Les Canadiennes prennent le flambeau

93619
Laura Cooper
Economist
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Les Canadiennes prennent le flambeau
Octobre 2013
Il est largement reconnu que les petites et moyennes entreprises sont un élé-
ment-clé du développement économique au Canada. Elles constituent un mo-
teur d'innovation et de renouveau industriel et placent le pays en meilleure
position pour livrer concurrence sur les marchés en constante évolution. Ces
entreprises, qui emploient généralement moins de 500 personnes, représentent
99,8 % du nombre total d'établissements employeurs et sont une source impor-
tante de création d'emplois, comptant pour plus de 50 % de la masse salariale
du secteur privé. Comme nous l'avons par ailleurs souligné dans un rapport de
recherche économique publié précédemment par RBC1, les PME représentent
une source importante de gains de productivité au Canada, lesquels ont une
incidence majeure sur la croissance du PIB, et par conséquent, sur la progres-
sion du revenu personnel réel et l'amélioration du niveau de vie.
Compte tenu de la contribution économique des petites et moyennes entrepri-
ses au Canada, qui représente environ 40 % du PIB2, encourager un plus grand
nombre d'individus, surtout des femmes, à se lancer en affaires en limitant les
obstacles potentiels pourrait apporter d'immenses bienfaits à l'économie du
pays. Les entreprises appartenant majoritairement à des femmes gagnent du
terrain dans le secteur canadien des PME, le nombre de ces entreprises étant
passé d'environ 13,7 % en 2004 à environ 14,9 % en 2007, puis à 15,6 % en
2011. Plus de la moitié des PME au Canada appartiennent actuellement à des
femmes3. Il reste néanmoins beaucoup de chemin à parcourir; mais comme le
nombre d'entreprises dans lesquelles des femmes détiennent une participation
majoritaire demeure relativement faible, les femmes entrepreneures restent une
ressource inexploitée prometteuse.
Depuis les trente dernières années, l'augmentation de la participation des fem-
mes à la population active est un important facteur de croissance économique.
Selon nous, l'augmentation de la participation des femmes à l'activité écono-
mique a généré 130 milliards de dollars en 2012, ce qui représente environ 7
% du PIB4. Le taux de participation des femmes s'est toutefois stabilisé au
cours des dernières années, et la mutation démographique en cours au Canada
fragilise la capacité de maintenir des taux de croissance économique compara-
bles à l'avenir. Cela dit, l'écart qui sépare le taux de participation des hommes
et des femmes est appelé à rétrécir et même à disparaître au cours des vingt
prochaines années, ce qui devrait faire bondir de 4 % le PIB en 20325. De
façon à évaluer dans quelle mesure la multiplication des femmes entrepreneu-
res pourrait réellement procurer de tels bienfaits économiques, le présent rap-
port s'est penché sur les caractéristiques des petites et moyennes entreprises
(PME) appartenant majoritairement à des femmes à partir des données issues
de l'Enquête sur le financement et la croissance des petites et moyennes entre-
prises6.
