Nouveau dossier pédagogique Architecture XXe en Auvergne

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e x p o s i t i o n
7 mars / 28 mai 2017
L’Architecture
,
E
du XX siecle
en Auvergne
Tour de l’Horloge
Issoire (63)
© Cliché Léa Tartière
DOSSIER
PÉDAGOGIQUE
,
Tour de l’Horloge
4, rue du Ponteil - 63500 Issoire
Tél. : 04 73 89 07 70
[email protected]
Facebook : Tour de l’Horloge Issoire
ENTREE LIBRE
SOMMAIRE
Communiqué
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L’architecture du XX siècle : une très grande richesse
e
XX siècle, des techniques et des matériaux : inventions à tous les étages
1900-1930, le style Beaux-Arts : la contemporanéité du passé
1900-1930, le style Beaux-Arts : historicisme et éclectisme
1900-1930, le style Beaux-Arts : les fastes du thermalisme
1900-1925, l’Art nouveau : des formes organiques
1905-1925, le pittoresque rationaliste : des effets raisonnés
1910-1945, le régionalisme : des murs et des toits
1910-1945, le régionalisme : pour les pays de chez nous
1925-1940, l‘Art déco : un modernisme orné
1925-1940, l‘Art déco : un style à la mode
1925-1960, le Classicisme moderne : monumental et intemporel
1925-1960, le Classicisme moderne : architecture et pouvoir
1925-1960, l’Avant-Garde moderniste : vers une architecture nouvelle
1925-1960, l’Avant-Garde moderniste : un langage encore d’actualité
Issoire : focus sur la SCAL
Issoire : Jean-Prouvé, architecte visionnaire
XXe siècle, l’évolution d’une profession : libre exercice, ordre, spécialisation
1925-1970, le logement de masses : des cités ouvrières...aux grands ensembles
Issoire : focus sur les nouveaux quartiers d’Issoire suite à l’industrialisation de la ville
1950-1970, les grands équipements :
une période de fort développement - des réalisations ambitieuses
1950-1970, les grands équipements : un bouleversement revendiqué
Issoire : évolution de la Tour de l’Horloge
1985-2000, l’attrait du monumental : grands travaux et décentralisation
1985-2000, l’attrait du monumental :
concours et normes - néo-monument et néo-éclectisme
1985-2000, construire pour durer ? : architecture et patrimoine
1985-2000, construire pour durer ? : architecture et environnement
1965-1990, structures, formes et couleurs :
choc et mutations - brutalisme, formalisme - dépasser le modernisme
Jeu « TOUR-ESCAPE »
Partenaires
La Tour de l’Horloge
Infos visiteurs
Contacts presse
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Pôle arts & patrimoine - dossier de presse - juin 2017 « L’architecture au xx siecle en auvergne »
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architecture du XX siècle en Auvergne
Communiqué
L’ARCHITECTURE DU XXe SIÈCLE EN AUVERGNE
EXPOSITION DU 7 MARS AU 28 MAI 2017
TOUR DE L’HORLOGE - RUE DU PONTEIL
4 RUE DU PONTEIL - 63500 ISSOIRE
Co-réalisée par l’Ordre Régional des Architectes d’Auvergne, la Maison de l’architecture en
Auvergne, la Revue Auvergne Architectures et mise en scène par le pôle Arts & Patrimoine de la ville
d’Issoire.
À travers des textes illustrés de Christophe Laurent, Historien de l’architecture, des maquettes,
dessins, photographies d’archives et même des jeux, cette exposition réhabilite une architecture
auvergnate du XXe siècle encore trop souvent malmenée.
Notre environnement urbain et périurbain date en grande partie de cette époque. Le passage en
quelques décennies, d’une société rurale à une société urbaine a constitué un bouleversement
majeur, exigeant une évolution profonde de la planification urbaine, des techniques et des styles de
construction.
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L’architecture du XX siècle en Auvergne est riche de nombreuses œuvres remarquables, témoignant
de la diffusion des modèles stylistiques nationaux. Issoire n’échappe pas à la règle.
Cette exposition est libre et gratuite.
Vichy© R. Lacroix
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architecture du XX siècle en Auvergne
,L architecture du XX
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siècle
une très grande richesse
e
En France, l’architecture du XX siècle est, par rapport à celle des siècles antérieurs, la plus
répandue.
Un plus grand nombre de bâtiments a été construit au cours de cette période que lors de la totalité
de la période antérieure. À l’aspect quantitatif, il convient d’ajouter un constat qualitatif : comme
jamais auparavant en si peu d’années, l’architecture a connu au XXe siècle de fortes révolutions et de
nombreux styles très caractérisés.
Le Louvre, Musée-Paris
Sous l’influence des bouleversements économiques, industriels, technologiques,
démographiques, sociaux, l’architecture n’a cessé au cours du siècle de se complexifier.
Nouvelles façons de vivre, d’habiter et de circuler, matériaux et modes de construction en constante
diversification et amélioration, urbanisation, accroissement du nombre et de la spécialisation des
bâtiments : autant d’éléments qui ont façonné l’architecture.
Dans un processus de réciprocité sans cesse renouvelé, les nouveaux besoins ont généré de
nouveaux programmes et de nouveaux moyens.
Il a fallu construire des équipements, des infrastructures : usines, ponts, centrales électriques,
châteaux d’eau, stades, bibliothèques, salles de spectacle, etc. Pour répondre à l’accroissement
démographique, à la baisse du nombre de personnes par logement, aux besoins de salubrité et de
confort, une multitude d’immeubles d’habitation et de maisons individuelles ont été bâtis.
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Comme le reste de la France, l’Auvergne a subi une forte urbanisation au cours du XX siècle.
Les principales cités de la région ont donc concentré les grandes opérations urbaines et
architecturales. De 1900 à 2000, le rapport de proportion entre les ruraux et les urbains s’est inversé :
plus de 60 % de la population auvergnate résident aujourd’hui en ville. Fruit d’une industrialisation
tardive, l’accroissement de l’agglomération clermontoise fut remarquable. En 1901, la commune de
Clermont-Ferrand encore isolée comptait 55 933 habitants. En 1999, l’aire urbaine de la capitale
auvergnate regroupait 409 588 personnes.
L’architecture du XXe siècle en Auvergne témoigne de la diffusion des modèles stylistiques
nationaux.
Comme souvent en province, cette propagation fut fréquemment tardive et prit une forme
édulcorée. Les budgets disponibles et les programmes permettaient rarement d’employer toutes les
ressources des langages architecturaux. Mais ce constat ne doit pas minorer la valeur de la majorité
des édifices construits au cours de la période. Ainsi que vous pourrez le percevoir dans cette
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exposition, l’architecture auvergnate du XX siècle est riche de nombreuses oeuvres remarquables.
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architecture du XX siècle en Auvergne
XXe siècle
des techniques et des matériaux
inventions à tous les étages
L’architecture du XXe siècle est le fruit de nombreuses innovations et répond également à un souci
d’améliorer les logements pour une meilleure condition de vie des hommes : installation de l’eau
courante sous pression, du tout-à-l’égout, du gaz, de l’électricité, et plus récemment de la
climatisation, de l’informatisation.
Avec l’industrialisation et les progrès technologiques, des matériaux ont été créés ou perfectionnés.
De nouvelles et puissantes machines ont démultiplié la productivité sur les chantiers.
Le béton armé s’affirma comme le principal matériau de ce
processus. Son emploi commença à se généraliser après
1900. Mais, pour des raisons de coût, son triomphe ne date
que des années1960.
LE CINÉMA
GERGOVIA,
ACTUEL CAPITOLE
Place de Jaude, Clermont-Ferrand,
1914-1920
Marcel Oudin (1882-1936), architecte parisien
Ce cinéma possède une ossature en béton armé. Étant
ininflammable, ce matériau fut rapidement adopté pour construire
des salles de spectacles plus résistantes aux incendies.
