expo TORCHIS 2014BD - Parc Naturel Régional des Caps et

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la terre crue dans le Monde
Universelle et diversifiée
Sur tous les continents habités, les trois matériaux premiers : la pierre, le bois, la terre
ont permis à l’homme de bâtir la maison, le village, la ville.
Vo i l à 11 0 0 0 a n s q u e l ’ h o m m e b â t i t a v e c l a t e r r e !
La moitié de l’humanité vit dans un habitat en terre crue
source : Bâtir en terre. Du grain de sable à l’architecture. Edition Belin/Cité des Sciences et de l’Industrie - 2009
Le matériau terre crue fut longtemps déconsidéré, donc peu étudié. Ce sont les recherches, relativement récentes, qui ont révélé l’importance de la terre dans la construction.
15% des œuvres architecturales, inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, sont érigées en terre crue. 120 d’entre-elles bénéficient de cette reconnaissance
internationale.
H Carte mondiale de répartition des architectures de terre crue
source : CRAterre-ensag
sites du patrimoine mondial
Ancienne ville de Shibam au
Yémen : entourée de son
mur d’enceinte, et construite
entièrement en briques de terre
crue. Elle constitue un des plus
anciens exemples d’urbanisme
basé sur le principe de la
construction en hauteur qui lui
a valu le surnom de «Manhattan
du désert». Ville de 7 000 habitants, principalement bâtie au
XVIème siècle ; la maison la plus haute comporte 8 niveaux
pour une hauteur de plus de 29 mètres. Bâtie sur un
éperon rocheux qui domine le lit de l’Ouadi, cette ville
a succédé à une implantation plus ancienne détruite en
partie par la crue de 1532-1533.
Les Tulou de la province du
Fujian en Chine : é d i f i c e s
communautaires et défensifs
de plan circulaire ou carré.
Les murs périmétriques
sont construits en pisé et
peuvent atteindre 3
à 4 étages de hauteur. Ces
entités villageoises isolées,
érigées dans un environnement paysagé et boisé, reflètent
les principes du Feng Shui.
Construits entre le XIVème et le XXème siècle, ils peuvent
abriter jusqu’à 800 personnes.
© Basile Cloquet, CRAterre
Le Ksar d’Aît-Ben-Haddou au
Maroc : véritable témoin de
l’architecture en terre PréSaharienne. C’est un village
fortifié enceint de murs
défensifs mêlant étroitement
l’habitat aux bâtiments et
espaces communs (grenier
collectif, etc.). L’ensemble est
érigé en terre crue : terre coffrée (pisé) et briques de
terre (adobes) formant de véritables décors enduits. La
majorité des constructions est avérée au XVIIème siècle,
bien que les techniques employées se soient propagées
bien plus tôt.
© CRAterre
© MC Geib-Munier
zones de construction en terre crue
De la diversité des lieux et des cultures
nait une grande diversité d’utilisations de la terre crue
Le matériau terre accompagne la sédentarisation des populations et, avec elle, le développement de l’habitat permanent. D’une grande disponibilité sur la planète, la terre
est au cœur des grands foyers culturels et de leurs rayonnements.
H La Roue des techniques
source : CRAterre-ensag
Après un long travail d’investigation du CRAterre, les principales
techniques de construction en terre crue ont été recensées et présentées
de manière synthétique selon 12 modes majeurs d’utilisation. Le
classement de 1 (terre sèche) à 12 (terre liquide) fait apparaître
l’importance de la quantité d’eau nécessaire à la mise en œuvre du
matériau.
d Innover avec la
terre : CRAterre
Depuis 1979, le CRAterre, Centre
international de la construction en terre,
œuvre à la reconnaissance du matériau
terre afin de répondre aux défis liés à
l’environnement, à la diversité culturelle et
à la lutte contre la pauvreté.
Équipe pluridisciplinaire et internationale,
le CRAterre regroupe une association et un
laboratoire de recherche sur l’utilisation de
la terre crue comme mode constructif.
Il est associé à l’école nationale d’architecture
de Grenoble : ensag.
www.craterre.org
Le groupe départemental de sauvegarde et relance du torchis en Pas-de-Calais est
composé de l’association Campagnes Vivantes, de la Confédération des Artisans et
des Petites Entreprises du Bâtiment (62), du Conseil d’Architecture, d’Urbanisme
et de l’Environnement (62), de la Direction Régionale des Affaires Culturelles
Nord - Pas-de-Calais, de la Fondation du Patrimoine (62), de l’association Maisons
Paysannes de France (62), du Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale
et du Service Territorial de l’Architecture et du Patrimoine (62).
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La t e r r e c r u, e e n France
le lien retrouvé entre héritage et contemporain
S o u r c e d ’ e n s e i g n e m e n t , l ’ a r c h i t e c t u r e t r a d i t i o n n e l l e r a c o n t e n o t r e h i s t o i r e . A n o u s d e l ’ i n t e r r o g e r.
15% de l’ensemble du patrimoine architectural français est en terre crue
source : Hubert Guillaud - CRAterre
Les bâtiments crue sont révélateurs des caractères identitaires de nos territoires ; ils présentent une haute valeur culturelle et environnementale.
H Carte de répartition des techniques de construction de terre crue en France
source : inspiré de Terra Europea. Earthen Architecture in the European Union. Edition ETS - 2011.
Lille
Amiens
Rouen
Metz
Caen
PARIS
Chalons-enChampagne
Strasbourg
Rennes
Orleans
Dijon
Nantes
Besançon
Poitiers
Limoges
Clermont-Ferrand
Les plus anciennes traces d’établissement humain connu en Europe se situent autour du bassin méditerranéen et datent
du VIème millénaire av. JC. (côtes de la mer Egée). Faites en clayonnage de bois et de terre, on voit très vite apparaître la
brique de terre crue. La technique du pisé se développe vers le IVème-IIIème siècle av. JC. Dans les régions d’Europe du Nord,
les constructions sont façonnées de bois et de terre. On les retrouve dès l’âge du bronze, c’est-à-dire 1800-750 av. JC.
(faciès culturel danubien Europe centrale).
« A l’âge du fer (750-50 av. JC.), les territoires celto-gaulois avaient développé un habitat en oppidums, petites maisons de
bois et de torchis, de bauge. En Gaule méditerranéenne, les influences helléniques et carthaginoises avaient introduit la
brique crue et le pisé » (source : CRAterre. Traité de construction en terre. Edition Parenthèse - 2006).
