Enregistrement / Équité / États généraux / Exterminare / Fonctions judiciaire, législative /
Gallicanisme / Gouvernement à conseil / Guerres de religions / Huguenots / Imprescriptibilité /
Inaliénabilité / Juge / Justices retenue et déléguée / Légalisme / Légalité / Légitimité / Lettre patente
prise motu proprio, sur requête / Lex regia / Lex salica / Libertés de conscience, de culte et de
religion / Libre vérification / Ligue / Lit de justice / Loi / Loi(s) fondamentale(s) / Magistrat /
Mandat de droit privé / Nationalité du roi / Ordonnance / Ordre / Parlement(s) / Patrimoine du roi /
Plaisir du roi / Politiques / Positivisme / Potestas temporelle / Pouvoir normatif / Principe de
sanguinité / Privilège / Procuration judiciaire / Protestants / Rationalisme / Réformation du
royaume / Régence / Remontrance / Royaume très-chrétien / Sacerdotalisme / Sacre (constitutif,
confirmatif) / Science du roi / Serment du sacre / Sociabilités naturelle, artificielle / Société
d’ordres / Souverainetés subsidiaire, absolue / Souveraineté per populum / Tiers parti / Tripartition
fonctionnelle / Tyrannicide / Ultramontanisme / Unification, uniformisation du droit / Vacance de
fait ou de droit du trône / Volontarisme
Résumé
Résumé en français :
Le second XVIe siècle fut, en France, une période de troubles et de transitions, peut-être même de
ruptures. Mais, la royauté fut-elle radicalement transformée en raison des guerres civiles ? Si le
royaume de France vit son histoire bouleversée à cause des guerres de religions, les fondements de
ses institutions furent-ils modifiés : en particulier, la division religieuse modifia-t-elle la conception
du pouvoir royal ? La souveraineté moderne, dans sa conception calviniste et bodinienne où la
fonction législative l’emporte sur celle judiciaire, sert généralement pour définir le pouvoir royal
d’Ancien Régime. Démontrer que cela ne correspondait pas à la réalité de la pratique juridique, et
que la doctrine dite absolutiste fut beaucoup moins homogène que cela est couramment affirmé, tel
est l’axe central de cette thèse, au sens propre du terme.
Il fut donc nécessaire de ne s’appuyer que sur des documents supposés connus afin que les résultats,
entrant en contradiction avec la redondance de la production bibliographique, ne puissent être
contestés en arguant de l’apport de sources dites nouvelles. Cette recherche n’a pas été réduite à
apporter, sur une question particulière, une confirmation des travaux précédents sur des points
connexes, mais a consisté à vérifier l’analyse jusqu’ici proposée sur des points contestés. Cela s’est
avéré bénéfique puisque, sur un certain nombre de questions névralgiques de la période, des
analyses originales ont pu être proposées.
Les enjeux politiques et juridiques de la fin du XVIe siècle s’orchestraient autour de l’articulation
des fonctions judiciaire et législative : la seconde découlait-elle de la première ou était-ce
l’inverse ? Il a été nécessaire de distinguer entre la pratique et la doctrine. Si d'une part, les sources
juridiques marquaient, malgré certaines nuances, la continuité de la conception du pouvoir royal
avec l'époque médiévale, il apparaît, d'autre part, une modification d'une partie de l'argumentation
doctrinale. La légitimité de la royauté était déplacée du judiciaire au législatif, ce qui devait
transformer la place et le rôle des institutions publiques du royaume, en particulier des organes de
conseil analysés comme des institutions judiciaires, non seulement les Parlements mais aussi les
États généraux (les députés étant, par exemple, dotés de procurations de droit judiciaire et non de
mandats de droit privé).
La succession au trône fut également une question centrale de la période qui rejoignait tout
naturellement celle de la fonction politique de l’organe royal. En effet, une vision moderne des lois
fondamentales s’opposa à une conception classique mettant en œuvre les coutumes
constitutionnelles, l’une d’elles, la règle de catholicité du roi, étant d’ailleurs révélée à cette époque.
Ce fut surtout l’application des règles de dévolution de la couronne, à la fin du XVIe siècle, qui fut
très délicate : contrairement à ce qui est généralement admis, l’arrêt Le Maistre ne permettait pas de