une! forme! légale! ou! reconnue! d’union! stable,! et,! ajoute! Françoise! Héritier,! la! valence!
différentielle!des!sexes.!
Ainsi, en est-il des représentations du masculin et du féminin conçues comme des
éléments interdépendants. Françoise Héritier a théorisé pour la première fois la notion de
« valence différentielle des sexes » dans son ouvrage L’exercice de la parenté, étude qu’elle a
conduite chez les Samo de Haute Volta, devenue aujourd’hui le Burkina Faso. Elle a
poursuivi le développement de cette théorie en analysant comment d’un simple constat, celui
d’une différence physique observable entre les sexes, a été élaboré un classement hiérarchique
du masculin et du féminin. Elle donne l’exemple dans nos sociétés, du doublet
passivité/activité. La passivité est classée comme féminine et l’activité comme masculine. La
passivité féminine est hiérarchiquement classée en dessous de l’activité masculine, mais
ailleurs comme en Inde, la passivité est considérée comme une qualité masculine et elle est
classée hiérarchiquement au-dessus de l’activité, conçue comme féminine. Donc quel que soit
le cas de figure, le féminin a été hiérarchiquement subordonné au masculin. Le fondement de
cette valence différentielle des sexes selon l’auteure, réside dans le fait que pour se
reproduire, les hommes ont besoin de passer par les femmes. Or faire et élever un enfant
prend du temps. Pour que ces femmes ne partent pas, emportant avec elles ce bien précieux
que sont les enfants, les hommes se sont approprié leurs corps. Selon Paola Tabet (1998), en
Afrique, dans le cadre conjugal il existe bien une division sexuelle du travail, les femmes se
doivent de constituer la descendance de leur époux. Ainsi la maternité est paradoxalement
pour elles à la fois source de pouvoir mais aussi d’asservissement et les religions africaines
formulent bien des injonctions aux femmes qui vont dans ce sens.
La notion de personne est l’ensemble des représentations de ses différentes
composantes en tant que constituant un microcosme inséré dans le macrocosme qu’est
l’environnement. Il existe une symbiose entre l’homme et la nature visible et invisible.
Jusqu’à quel point le corps et ses différentes composantes fait l’identité d’un être
humain et pour combien de temps, puisqu’il est destiné à mourir.
Les représentations du corps constituent un ensemble d’idées, d’images, de symboles,
d’émotions et de jugements de valeur qui dans toute société, dans toute culture servent non
seulement à penser ce corps mais aussi à le contrôler. Ces représentations sont autant de
contraintes qui s’exercent à l’intérieur de l’individu, comme à l’extérieur de lui, dès qu’il est
né. Parfois leur identité de personne s’appuie sur des marquages corporels (mutilations
sexuelles, oreilles percées, tatouages, scarifications).