Sur cette figure les flèches jaunes représentent les flux d’énergie solaire principalement
dans le visible et les flèches rouges les flux d’énergie rayonnée par la Terre dans l’infrarouge.
Les bilans d’énergie sont calculés aux différentes interfaces en faisant la somme des flux
(solaires et telluriques) qui traversent ces interfaces, en comptant positivement les flux absorbés
par la surface ou par l’atmosphère et négativement ceux qui sont émis. On vérifie ainsi que le
bilan au sommet de l’atmosphère est nul. Le bilan en surface et le bilan de l’atmosphère de
l’énergie rayonnée ne sont pas nuls. Le bilan de l’atmosphère est déficitaire de 106 W/m² et le
bilan en surface est au contraire excédentaire de 106W/m². Ces deux bilans s’équilibrent par les
flux non radiatifs (chaleur sensible et chaleur latente) qui correspondent aussi à un transfert
d’énergie de la surface vers l’atmosphère. Enfin l’effet de serre naturel est le bilan net du
système Terre atmosphère dans l’infrarouge, il est égal à +153 W/m². Ce piégeage d’énergie
infrarouge dans le système Terre-atmosphère induit une augmentation de la température de
surface de 33°C. En l’absence d’atmosphère, la température d’équilibre radiatif de la Terre serait
de 255°K (-18°C) avec l’effet de serre naturel elle est de 288 °K (+15 °C).
Le réchauffement global actuellement observé est seulement une intensification de cet
effet de serre naturel, que l’on appelle effet de serre additionnel. Son ampleur n’est, comme nous
le verrons dans la partie 5, que de quelques watts/m², et reste limitée en comparaison de l’effet
de serre naturel. Si l’effet de serre naturel dont il est question ici permet une élévation de la
température de surface de l’ordre de 33°, l’effet de serre additionnel ne joue actuellement que sur
une variation de l’ordre de un degré, mais celle-ci est suffisante pour générer des modifications
climatiques déjà largement perceptibles
II. La structure de l’Atmosphère
L’atmosphère terrestre est constituée d’un empilement de couches horizontales. La
variation de la température est souvent utilisée pour établir cette stratification. On distingue cinq
zones, chacune d’elles présentant une variation caractéristique de la température.
La troposphère - Elle s’étend du sol à 10 km d’altitude en moyenne (de 6 à 8 km aux
pôles, de 15 à 18 km à l’équateur). Elle est le siège de la plupart des phénomènes
météorologiques. La température y décroît en moyenne avec l’altitude de +15 °C au sol à – 56 °C
au sommet de la couche dont la limite supérieure est appelée tropopause. Du fait de la variation
importante d’altitude de la tropopause en fonction de la latitude, la température qui y règne à la
verticale des pôles (de l’ordre de – 55 °C) est paradoxalement plus élevée que celle qui y règne à
la verticale de l’équateur (de l’ordre de – 80 °C). La troposphère se subdivise en deux couches
superposées : la couche limite atmosphérique d’épaisseur moyenne 1 km qui subit l’influence
directe du sol (température, humidité, rayonnement, rugosité, relief, etc..) avec lequel elle est en
contact et la troposphère libre qui se dégage de cette influence.
- La stratosphère - C’est une couche calme et très stable située en moyenne entre 10 km
et 50 km d’altitude. La température s’y stabilise puis y augmente avec l’altitude d’environ – 56 °C
à la base à 0 °C au sommet, appelé stratopause. La stratosphère contient l’ozonosphère, zone
de formation et d’accumulation de l’ozone (O3). Les réactions chimiques à l’origine de la
formation de l’ozone produisent de la chaleur (réaction exothermiques). Elles sont responsables
du réchauffement observé dans la couche.
- La mésosphère – Située en moyenne entre 50 et 85 km d’altitude, cette couche
correspond à une nouvelle décroissance de la température qui atteint – 90 °C à son sommet,
appelé mésopause.
- La thermosphère – Elle s’étend de la mésopause à environ 500 km d’altitude et
correspond à une forte croissance de la température. Elle contient l’essentiel de l’ionosphère (ou
électrosphère), couche complexe fortement ionisée par les rayonnements solaire et cosmique,
les rayons UV et les rayons X. L’ionosphère joue un rôle important dans la propagation des
ondes électromagnétiques et dans le circuit électrique global.