Lyon
En France, la diversité géologique et géographique a permis le développement d’une grande variété de techniques, mêlant
étroitement pédologie, art de construire et influence des courants culturels majeurs. L’observation et l’étude des architectures
Montpellier
de
terre
anciennes
(avant
1970)
ont
permis
d’établir
une
carte
de
répartition
de
modes
de
construction
principalement
Marseille
Toulouse
utilisés en France. Cette carte reflète l’état actuel de nos connaissances.
Si la terre crue fut de tout temps utilisée, elle connait des périodes de fluctuations importantes. Tandis que le pan
de bois - torchis reste majoritaire au Moyen-âge avec un développement de l’art de la charpente porté à son apogée
(colombage à bois court), le XVIIIème et le XIXème siècles marquent un véritable renouveau de l’utilisation de la terre
Torchis
Pisé
Adobe
Bauge
crue selon des modes de construction variés.
Elle reste employée jusque dans les années 1950, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale ; mais disparaît sous la
pression d’un nouveau modèle économique avec le développement des matériaux industrialisés.
La première crise énergétique des années 1970 favorise le développement d’une réflexion approfondie sur l’importance et l’opportunité de l’utilisation de ce matériau avec des
expérimentations qui forment le socle de notre connaissance actuelle (Domaine de la terre à Villefontaine - 69).
Aujourd’hui, on assiste à un véritable renouveau de son utilisation puisqu’elle s’invite au cœur des débats environnementaux.
Bordeaux
© MC. Lombart - CAUE62
© Collectif Atouterre
© Christophe Camus
H Le pisé : procédé qui consiste à
construire des murs massifs de plus
de 50 centimètres d’épaisseur par le
compactage de couches successives de
terre meuble dans un coffrage en bois.
La terre, contenant beaucoup d’éléments
grossiers (cailloux et/ou graviers), est
souvent prélevée au printemps ou en
automne car elle contient assez d’eau
pour être mise en œuvre directement. Elle
est déversée dans le coffrage par couche
successive d’environ 20 centimètres de
hauteur, puis tassée à la dame ou au pisoir
pour former une banche d’environ 80
centimètres, de la hauteur du coffrage.
Le coffrage est déplacé aussitôt pour la
banchée suivante.
© MC. Geib-Munier – MPF 62
Les quatre principales techniques traditionnelles : le pisé, l’adobe, la bauge et le torchis
H L’adobe : brique de terre crue,
moulée et séchée à l’air. Elle peut
comporter des fibres dans certaines
régions. A la différence de la brique de
terre cuite, elle ne subit aucune cuisson.
On obtient des modules de dimensions
variables qui permettent de construire
des murs, des piliers, des arcs, des
voûtes ou des coupoles.
H La bauge : technique qui consiste
à monter des murs massifs en terre
par l’empilement de fourchées d’un
mélange plastique de terre, de fibres
et d’eau. Les murs, composés de levées
successives de 60 à 80 centimètres de
hauteur ont une largeur de 50 à 60
centimètres. Les parements sont ensuite
frappés au bâton et retaillés avec un
outil tranchant.
H
Le torchis : technique de
remplissage d’une structure porteuse
en pans de bois au moyen d’un mélange
de terre et de fibres végétales plus ou
moins longues. Le torchis est posé sur
une structure d’accroche, elle-même
fixée au pan de bois. Cette technique est
la plus répandue dans le département du
Pas-de-Calais.
d La terre au cœur.
Communiquer sur la terre crue, faire reconnaître les qualités constructives de
ce matériau et l’architecture traditionnelle qui lui est liée sont des objectifs qui
fédèrent les praticiens de la terre crue et certains auto-constructeurs.
A l’échelle nationale, l’association Asterre est née en 2006 du désir de collaborer
de nombreux partenaires sur la promotion et la reconnaissance du matériau
terre dans la construction et dans l’enseignement.
Des réseaux comme Ecobâtir et les Eco-centres ont mis au cœur de leurs
préoccupations la construction écologique, plus respectueuse de l’environnement.
La terre crue y trouve toute sa place.
Des collectifs régionaux apportent aussi dans leur région des réponses à la
restauration du patrimoine en terre crue et à son évolution (Atouterre en MidiPyrénées ; TERA en Rhône-Alpes ; les Terreux armoricains en Bretagne ; etc.).
Porté par ces initiatives locales ou nationales, le matériau terre crue est promis
à un bel avenir ! www.asterre.org
www.reseau-ecobatir.org
www.ecocentre.org
www.atouterre.pro
www.terre-crue-rhone-alpes.org
[email protected]
Le groupe départemental de sauvegarde et relance du torchis en Pas-de-Calais est
composé de l’association Campagnes Vivantes, de la Confédération des Artisans et
des Petites Entreprises du Bâtiment (62), du Conseil d’Architecture, d’Urbanisme
et de l’Environnement (62), de la Direction Régionale des Affaires Culturelles
Nord - Pas-de-Calais, de la Fondation du Patrimoine (62), de l’association Maisons
Paysannes de France (62), du Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale
et du Service Territorial de l’Architecture et du Patrimoine (62).
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la terre crue, un matériau de qualité
qui répond aux enjeux du XXI
eme
siecle
Construire avec ce que l’on a sous les pieds
Construire sans avoir à transformer la matière
Déconstruire et reconstruire avec le même matériau
Les terres à bâtir, de quoi parle- t-on ?
© MC. Geib-Munier - MPF 62
Il existe un très grand nombre de terres et toutes ne sont pas utilisables dans la construction ; celles exploitables se trouvent sous
la couche de terre végétale trop riche en matière organique pour être employée.
Les terres sont issues de l’altération de la roche sous-jacente appelée roche mère. Elles dépendent de la nature géologique du sous-sol. Elles
sont, dans leur lent processus de dégradation et d’élaboration, influencées par les conditions climatiques, topographiques et de végétation.
L’ensemble de ces conditions détermine les propriétés principales des terres à bâtir : taille des grains, plasticité, compressibilité et cohésion.
H Approche de la matière par la notion de grains
Exposition Ma terre première pour construire demain.
© MC. Geib-Munier
La proportion des différents constituants (cailloux, graviers,
sables, silts, argile), ainsi que la teneur en eau de la matière
terre sont déterminantes dans le choix des techniques de mise en
œuvre.
C’est l’argile qui constitue le liant des autres grains au même
titre que le ciment dans un béton.
Evolution des techniques traditionnelles pour une utilisation contemporaine
Le pisé, l’adobe, la bauge et le torchis sont toujours mis en œuvre traditionnellement. Toutefois, ces techniques se sont adaptées à des problématiques contemporaines.
