esabac histoire/geschichte cour d`histoire en langue française

ESABAC HISTOIRE/GESCHICHTE
COUR D'HISTOIRE EN LANGUE FRANÇAISE – PREMIÈRE ANNÉE
II (5) – LA MÉDITERRANÉE – UN ESPACE D'ÉCHANGE
De l'affrontement religieux...
Dieux était notre guide et œvrait avec nous, et nous sommes arrivés devant Jérusalem […]. Et si vous voulez
savoir ce qu'on fit des ennemis qu'on trouva ici, sachez que, sous le portique de Salomon et dans son Temple,
les nôtre chevauchaient dans le sang des Sarrasins jusqu'aux genoux des chevaux.
Récit anonime de la prise de Jérusalem, 1099
...à la découverte des autres
«C'est dans la maîtrise du savoir que réside la royauté. Abandonne donc le pouvoir par la force!»
(Al-Moutamid, rois musulman de Séville, à son fils, Xie siècle)
II.5.1 L'expansion chrétienne e la guerre sainte
Lislam propose une nouvelle conception de la société où les musulmans forment une communauté
solidaire, sans véritable clergé. Cette vision égalitariste menaçait les riches chefs de tribus qui
obligèrent Mohammed à fuir à Médine en 622. C’est l’hégire, qui marque le début de l’ère
musulmane. Le prophète devient le guide des musulmans. Ses faits et gestes, rapportés dans les
hadiths, forment la doctrine (sunna) qu’ils doivent suivre.
Le XIIe siècle est dominé par des guerre que chaque camp fait au nom de Dieu. Paradoxalement,
elles ont favorisés le contacts entre les trois civilisations de la Méditerranée.
La guerre sainte
En 1095, lors du concile de Clermont, le pape Urbain II appelle les chrétiens d’Occident à porter secours aux
chrŽtiens d’Orient menacés par le Turcs. Il cherce ainsi à délivrer les Lieux saints, à canaliser la violence des
chevalier et à imposer son autorité. Il promet aux fidèles, prêts à arborer la croix pour combattres les
infidèles, le pardon de leurs péchés et la protection de leurs biens.
Lappel de Clermont de 1095 a été entendu par la chevalerie occidentale qui part à la croisade délivrer le
Saint-Sépulcre. Les chevaliers sans terre y voient aussi une chance de s’enrichir, par le pillage et la conquête
de fiefs. Si les évêques conduisent la première croisade, ce sont les souverains européens qui mènent les
suivantes.
Le croisé part sous la protection de l’église qui prend soin de ses bien et de ses proches. Elle lui accorde une
indulgence: le pardon des péchés pour gagner son salut. La croisade est en effet assimilée à un pélerinage: le
croisé est celui qui prend la croix, il la porte cousue sur son habit.
Bientôt, la sauvegarde des territoires reconquis et l’assistance aux pélerins necessitent la création d’ordres de
moins chevalier. Ces ordrer militaires, Templier ou Hospitaliers, incarnent l’idéal du soldat de Dieu.
Face aux premiers succès chrétiens, les musulmans tentent de s“organiser et retournent contre les Francs
l’idée de guerre juste au nom de Dieu, le djihad. Les Turcs, tel Saladin (1138-1193), ou le clan des
Almohades au Maghreb et en Espagne, ravivent ce principe tiré du Coran dans l’espoir de réunifier le monde
musulman.
Un siècle de reconquêtes
En Terre sainte, les deux premières croisade (1095-1099; 1146-1148) entraînent la prise de Jerusalem en
1099 et la création des quatres états latins d’Orient. Mais dès 1148, les Francs subissent des revers réguliers
notamment lors de la reconquête de Jérusalem (1187) par Saladin. La troisième croisade (1187-1192) change
peu la situation en Orient mais permet au roi d’Angleterre, Richard Cœur de Lion, de prendre Chipre au
Byzantins.
