Cahiers d’Habitat « Oiseaux » - MEEDDAT- MNHN – Fiche projet
préfère les terrains secs tout en évitant les paysages méditerranéens trop xériques. C’est un oiseau des plaines, des
collines et des causses qui peut se reproduire en moyenne montagne jusqu’à 1700 m dans les Pyrénées [6], avec un
optimum de 600 à 800 m dans les Alpes du Nord, de 1200 à 1400 m dans les Alpes du Sud [bg54] et jusqu’à 2300 m
dans les Alpes-Maritimes [R. GARCIN, comm. pers.]. La densité des couples, bien plus faible lorsqu’elle est
mesurée à vaste échelle, varie fortement selon les régions et les milieux : en Allemagne 0,2 couple/10 ha [bg30], en
Grande Bretagne 0,3 à 1,9 couples/10 ha [8; 12], en France 2,5 couples/10 ha dans les landes de Bretagne [4] et cinq
à six dans le bocage normand [bg72], en Suisse 0,4 à 0,7 couples/10 ha, mais jusqu’à 4,7 couples/10 ha dans un
habitat offrant un dense réseau de haies et très localement même 14 dans une jeune futaie de 11 ha au pied sud du
Jura [bg54].
En hiver, il exploite pratiquement les mêmes habitats, délaissant cependant les biotopes des plus hautes latitudes et
des altitudes supérieures à 1000 m. Son abondance est essentiellement déterminée par la disponibilité des milieux en
graines. Sa prédilection est alors marquée pour les chaumes au détriment des cultures de céréales d’hiver trop
pauvres en nourriture [11].
Comportements
Le Bruant jaune est un oiseau diurne, vivant en couple durant la période de nidification. Le territoire est affirmé par
le chant, émis depuis des postes élevés, d’où l’importance pour le mâle d’y inclure des arbres et des arbustes.
L’appariement dure plusieurs semaines car les femelles « visitent » plusieurs mâles avant de se fixer sur le territoire
de leur choix. L’espèce s’alimente au sol. En hiver, elle forme des bandes de dizaines d’individus qui dorment
ensemble dans des buissons, des roselières humides ou sèches, en compagnie d’autres espèces : Bruant des roseaux,
Bruant proyer, Moineau friquet Passer montanus, Moineau domestique Passer domesticus, Pipit spioncelle Anthus
spinoletta, Pipit farlouse Anthus pratensis [bg35] et s’alimentent le jour ensemble. Ces bandes, souvent en mélange
avec d’autres Fringilles, se constituent dès la fin de l’été, d’abord composées de jeunes auxquels se joignent ensuite
les adultes [bg7]. Les regroupements s’étoffent quand les conditions hivernales se durcissent et restreignent l’offre
alimentaire (enneigement…), ce qui peut rapprocher les oiseaux des habitations. Les groupes se disloquent
progressivement au printemps, les mâles commençant à chanter dès que les températures deviennent plus clémentes.
Reproduction et dynamique de population
La reproduction débute dès fin février et en mars avec les premiers chants. Le nid est une coupe soignée de
matériaux fins (crins) reposant sur une structure plus grossière de tiges, feuilles et herbes sèches. Dans la végétation
herbacée, la femelle le construit à terre ou à très faible hauteur, 10 cm environ, jusqu'à 80 cm en moyenne dans les
haies [13]. La ponte de trois à quatre œufs est tardive et déposée de fin d’avril à fin mai, essentiellement à la mi-mai.
Les pontes de remplacement ne sont pas rares. Une seconde ponte peut être effectuée de mi-juin à août. L’incubation
dure 11 à 13 jours, assurée par la femelle seule. L’élevage des jeunes au nid prend 9 à 14 jours et peut être mené à
son terme par le mâle seul quand la femelle entame une seconde ponte. Les poussins quittent le nid avant de savoir
parfaitement voler.
La prédation pèse lourd dans la dynamique naturelle de la population. Celle s’exerçant au nid, fréquemment
imputable aux Corvidés et petits rongeurs, représente 50 à 60% des causes d’échec de la reproduction [1; 2] sans
compter celle subie par les adultes qui sont fréquemment la proie de l’Epervier d’Europe Accipiter nisus
[UTTENDÖRFER, 1952 in 5]. Curieusement la prédation semble plus forte sur les nids situés dans les haies que sur
ceux cachés en milieu herbacé [13]. Les conditions climatiques (pluie) affectent aussi grandement la réussite de la
reproduction [2].
La longévité maximale observée grâce aux données de baguage est d’environ 13 ans [bg59].
Régime alimentaire
De l’automne au début du printemps, l’espèce se nourrit essentiellement de graines, celles des céréales surtout,
qu’elle recherche activement dans les chaumes, à proximité des haies [11], dans les marges herbeuses des champs,
dans les semailles, les épandages de fumiers… Diverses autres graines sont aussi consommées dans les friches, les
jachères.
Du printemps à la fin de l’été, l’espèce devient insectivore avec un spectre très large incluant de nombreuses familles
d’insectes. Entrent alors dans le régime les larves et adultes de diptères, papillons diurnes et nocturnes, éphémères,
trichoptères, sauterelles et criquets, coléoptères… dont les parents nourrissent également leurs jeunes. Millepattes,
araignées, vers sont également consommés.
Habitats de l'Annexe I de la Directive Habitats susceptibles d'être concernés
4030 - Landes sèches européennes (Cor. 31.2)
4040*- Landes sèches atlantiques littorales à Erica vagans (Cor. 31.234)
4060 - Landes alpines et boréales (Cor. 31.4)
5130 - Formations à Juniperus communis sur landes et pelouses calcaires (Cor. 31.88)
6210 - Pelouses sèches semi-naturelles et faciès d’embuissonnement sur calcaire (Festuco-Brometalia) (Cor. 34.31 à
34.34)
6220*- Parcours substeppiques de graminées et annuelles Thero-Brachypodietea (Cor. 34.5)