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Introduction
L’oiseau a toujours éveillé l’imagination de l’homme. Pouvoir voler et
aller
à
l’encontre des lois de la pesanteur, migrer vers des terres lointaines et
observer le monde den haut, revêtir un plumage d’un tel raffinement que tous
les grands chefs s’en sont parés, chanter, parader pour séduire, protéger sa
couvée, tout ceci a contribué
à
faire de l’oiseau une espèce mystérieuse qui
peuple les mythologies, et égaie les maisons.
Aussi nombreux sont ceux qui ont étudié, dessiné et observé ces char-
mants volatiles. L’ornithologie en Guyane peut trouver ses origines tout
d’abord dans les récits des colons et des grands voyageurs. Elle se confond alors
avec l’ethnologie.
En
1743
dans
laNouvelle relation de la France Equinoxiale,
Pierre Barrère
dessine et annote des parures de plumes portées par les indiens. Ce sont des
tours (ceintures) faits de “plúsieurs plumes de diverses couleurs, attachées
ensemble,
ou
rangées par étage. Ils appellent les premiers
hoummari
et les
dernières
caneta.
Ils en ont d’autres dont ils couvrent leur tête, semblables àun
diadème. Le haut est quelquefois relevé de
trois
ou
quatre plumes de queue
d’ama.’’ (p.
195).
En
1760,
Mathurin Jacques Brisson édite son traité
Ornithologie
ou
méthode contenant la division de oiseaux en ordres, sections, genres, espzces,
et leur variété.
L’illustration est de Martinet. De nombreux oiseaux de Guyane
y figurent
;
certains sont représentés avec un grand réalisme, d’autres de façon
plus fantaisiste. Mais nous ignorons le nom de l’observateur initial.
I1
en est de
même pour les gravures d’Audubon et de Gould. Serait-ce le docteur Laborde,
qui fut médecin
à
Cayenne au
XVIII’””
siècle et qui a écrit
une suite de re-
marques
sur
les
oiseaux et autres animaux de la Guyane française
?
I1
note avec
précision les lieux d’observation des différentes espèces, les décrit et fait part
des habitudes tant des oiseaux que des hommes
à
leur égard. Sa terminologie
est largement empruntée aux oiseaux d’Europe tels les vaniers, les éperviers, les
perdrix
...
Son manuscrit fut consulté par Buffon qui en a extrait des passages
pour son ouvrage. C’est en
1836
que Geoffroy de Saint Hilaire fit don
à
la
Bibliothèque du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris des écrits de Laborde.