55
60
65
70
75
80
1992 1995 1998 2001 2004 2007 2010 2013 2016 2019 2022 2025 2028 2031
Mâles
Convergence de taux de participation
Femelles
Taux de participation à la population active
L'annexe 2: Taux d'activité
Projection
Source : Statistique Canada, Recherche économique RBC
1,8
1,9
2,0
2,1
2,2
2,3
2,4
2,5
2,6
2,7
2012 2014 2016 2018 2020 2022 2024 2026 2028 2030 2032
Avec la convergence de taux de
participation mâles et femelles
Projection
Trillion de dollars
L'annexe 3: Produit intérieur brut Canadien
Source : Statistique Canada, Recherche économique RBC
4.1 Différence de % d'ici à 2032
($ 102 milliards de dollars constants de 2012)
0,0
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
1,2
1,4
1,6
1,8
2,0
1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011
Sans augmentation dans les taux de participation femelles
Produit interieur brut insignifiant reel
Trillion de dollars
L'annexe 1 : Produit intérieur brut Canadien
Source : Statistique Canada, Recherche économique RBC
*La supposition du taux de participation pour les femelles reste inchangée et on tient des augmentations de productivité constantes
≈Différence de $130 milliards (7%) en 2012

Les Canadiennes prennent le flambeau | Octobre 2013
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Attributs des femmes propriétaires majoritairement d'en-
treprises et caractéristiques de ces entreprises
Les entreprises dans lesquelles des femmes détiennent une participation ma-
joritaire semblent être concentrées dans certains secteurs en particulier. En
2011, ce sont les secteurs du commerce de gros et de détail (26 %), des soins
de santé, des arts et du divertissement (19 %), puis de l'hébergement et de
l'alimentation (12 %)7 qui abritaient le plus grand nombre d'entreprises ap-
partenant majoritairement à des femmes. Les femmes entrepreneures peu-
plent également de plus en plus les secteurs professionnels, scientifiques et
techniques, comme en témoigne le bond de près de 30 % du nombre de tra-
vailleuses autonomes avec aide rémunérée dans l'industrie depuis 2007.
Étant donné les caractéristiques propres à l'industrie et la taille relativement
petite des entreprises dans lesquelles des femmes détiennent une participa-
tion majoritaire (62 % comptent au plus 4 employés), ces entreprises sem-
blent miser davantage sur des marchés locaux pour la vente de leurs produits
et services. Seulement 5 % de ces entreprises exportent leurs produits et ser-
vices à l'étranger.
Au Canada, près de 1 femme entrepreneure sur 4 est née à l'extérieur du pays
et près de 70 % des femmes entrepreneures possèdent un diplôme d'études
postsecondaires. Les entreprises appartenant principalement à des Autochto-
nes ou à des minorités visibles restent peu nombreuses; toutefois, et bien que
ces groupes démographiques représentent un bassin relativement petit de la
population canadienne adulte (4 % et 18 %, respectivement), porter le taux
de participation de ces groupes à des niveaux coïncidant mieux avec la por-
tion de la population qu'ils représentent, hommes et femmes confondus, au-
rait vraisemblablement une incidence favorable sur la croissance des PME.
De plus en plus de Canadiens atteignent l'âge de la retraite et les propriétai-
res de PME n'échappent pas à cette réalité. Par exemple, le nombre de fem-
mes propriétaires d'entreprises âgées de plus de 65 ans a presque doublé au
cours des quatre dernières années, une hausse qui s'explique en partie par
l'augmentation du taux de participation des femmes. À l'heure actuelle, la
répartition selon l'âge est similaire à celle des propriétaires masculins de
PME. Quant au nombre de jeunes femmes entrepreneures, il ne suffit pas à
contrebalancer le nombre de ces femmes qui auront bientôt l'âge de la re-
traite, une tendance également observable du côté des hommes. En effet, le
nombre d'hommes et de femmes de moins de 40 ans qui sont propriétaires
d'entreprise est relativement faible.
Plus le nombre de femmes entrepreneures âgées s'élargit, plus le nombre de
ces femmes possédant plus de 10 ans d'expérience augmente et plus grand
est le nombre d'entreprises appartenant à des femmes qui comptent plus de
deux ans d'existence, ce qui n'était pas le cas auparavant. Cette tendance,
cependant, s'accompagne d'une chute du nombre d'entreprises en démarrage.