Parfois, le recours à la technologie aide à mécaniser certains gestes (malaxeur pour la production de torchis, séchage mécanique pour l’adobe, etc.) ; d’autres fois, la composition
du matériau sera modifiée pour obtenir, par exemple, un matériau plus isolant (évolution du torchis vers le terre-paille) ; ou encore la recherche de l’esthétisme et du confort
intérieur guidera les choix (bauge en paroi mince intérieure, pisé en paroi-masse, etc.).
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© MC. Lombart - CAUE 62
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© MC. Geib-Munier
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© MC. Geib-Munier - MPF 62
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© AsTerre
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© P. Dupont
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© Collectif Atouterre
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Le pisé : cette technique bénéficie aujourd’hui de toute la technologie actuelle (banches acier et fouloir pneumatique). Il peut être également préfabriqué !
La brique de terre comprimée (BTC) : depuis de nombreuses années, les fabricants travaillent à l’élaboration d’éléments usinés afin de faciliter la mise en œuvre
de la terre crue. Ainsi, la BTC est une technique dérivée du pisé et de l’adobe. Le matériau employé présente une granulométrie inférieure et est mis en œuvre avec peu d’eau.
Elle est pressée dans un moule puis stockée.
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La Terre coulée : elle utilise un mélange très graveleux mis en œuvre pour des éléments non porteurs. Il s’agit d’un béton de terre, réalisé comme un béton de ciment
mais composée de granulats et d’une pâte d’argile.
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les Sols, les dalles et les planchers : la terre se décline en dalle de terre compactée, étalée, coulée ou en système de remplissage : torchis lourd, léger ou terre foisonnée.
Le terre-paille : il constitue une variante du torchis. La paille est trempée dans une barbotine de terre, elle est mise en œuvre entre deux banches sur une ossature
bois. L’air emprisonnée dans la paille joue le rôle d’isolant.
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Les enduits terre : s’ils peuvent toujours être préparés artisanalement, ils sont actuellement proposés prêts à l’emploi par de nombreux producteurs. Fournis en petit
ou gros conditionnement, il ne reste que l’eau à y ajouter. Posés à la main ou à la truelle, ils peuvent aussi être projetés mécaniquement sur les parois. Les enduits sont soit
7 ou un panneau de terre crue préfabriqué,
utilisés comme correcteurs thermiques s’ils sont chargés en fibres, soit comme décoration en finition sur une cloison en torchis n
qui se pose comme une plaque de plâtre.
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Les Murs chauffants : l’enduit est directement posé sur les serpentins de circulation d’eau chaude. Peut être préfabriqué.
Vers une reconnaissance du matériau terre
Les qualités écologiques et constructives de la terre crue en font un matériau d’avenir incontournable.
Outre le fait que la terre est un matériau de construction mobilisant peu d’énergie grise (bilan carbone proche de 0),
elle possède des qualités exceptionnelles qui en font un matériau apportant un réel confort intérieur :
H sa grande inertie thermique lui permet de temporiser les écarts de température. Elle peut aussi être
utilisée en mélange avec des fibres naturelles et gagne alors en capacité d’isolation ;
H elle régule le taux d’humidité de l’air en évitant les phénomènes de condensation et de moisissures. Elle
corrige également un air trop sec grâce à une bonne diffusion de la vapeur d’eau et au stockage de l’eau en excès ;
H elle absorbe les odeurs ;
H elle apporte une correction acoustique ;
H elle diminue les nuisances associées aux ondes électromagnétiques ;
H très facilement utilisable, elle permet une grande créativité.
Les recherches actuelles portent essentiellement sur les adjuvants naturels qui permettent de diminuer la quantité
d’eau nécessaire à la mise en œuvre du matériau, ainsi que sur les stabilisants organiques qui, formant une sorte
de colle naturelle, augmentent considérablement sa résistance. De nombreuses expérimentations sont en cours.
d Du torchis prêt à l’emploi
pour vos projets !
Le malaxage aux
pieds du mélange
de la terre et de la
paille, si, convivial
soit-t-il, peut parfois
paraître laborieux.
C’est pourquoi
l’association
Rivages
Propres
produit du torchis
prêt à l’emploi à
la demande, grâce
à un malaxeur. Le malaxeur a été acquis par la
Confédération des Artisans et des Petites Entreprises
du Bâtiment 62 et Parc naturel régional des Caps
et Marais d’Opale ; la gestion de la production est
confiée à l’association Rivages Propres afin de faciliter
l’approvisionnement en matériau des artisans, mais
aussi des auto-constructeurs. Produit localement, cela
diminue encore plus le bilan carbone du torchis !
[email protected]
Le groupe départemental de sauvegarde et relance du torchis en Pas-de-Calais est
composé de l’association Campagnes Vivantes, de la Confédération des Artisans et
des Petites Entreprises du Bâtiment (62), du Conseil d’Architecture, d’Urbanisme
et de l’Environnement (62), de la Direction Régionale des Affaires Culturelles
Nord - Pas-de-Calais, de la Fondation du Patrimoine (62), de l’association Maisons
Paysannes de France (62), du Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale
et du Service Territorial de l’Architecture et du Patrimoine (62).
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La terre crue, sur notre territoire
La terre et le bois comme ressources locales
Les puissants dépôts de limons argileux qui ont recouvert le nord de la France, mais aussi plus largement l’Europe du Nord, sont issus de la dernière glaciation (de 80 000 à
10 000 av. JC.). Ces terres à bâtir recouvrent 70 % de notre territoire sur parfois plusieurs mètres d’épaisseur. Elles contiennent des sables (10 à 15%) mais principalement
des silts (60 à 80%) et des argiles (10 à 30 %).
La présence conjuguée de la forêt et de la terre argilo-limoneuse a fait du pan de bois associé au torchis le système constructif principalement utilisé. Cependant,
quelques cas de constructions en bauge, en blocs de terre empilés mais aussi en pisé ont pu être localisés. La brique de terre crue, quant à elle, a été observée sur des
murs intérieurs.
Les caractéristiques structurelles des bâtiments en pans de bois et torchis
© MC. Geib-Munier & F. Evard - MPF 62
Les bâtiments en pans de bois et torchis possèdent toujours un soubassement maçonné qui
éloigne la structure et le torchis des eaux de rejaillissement, de ruissellement ainsi que des
remontées capillaires. Ils sont couverts d’une toiture d’au moins deux versants formant un
débord dont la pente est adoucie en son extrémité, afin d’évacuer l’eau de pluie loin de la
façade. Souvent, un enduit de finition et un badigeon de chaux assurent une protection supplémentaire contre les pluies battantes.