Le béton est constitué de ciment hydraulique et de granulats mélangés à de l’eau. Coulé dans
des coffrages, il durcit en séchant. Le béton supporte très bien les compressions. Pour résister
aux tractions, il est « armé » de tiges métalliques noyées dans sa masse.
EUGÈNE FREYSSINET,
ingénieur français,
Père du béton précontraint dont le premier brevet est déposé le 2
octobre 1928, avec son ami l'ingénieur et inventeur Jean Charles
Séailles.
Son œuvre procède au départ d’une intuition et d’une conviction : le
béton, malgré ses déficiences, peut et doit devenir le matériau de
construction par excellence.
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architecture du XX siècle en Auvergne
1900-1940
le style Beaux-Arts
la contemporanéité du passé
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Au début du XX siècle, l’École nationale
supérieure des beaux-arts de Paris jouissait
d’une prestigieuse réputation mondiale.
Son succès fut tel qu’il permet de parler de
« style Beaux-Arts » pour caractériser une
grande part de l’architecture occidentale
des années 1850-1950. À partir de 1867,
l’école délivra le titre d’Architecte diplômé
par le gouvernement (DPLG).
L’enseignement privilégiait la connaissance
des oeuvres anciennes, le dessin, la
composition. Les architectes ainsi instruits
répondaient aux nouveaux programmes et
employaient les techniques modernes.
Mais pour donner une apparence aux
bâtiments qu’ils concevaient, ils se
servaient des styles du passé.
L’HÔTEL DE VILLE DE
VICHY
1913-1925
Cet imposant bâtiment multiplie les effets architecturaux et
ornementaux. La façade principale du pavillon central est
ainsi agrémentée de trois portes couvertes d’arcs pleincintre, d’un balcon sur consoles, de baies à croisillons
encadrées par des colonnes ioniques, d’un édicule à
horloge et demi-frontons cintrés, Antoine Chanet a puisé
son inspiration essentiellement dans le style Renaissance,
mais avec une grande liberté de composition.
LES PRINCIPAUX CARACTÈRES PROPRES AU STYLE BEAUX-ARTS :
w La symétrie ;
w La hiérarchisation des espaces, certains considérés comme nobles, d’autres pas ;
w La référence plus ou moins explicite aux styles passés et la tendance à l’éclectisme, c’est-à-dire au
mélange des époques : néo-roman, néo-gothique, néo-renaissance, néo-byzantin, néo-classique… avec
une tendance constante à rechercher un équilibre des volumes inspiré du style louis-quatorzien. Les
architectes Beaux-Arts ont puisé à volonté dans les solutions constructives et les formes ornementales
héritées directement ou non de l'Antiquité, mais sans se soucier de respecter la codification des ordres
gréco-romains (c'est précisément ce qui fait la différence avec le néo-classicisme) ;
w La précision et la profusion des détails architectoniques : balustrades, statues, colonnes, guirlandes,
pilastres entre portes et fenêtres, grands escaliers ou emmarchements, grandes arches ;
w La polychromie, dans certains cas ;
w La conception monumentale et grandiose réservée aux grands bâtiments publics ou privés.
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architecture du XX siècle en Auvergne
1900-1940
le style Beaux-Arts
historicisme et éclectisme
Vers 1900, le style Beaux-Arts procédait encore principalement de deux doctrines, l’historicisme et
l’éclectisme. L’éclectisme se voulait libéral : il se posait en défenseur de la libre créativité artistique.
Plutôt que d’élaborer un langage nouveau, il souhaitait se servir au mieux de ce qui existait. Ainsi, sur
le plan formel, l’éclectisme était historiciste car il faisait référence aux œuvres des époques
antérieures. L’historicisme se fondait sur la connaissance des styles historiques savants et sur leur
application aux programmes contemporains. Grâce à la variété infinie de ce répertoire, chaque
édifice pouvait s’affirmer. L’ornement tenait une place essentielle dans ce courant.
LA DEMEURE DU
DOCTEUR MAIRE
Vichy, rue du Golf, 1910-1912
SAMUEL HENRIQUET (1848- ?),
architecte vichyssois
Cet hôtel particulier présente une
variation stylistique fondée sur
l’architecture gothique civile et
militaire. Comptant six niveaux, il
s’élève sur un plan trapézoïdal. Les
solutions adaptées pour les baies
sont très variées et révèlent un
refus de la symétrie : arcs pleincintre, en anse-de-panier, en
ogive, fenêtres à croisillons,
loggias sur consoles composées,
etc. La tour d’angle possède un
mâchicoulis couvert sur consoles.
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architecture du XX siècle en Auvergne
1900-1940
le style Beaux-Arts
Les fastes du thermalisme
La période la plus prospère du thermalisme en Auvergne s’étendit du Second Empire au début des années
1960. Entre autres à Vichy, Néris-les-Bains, la Bourboule, le Mont-Dore, Châtel-Guyon, des plans
d’urbanisme ambitieux organisèrent les sites. Des édifices monumentaux (bains, théâtres, casinos, hôtels,
gares) furent bâtis. Il fallait satisfaire les besoins du public en installations fonctionnelles et confortables, mais
aussi contribuer à l’atmosphère de villégiature pendant les saisons de cure. L’emploi des styles historiques
permit d’obtenir des bâtiments richement ornés et des formes familières aux usagers. Ce langage voulait
aussi exprimer un rang social supérieur.
LES GRANDS THERMES
DE VICHY
1899-1903
CHARLES LE CŒUR (1830-1906) et
LUCIEN WOOG (1867-1937),
architectes parisiens
Cet établissement thermal de Première Classe
était destiné à une clientèle fortunée. Il
possédait un plan en grille. L’aile sud, longue de
170 m, est animée par deux pavillons d’angle et
un pavillon central coiffé d’un dôme. Des
éléments en grés, des tuiles et des briques
émaillées de teintes jaunes, oranges et bleues
revêtent à l’extérieur le dôme et son tambour,
dont la forme et la polychromie évoquent des
modèles romano-byzantin et orientaux.
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architecture du XX siècle en Auvergne
1900-1925
,l art nouveau
des formes organiques
L’Art nouveau se développa des années 1870 à la Première guerre mondiale. Ce courant se voulait « nouveau »
car il rejetait la copie des styles du passé. Il conjugua idéaux socialisants et novations esthétiques. Des
variantes existèrent à Bruxelles, Paris, Nancy, Vienne, Prague, etc., avec notamment Hector Guimard, Victor
Horta, Henry Van de Velde, Charles Rennie Mackintosh et Otto Wagner. L’Art nouveau utilisa un répertoire
d’inspiration végétale et florale : courbes et contre-courbes, souplesse des volumes, liaisons d’une forme à
l’autre comme s’il s’agissait d’organismes vivants. Ce style connut en Auvergne une diffusion limitée. Il fut
surtout employé comme un vocabulaire supplémentaire apte à orner les façades de formes inédites ou
renouvelées.
UNE VILLA
À VICHY
50 rue de Strasbourg,1905
Cette villa possède des éléments
caractéristiques de l’Art nouveau :
tiges ondoyantes des ferronneries, motifs
ondulés sur les linteaux des baies, moulures
souples du pignon.
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architecture du XX siècle en Auvergne
1905-1925
le pittoresque rationaliste
des effets raisonnés
Le rationalisme se manifesta dans plusieurs courants architecturaux du début du XIXe siècle jusqu’aux années
1950. Selon cette doctrine, chaque bâtiment devait avoir une apparence qui exprimait sa fonction et la mettait
en valeur. Il fallait justifier rationnellement tout élément architectural et lui donner une forme qui matérialisait
sa raison d’être. En outre, les matériaux étaient employés selon leurs qualités mécaniques et leur aspect. « Le
beau, le vrai, l’utile » : cette devise résuma le rationalisme.