Le fait que le nombre de jeunes entreprises ait dégringolé de 2007 à 2011,
peu importe qu'elles appartiennent à des hommes ou à des femmes, peut en
partie s'expliquer par des facteurs économiques cycliques, et ce déclin n'indi-
L'annexe 4: PME par industrie, 2011
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30
Agriculture &
primaire
Construction
Fabrication
Vente de gros
& vente au
détail
Transport &
entreposage
Services
professionnels,
scientifiques et
techniques
Hébergement
et services de
restauration
Soins de santé
et assistance
sociale
Autres secteurs
des services
Détenue majoritairement par des femmes
D'autre
Source : Recherche et statistique sur la PME, Statistique Canada, Recherche économique RBC
% de PMEs selon le sexe du
p
ro
p
riétaire ma
j
oritaire
L'annexe 7: PME selon l'âge de propriétaire majoritaire,
2011
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Moins de 30 ans 30 à 39 40 à 49 50 à 64 65 et plus
Détenue majoritairement par des femmes
D'autre
Source : Recherche et statistique sur la PME, Statistique Canada, Recherche économique RBC
r
% de PMEs selon le sexe du propriétaire majoritaire
L'annexe 5: PME selon la scolarité du propriétaire
majoritaire, 2011
0
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40
Moins que le
secondaire Secondaire Collège/école professionnelle/CEGEP Baccalauréat Maîtrise ou diplôme supérieur
Détenue majoritairement par des femmes
D'autre
Source : Recherche et statistique sur la PME, Statistique Canada, Recherche économique RBC
% de PMEs selon le sexe du propriétaire majoritaire
L'annexe 6: PME selon les caractéristiques du
propriétaire majoritaire, 2011
0
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10
15
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25
30
Propriétaire majoritaire né à
l'extérieur du Canada Minorité visible Autochtone
Détenue majoritairement par des
femmes
D'autre
Source : Recherche et statistique sur la PME, Statistique Canada, Recherche économique RBC
% de PMEs selon le sexe du propriétaire majoritaire

Les Canadiennes prennent le flambeau | Octobre 2013
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que pas nécessairement que nous assisterons à un ralentissement soutenu de
la création de petites et moyennes entreprises.
Contraintes avec lesquelles doivent composer les femmes
entrepreneures
Comme nous l'avons déjà mentionné dans un article publié en 2008 (rapport
sur les tendances récentes dans le secteur canadien des petites entreprises), la
croissance de l'industrie, bien qu'elle ne soit pas obligatoire, est un élément
clé de l'expansion du nombre de petites entreprises. Par conséquent, et
compte tenu de la prévalence des entreprises dirigées par des femmes dans
certains secteurs en particulier, il est possible de soutenir que bon nombre de
facteurs pouvant entraver la progression des femmes entrepreneures au Ca-
nada sont associés aux caractéristiques propres à certains secteurs et à la
taille des entreprises.
L'annexe 8 donne un aperçu des obstacles internes signalés par les proprié-
taires de PME eux-mêmes. En 2011, les femmes détenant une participation
majoritaire dans une entreprise ont affirmé que le maintien de flux de tréso-
rerie suffisants et le recrutement et la fidélisation d'employés constituaient
l'une des entraves majeures à l'essor de leur entreprise. Par ailleurs, 65 %
des femmes entrepreneures ont affirmé que la hausse du coût des intrants
était l'un des principaux obstacles externes, suivie par l'instabilité de la de-
mande des consommateurs, laquelle réponse est de plus en plus fréquente
depuis 2011. Ces résultats pourraient s'appliquer à pratiquement toute la
gamme de petites entreprises, puisque les réponses obtenues auprès des
microentreprises ou des plus petits secteurs, notamment ceux de l'héberge-
ment et de l'alimentation, sont similaires.
Les entreprises dirigées par des femmes génèrent, en moyenne, des rende-
ments inférieurs à ceux des autres entreprises, et ce rendement restreint
freine en partie leur expansion. Cependant, une fois la taille des entreprises
prise en compte, l'écart de rendement se rétrécie considérablement8. Lorsque
les conditions économiques seront plus favorables, un grand nombre d'entre-
prises dirigées par des femmes prévoient une croissance de leur chiffre d'af-
faires à court terme. On peut s'attendre, dans un tel contexte, à l'accélération
de la création de petites entreprises. Cela pourrait également inciter un
grand nombre de femmes entrepreneures à obtenir du financement externe
afin de soutenir l'expansion de leurs activités, dans la mesure où on sait que
les petites entreprises et celles dirigées par des femmes sollicitent générale-
ment peu de crédit, mais peinent souvent à amasser les fonds nécessaires
(annexe 11). Ces femmes ont toutefois constaté l'assouplissement récent des
conditions de crédit.