L’orientation des bâtiments d’habitation, majoritairement allongés et peu profonds,
privilégie l’exposition sud de la façade principale, plus ouverte, et n’offre aux vents de
pluie qu’un pignon aveugle.
H Maquette d’une maison en pans de bois et torchis dans le Parc
naturel régional des Caps et Marais d’Opale
réalisée par Gilles Bay, artisan torchis, et Maisons Paysannes de France 62
H Les soubassements : ils servent d’appui à la sablière basse de l’ossature du bâtiment et en transmettent les charges aux fondations. Ils sont
réalisés en maçonnerie de pierres locales (grès, calcaire dur, silex, etc.) et plus tardivement en briques. Maçonnés au mortier de chaux et de sable
de terre, ils reposent sur des fondations peu profondes, faites souvent de grosses et larges pierres ou de silex. Traditionnellement, ils recevaient
une protection de goudron de houille appelé «coaltar». Les variations de leur taille s’expliquent par le dénivelé du terrain mais aussi par la période de
construction ou de restauration. Avec le temps, ils gagnent en rectitude et en hauteur jusqu’à constituer, avec la sablière basse, l’appui des fenêtres.
Ils font parfois l’objet d’une mise en œuvre architecturale particulière : redents successifs, dernier rang de briques posées à chant, etc.
H Les murs : l’ossature des murs forme un assemblage d’éléments verticaux (les poteaux) et d’éléments horizontaux (les sablières) rendus indéformables au moyen de pièces obliques (les écharpes ou les guettes). Les pans de murs reprennent les charges des fermes de charpente par le biais
des maitres-poteaux et des poteaux de refends. Une structure en colombage, constituée de poteaux ordinaires, remplit les cadres ainsi constitués.
Leurs formes et espacements varient en fonction des époques de construction et des influences culturelles picarde, artésienne ou flamande. Les
pans de bois et charpentes étaient essentiellement réalisés en bois de chêne et d’orme. Les pièces de bois exposées aux intempéries étaient réalisées
en bois de chêne (sablières basses, poteaux d’huisseries, etc.). La seconde moitié du XIXème siècle voit apparaître le pin. Par économie, on utilisait
beaucoup de bois de récupération et notamment des pièces de charpente de bateaux dans la zone littorale.
Aujourd’hui, c’est le chêne qui domine, l’orme ayant quasiment disparu de notre région.
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© MC. Geib-Munier & F. Evard - MPF 62
© F. Evard - MPF 62
Une structure secondaire en bois permet l’accroche du torchis. Elle prend place entre ou sur le colombage
et revêt différentes formes :
1 le lattis horizontal est le mode de lattage le plus couramment utilisé. Il peut être cloué sur l’une ou les deux
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faces des colombages ;
2 le barreaudage horizontal est encastré entre les poteaux ;
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3 le tressage flamand consiste en un barreaudage espacé, renforcé par un tressage vertical de branches entières ou refendues.
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© MC. Geib-Munier & F. Evard - MPF 62
© F. Evard - MPF 62
© F. Evard - MPF 62
© MPF62
En 2001-2002, un grand nombre d’observations ont été menées sur des maisons en pans de
bois et torchis dans ce secteur. A partir de relevés effectués par Frédéric Evard et MarieChristine Geib-Munier, les plans d’une maison modèle avec une partie du XVIIème siècle et une
de la fin du XIXème siècle ont été établis. Cette maquette en est la copie conforme. Lorsque les murs pignons sont en torchis, ils reçoivent souvent, en partie haute, un essentage de planches à clins ou de tuiles et à mi-hauteur, une
protection particulière constituée de coyaux formant «casquette» à la base du triangle. Les murs pignons en torchis peuvent également être protégés par
un pan de croupe.
H Les toitures : le plus souvent, elles comportent au moins deux versants pentus avoisinant les 60 degrés. Les plus anciennes étaient couvertes de
chaume avant d’être refaites en tuiles (pannes artésiennes, pannes flamandes) ou d’ardoise des Ardennes. En partie basse du rampant de toiture, un coyau
en débord offre une protection renforcée de la façade. Lorsqu’il est important, il peut être soutenu par des consoles assemblées dans les poteaux de structure.
Les toitures peuvent comporter une ou deux croupes.
d Etre conseillé et se former
H Il arrive que, mal conseillés, des propriétaires de bâti en pans de bois torchis
décident de l’abattre. Bien souvent une erreur d’appréciation de l’état sanitaire
du bâtiment en est la cause : un torchis « décrépi » n’est pas synonyme d’une
ossature abîmée ! C’est pourquoi avant toute décision, les membres du groupe
départemental de sauvegarde et de relance du torchis en Pas-de-Calais sont
là pour vous conseiller, dans leur domaine de compétences. Que vous ayez un
projet de restauration ou de construction neuve en torchis, n’hésitez pas à les
contacter ou à vous rapprocher d’un architecte spécialiste du patrimoine bâti
traditionnel ou de l’écoconstruction.
H Des stages sont également proposés afin de vous apprendre les bons gestes
de restauration et de fabrication du torchis. Ces temps, souvent conviviaux,
sont également l’occasion de bénéficier des conseils des membres du groupe
départemental de sauvegarde et relance du torchis en Pas-de-Calais et des artisans
qui encadrent les stages.
Retrouvez les contacts sur www.parc-opale.fr/carto
Le groupe départemental de sauvegarde et relance du torchis en Pas-de-Calais est
composé de l’association Campagnes Vivantes, de la Confédération des Artisans et
des Petites Entreprises du Bâtiment (62), du Conseil d’Architecture, d’Urbanisme
et de l’Environnement (62), de la Direction Régionale des Affaires Culturelles
Nord - Pas-de-Calais, de la Fondation du Patrimoine (62), de l’association Maisons
Paysannes de France (62), du Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale
et du Service Territorial de l’Architecture et du Patrimoine (62).
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Un exemple de construction
n e u v e A S é m e r i e s ( 5 9 )
Bâtir en terre, c’est possible !
A Sémeries, des agriculteurs se sont lancés dans l’aventure.
Soucieux d’un projet écoconstruit, les propriétaires se sont d’abord
orientés vers des constructeurs bois. Mais, l’isolation conventionnelle
proposée ne leur correspondait pas. Le projet de construction s’est donc
affirmé autour d’une réflexion sur l’écoconstruction, ossature bois et
remplissage paille avec bois local et paille produite sur place !