De 1900 à 1925, des architectes firent usage de cette théorie pour obtenir des effets pittoresques sans recourir
aux styles du passé. Le « pittoresque rationaliste » se mêla souvent à l’Art nouveau.
L’HÔPITAL-ORPHELINAT
DE LA CHARITÉ
Lavault-Sainte-Anne, 1910-1913
JEAN HARDION (1858-1932),
architecte tourangeau
Les édifices ne comportent aucun décor
« injustifié » : par leur aspect et leur agencement
soignés, les matériaux de construction laissés à
nu créent l’ornementation. Les pierres et les
briques, le bois et les métaux peints en vert, les
petites tuiles des hauts toits génèrent une
chaude polychromie. Des éléments en terre cuite
vernissée et émaillée (enseigne, briques
moulurées, cabochons, épis de faîtages) sont à la
fois beaux, vrais et utiles.
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architecture du XX siècle en Auvergne
1910-1935
le régionalisme
des murs et des toits...
Avant 1914, le régionalisme fut une doctrine qui se détourna des styles anciens savants tout en
critiquant l’industrialisation et l’urbanisation à outrance. Il théorisa l’existence des architectures
régionales sous la forme de grandes entités artificielles (le style « basque », le style « auvergnat »,
etc.).
La diversité des matériaux locaux et des « styles régionaux » servit le goût pour le pittoresque.
Conscient des valeurs du lieu (géographie, climat, sol, insertion dans le site, etc.), le régionalisme
chercha à concilier tradition et progrès. Les bâtiments de ce courant, par leurs espaces ou leur
confort moderne, s’inscrivirent dans une démarche contemporaine et non dans un retour en arrière.
LE GROUPE SCOLAIRE D’EFFIAT
Vers 1928
GEORGES GALINAT (1904-1976),
architecte riomois
Les deux bâtiments principaux de cette école sont reliés par un arc couvert de tuiles et portant un petit édicule à
horloge. Plusieurs caractéristiques du style régionaliste apparaissent : les auvents, les toits couverts de tuiles
« mécaniques », les extrémités des pannes et des chevrons laissées visibles, le crépi rugueux de couleur terre, la
variété de la disposition et des formes des baies.
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architecture du XX siècle en Auvergne
1910-1935
le régionalisme
...pour les pays de chez nous
Après 1917, l’architecture régionaliste, expression des « richesses traditionnelles de la Nation »,
devint l’antithèse de « l’uniformité internationaliste » des courants architecturaux modernistes.
L’architecte parisien Charles Letrosne publia un livre de référence au titre évocateur : Murs et toits
pour les pays de chez nous (1923-1926). Il proposait des types d’édifices publics et privés adaptés
selon lui aux « grands styles régionaux français ».
Les idées régionalistes prirent après 1931et sous le régime de Vichy des accents ultra-nationalistes
et racistes. Le critique d’architecture Léandre Vaillat et l’architecte Gustave Umbdenstock furent des
acteurs importants de ce courant.
LA GARE DE NÉRIS-LES-BAINS
1929-1931
LOUIS BRACHET (1877-1968),
architecte parisien
Brachet souhaitait rappeler les constructions traditionnelles du Bas-Berry et du Bourbonnais. Il dessina ainsi des
volumes très découpés et couvrit le bâtiment de petites tuiles plates locales. Des éléments de décor ainsi que les
frontons pentagonaux et trapézoïdaux relèvent de l’Art déco.
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architecture du XX siècle en Auvergne
1925-1930
,l art déco
un modernisme orné
L’Auvergne ne subit pas les destructions de la guerre de 1914-1918, mais le conflit accéléra l’exode
rural et l’urbanisation. Le secteur du bâtiment connut une forte activité. Une nouvelle génération
d’architectes auvergnats employa les plus récents modèles stylistiques diffusés à partir de Paris et,
dans une moindre mesure, de Lyon.
L’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes organisée à Paris en 1925
remporta un immense succès. Elle donna son nom à un courant majeur : l’Art déco.
Désireux de concevoir un style contemporain, les créateurs de l’Art déco élaborèrent un langage
moderne où l’ornement joua encore pleinement son rôle sous une forme géométrisée.
NOTRE-DAME DES MALADES
Rue d’Allier, Vichy, 1925-1933
(clocher 1950-1956)
ANTOINE CHANET et
JEAN LIOGIER (1894-1969),
architectes vichyssois
Des piliers principaux et secondaires
constituent l’ossature en béton armé de
l’église. Les compositions très
découpées qu’ils forment sont typiques
de l’Art déco. À l’intérieur, peintures,
mosaïques et vitraux (Ateliers
Mauméjean) relèvent du même style.
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architecture du XX siècle en Auvergne
1925-1930
,l art déco
un style à la mode
L’art déco rejeta la copie des créations du passé mais aussi l’Art nouveau. Il fit souvent référence au
classicisme, mais sans l’imiter. En géométrisant les lignes et les volumes, l’Art déco simplifia les
éléments architecturaux traditionnels. Il privilégia des matériaux aux riches effets de couleurs et de
textures. Il se servit des contrastes entre les aplats des enduits clairs et les éléments décoratifs en
relief ou enchâssés dans les parois. Son répertoire formel puisa son inspiration essentiellement dans
la nature.
Perceptible en France dès 1912 dans les créations de Louis Süe, André Mare ou Robert MalletStevens, l’Art déco marqua les oeuvres d’architectes tels Roger-Henri Expert, Pierre Patout ou Albert
Laprade.
UN IMMEUBLE
33 rue Montlosier,
Clermont-Ferrand, 1933
ERNEST PINCOT (1891-1941),
architecte clermontois
Dans les pleins-de-travées, des
panneaux de carreaux de céramique
bleu et or contrastent avec le crépi
blanc. Des moulures plates en « U
inversé » forment des saillies
successives qui soulignent les
angles et les arrondis des murs.
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architecture du XX siècle en Auvergne
1925-1960
le classicisme moderne
monumental et intemporel
Dès 1900 se manifesta un goût moderniste pour une esthétique dépouillée, sans superflu. Dans ce
contexte, le Classicisme moderne émergea peu avant 1914. Cela passa par l’abandon des ordres
architecturaux issus de l’Antiquité gréco-romaine et de la Renaissance, et par le rejet des ornements
historicistes.
Les formes principales du classicisme furent utilisées en les simplifiant et l’on conserva les règles de
composition. La figure architecturale fondamentale formée par deux poteaux supportant une poutre
horizontale devint un thème privilégié. Matériaux contemporains, plans, façades et décor durent se
soumettre à la règle de l’unité.
UN IMMEUBLE
N°15 rue Bonnabaud,
Clermont-Ferrand, 1935
VALENTIN VIGNERON
(1908-1973),
architecte clermontois
Des nervures verticales et
de minces canaux
horizontaux quadrillent les
façades. Au-dessus d’une
corniche très saillante, les
derniers niveaux sont
successivement en retrait.
Un dôme termine la
composition.
Une architecture singulière, stylisée, de caractère et esthétique :
Valentin Vigneron a marqué Clermont-Ferrand de son
empreinte en essaimant quelques bâtiments remarquables
d’un « classicisme moderne » : environ trois cents bâtiments
réalisés de 1930 à sa mort en 1973 portent sa signature.
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architecture du XX siècle en Auvergne
1925-1960
le classicisme moderne
architecture et pouvoir
Après les « débauches ornementales » du style Beaux-Arts, après les « exubérances » de l’Art
nouveau et les « expériences » du Cubisme, une volonté de soumission à des règles fondamentales
toucha tous les arts à partir de 1920. En opposition également avec l’Art déco, ce « retour à l’ordre »
influença fortement l’architecture française des années 1930.
