l`après-sida, nouveaux virus : la menace

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Courrier de la Cellule Environnement de l'INRA n° 18
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l'après-sida, nouveaux virus :
la menace
par Nathalie Levisalles (*)
La plupart des spécialistes en sont maintenant convaincus : l'émergence de l'épidémie du sida n'a plus
à voir avec le hasard qu'avec la nécessité. A l'échelon planétaire, l'évolution brutale et conflictuelle de
nos rapports avec notre environnement naturel pourrait en être la cause principale. D'où la crainte de
nouvelles épidémies virales. Pour certains, il faudrait même traiter ce problème sur le modèle des catastrophes naturelles : imprévisibles, mais accessibles à la prévention.
« Un phénomène comme le sida est naturel, presque prévisible. Il n'y a aucune raison pour qu'une
autre grande épidémie de ce type ne puisse éclater à nouveau. » Délire de savant fou ou d'astrologue
en mal de prédiction ? Non, il s'agit d'une déclaration récente de Josua Ledenberg, Prix Nobel de médecine et ancien président de l'université Rockfeller à New York. « Nous aurons à affronter d'autres
catastrophes de ce type, a-t-il ajouté. Nous vivons en compétition avec les virus et les bactéries pour la
domination de la Terre, et rien ne garantit que nous en serons les survivants. »
Dix ans après l'irruption du sida, il faut bien admettre que les maladies infectieuses ne sont pas, loin
s'en faut, un vestige du passé. D'autant plus que, si l'infection à V I H est la plus terribles des
« nouvelles maladies », elle n'est pas la seule. Ces dernières années, les épidémiologistes on vu émerger la légionellose, la maladie de Lyme, de nouveaux types de virus herpès, le CMV
(cytomégalovirus), mais aussi de redoutables fièvres hémorragiques virales (FHV), comme celles de
Marburg, Ebola ou Lassa. On regroupe sous le terme FHV une douzaine de maladies qui ont en commun une fièvre élevée, un syndrome hémorragique, parfois une atteinte cardio-vasculaire et neurologique et, surtout, un taux de létalité élevé et une contagiosité très importante.
En 1989, le virus Ebola, agent d'une fièvre hémorragique très souvent mortelle, a été repéré aux EtatsUnis chez des singes provenant des Philippines. Les singes affectés sont morts mais heureusement, pas
le personnel des laboratoires qui les avait manipulés. Une chance miraculeuse : en 1976, au Soudan, le
virus avait tué 147 personnes sur 280 contaminées et au Zaïre, 280 sur 318.
Cette chance, les victimes du virus de Marburg ne l'on pas eue non plus. En août 1967 à Marburg
(Allemagne), vingt-cinq chercheurs et techniciens en contact avec des singes d'Ouganda ont contracté
cette fièvre hémorragique et sept en sont morts. Après cet épisode, le virus a continué de tuer par
flambées en Afrique entre 1975 et 1987.
(*) Article paru dans le Journal International de Médecine, n°228, semaine du 18 au 24 mars 1992, reproduit avec l'aimable autorisation de
la revue.
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La « nouveauté » du sida traduit notre méconnaissance du monde naturel
II y a dix ans encore, on pouvait espérer que la plupart des maladies infectieuses, jugulées par les antibiotiques et les vaccins, étaient sur le point de disparaître. Un optimisme tout à fait excessif, provoqué
par le succès quasi miraculeux des antibiotiques à partir de 1940. En fait, non seulement les maladies
infectieuses n'ont pas disparu mais elles pourraient devenir encore plus fréquentes, disent les spécialistes. Pour Stephen S. Morse, maître de conférence en virologie à l'université Rockeffeler de New
York et organisateur d'un congrès sur les virus « émergents » : « Les maladies infectieuses sont le prix
que nous payons pour vivre dans un monde organique et nous devons nous attendre à de nouveaux
"sida". La nouveauté du sida traduit sans doute plus notre méconnaissance du monde naturel qu'un
nouveau développement diabolique de l'évolution ».
