un savant que dans le domaine des noms
et des attributs de Dieu. En ce qui concerne la science sur l’existence même
de Dieu, l’Unique savant est Dieu.
29
10
11
12
13
Sourate 112, versets 1-4
Sourate 2, verset 255
Sourate 3, verset 2
Sourate 20, verset 8
29
L’intelligence la plus mûre est celle qui saisit son insuffisance dans la
connaissance sur la réalité divine. C’est pour cela que Muhammad, le
Messager de Dieu (Paix sur Lui) a dit ainsi : “ Si je devais faire l’éloge de
toutes Tes qualités, j’en serais incapable. Tu es seulement de la façon
dont Toi Tu Te glorifies ”.
Nous connaissons Dieu par Ses noms et par Ses attributs. Nous L’appelons
par Son nom, méditons sur Ses attributs et Le saisissons ainsi. Il nous fait
entendre Son existence par Ses noms et Ses attributs.
Dieu est exempt de toute imperfection. Il est loin de toute faiblesse, de
défaut, de création (Il n’a pas été créé), de dépendance, d’insuffisance,...
Le verset coranique suivant fait référence à cela : “Il n’y a rien qui Lui
ressemble...”.14
a) Qualités essentielles de Dieu :
1) L’existence (Al-Woujoud) : Existe de façon absolue, son inexistence est
impensable, Il existe de Lui-même.
2) L’Eternité dans le passé – la Prééternité (Al-Qidam) : Il est éternel
c’est-à-dire qu’il n’y a pas de début à Son Existence. Eternité dans le passé :
Son existence n’a été précédée d’aucun néant.
3) La Pérennité – La Perpétuité (Al-Baqa) : Dieu n’a pas de fin. Il ne peut
donc disparaître (l’éternité dans le futur).
4) L’Unicité (Al-Wahdaniyya) : Il est Unique dans Son Être, dans Ses
attributs et dans Ses actes. Il n’a ni compagne ni associé.
5) La non ressemblance à tout ce qui a été créé (Al moukhâlafatoun lilHawadith) : Il ne ressemble en rien aux créatures.
6) L’Autosuffisance (Qiyamouhou bi nafsihi) : Il se suffit à Lui-même. Il
subsiste par Lui-même. Il ne dépend et n’a besoin de rien.
b) Qualités que l’on retrouve chez les autres créatures mais chez Dieu
ils sont dans leur forme la plus parfaite et la plus absolue :
1) La Vie (Al-Hayat) : Il est vivant, Il est immortel et c’est Lui Qui donne
la vie.
30
14
Sourate 42, verset 11
2) L’Omniscience – La Science (Al-Ilm) : Il connaît absolument tout, rien
n’échappe à Sa connaissance. Sa science est sans limite et convient à Sa
grandeur.
3) L’Ouïe (As-Sam) : Il entend tout de manière absolue. Pour entendre, Il
n’a pas besoin de sons, d’oreilles, ni d’un quelconque autre moyen.
4) La Vue (Al-Bassar) : Il voit absolument tout. Pour voir, il n’a besoin ni
de lumière, ni d’oeil ni d’un quelconque instrument.
5) La Volonté (Al-Irada) : Sa volonté est absolue, tout ce que Dieu veut
existe et tout ce qu’Il ne veut pas n’existe pas.
6) L’Omnipotence – La Souveraineté (Al-Qoudra) : Il est le ToutPuissant et personne ne peut s’opposer à Sa Puissance. En outre, Il n’a
besoin d’aucun moyen pour déployer Sa Puissance.
7) La Parole (al-Kalam) : Il a la parole. Il parle sans avoir besoin de sons,
de langue, de souffle, de mots, d’écrits ou d’un quelconque langage.
8) L’Unique Créateur (At-Takwîn) : le Créateur au sens absolu du terme.
Dieu fait tellement partie de notre vie qu’il nous est impossible
d’entreprendre quoi que ce soit, de faire un seul pas, de respirer même une
seule molécule d’air sans Son autorisation.
La réalité de l’intervention de Dieu à tout instant de la vie est exprimée par
la langue avec la
“Basmala” (dire “Bismillah”)
“Bismillah” : Avec le nom de Dieu, commencer un acte en évoquant le nom
de Dieu.
31
Commencer avec le nom de Dieu, c’est commencer avec Le Plus Grand
Nom du Plus Grand. Le nom « Allah » est le Noble Nom dans lequel se
rejoignent toutes les perfections. Celui qui le prononce sait au nom de Qui il
le fait et est conscient de ce qu’il fait.
C’est pour cette raison que les musulmans, en invoquant le nom de Dieu
dans toutes leurs affaires licites, prouvent ainsi qu’ils sont conscients de ce
qu’ils font et pourquoi ils le font.
31
Al-Asma’ul Husnâ:
“Les Plus Beaux Noms de Dieu”
Il s’agit des noms qui ont pris place dans la parole divine et qui sont
également les plus beaux noms que Dieu a choisis pour Lui-Même.
32
On utilise ces noms pour Le désigner et chacun d’eux est un attribut de
Dieu. Ils font en même temps chaque fois référence à une description
qualificative de Dieu.
Al Asma’ul Husnâ est comme une “main de miséricorde” divine tendue
à celui qui cherche une opportunité pour se rapprocher de Dieu. Lorsque
le musulman lève ses deux mains pour invoquer Dieu, c’est pour atteindre
la “main spirituelle” tendue en permanence par son Créateur. L’une des
mains levée de l’adorateur représente la foi tandis que l’autre représente les
bonnes actions sincères et acceptées par Dieu.
Au musulman soumis, qui ouvre et élève ses mains à Dieu en s’accrochant
au moyen de la foi et des bonnes œuvres, Dieu répondra moyen de Ses
Noms (attributs) et l’exaucera.
Allah, Rahmân, Rahîm, Malik, Qouddoûs, Salâm, Mou’min,
Mouhaymin, ‘Azîz, Djabbâr, Moutakabbir, Khâliq, Bâri, Moussawwir,
Ghaffâr, Qahhâr, Wahhâb, Razzâq, Fattah, ‘Alim, Qâbid, Bâssit,
Khâfid, Râfi, Mouizz, Moudhill, Sami, Bassir, Hakem, ‘Adl, Latîf,
Khabîr, Halîm, Azîm, Ghafûr, Shakoûr, ‘Âliyy, Kabîr, Hafîz, Mouqît,
Hassib, Djalîl, Karîm, Raqîb, Moudjîb, Wâssi, Hakîm, Wadoûd,
Mâdjid, Bâis, Shahîd, Haqq, Wakîl, Qawiyy, Metîn, Waliyy, Hamîd,
Mouhsî, Moubdî, Mou’îd, Mouhyî, Moumît, Hayy, Qayyûm, Wâdjid,
Madjîd, Wâhid, Sâmad, Qâdir, Mouqktadir, Mouqaddim, Mouakhhir,
Awwal, Âkhir, Zâhir, Bâtın, Wâli, Mouta’âli, Barr, Tawwâb,
Mountaqim, ‘Afouww, Raoûf, Mâlik-oul Moulk, Zhoul Djalâl-i Wel
Ikrâm, Mouqsit, Djâmi, Ghaniyy, Moughnî, Mâni, Dârr, Nâfi’, Noûr,
Hâdî, Badî, Bâqî, Wâris, Rashîd, Saboûr.
1- « Hou wallahoulladhî lâ ilâha illâ Hou « «Allah»
Allah, le Dieu Absolu Qui Se révèle. (Ce terme possède un usage unique
dans le sens où il représente le seul nom de Dieu que l’islam donne à la
divinité. Tous les autres «noms» sont en fait des attributs).
2- «Ar-Rahmân» : le «Tout Miséricordieux». Celui Dont la miséricorde
englobe le monde entier (toutes les créatures).
3- «Ar-Rahîm» : le «Très Miséricordieux», le Clément. Celui Qui est très
miséricordieux envers ceux qu’Il aime et envers les croyants (dans l’audelà).
4- «Al-Malik» : le Souverain, le Maître de tout ce qui existe.
33
5- «Al-Qouddoûs» : l’infiniment Saint (exempt de tout défaut).
33
6- «As-Salâm» : la Paix, la Sécurité, le Salut (à l’abri de tout danger).
7- «Al-Mou’min» : le Fidèle, le Sécurisant, le Confiant. Celui Qui tient Sa
promesse.
8- «Al-Mouhaymin» : le Surveillant, le Témoin, le Préservateur, le
Dominateur de toute chose.
9- «Al-Aziz» : le Tout Puissant, l’Irrésistible, Celui Qui l’emporte sur tout.
10- «Al-Djabbar» : le Contraignant, le Réducteur. Celui Qui comble les
besoins des créatures ou Celui Qui les contraint à ce qu’Il veut
11- «Al-Moutakabbir» : le Superbe, Celui Qui se magnifie. L’Eminent, Qui
est exempt des attributs des créatures, Qui domine les injustes parmi Ses
créatures.
12- «Al-Khâliq» : Le Créateur, le Déterminant, Celui Qui donne la mesure
de toute chose. Celui Qui crée à partir du néant.
13- «Al-Bâri» : le Créateur, le Producteur, le Novateur. Celui Qui a créé les
créatures sans modèle précédent.
14- «Al-Moussawwir» : le Formateur, le façonneur. Celui Qui façonne ses
créatures de différentes formes.
15- «Al-Ghaffâr» : le Grand Pardonneur, Celui Qui pardonne les péchés de
Ses serviteurs.
16- «Al-Qahhâr» : le Très Contraignant, le Dominateur Suprême sur toute
chose.
17- «Al-Wahhâb» : le Donateur Généreux. Celui Qui ne cesse de donner
sans attendre de récompense.
18- «Ar-Razzâq» : le Pourvoyeur. Celui Qui accorde toujours la subsistance
et Qui en est garant.
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19- «Al-Fattah» : le Conquérant, Celui Qui ouvre à Ses créatures les voies
qui leur étaient fermées dans leurs affaires; Celui Qui sauve de la tourmente.
20- «Al-Alim» : le Très-Savant, l’Omniscient. Celui Qui a la science infinie
jusqu’à l’infime détail.
21- «Al-Qabid» : Celui Qui retient et qui rétracte. Celui Qui restreint la
subsistance par Sa sagesse.
22- «Al-Bâssit» : Celui Qui dilate, Celui Qui ouvre «la main». Celui Qui
étend la subsistance par Sa largesse et Sa générosité.
23- «Al-Khâfid» : Celui Qui abaisse. Celui Qui rabaisse les oppresseurs et
humilie les orgueilleux.
24- «Ar-Râfi» : Celui Qui élève. Celui Qui élève en degré les gens qui Lui
obéissent.
25- «Al-Mouizz» : Celui Qui donne puissance et considération.
26- «Al-Moudhill» : Celui Qui avilit et humilie.
27- «As-Sami» : l’Audient, Celui Qui entend absolument toute chose, Qui
est très à l’écoute.
28- «Al-Bassir» : le Voyant, Celui Qui voit absolument toute chose
29- «Al-Hakem» : le Juge, l’Arbitre, Celui Qui décide. Celui Qui juge avec
Sagesse dans toute chose.
30- «Al-Adl» : le Juste absolu, l’Equitable, Celui Qui rétablit l’Equilibre
sans aucune injustice.
31- «Al-Latîf» : le Subtil-Bienveillant, le Bon. Le Bienfaiteur envers les
gens d’une façon subtile qui leur échappe et qui leur est voilée, par où ils ne
s’attendent pas.
32- «Al-Khabîr» : le Très-Instruit, le Bien-Informé. Celui Qui a la science
de la réalité des choses.
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33- «Al-Halîm» : le Très Clément. Celui Qui a le pardon et l’indulgence.
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34- «Al-Azîm» : l’Immense, le Magnifique, l’Eminent, le Considérable.
Celui Qui a la prééminence, la supériorité, et la dignité sur toute chose. Il
est exempt des attributs des corps.
35- «Al-Ghafûr» : le Très Pardonneur.
36- «Ash-Shakoûr» : le Très-Reconnaissant, Celui Qui accroît infiniment.
Celui Qui récompense la moindre obéissance par beaucoup de récompenses.
37- «Al-Âliyy» : le Sublime, l’Elevé, le Très-Haut. Celui Qui est élevé par
rapport à Sa création par Sa toute-puissance dominatrice
38- «Al-Kabir» : l’Infiniment Grand, le Plus élevé en Qualités que Ses
créatures.
39- «Al-Hafîz» : le Préservateur, Celui Qui garde. Celui Qui préserve qui Il
veut du mal, de la nuisance et de la perdition.
40- «Al-Mouqît» : le Gardien, le Puissant, le Témoin. Il est Celui Qui
pourvoit la subsistance à chaque créature.
41- «Al-Hasib» : Celui Qui tient compte de tout. Celui Qui fait rendre
compte aux gens de ce qu’ils ont fait auparavant dans le bas-monde. Celui
Qui suffit à Ses créatures.
42- «Al-Djalîl» : le Majestueux, Qui s’attribue la grandeur du Pouvoir et la
Gloire de Sa dignité.
43- «Al-Karîm» : le Très Généreux, le Très Noble, Pur de toute abjection.
44- «Ar-Raqîb» : le Vigilant, Celui Qui observe tout. Celui Qui préserve
qui Il veut du mal et Qui sait toute chose.
45- «Al-Moudjîb» : Celui Qui exauce, Celui Qui répond à l’appel des
nécessiteux et au désireux qui Le prie.
46- «Al-Wâssi» : l’Ample, le Vaste, l’Immense. Celui Dont la subsistance
s’étend à toute Sa création.
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47- «Al-Hakîm» : l’Infiniment Sage. Ses prescriptions, Sa parole et tout ce
qu’Il fait, ne sont que sagesse.
48- «Al-Wadoûd» : le Bien-Aimant (Qui agrée les pieux vertueux) et le
Bien-Aimé.
49- «Al-Mâdjid» : le Très Glorieux, doté d’un Pouvoir parfait, de Haute
Dignité, de Compassion, de Générosité et de Douceur.
50- «Al-Bâis» : Celui Qui ressuscite les créatures après la mort.
51- «Ash-Shahîd» : le Témoin, Qui n’ignore rien de ce qui arrive (rien ne
Lui est caché).
52- «Al-Haqq» : le Vrai, Le Réel. Celui Dont l’existence éternelle est
confirmée, Celui sur l’existence duquel il n’y a pas de doute.
53- «Al-Wakîl» : le Gérant, l’Intendant, Celui à Qui on se confie et Dont le
soutien ne fléchit jamais. Celui Qui sait la situation des créatures.
54- « Al-Qawiyy» : le Très-Fort, le Très-Puissant. Celui Dont la puissance
est absolue, Celui Que rien ne réduit à l’incapacité.
55- «Al-Matîn» : le Très-Ferme, l’Inébranlable. Celui Qui n’est jamais
atteint par la fatigue et la lassitude.
56- «Al-Waliyy» : le Très-Proche, le Tuteur, l’Ami des croyants.
57- «Al-Hamîd» : Celui Qui est digne de louanges et Qui mérite la
reconnaissance et l’éloge de toute la création.
58- «Al-Mouhsî» : Celui Qui sait toute chose par une science éternelle et
Celui Qui sait le nombre des choses.
59- «Al-Moubdi» : Celui Qui crée les choses sans modèle, Celui Qui donne
l’origine : Il les fait exister à partir du néant.
60- «Al-Mou’îd» : Celui Qui fait retourner les créatures à la mort après la
vie puis, Il les fait retourner à nouveau à la vie après la mort.
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37
61- «Al-Mouhyî» : Celui Qui fait vivre et revivre (le jour de la
résurrection), Qui donne la vie, Qui donne la santé.
62- «Al-Moumît» : Celui Qui fait mourir le vivant.
63- «Al-Hayy» : le Vivant Parfait (Dont la vie est différente de la nôtre).
64- «Al-Qayyoûm» : l’Immuable, le Subsistant par Soi. L’Éternel Qui ne
change pas et il est Celui Qui prédestine les choses dans toute la création.
65- «Al-Wâdjid» : l’Opulent, Celui Qui trouve tout ce qu’Il veut quand Il
veut.
66- «Al-Madjîd» : le Noble, le Majestueux, Celui Qui a le rang le plus
élevé et la générosité immense.
67- «Al-Wâhid» : l’Unique, sans associé, le Seul, l’Un. Celui Qui n’a pas
de second dans Ses attributs.
68- «As-Samad» : le Maître absolu, le Soutien universel. Celui Dont tout
le monde ou toute chose a besoin et Celui Qui n’a besoin de rien ni de
personne.
69- «Al-Qâdir» : le Puissant, le Détenteur du pouvoir. Celui à Qui
n’advient aucune impuissance ni aucune faiblesse et Qui crée tout ce qu’Il
veut et comme Il veut.
70- «Al-Mouqtadir» : Celui Qui a pouvoir sur tout, le Détenteur Absolu du
pouvoir (Il est au-dessus de toutes les forces).
71- «Al-Mouqaddim» : Celui Qui met en avant, Celui Qui précède ou
devance. Celui Qui attribue aux choses leurs valeurs respectives
72- «Al-Mouakhhir» : Celui Qui met en arrière, Celui Qui vient en dernier
ou Qui retarde. Il accorde un rang élevé à qui Il veut d’entre Ses créatures et
il abaisse le rang de qui Il veut par Sa Sagesse.
73- «Al-Awwal» : le Premier, l’Éternel exempt de commencement, Celui
Qui n’a pas de début.
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74- «Al-Âkhir» : l’Ultime dont l’existence n’a pas de fin. Celui Qui existe
sans changement, après l’anéantissement des créatures
75- «Az-Zâhir» : l’Extérieur, l’Apparent. Celui Dont l’Existence est
apparente par une infinité de preuves. Qui est au-dessus de toute chose
par la domination, la puissance et la prédominance et non par l’endroit ou
l’image qui font partie des attributs des créatures.
76- «Al-Bâtin» : l’Intérieur, Le Caché. Le Possesseur de toute chose et
Celui Dont la volonté se réalise en toute chose.
77- «Al-Wâli» : le Maître, Celui Qui dirige tout l’univers et toute chose à
Lui Seul.
78- «Al-Moute’âli» : le Sublime, l’Elevé. Celui Qui est exempt de tous les
attributs de Ses créatures et Qui domine la création par Sa Volonté suprême.
79- «Al-Barr» : le Bon, le Bienveillant, le Bienfaisant envers Ses créatures.
80- «At-Tawwâb» : Celui Qui ne cesse d’accueillir le repentir sincère de
Ses adorateurs et Qui leur accorde Son Pardon.
81- «Al-Mountaqim» : le Vengeur. Celui Qui fait parvenir le châtiment
à qui Il veut parmi les pêcheurs, Celui Qui juge et Qui est exempt de
l’injustice
82- «Al-Afouww» : le Pardonneur, l’Indulgent dont le pardon est large.
83- «Ar-Raoûf» : le Très-Doux, le Très-Bienveillant, Il a la miséricorde
extrême.
84- «Mâlik-oul Moulk» : le Possesseur Eternel du Royaume, Qui contrôle
Son règne et donne un règne à qui Il veut.
85- «Zouldjalâl-i Wal İkram» : le Détenteur de la Majesté et de la
Générosité. Celui Qui mérite d’être glorifié et de ne pas être renié et qui ne
mérite pas que l’on soit mécréant à Son sujet. Il est Celui Qui accorde par
générosité aux gens la sainteté, la réussite et la lumière complète le jour du
jugement.
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86- «Al-Mouqsit» : l’Equitable, Celui Qui rend justice sans léser
quiconque.
87- «Al-Djâmi» : Celui Qui rassemble quand Il veut, où Il veut et qui Il
veut.
88- «Al-Ghaniyy» : le Très Riche, le Suffisant par Lui-même, Celui Qui
n’a besoin de rien. Celui Qui n’a pas besoin de Sa création alors que les
créatures ont besoin de Lui.
89- «Al-Moughnî» : Celui Qui confère la suffisance et satisfait les besoins
de Ses créatures.
90- «Al-Mâni» : le Défenseur, Celui Qui empêche, Celui Qui protège. Celui
Qui prive qui Il veut de ce qu’Il veut.
91- «Ad-Dârr» : Celui Qui contrarie, Celui Qui peut nuire (à ceux qui
L’offensent).
92- «An-Nâfi’ « : Celui Qui accorde le profit, L’Utile, Celui Qui facilite et
fait profiter à qui Il veut.
93- «An-Noûr» : la Lumière. Celui Qui illumine qui Il veut.
94- «Al-Hâdî» : le Guide. Celui Qui accorde par Sa grâce la bonne guidée
et la justesse à Qui Il veut parmi Ses créatures.
95- «Al-Badî» : le Novateur. Celui Qui a fait surgir du néant les créatures
en les innovant et en leur donnant des caractéristiques inédites, sans modèle
préexistant.
96- «Al-Bâqî» : le Permanent dont l’Existence n’a aucune fin. La nonexistence est impossible pour Lui.
97- «Al-Wâris» : l’Héritier. Celui Qui existe sans anéantissement, après
l’anéantissement de la création; le véritable Propriétaire de tout.
98- «Ar-Rashîd» : Celui Qui agit avec droiture, Celui Qui dirige tout
l’univers avec sagesse.
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99- «As-Saboûr» : le Très Patient, Celui Qui ne frappe pas immédiatement
les désobéissants par l’arrivée du châtiment mais Qui retarde cela pour une
échéance définie et Qui leur accorde un délai jusqu’à un temps connu de Lui
Seul.
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Muhammad (Paix sur lui),
Miséricorde pour l’univers…
Après avoir étudié les qualités de Dieu, nous allons présenter quelques
témoignages de personnalités historiques sur Muhammad (Paix sur Lui).
« J’ai vérifié et étudié tous les saints du ciel et tous les livres sacrés. Vu que
ces livres ont été modifiés, je n’ai pas pu trouver la vraie sagesse capable de
fournir le bonheur, le bien-être et la prospérité de l’être humain. Seul dans
le Saint Coran du Prophète Muhammad, de loin très supérieur aux autres
livres, j’ai trouvé la sagesse. En effet, j’ai trouvé la sagesse divine dans
chaque mot du Saint Coran. Un travail aussi parfait ne peut pas être l’oeuvre
d’un être humain ».
Bismarck
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« Je voulais mieux connaître la vie de celui qui aujourd’hui détient
indiscutablement les cœurs de millions d’êtres humains. Je suis désormais
plus que jamais convaincu que ce n’était pas l’épée qui créait une place
pour l’islam dans le cœur de ceux qui cherchaient une direction à leur vie.
C’était cette grande humilité, cet altruisme du prophète, l’égard scrupuleux
envers ses engagements, sa dévotion intense à ses amis et adeptes, son
intrépidité, son courage, sa confiance absolue en Dieu et en sa propre
mission. Ces faits, et non l’épée, lui amenèrent tant de succès, et lui
permirent de surmonter les problèmes ». (Extrait du journal “Young India”,
cité dans “The light”, Lahore, 16/09/1924)
Gandhi
« Tout comme dans la réussite de Muhammad, la vérité doit se révéler et
propager sa lumière dans toutes les directions. Et c’est une oeuvre immense
que Muhammad a accomplie; Par le seul concept de Dieu l’Unique, Il a
soumis l’univers entier. Personne n’est capable de faire un pas plus loin
que celui de Muhammad. Nous les Européens, malgré tous nos concepts
modernes, n’avons pas pu encore atteindre ce que Muhammad a atteint. Il
n’y a aucun doute que personne ne pourra jamais le dépasser ».
Goethe
« Le grand Prophète de l’islam est monté jusqu’au trône du Grand Créateur
et L’a rencontré. Moi, je crois fermement à son ascension avec tout mon
cœur ».
Dostoïevski
« Le véritable miracle du Prophète Muhammad est le Coran constitué
des versets révélés par l’intermédiaire d’un ange. C’est le dernier livre
sacré révélé après la Torah et la Bible. Supérieur au poème, au caractère
inimitable et dont la traduction conforme est impossible, rien n’a pu
atteindre le degré de maturité de cette oeuvre sublime, et rien ne pourra
jamais l’atteindre. Dans la propagation de l’islam, il est établi par de
nombreux témoignages que lire simplement le Coran a été beaucoup
plus efficace que tous les longs discours. Même les ennemis dont il était
impossible de ramener sur la voie s’arrêtaient subitement dès qu’ils
entendaient à peine le Coran et embrassaient immédiatement l’islam
en attestant l’Unicité de Dieu et la mission prophétique de Muhammad.
Les mots des versets coraniques contiennent une force et une sagesse
impressionnantes ».
Jean-Paul Roux
43
Dix ans après la publication de son livre intitulé “les 100 premiers : un
classement des personnes les plus influentes de l’histoire” qui avait fait
écho dans le monde entier, le scientifique américain, le Professeur Michael
Hart fut invité à une cérémonie de remise de prix au Caire, à la suite de
laquelle des reporters du Journal “El-Ahram„ lui adressèrent la question
suivante : « Pratiquement, dix ans se sont écoulés depuis la publication de
votre livre dans lequel vous aviez positionné le Prophète Muhammad à la
43
première place, maintenez-vous toujours cette opinion aujourd’hui ?», le
savant répondit alors de la façon suivante :
- Cette liste est la première liste des personnalités. Même si la liste devait
s’étendre à 200 ou 300 personnes, la place du Prophète Muhammad sera
toujours la tête de liste. Lorsque j’étudiais les personnalités influentes,
j’ai établi certains critères fixes. Un de ces critères était la trace large et
profonde que les personnalités ont laissée dans l’histoire de l’Humanité.