Le Classicisme moderne s’avéra ainsi bien adapté pour donner une sobre monumentalité aux
édifices officiels. En France, les architectes Auguste Perret, Tony Garnier, Jean-Charles Moreux,
Michel Roux-Spitz, les critiques Marie Dormoy, Waldemar George et Louis Hautecœur furent des
acteurs importants de ce courant.
L’HÔTEL DES POSTES DE VICHY
Place De Gaulle, 1934-1935
LÉON AZÉMA (1888-1966),
architecte parisien
Une rotonde est placée entre deux pavillons et la partie
principale du bâtiment. Cette disposition privilégie la symétrie.
Structurées par le rythme vertical des colonnes et des piédroits
des baies, par les horizontales du soubassement nervuré, des
architraves et des corniches, les façades extérieures ont été
exécutées entièrement en béton vibré décapé au jet de sable.
Leur couleur beige clair bien uniforme est celle des gravillons
mis à nu.
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architecture du XX siècle en Auvergne
1925-1960
l , avant-garde moderniste
vers une architecture nouvelle
La « modernité tempérée », caractérisée par des formes simplifiées et par la réduction de la place
accordée à l’ornement, toucha tous les styles. Mais, dans le contexte des années 1920-1930, une
avant-garde moderniste mena un combat allant bien au-delà de l’esthétique.
Ce mouvement se définissait d’abord par son militantisme social. Il désirait répondre à l’ensemble
des problèmes posés à l’architecture par la société, et notamment à celui du logement des classes
populaires. Il fallait se servir sans réserve de l’urbanisme, de l’industrialisation, de la normalisation et
de la préfabrication. Rencontrant de vives résistances, les créateurs de ce courant eurent conscience
d’être une avant-garde.
LA VILLA LISE
193 avenue de La Libération, Clermont-Ferrand,
1933-1934
VALENTIN VIGNERON,
architecte clermontois
Maison inachevée, construite en 1934 et composée de deux
logements et d'un atelier d'artiste. Commandée à
l'architecte Vigneron par les beaux-parents du sculpteur
Raymond Coulon qui réalisa en façade un bas-relief
représentant les âges de la vie. L'édifice se compose d'une
structure en béton dont cinq poutres maîtresses dominent
la façade principale. Décor de ferronneries martelées.
La brique était appréciée par l’avant-garde moderniste pour sa
régularité normalisée. Le revêtement en briques de la façade
sur rue de la villa Lise crée une fine trame horizontale. La
volumétrie parallélépipédique est accentuée par le toit-terrasse.
Une sculpture de Raymond Coulon (1910-2007) orne la façade.
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Pôle arts & patrimoine - dossier de presse - juin 2017 « L’architecture au xx siecle en auvergne »
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architecture du XX siècle en Auvergne
1925-1960
l , avant-garde moderniste
,
un langage encore d ’actualité
Avec des architectes tels Le Corbusier, André Lurçat, Walter Gropius, Jacobus Oud, Ludwig Mies van
der Rohe, l’avant-garde renouvela la méthodologie du projet, les codes esthétiques, les types de
bâtiments, etc. Elle développa la doctrine fonctionnaliste selon laquelle la beauté de la forme dépend
de son adaptation à sa fonction.
Un langage inédit fut créé : plan libéré des murs porteurs grâce aux ossatures (en béton armé, en
métal ou en bois), combinaison de volumes élémentaires, surfaces nues mises en valeur par des
crépis lisses, toit-terrasse, mur-rideau, parois vitrées ou translucides, fenêtres en longueur ou sur
l’angle, interpénétration des espaces, rejet des symétries.
LA VILLA LEDUC
4 boulevard Claude-Bernard, Clermont-Ferrand,
1934-1935
ANDRÉ VERDIER,
architecte clermontois
Détruite en 2010, cette œuvre était un rarissime exemple de la
diffusion en Auvergne des formules « avant-gardistes » dans
l’architecture privée. Élevé selon un plan en croix irrégulière, le
bâtiment proposait un « jeu savant, correct et magnifique des
volumes assemblés sous la lumière ». Une avancée
parallélépipédique et demi-cylindrique reposait sur deux « pilotis ».
Ainsi surélevée, elle abritait un salon éclairé par deux baies dont une
fenêtre en longueur de 60 cm sur 6,28 m !
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architecture du XX siècle en Auvergne
Issoire
focus : Société Centrale des Alliages Légers (SCAL)
,
Conséquence directe de la déclaration de guerre de 1939
Depuis 1935 , une grand usine de laminage est en projet. Le 3 septembre 1939, la guerre est déclarée
et Raoul Dautry, Ministre de l’Armement, relance le projet qui s’inscrit dans un effort de réarmement
français au début du conflit, pour les besoins de l’aviation de guerre. Un accord entre la Défense
Nationale et les industriels aboutit à la création de la Société Centrale des Alliages Légers, le 16
novembre 1939. La Société du Duralumin entreprendra donc ce projet extrêmement novateur qu'est
le laminage à Issoire. Et ce sont les frères Perret qui seront désignés pour bâtir cette structure
colossale.
Le classicisme structurel
Avec le projet de la SCAL, les frères Perret tentent de créer une usine monumentale, à la fois
fonctionnelle et démonstrative. le projet de l’usine d’Issoire est pour eux l’occasion d’adapter leur
souci de vérité de la construction à un bâtiment industriel de grande ampleur. Le projet est celui
d’une architecture moderne associant pensée rationaliste et vocabulaire classique : unité de plan,
symétrie, respect et économie du matériau béton, affichage de l’ossature et du système poteaupoutre, sont des clés de lecture essentielles de leur œuvre.
L’implantation des bâtiments
La ville d’Issoire a été choisie pour sa situation protégée : la ville était éloignée de toutes les
frontières, à l'abri des bombardements aériens, en plein centre de la France. La main-d'œuvre y était
importante et sa situation géographique, au bord de l'Allier et proche des ressources
hydroélectriques auvergnates, constituait un atout énergétique majeur.
Au total huit bâtiments sont prévus selon un plan d’implantation ouvert, inspiré de la dispersion
imposée par la défense antiaérienne : tôlerie, fonderie-blooming, atelier des profilés, château d’eau,
poste de transformation, décuvage, laboratoire-administration, atelier d’entretien. L’atelier de
laminage des tôles et le décuvage seront réalisés selon les plans de Perret, les autres bâtiments en
garderont l’esprit.
Des architectes parisiens
Auguste, Gustave et Claude Perret créent l’entreprise Perret frères en 1905. Leur œuvre est
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déterminante pour le XX sicèle. Leur particularité était d'être également entrepreneurs. Ils ont fondé
leur carrière sur une nouvelle architecture reposant sur le béton armé visible et revendiqué, alors qu'à
l'époque, au début du XXe siècle, on cachait ce matériau car il n'était pas considéré comme assez
noble.
L’USINE SCAL
(AUJOURD’HUI CONSTELLIUM)
Rue Yves-Lamourdedieu, Issoire, 1939-1950
AUGUSTE ET GUSTAVE PERRET
(1874-1954, 1876-1952),
architectes parisiens
Le projet avait été lancé au début de la guerre : des dalles
de 150 cm d’épaisseur en béton armé devaient contrer
les bombardements aériens. Rationalistes convaincus,
les Perret laissaient toujours visible la structure en béton
armé. Bien proportionnée, elle organisait le plan et les
façades des bâtiments. Ainsi, architecture et moyens de
construction ne faisaient plus qu’un.
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architecture du XX siècle en Auvergne
Issoire
Jean Prouvé, architecte visionnaire
Ingénieur visionnaire Jean Prouvé
En 1940, sur les bords de l'Allier, la première pierre de la Société centrale des alliages légers (Scal),
aujourd'hui Constellium, est posée. L'usine en construction a besoin de loger ouvriers et ingénieurs.
La Scal demande alors aux ateliers Prouvé de Nancy de lui fournir des structures préfabriquées et
équipées.