Évaluer l'incidence sur l'économie de l'augmentation du
nombre de femmes entrepreneures au Canada
Le nombre relativement faible de petites et de moyennes entreprises dans
lesquelles des femmes détiennent une participation majoritaire au Canada
laisse supposer qu'il y a de la place pour beaucoup plus d'entre elles. Il s'agit
L'annexe 8: PME classées selon le type d’obstacles à la
croissance propres à l’entreprise, 2011
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Gestion de la
dette
Maintien de
liquidités
suffisantes
Surveillance
insuffisante
des affaires
Connaissance
insuffisante
des
concurrents
ou du
Trop de
temps
consacré à la
gestion
quotidienne
Recrutement
et retention
des employés
Source : Recherche et statistique sur la PME, Statistique Canada, Recherche économique RBC
% de PMEs selon le sexe du
p
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riétaire ma
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L'annexe 9: PME classées selon le type d’obstacles à la
croissance externes à l’entreprise, 2011
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Pénurie de main
d’oeuvre
Fluctuations de la
demande des
produits ou de
services
Obtention du
financement
Règlementation
gouvernementale
Hausse de coût
des intrants
Intensification de
la concurrence
Source : Recherche et statistique sur la PME, Statistique Canada, Recherche économique RBC
% de PMEs selon le sexe du
p
ro
p
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j
oritaire
L'annexe 10 : Croissance de revenu des PME détenues
majoritairement par des femmes
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Moins de 0%
(baisse des
ventes)
0 %
(stationnaire
)
Entre 1 % et
10 %
pourcent par
an
Entre 11 % et
20 %
pourcent par
an
20 pourcent
ou plus par
an
Trois ans passes Trois ans prochains
Source : Recherche et statistique sur la PME, Statistique Canada, Recherche économique RBC
% de PMEs selon le sexe du
p
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L'annexe 11: Raisons données par le pourvoyeur de
crédit pour refuser le crédit, 2011
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Ventes ou liquidités
insuffisantes Garanties insuffisantes Dossier de crédit trop court ou entaché L’entreprise évolue dans une industrie trop
instable
Source : Recherche et statistique sur la PME, Statistique Canada, Recherche économique RBC
% de PMEs selon le sexe du
p
ro
p
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-4
-2
2
4
6
8
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15-24 25-44 45-54 55-64 65+
Source : Statistique Canada, Recherche économique RBC
Changement de point de pourcentage dans la part de population adulte femelle
L'Annexe 12: Croissance démographique des femmes au Canada: 2012-2032

Les Canadiennes prennent le flambeau | Octobre 2013
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alors de définir comment les initiatives stratégiques pourraient être conçues de manière à stimuler la croissance des PME canadien-
nes dirigées par des femmes. On comprend en lisant ce bref survol que des facteurs propices à la croissance de ces entreprises pour-
raient naturellement s'installer au fil du temps puisque l'expérience des femmes propriétaires et l'âge de leur entreprise croissent.
Cela dit, il ne serait pas inutile de cibler les facteurs de nature essentiellement structurelle susceptibles d'augmenter la représentation
des femmes dans le secteur des PME. Ces facteurs comprennent la mise en valeur du transfert des connaissances grâce à un meilleur
accès aux réseaux de femmes entrepreneures et la valorisation accrue des modèles féminins.
