Thème 1b Chapitre 3: La convergence lithosphérique et la formation de chaînes de montagnes. Le modèle de la formation d'une chaîne de montagnes, abordé au collège, se fonde sur la tectonique des plaques lithosphériques. La subduction d'une plaque océanique s'accompagne de la création de reliefs (arcs volcaniques, accumulation de sédiments marins déformés). En cas de fermeture totale de l'océan, les continents qui le bordaient entrent en contact : un tel affrontement provoque la surrection d'une chaîne de montagnes dite de collision. Les Alpes et l'Himalaya, par exemple, ont une telle origine. Peut-on retrouver dans ces chaînes de montagnes des traces de leur histoire? Replacer accrétion océanique , subduction. Montrer le rapprochement des continents et la fermeture océanique. Ces chaines de montagnes sont des zones de convergence lithosphérique. Ces zones renferment –elles des indices qui permettraient de reconstituer l’histoire des ces reliefs? I- les indices d’une collision La compression tectonique due aux forces de convergence provoque le raccourcissement et l’épaississement de la lithosphère avec formation de plis (déformation souple plastique plutôt en profondeur où la température est plus élevée), failles inverses (déformation cassante plutôt vers la surface où la température est plus faible), nappes de charriages... On observe donc des discordances dans les terrains alpins : des roches plus vieilles chevauchent des roches plus jeunes. P 159 Les principaux marqueurs tectoniques engendrés par la collision sont des plis, des failles inverses, des chevauchements. La conséquence à l'échelle de la croûte est un raccourcissement et un empilement d'écailles à l'origine d'un épaississement (reliefs et racine crustale). II- LES TRACES D'UN ANCIEN DOMAINE OCEANIQUE • 1- organisation de la lithosphère océanique p148 Des forages ou des observations directes au fond de l'océan ont montré que ces roches sont partout superposées de la même façon : du haut vers le bas, basalte en pillow-lavas, basalte en filons, gabbros et enfin péridotites. 2- Des roches du plancher océanique au sommet des Alpes Près de Briançon , le massif du Chenaillet s’étend sur une surface d’environ 40Km2. Trois types de roches se superposent, leur âge est environ 160 Ma Dans la zone interne de l'arc alpin, les géologues ont trouvé et décrit des formations rocheuses à l'aspect de « peau de serpent » auxquelles ils ont donné le nom d'ophiolites (de ophis pour serpent). Un complexe ophiolitique est constitué par la superposition de trois types de roches du haut vers le bas - des basaltes à l'aspect en coussins (pillow-lavas) très caractéristique ; - des gabbros, roches grenues présentant de gros cristaux de pyroxènes et de plagioclases ; - des péridotites très sombres avec des veinures vertes qui leur donnent un aspect particulier à l'origine du nom de serpentinites donné à ces roches. Toutes ces roches sont les vestiges de l'ancien plancher de l'océan alpin dont des lambeaux ont été portés en altitude lors de la collision continentale. Doc. 4 p.149 : Les ophiolites sont parfois associées à des roches sédimentaires d’origine océanique. Au niveau du Chenaillet, on trouve des radiolarites qui sont des roches formés par l'accumulation de coques (=test) de radiolaires. Ce sont des unicellulaires planctoniques vivant dans les mers chaudes. Les radiolarites se forment au-delà de 4000 m de profondeur, c'est à dire sous la limite de dissolution du calcaire (au dessus, les tests calcaires masquent sous leur nombre la présence de tests de radiolaires) 3- Les traces d’une ancienne marge passive p150 À l'inverse des marges actives (Pérou-Chili, Japon, Antilles...), une marge océanique passive n'est pas le siège d'une sismicité et d'un volcanisme importants. Un tel type de marge se forme lors de la naissance de l'océan dont elle constituera plus tard la bordure. un océan naît de la déchirure d'un continent Croûte continentale supérieure et inférieure Manteau lithosphérique Asthénosphère Stade rift Panaches mantelliques et chambres magmatiques Croûte océanique «faille» de détachement Stade déchirure et début d’océanisation La croûte continentale est étirée, ce qui aboutit à la mise en place d'un rift continental : des failles normales encadrent un fossé central effondré. Ensuite, une invasion marine submerge le fossé et du plancher océanique commence à se Stade golfe océanique former : un bassin océanique étroit (type « mer Rouge ») s'installe. Enfin, la mer étroite s'élargit. Ainsi la bordure européenne occidentale est le vestige d'une des deux « lèvres » du rift continental qui a donné naissance à l'océan Atlantique. L'étude des dépôts sédimentaires montre qu'il existe trois types de