La raison pour laquelle j’ai choisi le Prophète Muhammad comme étant le
plus grand parmi les grands est qu’il est le seul homme de l’histoire à avoir
eu autant de succès tant dans sa mission prophétique que dans sa mission
sociale. La moralité humaine, n’a jamais connu une religion aussi parfaite
que l’islam tant au niveau philosophique qu’au niveau juridique. L’islam
a continué sa progression même après la mort du Prophète Muhammad
tant en Occident qu’en Orient. Encore aujourd’hui, il y a énormément
de personnes qui accourent vers l’islam avec leur cœur et leur esprit.
Pourtant, la religion prêchée par le Prophète Muhammad était née il y a
quatorze siècles dans une région éloignée de la civilisation et des capitales
culturelles, et a démarré dans des conditions très difficiles. Malgré cela,
l’islam a trouvé son chemin dans le monde entier. Et j’ai la conviction qu’un
homme aussi parfait, à tous les niveaux, que le Prophète Muhammad ne
viendra plus jamais.
Prof. Michael H. Hart
« Il n’était pas vaniteux comme les rois et les vizirs, et ne se cachait pas
derrière un étalage de rideaux. Il raccommodait lui-même sa tunique,
il réparait lui-même sa chaussure. Lorsqu’il devait aller en guerre, il
consultait ses compagnons et décidait avec eux.
Il s’est comporté ainsi pour que son peuple comprenne dans toutes ses
dimensions quel genre de personne il était. Désormais, vous pouvez dire
ce que vous voulez à son sujet. Jamais au monde, un empereur ou une
personne influente n’a jamais été aimé ni obéi comme cet homme vêtu d’une
tunique raccommodée. Son épreuve terrestre de vingt-trois années comporte
tous les éléments nécessaires pour un véritable héros. »
44
« Muhammad a affirmé être un messager envoyé par Dieu et il a prouvé
qu‘il disait vrai en invitant les gens à l’islam, lesquels furent ensuite suivis
par des centaines de millions de fidèles qui, des siècles plus tard, continuent
d‘aimer leur religion avec tout autant de ferveur. Après cela, avons-nous
besoin d‘autres preuves démontrant qu‘il est un prophète ? … »
Thomas Carlyle
« Si la grandeur du dessein, la petitesse des moyens, l’immensité du
résultat sont les trois mesures du génie de l’homme, qui osera comparer
humainement un grand homme de l’histoire moderne à Mahomet? Les plus
fameux n’ont fondé, quand ils ont fondés quelque chose, que des puissances
matérielles, écroulées souvent avant eux. Celui-là a remué des armées, des
législations, des empires, des peuples, des dynasties, des millions d’hommes
sur un tiers du globe habité; mais il a remué, de plus, des idées, des
croyances, des âmes. Il a fondé sur un Livre, dont chaque lettre est devenue
une loi, une nationalité spirituelle qui englobe des peuples de toutes les
langues et de toutes les races, et il a imprimé, pour caractère indélébile de
cette nationalité musulmane, la haine des faux dieux et la passion du
Dieu un et immatériel...
Philosophe, orateur, apôtre, législateur, guerrier, conquérant d‘idées,
restaurateur de dogmes rationnels, d‘un culte sans images, fondateur de
vingt empires terrestres et d‘un empire spirituel, voilà Mahomet. À toutes
les échelles où l‘on mesure la grandeur humaine, quel
homme fut plus grand ? »
Alphonse de Lamartine
« L’islam attaque spécialement les idolâtres; il n’y a point d’autre dieu
que Dieu et Mahomet est son prophète; voilà le fondement de la religion
musulmane; c’était le point le plus essentiel : consacrer la grande vérité
annoncée par Moïse et confirmée par Jésus. (...) Il n’y a pas d’autre dieu
que Dieu et Mahomet est son prophète. (...) Je suis, moi, musulman unitaire
et je glorifie le Prophète. (...) J’espère que le moment ne tardera pas où
je pourrai réunir tous les hommes sages et instruits du pays et établir un
régime uniforme, fondé sur les principes d’Al Coran qui sont les seuls
vrais et qui peuvent seuls faire le bonheur des hommes. » (Extraits de
“Correspondance de Napoléon Ier Tome V pièce n° 4287 du 17/07/1799 :
profession de foi, voir aussi pièce n° 3148; et de l’ouvrage de Christian
Cherfils : “Bonaparte et L’islam” - Pedone Ed. - Paris - 1914 - p. 81 – 127)
Napoléon Bonaparte
45
45
46
Le Prophète Muhammad (Paix et Salut
sur Lui) est né dans la ville de La
Mecque, dans la province du Hedjaz,
située à l’ouest de la Péninsule arabe.
Sa date de naissance n’est pas connue
avec certitude du fait qu’à l’époque les
Arabes n’utilisaient pas de calendrier
déterminé. D’après la conviction
communément admise, il est venu
au monde un lundi du mois lunaire
“Rabioul Awwal” 50 à 55 jours après
“l’Évènement de l’Élephant”15. D’après
le savant Egyptien Mahmoud Al-Falaki
(1815-1885), sa naissance est située au
20 Avril 571 (9 Rabioul Awwal). Tandis
que le savant contemporain Muhammad
Hamidullah (1908-2002) la situe au 17
Juin 569 (12 Rabioul Awwal).
Il décéda dans la ville de Médine le 8
Juin 632 (13 Rabioul Awwal) à l’âge de
soixante- trois ans.
Il devint Prophète à l’âge de quarante ans. Sa mission prophétique dura 23
années : 13 années à La Mecque et 10 années à Médine.
L’islam est l’ultime message que Dieu a envoyé aux hommes en vue
d’enseigner à l’humanité les principes fondamentaux qui lui permettront
de trouver le droit chemin ainsi que le bonheur tant dans ce bas monde que
dans l’au-delà. C’est le Prophète Muhammad (Paix sur Lui) qui a reçu la
mission prophétique en vue de prêcher et d’enseigner l’islam.
Les principes que le Prophète a prêchés et enseignés durant sa vie et la
grande révolution qu’il a suscitée ont été l’objet d’oeuvres en langues
diverses qui ont rempli les bibliothèques de l’Orient et de l’Occident. Plus
rien de sa vie n’est secret aujourd’hui et tout de lui est révélé.
Parmi les Prophètes et les autres personnalités renommées, personne ne peut
47
15
Ainsi appelé en raison de l’expédition menée contre le temple de La Mecque par un
certain Abraha, prince éthiopien du Yémen, monté sur un éléphant blanc.
47
rivaliser avec le Prophète Muhammad dont la façon de vivre, les paroles et
les comportements sont aussi bien connus et transparents jusque dans les
moindres détails.
Le Prophète a vécu toute sa vie durant dans la simplicité la plus extrême. Il
n’amassait aucune richesse et lorsqu’il recevait des biens en cadeau, il les
distribuait aussitôt aux démunis. Il ne conservait rien de plus que le besoin
journalier.
Le Prophète Muhammad (Paix sur Lui) était quelqu’un au visage souriant,
de nature très polie et courtoise, à l’esprit fin et sensible. Il n’avait pas du
tout un cœur dur, n’était pas rude et ne blessait pas. Il ne prononçait jamais
de propos malveillants ou grossiers. D’ailleurs le Coran dit à ce sujet :
«C’est par quelque miséricorde de la part de Dieu que tu (Muhammad)
as été si doux envers eux ! Mais si tu étais rude, au cœur dur, ils se
seraient enfuis de ton entourage. Pardonne-leur donc et implore pour
eux le pardon (de Dieu) ».16
Le Messager de Dieu ne critiquait pas les autres et ne rappelait pas la faute
à celui qui l’avait commise. Lorsqu’il voyait un comportement mauvais
ou déplaisant, il s’exprimait ainsi : “certains d’entre vous font comme
ceci ou comme cela...” afin de ne pas divulguer ceux qui étaient visés
par ses propos. Ainsi, sans blesser quiconque, il corrigeait les mauvais
comportements. Il ne coupait la parole de personne et écoutait jusqu’à la fin
de la parole. Il n’aimait pas les disputes et ne parlait pas plus qu’il ne fallait.
Il ne se préoccupait pas de ce qui ne le regardait pas et ne s’intéressait
aucunement aux éléments privés des individus. Tant qu’il n’y avait pas un
manque de respect envers Dieu, il pardonnait le mal fait contre sa personne
et ce quelle que soit la gravité du mal. Il ne cherchait pas à se venger dès
qu’il en avait l’occasion. Cependant, il punissait de manière juste celui qui
violait les interdits fixés par la loi. D’ailleurs, le jour de la conquête de la
Mecque, en s’adressant aux païens Mecquois qui lui avaient fait subir les
pires supplices, il dit afin de les pardonner tous :
« Pas de récrimination contre vous aujourd’hui ! Que Dieu vous
pardonne, vous êtes libres ! » 17
Il considérait tous les hommes égaux sans faire de distinctions entre riches
et pauvres ou entre grands et petits.
48
16
17
Sourate 3, verset 159
Sourate 12, verset 92
Il était d’une extrême fiabilité lorsqu’on lui confiait quoi que ce soit. Il
honorait ses engagements et tenait scrupuleusement ses promesses au
moment convenu. Il ne s’est jamais écarté de la droiture et ne mentait jamais
même pour plaisanter. C’est pour cette raison que bien avant qu’il ne soit
encore Prophète, il était surnommé “Muhammad Al Amine” (Muhammad
le “digne de confiance”) pour qualifier sa droiture. Ainsi, lorsqu’il annonça
plus tard qu’il était Prophète, personne n’a pu le traiter de “menteur”, pas
même les mécréants.
Lorsqu’il rassembla ses proches parents sur le mont Safâ afin de les inviter
à l’islam et leur dit : « Si je vous affirmais que derrière cette colline se
trouve des cavaliers ennemis, me croiriez-vous ? »; ils répondirent tous:
« Nous te croirons car nous n’avons jamais entendu un mensonge de
ta part ». Il était d’une extrême modestie et simplicité. Lorsqu’il arrivait
à une assemblée, il n’aimait pas qu’on se lève pour lui, il s’installait là
où il trouvait une place. Lorsqu’il était assis avec ses compagnons, il
n’allongeait pas ses pieds. Alors que c’était un grand honneur pour ses amis
qui se dévouaient volontiers afin de le servir ou de l’aider dans ses tâches,
le Prophète réalisait lui-même toutes ses tâches et s’occupait seul de ses
affaires tandis que dans les tâches ménagères il aidait ses épouses avec
enthousiasme. Il évitait à tous prix de se mettre en colère ou de s’emporter.
A ce sujet, ‘Abdullah, le fils d’Omar (r.a.)18 rappelle une parole du Prophète
(Paix sur lui)
disant : « Le musulman ne maudit pas les autres ».
Abu Hurayra (que Dieu l’agrée) rapporte : « Quelqu’un est venu chez le
Prophète et lui a demandé “Dis-moi quelque chose de court et de concret
que je puisse appliquer aisément”. Le Prophète (Paix sur Lui) lui a dit : - Ne
te mets pas en colère. La personne a répété plusieurs fois sa question et le
Prophète répondit à chaque fois : - Ne te mets pas en colère ». En méditant
sur cette parole, nous pouvons réaliser à quel point ce conseil est vital. En
effet, un très grand nombre de catastrophes, de crimes ou d’autres erreurs ne
sont-ils pas le résultat d’un état de colère incontrôlé ?
Le Prophète (Paix sur Lui) a dit :
« Soyez respectueux envers les plus âgés ».
49
18
R.A : Radiyallahu anh = Que Dieu l’agrée. La tradition veut que l’on dise cela par
respect dès que l’on prononce le nom d’un Compagnon du Prophète.
49
Anas bin Malik (r.a) rapporte que le Prophète a dit : « Si un jeune fait bon
accueil ou rend service par respect à une personne âgée, de la même
manière, lorsqu’il sera plus âgé, quelqu’un lui fera bon accueil ou lui
rendra service ».
Le Prophète (Paix sur Lui) dit : « La personne la plus misérable est la
personne qui a deux visages (l’hypocrite) ».
Abu Hurayra nous apprend que le Prophète dit : « Le Jour du Jugement,
la personne qui sera dans la situation la plus déplorable sera celle qui
aura été hypocrite ».
Ibn ‘Omar (r.a.) rapporte : « Notre Cher Prophète a dit ainsi : “l’oppresseur,
l’injuste et celui qui va à l’encontre de la création initiale de Dieu seront
dans l’obscurité ténébreuse le Jour du Jugement ».
Un jour, un homme est passé près de Hudhayfa (r.a.); ceux qui se trouvaient
à ses côtés lui dirent : “Cet homme fait de la médisance auprès des hommes
d’Etat”. Hudhayfa dit alors :
« J’ai entendu le Prophète dire :
- Celui qui fait du commérage, de la médisance ou qui
sème la zizanie entre les gens n’entrera pas au Paradis ».
Le Prophète (Paix sur Lui) dit : « N’investiguez pas les fautes de vos
frères » et « Ceux qui sont brouillés n’entreront pas au paradis ».
Abu Hurayra (r.a.) rapporte que le Prophète (Paix sur Lui) a dit : « Les
portes du paradis s’ouvrent les lundis et les jeudis. Durant ces deux
jours, les péchés de tout le monde seront pardonnés, excepté ceux qui
associent quelque chose à Dieu. Cependant, ceux qui sont brouillés
entre eux seront écartés de ce pardon. Il leur sera dit : “Tant que ces
deux personnes ne seront pas réconciliées, ne les faites pas entrer au
Paradis”».
Le Prophète (Paix sur Lui) a dit : « La modestie élève la personne ».
50
Abu Hurayra rapporte à ce sujet que le Prophète (Paix sur Lui) a dit :
« L’aumône ne réduit pas la richesse. La personne qui fait preuve de
modestie pour Dieu verra son degré élevé par Dieu (tant ici-bas qu’à
l’au-delà) ».
Tout ce qui précède ne représentait qu’un brin des valeurs de la vie de notre
Cher Prophète (Paix sur Lui). Mais chacun de ses propos est certes comme
une lumière inépuisable qui va nous éclairer dans l’obscurité de la vie.
Le Prophète (Paix sur Lui) était une personne qui faisait preuve d’un respect
et d’une courtoisie extrêmes à l’égard des femmes. Pourtant, la communauté
dans laquelle il vivait était un peuple qui enterrait vivantes ses jeunes filles,
qui ne donnait aux femmes aucun droit à l’héritage,...
Il s’agissait, en bref, d’un peuple qui méprisait extrêmement les femmes
et qui ne les considérait même pas comme des êtres humains. Le respect
de notre Prophète pour la femme provenait non seulement du fait que
le Coran accordait une totale estime pour la femme qui était désormais
considérée l’égale de l’homme dans tous les domaines mais il provenait
aussi de sa noble personnalité inégalable. A ce sujet, bien que certains
livres qui recueillent des faux hadiths19 soi-disant attribués à notre Prophète
mentionnent des propos ou des comportements rabaissant les femmes, ces
allégations ne sont ni de près ni de loin identifiables avec la personne même
de notre Prophète (Paix sur Lui). Ces livres malintentionnés et trompeurs
n’ont aucun lien avec le Prophète et n’ont pas d’autre but que de fausser sa
véritable image.
Le plus grand témoin indiscutable de l’importance qu’il accordait aux
femmes est sans aucun doute sa parole bien connue par laquelle il
proclamait : « Le paradis se trouve sous les pieds des mères ». Lorsque
nous méditons cette parole, il en ressort très clairement ce qu’une mère
ou une femme signifie dans l’islam. Ce lieu aussi noble et élevé qu’est le
Paradis est caché sous les pieds des femmes que sont les mères.
Le Prophète nous recommande non seulement de faire partie des gens
courtois et modestes mais aussi de faire preuve d’une fidélité constante et
de ne jamais manquer de respect vis-à-vis de la de la personne qui nous
élevé, nourri, et éduqué. C’est ainsi que le foyer éternel que représente le
paradis a été étalé sous les pieds des femmes représentées par les mères. Le
Paradis ne doit pas être perçu, comme chez d’autres, comme un objectif très
éloigné, difficilement accessible et qui se mérite péniblement. Le paradis est
bien tout près de nous, là où la femme qui nous a mis au monde, et qui nous
51
19
Hadith : propos ou comportements du Prophète. Bukhari, Muslim, Tirmidhi, Ibn
Maja, Abou Daoud sont des savants spécialisés dans le recueil des propos du Prophète.
51
a élevé jusqu’à ce jour, pose les pieds. Cela signifie que le paradis est caché
sous l’importance et la valeur que l’on accorde aux femmes. En d’autres
termes, les concepts de “femme”, “mère” et “paradis” ont été pris en main
dans une même sphère, dans le cadre d’une moralité sociale.
Un des exemples incomparables du Prophète dans l’importance et l’estime
qu’il accordait aux femmes est le suivant : un jour, le Prophète (Paix sur
Lui) et son épouse Khadija étaient occupés à nettoyer la maison. Hâla, la
soeur de Khadija entra dans la maison mais aucune place n’était appropriée
pour lui permettre de s’asseoir. Au moment où elle décida finalement de
s’asseoir par terre, le Prophète l’en empêcha et retira aussitôt sa cape. Il
l’étendit par terre et demanda à sa belle-soeur de s’asseoir dessus. Hâla
aura beau être gênée et refuser de s’y asseoir, le Prophète insistera et finira
par la convaincre. Ce comportement est un exemple inédit dans l’histoire
de l’importance accordée à la femme. Ainsi, un Prophète, pour empêcher
qu’une dame venue en visite chez lui s’assoie par terre, ôte son propre
vêtement pour le confort de celle-ci.
Un autre exemple : Aïcha demanda au Prophète : “Comment est ton
amour pour moi ?”. La réponse du Prophète est nette et émouvante : “Mon
amour pour toi est comme un nœud qu’il est impossible de défaire”.
Quelques années plus tard, Aïcha (r.a.) redemandera : “Comment est le
nœud ? ”. La réponse du Prophète sera identique : “Le nœud est tel qu’il
était au premier jour”.
Cette réponse n’est-elle pas un remède très moderne contre les maux
qui bouleversent aujourd’hui de façon dramatique l’amour, l’amitié et
le mariage ?
Le Prophète était une personne aux qualités multiples et il sert encore
toujours de modèle à tous les niveaux et les domaines de la vie. Il est non
seulement un homme d’État mais aussi un commandant d’armée, un juge,
un conseiller moral, un enseignant, un guide, un serviteur de Dieu, un
père, un grand-père, un mari, un voisin, un ami, un orphelin et un associé
d’affaires. Il a donc pris part à tous les niveaux de la vie et de la société.
Ainsi, il sert d’exemple à tout le monde grâce à ses multiples aspects. Par
ailleurs, il était en même temps un grand leader, unique en son genre dans
l’histoire de l’humanité. On peut retrouver en lui toutes les qualités requises
d’un leader dans la forme la plus parfaite.
52
Après avoir prêché et invité les gens à l’islam, le Prophète (Paix sur Lui)
les laissa libres avec leur conscience. Il considéra alors ceux qui ont cru en
lui comme des frères de religion tandis qu’aucune pression ne fut exercée
à l’encontre de ceux qui ont refusé d’adhérer à l’islam et qui souhaitaient
continuer à croire en leur ancienne religion. Il respecta tout simplement leur
croyance.
La reconnaissance aux non musulmans de la liberté de culte et de
conscience se reflète dans les domaines divers tels que la liberté de
conscience, la pratique et les rites religieux, la liberté d’enseignement.
L’islam a accordé, avant toute chose, le droit à la préservation du culte
et des convictions pour les non musulmans. Le Prophète (Paix sur Lui) a
explicitement mentionné cette question à l’article 25 de la Convention de
Médine, qui fut établie après son exil de la Mecque pour Médine20.
Cet article stipule :
« Les juifs de la tribu Banû Awf, constituent une communauté avec
les musulmans. La religion des juifs est pour les juifs et la religion des
musulmans est pour les musulmans. A cela est inclus leur personne et
leur divinité ».
Les informations les plus détaillées en rapport avec la liberté de culte et de
conscience que le Prophète (Paix sur Lui) a reconnue aux non musulmans
nous sont fournies par ses conduites à l‘égard des chrétiens de Najran.
Lorsque le Prophète invita à l’islam la délégation chrétienne qui vint de
Najran, ceux-ci déclinèrent l‘invitation mais acceptèrent de signer un pacte
(Pacte de Najran) sous la condition de payer un impôt afin de bénéficier de
la protection du Prophète et des musulmans.
La partie du pacte qui nous intéresse ici est l’extrait suivant :
“La protection de Dieu et la garantie du Prophète Muhammad, Envoyé
de Dieu, s’étendent sur Najran et alentours, soit sur leurs biens, leurs
personnes, la pratique de leur culte, leurs absents et présents, leurs
familles et leurs sanctuaires et tout ce qui se trouve en leur possession.
Aucun évêque ne sera déplacé de son siège épiscopal, ni aucun moine de
son monastère, ni aucun prêtre de son église…”
53
20
Cet exil est appelé “Hijra” (l’Hégire), c’est-à-dire le départ de la Mecque, terre
païenne, pour Médine, terre d’accueil du monothéisme. C’est le début de l’ère islamique
qui marque le passage de l’obscurantisme (et de toutes ses injustices) à la Lumière de Dieu
l’Unique.
53
Peu de temps après la signature de ce Pacte avec le peuple de Najran, le
chef de la délégation et le prêtre revinrent pour annoncer leur conversion.
La principale raison à leur conversion fut, sans aucun doute, l’ouverture
d’esprit et la liberté de conscience dont fit preuve le Prophète (Paix sur Lui).
Les propos de notre Prophète nous aident à comprendre à quel point il était
scrupuleux et exigeant sur cette question. Lorsqu’on lui demanda :
« Quelle est l’action la plus vertueuse en islam ? », il répondit : « Donner
à manger à quelqu’un et saluer tout le monde, ceux qu’on connaît et
ceux qu’on ne connaît pas ».
Pour que l’homme vive de façon saine et sereine, il est nécessaire de
préserver l’environnement naturel21, mais cela ne suffit pas. A côté de cela,
il faut protéger l‘environnement social. Le Prophète dit à ce sujet :
« Celui qui dort le ventre plein alors que son voisin est affamé n‘est pas
des nôtres ». Dès lors, ne devrions-nous pas tendre l‘oreille à cette noble
requête ? Que faisons-nous pour préserver l‘environnement social et que
devrions-nous faire ?
A ce sujet, il est préférable de tendre l‘oreille à l‘exemple donné par le
Prophète (Paix sur Lui) et de prendre conscience de ses responsabilités:
« Pensez à un navire occupé par des personnes dont une partie se
trouverait sur le niveau supérieur et l‘autre partie dans le niveau
inférieur du navire. Lorsque les personnes se trouvant dans la soute
désireront faire un trou dans le navire en vue de s‘abreuver et si ceux
du dessus ne les en empêchent pas, le navire coulera et ils mourront
tous. En revanche, s‘ils les en empêchent, ils seront tous sauvés »22. De
la même manière, ce monde est comme un navire et nous voyageons tous
dedans. Il ne conviendrait pas de rester silencieux et indifférent face aux
comportements qui menacent de faire couler le bateau. Bien au contraire,
plutôt que de rester indifférent, on espèrerait que toute le monde contribue
positivement afin de renforcer le tissu social qui va améliorer l’harmonie
entre les hommes et l‘environnement social.
Nous connaissons tous la valeur que le Coran a donnée à l‘homme et à sa
vie. Le verset :
« Quiconque tue une personne, c‘est comme s‘il
avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c‘est
comme s‘il faisait don de la vie à tous les hommes »23
54
21
22
23
La faune et la flore.
Rapporté par Bukhari
Sourate 5, verset 32.
montre à quel point le sens de la révélation universelle est large et profonde.
Le Prophète nous enseigne qu‘il ne faut pas uniquement respecter la
personne vivante mais aussi le défunt même si celui-ci est d‘une autre
religion. Le plus bel exemple nous est à nouveau montré par le noble
Prophète (Paix sur Lui) lorsqu‘un jour un cortège funèbre passa près de
lui et qu‘il se leva par respect. Ses compagnons lui dirent que le défunt
n‘était pas musulman mais de confession juive, il les réprimanda en disant
que la mort est un évènement qui incite à réfléchir et que, peu importe ses
convictions, il s‘agit de la mort d‘un homme et, de ce fait, il incombe de
montrer du respect.
Le Prophète ordonna qu‘on enterre les païens morts dans la Bataille de
Badr d‘une belle façon, de manière à ne pas porter atteinte à leur honneur.
Pourtant, parmi les morts, se trouvait aussi Abu Jahl, son pire ennemi qui lui
fit subir maintes souffrances. Il s‘adressa alors aux païens décédés et fit un
discours historique inattendu : « Ne vous avais-je pas prévenu? Si seulement
vous m‘aviez écouté. Vous voilà morts en païens, la punition à venir de
Dieu vous est désormais méritée ». Par cette parole, il montrait sa tristesse
de voir ces hommes morts sans avoir eu la foi en Dieu même s‘il s‘agissait
de ses ennemis. Cette noble attitude est incomparable dans l‘histoire de
l‘humanité.