La mutation démographique en cours au pays crée, de surcroît, un contexte favorable à la multiplication des entreprises dans lesquel-
les des femmes détiennent une participation majoritaire au Canada. Comme elles sont propriétaires, les femmes entrepreneures plus
âgées peuvent se prévaloir de diverses options intéressantes, notamment celle de travailler à temps partiel, d'obtenir un revenu addi-
tionnel, en plus des prestations de retraite, ou encore celle de demeurer actives dans un environnement dynamique9. Au cours des
vingt prochaines années, période durant laquelle le nombre de femmes entrepreneures de 65 ans et plus devrait augmenter plus rapi-
dement que le nombre de femmes entrepreneures plus jeunes, la prise de mesures visant à encourager l'entrepreunariat auprès des
femmes est susceptible de renforcer la contribution de ce groupe démographique à la croissance économique. En outre, compte tenu
de nombre décroissant de jeunes femmes désireuses de lancer une entreprise, faire valoir les activités entrepreneuriales auprès de ces
femmes de façon à stimuler leur esprit d'entreprise pourrait bien donner lieu à de nombreux autres avantages inexploités.
En effet, cibler les femmes entrepreneures et miser sur cette ressource relativement sous-exploitée pourrait réellement doper l'activité
économique. En 2011, la contribution économique globale des PME dirigées par des femmes se chiffrait à environ 148 milliards de
dollars10. Une augmentation de 10 % du nombre d'entreprises dans lesquelles des femmes détiennent une participation majoritaire au
cours des dix prochaines années pourrait faire grimper leur contribution économique à environ 198 milliards de dollars (compte tenu
de l'inflation, ce gain s'élèverait à environ 163 milliards de dollars, soit un bond annuel net de 15 milliards de dollars). Il existe d'au-
tres avantages considérables liés à la multiplication des femmes entrepreneures dans le secteur des PME au Canada, dans la mesure
où l'augmentation du rendement de leur entreprise renforcerait leur contribution économique attendue. Ainsi, l'impulsion économi-
que que pourrait donner la valorisation de l'esprit d'entreprise auprès des femmes est énorme, et ces femmes pourraient devenir de
véritables moteurs économiques pour le pays au cours des décennies à venir.
Ouvrages cités
Direction des petites entreprises, Industrie Canada « Principales statistiques relatives aux petites entreprises » : juillet 2005, juillet
2008 et juillet 2012.
Owen Jung (2010). Direction des petites entreprises et Direction du tourisme, Industrie Canada. « Profils de financement des petites
entreprises - l'entrepreneuriat au féminin ».
OCDE Panorama de l'entrepreneuriat 2012. « Mesurer l’entrepreneuriat féminin ». (2012).
OCDE « Gender Equality in Education, Employment and Entrepreneurship: Final Report »; Réunion ministérielle 2013 : rapports
finaux (2012).
Recherche économique RBC Rapport sur les tendances récentes dans le secteur canadien des petites
entreprises (en anglais seulement). Octobre 2008.
Michael Schaper et Paull Weber. (2004) « Understanding the Grey Entrepreneur ». Journal of Enterprising Culture : vol. 12, no 2,
147-164.
Statistique Canada. Registre des entreprises 2011.
Sharanjit Uppal Statistique Canada (2011). « Le travail autonome chez les personnes âgées ».
Notes
1. Recherche économique RBC (2006). Rapport sur les petites et moyennes entreprises en tête des gains de productivité.

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2. Selon les principales statistiques relatives aux petites entreprises établies par Industrie Canada en juillet 2012, et compte tenu
de l'ensemble des entreprises des secteurs public et privé, les petites entreprises privées représentaient environ 31 % du PIB
en 2005, comparativement à 9 % pour les moyennes entreprises.
3. Ces estimations diffèrent de celles présentées dans les principales statistiques relatives aux petites entreprises établies par In-
dustrie Canada, puisqu'elles excluent les entreprises sans employés. En 2011, 75 % des travailleuses autonomes ne recevaient
pas d'aide rémunérée; il faut toutefois noter que le nombre de femmes entrepreneures sans employés n'est pas indiqué. Les
femmes ayant constitué leur entreprise en société, lesquelles sont peut-être un meilleur indicateur, représentent 31 % de l'en-
semble des travailleuses autonomes, dont 17 % reçoivent une aide rémunérée.