Jusqu'en mai 1941, dix-neuf abris sont ainsi livrés et montés sur le site issoirien. Pas de simples
cabanes de chantier. Mais des logements astucieux, beaux, peu coûteux, transportables et
assemblables par deux hommes. Du jamais vu à l'époque. Les plus grands utilisent la technique du
portique axial, sortes de chevalets en forme de « U » ou de « V » renversés, qui portent la poutre
centrale et la toiture. L'innovation facilite le montage et confère une grande finesse à l'ensemble du
bâtiment.
À Issoire, tandis que partout en France le béton s'impose, Prouvé, en collaboration avec Charlotte
Perriand et Pierre Jeanneret, autres figures de l'architecture moderne, expérimente le léger qui dure.
Aujourd'hui, la plupart, des pavillons de la Scal ont été détruits, découpés en sections ou rachetés par
des galeristes. À Issoire subsiste, dissimulé mais intact, le dernier pavillon conçu par Jean Prouvé pour
l’usine de la Scal. Un témoin rarissime de l’une des plus belles pages de l’architecture moderne.
JEAN PROUVÉ
(1901-1984),
architecte visionnaire
Jean-Prouvé est le fils du peintre et sculpteur
Victor Prouvé, co-fondateur de l’École de Nancy. Il
se passionne dès sa jeunesse pour l’étude des
matériaux en général et le travail de métaux en
particulier. Il ouvre son premier atelier de
ferronnerie d’art à Nancy en 1924, où il mène des
recherches formelles et techniques et débute la
construction métallique : grilles, meubles, portes,
tôles en acier plié, cloisons amovibles. En 1930, il
rejoint l’Union des Artistes Modernes (UAM), qui
défend un art social et fonctionnel dialoguant
avec l’industrie, avec Robert Mallet-Stevens, Le
Corbusier, Pierre Jeanneret, Tony Garnier,
Charlotte Perriand...
Pendant les années 1930, les Ateliers Jean Prouvé
sont à l’origine de réalisations qui prennent une
nouvelle ampleur, développant une logique
constructive ingénieuse, modulable, progressive.
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architecture du XX siècle en Auvergne
XXe siècle
,l évolution d, une profession
libre exercice, ordre, spécialisation
Avant 1940, aucun diplôme n’était
obligatoire pour exercer le métier
d’architecte.
Comme pour bien d’autres professions, il fallait
simplement payer une taxe (la patente), et
surtout avoir une clientèle !
La loi du 31 décembre 1940 créa l’Ordre des
architectes.
Elle réglementa l’exercice de la profession et le
port du titre d’architecte par des conditions de
diplôme ou de durée de paiement de la patente.
Des décrets réorganisèrent l’enseignement de
l’architecture, instituèrent un Conseil supérieur
et des Conseils régionaux. Marcel Jarrier fut le
premier président du Conseil régional de
l’Ordre des architectes d’Auvergne.
En 2000, l’Auvergne comptait 485
architectes.
Ils travaillaient seuls ou dans des sociétés. Le
métier a beaucoup évolué avec une
spécialisation croissante et donc un
fractionnement des compétences. De
nombreuses autres professions interviennent
aujourd’hui dans le domaine de l’architecture
(« programmistes », bureaux « d’ingéniérie »,
acousticiens, sociologues, historiens, etc.).
En 1945, 124 architectes auvergnats étaient
autorisés à exercer.
Trente-huit possédaient un diplôme reconnu
par l’État. Ce nombre stagna longtemps (108
dénombrés en 1967). La première femme
architecte fut inscrite en 1941. La création en
décembre 1968 des Unités pédagogiques
d’architecture (aujourd’hui nommées Écoles
nationales supérieures d’architecture) et la fin
du numerus clausus ouvrirent les portes de la
profession. Le contenu de l’enseignement fut
enfin mis en adéquation avec la réalité sociale.
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architecture du XX siècle en Auvergne
1925-1970
le logement de masses
des cités ouvrières... aux grands ensembles
LA MURAILLE DE CHINE
CLERMONTOISE
1958-1960
GEORGES BOVET (1903-1980), architecte parisien, GEORGES LESCHER (1913-1994)
et ÉLIE MARQUET (1906-1982), architectes clermontois
Le plateau Saint-Jacques accueillit le premier grand ensemble clermontois. Le projet prévoyait la création de 2 700
logements (2 131 furent réalisés). Le plus grand des immeubles, surnommé « la Muraille de Chine », mesure 320 m
de longueur. Il abrite sur huit étages 354 logements desservis par 14 escaliers et autant d’ascenseurs. Sa
construction ne dura que deux ans grâce à la planification du chantier.
Des cités ouvrières...
Des années 1920 jusqu’au milieu des années
1970, l’afflux de main d’œuvre fit croître la
plupart des grandes villes d’Auvergne. Des
crises immobilières en découlèrent. De
nombreux logements étaient surpeuplés,
insalubres ou sans confort. Par exemple, en
1954 à Clermont-Ferrand, 39,5 % seulement
des résidences principales disposaient des
W.-C. à l’intérieur.
La population laborieuse souffrait de cette
situation. La construction de cités ouvrières
dans les années 1920 s’avéra insuffisante.
Après la Seconde guerre mondiale, et surtout
après la loi de juillet 1950 créant les HLM
(habitations à loyer modéré), l’effort s’orienta
vers la réalisation d’immeubles collectifs.
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...aux grands ensembles.
Au cours des décennies 1950-1960, des quartiers
neufs surgirent à la périphérie des
agglomérations. Les cités-dortoirs furent
rapidement critiquées et l’on s’orienta vers la
création de villes nouvelles dotées de tous les
équipements nécessaires. De vastes plans
d’urbanisation furent adoptés, dans le cadre par
exemple des ZUP (Zones à Urbaniser par Priorité,
loi de 1958).
Il fallait construire beaucoup, plus vite et moins
cher. L’industrialisation et la préfabrication
triomphèrent. Le courant avant-gardiste avait
propagé ces solutions et une version appauvrie
de son langage fut trop souvent employée. Mais
l’emménagement dans des appartements sains
et pratiques constitua pour leurs nouveaux
occupants un véritable progrès social.
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architecture du XX siècle en Auvergne
Issoire
focus, :
les nouveaux quartiers suite à l industrialisation de la ville
Les débuts de l’urbanisme et du logement social
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À la fin du XIX siècle, la crise du logement sévit dans les villes et près des industries. De 1920 à 1939, le
logement devient cause publique. Pour répondre à l'accroissement démographique, aux besoins de
salubrité et de confort et ainsi améliorer les conditions de vie de la population, l'État va accélérer la
construction et l'accès à la propriété ou au locatif en créant en 1950 les HLM (Habitations à Loyer
Modéré).
Après la Grande Guerre, la Reconstruction génère la première réglementation urbaine nationale : la
loi Cornudet (1919). Celle-ci engage les villes de plus de 10 000 habitants ou en croissance, à se doter
d'un plan d'aménagement, d'embellissement et d'extension.
Il faudra néanmoins attendre 1946 pour qu'Issoire en confie l'étude à l'architecte Bernard Minot.
Son objectif est d'accompagner le développement industriel amorcé et de se préparer à accueillir de
nouveaux habitants en préservant le caractère de la ville. Ce plan influencera largement le type et
l'implantation des nouveaux habitats.
Une part importante des premiers ouvriers de l'industrie dans notre région de tradition rurale est
celle des paysans-ouvriers. Dès les années 1950, les entreprises recrutent des jeunes de la HauteLoire ou du Cantal qui s'installent à Issoire tout comme les ingénieurs et agents de maîtrise mutés
vers d'autres horizons.
Pour répondre à la demande, des appartements modernes dans des immeubles collectifs sont
proposés dans de nouveaux quartiers urbains comme le Pailloux en 1949, les cités Ducellier et
Cégédur, puis le quartier de la Safournière en 1958.