Le Prophète (Paix sur Lui) aimait beaucoup les enfants, il aimait leur
faire plaisir et ordonnait qu‘on leur accorde l‘attention nécessaire afin
qu‘ils soient élevés et éduqués jusqu‘à devenir des adultes responsables
et serviables dans le futur. L’islam qu‘il a transmis prône avant tout la
tolérance, l‘amour et la bonté. Les enfants sont les êtres sur lesquels ces
notions doivent se refléter le mieux. C‘est pour cette raison que les enfants
étaient très précieux à ses yeux. Il faut admettre que nous aimons tous les
enfants. Cependant, cet amour se transmettait d‘une façon incomparable
chez lui. Nous pouvons d‘ailleurs trouver de très nombreux exemples au
sujet de son amour pour les enfants.
55
Un jour, le Prophète dirigeait la prière collective dans la mosquée de
Médine. Son petit-fils Houssayn, alors âgé de deux an demi, jouait et se
promenait dans la mosquée. Au moment où le Prophète s‘abaissa pour
la prosternation, Houssayn vint s‘installer sur son cou et s‘y accrocha.
Le Prophète ne se redressa pas. Jusque quand resta-t-il ainsi ? Jusqu‘à ce
que son petit-fils descende de son dos. Cette situation dura si longtemps
que les compagnons qui priaient derrière lui commencèrent à s‘inquiéter
sérieusement et certains pensèrent même que le Prophète avait rendu
55
l‘âme. Finalement, lorsque Houssayn se retira du cou de son grand-père,
le Prophète se redressera en disant “Allahu Akbar”24 et acheva sa prière.
Après la prière, les compagnons se réunirent autour du Prophète et firent
part de leur grande inquiétude sur la longue attente dans la prosternation.
Le Prophète (Paix sur Lui), qui était l‘expression la plus parfaite de la
bonté, de l‘amour et de l‘humanité répondra avec un esprit remarquable :
“J‘ai prolongé la prosternation parce que Houssayn a fait de moi une
monture”.
Cet exemple montré par notre Prophète n‘a pas d‘égal. Bien qu‘il fût devant
Dieu, en pleine prière, il prolongea la prosternation uniquement pour ne pas
déranger un enfant qui s’était accroché à lui et qui risquait, de ce fait, de
tomber et se faire mal.
En ces temps, les règles appliquées aux prisonniers de guerre dans la
Péninsule arabe étaient bien connues. Les prisonniers étaient soit tués, soit
réduits à l’esclavage, soit payaient une rançon pour être libérés, soit se
faisaient expropriés. Il n’y avait pas d’autre alternative. Ceux qui désiraient
payer une rançon devaient payer une somme équivalente à la valeur
d’un homme. Aucune autre valeur ne comptait hormis une contrepartie
matérielle. En revanche, avec l’avènement de l’islam, les croyants
montrèrent une clémence sans précédent à l’égard des prisonniers de guerre.
Après la Bataille de Badr, pour les prisonniers Mecquois païens qui étaient
incapables de payer une rançon, le Prophète établit une valeur d’échange
qui n’avait jamais été pensée dans l’histoire : il s’agissait du savoir, c’est-àdire de la valeur de la science. Ainsi, tout prisonnier lettré qui aurait appris
à lire à et à écrire à dix enfants musulmans était considéré comme ayant
payé sa rançon et ainsi libéré. Cet évènement par lequel la connaissance et
la science furent acceptées comme rançon en échange de la vie est unique.
Dans l’histoire des hommes, beaucoup de personnes perdirent la vie à
cause de leur savoir, d’autres furent condamnées à mort à cause de leurs
découvertes ou de leurs inventions, d’autres furent envoyés en exil ou jetés
vivants dans le feu, d’autres furent jugés sous l’Inquisition ou finirent leurs
jours dans les geôles. Cependant, il n’y a absolument aucun cas comparable
dans toute l’histoire du monde par lequel un prisonnier de guerre condamné
à mort sauve sa tête grâce à la science qu’il enseigne à d’autres personnes.
“ Le Noble Prophète (Paix sur Lui) était le chéri des coeurs, l’instituteur
des esprits, l’éducateur des sentiments, le prince des âmes”.
56
24
Dieu est Le Plus Grand. Se dit avant chaque mouvement durant la prière.
L’enseignement est une affaire d’amour, d’enthousiasme, de patience et de
cœur. Il requiert un grand talent et une grande capacité. Un bon enseignant
est celui qui sait entrer dans les cœurs. Nous ne pouvons pas éclairer l’esprit
d’un enfant dont nous n’aurons pas conquis le cœur. Celui qui ne sait pas
toucher les cœurs ne pourra pas éduquer les intelligences.
Le Prophète (Paix et Salut sur Lui) était l’éducateur le plus aimé, le plus
efficace et le plus remarquable. Il était le Soleil des deux Mondes25.
Le Prophète fonda une école nommée “ Souffa”26. Il a accordé une très
grande importance à l’enseignement, l’apprentissage, et à la science. Il
n’était pas seulement l’instituteur des enfants, il était aussi celui des adultes.
Il n’a pas enseigné les beautés, la vérité et la justice de l’islam aux enfants
uniquement mais aussi aux adultes.
A ce sujet, Il a dit :
« Sois celui qui apprend, celui qui enseigne, celui qui écoute ou celui qui
aime la science ! Ne sois surtout pas en dehors de ces quatre personnes,
tu serais perdant ».
« Apprenez la science du berceau jusqu’au tombeau ».
En un temps aussi court que 23 années, il a transformé un peuple primitif
et barbare en un peuple qui sera distingué, courtois, civilisé et juste. La
civilisation musulmane a brillé des siècles durant et a illuminé le monde par
ses productions scientifiques et artistiques.
Il a expliqué les vérités de façon si subtiles que ceux qui venaient le tuer ont
retrouvé une nouvelle vie grâce à sa rencontre. ‘Omar (r.a.) qui avait enfilé
son épée pour aller tuer le Prophète, changea subitement en chemin après
avoir entendu les vérités coraniques. ‘Omar l’injuste avait disparu pour
laisser la place à ‘Omar “le Juste” dont le cœur brûlait désormais pour Dieu,
pour le Prophète, pour la vérité, pour la justice et pour la miséricorde. Grâce
à ce changement, ‘Omar (r.a.) devint un dirigeant connu pour sa justice
infaillible27.
57
25
Le bas-monde et l’au-delà
26
As-Souffa est une partie de la Mosquée du Prophète à Médine occupée par un
groupe de Compagnons consacrant leur vie à l’adoration et au Compagnonnage du Prophète
(Paix sur Lui). As-Souffa représentait une authentique école spirituelle au cœur de la communauté musulmane.
27
Il sera surnommé “El-Khattab” qui signifie “celui qui fait une distinction entre le
bien et le mal”
57
Le Prophète insufflait aux musulmans ce conseil en or :
« Fais aimer, ne fais surtout pas détester. Facilite, ne rend pas difficile ».
Celui qui s’épuisait et qui pleurait jusqu’aux matins pour le salut de son
peuple, c’était lui.
C‘est lui qui, se tourmentant nuit et jour et se détériorant ainsi la santé pour
sauver l‘humanité, fut averti : « [Ô Muhammad], tu vas pratiquement te
consumer de chagrin parce qu‘ils ne sont pas croyants »28
C‘était lui qui répondit au message divin : “ Si Je ne t‘avais pas créé, je
n‘aurais pas créé l‘univers ” par “ Et moi j‘ai renoncé à tout et tout voué à
Toi ”.
C‘est lui qui pardonnait tous ceux qui lui faisaient subir les pires
souffrances et qui ne cherchait jamais à se venger même s‘il devait en avoir
l‘occasion.
C‘est lui dont même les ennemis admiraient avec respect la sagesse et les
vertus.
Lorsque, suite aux violentes agressions qu‘il a subies dans la ville de Taïf,
l‘Ange vint à son secours et lui proposa : “ Si tu le souhaites, ils seront
ensevelis sous cette montagne ”, il démontra qu‘il était un Prophète de
Miséricorde et de Clémence. Il refuse ainsi ce châtiment en exprimant :
“Non, ne fais rien ! Peut-être que de leur descendance viendront des
croyants ”.
Lorsqu‘il voyait une personne qui avait perdu le sens de la bonté, qui
pouvait exprimer une parole aussi significative que la sienne lorsqu’il
lui disait avec étonnement : “ Si tu as fermé la porte de ton cœur à
Dieu et que tu ne fais pas preuve de bonté, que pourrait encore faire
Muhammad ? ”.
Ainsi, c‘est Muhammad (Paix sur Lui) qui est digne d’être mentionné
jusqu’à remplir des encyclopédies car il est l‘âme de notre âme, la vie de
notre vie, notre aimé le plus cher parmi les créatures de Dieu.
58
28
Il fut prévenu de son état par Dieu dans le verset 3 de la sourate 26.
59
59
CERTAINS CONCEPTS
EN
ISLAM
60
L’ouverture d’esprit
L’islam ordonne d’être ouvert d’esprit, de ne pas chercher les erreurs
d’autrui et de pardonner. Le musulman est amené à vivre dans ce monde
d’épreuves et où le bien et le mal cohabitent.
Le musulman doit approcher toutes les créatures avec amour et en
particulier les hommes. Yunus Emre29 a si bien formulé cette vérité en
disant : « Nous aimons les créatures parce que nous aimons leur
Créateur ».
L‘amour est le contraire de la haine et de la rancune. Ceux qui nourrissent la
haine et la rancune sont dépourvus d‘amour. Nous ne pouvons pas espérer
trouver l’ouverture d’esprit et la tolérance chez ces personnes.
Le fait de se saluer est également un moyen qui permet de répandre l’amitié
et l’ouverture. Nous nous saluons pour souhaiter la paix et la santé.
61
Le Prophète (Paix sur Lui) a demandé aux musulmans qu’ils répandent le
salut et qu’ils saluent tant les personnes qu’ils connaissent que celles qu’ils
ne connaissent pas.
29
Poète Turc (1238-1321)
61
À la question : « Quelle est l’action la plus vertueuse en islam ? ”, le
Prophète répondit :
« Offrir à manger et saluer ceux que tu connais ainsi que ceux que tu ne
connais pas ».30
Une des nécessités de l’ouverture vers autrui est d‘éviter de blesser et ne pas
exagérer dans la critique lors des débats, quel que soit le sujet.
Il est dit dans le Coran : « [Ô Muhammad] Par la sagesse et la bonne
exhortation appelle (les gens) au sentier de ton Seigneur. Et discute avec
eux de la meilleure façon. »31
L’islam ordonne de répondre au mal par le bien. Dans la sourate 13, Dieu
dit en citant les hautes qualités des musulmans : « [Les musulmans] qui
patientent par désir de l‘agrément de Dieu, accomplissent correctement
la prière, font dépensent sur Notre attribution en secret comme en
public, repoussent par l’œuvre belle la mauvaise. A ceux-là revient
l’ultime demeure ».32
L‘agressivité, la sévérité et la rudesse sont des comportements qui sont en
contradiction avec l’esprit de l’islam. Dieu dit dans le Coran : « La bonne
action et la mauvaise ne sont pas pareilles. Repousse (le mal) par ce qui
est meilleur et voilà que celui avec qui tu avais une animosité devient tel
un ami chaleureux ».33 Depuis l‘avènement de l’islam, Les musulmans ont
cohabité de façon harmonieuse avec les gens de différentes religions et ont
fait preuve d‘une justice et d‘une tolérance inégalées dans toute l‘histoire de
l‘humanité.
L’ouverture d’esprit que les musulmans montrent à l‘égard des autres
personnes tire sa source dans les pensées sincères et pures que l’islam
enracine dans le cœur des musulmans. Une des principales sources de ce
comportement est ce verset : « Certes, Nous avons honoré les fils d‘Adam
d’une dignité particulière ».34 Ainsi, Dieu exhorte Les musulmans à
respecter et à préserver la dignité et l‘honneur de tout homme et ce, quelle
que soit sa religion, son origine et sa couleur.
Jabir bin ‘Abdullah rapporte : « Un jour, un cortège funèbre passait
62
30
31
32
33
34
Le jardin des vertueux
Sourate 16, verset 125
Sourate 13, verset 22
Sourate 41, verset 34
Sourate 17, verset 70
devant le Messager de Dieu et il se leva par respect. A ce moment,
quelqu’un lui a dit : - Ô Prophète de Dieu ! Ce sont les funérailles d’un
juif ! Le Prophète répliqua : - Et lui, n’est-il pas un être humain ? Dans
l’islam, tout homme est honorable et a une place. Que ton attitude, ton
commentaire et ton constat sont mauvais ! ».
Là où il n’y a pas d’ouverture d’esprit, il y a préjugé. Or, le préjugé ne
profite à personne et apporte constamment de l’angoisse et du mal. Nous
avons tous le devoir de vivre en harmonie avec les personnes qui nous
entourent car nous n’avons pas un autre monde où aller. Dans ce cas,
nous avons tous besoin, en tant qu’êtres humains, de nous comporter avec
compréhension, ouverture et tolérance et de faire preuve d’amour et de
respect car l’ordre et la paix en dépendent. Il ne peut y a voir de société
saine sans qu’il n’y ait d’amour et de respect et sans qu’il n’y ait une unité
entre les couches sociales qui la composent.
63
63
La Justice
Justice : vertu par laquelle on rend à chacun son dû, elle se charge du
respect des droits d’autrui.
L’islam définit la justice comme étant “l’action de se comporter de façon
équitable entre les individus sans faire de distinction de religion, langue,
culture, connaissance, rang, position, etc. ” et l’établit comme repère
principal dans toutes les relations entre les individus et les peuples.
Le Coran dit en rapport avec la justice :
« Dieu ordonne la justice, le bel-agir, l’assistance envers les proches.
Il interdit la turpitude, le blâmable, la démesure. Il vous exhorte,
attendant de vous que vous méditiez ».35
« Vous qui croyez, observez strictement la justice et soyez des témoins
(véridiques) comme Dieu l’ordonne, fût-ce contre vous mêmes, contre
vos père et mère ou proches parents. Qu’il s’agisse d’un riche ou d’un
indigent ; dans l’un comme dans l’autre cas. Ne suivez donc pas les
passions, afin de ne pas dévier de la justice. Si vous portez un faux
témoignage ou si vous le refusez, [sachez que] Dieu est Parfaitement
Connaisseur de ce que vous faites ». 36
64
35
36
Sourate 16, verset 90
Sourate 4, verset 135
« Dieu vous commande, quand vous jugez entre des gens, de juger avec
équité. Quelle bonne exhortation que Dieu vous fait ! ». 37
« Ne vous appuyez pas sur quiconque aura commis l’injustice sinon le
Feu vous atteindrait. Vous n’avez pas de protecteur en dehors de Dieu
et vous ne serez pas secourus ».38
Notre Très Cher Prophète a prononcé beaucoup de paroles en rapport avec
le droit et la justice :
“ Ceux qui se comportent de façon équitable avec ceux qui sont sous
leur gouvernance, direction, ou tutelle, seront installés sur un trône de
Lumière”.39
“ Les chefs d’Etat et les dirigeants justes et équitables seront les
premiers à bénéficier de la grâce et la protection de Dieu le Jour du
Jugement”.40
Comme nous pouvons le comprendre par les versets du Coran et les paroles
du Prophète, l’islam ne nous ordonne pas uniquement d’agir justement
envers Dieu mais aussi d’adopter une attitude conforme à l’agrément de
Dieu dans les relations que nous entretenons entre nous et nous ordonne
d’être des témoins justes et impartiaux.
Nous voyons également que l’islam est une religion qui a mis au point
des principes parfaits pour toute l’humanité. Cette religion est garante du
principe de justice vis-à-vis de tous les hommes, croyants et non croyants.
Par ce principe, nous voyons que l’islam propose un système de droit de
haut niveau. A côté de cela, nous apprenons que la réalisation concrète de
tous ces principes est un devoir pour les musulmans et que la communauté
musulmane est invitée à s’investir pour la promotion de la justice et à
résister dignement contre toute forme d’injustice.
Le symbole de la Justice qu’est le calife ‘Omar (r.a) a offert à l’humanité ce
principe fondamental :
“ La Justice est la base fondamentale du pouvoir ”.
65
37
38
39
40
Sourate 4, verset 58
Sourate 11, verset 113
Muslim, Imara, 8
Bukhari, Adab, 36
65
L’amour
Dieu est la source de l’amour.
L’attribut de Dieu “El-Wadoûd” signifie : Le Bien-Aimant, Celui Qui
observe et Qui protège parce qu’Il aime; le Bien-Aimé.
L’islam est une “religion d’Amour” et Muhammad (Paix sur Lui) est
surnommé « Habiboullah » c’est à dire le Bien-Aimé de Dieu.
Le plus grand bonheur pour l’homme est d’atteindre l’Amour de Dieu.
Dieu n’aime pas les injustes, les oppresseurs, les prétentieux, ceux qui
enfreignent Ses règles. En revanche, Il aime ceux qui Le respectent, ceux
qui se repentent, ceux qui persévèrent, les généreux, ceux qui agissent avec
justice et ceux qui s’en remettent à Lui.
Le Coran guide sans cesse vers le bien. Il ordonne aux hommes de
promouvoir le bien, les choses belles et utiles et leur demande de résister au
mal, aux éléments nuisibles et mauvais pour l’homme.
66
L’amour est un sentiment qui est inné chez les individus. C’est un moyen
unificateur qui procure la sérénité et la fraternité à la société parce que
l’amour est une affaire de cœur.
L’amour est à l’origine de toute bonne action. C’est toujours grâce à l’amour
que l’on peut avoir une vie heureuse dans ce bas monde et gagner, dans
l’au-delà, les bienfaits illimités du Paradis. L’homme n’est pas un être qui
s’est créé tout seul ou qui a été créé par hasard. Il s’agit d’un être que Dieu
a créé de la plus belle façon. Pour qu’une société vive dans la sérénité, que
le bonheur s’y installe et que la vie en société soit harmonieuse, il faut avant
tout que les individus qui la composent approchent les autres individus avec
de bonnes intentions et des sentiments sincères. Et cela ne peut se faire
qu’avec l’amour et l’amitié.
Le Prophète (Paix sur Lui) a dit :
« Vous n’entrerez pas au Paradis tant que vous n’aurez pas la foi et
vous n’aurez pas la foi tant que vous ne vous aimerez pas les uns les
autres. Voulez-vous que je vous indique une chose qui va instaurer
l’amour entre vous ? Saluez-vous les uns les autres ».
Le Messager de Dieu a aussi dit :
« L’image des croyants dans leur amour, leur miséricorde et leur
compassion mutuels est comme l’image d’un corps : si un des organes
se plaint d’un mal, le corps entier réagit par l’insomnie et la fièvre ».
« Quand quelqu’un aime son frère, qu’il lui fasse part de son amitié
pour lui ».
L’amour, qui joue un grand rôle dans l’évolution ordonnée et fertile de
notre vie sociale est aussi un des facteurs principaux qui assure la solidarité,
l’unité et la fraternité au sein de la société et enracine la justice. C’est pour
cela que notre Cher Prophète (Paix sur Lui) a considéré l’amour et le respect
comme étant les sources de la bienfaisance et de toutes les belles actions
ainsi que les bases de la vertu.
Le Prophète (paix sur Lui) a, par ailleurs, fait savoir que ceux qui s’aiment
réciproquement pour Dieu vont atteindre des degrés élevés auprès de Lui.
Dans un hadith, Il dit : « Dieu va demander le Jour du Jugement : “ Où
sont ceux qui se sont aimés réciproquement pour moi ? En ce jour où
il n’y a nul ombre hormis la mienne, Je vais les protéger avec Mon
ombre ! ”»
67
Ceux qui s’aiment mutuellement en Dieu doivent nécessairement afficher
leur amitié réciproque. Les amitiés qui sont gardées uniquement dans les
cœurs et qui ne sont pas extériorisées n’ont aucune signification pour les
67
personnes aimées. L’expression la plus visible de cet amour est la salutation
et les visites des proches à chaque occasion. Ceux qui se saluent, expriment
par leur salut qu’ils ne vont pas se nuire. Les visites réciproques jouent
également un rôle très important dans la cohésion sociale.
Ainsi, l’islam harmonise de la plus belle façon les relations entre les
individus qui composent la société et fixe ces relations sur des bases solides
que sont l’amour et la fraternité. Ainsi vise-t-il à atteindre une vie sociale
ordonnée et paisible.
Dans ses poèmes, Yunus Emre dit :
« Venez, faisons connaissance
La vie, facilitons-la
Aimons et soyons aimés
Eternellement, personne ne vivra »
C’est de cette belle manière que le poète a souligné l’importance de
l’amour.
L’amour tient une place importante à la base des comportements moraux.
C’est pour cette raison qu’il est une des conditions pour devenir un
musulman ayant atteint un degré de maturité spirituelle.
Muhammad (Paix sur Lui) au cœur rempli d’amour dit :
« Vous n’entrerez pas au paradis tant que vous ne serez pas croyants et
vous ne serez pas de véritable croyants tant que vous ne vous aimerez
pas les uns les autres ».
L’amour caché dans le cœur se démontre par la bonté, l’affection et la
miséricorde envers les hommes.
L’amour et la bonté en islam ne concernent pas uniquement les hommes, ils
englobent toutes les créatures.
Le Prophète (Paix sur Lui) nous apprend :
« Une femme va subir un châtiment en l’au-delà pour avoir laissé un
chat mourir de faim tandis qu’un pécheur sera pardonné par Dieu pour
avoir sauvé un chien de la mort en lui ayant donné à boire par pitié. »
68
69
69
Le respect
Sentiment ressenti envers quelqu’un ou quelque chose en fonction de sa
valeur, de sa supériorité, de son âge, de son statut,…
L’islam apprend aux musulmans à respecter tout être vivant et à ne pas
transgresser leur droit à la vie.
Nous savons tous l’importance qu’accorde le Coran à l’être humain et à la
vie humaine.
Tuer un innocent est comparable à tuer l’humanité entière et protéger la vie
d’un être humain est comparable à la protection de l’humanité entière.
Cette révélation universelle mérite toute notre attention.
70
Dieu cite dans le Coran de nombreux versets concernant le respect :
1. Consignation par écrit des dettes (La Vache, verset 282)
2. Ne pas promettre quelque chose d’impossible à réaliser (Le Rang,
v. 2-3)
3. Ne pas se mettre en colère ni semer la discorde (Le Voyage
Nocturne, v.53)
4. Ne pas être égoïste et savoir partager (L’Exode, v.9)
5. Ne pas se moquer des autres ni les appeler avec des noms
indésirables (Les Appartements, v.11)
6. Garder les dépôts et les secrets confiés (Les Degrés, v.32)
7. Restituer les dépôts à leurs propriétaires et se montrer équitable
lors d’un jugement (Les Femmes, v.58)
8. Honorer le Messager envoyé (La Victoire, v.9)
9. Ne pas s’extasier sur ses œuvres et ne pas se vanter de ce qu’on n’a
pas fait (La Famille d’Imran, v.188)
10. Ne pas épier ni médire (Les Appartements, v.12)
11. Maîtriser sa colère et savoir pardonner (La Famille d’Imran, v.
134)
12. Répondre au salut par le même ou de façon plus courtoise (Les
Femmes, v. 86)
13. Se saluer en entrant dans une demeure (La Lumière, v.61)
14. Ne pas entrer chez autrui sans autorisation (La Lumière, v. 27)
15. Agir avec justice même envers un peuple ennemi (La Table, v. 8)
16. Nulle contrainte en matière de religion. Appeler à la voie de Dieu
avec sagesse et modération (Les Abeilles, v. 125)
17. Ne pas mentir (La Table, v. 89)
18. Parler sans hausser la voix (Luqman, v. 19)
19. Agir avec bonté envers ses parents (Luqman, v. 14)
20. Avoir un bon comportement envers la famille, les orphelins, les
nécessiteux, les voisins, les amis, les voyageurs,… (Les Femmes,
v. 36)
21. Se concerter et respecter l’avis d’autrui (La Délibération, v. 38)
De nos jours, la notion de respect est malheureusement mal comprise et mal
interprétée par des personnes mal intentionnées et ne reflète en aucun cas le
respect cité dans le Coran.
Ce « soi-disant » respect n’est que l’ensemble de règles établies pour
satisfaire ses propres intérêts et qui n’est nullement l’expression d’une
valeur pouvant faire grandir l’humanité qui habite chacun d’entre nous.
De ce fait, dans les communautés où les principes religieux ne sont plus
vécus, les individus qui se voient inculquer ces règles dès leur naissance
n’hésitent en aucun cas à les abandonner et à être irrespectueux à la moindre
difficulté ou dès que leurs intérêts sont transgressés. C’est tout à fait normal
car tant que les idées et la vision d’une personne restent inchangées, il n’est
pas pensable que ses comportements changent. Il est très difficile d’agir
contre sa raison sans comprendre l’utilité et l’importance de cet acte.
Pourtant, ce n’est pas si compliqué d’acquérir le véritable respect et de le
montrer dans son comportement et son langage. Au contraire.