Signe certain d'un intérêt nouveau, le congrès de New York a été suivi d'un cycle de conférences sur
ce thème, organisé à Ischia (Italie) par Mirkz Grmek, historien de la médecine et professeur à l'école
des Hautes Etudes. L'arrivée de ces nouvelles maladies, pour la plupart virales et pour certaines (sida
et FHV) extrêmement graves, a en effet obligé les épidémiologistes et les virologues à se poser de
nouvelles questions. Un recensement rapide a été fait : 20 à 30 maladies infectieuses nouvelles, essentiellement virales, sont apparues ces quarante dernières années. Première surprise : en les comparant,
les spécialistes se sont aperçus que toutes avaient été précédées par un changement d'environnement,
en particulier dans les régions tropicales. Le virus passe de l'animal à l'homme ou d'une population
humaine réduite à une population étendue. Comme le résume Stephen Morse : « Le problème central,
c'est le changement des relations entre les virus et la société humaine qui reflète l'évolution des relations entre les humains et leur environnement ».
Deuxième constat : la quasi totalité de ces nouvelles maladies sont des zoonoses. Leurs hôtes naturels
sont le plus souvent des animaux sauvages ; rongeurs, oiseaux ou arthropodes. Ainsi, fait remarquer
Stephen Morse, « le passage de la scrapie (tremblante du mouton) à la BSE (Bovine Spongiform
Encephalopathy) qui touche la vache est un exemple flagrant du transfert inter-espèces d'un agent
infectieux vers une nouvelle espèce-hôte ».
Des canards grippés aux porcs mélangeurs
On oublie souvent que la grippe tue. Et qu'elle tue parfois
beaucoup. Comme l'épidémie de « grippe espagnole » de
1918 qui a fait 20 à 30 millions de morts dans le monde
entier. Une des raisons de cette létalité élevée, c'est la variabilité du virus qui fait que l'immunité, naturelle ou vaccinale, n'est jamais définitive.
A l'origine de la grippe humaine, on a découvert une
forme d'élevage pratiquée dans le sud de la Chine et de
l'Asie. Les canards et les porcs sont élevés conjointement,
les excréments de l'un étant pour la nourriture de l'autre.
Or, la grippe est un virus qui a pour hôtes les oiseaux et
volailles, en particulier les canards. Les canards ne peuvent pas transmettre la grippe aux hommes, mais les
porcs peuvent jouer le rôle de « mélangeurs » dans lesquels de nouvelles souches de virus de porcs se croisent,
créant un virus avec un nouvel antigène de surface qui est
alors transmis à l'homme.
Plus cette forme d'élevage s'étend et plus le virus de la
grippe se développe, avec un réarrangement continuel de
ses gènes. Les virologues expliquent que la souche A de
la grippe subit une dérive génétique, mais que, tous les
20 ans, une mutation importante amène une nouvelle
forme d'une protéine de surface, l'hémagglutinine. Celleci est un antigène majeur qui provoque une forte réponse
immunitaire. Comme le virus est « nouveau », personne
n'est immunisé et une pandémie mondiale éclate. Mais le
processus est plus compliqué qu'il n'y paraît. A plusieurs
reprises, des pandémies chez les porcs, survenues après
recombinaison génétique du virus n'ont pas entraîné de
pandémie humaine, contrairement aux prévisions du
Center for Disease Control d'Atlanta.
N.L.
Les jet-virus
II est clair pour tous maintenant que l'activité humaine est le principal responsable de l'émergence des
« nouveaux virus ». En produisant des changements sociaux et environnementaux, les hommes favorisent le transfert des virus vers de nouveaux hôtes. A l'origine de ces transferts, on retrouve le plus souvent un défrichement, une déforestation, de nouvelles cultures, une construction de barrages ou de réservoirs. Mais aussi les migrations humaines (de la forêt tropicale vers les grandes villes) ; la création
de bidonvilles autour des métropoles tropicales (promiscuité, manque d'hygiène, eau stagnante et cha-
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leur sont des conditions idéales pour les
rongeurs et les moustiques) ; et les voyages : les
avions transportent aussi bien les virus que les
voyageurs. Aujourd'hui, en moins de vingtquatre heures, n'importe quel virus peut se
retrouver à l'autre bout du monde. Mais les
migrations humaines (guerres et colonisations)
ont toujours répandu les virus locaux. La
dengue et la fièvre jaune ont sans doute été
disséminées de l'Afrique vers l'Amérique par la
traite des esclaves.