Cette recomposition de la société locale suscite également une vague de création d'établissements
scolaires avec Murat et le Faubourg en 1956 puis Bizaleix et Barrière en 1974-75. Le nombre d'enfants
scolarisés progresse de 2 637 enfants à 5 118 sur cette période.
1975 est une étape importante pour la ville qui franchit la ligne de chemin de fer avec la mise en place
de l'important quartier du Pré-rond, comprenant logements HLM, pavillons et nouveaux
équipements publics, sportifs et scolaires, près de la zone de loisirs existante du Bout du Monde.
En quittant Issoire, les trois principaux sites miniers du secteur (Charbonnier, La Combelle et Bayard)
ont suscité la création de cités jardins. Ces aménagements s'efforçaient de combiner fonctionnalité
et qualité de vie : espaces publics aérés, voies larges, maisons entourées de jardins afin de fidéliser
la main d'œuvre ouvrière. De plus, les loisirs étant limités, les habitants pouvaient consacrer
beaucoup de temps au jardin, à la fois nourricier et espace d'autonomie et de liberté.
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architecture du XX siècle en Auvergne
1950-1970
les grands équipements
une période de fort développement et
des réalisations ambitieuses
Une période de fort développement.
De 1945 à 1975, la France connut une forte vitalité
démographique, un développement et une
modernisation de l’industrie, une augmentation de
la consommation des ménages (électroménagers,
automobiles, etc.). Le parc de logements passa de
14 millions en 1946 à 21 millions en 1975.
L’État mit en place une politique de planification.
Des équipements importants et des infrastructures
lourdes furent construits : bâtiments administratifs,
hôpitaux, barrages hydroélectriques, ouvrages
d’art, autoroutes. L’Auvergne ne resta pas à l’écart
avec des villes très industrialisées (ClermontFerrand, Montluçon), mais aussi des usines « à la
campagne » (par exemple aux Ancizes ou à
Vertolaye).
Des réalisations ambitieuses.
La période s’avéra prospère pour les architectes
auvergnats, au nombre encore limité. Toutefois,
comme partout en France, les grandes
commandes de l’État furent confiées à des
architectes parisiens qui, grâce à leurs titres, se
trouvaient au sommet de la hiérarchie
professionnelle. Les Auvergnats se consolèrent en
étant associés comme architectes d’exécution.
Avec la génération du « baby-boom », la
construction scolaire et universitaire fut l’un des
plus ambitieux programmes d’équipement de la
période. Si les écoles et les collèges restèrent dans
le domaine des architectes locaux, lycées et
universités relevèrent de la compétence des
sommités parisiennes.
LA GARE ROUTIÈRE
DE CLERMONT-FERRAND
Boulevard Mitterrand, 1957-1961
VALENTIN VIGNERON,
architecte clermontois
Les lignes d’autocars desservant la
métropole régionale généraient un
trafic important (50 000 départs par an).
Une gare routière moderne fut donc
édifiée. Si la partie nord du bâtiment
constituait une porte monumentale
pour la ville, la partie sud présentait un
aspect très fonctionnaliste. En effet, des
auvents-passerelles servaient à charger
et décharger les bagages placés sur les
toits des autocars. Ce dispositif créait
une architecture spécifique, qui malgré
sa rareté a été inutilement détruite en
2006.
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architecture du XX siècle en Auvergne
1950-1970
les grands équipements
un bouleversement revendiqué
Une idéologie du progrès tous azimuts marqua la période. Les architectes la matérialisèrent en
développant les formes et les thèses élaborées avant 1940 par l’avant-garde moderniste.
La volumétrie générale des édifices gagna en simplicité et en force. Fréquemment, on utilisa des
toits-terrasses ou des toits à faible pente couverts de plaques de fibrociment. Des matériaux
innovants se répandirent : aluminium, matières plastiques, agglomérés, résines synthétiques, etc. Le
décor se réfugia dans des accessoires utiles (poignées de portes, luminaires), dans des compositions
plaquées (en mosaïques industrielles, en contreplaqués, etc.) ou dans des groupes sculptés
soulignant une façade ou une entrée.
LA ROTONDE DU LAC À VICHY
1963-1964
YERVANTE TOUMANIANTZ (1907-1969), architecte originaire de
Marseille,
LOUIS MAROL (1902-1969),
architecte vichyssois
L’époque vit aussi l’essor des loisirs et du tourisme de masse. Bâtiment de plan
circulaire, la Rotonde abritait le yacht-club et un restaurant panoramique. Les
menuiseries en inox s’inspirèrent des profils employés à la même époque pour
l’aéroport d’Orly.
De nouveau matériaux de construction voient le jour,
résultats des progrès de la chimie et de la science des
matériaux. À partir des années 1930, la plasturgie
s'appuyant sur l'exploitation des produits dérivés du
pétrole, crée de nouveaux matériaux par synthèse
chimique, les matières plastiques, dont la grande
adaptabilité (légèreté, solidité, déformabilité, facilité
de nettoyage) fait le succès dans de nombreux
domaines y compris la construction.
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architecture du XX siècle en Auvergne
Issoire :
,
évolution de la Tour de l Horloge
HISTORIQUE DE LA TOUR DE L'HORLOGE
1480 : Construction du
beffroi, symbole de liberté
communale réservé aux
« bonnes villes » du
royaume (sous Louis XI :
1461-1483). Construction
commandée par
Austremoine Bohier, ancien
chambellan sous Charles
VII, puis intendant des
finances sous Louis XI et
consul de la ville d'Issoire.
Beffroi équipé juste d'une cloche pour
indiquer aux issoiriens les heures laïques et les
événements publics, à l'opposé des cloches
religieuses, comme l'ouverture et la fermeture
des portes de remparts de la ville, l'ouverture
du marché, les alarmes incendies, etc. La tour
sert de tour de guet et de maison communale.
1540-1595 : Les Guerres de Religion sur
Issoire ont créé de nombreux dégâts dans la
ville. La Tour est fortement endommagée lors
de la mise à sac d'Issoire par l'armée
commandée par le Duc d'Anjou (frère du roi
Henri III) en 1577.
1708 : Le dôme du beffroi est emporté par le
vent.
1747 : La voûte de la grande salle s'effondre.
1763 : Le consulat est supprimé, un arrêt du
Conseil du roi modifie l'administration de la
ville, désormais composées de 12 personnes
choisies dans des catégories d'habitants
préalablement désignées.
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1791 : La maison communale quitte la tour
pour s'installer dans des locaux de l'ancienne
abbaye avant d'intégrer définitivement l'Hôtel
de ville construit en 1896.
1830 : (Sous Louis-Philippe, Monarchie de
Juillet) Le conseil municipal décide de
construire une horloge sur l'ancien beffroi et
de refaire la façade selon le modèle de
l'architecture publique du 19e siècle de la
région clermontoise, en pierre de Volvic.
1839 : La tour va alors devenir un théâtre (d'où
le nom d'un bar voisin : le bar du théâtre).
L'accueil se trouvait au RDC, le théâtre au 1er
étage. Les accès aux loges et balcon sont
toujours visibles.
1949 : Fermeture du théâtre pour des raisons
de sécurité.
À partir des années 1950 : la tour vit grâce à
la présence de quelques associations qui y
pratiquent leurs activités (judo, orchestre). Ce
n'est que dans les années 90 que la
municipalité prend conscience de son déclin.
1999 : Réhabilitation de la Tour - Inauguration
le 11 septembre – La Tour est désormais à
vocation touristique et culturelle (intégration
du pensionnat Sévigné en 2002). Gestion par
l'Office du Tourisme d'Issoire.
2007 : La mairie reprend la gestion de la Tour
de l'Horloge.