Celui qui croit en Dieu et qui accepte comme principes moraux ceux du
Coran sera par conséquent respectueux et juste envers les autres. La crainte
qu’il éprouvera envers Dieu l’empêchera d’agir inconsciemment, sans
respect et d’après ses seuls intérêts, d’une manière égoïste.
Ce croyant ne cèdera pas à la tentation et se soumettra à la volonté
divine avec toute son âme et tout son cœur. Il décidera de mener une vie
satisfaisant Dieu pour agir comme Dieu le souhaite. De cette manière, sa foi
lui fera vivre le véritable respect qu’il essaiera de refléter également à son
entourage.
71
71
Un croyant qui essaie de vivre les préceptes coraniques ne peut avoir qu’un
comportement positif plein d’humilité et sera respecté de son entourage.
L’origine du respect que montrent les croyants est le respect qu’ils
éprouvent envers Dieu. Le respect qu’ils ont envers les autres est le reflet
du respect envers Dieu et il se doit d’être permanent. Dans le verset 90
de la sourate « Les Prophètes », Dieu dit : « … Ce sont des gens qui
s’empressaient de faire le bien, Nous invoquaient par amour et par
crainte et faisaient preuve d’humilité devant Nous ».
Le respect doit non seulement se manifester dans le langage et le
comportement mais aussi dans les sentiments et les pensées. La gentillesse,
la courtoisie, la sincérité, l’honnêteté et les vertus semblables proviennent
de cet état d’esprit.
C’est de ce respect qu’il est question dans le Coran et plusieurs versets
définissent la personnalité d’un croyant respectueux. C’est pour cette raison
que les croyants essaient de satisfaire Dieu en montrant du respect dans tous
leurs actes.
Le Prophète de Dieu (Paix sur Lui) a dit :
« Celui qui n’est pas affectueux envers les plus jeunes et celui qui n’est
pas respectueux envers les plus âgés n’est pas des nôtres ! »41
« Si quelqu’un est serviable envers une personne âgée, Dieu choisira
quelqu’un pour lui être serviable lorsque cette personne vieillira à son
tour ».42
« Respecter et servir un musulman âgé ayant la barbe et les cheveux
blancs n’est que la preuve du respect envers Dieu ».43
72
41
42
43
Tirmidhi
Tirmidhi
Abou Daoud
73
73
L’honnêteté
Abu Amr Sufyane Ibn-i ‘Abdullah (que Dieu soit satisfait de lui) explique :
« J’ai dit au prophète (Paix sur Lui) : O Prophète de Dieu ! Expliquemoi l’islam de telle façon que je n’aie nul besoin de le demander à
quelqu’un d’autre. Le prophète (Paix sur Lui) répondit :
« Dis : je crois en Dieu et agis en toute rectitude ! »44
La droiture qui peut se définir par l’honnêteté, la fidélité, la voie droite est
en fait le respect des ordres divins et des droits humains.
Une personne droite ayant la Foi et vivant sa foi dans la vie de tous les jours
suivra le comportement exemplaire du Prophète Muhammad (Paix sur Lui).
Dieu demande aux croyants de Le respecter et d’être droit non seulement
dans leur langage mais aussi dans leurs actes (sourate Al-Hijr). En
récompense pour leur droiture, le paradis leur est promis. Il n’y aura pour
eux ni crainte, ni tracas.
« Mais à ceux qui affirment : « Notre Seigneur est Dieu ! » et se
conduisent avec droiture, les anges s’adresseront en ces termes : « Ne
craignez rien et ne vous tourmentez de rien ! Réjouissez-vous plutôt de
la bonne nouvelle du Paradis qui vous a été promis ! »45.
La droiture doit se manifester dans les pensées, dans le langage, dans les
intentions, dans la volonté, dans la motivation et les faits. Il doit aussi
exister une cohérence entre le discours et l’action.
Il y a beaucoup de versets coraniques concernant la droiture. Dans la sourate
Hûd, Dieu demande au Prophète Muhammad (Paix sur Lui) d’être droit :
« Agis dans la rectitude, ainsi qu’il te fut ordonné, toi et quiconque avec
toi se repent ».46
Par conséquent, les musulmans sont aussi tenus d’être droits.
74
44
45
46
Muslim
Les Versets Détaillés, 30
Sourate 11, verset 112
D’après ‘Abdullah Ibn-i Mes’ud (que Dieu soit satisfait de lui), le Prophète
(Paix sur Lui) a dit : « Nulle doute que la droiture mène au bien. Et le
bien mène au Paradis. A force de dire la vérité, le croyant sera amené
par Dieu au rang des véridiques. Le mensonge finira par faire dévier le
croyant du bon chemin. Et cette déviation mènera à l’Enfer. A force de
mentir, l’homme finira par se trouver dans le rang des menteurs ».47
La droiture est une qualité prophétique. Tout comme les autres prophètes, le
Prophète Muhammad (Paix sur Lui) possède aussi cette qualité. Lorsque le
verset 112 de la sourate Hûd fut révélé, il dit avoir vieilli. Il a voulu montrer
l’importance de la droiture. Le contraire de la droiture est le mensonge.
Et le mensonge est un défaut et un signe d’hypocrisie. En aucun cas, le
croyant ne peut mentir ou agir dans le mensonge. D’après Abou Khalid
Hakîm Ibni Hizâm (que Dieu soit satisfait de lui), le Prophète de Dieu (Paix
sur Lui) a dit : « Le vendeur et l’acheteur sont libres à tout moment,
tant qu’ils ne se sont pas séparés, de rompre leur arrangement. Si tous
deux sont honnêtes sur le prix et la marchandise, leur arrangement
sera fructueux. Mais s’ils cachent quelque chose ou s’ils mentent, leur
accord ne sera pas fructueux ».
Contrairement à la droiture, il y a des défauts comme le mensonge et la
perversion. Les personnes pieuses ne peuvent en aucun cas mentir. On avait
surnommé le Prophète Muhammad (Paix sur Lui) « le digne de confiance ».
Les croyants, lorsqu’ils parlent, disent la vérité, ne parlent pas inutilement,
ne disent pas du mal, soit ils disent du bien soit ils se taisent.
Abdullah bin Âmir (que Dieu soit satisfait de lui) raconte :
« Un jour, lorsque le Prophète de Dieu (Paix sur Lui) était chez nous,
ma mère, pour me calmer, m’appela près d’elle en me promettant de
me donner quelque chose. Le Prophète (Paix sur Lui) demanda à ma
mère ce qu’elle allait me donner. Ma mère répondit qu’elle voulait me
donner une datte. Sur ce, le Prophète de Dieu (Paix sur Lui) dit : - Si
tu avais menti à l’enfant et que tu ne lui avais rien donné, il t’aurait été
inscrit une mauvaise action pour ton mensonge »48.
Le Prophète Muhammad (Paix sur Lui) raconte : « Voulez-vous que
je vous dise quel est le plus grand des pêchés ? ». Ceux qui étaient
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47
48
Bukhari
Abou Daoud
75
présents dans l’assemblée répondirent : « Oui, ô Prophète de Dieu, disnous quel est le plus grand des pêchés ». Le Prophète (Paix sur Lui)
répondit : « Associer une divinité à Dieu, contredire ses parents,… ».
Ensuite, il se leva de son lit, s’assit et répéta plusieurs fois : « Ecoutez
bien, le faux témoignage est aussi un grand pêché. Il avait répété cette
phrase tellement de fois que ceux qui l’écoutaient se sont dits : « Pourvu
qu’il s’arrête »49.
Abu Hurayra (que Dieu soit satisfait de lui) raconte : « Un jour, notre
Prophète (Paix sur Lui) se rendit dans un dépôt de blé, contrôla
les sacs de blé et ressentit que ses doigts étaient mouillés. Le dessus
des sacs était sec mais l’intérieur était humide. Sur ce, il demanda à
l’agriculteur la raison de cette humidité. Ce dernier répondit : « C’est
à cause de la pluie, ô prophète de Dieu ». Muhammad (Paix sur Lui) dit
alors : « Tu aurais du mettre la partie mouillée au-dessus pour que les
gens la voient ». « Les trompeurs ne sont pas des nôtres » dit-il. 50
76
49
50
Bukhari
Muslim
77
77
La confiance
“Et remplissez l’engagement car on sera interrogé au sujet des
engagements”.51
Le croyant est une personne qui a confiance et qui assure la confiance.
Dans une de ses paroles, le Messager (Paix sur lui) nous dit, en définissant
le croyant : « Le croyant est celui dont on ne craint ni pour ses biens ni
pour sa vie »52. Dans un autre hadith, il est dit que celui dont on ne peut être
sûr ne peut être réellement croyant53.
La qualité de « personne de confiance » (Al Amine) a été donnée au
Messager avant le début de sa mission.
Il était reconnu par tous pour sa droiture, sa parole et sa bonne moralité.
Les Mecquois lui confiaient leurs biens les plus précieux. Le Messager
gardait ces biens en toute sécurité et les rendaient à la première demande.
Lors de l’émigration (Hégire) vers Médine, les idolâtres avaient encerclé
sa demeure dans le but de le tuer. Avant de quitter son domicile, il a fourni
les biens qui lui avaient été confiés à Ali pour qu’il les rende à leurs
propriétaires légitimes !
Même dans les moments les plus difficiles, il pensait à restituer les biens qui
lui ont été confiés.
Il est aisé de comprendre le rôle de la moralité du Messager dans
l’expansion rapide de l’islam.
Qu’en aurait-il été si un homme dur et qui n’inspirait pas la confiance était à
la place de Muhammad (Paix sur Lui) ?
De manière continue, le Messager insistait auprès de ses compagnons sur
la confiance à donner à autrui. Il rejetait catégoriquement la déloyauté et la
traîtrise.
Les compagnons ont toujours eu cette confiance infaillible envers la
personne du Messager auquel ils étaient liés.
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51
52
53
Le Voyage Nocturne, 34
Tirmidhi
Ahmed bin Hanbel
Tout musulman doit prendre pour exemple le Messager (Paix sur Lui) en ce
qui concerne la confiance. Il doit être pointilleux sur la question de manière
à ne point décevoir son entourage.
Imaginez une société où les parents ont confiance en leurs enfants, les
enfants envers leurs parents, les époux entre eux, le travailleur envers son
employeur, l’employeur envers le travailleur, le commerçant envers le
client, le client envers le commerçant,...
Ne serait-ce pas alors une société plus saine et plus équilibrée ?
La confiance dans le commerce amène plus de bienfaits et de prospérité
nous rappelle notre Messager (Paix sur Lui). « Le respect du bien confié
apporte la prospérité, le non respect apporte la pauvreté ». Le bien
confié dont il est question ici est le respect de la parole donnée et la solidité
dans les affaires commerciales.
Il est difficile de traiter avec une personne qui ne respecte pas sa parole et
qui n’est pas sérieuse au niveau du travail.
Si cette personne est commerçante, le client hésitera à se rendre chez elle,
le grossiste à lui vendre des marchandises. Ainsi, les affaires de ce genre de
personne iront mal et les bénéfices acquis diminueront.
C’est dans ce sens qu’il faut comprendre la parole du Messager qui dit que
« la traîtrise est cause de pauvreté ». Par contre, lorsque la confiance
règne, la production et la consommation augmentent et engendrent, en
conséquence, plus de richesse.
La racine du nom « islam » équivaut à « paix », « sécurité ». Dans une de
ses paroles, le Messager (Paix sur Lui) va dans ce sens : “Le musulman est
celui dont on ne craint ni les actes ni la parole”54.
La personne à laquelle on ne peut faire confiance est critiquée et porte en
elle les germes de l’hypocrisie :
« Les signes de l’hypocrite sont de trois types : il ment, il ne respecte
pas la parole donnée et il ne protège pas ce qui lui est confié »55.
Malheureusement, à notre époque, il y a beaucoup d’évènements qui
déstabilisent nos sentiments de confiance et qui donnent l’impression que
79
54
55
Bukhari
Bukhari
79
tout est superficiel. Il y a de plus en plus de personnes qui ne tiennent plus
leur parole, qui ne respectent plus leur accord, qui mentent, qui font de faux
témoignages,…
Pourtant, une communauté ne pourra se développer matériellement et
moralement que si les individus qui en font partie se font confiance
mutuellement. Dans le cas contraire, s’il y a un manque de confiance, il n’y
aura ni bonheur ni développement positif.
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81
81
La pudeur
La pudeur, la décence, le sentiment de gêne ou de honte, la dignité,
la chasteté,… sont parmi les principales vertus que l’islam ordonne
d’entretenir à tout musulman. C’est le sentiment de réserve ou de gêne
qu’éprouve une personne devant ce que sa dignité lui interdit de faire. Pour
cela, il doit abandonner les mauvaises habitudes. C’est la sensibilité ou le
malaise qui naît dans le cœur lorsqu’une chose désagréable ou indécente a
lieu.
La décence et le sentiment de gêne sont parmi les principales qualités que
devrait posséder tout croyant et toute personne qui n’a pas encore perdu
ses valeurs humaines. La décence en islam englobe l’ensemble des bons
comportements, des qualités et des bonnes mœurs. C’est la renonciation à
toute chose immorale ou impudique, qu’elle soit visible ou cachée, surtout
par honte ou crainte de Dieu mais aussi par sentiment de retenue devant les
hommes.
Dieu, Notre Seigneur, dit : « Dieu ordonne la justice, le bel-agir, la
bienfaisance et l’assistance aux proches. Il interdit la turpitude, le
blâmable, la démesure. Il vous exhorte afin que vous méditiez »56. Il
nous fait savoir que les musulmans sont ceux qui suivent les principes,
qui font continuellement le bien et se préservent scrupuleusement des
mauvaises habitudes ou comportements. Dieu nous interdit les trois
comportements nuisibles qui menacent l’ordre, la vie sociale et la paix. Ces
problèmes sont, d’une façon générale : l’immoralité, l’acte répréhensible
et la rébellion. Ces perversions incluent aussi tous les maux qui perturbent
l’ordre et la paix sociale, tels que : le libertinage, l’indécence, l’immoralité,
la bassesse, le déshonneur,…
La décence est, selon la règle et la sagesse divines, un sentiment que
tout individu a dès la naissance. Pour que ce sentiment naturel puisse se
développer et préserver l’individu de toute attitude reprochable, il est
nécessaire de le nourrir avec la foi. Au sujet de la relation entre la décence
et la foi, le Prophète (Paix sur Lui) a dit : « La foi se compose de plus de
septante parties et la décence est une partie de la foi ».57
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56
57
Sourate 16, verset 90
Bukhari
Comme dans tous les domaines de la vie, c‘est encore notre Prophète (Paix
sur Lui) qui nous exposent les plus beaux exemples en matière de retenue et
de décence. Il faisait preuve d‘une telle retenue que, même s‘il devait être
sujet à des propos blessants provenant des bédouins dépourvus d‘humanité,
il ne leur rappelait pas leurs fautes. D‘autre part, lorsqu‘il devait entendre
ou être témoin de mauvais propos ou comportements émanant de ses
compagnons, jamais il ne divulguait leur identité en présence des autres,
même si le dérangement qu‘il ressentait devait se lire sur son noble visage.
Il se contentait juste de dire : “ Pourquoi certains font ou disent ceci ou
cela ? ”
Le Prophète dit que « l‘entièreté de la décence est bienfait », et, pour
encore mieux souligner le rapport entre la moralité musulmane, la décence
et les bonnes mœurs, il dit :
« Toutes les religions ont une ligne de conduite. L’islam, quant à lui, se
base dans son intégralité sur les principes de moralité et de décence »58.
Il nous donne également des informations qui mettent en lumière la façon
la plus idéale d‘acquérir et d’élever le sentiment de décence. Un jour, en
s‘adressant à ses compagnons, il dit : «Soyez décents envers Dieu comme
Il le mérite». Lorsque les compagnons répliquèrent : “Ô Messager de Dieu!
Que Dieu soit loué ! Mais nous sommes déjà décents vis-à-vis de Dieu !”,
le Prophète poursuivit alors : « Ce n‘est pas de cela que je parle. Faire
preuve de décence vis-à-vis de Dieu comme il se doit, c‘est protéger
de l‘interdit les organes qui se trouvent sur la tête (yeux, oreilles,
langue,…) et les pensées qui se trouvent dans la tête, ton estomac et ce
qui se trouve dedans. C‘est aussi ne pas oublier l‘évidence de la mort
et la décomposition qui s‘en suit dans la tombe. Quiconque désire le
bonheur pour l‘au-delà, qu‘il abandonne les ornements du monde
(afin de ne pas s’y attacher) et qu‘il préfère l‘au-delà à ce bas-monde.
Quiconque agira ainsi, aura certainement fait preuve de décence
comme il se doit vis-à-vis de Dieu ».59
Le Prophète nous informe sur la conséquence dangereuse que peut
engendrer l’absence de pudeur : « La seule chose que les hommes ont
compris et assimilé comme recommandation et principe des paroles des
Prophètes est : - Agis à ta guise si tu n’as aucune gêne ».60
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Bukhari
Bukhari
Bukhari
83
Celui en qui la décence et le sentiment de gêne font défaut perd sa
respectabilité au sein de la société. Celui qui a la foi doit nécessairement
faire preuve de pudeur et de sagesse. Il fait attention à son comportement,
à sa tenue, ses gestes, ses manières, ses paroles et ne cherchera jamais à
déranger ou nuire à quelqu’un.
84
La générosité
L’islam recommande la générosité.
Dans le Coran Dieu le Très Haut dit : « Vous n’atteindrez la (vraie) piété
que si vous faites largesses de ce que vous chérissez. Tout ce dont vous
faites largesses, Dieu le sait certainement bien ».61
L’Envoyé de Dieu était au summum de la générosité. L’un des noms de
Dieu est Le Généreux (Al-Wahhab, Le Donateur gracieux, généreux) et
l’Envoyé de Dieu était l’expression même de la générosité parce que son
Seigneur est généreux. Il aidait sans attendre un retour, sans offenser, sans
reprocher, il distribuait les présents qui lui étaient offerts,…
Les compagnons les plus proches l’ont connu comme « l’homme le
plus généreux ». Sa générosité augmentait davantage durant le mois de
Ramadan.
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85
61
Sourate 3, verset 92
Dans le Coran, Dieu le Très Haut honore les généreux. Il incite l’homme à
tendre vers le bien, à accomplir le bien, à venir au secours de son prochain
mais, par contre, Il n’aime pas les avares et n’apprécie pas les sentiments
d’avarice. L’avarice n’apporte que la perte de l’homme et même les biens
matériels ne pourront venir à l’aide de l’avare tandis que ceux qui se
protègent de ce défaut seront protégés par Dieu.
L’Envoyé de Dieu Muhammad (Paix sur Lui) nous informe sur le sort
des peuples connus pour leur avarice : « Défiez-vous de l’avarice : elle a
entraîné la perte des générations passées en les portant à s’entre-tuer
et à profaner ce qu’ils devaient tenir pour sacré ».62
« Aimer les pauvres soyez proche d’eux. Si vous les aimez, Dieu
vous aimera aussi. Si vous êtes proche d’eux, alors Dieu sera proche
de vous. Si vous les habillez Dieu vous habillera aussi ; si vous leurs
donnez à manger Dieu vous donnera à manger. Soyez généreux, ainsi
Dieu fera don de générosité envers vous ».63
Dans différents domaines l’Envoyé de Dieu a insisté sur le non
gaspillage : « Mangez, buvez, épargnez, habillez-vous. Mais ne
gaspillez pas par arrogance ».64
Muhammad (Paix sur Lui) était le Modèle dans tous les domaines, il était
le plus généreux des hommes. Il aimait servir comme il se doit ses hôtes.
Il n’a jamais répondu par la négative à celui qui lui demandait quelque
chose. Lorsqu’il n’avait rien à donner sur lui, soit il demandait que ses
compagnons lui prêtent, soit il demandait à cette personne dans le besoin
de revenir plus tard afin de lui fournir ce qu’il désire. Il accueillait ses
convives d’une manière honorable jusqu’à mettre son manteau pour les
faire asseoir dessus.
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Muslim
Ramuz El Hadith
Bukhari, Ibn Mâja
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L’accueil
L’islam recommande la solidarité et l’aide à autrui.
Dieu Le Très Haut dit dans le Coran : « Entraidez-vous dans
l’accomplissement des bonnes œuvres et de la piété ».65
Les croyants appliquent la piété et l’entraide comme des actes spirituels.
C’est d’emblée dans cet état d’esprit que les croyants accueillent l’hôte. La
valeur accordée à une personne se voit dans l’accueil, le soutien, l’aide et le
partage qui lui est apporté.
L’essence de la générosité et de l’accueil, le Messager nous l’a bien
enseigné. A ce sujet il conseille : « Celui qui croit en Dieu et au jour du
jugement dernier qu’il soit généreux envers son hôte».66
Celui qui donnait ces conseils aimait aussi accueillir lui-même ses invités. A
sa table se joignait souvent des hôtes ou des personnes dans le besoin.
Notre Bien Aimé a cité parmi les invocations acceptées, celle de l’hôte :
« L’invocation de ces trois personnes n’est pas refusée : celle de
l’opprimé, celle de l’hôte et celles des parents envers leurs enfants»67.
« La miséricorde et la bénédiction de Dieu seront sur cette maison (où
un hôte fût accueilli) ».68
Par contre, « Il n’y a rien de bien à celui qui ne veut pas accueillir ou
offrir un présent à son hôte ».69
Un autre exemple d’accueil est le prophète Abraham (que Dieu soit
satisfait de lui). Le Coran nous raconte l’histoire d’Abraham qui accueille
des personnes inconnues afin que les croyants prennent exemple sur
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Sourate 5, verset 5
Bukhari
Abou Daoud
Ibn Maja
Ibn Hanbal
lui : « T’est-il parvenu le récit des visiteurs honorable d’Abraham ?
Quand ils entrèrent chez lui et dirent : « Paix !», il leur dit : - Paix,
visiteurs inconnus ». Puis il alla discrètement à sa famille et apporta un
veau gras. Ensuite il l’approcha d’eux…
« Ne mangez-vous pas ? dit-il ».70
Par ce récit, l’accueil est d’abord un salut, une chaleur, de l’amour, du
respect, une ouverture d’esprit avec cœur. De ce fait, la réception de l’hôte
n’est pas uniquement une invitation à la nourriture. L’invitation d’Abraham
est d’abord un « salut » de la meilleur manière, ensuite l’appel vers sa
demeure, le fait de se faire discret pour le repas et d’offrir le meilleur de ce
qu’il y a chez lui et de servir lui-même.
La réception et l’accueil de l’invité en islam sont des valeurs inestimables
et l’un des plus beaux héritages pour tous les musulmans. De plus, que
l’hôte soit connu ou inconnu, proche ou lointain ne change rien à l’accueil.
Qu’il soit d’un pays différent, d’une culture différente, d’une religion
différente,… l’invité sera reçu comme il se doit et repartira avec le sourire
et la chaleur au cœur.
89
89
70
Sourate 51, versets 24-27
La miséricorde
La miséricorde est une des vertus que toute personne devrait nécessairement
avoir. La miséricorde est le sentiment de pitié, de compassion ou
d’indulgence qui incite l’individu à être bienveillant envers les autres et à
accourir à leur aide. C’est aussi le sentiment de compassion envers ceux qui
sont désespérés et le souhait délibéré de leur venir en aide.
La source de la miséricorde est Dieu. La miséricorde qui se trouve en
nous est un sentiment qui découle des attributs divins “Rahmân” (Le Tout
Miséricordieux) et “Rahîm” (Le Très Miséricordieux).
90
Notre Cher Prophète (Paix sur Lui) a exprimé ce sujet de la façon suivante :
« Dieu a réparti la miséricorde en cent parts. Il en a gardé nonanteneuf pour Lui-Même et a fait descendre la part restante sur Terre.
C’est grâce à cette seule part de miséricorde que tous les êtres vivants
montrent de la bonté les uns envers les autres. Ainsi, même un animal
ayant un petit retient sa patte par peur de faire involontairement du
mal à son petit ».71
71
Bukhari
C’est pour cela que le sentiment de miséricorde est un sentiment noble.
Celui qui nourrit dans son cœur un sentiment profond d’affection et de
bonté à l’égard des créatures porte en lui un trésor inestimable.
En ce qui concerne la miséricorde, elle adoucit la dureté des cœurs, elle loge
l’amour à la place de la haine et elle rapproche encore plus les hommes. Le
Prophète Muhammad (Paix sur Lui) a dit : « L’image des croyants dans
leur amour, leur compassion et leur protection mutuelles est comme
un seul corps : si un de ses organes se plaint d’un mal, le corps entier
réagit par la fièvre et l’insomnie ».72
L’islam nous recommande de nous comporter de façon encore plus
affectueuse à l’égard des enfants et des personnes âgées. Notre Prophète
(Paix sur Lui) aimait beaucoup les enfants : lorsque quelqu’un devait lui
offrir un cadeau, il le donnait aux enfants. Il écourtait les prières pour ne
pas que les petits pleurent. Il montrait de l’affection à tous les enfants, sans
exception. À Akra bin Habis qui se vantait en disant “J’ai dix enfants et je
n’en ai jamais embrassé aucun”, le Prophète, stupéfait, répliqua : « À celui
qui ne fait pas miséricorde, on ne fera pas miséricorde ». 73
La philosophie d’affection et de miséricorde prônée par l’islam ne
s’applique pas aux seuls humains, elle englobe également tous les êtres
vivants. Les animaux ont certes été créés pour nous servir mais ils doivent
être considérés comme des êtres qui nous ont été confiés par Dieu en vue
d’en tirer quelque service dans des limites bien définies. Le comportement
envers les animaux est également sérieusement réglementé en islam. Les
hommes ont le devoir ferme de montrer de la bonté envers les animaux, ils
ne doivent pas avoir des comportements brutaux envers eux, ni leur faire du
mal et doivent scrupuleusement s’assurer de leur alimentation saine ainsi
que de leur entretien.