© MC. Geib-Munier
Il évoluera très vite vers une déclinaison entre la paille et la terre, rendue
possible par la présence de dépôts limoneux à proximité immédiate du
terrain et confirmée par une fouille rapide.
Disposition des bâtiments et fonctions
H Perspective générale des constructions, en haut la nouvelle construction.
L’implantation du nouveau bâtiment est dictée par la nécessité de sa fonction, mais aussi par la volonté de renforcer l’espace bâti et la préservation des terres agricoles.
La nouvelle habitation répond à un ancien bâtiment d’exploitation qui lui fait face.
De conception bioclimatique, elle bénéficie de la meilleure exposition : le sud.
Les matériaux et techniques constructives
La structure porteuse de la maison est réalisée en Pin Douglas. Le système de poteaux-poutres reçoit une structure secondaire qui sert d’accroche au remplissage, en
terre-paille. La terre crue, associée à la paille, se décline suivant l’orientation des différents murs de manière à favoriser tantôt l’isolation, tantôt l’accumulation de
chaleur, qu’elle restitue avec un déphasage.
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© P. Dupont
Au nord, le remplissage s’effectue par des ballots de paille (épaisseur 35 centimètres) entre les montants. Avec ses
45-50 centimètres fini, le mur permet d’assurer une isolation maximale 1.
Au sud : la Brique de Terre crue Comprimée (BTC), sous la forme d’un mur «Trombe-Michel» permet de récupérer un
maximum de chaleur 3. Ce mur capteur accumulateur est constitué par un appareillage de BTC de 30 centimètres
d’épaisseur maçonnées à la terre, enduit et peint à l’extérieur de couleur sombre. Il prend place derrière un double
vitrage qui piège le rayonnement solaire. Le mur se réchauffe alors doucement tandis que le soir, il rayonne, restituant
la chaleur emmagasinée dans sa masse durant la journée. Le déphasage, entre la période de chauffe et le rayonnement
en soirée, est d’environ 9 heures.
La construction de ce bâtiment s’est appuyée sur une réflexion approfondie permettant à la terre d’exprimer ses
diverses qualités !
H Le bâtiment, dans son
environnement immédiat
(2013)
© MC. Geib-Munier
© MC. Geib-Munier
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© P. Dupont
A l’est, à l’ouest et au sud : le terre-paille banché sur une épaisseur de 30 centimètres prend place dans
une structure secondaire différente. La paille est trempée et retournée à la fourche dans une barbotine de terre
prélevée sur le site, pour être ensuite égouttée puis tassée, entre les deux banches préalablement vissées sur
l’ossature 2. Avec les enduits
en trois passes, les murs atteignent une épaisseur finale de 40 centimètres.
© P. Dupont
2
Le groupe départemental de sauvegarde et relance du torchis en Pas-de-Calais est
composé de l’association Campagnes Vivantes, de la Confédération des Artisans et
des Petites Entreprises du Bâtiment (62), du Conseil d’Architecture, d’Urbanisme
et de l’Environnement (62), de la Direction Régionale des Affaires Culturelles
Nord - Pas-de-Calais, de la Fondation du Patrimoine (62), de l’association Maisons
Paysannes de France (62), du Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale
et du Service Territorial de l’Architecture et du Patrimoine (62).
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Diversités de formes et de fonctions
© MC Lombart - CAUE62
© F. Evard - MPF 62
Des édifices aux formes et aux vocations très diverses ont été réalisés sur le principe constructif du pan de bois et torchis.
On les retrouve en centre bourg mais aussi et principalement en milieu rural, lui apportant un certain cachet. Le bâti est essentiellement
à usage d’habitat : de l’habitation basse, isolée où la toiture domine, aux bâtiments à étage où la façade s’impose - ou à usage agricole.
Plus rares sont les ateliers à vocation artisanale et les éléments de petit patrimoine.
L’ensemble de ce patrimoine illustre la diversité des activités et des histoires humaines des territoires r uraux du Pas-de-Calais.
H Nuncq-Hautecôte : petite chapelle, dans la
continuité du bâtiment d’habitation.
© Inventaire du Pays du Ternois
H Bonningues-les-Ardres, hameau le
Héricat : bâtiment agricole compact de
plan carré. Ancien commerce comportant
une boulangerie, une étable, une écurie,
une grange et un puits accolé.
© F. Evard - MPF 62
H Frévent, hameau de Cercamps : maison à l’architecture insolite avec son
toit à demi-croupe, rythmé de tuiles mécaniques en damier et de lambrequins
(planches de rive en bois découpées).
H Tournehem-sur-la-Hem : maisons jumelles à
étage, datées de 1828, en plein centre-bourg, aux
portes symétriques. Pignon débordant en pierres de
taille (à wanbergue).
© MC. Lombart - CAUE 62
© F. Evard - MPF 62
© F. Evard - MPF 62
H Béalencourt : ferme tout en longueur, qui suit la courbure de la propriété. Corniche à gorge.
H Fressin : autre exemple de bâtiment de commerce
en torchis, celui d’un buraliste. Toiture à croupes et
lambrequins.
H Manoir de Gennes-Ivergny : dépendance à pans
de bois apparent et torchis badigeonnés.
d Une cartographie interactive du
Le groupe départemental de sauvegarde et relance du torchis en Pasde-Calais anime une cartographie interactive valorisant ce patrimoine.
Une partie des inventaires réalisés par les membres de ce groupe y est
retranscrite ainsi que des ajouts d’internautes.
Amoureux du patrimoine, soucieux d’améliorer la connaissance générale
du bâti en pans de bois et torchis et sa préservation, le site est fait pour
récolter vos informations !
Les inventaires du patrimoine bâti à pans de bois torchis ont été réalisés
sous la conduite de la DRAC, Direction Régionales des Affaires Culturelles
Nord - Pas-de-Calais, avec l’aide technique du Service du patrimoine
culturel de la Région Nord Pas-de-Calais.
© F. Evard - MPF 62
© F. Evard - MPF 62
torchis
H Beussent, hameau de Zérables :
ancienne échoppe de cordonnier.
H Wail : mur de clôture de château.
H Lebiez : ferme élémentaire en torchis,
typique de l’architecture traditionnelle
avec son pignon bardé de planches à
clins, ses tenons des poutres-sommiers
et de sa sablière haute de cloison, un
soubassement marqué par un redent et
des petites fenêtres à un ouvrant.
© F. Evard - MPF 62
H Willeman : maison à étage de centre-bourg
marquée par une toiture à deux croupes et la
présence d’une corniche très débordante. Symétrie des ouvertures.