L'hypothèse de mutations virales
non retenue
Des souris et des hommes
Cherchez la souris. C'est souvent elle la responsable.
A vrai dire, avec les arthropodes, les rongeurs sont les
plus fréquents vecteurs des fièvres hémorragiques v i rales.
En Afrique, par exemple, c'est une souris qui transmet
aux hommes le virus Lassa. La Mastomys natalensis
leur est en effet très familière, partageant nourriture et
habitat.
En Argentine, c'est la modification des techniques
agricoles qui a favorisé la rencontre des hommes avec
le virus Junin, qui jusque-là n'infectait que les rongeurs. Quand, au début des années 50, les fermiers ont
commencé à défricher la pampa pour planter du maïs,
ils ont provoqué une explosion démographique dans
une population de petites souris appelées Calomys
musculinus, porteuses du virus Junin. Cette maladie,
dont la mortalité atteint 20%, touche maintenant 600
personnes par an, sur un territoire de 100 000 km 2 .
En Bolivie, l'histoire du virus Machupo, une FHV
aussi, commence de la même manière. La maladie
s'est déclarée il y a 30 ans lorsque la souris Calomys
callosus s'est mise à pulluler, grâce aux changements
agricoles. Les contacts avec les humains ont augmenté
et en 1960, on comptait 1 000 cas à Machupo, avec un
taux de mortalité de 20%. Mais, dans ce pays, contrairement à l'Argentine, le programme d'élimination des
rongeurs a été très efficace et aucun cas n'a été signalé
depuis 1974.
« Même la technologie est à double tranchant,
fait remarquer Joshua Lederberg. L'amélioration de l'hygiène et de la vaccination nous
rend plus vulnérable parce qu'elle nous laisse
vierges de toute expérience microbienne. »
Mais pourquoi les virus « émergent-ils » plus
que les autres micro-organismes ? « Les êtres
perfectionnés ont du mal à passer d'une espèce
à l'autre, explique Mirko Grmek. C'est plus facile pour les bactéries que pour les parasites, et
plus encore pour les virus. Voilà pourquoi les
changements d'environnement favorisent surtout les maladies virales et, dans une moindre
mesure, les maladies bactériennes, mais aussi les maladies à mycoplasmes et à prions. »
Et les mutations ? En fait, la plupart des chercheurs qui se sont penchés sur le phénomène des « virus
émergents » ont écarté cette hypothèse. « En dehors du virus de la grippe dont on connaît la variabilité,
affirme Stephen Morse, la cause principale de ces émergences n'est pas la mutation. Les facteurs
écologiques et démographiques sont beaucoup plus importants. Bien que les virus soient capables
d'évoluer très rapidement, pratiquement aucun n'a montré de changement très net de pathogenèse, si
l'on excepte l'encéphalite de Rocio et la WEE (Western Equine Encephalitis). »
Si les virus émergents semblent préférer la proximité de l'équateur, ils n'épargnent aucun continent. En
Corée, l'extension des rizières a favorisé la souris locale, porteuse du virus Hantaan. C'est ce virus qui
a décimé les troupes de l'ONU pendant la guerre de Corée. En Afrique, la fièvre du Rift se réveille par
flambées depuis la construction du barrage d'Assouan en Egypte et des barrages sur le fleuve Sénégal
en Mauritanie.
La fièvre des pneus
Un autre agent du FHV, le virus de Séoul, un virus de rongeurs, infecte maintenant les rats de la région
de Baltimore (Etats-Unis). Soixante-quatre pour cent d'entre eux sont porteurs d'anticorps contre le virus de Séoul. Selon James Le Duc, de l'Institut de recherche de l'armée américaine sur les maladies infectieuses, aucun cas humain de la maladie n'a été signalé à Baltimore, mais, sur 1 148 habitants testés, 15 portaient des anticorps contre ce virus, indiquant une exposition antérieure. Ce virus semblerait
par ailleurs avoir un lien avec une pathologie chronique.