La miséricorde apportée par l’islam est véritablement une miséricorde
universelle qui embrasse non seulement toute l’humanité mais bien plus
encore, toute la création (faune, flore, environnement,…). En implantant
la miséricorde prônée par l’islam dans leur cœur, Les musulmans sincères
éprouvent de la tristesse envers les personnes ayant un quelconque souci
ou qui sont désespérés et accourront ainsi à leur aide. Ils entretiennent un
91
72
73
Bukhari
Bukhari
91
sentiment permanent de bonté et d’affection à l’égard de toutes les créatures
de Dieu.
Le Messager de Dieu a dit : « Soyez miséricordieux envers ceux qui
sont sur Terre, afin que ceux qui sont dans les Cieux vous fassent aussi
miséricorde ».74
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74
Abou Daoud
La bonté
En islam, toute action qui sera la cause de l’agrément de Dieu est un
bienfait. Le musulman est un être qui est bon, qui fait le bien et qui souhaite
le bien pour les autres. Les voies du bien sont nombreuses. Le musulman
doit faire le bien autant qu’il pourra le faire avec ses mains (actes), avec sa
langue (parole) et avec les moyens matériels (patrimoine). Dieu est certes
au courant de toutes les bonnes actions accomplies et les rétribuera de
façon conséquente. Le mal ne peut en aucune façon être conciliable avec le
musulman.
Le musulman n’est pas seulement celui qui est bon, il est aussi celui qui
souhaite le bien des autres, qui leur conseille le bien et qui leur montre
la voie du bien. De plus, le découragement du mal est aussi, de par son
résultat, un bienfait.
Dieu, Le Tout Puissant, dit ainsi : « Que soit issue de vous une
communauté qui appelle au bien, ordonne le convenable et interdit le
blâmable. Car ce seront eux qui réussiront ».75
« Vous êtes la meilleure communauté qu‘on ait fait surgir pour les
hommes; vous ordonnez le convenable, proscrivez le blâmable et croyez
en Dieu ».76
« Entraidez-vous dans l’accomplissement des bonnes œuvres et de
la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression. Et
craignez Dieu car Dieu est, certes, dur en punition ! ».77
« Les croyants et les croyantes sont alliés les uns des autres. Ils
commandent le convenable, proscrivent le blâmable, accomplissent la
prière, acquittent la Zakat et obéissent à Dieu et à Son messager ».78
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Sourate 3, verset 104
Sourate 3, verset 110
Sourate 5, verset 2
Sourate 9, verset 71
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« Quiconque fait le bien le fait pour lui-même »79
D’après Abou Moussa, le Prophète (Paix sur Lui) a dit :
“Tout musulman a l’obligation de donner l’aumône”. Les compagnons
à ses côtés demandèrent : “ Ô Messager de Dieu ! Pouvez-vous nous dire,
ce qu’il devrait alors faire s’il ne trouve rien à donner ? ”. Il répondit :
“ Il devra travailler. De ce qu’il aura gagné de l’effort de ses mains, il
pourra non seulement le dépenser pour lui mais aussi en donner comme
aumône ”. Les compagnons demandèrent alors : “ Et s’il n’a pas la force
de travailler ? ”. Il répondit : “ Il aidera alors une personne qui est dans
l’embarras ”. Les compagnons : “ Et s’il n’a pas non plus la capacité de
contribuer à ce genre d’aide ? ”. Il dit : “ Il conseillera le bien ”. “ Et s’il
en est incapable ? ”. Le Prophète dit alors : “ Dans ce cas, il se préservera
du mal. Cela est également une aumône pour lui ”.80
Le Prophète (Paix sur Lui) a dit aussi : “ Les bonnes et les mauvaises
actions de ma communauté m’ont été montrées. Parmi les bonnes
actions, il y avait aussi l’action de retirer de la voie publique un objet
dérangeant. En revanche, j’ai vu la négligence de propreté dans les
mosquées parmi les mauvaises actions ”. 81
« Même si ça ne devait se limiter qu’à l’accueil de ton frère avec le
sourire, ne minimise aucun bienfait ».82.
Dans de nombreux autres versets ou hadiths, il est encore recommandé aux
hommes de faire le bien et les moyens pour y parvenir ont été montrés.
Les responsabilités qu’une personne assume pour ses besoins propres
ou ceux de sa famille sont un bienfait. Par ailleurs, les bonnes relations
qu’elle entretient avec ses voisins ou l’aide qu’elle leur apportera en toutes
circonstances est aussi un bienfait. De même que le fait de subvenir aux
besoins d’un nécessiteux ou d’un orphelin en le nourrissant, en l’habillant
ou en le logeant est un bienfait matériel. Se comporter avec sourire et belle
parole ou caresser avec affection la tête d’un petit sont tout autant des
bienfaits. Consoler une personne anxieuse ou triste, apprendre aux autres ce
que l’on sait, visiter les personnes malades, âgées ou seules sont également
des bienfaits. Se précipiter pour aider son entourage en toutes circonstances,
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Sourate 45, verset 15
Muslim, Zakat, 55
Nawawi, Le jardin des vertueux
Nawawi, Le jardin des vertueux
laisser la place aux personnes malades, âgées ou handicapées dans les
transports publics, tenir la main d’une personne à mobilité réduite pour
l’aider à traverser un carrefour, indiquer le chemin à un voyageur est un
bienfait. Retirer du chemin une pierre, une saleté, des débris ou tout ce qui
est susceptible de déranger ou de nuire aux autres est un bienfait. Rendre
service à une personne âgée ou malade est un bienfait. En bref, faire une
action recommandée par Dieu ou par le Prophète ou faire un acte que la
conscience et le cœur approuvent est un bienfait. Plus encore, ne pas faire
de mal et essayer de ne pas nuire aux autres est aussi un bienfait. Tous ces
bienfaits sont une charité en islam. En dehors de tout cela, honorer toutes
les recommandations et les interdits de Dieu et de Son Prophète et s’efforcer
à ce que tous ces principes soient répandus sur Terre est aussi un grand
bienfait.
Les formes et les manières de faire le bien sont tellement nombreuses que
le musulman a le devoir d’entrer dans un esprit de compétition pour en faire
un maximum. D’ailleurs, à ce sujet, le Prophète dit : « Concourez dans le
bien ! »
Tout le monde peut certainement trouver un bienfait qu‘il peut être capable
d‘accomplir. D‘ailleurs, le musulman ne peut pas se contenter de faire le
bien, il doit aussi aider les autres à accomplir les bonnes actions. Il doit
les encourager dans tout ce qui concerne le bien et l‘entraide. En effet,
Dieu nous ordonne de nous entraider à faire le bien et à nous préserver
du mal. Celui qui fait une bonne action pour Dieu ou qui s‘implique
matériellement ou moralement dans une aide uniquement pour Dieu verra
aussi certainement sa récompense venir de Dieu.
La résistance face au mal fait également partie des devoirs du musulman. Le
musulman doit essayer autant que possible d’empêcher ou de réparer le mal
qu’il voit, qu’il s’agisse d’un petit ou d’un grand vice. Ceux qui ne savent
pas empêcher le mal doivent alors conseiller en bien la personne dans
l’erreur en la décourageant de continuer à agir de la sorte. Par conséquent,
le bien se répandra et la société trouvera la sérénité. Un comportement
contraire provoquerait, en revanche, l’expansion du mal dans toutes les
directions comme une épidémie et entraînerait un écroulement interne de la
société. C’est pour cela que l’islam a fait de “la promotion du bien et de la
résistance contre le mal” un principe fondamental.
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95
Le respect
et
la bonté envers les parents
Avoir la foi et accomplir des bonnes actions est le devoir de tout musulman.
Dans la religion islamique, parmi les plus belles bonnes actions prescrites,
on retrouve “le respect et la bonté envers les parents”. D’une façon générale,
le respect envers les plus âgés a été établi comme règle de moralité. Il est
recommandé de prendre les mesures qui conviennent afin de ne pas les
abandonner dans la solitude et leur permettre de continuer à mener leur vie
sans devoir couper le contact avec leur entourage.
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A ce sujet, le Compagnon ‘Abdullah Ibn Mes’ud raconte :
« J’ai demandé au Messager de Dieu : - Quelle est l’action la plus
vertueuse ?
Le Prophète répondit : - La prière (rituelle) qui est faite à l’heure.
Ensuite ? demandai-je.
C’est faire le bien aux parents, répondit-il ».83
83
Muslim
De la même façon que les enfants ont, dans la famille, des droits sur
leurs père et mère, les parents ont également des droits sur leurs enfants.
Cependant, les droits que les pères et les mères ont sur leurs enfants sont
beaucoup plus importants et prioritaires. Honorer les droits parentaux
est, non seulement une responsabilité de croyance mais aussi un devoir
de moralité. Dans le Saint Coran et dans les hadiths du Prophète,
immédiatement après l’obéissance à Dieu, l’accent est mis sur l’obligation
du bon comportement envers les parents. Associer quoi que ce soit à Dieu,
le mauvais comportement envers les parents et le meurtre de ses enfants par
peur de la pauvreté font partie des plus graves actes de désobéissance et de
rébellion contre Dieu.
Ce sujet est mentionné dans le Coran de la façon suivante :
« Dis: “Venez ! Que je vous énonce ce que votre Seigneur vous interdit:
ne pas Lui associer qui que ce soit ; à l’égard des père et mère, se
comporter bellement ; ne pas tuer vos enfants sous prétexte d’indigence
».84
De même qu’il ne peut y avoir aucun prétexte pour associer quoi que ce
soit à Dieu, il ne peut non plus y avoir une quelconque excuse dans la
malveillance à l’encontre des parents.
Le Prophète (Paix sur Lui) dit ainsi à trois reprises : « Voulez-vous que
je vous informe du plus des grands péchés ? Associer quelque chose à
Dieu, être malveillant à l’égard des parents et mentir ».85
Rompre le contact avec les parents, ne pas leur rendre visite ou les blesser
par des paroles ou des attitudes désagréables sont considérés comme de la
malveillance à leur égard. De ce fait, il est vivement recommandé de leur
obéir tant que leurs requêtes ne vont pas à l’encontre des principes de foi.
La mère et le père sont non seulement la raison d’être des enfants, mais
aussi les personnes qui les ont élevés et éduqués avec amour. Avec
l’amour infini dans leur cœur et la joie qu’ils ont d’avoir un enfant, les
sacrifices qu’ils ont consentis pour leur enfant sont bien au-dessus de toute
appréciation. Il serait vain de chercher à évaluer le degré de l’attention et
97
84
85
Sourate 6, verset 151
Muslim
97
du raffinement dont ont dû faire preuve la mère et le père dans l’entretien
de leur enfant, sa propreté, son éducation et dans la satisfaction de tous
ses besoins légitimes. C’est pour cette raison que Dieu, Celui Qui a créé
l’homme et Qui sait donc le mieux son état d’esprit, mentionne ce sujet de
la façon suivante :
« Ton Seigneur a décrété : “n’adorez que Lui; et (marquez) de la bonté
envers les père et mère : si l’un d’eux ou tous deux doivent atteindre la
vieillesse auprès de toi, alors ne leur dis point : “Pff !” et ne les brusque
pas mais adresse-leur des paroles respectueuses. Et par miséricorde;
abaisse pour eux l’aile de l’humilité et dis : “Ô mon Seigneur, fais-leur,
à tous deux, miséricorde comme ils m’ont élevé tout petit”»86.
En langue arabe, il est courant d’utiliser le nom “Rabb” pour désigner
Dieu, il signifie “Celui qui donne la subsistance, qui nourrit, qui élève, qui
éduque”. Pour les hommes, on utilise le terme “mourabbi” qui dérive de
la même racine que le mot “Rabb”. Dans les actes humains, les premiers
“mourabbi” de l’enfant sont ses père et mère. C’est ainsi que du fait que les
parents ont endossé la responsabilité de ce devoir divin, les enfants doivent
être aimables et serviables à leur égard de façon aussi naturelle que leur
devoir de soumission et de culte à l’égard de Dieu. En rapport avec ce sujet,
Abdullah bin Amr rapporte un hadith assez éloquent :
Un jour un homme vint à Notre Prophète et dit :
- « Je veux Te faire acte d’allégeance à la condition que tu m’autorises
l’hégire (de la Mecque pour Médine) et la lutte contre les tyrans »
Le Prophète demanda : « Est-ce que tu as un parent encore en vie ? »
- « Oui ! Ils sont même tous les deux vivants ! » Répondit l’homme.
Le Prophète demanda alors : « Voudrais-tu gagner en bienfaisance visà-vis de Dieu ? »
- « Oui ! » répondit-il. Suite à cela, le Prophète conseilla :
- « Dans ce cas, retourne vite auprès de tes parents et use de belles
paroles à leur égard ! »87
Dans cette période de la vie où les personnes âgées sont plus délicates et
fragiles, nous avons le devoir d’être vigilants à l’égard de leurs sentiments,
de ne pas les blesser, de ne pas les regarder avec un air furieux et de ne
pas élever la voix contre eux. Nous avons l’obligation de les servir de la
98
86
87
Sourate 17, versets 23-24
Muslim
plus belle façon afin de gagner leur consentement. Toute attitude qui les
amènerait à penser qu’ils sont des personnes indésirables pourrait non
seulement porter préjudice à leur état d’esprit mais aussi affaiblir leur
équilibre individuel et social.
Tout service rendu et toute bonté qui est faite avec cœur envers les parents
et toute parole agréable qui leur est adressée en vue de les réconforter ne
feront pas uniquement gagner de bonnes actions mais seront aussi la source
du pardon des péchés pour l’enfant bienveillant. D’ailleurs, en islam, la foi
et les bonnes oeuvres ne suffisent pas à elles seules pour qu’une personne
gagne le paradis, il lui est également nécessaire de se faire pardonner les
péchés commis.
Par les paroles suivantes, le Prophète montre à quel point il est important
auprès de Dieu d’être bienveillant à l’égard des parents et particulièrement
durant leur âge avancé :
“ Qu’il rampe sur le nez ! Qu’il rampe sur le nez ! Qu’il rampe sur
le nez ! ” répéta le Prophète à trois reprises. Lorsque les compagnons
demandèrent : “ Qui donc Ô Messager de Dieu ? ”, il répondit :
“ Celui qui ne pourra pas entrer au paradis du fait de son
comportement à l’égard de sa mère ou de son père, ou des deux, durant
leur vieillesse ”.88
Les versets et hadiths soulignent avec insistance l’importance pour une
personne de prendre bien soin de ses parents.
« Nous avons commandé à l’homme [la bienfaisance envers] ses
père et mère; sa mère l’a porté [subissant pour lui] peine sur peine :
son sevrage a lieu à deux ans.” Sois reconnaissant envers Moi ainsi
qu’envers tes parents. Vers Moi est la destination.
Et si tous deux te forcent à M’associer ce dont tu n’as aucune
connaissance, alors ne leur obéis pas mais reste avec eux ici-bas de
façon convenable. Et suis le sentier de celui qui se tourne vers Moi. Vers
Moi, ensuite, est votre retour et alors Je vous informerai de ce que vous
faisiez ».89
Dans les versets 41 à 48 de la sourate Maryam (Marie), Dieu nous rappelle
99
88
89
Muslim
Sourate 31, versets 14-15
99
le dialogue déroulé entre le Prophète Abraham, Paix sur Lui, et son père
mécréant Azar90. Ce bel exemple nous montre l’attitude à adopter en tant
qu’enfant dans une situation similaire. Lorsque Abraham invite son père à la
foi en tentant de le décourager de l’idolâtrie, le fait qu’il commence chacune
de ses paroles avec douceur par “Ô mon père !” et le fait qu’il les termine
avec une invocation à son égard est très révélateur de la grandeur et de la
noblesse de la moralité musulmane.91
« Et mentionne dans le Livre, Abraham. C’était quelqu’un de très
véridique et un Prophète. Lorsqu’il dit à son père : “Ô mon père !
Pourquoi adores-tu ce qui n’entend ni ne voit et ne te profite en rien ?
Ô mon père ! Il m’est venu de la science ce que tu n’as pas reçu; suismoi, donc, je te guiderai sur une voie droite.
Ô mon père ! N’adore pas le Diable car le Diable désobéit au Tout
Miséricordieux.
Ô mon père ! Je crains qu’un châtiment venant du Tout Miséricordieux
ne te touche et que tu ne deviennes un allié du Diable”.
Son père dit : “Ô Abraham ! Aurais-tu de l’arrogance pour mes
divinités ? Si tu ne cesses pas, certes je te lapiderai, éloigne-toi de moi
pour bien longtemps !”.
“Paix sur toi !” dit Abraham. “J’implorerai mon Seigneur de te
pardonner car Il m’a toujours comblé de Ses bienfaits. Je me sépare
de vous ainsi que de ce que vous invoquez en dehors de Dieu et
j’invoquerai mon Seigneur. Je m’attends à ne pas être malheureux dans
mon appel à mon Seigneur”».
Il est rapporté qu’un jour, la nourrice du Messager, son époux et leur fils
vinrent près de ce dernier qui était assis. Afin de leur exprimer son amour
et son respect, le Prophète se mit debout, ôta son manteau et le coucha par
100
90
Selon certaines sources, Azar est l’oncle d’Abraham. Le terme « père » est alors
utilisé par respect envers l’oncle.
91
Il est utile de souligner le fait que tous les Prophète antérieurs à l’islam sont des
Prophètes de Dieu et que les messages présentés à leurs peuples respectifs étaient toutes dans
la même lignée que l’islam. Par conséquent, ces messages étaient tous considérés comme
L’islam actuel (message authentique de Dieu) avant qu’ils ne soient altérées par les hommes.
Aujourd’hui, seul L’islam a gardé cette authenticité.
terre. Il pria alors sa nourrice de s’asseoir sur une extrémité, son mari sur
l’autre extrémité et leur fils entre les deux.92
De la même façon, il est rapporté que lorsque le Prophète allait auprès de
Sa fille Fatima, celle-ci se levait, embrassait le Prophète et le faisait asseoir
près d’elle. Et lorsque Fatima (Que Dieu l’agrée) allait auprès du Prophète,
le Prophète se levait, embrassait sa fille et la faisait asseoir à ses côtés.93
Par conséquent, l’islam est une religion qui insiste sur la bienveillance
envers les père et mère, à la subvention de leurs besoins, à l’obéissance de
leurs requêtes légitimes, à la recherche de leur agrément, à l’invocation en
leur faveur. Par ailleurs, l’islam nous interdit formellement de rompre les
liens avec les parents, de leur adresser des paroles dures et blessantes, de
leur briser le cœur et d’adopter une quelconque attitude ou d’adresser une
quelconque parole qui pourrait les blesser ou les attrister. Enfin, l’islam
considère le respect, en priorité envers les parents et les proches parents et,
d’une façon générale, envers les plus âgés et l’affection envers les petits
comme étant une des plus grandes responsabilités morales.
Dans la société moderne, la mère, le père, et les personnes âgées ont besoin
plus que jamais d’amour, d’attention et de proximité. Faire ressentir l’amour
de manière sincère les enveloppera moralement, les sauvera de la solitude.
De cette manière, le foyer familial deviendra le lieu d’où émane la sérénité
et permettra d’atteindre la joie et le bonheur tant recherchés.
De la même façon que la terre a besoin de la graine, la graine de la pluie et
la pluie du nuage, l’être humain a autant besoin de la mère et du père. En
faisant croître leur amour dans notre cœur, nous pourrons alors les rendre
heureux dans la mesure où nous refléterons cet amour dans nos propos et
dans nos comportements.
101
92
93
Abou Daoud
Abou Daoud
101
Les relations avec la parenté proche
L’homme est un être social. Il doit mener sa vie en nouant des relations
avec ses semblables. La parenté est un des facteurs qui constitue la société.
À côté des relations familiales, l’islam, accorde une grande importance
aux relations à entretenir avec la parenté. A ce sujet, Dieu prescrit : « Ô
hommes ! Craignez Dieu … et craignez de rompre les liens du sang ».94
La parenté concerne : la mère, le père, les grands-parents, les petits-enfants,
les oncles, les tantes, ainsi que les parents par alliance. Le concept de
“Sila-i Rahîm” qui se définit comme “accorder de l’intérêt aux proches”
signifie être bienveillant à l’égard des proches, les aider, leur accorder de
l’importance, renforcer et protéger les liens qui les rapprochent. Dans le
Coran, il est souligné qu’une des qualités des gens ayant mérité le paradis
est qu’ils n’ont pas rompu les liens avec leur parenté et qu’ils ont pris soin
d’eux.
Dieu dit : « [Ceux-là sont ceux qui] respectent les liens (de parenté)
dont Dieu commande qu’on soit lié, qui craignent leur Seigneur, qui
redoutent le compte mauvais ».95
102
94
95
Sourate 4, verset 1.
Sourate 13, verset 21
102
L’affaiblissement des liens de parenté, de voisinage et d’amitié détériore
l’esprit d’amour et de solidarité au sein de la société. Pour cette raison,
l’islam ordonne d’être bienveillant à l’égard des père et mère, des voisins,
des amis et des proches parents.
Dieu dit ainsi :
« Adorez Dieu et ne Lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté
envers (vos) père et mère, les proches, les orphelins, les pauvres,
le proche voisin, le voisin lointain, le collègue et le voyageur et les
personnes sous votre responsabilité car Dieu n’aime pas, en vérité, le
présomptueux, l’arrogant».96
Visiter et prendre soin de son conjoint, de sa famille, de ses proches, de
ses amis et de ses voisins font partie des qualités requises pour devenir
un bon musulman. Notre Cher Prophète (Paix sur Lui) a dit : « Celui qui
croit en Dieu et au Jugement dernier, qu’il fasse bon accueil à son
visiteur et qu’il ne rompe pas ses liens avec ses proches »97 et
« Quiconque souhaite élargir sa subsistance et souhaite allonger sa
vie, qu’il ne rompe pas les liens avec ses proches parents ».98
Le maintien et le renforcement des liens de famille sont un devoir moral et
religieux. Le Prophète (Paix sur Lui) dit :
« La parenté est une des oeuvres de la miséricorde de Dieu.
Quiconque protègera ce lien, Dieu lui fera miséricorde. Quiconque
rompt ce lien, Dieu le privera de Ses faveurs et de Sa miséricorde ».99
«Celui qui rompt les liens avec ses proches parents ne pourra pas
entrer au Paradis»100
Soutenir moralement et matériellement les proches fait partie des attitudes
que nous conseille notre Prophète. Il suggéra à Abu Talha qui voulait faire
un don dans le sentier de Dieu de le dépenser au profit de ses proches
parents.
Par ailleurs, le Prophète annonce aussi la bonne nouvelle à ceux qui
accomplissent correctement leurs devoirs à l’égard de leurs proches :
103
96
97
98
99
100
Sourate 4, verset 36
Bukhari
Bukhari
Bukhari
Bukhari
103
« Quiconque désire amplifier sa subsistance et allonger sa durée de
vie, qu’il rende visite et s’occupe de ses proches ». 101
Au plus la famille qui constitue le noyau de la société et les liens de
parenté qui l’entourent étroitement sont solides, au plus la société sera
stable et solide. Suivant les lois divines, l’être humain vient sur terre
avec des liens de parenté avec certaines personnes; la solidité de ces liens
permet à l’individu d’acquérir une force morale élevée. C’est cette force
qui permet de faire face aux difficultés de la vie et permet de mieux la
savourer. Le Prophète (Paix sur Lui) nous enseigne que l’amour qui est la
source du bonheur se gagne par voie de parenté (proche ou lointaine)102.
Les sociétés dont les membres entretiennent des relations étroites et
chaleureuses avec leurs proches sont des sociétés fortes; même l’Etat peut
en puiser de la force. Un des principaux objectifs de l’islam est de former
une société solide.
L’islam ne se contente pas seulement du « sila-i Rahim », il recommande
également que les proches se soutiennent et se fassent mutuellement le
bien tant moralement que matériellement. Lorsqu’un compagnon demanda
au Prophète (Paix sur Lui) : “À qui dois-je faire le bien Ô Messager de
Dieu ? ”, Il répondit : “ Il est de ton devoir d’être bienveillant à l’égard
de ta mère, ton père, ta soeur, ton frère et de tous les proches qui en
dérivent ”.103
Dans un hadith, le Prophète (s.a.v) dit : “ Que celui qui croit en Dieu et
au Jugement dernier fasse bon accueil à son visiteur. Que celui qui
croit en Dieu et au Jugement dernier veille sur ses proches ”.104
Il est impératif en vertu de la foi islamique d’être chaleureux à l’égard
des proches, leur venir en aide en toute circonstance, leur rendre visite
régulièrement, les appeler et demander des nouvelles de ceux qui se
trouvent éloignés et de garder le contact de façon régulière. Ce n’est qu’en
assumant pleinement ses responsabilités qu’il est possible de solidifier la
structure de la famille qui est l’institution clé de la société.