© S. Joubert - Campagnes Vivantes
© F. Evard - MPF 62
www.parc-opale.fr/carto
© F. Evard - MPF 62
H Auxi-le-Château, hameau de Lannoy : dépendances agricoles d’une ferme
importante entièrement en torchis.
H Embry : ancienne tuilerie. Un soubassement massif maçonné en briques et silex percé
d’ouvertures.
Le groupe départemental de sauvegarde et relance du torchis en Pas-de-Calais est
composé de l’association Campagnes Vivantes, de la Confédération des Artisans et
des Petites Entreprises du Bâtiment (62), du Conseil d’Architecture, d’Urbanisme
et de l’Environnement (62), de la Direction Régionale des Affaires Culturelles
Nord - Pas-de-Calais, de la Fondation du Patrimoine (62), de l’association Maisons
Paysannes de France (62), du Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale
et du Service Territorial de l’Architecture et du Patrimoine (62).
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H Alette : ancien commerce.
© MC. Lombart - CAUE 62
© F. Evard - MPF 62
H Landrethun-les-Ardres : charretil.
© F. Evard - MPF 62
© F. Evard - MPF 62
Diversités de formes et de fonctions
H Auxi-le-Château, hameau de Lannoy : « trous d’envol » de pigeonnier ont été
directement aménagés dans la façade en torchis de ce bâtiment agricole.
H Humbert, à gauche et Vaulx-les-Auxy, à droite : chapelles en torchis prouvant
la richesse d’utilisation de ce matériau. Celle de Vaulx-les-Auxi possède un
«caquetoire» aux murs en torchis.
H Embry : porche intégré au
bâtiment d’exploitation.
© F. Evard - MPF 62
© F. Evard - MPF 62
© MC. Lombart - CAUE 62
© MC. Lombart - CAUE 62
H Humeroeuille : grange au volume imposant, renforcé d’un égout de toit très débordant
et d’une corniche cintrée en lambris.
H Mentque-Nortbécourt : ancien estaminet et
épicerie. Finesse des huisseries, moulures sur
linteaux et corniches (en terre crue). Badigeon ocre.
Cordon de briques maçonnées sur faîtière.
d Retrouver l’histoire du bâtiment
pour en comprendre ses spécificités
architecturales
La lecture des usages et modifications d’un édifice ancien nécessite une analyse
du bâtiment, croisée à des recherches documentaires. L’association Maisons
Paysannes de France a développé cette connaissance fine du patrimoine
associée à une méthodologie de recherche sur des documents anciens qui lui
permettent de mieux l’appréhender. Ainsi, le recours aux documents de type
matrices cadastrales aux Archives départementales du Pas-de-Calais vous
aident à comprendre l’histoire de votre propriété !
© F. Evard - MPF 62
www.maisons-paysannes.org
www.archivespasdecalais.fr
© MC. Lombart- CAUE 62
© MC. Lombart - CAUE 62
H Buire-le-Sec : bâti au pan de bois apparent, rare dans notre région.
© F. Evard - MPF 62
H Louches : forge, à gauche et fournil, à droite, des dépendances bien préservées qui en disent long sur l’histoire et
les pratiques de nos prédécesseurs.
H Saint Josse, hameau du Moulinel : habitation.
H Rimboval : petite ferme et dépendances autour de la cour.
Le groupe départemental de sauvegarde et relance du torchis en Pas-de-Calais est
composé de l’association Campagnes Vivantes, de la Confédération des Artisans et
des Petites Entreprises du Bâtiment (62), du Conseil d’Architecture, d’Urbanisme
et de l’Environnement (62), de la Direction Régionale des Affaires Culturelles
Nord - Pas-de-Calais, de la Fondation du Patrimoine (62), de l’association Maisons
Paysannes de France (62), du Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale
et du Service Territorial de l’Architecture et du Patrimoine (62).
© F. Evard - MPF 62
© F. Evard - MPF 62
© F. Evard - MPF 62
H Preures : presbytère.
H Inxent : salle des fêtes avec ses larges fenêtres.
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Le torchis dans le détail
© F. Evard - MPF 62
© F. Evard - MPF 62
© MC. Geib-Munier
© F. Evard - MPF 62
Ce patrimoine révèle toute sa finesse au travers de la qualité de ses détails : menuiseries, pignon saillant... Ce sont ces éléments qui
lui confèrent toute son authenticité. La plasticité du matériau associée à la grande liberté que lui autorise la charpente bois donnent
à chacun de ces bâtiments un caractère unique.
H Les coyaux :
La longueur du coyau est variable ;
il peut être accompagné d’une console
qui le renforce lorsqu’il dépasse la
soixantaine de centimètres. L’espace
entre la toiture et le mur peut être
fermé par une corniche, réalisée elle
aussi en torchis et soulignée le plus
souvent d’une moulure. Elle interdit
l’accès aux rongeurs et aux oiseaux.
Parfois, des planches de bois découpées
et ajourées (lambrequins) ornent les
rives de toit.
© F. Evard - MPF 62
H Les ouvertures :
Le traitement des ouvertures apporte également de la diversité et de l’authenticité
aux maisons en pans de bois et torchis. D’abord leur rythme : alignées ou non,
dyssimétriques, alternant grandes et petites fenêtres ; mais aussi par leur forme,
donnant des informations sur la destination du bâtiment (portes cochères, de grange
et portes multi-usages, portes d’écurie hautes à deux vantaux superposés, lucarne à
foin, devanture de boutique, etc.).
Les fenêtres sont d’un modèle quasiment unique (grand ou petit ouvrant, grands ou
petits carreaux, etc.) mais toujours dans une proportion plus haute que large. Elles
sont parfois encadrées de moulures ou de décors. Lorsque des ouvertures en toiture
existent, elles sont de taille modeste : simple tabatière, lucarne rampante, lucarne
à deux pans, à pans de croupe, etc. Dans tous les cas, elles restent alignées dans le
plan de façade.
© F. Evard - MPF 62
© F. Evard - MPF 62
© F. Evard - MPF 62
© F. Evard - MPF 62
H Les pignons :
Les pignons exposés aux intempéries venant
de l’ouest, souvent aveugles, sont habillés d’un
essentage de planches, de tuiles plates ou de
tuiles pannes. Ils peuvent être maçonnés, la
toiture vient alors couvrir le haut du mur.
Cependant, le plus souvent, le pignon reste
débordant, protégeant de la pluie, par un
redent, la façade mais aussi la couverture
(wanbergue).
d La Fondation du Patrimoine : un outil
pour sauvegarder notamment le
patrimoine en terre crue.