Le moustique-tigre d'Asie (Aedes albopictus), un bon vecteur pour la dengue et la fièvre jaune, est entré aux Etats-Unis par Houston (Texas), en 1985, dans des pneus réchappes venus d'Asie. Maintenant
installé dans dix-sept Etats américains, c'est une menace sérieuse qui pèse sur tout le pays.
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L'Amérique du Sud a été envahie par des virus de souris {cf. encadré), mais elle est surtout frappée par
la dengue. Cette maladie tropicale qui avait naguère l'allure d'une grippe s'est fait remarquer en 1981
par une épidémie qui a touché 300 000 personnes à Cuba. Mais l'infection a aujourd'hui pris un nouveau cours. Un sujet infecté une première fois par une variété (sous-type du virus) peut faire une forme
sévère (fièvre hémorragique) de la maladie s'il est ensuite infecté par un autre sous-type du virus. Or,
on voit la forme hémorragique de la dengue devenir de plus en plus fréquente au fur et à mesure que se
développent différents sous-types du virus.
Virus non identifiés
Le tableau général est plutôt sombre. Il donne pourtant une raison d'être optimiste. Puisque
l'émergence de nouveaux virus est essentiellement liée à l'activité humaine, on peut donc espérer la
contrôler, dans une certaine mesure. Les virologues savent maintenant qu'il existe un vaste réservoir
de virus dont certains représentent une réelle menace. Mais, fait remarquer Mirko Grmek, « il existe
de nombreux virus et bactéries non encore identifiés. La Legionella était très répandue, mais on ne l'a
caractérisée que lorsque, dans certaines conditions, elle est devenue pathogène ».
Mirko Grmek : on peut avoir demain une terrible épidémie de peste
Mirko Grmek est médecin, professeur d'histoire de la médecine à l'école des Hautes-Etudes en sciences sociales et
auteur d'une Histoire du sida (Payot). Mais ses plus récents travaux sont consacrés aux nouveaux virus.
Q : Peut-on parler de nouveaux virus au sens strict, ou
bien existent-ils déjà dans l'environnement ?
M i r k o Gmerk : Les virus sont nécessairement préexistants. Ce sont des êtres très petits, mais pas très simples :
ils ne peuvent pas naître de rien. On peut aussi penser
qu'un virus est totalement nouveau si c'est un gène
échappé d'un organisme. D'endoparasite, il devient exoparasite. Mais cette théorie n'est qu'une hypothèse.
Les virus nouveaux sont très rares. Il y a des virus qui ne
changent en rien mais dont l'environnement change. Il
peut aussi y avoir un virus relativement nouveau avec une
petite mutation. Dans les deux cas, une nouvelle maladie
peut apparaître.
Prenons un rétrovirus, par exemple. S'il n'y a pas
d'affinité pour le lymphocyte T4, il ne l'attaque pas. Mais
il suffit d'un petit changement dans sa structure pour qu'il
y ait accès.
Q : Y a-t-il plus de maladie nouvelles aujourd'hui
qu'autrefois ?
MG : Les maladies nouvelles vont être plus fréquentes
maintenant, parce que les changements de milieux sont
plus radicaux qu'auparavant. En 50 ans, la France a plus
changé qu'en plusieurs siècles. Par ailleurs, l'élimination
des maladies infectieuses classiques permet à d'autres
d'apparaître.
Le sida est un événement très rare qui s'inscrit à contrecourant du progrès médical. Les nouvelles maladies de
société, telles les maladies cardio-vasculaires ou les cancers, touchaient jusqu'à présent plus tard dans la vie,
puisque les maladies d'enfance et de jeunesse (diphtérie,
tuberculose) ont été efficacement combattues. Or, le sida
tue justement très tôt : il ne respecte pas les « règles du
jeu » habituelles, d'où, en partie, le sentiment d'injustice
et d'impuissance qu'il inspire.