104
101
102
103
104
Bukhari
Bukhari
Bukhari
Le jardin des vertueux
104
105
105
Les rapports de voisinage
L’islam accorde une très grande importance au droit des voisins.
Il est étonnant de voir le code de conduite prescrit en islam concernant les
voisins.
Le simple fait de déranger son voisin avec l’odeur des repas cuisinés n’est
pas toléré.
De ce fait Le musulman est dans l’obligation de bien traiter son voisinage
qu’il soit proche ou lointain.
Après les proches parents, les voisins sont les personnes les plus
importantes.
Il respecte ces derniers et doit leur inspirer entière confiance. Ces points
font partie intégrante d’une foi mature.
Notre prophète (Paix sur Lui) dit :
« Je le jure par Dieu qu’il n’est point croyant, je le jure ».
- Mais qui est-ce ? demanda-t-on.
- Le voisin dont on redoute la méchanceté 105
Par conséquent, la personne dont le voisinage craint le mal et ayant des
sentiments de haine et de rancune n’est pas un croyant sincère et, de ce
fait, a anéanti sa vie dans l’au-delà.
L’islam accorde aux droits des voisins une place aussi importante que le
droit de Dieu, le droit du père et de la mère et le droit des proches.
Voici quelques hadiths démontrant le droit de voisinage :
106
106
105
Bukhari, Muslim
« Quiconque croit en Dieu et au jour du jugement dernier se doit
d’honorer son voisinage ». 106
“Le meilleur ami qui a l’estime de Dieu est celui qui est bon avec son
ami et le meilleur des voisins est celui qui honore celui-ci ». 107
« Djebrail – l’ange Gabriel – a tellement insisté sur les droits du voisin
que j’ai pensé qu’il ferait partie des héritiers ». 108
« Ne fait pas partie des miens celui qui dort le ventre plein alors qu’il
sait que son voisin a faim ». 109
Par ailleurs, qu’il soit musulman ou non, honorer le voisinage dans les
limites du Coran et de la Sunna, respecter ses droits est le devoir du
musulman.
Aussi, qu’ils soient musulmans ou non, les voisins doivent mutuellement
se faire confiance en ce qui concerne leurs biens, leur vie et leur honneur
car ce sont des droits universels.
Il est inadmissible de voir des voisins qui se maltraitent et qui piétinent
ainsi leurs droits mutuellement.
Par ailleurs, l’islam démontre l’importance accordée à l’homme car le
fait d’avoir des rapports sains entre les personnes assure une société
équilibrée.
Peu importe la quantité d’adoration qu’il accomplit, celui qui dérange son
voisin avec son comportement ou ses paroles ne verra aucun profit de son
adoration à moins d’abandonner ses mauvaises habitudes et son manque
de savoir-être !
Supporter les mauvaises habitudes de son voisin en étant de bon conseil
sans répondre à ses offenses et essayer d’être un modèle de bonne
conduite et de bonne moralité est une très grande vertu.
107
106
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108
109
Bukhari, Muslim
Tirmidhi
Bukhari, Muslim, Abou Daoud, Tirmidhi
Bukhari
107
Quelques principes préconisés :
Sont voisins, quelles que soient leurs convictions, les habitants de la
maison mitoyenne, ceux qui habitent en face et ceux dont on voit les
portes (jusque quarante portes plus loin).
Le respect le plus grand leur est dû. La protection de leur honneur est un
devoir.
Ne pas importuner les invités qui se rendent chez nos voisins en les
scrutant.
S’inquiéter de son voisin en état de fragilité économique et l’aider selon
ses moyens.
Ne pas faire de mal à son voisin par les actes ou par les paroles.
Ne jamais lorgner chez son voisin par sa fenêtre ou par delà son mur.
Offrir des cadeaux pour renforcer les liens humains.
Offrir un plat aux voisins directs lorsque les senteurs vont chez eux.
Offrir des fruits que l’on vient d’acheter aux voisins rencontrés sur le
chemin.
Prêter de l’argent au voisin qui est en difficulté et qui le demande.
Rendre visite aux voisins lors des fêtes.
Ne pas parler sur le dos de ses voisins, ne pas avoir une curiosité
malsaine, ne pas les espionner.
Ne pas dévoiler les petites erreurs de ses voisins.
Pouvoir être de bon conseil en cas de soucis.
Prévenir les voisins lorsque l’on a l’intention de vendre sa maison. Un
« droit de priorité » leur sera ainsi accordé.
Etre aux côtés de ses voisins qui sont touchés par un malheur.
Accepter les invitations des voisins.
Répondre au besoin du voisin et l’aider avec joie.
Pardonner les erreurs de son voisin et engendrer une relation plus cordiale.
Rendre visite au voisin lorsque ce dernier est malade.
Participer aux funérailles d’un voisin décédé.
Saluer, sourire et avoir un mot gentil lorsqu’on rencontre les voisins.
Se comporter envers eux comme on voudrait qu’ils se comportent envers
nous-mêmes.
Patienter face aux problèmes qui peuvent survenir de la part d’un voisin.
Ne pas porter attention au voisin qui a un comportement peu respectueux.
Ne pas répondre aux propos et agissements provocateurs de certains voisins.
108
108
Le comportement envers
les personnes âgées
L’amour, le respect et la clémence sont des sentiments qui nous sont offerts
par notre Créateur. L’être humain ne peut atteindre le bonheur qu’avec ces
nobles sentiments.
Là où ces sentiments sont absents, la tristesse et l’affliction sont présentes.
Pour cette raison, l’islam a inclus parmi les valeurs morales essentielles le
respect et l’amour d’autrui. Il nous a inculqué des conseils importants quant
au comportement que nous devons avoir envers les plus âgés. Le respect
de toutes les personnes âgées en général et de nos parents en particulier est
particulièrement prononcé.
Le don de la vie que nous a offert Dieu le Très haut est un court voyage
entre la naissance et la mort. Ce voyage comporte des étapes telles que
l’enfance, la jeunesse, l’âge adulte et se termine souvent par la période de
vieillesse.
Il est un fait naturel que les personnes qui changent de groupe d’âge laissent
la place à ceux qui les suivent. Malgré la grande expérience que peut porter
en elle une personne âgée, les effets physiques du temps se font sentir.
Le Coran nous dit à ce propos :
« A quiconque Nous accordons une longue vie, Nous faisons baisser sa
forme. Ne comprendront-ils donc pas ? ». 110
Les personnes de cet âge sont plus sensibles et ressentent un plus grand
besoin de soutien et d’accompagnement. Nous ne pouvons ainsi les
abandonner et devons leur rendre souvent visite et leur montrer notre
affection et notre respect.
109
109
110
Sourate 36, verset 68
Notre meilleur exemple dans nos relations avec les plus âgés est notre
Messager bien aimé (Paix sur Lui). Il nous a toujours enseigné la
compassion, le sourire, l’aide apportée à autrui. « Dieu est Clément envers
ceux qui sont cléments. Soyez cléments envers les créatures et Dieu sera
Clément envers vous ». 111
Les personnes âgées qui ont œuvré toute leur vie pour nous, pour la société
et qui nous ont transmis leurs savoirs et leur expérience méritent pleinement
notre amour et notre respect.
Notre comportement envers nos parents sera le reflet du comportement que
nos enfants porteront envers nous. Ne l’oublions pas.
Les parents et les personnes âgées qui se trouvent près de nous sont des
bienfaits de Dieu. Les respecter, satisfaire leurs besoins nous apportera
encore plus de richesse et de bonheur et nous évitera pas mal de
désagréments.
« Malheur à celui qui ne gagne pas le paradis alors que ses mère et père
ou l’un d’entre eux vieillissent à ses côtés ! ». 112
« Celui qui ne porte pas d’affection envers les petits et qui ne présente
pas de respect pour les plus âgés n’est pas des nôtres ! ». 113
« Si un jeune montre du respect pour une personne âgée, Dieu lui
enverra des personnes qui lui montreront le même respect lorsqu’il sera
lui-même plus âgé ». 114
« Portez votre attention au plus âgés car vous recevrez de l’aide et votre
subsistancegrâce à eux ». 115
Maintes personnes, toutes couches sociales confondues, ont besoin de
soutien tant moral que matériel. Les aborder avec le sourire au visage,
discuter avec eux, leur donner éventuellement notre place ou répondre à
leur demande même simple est d’une valeur inestimable pour les personnes
âgées.
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Tirmidhi
Tirmidhi
Tirmidhi
Tirmidhi, Abou Daoud
Tirmidhi, Abou Daoud
110
N’oublions pas que les personnes âgées d’aujourd’hui sont les jeunes d’hier
et que les jeunes d’aujourd’hui sont les personnes âgées de demain. Si les
personnes âgées en question sont des parents, il devient une obligation
religieuse de leur montrer un comportement empreint de respect, d’amour et
d’affection.
111
111
La visite aux malades
D’après Abu Hurayra, le prophète (Paix sur Lui) a dit : « Dieu à Lui la
puissance et la gloire dira le jour de la résurrection : - Ô fils d’Adam ! Je
suis tombé malade et tu ne m’as pas visité ?
Seigneur, répondra l’homme, comment te rendre visite ? Tu es le Seigneur
des mondes.
- Ne savais-tu pas que mon serviteur un tel est tombé malade et tu ne
l’as pas visité ? Ne savais-tu pas que si tu l’avais visité tu M’aurais
trouvé chez lui ? ».116
L’islam a attribué quelques devoirs moraux aux individus qui forment la
société : s’intéresser aux problèmes d’autrui, aider les nécessiteux, se rendre
à l’invitation, participer à un enterrement et rendre visites aux malades
sont des services que les gens peuvent se rendre entre eux et ne sont que
quelques exemples que l’on peut citer.
Notre prophète a fortement encouragé les croyants à rendre visite aux
malades et n’a pas bien considéré ceux qui ne suivent pas son conseil.
Il s’agit d’une tradition du prophète (sunna). Il rendait visite aux malades
et conseillait aux croyants d’en faire de même. Une personne rendant visite
à un malade aura non seulement donné du moral à ce dernier mais il aura
également des bénédictions.
L’être humain ne se rend pas compte de la valeur de la santé tant qu’il n’a
pas été malade, les maladies sont donc des épreuves. Un croyant va voir
cette épreuve d’un autre œil sans cependant renoncer à se soigner et essayer
de trouver le remède nécessaire.
« Dieu n’a pas donné une maladie, sans avoir fourni en même temps
son remède ». 117
112
116
117
Muslim
Bukhari
112
Il a signalé que rendre visite aux malades, suivre les dépouilles mortelles
rappellent l’au-delà.
Il rendait visite à tout le monde sans distinguer les musulmans des non
musulmans.
Rendre visite à un malade est une priorité pour un musulman sincère car
pour le prophète, les croyants sont attachés comme les organes d’un corps.
113
113
La conception
de l’honneur
Ce terme a également été traduit en arabe mais aussi en hébreu au Moyenâge comme « loi, prescription religieuse, règle, morale, décence, pudeur».
Le terme honneur est souvent utilisé pour exprimer la vertu ainsi que
les valeurs telles que la pudeur, la chasteté, la décence, la droiture, la
considération, l’authenticité, la fiabilité, la fidélité aux valeurs morales, la
qualité, la réputation, la pureté.
Le prophète a dit : « Fais (accomplis) tout ce que tu veux si tu n’as
aucune honte ». 118
Le sentiment de pudeur est valable pour tous temps et pour tout peuple. Le
terme « honneur » est également défini dans le Coran mais aussi dans les
hadiths comme vertu, décence, chasteté.
D’ailleurs être chaste à un côté aidant dans l’au-delà. L’islam demande à
toute personne, homme ou femme, d’être chaste.
Le Coran prescrit donc à ce sujet :
« Dis aux croyants de baisser leurs regards et de garder leur chasteté.
C’est plus pur pour eux. Dieu est, certes, Parfaitement Connaisseur de
ce qu’ils font. Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder
leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et
qu’elles rabattent leur voile sur leurs poitrines». 119
114
118
119
Bukhari
Sourat 24, verset 30-31
114
Nous comprenons par ce verset que protéger l’œil de l’illicite est un des
moyens d’aboutir à la chasteté. Un autre moyen licite se fait par le mariage.
120
L’islam a accordé beaucoup d’importance à la préservation de l’honneur.
D’ailleurs, calomnier les personnes chastes est un des grands péchés, ce
type de comportement a été condamné par plusieurs versets :
« Ceux qui lancent des accusations contre des femmes vertueuses,
chastes (qui ne pensent même pas à commettre la turpitude) et
croyantes sont maudits ici-bas comme dans l’au-delà ; et ils auront un
énorme châtiment ».
« Le jour où leurs langues, leurs mains et leurs pieds témoigneront
contre eux de ce qu’ils faisaient ».121
« Et ceux qui offensent les croyants et les croyantes sans qu’ils l’aient
mérité, se chargent d’une calomnie et d’un péché évident ».122
Etre chaste et honnête est un facteur important dans la fondation d’une
famille saine et permanente.
Le prophète a dit :
« Craignez Dieu comme il le faut ».123
« La foi se divise en 70 branches et la pudeur est une branche de la
foi ».124
« La pudeur apporte une bénédiction à l’humain ».125
Il a été particulièrement précisé qu’il ne faut pas avoir de réserve lors de
l’apprentissage de la science.126
115
120
121
122
123
124
125
126
Sourate 24, verset 32
Sourate 24, versets 23-24
Sourate 33, verset 58
Tirmidhi
Muslim
Muslim
Bukhari
115
La famille
Le Coran a caractérisé l’être humain comme étant le plus honorable parmi
tout ce qui a été créé. L’islam lui a donc présenté un système d’éducation
pour le former au mieux, le préparer aux épreuves de la vie. Il a également
accordé de l’importance à la famille dans le but de vivre en toute sérénité et
confiance.
Le système familial, cellule de base des sociétés, cultive le comportement
désintéressé, la générosité et l’amour dans un cadre bien organisé.
La famille, institution fondamentale, est le foyer dans lequel l’être humain
acquiert sa personnalité. La paix et la sérénité sont essentiellement trouvées
dans ce milieu.
La famille, second foyer de l’homme, est très importante par rapport
au premier qui est la matrice maternelle. Les membres de la famille qui
partagent le même espace que le nouveau-né commencent à l’influencer
dès les premiers instants. L’islam tient donc ce foyer, premier espace
d’éducation, au premier rang.
Les versets du Coran et les hadiths du prophète ont incité les humains à
fonder une famille saine et heureuse :
« Et parmi Ses signes Il a créé de vous, pour vous, des épouses pour
que vous viviez en tranquillité avec elles et il a mis entre vous de
l’affection et de la bonté. Il y a en cela des preuves pour des gens qui
réfléchissent ».127
116
116
127
Sourate 30, verset 21
Le Messager de Dieu (sur lui la grâce la paix) a dit :
« Le mariage fait partie de ma coutume (sunna). Qui se détourne de ma
tradition s’est détourné de moi ».
« Celui qui se marie aura la moitié de la religion, alors qu’il craigne
Dieu pour l’autre moitié ».
« O jeunes gens ! Quiconque parmi vous possède la capacité physique
et les moyens financiers nécessaires, qu’il se marie. Certes, le mariage
préserve des mauvais regards et protège la chasteté. Quant à celui qui
n’en possède pas les moyens, qu’il jeûne car le jeûne le protègera contre
la tentation ».
Lors du mariage, le Messager conseille de ne pas prendre uniquement en
considération la beauté ou la richesse du partenaire mais surtout la qualité
de sa moralité et de son caractère.
Plus les liens familiaux sont solides et plus les enfants issus de ces familles
s’intégreront aisément dans les structures sociales.
117
117
La femme
L’islam, guide envoyé aux humains, accorde beaucoup de valeur à la
femme. Dieu a protégé la femme ainsi que ses droits par plusieurs versets
du Coran, a éliminé les fausses perspectives dirigées contre elles et a donné
une valeur considérable et une place à la femme dans la société.
Dieu a précisé, par les versets du Coran, les mesures à prendre dans le
champ social pour qu’elles soient protégées et respectées.
De faux points de vue prennent place à l’origine de débats concernant les
femmes depuis plus d’une dizaine d’années. Certains caractérisent, pour
cette raison, la femme comme une personne de second rang et oriente sa vie
suivant ce jugement impropre.
« Ô hommes ! Nous vous avons crées d’un homme et d’une femme et
Nous avons fait de vous des nations et des tribus afin que vous vous
entre connaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès de Dieu, est le plus
pieux. Dieu est certes Omniscient et Grand Connaisseur ».128
Le Coran pousse les humains à une grandeur morale et non pas à se baser
uniquement sur un objectif purement matérialiste :
« Ne convoitez pas ce que Dieu a attribué aux uns d’entre vous plus
qu’aux autres ; aux hommes la part qu’ils ont acquise, et aux femmes
la part qu’elles ont acquise. Demandez à Dieu de Sa grâce. Car Dieu,
certes, est Omniscient ».129
118
128
129
Sourate 49, verset 13
Sourate 4, verset 32
118
D’après tous ces versets, lier une quelconque supériorité au sexe, à la force
physique ou à autre chose serait un non sens.
La seule différence, comme annoncée par Dieu, ne se fait qu’au niveau de la
piété.
Dieu a prescrit :
« Ceux et celles qui font la charité et qui ont fait à Dieu un prêt sincère,
cela leur sera multiplié et ils auront une généreuse récompense ».130
Dieu rappelle par ce verset sa récompense grandiose aussi bien aux hommes
qu’aux femmes s’ils appliquent la morale préconisée par Dieu.
Quant à la place de la femme dans la société, elle est à l’origine de débats
depuis des lustres dans presque tous les pays du monde. Son statut dans la
société, sa place importante dans le ménage,…
Or, la place de la femme dans la société est évidente pour un musulman,
il est quasi impossible d’avoir des débats de ce genre dans une société où
l’éthique musulmane a été bien assimilée.
Dieu a expliqué par ce verset les qualités que les croyantes et croyants
doivent posséder :
« Les croyants et les croyantes sont alliés les uns des autres. Ils
commandent le convenable, interdisent le blâmable accomplissent la
prière, acquittent la zakat et obéissent à Dieu et à Son messager. Voilà
ceux auxquels Dieu fera miséricorde, car Dieu est Puissant et Sage ».131
« Nous avons placé ce qu’il y a sur la terre pour l’embellir, afin
d’éprouver (les humains et afin de savoir) qui d’entre eux sont les
meilleurs dans leurs actions ».132
« Toute âme doit goûter la mort. Nous vous éprouverons par le mal
et par le bien (à titre) de tentation. Et c’est à Nous que vous serez
ramenés ».133
« Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de
faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits. Et fais la
bonne annonce aux endurants ».134
119
130
131
132
133
134
Sourate 57, verset 18
Sourate 9, verset 71
Sourate 18, verset 7
Sourate 21, verset 35
Sourate 2, verset 155
119
Il a déclaré par ce verset qu’il répondra par sa bénédiction à tous ceux qui
réussiront à faire preuve de patience.
Dieu a déterminé une durée de vie à l’homme ainsi qu’à la femme, les a
tenus responsables de leurs actes, leur a donné une conscience capable de
trouver le droit chemin à tout moment.
« Quiconque, homme ou femme, fait une bonne œuvre tout en
étant croyant, Nous lui ferons vivre une bonne vie. Et Nous les
récompenserons, certes, en fonctions des meilleures de leurs actions ».135
Dieu notifie dans le verset 187 de la sourate 2 les devoirs mutuels des
époux.
« … elles sont un vêtement pour vous et vous êtes un vêtement pour
elles. … »
Un vêtement : il faut entendre par là une source de tranquillité, de quiétude
et de complémentarité réciproque entre les époux.
Il rappelle également que l’homme et la femme ont des responsabilités
similaires.
L’exemple du Prophète est rappelé dans le verset 21 de la sourate 33 :
« En effet, vous avez dans le Messager de Dieu un excellent modèle
pour quiconque espère en Dieu et au Jour dernier et invoque Dieu
fréquemment. »
Le prophète, modèle parfait pour tout musulman, a rappelé le bon
comportement à avoir envers les femmes :
« Le plus parfait dans la foi parmi les croyants est celui qui se conduit
de la plus belle des manières envers sa femme ».
Dans le sermon du pèlerinage d’adieu, le Prophète a dit :
« Recommandez-vous de faire du bien aux femmes ».
Le prophète s’est toujours comporté en bonté et charité avec ses
épouses et constitue ainsi un modèle pour les croyants. D’après
Aïcha : « Il était le plus tendre, le plus souriant parmi tous ».
120
120
135
Sourate 16, verset 97
Les relations humaines
Il est possible de voir la sensibilité du prophète aux relations sociales
d’après le vécu historique et de ce qui a été rapporté via les premiers
musulmans racontant les faits de cette période.
121
Lorsque Ja`far Ibn Abî Tâlib, un des premiers musulman qui a émigré en
Abyssinie, a été appelé par le Négus pour lui demander : « Quelle est donc
cette religion pour laquelle vous avez quitté votre peuple, sans pour
autant embrasser ma religion ni l’une des religions de ce pays ? ».
Ja`far Ibn Abî Tâlib lui répond : « Majesté, nous étions des gens
ignorants ; nous adorions des idoles, mangions la charogne,
commettions les turpitudes, rompions nos liens de parenté, étions de
mauvais voisins, et le fort parmi nous spoliait le faible. Telle était notre
coutume jusqu’à ce que Dieu nous envoie un Messager, issu de notre
peuple, connu parmi nous pour sa lignée, son honnêteté, sa loyauté et
sa vertu. Il nous a enjoints d’adorer Dieu exclusivement et de rejeter les
pierres et les idoles que nous adorions ainsi que nos parents avant nous.
Il nous a enjoints d’être véridiques dans notre discours, de restituer les
dépôts, de soigner nos liens de parenté, de promouvoir le bon voisinage,
de nous abstenir des vices et de l’effusion de sang. Il nous a interdit les
turpitudes, le faux témoignage, la spoliation des biens des orphelins et
la calomnie contre l’honneur des femmes chastes. Il nous a ordonné
d’adorer Dieu et de ne point lui donner d’associés, d’accomplir la
prière, de nous acquitter de la zakat, et de jeûner — il énuméra les
enseignements de l’islam —. Nous avons cru en lui et avons suivi les
enseignements de Dieu qu’il nous a apportés. Nous avons adoré Dieu
sans point lui donner d’associés. Nous nous sommes interdit ce qu’il
nous a interdit et considéré comme licite ce qu’il a déclaré licite. Alors
121
les gens de notre peuple s’en sont pris à nous et nous ont torturés. Ils
nous ont persécutés afin que nous retournions au culte des idoles et
délaissions l’adoration de Dieu, et afin que nous nous adonnions aux
turpitudes d’autrefois. Face à leur domination, à leur oppression,
à leurs pressions, et aux entraves qu’ils nous imposaient dans la
pratique de notre religion, nous nous sommes rendus dans ton pays, te
choisissant d’entre tous, désirant ton voisinage et espérant n’être point
opprimés auprès de toi... »
Voici la vision de l’islam et du prophète, chargé de son expansion à
l’humanité, concernant les relations humaines à entretenir.
Cette expression du prophète peut nous aider comprendre l’importance
prêtée à ce sujet.
Un homme demanda : “Quel est le meilleur islam ?”
Il lui dit : “Tu offres à manger et tu salues ceux que tu connais et ceux
que tu ne connais pas”.136
“Vous n’entrerez au Paradis que lorsque vous aurez cru et vous ne
croirez que lorsque vous vous aimerez les uns les autres. Voulez-vous
que je vous indique une chose capable de vous faire aimer les uns les
autres ? Saluez-vous mutuellement”.137
“Ne vous détestez pas les uns les autres, ne vous enviez pas les uns les
autres et ne concevez pas de l’inimitié les uns contre les autres. Soyez, ô
serviteurs de Dieu, comme des frères”.138
Il est clairement compréhensible que le Coran, lorsqu’il est examiné
dans sa globalité, accorde une importance énorme aux relations sociales
ainsi qu’aux valeurs morales formant la base de celles-ci. Cependant, il
est suffisant de comparer les sociétés arabes avant et après l’islam pour
comprendre cette importance ainsi que les modifications apportées à ce
sujet. Lorsqu’il est évalué avec un large champ de vision y compris les
versets traitant des actes d’adoration et de récits historiques, il est possible
de lier dans la presque totalité du Coran l’aspect social à la vie humaine.
122
136
137
138
Bukhari, Muslim, Ahmad, Abou Daoud, Nasaï, Ibn Hibbân
Muslim, Ahmad, Tirmidhi
Muslim
122
Dieu a mis en évidence cette approche sociale de façon concise :
« Certes, Dieu commande l’équité, la bienfaisance et l’assistance aux
proches. Et il interdit la turpitude, l’acte répréhensible et la rébellion Il
vous exhorte afin que vous vous souveniez ».139
Cette équité dont il est question dans le verset constitue le fondement d’un
peuple. Il est nécessaire d’avoir une approche responsable face au fait de
promouvoir le bien et de résister contre le mal, de patienter aux épreuves
provenant des humains, de louer Dieu avec les prières, et de prêter de
l’importance aux relations sociales.