Propriétaire de bâti, vous pouvez être aidé par la Fondation du Patrimoine dans
la restauration de votre bien par le biais de son label. Ce dernier reconnaît des
bâtiments présentant un intérêt patrimonial. Les travaux projetés doivent se
faire dans les règles de l’art. La Fondation du Patrimoine est l’interlocuteur
clé qui vous aidera à monter votre dossier et à le présenter pour obtenir une
aide à la restauration du patrimoine.
Le label est un réel «coup de pouce» au maintien de la qualité de nos paysages ruraux !
www.fondation-patrimoine.org
Le groupe départemental de sauvegarde et relance du torchis en Pas-de-Calais est
composé de l’association Campagnes Vivantes, de la Confédération des Artisans et
des Petites Entreprises du Bâtiment (62), du Conseil d’Architecture, d’Urbanisme
et de l’Environnement (62), de la Direction Régionale des Affaires Culturelles
Nord - Pas-de-Calais, de la Fondation du Patrimoine (62), de l’association Maisons
Paysannes de France (62), du Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale
et du Service Territorial de l’Architecture et du Patrimoine (62).
© F. Evard - MPF 62
© F. Evard - MPF 62
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© F. Evard - MPF 62
© F. Evard - MPF 62
© F. Evard - MPF 62
Les contrevents, que l’on appelle aujourd’hui à tort les volets, sont majoritairement
composés de longues et larges planches verticales rainurées et bouvetées associées à
deux ou trois barres horizontales. Ils sont maintenus ouverts par un tasseau horizontal
mobile. Les menuiseries sont généralement protégées par une peinture de couleur vive
d’un ou de deux tons.
© F. Evard - MPF 62
Il en va de même pour les portes, souvent munies d’imposte vitrée en partie haute
pour faire entrer la lumière du jour dans les maisons. Elles se déclinent parfois en
deux ouvrants, la partie basse restant pleine.
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ancien presby�ère en torchis comme le modèle-témoin d’un t��e d’édifice du pat�imoine r�ral de nos campag�es. Il est encore dans son environnement comme à l’origine ; église, cimetière, jardin de curé, piedsente*, qui sit�ent cet endroit hors du temps.
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Régionale du Pat�imoine et des Sites.
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Une restauration exemplaire a Teneur (62)
Construit en pans de bois et torchis et restauré de manière authentique, ce presbytère est aujourd’hui inscrit au titre des Monuments
* Piedsente = sentier
Historiques, cas unique dans le département !
équilibrée. La façade principale est orientée silex, est débordant pour protéger la couver��re des vents dominants.
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depuis 1986, le bâtiment était à l’abandon depuis une dizaine d’années et avait subi de nombreuses dégradations quand les
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Situé au cœur d’unont
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faut traverser le cimetière du village pour découvrir ce bâtiment
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architelongueur, caché derrière l’église.
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èmeLes presby�ères antérieurs à cette date sont rares et ceux const��its en torchis ont le. odè
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siècle puis modifiée et agrandie en 1840.
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moment-là,
l’homme entretenait une relation privilégiée avec son environnement immédiat :
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Photo de la façade sud dans les années 1960 qui a per�is les restit�tions
La maison a la for�e d’un
Ancien presby�ère avant t�avaux
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à droite, une fois restauré.
champs. Le torchis était constitué d’un
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sud/sud-est, le pig�on ouest, en maçonnerie de briques et Souche de cheminée couver�e de t�iles faîtières Enduit sable argile Lucar�e à capucine ts des combles ampan
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recouver�e d'ardoises violines sur les Pour la restauration du bâtiment, l’utilisation de matériaux sains s’imposait naturellement, ainsi que l’application des savoir-faire
traditionnels pour une cohérence et une efficacité d’ensemble à tirer avantage des propriétés physiques et techniques de ces matériaux
(souplesse, rondeur, esthétique) plus élégants que la raideur du parpaing et du béton.
Les bois pourris ont été remplacés par des bois de récupération achetés sur des chantiers de démolition proches.
Cor�iche en torchis à gorge © PNRCMO
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Projet la
actuels propriétaires l’ont acheté pour le restaurer et le sauver (trous dans
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Restit�tion des cont�events d'origine H Stage participatif de restauration
du torchis
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Le vieux torchis a été récupéré, écrasé, humidifié, mélangé à de la paille fraîche pour le replacer entre les colombages
restaurés.
se t�ouvent sous la cuisine et la salle de catéchisme.
Le torchis a l’avantage d’être réutilisable et recyclable à l’infini. Il a été remis en œuvre au cours d’un chantier participatif.
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La façade a été purgée de ses parties d’enduits instables. Les lattes défaillantes ont été reclouéesLes
ou remplacées et les manques ont été rechargés avec le nouveau torchis.
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Un nouvel enduit de finition a été appliqué sur les façades, composé de terre argileuse, de paillettes de lin, de bourre de cheval et de chaux. L’ensemble des enduits sera protégé
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par un badigeon de chaux aérienne teinté (couleur ocre, identifiée sous plusieurs couches de badigeons).
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L’isolation des murs a été renforcée par un enduit composé de fibres de chanvre et de chaux.
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l’exigence d
de modèles (volets, faîtières ver�issées avec empreintes au pouce, …)
Une vieille photo des années 1960 a permis de comprendre que la façade principale avait perdu
sa corniche cintrée en torchis. Outre ses qualités s esthétiques,
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rongeurs et les oiseaux de pénétrer dans les combles. Cette corniche a étéisto
restituée.
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COMMUNE
DE WILLENCOURT
couverture en tuiles de terre cuite, rythmée par trois lucarnes «à capucines», appelées dans la
région «belles voisines», caractérisées par une couverture à trois pans recouvertes d’ardoises
violines de petites tailles. Les contrevents en bois d’influence picarde.
© F. Evard
© F. Evard
documentaires, DRAC/Conser�ation régionale des monuments h
Evarded chaume, avait été remplacé par une
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© crédits phot
Peu avant sa restauration
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1840,
H Les belles voisines
H Les contrevents : une peinture
verte viendra les protéger.
Un signe positif pour l’avenir du torchis
Ce projet de restauration est exemplaire non seulement dans le respect de l’âme du bâtiment
mais aussi dans la finesse de la reproduction de tous ses détails.
L’intérêt qui lui est porté par les Monuments Historiques augure un renouveau du matériau
terre. Le projet montre en effet que la terre est un matériau de construction à part entière,
très intéressant pour ses qualités thermiques et hygrométriques, aussi résistant et durable
que les autres matériaux industriels, mais bien plus sain et non polluant.