La quatrième croisade, qui devait reprendre Jérusalem, se termine en fait par le sac de Constantinople en
1204. En effet, l’expédition est détournée par les Venitens qui cherchent à servir leurs intérêts commerciaux.
Elle consomme la rupture entre chrétiens d’Orient et d’Occident et dénature l’esprit de la Croisade.
En Espagne, la Reconquista reprend par étapes, entrecoupées de trêves dues aux divisions internes. Il faut
attendre l’alliance de tous les rois espagnols et la victoire de Las Navas de Tolosa en 1212 pour libérer la
presque totalité de la péninsule. Le royaume musulman de Grenade se maintient jusqu’en 1492.
II.5.2. L'essor du grand commerce
Avec les croisades, la Méditerranée cesse d'être un «lac musulman» pour devenir un lac latin?
Le cités maritimes italiennes s'assurent un quasi-monopole du commerce avec l'Orient.
L'afflux des richesses de l'Orient
Les croisades s'accompagnent d'un regain du commerce. Croisés et marchands empruntent les mêmes routes
les mêmes navires qui se déplacent en convois, ou mudae, en suivant les côtes méditerranéennes
Un trafic commercial intense s'organise entre trois pôles: l'Occident, Byzance et les ports musulmans. Les
chrétiens exportent les matières premières qui manquent aux Orientaux, tels le minerais et le bois ou de
produit alimentaires comme l'huile ou le vin, principalement déstiné au dhimmis*.
D'Orient sont importés des produits précieux, convoyés par les caravanes d'Asie, ou l'or du Soudan. La
monnaie d'or se diffuse alors en Occident.
Les marchandises orientales sont très recherchées en Occident, notamment les épices (du poivre, de la noix
de muscade), qui sont même utilisées comme moyen de paiement, des pierres précieuses (des rubis d'Asie
centrale, des perles du golfe Persique).
L'essor de l'industrie du textile nécessite l'importation de colorants (indigo ou garancel), de soies brodées
comme le damassé (qui tire son nom de la ville de Damas), le lin, le coton e l'alun (qui permet de fixer le
colorants).
Ce commerce s'organise en Occident autur des grandes villes d'Italie du Nord et d'Espagne. Les marchands
se rendent dans les ports de Costantinople, Alexandrie, Acre et Beyrouth pour acheter les richesses d'Orient.
Les villes italiennes à la conquête de la Méditerranée
L'expansion de Venise, Gênes et Pise date des premiers privilèges commerciaux octroyés par les empereurs
byzantins dès les XIe siècle. Ces villes obtiennent l'exemption de taxes dans tous le ports de l'Empire.
On leur accorde des droits équivalent à Alexandrie et en Afrique du Nord. Les souverains musulmans qui
prélèvent des droits comme l'ushr* sur les échanges les favorises en leur permettant de fonder des
comptoirs: le funduq.
En 1215, on comptait 3 000 chrétiens à Alexandrie.
Le pape lance des anathèmes contre les chétiens qui vendent aux musulmans des navires, des armes ou des
matières premières comme le bois ou le fer indispensable à la construction navale ou à la fabrication d'armes.
Ces interdits ne sont pas respectés, ce qui explique en partie les avantages que les marchands latins
obtiennent dans le monde musulman.
Au contact des musulmans, les Latins découvrent l'astrolabe et plus tard la boussule;
Ils améliorent leurs connaissances géografiques, ce qui leur permet d'élaborer les premières cartes nautiques.
Les raisons de l'expansion italienne
Les Italiens ont fournit des bateaux aux pèlerins et aux croisés et se sont installés dans les ports que ces
derniers ont conquis en Orient (tel Acre).
Il bénéficient de l'essor général de l'Occident où se développent les constructions de nefs*.
Il mettent au point de nouvelles tecniques commerciales comme le contrat de commende* et développent le
paiement par acte écrit, les prêts et le change.
La domination des cités italiennes repose également sur le développement d'une flotte de guerre. En effet,
elles participent aux croisades en fournissant les navires. Ce sont de cités conquerant.
