Théorème 10. Soit A=∃x1. . . ∃xnBune formule existentielle (Bsans
quanticateur). Alors Aest valide si et seulement si elle est satisfaite par
tout modèle de Herbrand.
Théorème 11 (Théorème de Herbrand sémantique).Si A=∃x1...∃xnB
est une formule existentielle, elle est valide si et seulement s’il existe un entier
ket kinstances Bσ1, . . . , Bσkde Btelles que Bσ1∨. . . ∨Bσksoit valide.
Développement 1. Démonstration des deux théorèmes précédents.
Proposition 12. Soit Aune formule, alors on peut construire à partir de
A, en ajoutant des symboles de fonction au langage, les formules :
— (Skolemisation) AS, universelle, qui est satisfaisable ssi ASl’est ;
— (Herbrandisation) AH, existentielle, qui est valide ssi Al’est.
3 Calcul des séquents
Dénition 13. Le calcul des séquents, noté LK, est un système de preuves
dont les jugements sont de la forme Γ⊢∆, où Γ=Γ1, . . . , Γnet ∆ =
∆1, . . . , ∆msont des ensembles de formules. Interprétation : la conjonction
des Γientraîne la disjonction des ∆j. Les règles d’inférence sont les règles
axiome et coupure
(Axiome)
Γ, A ⊢A, ∆Γ⊢A, ∆ Γ′, A ⊢∆′
(Coupure)
Γ,Γ′⊢∆,∆′
ainsi que des règles logiques permettant d’introduire les connecteurs logiques
(cf. annexe).
Exemple 14 (Paradoxe du buveur).La formule ∃x.(P(x)⇒ ∀y.P (y)) est
prouvable dans LK (preuve en annexe).
Proposition 15. LK est correct et récursif.
Dénition 16. On appelle preuve sans coupure une preuve n’utilisant pas
la règle de coupure. Le calcul des séquents sans cette règle est noté LK−.
Proposition 17 (Propriété de la sous-formule).Toute formule apparais-
sant à l’intérieur une preuve sans coupure peut être obtenue par substitu-
tion d’une sous-formule d’une formule apparaissant dans la conclusion de la
preuve.
Théorème 18 (Élimination des coupures).Si Γ⊢LK ∆, alors Γ⊢LK−∆.
De plus, on peut obtenir une preuve sans coupures à partir d’une preuve
avec coupures par un algorithme eectif (système de réécriture fortement
normalisant).
Remarque 19. Ceci permet de réduire l’espace de recherche des preuves
dans les procédures de semi-décision pour la logique du premier ordre.
Corollaire 20. LK est cohérent.
Théorème 21 (Théorème de Herbrand syntaxtique).Si Aest sans quanti-
cateur, ∃x1...∃xnAest prouvable dans LK si et seulement s’il existe un
entier ket kinstances Aσ1, . . . , Aσkde Atelles que Aσ1∨. . . ∨Aσksoit
prouvable dans LK.
Lemme 22. Aest prouvable dans LK ssi son herbrandisée AHl’est.
Théorème 23. LK est complet.
4 Résolution et programmation logique
Dans cette section, on suppose connue la théorie de l’unication syn-
taxique de termes. On rappelle que si deux termes tet usont uniables,
alors il existe un unicateur le plus général, noté mgu(t, u).
Dénition 24. Un littéral est un atome ou une négation d’un atome. Une
clause est une disjonction de littéraux, sans quanticateurs. Elle est impli-
citement universellement quantiée sur ses variables libres.
Dénition 25. La résolution est un système de preuve dont les jugements
sont des clauses et les règles sont la résolution et la factorisation
C∨L¬L′∨C′
Résolution
Cσ ∨C′σ
C∨L∨L′
Factorisation
Cσ ∨Lσ
(L,L′littéraux, et σ=mgu(L, L′)pour les deux règles) ainsi qu’une règle
d’échange correspondant à l’associativité et la commutativité de ∨.
Exemple 26. La réfutation de (P(x, a)∨P(a, x)) ∧(P(y, a)∨P(a, y)) (cf.
annexe) nécessite la règle de factorisation.
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