© F. Evard
Cette inscription met le bâti en pans de bois et torchis au même rang que tout autre
bâtiment inscrit. Cela prouve son intérêt architectural qu’il ne faut plus négliger.
C’est là une belle reconnaissance de ce patrimoine rural !
© F. Evard
© F. Evard
D’autres projets de restauration de bâtis en pans de bois et torchis voient le jour.
Ils concourent à la revalorisation du patrimoine en terre crue en le restaurant de la manière
la plus respectueuse possible, tout en l’adaptant à de nouvelles destinations.
H Au Parcq, cette petite maison de journalier s’est vue
restituer son soubassement de silex et ses enduits terre et
badigeons (à droite, une fois restaurée).
Le groupe départemental de sauvegarde et relance du torchis en Pas-de-Calais est
composé de l’association Campagnes Vivantes, de la Confédération des Artisans et
des Petites Entreprises du Bâtiment (62), du Conseil d’Architecture, d’Urbanisme
et de l’Environnement (62), de la Direction Régionale des Affaires Culturelles
Nord - Pas-de-Calais, de la Fondation du Patrimoine (62), de l’association Maisons
Paysannes de France (62), du Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale
et du Service Territorial de l’Architecture et du Patrimoine (62).
© F. Evard
© F. Evard
H A Escoeuilles, une ancienne ferme (à gauche) est en train d’être reconvertie
en médiathèque intercommunale.
© Rivages propres
H A gauche, la mairie-école de Willencourt avant sa restauration ;
à droite, l’édifice restauré.
© Rivages propres
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La terre crue dans le contemporain
La terre crue, un matériau adapté à la construction contemporaine, que redécouvrent les éco-constructeurs, les auto-constructeurs,
les artisans et les architectes.
La terre crue aux multiples facettes
L’évolution des techniques traditionnelles de construction en terre, la malléabilité du matériau et sa bonne inertie confèrent au matériau des atouts non négligeables. Ainsi, déclinée
de l’extérieur à l’intérieur de la maison, la terre crue apporte des réponses aux nouvelles exigences des propriétaires : esthétique, confort thermique et acoustique, etc.
Mise en œuvre de différentes façons, la terre crue a sa place partout dans la maison : des murs porteurs au sol, en passant par les cloisons intérieures ou les murs chauffants !
© Caracol Architectures
Exemples d’utilisation de la terre crue dans des constructions contemporaines
© Caracol Architectures
H Maison d’habitation à CORBEL (73)
maître d’œuvre : Caracol Architectures (2009)
surface traitée : mur pisé 5 m² / voile en terre coulée 48 m² / mur en paille 24 m² /
enduit terre 42 m²
bâtiment BBC (< 45Kwh/m².an)
H bâtiment d’exploitation pour l’activité maraîchère avec
bureaux administratifs et logement de l’exploitant à Sassenage (38)
maître d’œuvre : Caracol Architectures (2011)
surface traitée : enduit terre 153 m² / bois 51 m³ / mur-masse 30 m²
bâtiment passif (< 5 Kwh/m².an)
© Nicolas Meunier - www.construction-pise.fr
© Nicolas Meunier - www.construction-pise.fr
© Caracol Architectures
© Caracol Architectures
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Ce bâtiment agricole composé d’une ossature bois et d’un remplissage en bottes
de paille. Un mur-masse porteur en terre coulée (12m³ de terre) en façade sud
apporte l’inertie manquante au bâtiment pour le stockage de l’énergie solaire et
la régulation hygrométrique nécessaire. La mécanisation pour la mise en œuvre
du béton d’argile a facilité la fabrication du mur. Les enduits terre apportent
perspirance et protection au feu des bottes de paille, régulation de l’hygrométrique,
inertie et finition esthétique.
© Caracol architectures
© Caracol Architectures
Les techniques constructives choisies répondent aux contraintes climatiques
(massif de la Chartreuse).
Le bois, la paille et la terre sont les matériaux choisis pour leurs qualités thermiques,
d’inertie et de régulation hygrométrique ainsi que leur faible coût.
Un mur en pisé (2m³) sert de mur-masse près d’un poêle à bois ; trois cloisons massives
à ossature bois et remplissage en terre coulée (9,6m³) jouent un rôle structurel et
de contreventement et permettent une isolation phonique entre les pièces ; la paille
permet d’offrir une isolation renforcée en façade nord ; les enduits terre (3m³)
apportent perspirance et régulation hygrométrique à l’enveloppe du bâtiment.
H Immeuble en pisé préfabriqué (42)
maître d’oeuvre : Nicolas Meunier (de 1988 à 1993)
surface traitée : 202 m² de pisé préfabriqué
Cet immeuble a été érigé à l’emplacement d’un ancien immeuble en pisé, mitoyen,
en zone urbaine. C’est pourquoi les banches de pisé ont été préfabriquées sur
mesure sur site, au sol dans un moule aux dimensions variables. La terre y est
damée par couches successives. Le bloc est immédiatement démoulé, levé à la grue
et positionné sur le mur, sur un lit de mortier de chaux. Au total, 147 banches ont
été montées pour réaliser les murs est et ouest.
Et en décoration
H Un plafond tout en courbes
H Un mur de briques de
terre apparentes
H Des appliques directement
intégrées dans les murs
Le groupe départemental de sauvegarde et relance du torchis en Pas-de-Calais est
composé de l’association Campagnes Vivantes, de la Confédération des Artisans et
des Petites Entreprises du Bâtiment (62), du Conseil d’Architecture, d’Urbanisme
et de l’Environnement (62), de la Direction Régionale des Affaires Culturelles
Nord - Pas-de-Calais, de la Fondation du Patrimoine (62), de l’association Maisons
Paysannes de France (62), du Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale
et du Service Territorial de l’Architecture et du Patrimoine (62).
© M. Geib-Munier
© jd. Ratier
© JD. Ratier
© MC. Lombart -CAUE 62
La terre crue retrouve aussi ses lettres de noblesse en décoration : enduit de finition, pigmenté ou non, stuc, etc. La diversité des finitions et des textures qu’elle rend possible
et ses qualités de régulation de l’humidité lui promettent un bel avenir en décoration intérieure. La seule limite est notre imagination !
Sa matité, sa tolérance aux différentes charges font d’elle un matériau qui laisse beaucoup de place à la création.
© MC. Lombart -CAUE 62
v
H Dans une salle de
bain, un enduit de
terre apporte chaleur
et régulation de
l’hygrométrie
H Des sgraffitos donnent
relief et motif aux murs
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