Q : Et les fièvres hémorragiques ?
MG : Les fièvres hémorragiques sont des maladies
d'animaux sauvages.
Ce sont des zoonoses qui changent d'hôte. Voyez la
peste : elle tue parce que ce n'est pas une maladie humaine. Pour le germe, peu importe si l'homme survit ou
non, puisque c'est une maladie de rongeurs.
Q : Vous utilisez le concept de pathocénose. Quelles sont
ses lois ?
MG : Comme la biocénose (l'équilibre de la répartition
des animaux et des plantes dans un écosystème), la pathocénose est un système où le nombre de malades d'une
maladie dépend du germe, mais aussi du nombre de malades d'autres maladies. C'est un système en équilibre.
Une épidémie est un déséquilibre dans cette pathocénose,
donc elle ne dure pas. Elle finit toujours par reculer et atteindre un plateau : il y a une endémie à un certain
niveau.
C'est vrai aussi pour le sida. L'épidémie cessera, c'est sûr,
mais à quel niveau ? On ne le sait pas On peut prévoir la
forme de la courbe : en S avec un plateau. Mais ni le niveau, ni le moment.
Q : La France est-elle particulièrement menacée par
certaines maladies ?
MG : Non. Personne n'aurait pu prédire le sida. De
même, pas une seule des prédictions du CDC (Center for
Disease Control) d'Atlanta concernant les épidémies de
grippe n'a été confirmée.
Et regardez la peste chez les rats aux Etats-Unis : depuis
20 ans, elle avance d'ouest en est. Elle est maintenant à
mi-chemin des deux côtes, sans être passée à l'homme.
Mais demain, on peut avoir une terrible épidémie de peste
si certaines conditions de vie sont remplies.
Un retour de tous les germes existants est toujours possible. Le choléra par exemple, ou le typhus. Celui-ci est
endémique en France. Mais on sait que si certaines
conditions de vie sont réunies (la guerre par exemple), le
germe du typhus va ressurgir.
Propos recueillis par l'Auteur
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Comment envisager alors une prévention ? Le professeur Donald Henderson, longtemps chargé de la
lutte contre la variole à l'OMS et maintenant en poste à Washington, a proposé la création de centres
de surveillance des virus dans les banlieues des grandes villes proches de la forêt tropicale. Parce que,
explique-t-il, « les nouveaux virus ont de grandes chances d'émerger des régions tropicales qui subissent des changements démographiques et agriculturaux ». Par ailleurs, insiste Stephen Morse, « il faut
absolument prendre l'habitude de faire une étude d'impact viral, comme on fait des études d'impact sur
l'environnement, pour chaque projet de déforestation ou de barrage, avec un échantillonnage de la
faune microbienne et virale des régions en changement écologique, et surtout, insiste-t-il, il ne faut pas
méconnaître les problèmes sociaux ». Comme le sida l'a malheureusement montré, la prise en charge
d'une épidémie est avant tout un problème social et politique. Il faut savoir identifier une menace et se
mobiliser à temps.
D'autant plus, insiste le virologue, que les épidémies qui menacent l'Amérique du Nord - grippe,
dengue, Séoul et Hantaan - représentent des dangers tout à fait réels. Il ne sera donc jamais trop tôt
pour commencer une surveillance systématique des nouveaux virus avant qu'ils ne soient irréversiblement installés.
Les maladies infectieuses restent, certes, des catastrophes naturelles qu'on ne pourra jamais éliminer.
Mais en étant attentifs et prudents, on peut tenter de les contrôler et d'en limiter les dégâts, comme on
le fait pour un tremblement de terre ou un cyclone •
Erratum : Par suite d'un enchaînement malencontreux de hasards adverses, la figure 3 de la page 15 du n°16 du
Courrier de la Cellule Environnement, illustrant la Production et le lâcher des Trichogrammes (article de Nicole
Hawlitzky), comportait, en son coin supérieur gauche, un raccourci. Nous publions ci-dessous le schéma correct.
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