Les versets ci-dessous, mettent l’accent sur la nécessité et l’importance
quant aux relations humaines et nous indiquent la façon de procéder afin
d’améliorer celles-ci :
« Et donne au proche parent ce qui lui est dû ainsi qu’au pauvre et au
voyageur (en détresse). Et ne gaspille pas indûment ».140
« Et celui qui endure et pardonne, cela en vérité, fait partie des bonnes
dispositions et de la résolution dans les affaires ».141
« Les serviteurs du Tout Miséricordieux sont ceux qui marchent
humblement sur terre, qui, lorsque les ignorants s’adressent à eux,
disent : « Paix ».142
« Ô vous qui croyez ! N’entrez pas dans des maisons autres que les
vôtres avant de demander la permission (d’une façon délicate) et de
saluer leurs habitants. Cela est meilleur pour vous. Espérons que vous
vous rappellerez ». 143
« Les croyants sont frères. Etablissez la concorde entre vos frères et
craignez Dieu afin qu’on vous fasse miséricorde ».144
Le Coran à pour objectif de former une société d’union, de solidarité, de
confiance, de sérénité et de stabilité.
Selon Abu Hurayra (que Dieu lui accorde Sa satisfaction), le Messager
de Dieu (bénédiction et salut de Dieu sur lui) a dit : “Savez-vous qui a
fait faillite ?” Ils dirent : “Nous considérons comme failli parmi nous
celui qui a perdu son argent et ses biens”. Il dit : “Le failli de ma
communauté est celui qui viendra le jour de la résurrection ayant fait
123
139
140
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142
143
144
Sourate 16, verset 90
Sourate 17, verset 26
Sourate 42, verset 43
Sourate 25, verset 63
Sourate 24, verset 27
Sourate 49, verset 10
123
la prière, observé le jeûne et payé l’impôt-Zakat. Il vient après avoir
insulté celui-ci, accusé celui-là de dévergondage, mangé l’argent de tel
autre, répandu le sang de celui-là, et frappé tel autre. On répartit ses
bonnes actions entre ses victimes et, si elles ne suffisent pas à le racheter
auprès d’elles, on prend de leurs péchés, on les jette sur lui et il est
ensuite jeté en Enfer”.145
D’après ce hadith, les relations humaines axées sur le bien ont été traitées
comme une partie de la foi.
Le Prophète a dit : « Celui qui ne délaisse pas le mensonge et sa mise
en pratique, Dieu n’a pas besoin qu’il se prive de manger et de boire»
(Dans le cadre du jeûne du mois de Ramadan).146
Appliquer les principaux actes d’adoration est nécessaire mais non suffisant
pour être un bon musulman.
Le prophète a, d’ailleurs, dit : « N’atteindra pas la foi réelle celui qui
n’aime pas pour son frère ce qu’il aime pour lui ».
« Le vrai musulman est celui dont les fidèles n’ont à redouter ni sa
main, ni sa langue ».147
« Pardonne celui qui t’opprime, rends-toi près de la personne qui s’est
fâchée contre toi, fais du bien à celui qui t’as fais du mal et dis la vérité
même si c’est à ton désavantage ».
« Dès que deux Musulmans qui se rencontrent se serrent la main, Dieu
les absout de leurs péchés avant qu’ils ne se quittent ».148
Le musulman mature, défini par plusieurs versets et hadiths, est celui qui est
ouvert, honnête dans ses relations humaines, qui aide autrui, qui pardonne
les méchancetés dirigées contre lui et qui évite d’être une charge pour les
autres.
124
145
146
147
148
Muslim
Bukhari
Bukhari, Muslim
Abou Daoud
124
La société
Nous pensons au traité de Médine lorsque que nous nous référons à
l’expérience du prophète quant aux relations à entreprendre entre individus.
Cette charte, préparée sous l’initiative du prophète et mise en application
les premières années de la période médinoise, comprend les relations
entre les musulmans ainsi que les rapports avec les autres communautés
non musulmanes, principalement les juifs. Musulmans et juifs assument,
respectivement et de manière autonome, leurs dépenses, leurs finances, leurs
biens, leurs convictions et leurs familles. Cette charte montre le haut niveau
de justice et d’équité dont le prophète fit preuve à l’égard des juifs. Cette
justice et cette équité étaient destinées à ce que juifs et musulmans aient des
relations stables et pacifiques.
Ce traité est, sans doute, un document primordial dans l’histoire de l’islam.
Il existe, cependant, une autre expérience importante réalisée durant
la période mecquoise, l’émigration en Abyssinie, qui, est différente du
contexte de Médine.
125
Selon les références historiques, quinze musulmans participèrent à la
première émigration en Abyssine réalisé en l’an 614-615, au mois de Rajab
de la cinquième année de la prophétie. Cependant, suite à des rumeurs,
laissant penser que la situation s’était apaisée à la Mecque, ils n’y restèrent
que deux mois et rentrèrent à la Mecque.Une fois sur place, ils se rendirent
rapidement à l’évidence que rien n’avait changé mais que, bien au contraire,
les persécutions s’étaient intensifiées. C’est ainsi qu’un an plus tard, le
125
prophète ordonna une seconde émigration, une centaine de Mecquois prirent
donc la route de l’Abyssinie. D’après certaines sources, deux personnes se
convertirent au christianisme parmi ces émigrants. Le message de l’islam
fut répandu en Abyssinie par l ‘intermédiaire de ces réfugiés, des Abyssins
embrassèrent l’islam par la suite.
Le prophète a dit aux musulmans : « Réfugiez-vous en Abyssinie, il y a là
un roi chez qui nul ne peut être lésé en attendant que Dieu vous apporte
un soulagement ».
Le prophète a conscience de la valeur que prête le roi d’Abyssinie à l’équité
et à la liberté et est persuadé que les musulmans y seront protégés et que
leur liberté sera garantie. Ces derniers ont contribué positivement à la vie
locale et se sont insérés sans problème au niveau socioculturel.
126
126
La protection de la nature
et
le droit des animaux
Le problème de l’environnement est, sans doute, un des problèmes le plus
important de notre époque. Ce sujet grave est un problème mondial et non
celui d’un seul pays.
L’être humain est évidemment à la base de ce phénomène de plus en plus
inquiétant.
L’homme doit protéger l’environnement et doit essayer de laisser un
environnement vivable pour la prochaine génération qui est. L’islam prévoit
principalement de protéger et de ne pas ravager l’environnement dans lequel
on vit.
Le prophète s’est préoccupé de protéger l’environnement durant toute sa vie
et nous a laissé à ce sujet une « tradition écologique».
Cette expression englobe l’amour qu’éprouve le prophète à la faune et la
flore. De plus, il insiste dans son enseignement sur la protection de la nature
et des êtres vivants.
Il existe de nombreux avertissements relatifs à la protection des mers et
des fleuves. Il est recommandé de ne pas uriner sous les arbres fruiteux,
dans les cours d’eau et dans des endroits où les gens se mettent à l’abri. Il a
d’ailleurs été précisé que ces actes sont proscrits.
127
Le prophète a toujours été en relation directe avec la nature depuis sa plus
127
tendre enfance.
Il travaillait comme berger alors qu’il était enfant. Il a dit : « Il n’y eut pas
de prophètes qui n’eut fait profession de berger» - Même toi ô Envoyé
de Dieu ? Lui demanda-t-on. – Même moi, répondit-il. – Je gardais les
moutons de Qoreych moyennant quelques Quirats».149
Il avait des jardins et des champs ainsi que beaucoup d’autres animaux
durant la période qui a suivi son enfance. Il s’est préoccupé de près de
verdir et de boiser l’environnement dans lequel il vivait.
Le prophète a fait beaucoup d’efforts pour verdir l’espace nommé
« Zureybu’t-Tâwil » situé près de Médine et a imposé à ce sujet de planter
un arbre à la place de celui qui a été abattu.
« Que celui qui abat un arbre d’ici en plante un autre ».
Avec le temps, cet endroit a évolué en forêt.
Il a interdit d’abattre les arbres, d’arracher les feuilles et de tuer les animaux
qui se trouvent dans l’espace appelé « Haram» de Médine.
« Si un musulman plante un arbre ou cultive une terre et qu’un oiseau
ou un homme ou une bête en mange, alors c’est une aumône
pour lui ».150
« Si la fin du monde survenait alors que l’un d’entre vous tient dans sa
main une plante, alors qu’il la plante ! ».151
Outre le comportement à avoir envers le milieu naturel, le Prophète a
insisté sur le respect et l’amour de l’environnement et déclaré pour le mont
d’Uhud : « Ce mont nous aime et nous l’aimons aussi ».152
L’islam a annoncé que l’homme est bel et bien responsable de tout être
vivant. Il est évidemment nécessaire de respecter les droits des animaux
comme ceux des humains et d’avoir une affection et une compassion envers
les autres êtres vivants.
« Ayez pitié de ceux qui vivent sur terre, le ciel aura pitié de vous ».153
« Celui qui n’est pas miséricordieux envers les gens, Dieu ne sera pas
miséricordieux envers lui ».154
128
149
150
151
152
153
154
Bukhari
Bukhari, Muslim
Bukhari
Bukhari
Tirmidhi
Bukhari, Muslim
128
La pitié dont il est question dans ces hadiths doit être éprouvée envers tout
être vivant.
Le prophète a interdit la violence envers les animaux, a prohibé notamment
la chasse pour le plaisir personnel.
« Quiconque tue un oiseau sans raison valable, celui-ci se plaindra à
Dieu le jour du jugement en disant : - Ô mon Seigneur ! Untel m’a tué
sans raison valable et il ne m’a pas tué pour un profit ».
Il a précisé que celui qui fait du bien à un animal sera récompensé. Par
ailleurs, le chat est considéré comme un membre de la famille.
Le prophète, écologiste par nature, a toujours entrepris des activités
positives à ce propos. D’ailleurs, la protection de l’environnement est
reprise dans de nombreux hadiths.
129
129
« Dieu ordonne la justice, le bel-agir, l’assistance envers les
proches.Il interdit la turpitude, le blâmable, la démesure. Il
vous exhorte, attendant de vous que vous méditiez ».
Sourate 16, verset 90
130
130
131
131
QUESTIONS
ET
REPONSES
132
132
Que signifie le mot « İslam » ?
Le nom « islam » a pour origine la racine « s-l-m » qui porte plusieurs sens :
« se pacifier, parvenir à la paix, s’en remettre à, obéir ».
L’islam désigne la dernière religion que Dieu a transmise à Son Messager
Muhammad (Paix sur Lui) par le biais de la révélation. Ceux qui acceptent
et se conforment à cette religion sont appelés musulmans (« pacifiés »).
Dans un sens général, être « musulman », c’est être conscient de la présence
de Dieu, Unique, sans associé et témoigner que Muhammad (Paix sur Lui)
est Son Serviteur et Messager. C’est également croire en la véracité du
système basé sur les messages envoyés par Dieu et agir en conformité avec
ce système.
Dans plusieurs versets du Coran, nous pouvons constater la présence du
nom islam ainsi que ses dérivés. Dans un certain sens, l’islam est le nom
de la religion prêchée par l’ensemble des prophètes à partir d’Adam (paix
sur eux tous). C’est également la religion transmise par l’intermédiaire de
Muhammad (Paix sur Lui) qui perdurera jusqu’à la fin des temps et cela
sans subir de modifications ou d’altérations.
133
L’islam a posé certains principes de base afin de permettre à ses adhérents
de réaliser le bonheur d’ici-bas et celui de l’au-delà.
1 – Les principes de croyance.
2 – Les principes pratiques (culte et vie quotidienne)
3 – Les principes moraux
133
Quelles sont les sources fondamentales de l’islam ?
Les quatre sources auxquelles se réfèrent les musulmans sont :
1- Le Livre (Le Noble Coran),
2- La sunna (l’exemple du Messager : ses paroles, ses faits et
gestes, ses approbations),
3- L’ijma : le consensus de la communauté (Les avis émis par la
majorité des savants sur base du Coran et de la sunna),
4- L’ijtihad : le raisonnement par analogie (Solutions modernes
émises par les savants et basées sur des situations similaires
plus anciennes).
Quelles sont les conditions pour entrer en islam ?
Pour adhérer à l’islam, il suffit de déclarer oralement devant au moins
deux témoins la formule de l’attestation de foi en y croyant sincèrement :
« J’atteste qu’il n’y a d’autres divinités que Dieu et j’atteste que
Muhammad est son Serviteur et Messager ».
Il est ensuite conseillé d’effectuer les grandes ablutions.
La place accordée à la femme
L’islam accorde une considération à la femme comme nulle part ailleurs.
Dès le départ, il y a 1400 ans, l’islam lui a accordé tous les droits qui lui
revenaient.
Considérée jusqu’alors comme un simple objet, l’islam a remis les pendules
à l’heure et le message coranique a restauré la dignité et l’humanité qu’elle
n’avait pas durant cette période sombre.
Elle a le droit de jouer un rôle prépondérant dans la société au même titre
que l’homme : droit au patrimoine, droit au travail et à la gestion de ses
biens et de ses revenus,…
134
Il ne faut point oublier que Khadija (première épouse âgée alors de 40 ans et
134
qui était veuve lorsque le Prophète l’épousa et dont l’union dura 25 ans), à
l’aube de l’islam, était une commerçante renommée et que l’islam a vu, tout
au long des siècles, des femmes savantes.
Si nous regardons les travaux biographiques au sujet des savants, tel que
l’encyclopédie
« Siyar A’lam al-Nubala’ » de l’imâm Ad-Dhahabî, nous y trouvons les
biographies de plusieurs femmes mentionnées à travers toutes les ères de
l’histoire musulmane.
Exemples :
Mu`âdhah al-`Adawiyyah (décès : 83 Année de l’Hégire) : elle fut l’une des
savantes et des narratrices fiables de la génération des tabi’ines (étudiants
des compagnons). Elle a rapporté
des hadiths de `Alî Ibn Abî Tâlib, `Â’isha, et Hishâm Ibn `Âmir.
Amrah bint `Abd al-Rahman Ibn Sa`d al-Ansârîyyah (décès : 98 AH) : elle
fut l’une des élèves de ‘Aisha (épouse du Prophète). Elle a également appris
la science des compagnons Um Salama et Râfi’ Ibn Khadîj. Elle fut l’un des
grandes savantes de Médine de la génération des tabi’ines.
Hafsah bint Sîrîn al-Ansâriyyah (morte après 100 AH) : élève de Um
‘Atiyya, Anas Ibn Mâlik et d’autres compagnons. Elle fut aussi une savante
de la génération des tabi’ines. Qatâda fut parmi ses élèves.
Amah al-Wâhid bint al-Mahâmilî (décès : 377 AH) : juriste remarquée de
l’école de l’imâm
Shâfî’î et d’un mufti de Bagdad.
Zaynab bint Makkî b. `Alî b. Kâmil al-Harrâniyyah (décès : 688 AH) :
grande savante de Damas et enseignante d’Ibn Taymiyya, du célèbre savant
du hadith Al-Mizzî (l’auteur de
Tahdhîb al-Kamâl) et d’autres encore.
Zaynab bint `Umar b. Kindî b. Sa`îd al-Dimashqiyyah (décès : 699 AH) :
une des
enseignantes du savant du hadith Al-Mizzî.
135
Zaynab bint Sulaymân b. Ibrâhîm b. Rahmah al As`ardî (décès : 705 AH) :
une des enseignantes de Al-Subkî et de Al-Dhahabî. Elle a appris le Sahîh
de Ibn Al-Zabîdî.
135
Fâtimah bint `Abbâs b. Abî al-Fath al-Hanbaliyyah (décès : 714 AH) : a
étudié le fiqh (jurisprudence) de l’imâm Ahmad Ibn Hanbâl.
Pourquoi les musulmanes se couvrent-elles les cheveux ?
Puisque l’islam n’est pas une nouvelle religion et qu’il se veut l’apogée
et l’accomplissement de la même vérité fondamentale que Dieu a
révélée à tous les peuples par ses prophètes, les musulmanes agissent
dans la continuité de l’esprit qui anime les religions monothéistes
antérieures (judaïsme et christianisme) qui ne sont nullement étrangères
au phénomène du voile (Religieuses catholiques et orthodoxes, juives
pratiquantes,…).
Avez-vous déjà vu une image de Marie sans voile ?
L’islam a déterminé des règles vestimentaires pour l’homme comme pour
la femme, respectant leur nature, leur pudeur et leur sensibilité pour une vie
sociale où le respect réciproque soit le plus présent possible.
La motivation essentielle du port du foulard se base sur les prescrits
coraniques :
« Ô Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des
croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles : elles en seront plus
vite reconnues et éviteront d’être offensées. Dieu est Pardonneur et
Miséricordieux ».155
« Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté,
et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles
rabattent leur voile sur leurs poitrines; et qu’elles ne montrent leurs
atours qu’à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris,
ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de
leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs, ou aux femmes musulmanes, ou
aux esclaves qu’elles possèdent, ou aux domestiques mâles impuissants,
ou aux garçons impubères qui ignorent tout des parties cachées des
femmes. Et qu’elles ne frappent pas avec leurs pieds de façon que l’on
136
155
Sourate 33, verset 59
136
sache ce qu’elles cachent de leurs parures. Et repentez-vous tous devant
Dieu, ô croyants, afin que vous récoltiez le succès ».156
Le foulard porté librement et consciemment par la femme musulmane qui
veut vivre pleinement sa spiritualité n’est aucunement un symbole de son
infériorité mais, au contraire, un signe de courage individuel dans un monde
où tout la pousse à ne pas le porter…
C’est bien une question de choix personnel et libre et nul ne peut imposer
ou interdire à une autre personne de s’habiller comme elle le désire.
Est-ce que le voile est un symbole politique ?
Le voile n’a aucun lien avec un symbole politique et ne porte pas d’autre
sens que l’expression de l’attachement de la personne à Dieu. Il ne peut être
porté que consciemment, volontairement et librement.
Pourquoi les musulmans prient-ils ?
La prière est un des piliers fondamentaux de l’islam et l’acte d’adoration le
plus évoqué dans le Coran.
Le musulman se doit de se présenter devant son Créateur cinq fois par
jour, à des moments bien définis en été comme en hiver, depuis la puberté
jusqu’au dernier souffle.
« Bienheureux sont certes les croyants, ceux qui sont humbles dans
leur prière,
qui se détournent des futilités ».157
« Soyez assidus aux prières et surtout la prière médiane; et tenez-vous
debout devant Dieu, avec humilité ». 158
137
156
157
158
Sourate 24, verset 31
Sourate 23, versets 1 à 3
Sourate 2, verset 238
137
« Souvenez-vous de Moi donc, Je vous récompenserai. Remerciez- Moi
et ne soyez pas ingrats envers Moi.
Ô les croyants ! Cherchez secours dans l’endurance et la prière. Car
Dieu est avec ceux qui sont endurants ».159
« La prière est le pilier de la religion, celui qui l’accomplit aura érigé sa
religion et celui qui la délaisse aura détruit sa religion » (Hadith).
La prière rapproche de Dieu en préservant de la turpitude et des actes
blâmables. Aussi, doit-elle être accomplie avec humilité, conviction et sans
ostentation.
Conditions de validité de la prière :
1. Etre en état de pureté corporelle.
2. Faire ses ablutions.
3. En cas de manque d’eau ou de nécessité, faire ses ablutions
« sèches » (« tayammum »).
4. Porter des vêtements non souillés et se trouver dans un lieu propre.
5. Respecter l’heure de la prière.
6. S’orienter en direction de la Kaaba qui se trouve à la Mecque.
La prière en islam est une forme d’adoration codifiée qui est parvenu au
prophète par le biais de la révélation. Changer sa forme peut l’invalider. La
prière est une discipline que chaque musulman doit respecter.
En imposant la prière à ses fidèles, l’objectif est d’approfondir leur
spiritualité et de préserver par cet exercice la conscience intime de la
présence de Dieu.
La prière délimite le temps quotidien et éduque donc le croyant dans sa
gestion du temps.
Comme les ablutions effectuées à l’eau courante purifient le corps, la prière
purifie le croyant de ses péchés.
Différentes postures se présentent dans la prière : la position debout,
l’inclination, la prosternation et la position assise. Ces mouvements
permettent aux différents membres du corps de se maintenir en forme.
La pratique de la prière entraîne un réconfort, un bien-être physique et
spirituel. La prière permet à l’esprit de se libérer et de s’éloigner pour un
temps limité de la matérialité pesante et ainsi se concentrer sur la centralité
de notre existence : notre Créateur.
138
159
Sourate 2, versets 152 et 153
138
La prière est une source inépuisable d’énergie spirituelle qui incite le
croyant à accomplir de bonnes œuvres, à se détourner du mal et à lutter pour
un monde plus juste.
La prière accomplie en assemblée incite les croyants à ériger de véritables
liens de fraternité avec ceux qui prient dans les mêmes rangs que lui, à
s’engager dans une véritable solidarité sociale.
« Ce qui est dans les cieux et ce qui sur la terre glorifient Dieu, le
Souverain, le Pur, le Puissant, le Sage ».160
Comme l’indique ce verset, tous les éléments constitutifs de l’univers
célèbrent la gloire du Très Haut. Ils sont dans un état de rappel constant.
Les oiseaux qui volent en groupe, les montagnes, les rochers,… sont dans
un état d’adoration par des procédés qui nous sont inconnus.
Les végétaux et les animaux sont dans des positions adoratives divers
(debout, inclinés ou prosternés).
L’acte d’adoration par excellence que Dieu a offert en guise de présent
aux croyants leur permet non seulement de s’élever spirituellement mais
rassemble en son sein toutes les formes d’adorations. De cette manière,
ceux qui accomplissent véritablement la prière réalisent, en fait, un acte
d’adoration qui contient en lui l’acte d’adoration de tous les êtres qui
existent.
Pourquoi les musulmans donnent-ils la zakat ?
Le nom « zakat » veut dire : croissance, fructification, purification.
La zakat constitue le fait de donner pro deo une certaine partie de nos biens
aux catégories de personnes définies par Dieu.
Certains sont plus riches que d’autres, ces derniers doivent en conséquence
aux pauvres et aux nécessiteux le droit qui leur revient.
« Sauf ceux qui pratiquent la prière
qui sont assidu à leurs prières,
et sur les bien desquels il y a un droit bien déterminé [la Zakat]
139
160
Sourate 62, verset 1
139
pour le mendiant et le déshérité;
et qui déclarent véridique le Jour de la Rétribution,
et ceux qui craignent le châtiment de leur Seigneur ».161
Le nanti doit s’acquitter de la zakat volontairement et de tout cœur et le
pauvre ne doit pas ressentir une gêne quelconque en recevant cette zakat :
c’est un devoir pour l’un et un droit pour l’autre.
Cette institution crée un lien entre les membres de la société et assure ainsi
une diminution de la tension sociale basée sur les écarts économiques.
La zakat est une des conditions de l’islam et est un moyen d’exprimer sa
reconnaissance envers Dieu pour les bienfaits qu’Il nous accorde.
Il est difficile d’énumérer tous les avantages de la zakat. En voici quelquesuns :
• Les pauvres et les nécessiteux sont soutenus.
• La zakat instaure un lien de solidarité entre le riche et le pauvre.
• La zakat purifie et fructifie nos biens tout comme l’élagage assure
un rendement plus important dans les arbres fruitiers.
• La zakat préserve la personne de l’avarice.
• La zakat constitue une sécurité sociale pour les déshérités.
• La zakat rapproche riches et pauvres et éloigne tout sentiment de
jalousie.
« Et accomplissez la Salat et acquittez la Zakat. Et tout ce que vous
avancez de bien pour vous-mêmes, vous le retrouverez auprès de Dieu,
car Dieu voit parfaitement ce que vous faites ».162
« et sur les biens desquels il y a un droit bien déterminé [la Zakat] pour
le mendiant et le déshérité ».163
140
161
162
163
Sourate 70, versets 22 à 27
Sourate 2, verset 110
Sourate 70, versets 24 et 25
140
Pourquoi jeûner pendant le mois de Ramadan ?
A la base, Les musulmans jeûnent pour répondre à l’appel divin.
Il n’est pas nécessaire de rappeler les avantages du jeûne qui sont d’ordre
spirituel, social, économique et psychologique sans oublier la santé
physique.
Le jeûne rappelle à ceux qui sont dans l’aisance la situation de ceux qui
souffrent de la faim. Il aiguise les sentiments de clémence et de solidarité
envers autrui.
« Ô les croyants ! On vous a prescrit le jeûne comme on l’a prescrit à
ceux d’avant vous, ainsi atteindrez-vous la piété ».164
L’Envoyé de Dieu dit :
« Jeûnez et vous serez en bonne santé ».
Pourquoi ne pas manger de porc ?
« Vous ne mangerez pas le porc, qui a la corne fendue et le pied
fourchu, mais qui ne rumine pas : vous le regarderez comme impur.
Vous ne mangerez pas de leur chair, et vous ne toucherez pas leurs
corps morts : vous les regarderez comme impurs ». (Lévitique 11/7 et
11/8)
Comme mentionné dans la Bible, l’interdiction de consommer la chair
de porc est confirmée par le Coran. juifs et musulmans respectent cette
prescription alimentaire.
Diverses explications peuvent être avancées : le fait que cette viande est très
grasse, qu’elle véhicule diverses maladies,… mais la raison essentielle est
l’interdiction explicite à travers plusieurs versets et, entre autres, le verset
173 de la sourate 2 :
« Certes, Il vous est interdit la chair d’une bête morte, le sang, la viande
de porc et ce sur quoi on a invoqué un autre que Dieu. Il n’y a pas de
péché sur celui qui est contraint sans toutefois abuser ni transgresser,
car Dieu est Pardonneur et Miséricordieux ».