4. Aux fins de l'établissement de nos prévisions, nous avons supposé que les taux de participation des femmes à la population ac-
tive depuis 1981 et que les gains de productivité annuels demeureront constants.
5. Ces prévisions sont fondées sur la participation des femmes à la population active selon l'âge comparativement à celle des hom-
mes pour les 20 prochaines années, compte tenu d'une croissance du taux de la population active modeste. La croissance du
PIB réel est calculée en multipliant le taux de croissance de la participation globale, du taux d'emploi, du nombre moyen
d'heures de travail, de la productivité et de la population.
6. Nous avons restreint notre étude aux entreprises de un à 499 employés, ce qui exclut d'emblée les entreprises réputées
« indéterminées » par Statistique Canada. Comme il a été mentionné dans un rapport publié précédemment par RBC (Hogue
2008), les entreprises dont aucun travailleur n'est inscrit à la feuille de paie, autant les travailleurs autonomes que les entre-
prises embauchant uniquement des travailleurs contractuels, des employés irréguliers ou des membres de la famille, ne sont
généralement pas incluses dans la catégorie des petites entreprises, alors qu'elles représentaient plus de la moitié des entre-
prises du secteur privé au Canada en 2011. L'étude ciblait les entreprises dont le revenu brut annuel dépassait 30 000 dollars,
mais était inférieur à 50 millions de dollars au moment de l'étude, soit de février à juin 2011. Par conséquent, elle portait sur
environ 50 % des entreprises canadiennes, et tout particulièrement sur les femmes entrepreneures détenant une participation
supérieure à 50 % dans une PME.
7. Il est important de noter que certains secteurs n'étaient pas visés par l'étude, notamment ceux des services financiers, de l'assu-
rance et de l'immobilier, lesquels comprenaient près de 8 % des travailleuses autonomes en 2012. Les données utilisées ne
concernaient pas non plus le secteur des services éducatifs, la fonction publique, certains sous-secteurs des soins de la santé
et d'autres industries. Ainsi, les résultats présentés dans cet article pourraient sous-évaluer le nombre de femmes détenant
une participation majoritaire dans une entreprise au Canada.
8. Selon l'OCDE, la taille des entreprises dans lesquelles des femmes détiennent une participation majoritaire explique en grande
partie le rendement décevant de ces entreprises comparativement aux autres. Toujours selon l'OCDE, une fois que la petite
taille des entreprises est prise en compte, l'écart de rendement de ces entreprises comparativement aux autres rétrécit consi-
dérablement.
9. Le rapport préparé par Statistique Canada sur le travail autonome chez les personnes âgées révèle que ces personnes possèdent
généralement des ressources plus importantes en capital humain et en capitaux à investir dans une petite entreprise, lesquel-
les constituent deux conditions « supposées stimuler l'entrepreunariat ». De surcroît, la plus grande flexibilité que procure le
travail autonome et les moins grandes entraves au départ à la retraite qui le caractérisent expliquent en partie pourquoi les
personnes âgées optent pour cette forme de travail. Dans un rapport distinct préparé par Weber and Schaper, les auteurs sug-
gèrent que le manque de stimulation mentale et l'attrait d'une source supplémentaire de revenu sont deux bonnes raisons pour
les femmes plus âgées de se lancer en affaires.
10. D'après ce rapport, les PME appartenant à des femmes avaient généré, collectivement, un chiffre d'affaires moyen pondéré de
852 000 dollars en 2011, et environ 174 000 femmes détenaient une participation majoritaire dans une PME, ce qui établit leur
contribution économique nette totale à environ 148 milliards de dollars. Si le nombre d'entreprises appartenant à des femmes
augmentait de 10 % au cours des dix prochaines années et que leur chiffre d'affaires augmentait au taux de l'inflation, leur
contribution passerait à environ 198 milliards de dollars. Remarque : ces estimations varieraient compte tenu de différentes
hypothèses à l'égard du chiffre d'affaires.