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architecture du XX siècle en Auvergne
1985-2000
,l attrait du monumental
grands travaux et décentralisation
La loi de « décentralisation » de 1982 accrut les pouvoirs des collectivités territoriales. Depuis, les
Conseils régionaux, les Conseils généraux et les communes ont pris une importance croissante. Pour
les travaux publics, l’urbanisme et l’architecture, ils cumulent désormais le rôle de commanditaires
incontournables et d’instances décisionnaires.
En 1982 furent annoncés les « grands travaux » voulus par François Mitterrand (opéra Bastille, Arche
de la Défense, Grand Louvre, etc.) : ils donnèrent l’exemple d’une architecture publique « néomonumentale ». En province, des réalisations de l’État précédèrent de peu les commandes des
Conseils régionaux et généraux.
VULCANIA
Saint-Ours-les-Roches, 1990-2002
HANS HOLLEIN,
architecte autrichien,
associé à l’Atelier 4 (JEAN-LOUIS
POURREYRON, PHILIPPE TIXIER,
JEAN-PIERRE ERRAGNE Issoire)
Cette réalisation eut pour commanditaire
le Conseil régional d’Auvergne (concours
en 1994). Pour Valéry Giscard d’Estaing,
l’objectif de Vulcania « était de créer un
pôle de notoriété pour l’Auvergne ».
Il fallait donc « un objet […] exemplaire »
qui puisse « soutenir la comparaison avec
les autres réalisations architecturales
contemporaines ». Un cône visible de loin
marque le centre de gravité des
bâtiments qui sont aux trois-quarts
enterrés.
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architecture du XX siècle en Auvergne
1985-2000
,l attrait du monumental
concours et normes
néo-monument et néo-éclectisme
Concours et normes
Depuis longtemps, une réforme des
conditions d’attribution des commandes
publiques était nécessaire. Les lois de 1985 et
1988 obligèrent les commanditaires à lancer
un concours au-dessus d’un certain montant
d’honoraires. Ils durent également établir un
programme préalable à tout projet. Le
déroulement des procédures fut encadré.
L’importance croissante de la réglementation
marqua aussi la période. Il fallut compter
désormais avec les règles parasismiques,
l’accessibilité des personnes handicapées, les
isolations thermique et phonique, etc. Ainsi, la
qualité technique des édifices tendit à
s’améliorer, mais certains estimèrent que la
créativité était trop gênée par le carcan
normatif.
Néo-monument et néo-éclectisme
Le « néo-monument » réactualisa des
formules bien connues. Certes, l’ampleur des
édifices résultait de l’importance des projets,
mais la réforme des concours ne contribuat-elle pas aussi à privilégier des architectures
flatteuses ? Les commanditaires devaient
justifier du bon emploi des fonds dépensés…
Au-delà du caractère spectaculaire de
certaines œuvres, les formes relevèrent d’un
« néo-éclectisme » fondé sur les ressources du
« post-modernisme » et la réapparition de
tendances « historicistes ». Mais une fois
encore, l’apport des matériaux innovants fut
déterminant. Leurs capacités esthétiques et
techniques restent une inépuisable source de
renouvellement.
LA TRIBUNE DU STADE
MONTPIED
Clermont-Ferrand, 1992-1995
JACQUES KALISZ (1926-2002),
architecte parisien
En s’inspirant du regard porté par les
spectateurs sur le terrain, Jacques Kalisz
imagina une forme de paupière.
D’une portée de 140 mètres, l’arche en
tubes d’acier cherche par ses lignes
audacieuses à produire avant tout une
émotion.
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architecture du XX siècle en Auvergne
1985-2000
construire pour durer ?
architecture et patrimoine
Comme jamais auparavant, au
XXe siècle l’on a beaucoup
construit et beaucoup détruit.
Faute de reconnaissance, de
multiples édifices
remarquables furent anéantis.
Le renouvellement des
centres urbains – où les enjeux
et les intérêts étaient
nombreux – cristallisa la
problématique.
Se préoccuper du patrimoine
architectural implique de
l’étudier, de le protéger, de le
restaurer, de le faire vivre.
Souvent, il faut s’accommoder
de nouvelles affectations qui
risquent de nuire aux
caractéristiques d’un
bâtiment. Pour réussir
l’insertion du contemporain
dans l’ancien, il s’avère
indispensable de bien
connaître et de respecter les
valeurs patrimoniales.
LE COLLÈGE LAFAYETTE
Le Puy-en-Velay, 1996-1997
AUGUSTE ET PHILIPPE BOUDIGNON,
DIDIER ALLIBERT,
ALEXANDRA ASSIMACOPOULOS ET
BRUNO CHENU,
architectes altiligériens
Les espaces et les fonctions furent remodelés
sans toucher profondément aux bâtiments du
XVIIe siècle.
Des passerelles, des halls vitrés et la
réouverture d’arcades permirent de
décloisonner les volumes.
Valeur
patrimoniale
Connaître,
Comprendre,
intervenir
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architecture du XX siècle en Auvergne
1985-2000
construire pour durer ?
architecture et environnement
À partir de 1975, la crise pétrolière conduisit au réexamen des modes de production de l’architecture,
de ses matériaux, de ses finalités sociales et de ses rapports à la nature. Les nouveaux bâtiments
bénéficièrent d’une meilleure isolation thermique. En 1980, un concours pour « 5 000 maisons
solaires » fut lancé.
Le concept d’architecture « bioclimatique » émergea. En Auvergne, des architectes s’inspirèrent de
l’habitat rural traditionnel qui, par obligation, était adapté au climat, aux ressources des terroirs, aux
productions, aux mentalités. Après 1990, le « développement durable » incita à concevoir des
bâtiments prenant soin de l’environnement pendant tout leur cycle de vie (construction,
exploitation, rénovation, déconstruction).
LA MAISON DU PARC
LIVRADOIS-FOREZ
Saint-Gervais-sous-Meymont, 1999-2001
ANTOINE BRUHAT, FRANÇOIS BOUCHAUDY
LAURE DODEL,
architectes vichyssois et chamalièrois
Cette réalisation est le premier édifice public
auvergnat labellisé « Haute qualité
environnementale ».
Il s’agit de maîtriser l’impact du bâtiment sur
l’environnement et d’assurer la qualité de vie des
habitants. Par exemple, la Maison du parc fut
fractionnée en plusieurs parties pour suivre les
courbes de niveaux et ainsi limiter les
terrassements.
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architecture du XX siècle en Auvergne
1965-1990
structures formes et couleurs
choc et mutations
Brutalisme, formalisme
Dépasser le modernisme
Choc et mutations
À la fin de 1973, le prix du pétrole quadrupla. La
France entra en crise. Le secteur du bâtiment
subit une forte dépression. Une concentration en
faveur des grosses entreprises et d’importants
gains de productivité en résultèrent.
L’État délaissa peu à peu les programmes des
grands ensembles pour encourager plutôt la
construction de maisons individuelles. Les
conditions d’obtention des commandes
publiques s’ouvrirent. La loi de 1977 sur
l’architecture réglementa plus strictement cet
accès en faveur des architectes inscrits à l’Ordre.
Elle autorisa également la constitution de
sociétés d’architecture formées par des
professionnels désirant exercer en commun.
Dépasser le modernisme
Au début des années 1970, sous l’impulsion de
l’État, des techniques de construction et des
matériaux innovants furent expérimentés
(ossatures légères, structures tendues, matières
synthétiques). En même temps, la protection
contre les intempéries (infiltrations dans le béton,
corrosion des charpentes métalliques) conduisit
à un plus large emploi de matériaux de
revêtement très colorés.
Plastiquement, ces éléments contribuèrent au
dépassement du modernisme. Le centre
B e au bo u rg (P ari s , co n co u rs e n 1 9 7 1 ,
inauguration en 1977, Richard Rogers et Renzo
Piano architectes) fut un jalon majeur de ce
nouveau langage né du progrès technologique.