Venise détourne la quatrième croisade: avec les Latins, elle se partage le richesse de Costantinople et en
chasse l'empereur jusqu'en 1261.
Certains villes italiennes se retrouvent à la tête de véritable «empire». Ainsi Pise, dès 1015, chasse les
musulmans de Sardaigne et transforme l'île en colonie.
La prospérité de ces cités-États se reflète dans la richesse de leur architecture et dans la puissance des
familles qui le gouvernent.
II.5.3 Un lieu d'enrichissement culturel
Le creuset sicilien
Les rois normands conquièrent une sicile qui a eté tour à tour byzantine et musulmane. Leur cour et
leur administration attestent de ce double héritage. Roger II emprunte, par exemple, le système
fiscal utilisé dans les empires byzantin et musulman. L'impôt foncier, qui nécessite l'établissement
d'un cadastre, est une innovation en Occident. Par ailleurs, les rois se font représenter avec les
insigne du pouvoir impérial byzantin.
La politique architecturale des normands, instrument de propagande royale, reprend les techniques
musulmanes et grecques. Les églises de Palerme s'ornent de mosaïques et de couploles byzantines.
Leurs cloîtres sont décorés d'arabesques musulmanes.
Les rois encouragent le cosmopolitisme culturel. Lîle abrite des populations venues de toute la
Méditerranée. Aussi, le latin, le grec, l'hébreu et l'arabe voisinent-ils sur les inscriptions. La cour
adopte le mode de vie et les raffinement orientaux: harems, hammams et jardin.
Le syncretisme christiano-andalou
La lente Reconquista et la tolérance des rois chrétiens ont créé en Al-Andalus une proximité
féconde entre juifs, chrétiens et musulmans. L'émir Ibn Hafsun, qui se converti au christianisme,
construit dans son château une église à côté de a mosquée. La frontière avec l'Espagne restée
musulmane n'est d'ailleurs pas étanche. Le Cid, Rodrigo Diaz de Bivar, chevalier chrétien, peut
ainsi se mettre successivement au service du roi de Castille et d'émirs musulmanes.
Le juifs et les mozarabes sont les intermédiaires des échanges culturels et scientifiques. Les lettrés
chrétiens font appel à eux pour traduire la philosophie arabe, les traités de médecine ou de
mathémtiques et même le Coran.
Le synchrétisme entre Orient et Occident se lit encore dans la toponymie espagnole: la ville de
Valladolid est l'ancienne Balad Walid; Algeciras, l'ancienne Al-Jazira al Khacha. Les arts mudejar et
mozarabe témoignent également de ces influences croisées. À la même époque, les chrétiens
découvrent et perpétuent les techniques agricole arabes, surtout l'irrigation. D'où la tradition
espagnole des huertas où l'on cultive agrumes, dattes, coton ou riz.
Ce que la culture occidentale doit aux arabes.
Jusqu'au XIIe siècle, la pensée musulmane continue à s'enrichir des apports de la philosophie et du
droit grecs; ainsi Averroès commente Aristote et propose une nouvelle lecture de l'islam. Mais, face
à l'expansion chrétienne, l'islam se radicalise et se ferme aux idées nouvelles.
En revanche, l'apport arabe se diffuse dans tout l'Occident. Il participe de la renaissance
intellectuelle qu'on observe dans les premières universités où le raisonnement se nourrit des
nouvelles traductions. C'est l'epoque où naissent les «intellectuels professionnels» à Paris, Chartres,
Oxford ou Boulogne. Ces savants, qui se disent «modernes«, revendiquent une méthode nouvelle
fondée sur la curiosité et le raisonnement. Ils entendent aussi enseigner toutes les disciplines grâce à
l'héritage grec et latin retrouvé, et aux traités scientifiques arabes. Conscient de cette dette, ils se
reconnaissent dans la phrase de Bernard de Chartres: «Nous sommes des nains juchés sur des
épaules de géant.
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