141
141
164
Sourate 2, verset 183
A cette question qui revient sans cesse, on pourrait répondre par une autre
question :
- Pourquoi ne mangez-vous pas de chien ?
Je vois déjà l’expression de votre visage et votre dégoût... Comment peut-on
penser un seul instant à consommer la viande de chien ?
Les millions de Chinois et d’Asiatiques qui en consomment tous les jours ne
se posent aucunement la question !
Quant à la viande de porc, la réflexion du milliard et demi de musulmans va
dans le même sens :
- Comment peut-on consommer de la viande de porc ?
L’argument religieux, dont on peut comprendre qu’il est décisif dans ce cas,
sur lequel se basent Les musulmans pour la non consommation de la viande
porcine est inexistant pour les non consommateurs de viande canine.
D’autre part, beaucoup comprennent et respectent le fait que les hindous
ne consomment pas de vache alors qu’ils critiquent les musulmans qui
s’abstiennent de manger du porc. Certains sont végétariens, d’autres
végétaliens,… Laissons à chacun la liberté de consommer sa nourriture
selon ses traditions culinaires ou ses traditions religieuses, ses goûts ou ses
envies !
Quels sont les aliments licites, illicites et douteux ?
Dieu le Miséricordieux dit : « Vous sont interdits la bête trouvée morte, le
sang, la chair de porc, ce sur quoi on a invoqué un autre nom que celui
de Dieu, la bête étouffée, la bête assommée ou morte d’une chute ou
morte d’un coup de corne, et celle qu’une bête féroce a dévorée - sauf
celle que vous égorgez avant qu’elle ne soit morte -. (Vous sont interdits
aussi la bête) qu’on a immolée sur les pierres dressées, (...)».165
« Ô gens ! De ce qui existe sur la terre, mangez le licite et le pur; ne
suivez point les pas du Diable car il est vraiment pour vous, un ennemi
déclaré ».166
Les produits alimentaires et additifs constitués à base de produits végétaux
ou de produits issus de viandes traitées selon les normes d’abattage
islamique et ne contenant pas d’alcool sont considérés comme permis à
100%.
142
165
166
Sourate 5, verset 3
Sourate 2, verset 168
142
Les produits alimentaires et additifs constitués à base de produits issus de
viandes non traitées selon les normes d’abattage islamique et contenant de
l’alcool sont considérés comme interdits à 100%.
Les produits alimentaires et additifs dont on ignore l’origine licite, dont on
ne sait pas s’ils ont été traités selon les normes d’abattage musulmans ou
si l’on doute de savoir s’ils contiennent de l’alcool sont considérés comme
suspects.
Pourquoi l’alcool est-il interdit en islam ?
L’alcool est une drogue dure légale qui rend le consommateur dépendant.
Le système nerveux est altéré, la capacité de raisonnement et de jugement
est altérée, le risque d’enivrement est évident. Vu sa dangerosité importante,
l’islam l’a interdit.
Le Coran précise dans la sourate 5, verset 90 :
« Ô les croyants ! Le vin, le jeu de hasard, les pierres dressées, les
flèches de divination ne sont qu’une abomination, œuvre du Diable.
Ecartez-vous en afin que vous réussissiez ».
Dans l’ère préislamique et au début de l’islam, les Arabes consommaient de
l’alcool et considéraient cela comme une habitude de vie.
L’islam accorde une importance capitale à la préservation des cinq éléments
suivants : la raison, la santé, les biens matériels, l’honneur et la foi.
Le consommateur d’alcool peut tomber dans l’incapacité de préserver ces
cinq éléments.
Les paroles du Prophète nous donnent des indications pratiques concernant
le sujet : « Tout ce qui rend ivre est considéré comme le vin et tout ce qui
rend ivre est illicite ».167
« Ce qui rend ivre en grande quantité est interdit en petite quantité ».
La consommation et le commerce de boissons alcoolisées ne sont pas
permis. Le fait de produire l’alcool, de le transporter, de l’offrir, de le
vendre et de l’acheter est rejeté.
143
143
167
Muslim
Comme disent certains, on ne devient pas alcoolique avec un verre mais tout
alcoolique a commencé avec un premier verre...
Les ravages de l’alcool, drogue dure, ne sont plus à prouver, il suffit
d’ouvrir les yeux pour s’en rendre compte.
Est-ce interdit de fumer et de consommer des stupéfiants ?
Si oui, pourquoi ?
L’islam interdit formellement toute substance qui nuit à la foi, à la santé,
aux biens et à l’honneur de la personne. Le tabac est un danger réel. Il
contient des produits qui rendent le fumeur dépendant. Il n’est que nuisance
pour le consommateur et son entourage.
Dieu présente le Messager de la manière suivante :
« Il (le Prophète) leur ordonne le convenable, leur défend le blâmable,
leur rend licites les bonnes choses, leur interdit les mauvaises ».168
La fumée même de la cigarette dérange le non fumeur.
Alors que des millions d’être humains souffrent de la faim, comment
comprendre les millions d’euros dépensés par jour par les consommateurs
de tabac ?
« Et donne au proche parent ce qui lui est dû ainsi qu’au pauvre et au
voyageur (en détresse). Et ne gaspille pas indûment car les gaspilleurs
sont les frères des diables et le Diable est très ingrat envers son
Seigneur ».169
En synthèse, nous pouvons dire que l’islam insiste pour la préservation de
la santé physique et mentale et tout ce qui peut entraver la bonne santé de
l’être humain est rejeté.
Les chiffres de la sécurité sociale se porteraient nettement mieux si on
pouvait éviter les dépenses dues aux dégâts causés par la cigarette, l’alcool
et les stupéfiants.
144
168
169
Sourate 7, verset 157
Sourate 17, versets 26 et 27
144
Peut-on jouer aux jeux de hasard en islam ?
Le Coran interdit ces jeux à travers ce verset :
« Ô les croyants ! Le vin, le jeu de hasard, les pierres dressées, les
flèches de divination ne sont qu’une abomination, œuvre du Diable.
Ecartez-vous en, afin que vous réussissiez ».170
Quelle est la place de l’intérêt usuraire en islam ?
L’intérêt est le fait d’échanger un bien, de mesure et poids connus, par
un autre bien de nature identique mais en quantité plus grande, contre
payement immédiat ou à échéance plus tardive.
Le Coran rappelle aux croyants de s’éloigner de tout système où l’intérêt
usuraire est pratiqué.
« Ceux qui mangent [pratiquent] de l’intérêt usuraire ne se tiennent
(au jour du Jugement dernier) que comme se tient celui que le toucher
de Satan a bouleversé. Cela, parce qu’ils disent : “Le commerce est
tout à fait comme l’intérêt” Alors que Dieu a rendu licite le commerce
et illicite l’intérêt. Celui, donc, qui cesse dès que lui est venue
une exhortation de son Seigneur, peut conserver ce qu’il a acquis
auparavant; et son affaire dépend de Dieu (…) ».171
Comme on peut le comprendre à partir de ce verset, les musulmans ne
peuvent profiter de toute activité basée sur le système avec taux d’intérêts
à la clé. Les systèmes bancaires sans taux d’intérêts seront utilisés sans
restriction.
145
170
171
Sourate 5, verset 90
Sourate 2, verset 275
145
Que dit L’islam à propos du meurtre d’un être humain ?
En islam, ôter la vie à un être humain est un des plus grands péchés.
« (…) quiconque tue un être humain innocent, c’est comme s’il avait
tué toute l’humanité. Et quiconque lui fait don de la vie, c’est comme
s’il faisait don de la vie à tous les hommes ».172
Qu’est-ce que l’interdit en islam ?
Quelle est la raison d’être des interdits ?
Nous sommes conscients de la miséricorde et de la bienveillance extrêmes
du Très-Haut vis-à-vis de Ses créatures et le Messager de Dieu exprime
ce fait de la manière suivante : « La miséricorde de Dieu à l’égard de
Ses créatures dépasse de loin l’affection qu’une mère peut éprouver à
l’égard de son enfant qu’elle tient encore dans ses bras ».
S’il en est ainsi pourquoi met-Il en place des règles ? Pourquoi limite-t-Il
les êtres humains par les interdits inscrits dans l’ensemble des prescrits ?
Que peuvent être l’objectif des interdits ? Quand bien même l’ « interdit »
est un terme négatif, les interdits sont posés en islam afin d’avoir un résultat
positif. Nous avons dit que l’interdit évoquait un sens négatif, parce que
d’un premier abord tous les interdits sont considérés comme des éléments
visant à limiter et à réduire la liberté, l’autonomie, l’indépendance et le
champ d’action de l’être humain.
Malgré ces premières associations d’idées autour de ce terme, nous sommes
conscients du fait que les interdits représentent en fait des protections
mises en place afin d’éviter toute situation malheureuse et toute fin tragique.
Et c’est pour cette raison que nous voyons la présence des interdits aussi
bien dans les systèmes éducatifs que dans tout règlement législatif et/ou
administratif. Même si le genre et la forme de l’interdit diffèrent selon les
sociétés et les cultures, en fin de compte il est certainement là et sa présence
est indiscutable. Le rêve d’un monde sans interdit n’est-il pas pure utopie ?
Quant aux interdits posés par l’islam, ils ont pour buts de permettre à l’être
humain de ne pas s’éloigner de sa raison d’être essentielle et de le préserver
de tomber dans des impasses qui peuvent être très dangereuses pour lui.
146
146
172
Sourate 5, verset 32
De cette manière, aussi bien sa vie éphémère d’ici-bas que sa vie éternelle
de l’au-delà peuvent se transformer en un climat de paix et de bonheur.
Afin de préserver le bien être de l’individu et de la société et les mener vers
les réalités les meilleures, la religion musulmane s’est fixée comme principe
d’assurer la protection et la sauvegarde de cinq éléments essentiels.
Chaque interdit inscrit dans la tradition musulmane est sans aucun doute en
rapport avec la préservation des cinq éléments suivants :
1- La religion
2- La vie
3- La raison
4- La descendance, les générations à venir
5- Les biens matériels
Les interdits mis en place pour la protection de la religion :
L’islam a instauré la liberté religieuse, de croyance et de conscience afin
de permettre aux gens de vivre pleinement leur religiosité et cela en toute
liberté : « Point de contrainte en matière de religion maintenant que
la Vérité se distingue nettement de l’erreur ». Par ce verset 256 de sa
deuxième sourate, le Coran a déclaré il y a plus de quatorze siècles que nul
ne peut être contraint de suivre une religion et nul ne peut non plus être
empêché de la pratiquer. Tel est le sens général de ce verset qui descendit,
d’après certains commentateurs, pour protéger la liberté religieuse des gens
du Livre.
147
Les interdits mis en place pour la protection de la vie :
Il est un fait que l’islam accorde une importance toute particulière à la
protection de la vie et au droit de la vivre dignement. Pour cette raison,
toute situation qui peut causer préjudice à la vie se voit interdite. Et c’est
également pour cette raison qu’une grande partie des interdits évoqués
dans les livres de jurisprudences concerne la protection et la préservation
de la santé de l’homme. La vie est sacrée. Le meurtre est le plus grand
crime. Lors du Jour du jugement, les premières affaires qui seront traitées
sont celles qui concernent le meurtre ou l’assassinat. Même en situation
de guerre, il est formellement interdit de s’attaquer aux civils : femmes,
aux enfants, aux vieillards, aux aveugles, aux invalides, etc. Par ailleurs, il
existe des principes à ne pas violer en cas de guerre, comme l’interdiction
d’utiliser du poison contre l’ennemi, de brûler le corps des ennemis, de
couper les arbres, d’enflammer les récoltes ou d’assécher les ressources
d’eau potable.
147
Les interdits mis en place pour la protection de la raison :
Un des éléments essentiels de la condition humaine est sans aucun doute
la raison. La raison est un joyau sacré offert à l’humain par Dieu. Pour
que la raison puisse être en forme et en bonne santé il faudrait qu’elle soit
préservée de tout ce qui peut la perturber et lui nuire. Et c’est pour cette
raison, notamment, que la religion musulmane a interdit la consommation
des boissons alcoolisées qui empêchent nos facultés de raisonner de
réfléchir, de prendre des mesures et précautions nécessaires, de mener la
personne vers une attitude équitable. Et de la même manière, l’islam a
interdit tout produit ou toute drogue qui tend à annihiler ou diminuer le
contrôle de la raison, même provisoirement.
Les interdits mis en place pour la protection de la descendance :
L’islam accorde une attention toute particulière au bien être des générations
à venir et à veiller à leur accorder le meilleur cadre de vie possible. Chaque
nouvelle génération est mandataire de la précédente. En islam, il est
essentiel que la société puisse être constituée par des membres vertueux.
Et c’est pour cette raison qu’elle encourage ses adhérents au mariage et à
fonder famille. L’islam a interdit toute relation sexuelle en dehors du cadre
de mariage car elle les considère comme perturbant l’institution familiale.
En cas de généralisation, l’adultère ou la fornication sont certainement
parmi les causes essentielles de la dislocation de l’unité familiale, de
l’affaiblissement des liens parentaux et de la dégradation la morale ambiante
au sein de la société. A cause de leurs effets dévastateurs, l’adultère et tout
ce qui peut y mener font partie des interdits majeurs en islam.
Les interdits mis en place pour la protection des biens matériels :
Le patrimoine matériel est un élément important qui influence la continuité
et la qualité de la vie de l’être humain et il est presque impossible de
considérer la vie sans lui. Et c’est pour cela que l’islam met un obstacle
devant toute situation qui empêcherait d’acquérir un patrimoine personnel.
Les voies du gain illicite sont illicites. Les jeux du hasard, l’intérêt usurier,
le pot de vin, le marché noir, le vol et toute spoliation sont rejetés.
148
Ces éléments qui sont les principes de préservation de la religion, de la vie,
de la raison, de la progéniture et des biens matériels devraient constituer les
piliers d’une vie en société. Tout interdit posé par la religion musulmane,
par conséquent tout « péché » a un rapport avec ces cinq principes
protecteurs. Nous pouvons sans peine dire ceci : toute proscription (et/
ou prescription) divine vise l’intérêt et l’avantage de l’être humain, elle
148
s’inscrit certainement au bénéfice de celui-ci. Les interdits divins ne sont
pas là pour restreindre la vie mais pour la rendre plus vivable. Le but est le
bonheur de l’humain et non son malheur.
Que pense l’islam de la vendetta et des crimes d’honneur ?
Seul Dieu peut reprendre la vie qu’il a donnée.
La vendetta ainsi que les crimes d’honneur sont des traditions horribles
rejetées par la religion musulmane.
Ces pratiques sont totalement contraires au droit, à la paix sociale et à
l’ordre public. Aucun élément ne peut justifier ces pratiques inacceptables.
Le Messager a aboli toute forme de vendetta qui était une pratique courante
à l’époque de l’ignorance (ère préislamique).
La liberté d’expression a-t-elle des limites ?
La liberté d’expression est fondamentale et universelle. Cependant, toute
liberté a ses propres limites et notre liberté s’arrête là où commence celle de
l’autre.
L’insulte, l’outrage, les sentiments de haine ne peuvent être considérés
comme faisant partie de la liberté d’expression.
Les conséquences d’idéologies extrêmes ont mené et mènent encore
aujourd’hui des êtres humains à se faire écraser, torturer ou assassiner.
Les cas de la seconde guerre mondiale, de la Bosnie, du Rwanda, du
Cambodge, des dictatures et de tant d’autres drames minent nos esprits de
manière constante.
Pouvons-nous accepter, au fond de nous-mêmes, cet état de fait ?
149
La vie en société requiert un respect mutuel et l’acceptation de la liberté de
chacun à croire ou à ne pas croire, à vivre ses convictions comme il l’entend
sans pour autant troubler l’ordre public.
149
Vivre en paix et en bonne entente, vivre ensemble et non l’un à côté de
l’autre demande des efforts, une dépense d’énergie, une intelligence et une
volonté certaine. Sommes-nous prêts à fournir cet effort ?
Les animaux ont-ils des droits ?
En islam, il existe des règles qui expriment les droits des animaux. On ne
peut leur faire du mal, les charger trop lourdement, les battre, les affamer ou
les assoiffer.
Les noms de certaines sourates sont ceux d’animaux bien connus : les
abeilles, l’araignée, la vache.
Dans la sourate « les abeilles », nous pouvons ainsi lire :
« Et les bestiaux, Il les a créés pour vous; vous en retirez des
[vêtements] chauds ainsi que d’autres profits. Et vous en mangez aussi.
Ils vous paraissent beaux quand vous les ramenez, le soir et aussi le
matin quand vous les lâchez pour le pâturage.
Et ils portent vos fardeaux vers un pays que vous n’atteindriez qu’avec
peine. Vraiment, votre Seigneur est Compatissant et Miséricordieux.
Et les chevaux, les mulets et les ânes, pour que vous les montiez et pour
l’apparat. Et il crée ce que vous ne savez pas ».173
Tous comme les êtres humains, Dieu nous apprend que les autres créatures
sont en adoration vis-à-vis de lui et que les oiseaux possèdent un langage
spécifique pour adorer et se rappeler de Dieu.
« N’as-tu pas vu que Dieu est glorifié par tous ceux qui sont dans
les cieux et la terre; ainsi que par les oiseaux déployant leurs ailes ?
Chacun, certes, a appris sa façon de L’adorer et de Le glorifier. Dieu
sait parfaitement ce qu’ils font ».174
Nous pouvons dire à propos des droits qu’ont les animaux :
a. De prime abord, le droit à la vie.
b. L’interdiction formelle de les maltraiter, de les battre ou de les
torturer.
150
173
174
Sourate 16, versets 5 à 8
Sourate 24, verset 41
150
c.
d.
e.
f.
g.
h.
Tous les animaux ont droit à être surveillés, soignés et protégés.
On ne peut ôter la vie à un animal sans raison valable. Au cas où
cela est nécessaire, il faut tuer l’animal de manière rapide, sans le
faire souffrir et sans lui faire peur.
Les animaux sauvages ont le plein droit de vivre dans leurs milieux
naturels sans être dérangés.
Les animaux familiers ont le droit de vivre en harmonie avec les
humains qui leur sont proches.
L’homme ne peut utiliser l’animal comme un objet ou un bien sur
lequel il a tous les droits.
Les animaux utilisés dans les travaux ne doivent pas être
écrasés sous le poids de la charge. Ils ont droit à être nourris
convenablement et à se reposer de manière suffisante.
L’attention attirée sur les droits des animaux dans les sources islamiques
a engendré une société musulmane au fait de la conception des droits de
l’animal. Des règles éthiques et juridiques sont ainsi apparues.
Dès la naissance de la société musulmane (il y a de cela 14 siècles !),
des règles précises ont été appliquées pour faire respecter les droits des
animaux.
Lors de la fête du sacrifice, l’animal souffre-t-il ?
Comme dit plus haut, l’islam ne tolère pas que l’on fasse souffrir l’animal
en temps normal ou pendant la fête du sacrifice.
Si les règles précises de l’abattage rituel sont respectées, l’animal tombe
inconscient dans les secondes qui suivent son abattage et ne souffrent pas.
L’abattage se fait par des professionnels qui connaissent parfaitement la
manière d’agir dans ce cas.
Les homards ébouillantés vivants, les grenouilles dont on arrache les pattes
vivantes, les corridas où le taureau est mis à mort devant des milliers
de spectateurs, les phoques massacrés pour leurs fourrures souffrent
réellement. N’y a-t-il pas matière à réagir pour ces situations ?
151
151
Quelle importance l’islam accorde-t-il à la propreté ?
Une des bases essentielles sur laquelle est fondée L’islam est sans aucun
doute la propreté. La propreté ou la pureté prescrite dans la religion
musulmane est non seulement d’ordre physique mais également d’ordre
spirituelle. La propreté physique ou matérielle englobe le corps, les
vêtements, le manger et le boire.
« Tes vêtements purifie, toute souillure fuis »175 : ces versets coraniques
soulignent l’importance de la propreté vestimentaire et de la pureté
comportementale.
« Ô hommes ! Mangez de ce que la terre vous offre de licite et
d’agréable ! »176 :
et ce verset nous indique l’importance de consommer une alimentation
pure.
Et le Messager de Dieu, Muhammad (paix sur lui) d’insister dans ses
propos (hadîths) sur l’importance de faire attention à la manière de
s’habiller, à l’entretien de son corps et cela, sans pour autant tomber dans
l’exubérance et faire preuve d’orgueil.
En plus de tout cela, il est question de la purification spirituelle qui consiste
essentiellement à perfectionner sa moralité et son comportement, à faire
effort afin de purifier le cœur de tout ce qui n’est pas digne d’y résider :
jalousie, haine, hypocrisie, arrogance, mensonge, convoitise, médisance,
orgueil, égoïsme, avarice débauche et adultère,… et de l’embellir par les
vertus qui fondent notre dignité humaine : droiture, modestie, humilité,
sincérité, tolérance, endurance, chasteté…
Un autre aspect de la pureté relationnel avec le Maître de nos cœurs ne
doit-il pas être de correspondre à Sa volonté en accomplissant les actes
d’adoration, en évitant Ses interdits, en respectant Ses limites et cela tout en
s’écartant de toute forme d’ostentation et d’hypocrisie ?
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Sourate 74, verset 4 et 5.
Sourate 2, verset 168
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Pourquoi les musulmans se déchaussent-ils avant d’entrer chez eux ?
L’hygiène est très importante en islam (grandes ablutions, petites
ablutions,…) et les lieux où le musulman accomplit sa prière doivent être
propres. Les chaussures traînent les saletés qui proviennent de l’extérieur
et c’est pour cette raison que les musulmans enlèvent leurs chaussures en
regagnant leur domicile.
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Ressources bibliographiques
HAMIDULLAH Muhammad, Le Saint Coran - traduction et commentaire
BERQUE Jacques, Le Coran – Essai de traduction de l’arabe. Sindbad,
Paris, 1990
CHIADMI Mohamed. Nouvelle Traduction du Noble Coran. Tawhid, 2005
HAMIDULLAH Le Prophète de l’islam, Sa vie, Son œuvre, Association des
Étudiants Islamiques en France, 1962
LINGS Martin, Le Prophète Muhammad – Sa vie d’après les sources les
plus anciennes. Seuil, Paris, 2002
HALEY Alex, Malcolm X - autobiographie. Grasset
DINET Etienne, La vie de Muhammad. Ravda, Bruxelles, 2006
IBN ‘ ATA’ ALLAH - Traité sur le nom ALLAH. Les Deux Océans, 1989
AN-NAWAWI Muhyî al-Dîn, Les Jardins de la piété. Alif éditions, 2004
HUNKE Sigrid, Le Soleil d’Allah brille sur l’Occident. Albin Michel, 2000
RÛMÎ, Les Quatrains de Rûmî. Albin Michel
de VITRAY-MEYEROVITCH Eva, La Prière en islam. Albin Michel,
2000
SCHUON Frithjof, Comprendre l’islam. Seuil, 1976
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Remerciements
Nous remercions vivement toutes les personnes qui ont contribué, de près
ou de loin, à la réalisation de ce modeste ouvrage :
Ayşe Kılıç
Naide Say
Meryem Yıldırım
Canan Açıkgöz
Mahmut Şahin
Hasan Bataklı
Mesut Çelik
Ismail Bataklı
Murat Çelik
Maxime Coopmans
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Pour un monde où règnent le bonheur, l’amour,
le respect,
la justice
et
la paix...
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Nous Sommes Musulmans
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Nous sommes musulmans.
Nous croyons sans hésitation quelconque
en Dieu, l’Unique sans associé, Seigneur des Univers,
le Bien-aimant et le Bien-aimé ( al-Wadoûd )
nous L’aimons d’un amour vrai et de tout notre cœur,
nous craignons de ne pas être à la hauteur de Son amour,
nous Lui faisons entière confiance,
notre volonté est de correspondre à Sa Volonté,
notre souci majeur est de faire preuve d’un respect grandiose à Son égard,
nous nous efforçons de faire un bel effort afin de Lui obéir,
nous nous en remettons entièrement à Lui,
nous Lui sommes attachés corps, cœur et âme.
Nous croyons en l’ensemble des Messagers issus de la famille humaine afin
de la guider vers les réalités les meilleurs.
Paix sur Adam, …Noé, …Abraham,… Moïse, Jésus, fils de Marie et Muhammad,
le Sceau de la Prophétie.
L’islam, cette religion universelle émanant du Créateur et du Seigneur des
Univers et qui nous relie à Lui représente pour nous ce que nous avons de plus
cher, de plus sacré. Il nous incombe d’en prendre le plus grand soin et de lui
réserver le plus bel accueil dans notre vie.
Cet islam qui nous a toujours enseigné à aimer et respecter les créatures de
Dieu par égard à l’amour et au respect que nous Lui témoignons.
Le cœur et l’essence du message de l’islam n’est-il pas la Paix / Salâm ?
Paix avec Dieu, Paix avec autrui, Paix avec sa propre personne,
Paix avec la nature…
Salam / Paix sur toute les terres !
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Ce livre est offert gracieusement dans le cadre d’une activité culturelle.
Il ne peut être vendu.
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