Brutalisme, formalisme
Dès les années 1930, les architectes de l’avantgarde moderniste avaient perçu que leur langage
formel pouvait conduire à une certaine
sécheresse. Ils tentèrent de l’enrichir par la
couleur ou par l’aspect des matériaux industriels.
Les œuvres de Le Corbusier construites aprèsguerre approfondirent cette voie et inspirèrent le
« brutalisme » et le « formalisme ».
Le « brutalisme » privilégia des effets créés par les
matériaux laissés bruts après leur mise en œuvre.
Le « formalisme » – souvent lié au précédent –
créa des compositions architecturales
assimilables à la sculpture abstraite. Des formes
souples ou plus complexes s’ajoutèrent aux
volumes élémentaires privilégiés durant la
période précédente.
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Pôle arts & patrimoine - dossier de presse - juin 2017 « L’architecture au xx siecle en auvergne »
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JEU
Un Escape game est proposé au public à la Tour de l’Horloge :
jeu d'évasion grandeur nature !
Les participants font chacun partie de l’intrigue et doivent compter
les uns sur les autres pour communiquer et résoudre les énigmes.
Un compte à rebours est lancé, une seule mission, vous échapper !
T UR
Vous êtes enfermés à l’intérieur
Vous avez 20 minutes, et une seule mission : vous échapper !
Observez autour de vous
Trouvez des indices et résolvez les énigmes pour établir des codes.
Découvrez le mystère
Découvrez la clé du mystère, et échappez-vous de la salle.
« L'affaire a fait grand bruit ! Qu'est-il arrivé aux plans de la Tour de l'Horloge dérobés par
l'ambitieux et malveillant architecte Eymard ? Ont-ils tous brûlé dans les flammes d'un vieux
poêle à bois ? Pas si sûr...
L'inspecteur le soupçonne de les avoir cachés par jalousie afin d'accuser son associé Monsieur
Pesaro, architecte de renom.
Partez sur les traces du voleur qui vous conduiront directement au sein de l'agence
Archissoire.
Réussirez-vous à percer l'énigme ? »
Consignes :
Ce jeu n'est pas conseillé aux personnes cardiaques ou sensibles à la claustrophobie.
Il est accessible aux enfants à partir de 10 ans. Tout enfant ayant moins de 16 ans doit
être obligatoirement accompagné par un adulte.
Le jeu dure 20 min + 10 min de consignes.
L'accès au jeu est payant : 6€/adulte, 4€/- 26 ans.
L'accès est limité à 4 personnes par séance de jeu.
Réservation obligatoire au 04 73 89 07 70
Le contenu du jeu et son déroulement doit être tenu secret.
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Pôle arts & patrimoine - dossier de presse - juin 2017 « L’architecture au xx siecle en auvergne »
les
Partenaires
n L’Ordre Régional des Architectes d’Auvergne, la Maison de l’architecture en Auvergne, la
Revue Auvergne Architectures
n Léa Tartière, vidéaste/photographe, Saint-Clément-de-Régnat (63),
réalisation des photographies et des diaporamas
n Martine Emo, Chef d’établissement et Michèle Bernard, gestionnaire du lycée Jean-Zay,
Thiers (63)
n Christian Desseux, Proviseur du lycée La Fayette, Clermont-Ferrand (63)
n Claude Malhuret, Maire de la ville de Vichy et Fabienne Gelin, responsable des fonds
patrimoniaux de la médiathèque Valéry-Larbaud, Vichy (03)
n Tony Bernard, Président et Clémence Castelo, assistante de direction du Syndicat mixte
du Parc naturel régional Livradois-Forez, Saint-Gervais- Sous-Meymont (63)
n Philippe Dupont, chef de projet science et expositions de Vulcania, Saint-Ours-les
Roches (63)
n Jean-Jacques Erragne, architecte professionnel, ATELIER 4, Issoire (63)
n Daniel Vaugrante, artisan : verrerie/vitraux/cristallerie/perles, Issoire (63)
n Najib Chergui, calligraphe/graveur, Billom (63)
n François Vernaudon, maquettiste, Cournon (63)
n Myriam Bayol, animatrice de l'architecture et du patrimoine, responsable Service
Patrimoine, Agglo Pays d'Issoire – Pôle Economie et Attractivité (63)
n Madame Aliénor De Coligny, propriétaire du magasin « La Boîte à Bons-Points », Issoire
(63),
Le pôle Arts & Patrimoine de la ville d’Issoire les remercie
chaleureusement pour leur précieuse collaboration.
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Pôle arts & patrimoine - dossier de presse - juin 2017 « L’architecture au xx siecle en auvergne »
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,
La Tour de l Horloge
Un espace culturel à vocation scientifique et technique
Bâtie vers 1480, la Tour de l’Horloge incarna l’essor de la cité et le développement
du pouvoir civil face au pouvoir religieux.
Son aménagement récent en fait un lieu surprenant. Son architecture, résolument
contemporaine, incite à la découverte et l’étonnement.
Tout au long de l’année, la Tour de l’Horloge de la ville d’Issoire propose une
programmation riche en événements : expositions temporaires, conférences,
projections, lectures, spectacles.
Le service éducatif accueille les groupes scolaires et propose également des visites
guidées et des ateliers.
Un point de vue unique sur la ville et les paysages alentours, du Puy de Sancy aux
monts du Livradois en passant par le val d’Allier, peut être apprécié depuis le
belvédère.
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Infos visiteurs
Horaires
n Ouverture
Mars, avril, mai, juin, septembre, octobre et novembre :
du mardi au dimanche, de 14h à 18h
samedi, de 10h à 12h30 et de 14h à 18h
Juillet et août :
du mardi au dimanche, de 10h à 12h30 et de 14h à 18h
n Fermeture
Tous les lundis, les mois de décembre, janvier, février et le 1er mai
Fermeture à partir du 20 novembre 2017.
Tarifs
Plein tarif
Tarif réduit
Expositions
temporaires
Gratuit
Gratuit
Accès au
belvédère
2,20 €
1,10 €
Conférences
Lectures
Gratuit
Gratuit
6,00 €
4,00 €
Spectacles
Projections
Ateliers
Tarifs réduits (sur présentation d’un justificatif) :
groupe (à partir de 10 personnes minimum),
enfants de plus de 6 ans, carte Free Pass, jeunes de
moins de 27 ans, personnes âgées de plus de 65 ans,
demandeurs d’emploi, bénéficiaires des minimas
sociaux, carte VIP et CEZAM, abonnement Saison
culturelle et à la médiathèque René-Char de la ville
d’Issoire, Passeport Perles vertes, Azuréva Murol,
Centre des musées nationaux (aux porteurs d’un billet
d’entrée au château de Villeneuve-Lembron), Guide du
routard, Hôtel Gergovia et les résidences Eoles
(Super-Besse) et autres bénéficiaires de conventions
de partenariat. Gratuité pour les enfants de - de 6 ans..
Renseignements
Groupes scolaires
Tour de l’Horloge
4, rue du Ponteil
63500 Issoire
Le service éducatif de la Tour de l'Horloge
propose aux écoles des visites guidées de
l'exposition.
Tél. : 04 73 89 07 70
Courriel : [email protected]
www.issoire.fr
Tour de l’Horloge Issoire
Accueil des classes :
mardis, jeudis et vendredis matins
(uniquement sur rendez-vous).
Réservation : 04 73 89 25 57
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Contacts Presse
Madame Odile Pascail
Responsable de la Direction de l’Action Culturelle
Parvis Raoul-Ollier
63500 Issoire
Tél. : 04 73 89 85 31 / 06 77 33 41 18
Courriel : [email protected]
Monsieur Pierre Deneuve
Responsable du pôle Arts & Patrimoine
Parvis Raoul-Ollier
63500 Issoire
Tél. : 04 73 89 25 57
Courriel : [email protected]
Pôle Arts & Patrimoine
Administration
Parvis Raoul-Ollier
63500 Issoire
Tél. : 04 73 89 25 57
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