dépôts : - des dépôts anté-rift (déposés avant le processus d'extension), - des dépôts syn-rift (déposés pendant le processus d'extension), - des dépôts post-rift (déposés après le processus d'extension). Dans la région de l'Oisans, à proximité de Grenoble, les sédiments marins du Jurassique inférieur sont très irréguliers • - par endroits, l'épaisseur des strates peut atteindre plusieurs centaines de mètres (elles sont alors souvent formées de couches épaisses de marnes à ammonites) ; • - quelques kilomètres plus loin, l'épaisseur de ces mêmes strates n'est plus que de quelques dizaines de mètres (elles sont alors riches en matériaux détritiques). Ces variations de sédimentation montrent que, lors de la formation de l'océan alpin, cette région correspondait à une marge passive. Des blocs basculés de croûte continentale ont donné naissance à une série de bassins sédimentaires. Au creux de ces bassins, contre les failles, la profondeur d'eau est importante et des sédiments de haute mer se déposent ; inversement, au niveau de la crête des blocs basculés, il se forme des hauts-fonds ou des îles, et la sédimentation y est beaucoup moins épaisse voire même absente. III-- Les traces d’une ancienne subduction. III • 1- La disparition de la lithosphère océanique. Au voisinage des fosses océaniques, la tomographie sismique permet de mettre en évidence la plongée d'un matériel froid en profondeur Cette plongée de matériaux froids et cassants soumis à de fortes contraintes expliquent les séismes observés le long du plan de Wadati-Benioff La fosse océanique résulte de l'inflexion de la lithosphère océanique qui plonge dans l'asthénosphère sous une lithosphère sus-jacente (océanique ou continentale). C'est une subduction 2- le déclenchement de la subduction Doc 1 a et b p154 Au niveau de la dorsale, la lithosphère nouvellement formée, mince et chaude, « flotte » sur l'asthénosphère car elle est moins dense. Le flux géothermique est élevé au niveau des dorsales et diminue lorsqu'on s'en éloigne. Cette baisse du flux géothermique varie selon les dorsales et peut être mis en lien avec la subsidence du plancher océanique. Cette baisse du flux géothermique s'accompagne d'un approfondissement de l’ensemble des isothermes ce qui traduit un refroidissement de la lithosphère océanique au cours du temps. À mesure qu'elle vieillit, en s'éloignant de la dorsale, la lithosphère océanique se refroidit et son épaisseur augmente. En effet, la limite entre lithosphère et asthénosphère dépend de l'état physique et donc de la température des matériaux. La subsidence occasionnée est donc d’origine thermique (principe d'isostasie – modèle de Pratt) Avec le temps, la densité de la lithosphère océanique finit par devenir supérieure à celle du manteau asthénosphérique. La plaque, un temps maintenue en surface par la lithosphère voisine, finit par sombrer dans le manteau à la faveur des mouvements tectoniques globaux de convergence des plaques. Ainsi, l'âge de la lithosphère océanique n'excède donc pas 200 Ma. 3- Des transformations minéralogiques au sein des roches. Doc 1, 2, 3 p152p152-153 • Les gabbros, roches caractéristiques du plancher océanique, subissent avec le temps des transformations métamorphiques : ils deviennent des métagabbros. P153 n°1c Les métagabbros, roches caractéristiques des zones de subduction, sont fréquents dans la zone interne des Alpes (massif du Queyras). Leur répartition géographique révèle une zonation très nette du métamorphisme dans les Alpes : d'ouest en est, on assiste à un passage progressif de roches du type schistes verts à des schistes bleus, puis à des éclogites L'intensité du métamorphisme est donc croissante d'ouest en est, ce qui signifie que les roches y ont été portées à des températures et des pressions de plus en plus importantes. C'est donc dans ce sens que s'est effectuée la subduction qui a provoqué la disparition de l'océan alpin : la plaque alpine a plongé sous une plaque orientale, la plaque adriatique. Cette transformation métamorphique (quartz → coésite) est un indice d’une subduction de lithosphère continentale entraînée par la lithosphère océanique et montre le blocage de la subduction et la suture entre les 2 plaques. IV- de la subduction à la collision Charriage d’une portion de lithosphère océanique sur le continent = OBDUCTION Avec le temps, la densité de la lithosphère océanique finit par devenir supérieure à celle du manteau asthénosphérique. La plaque, un temps maintenue en surface par la lithosphère voisine, finit par sombrer dans le manteau à la faveur des mouvements tectoniques globaux de convergence des plaques. A terme les 2 masses continentales s’affrontent: empilements de nappes, failles, plis qui en résultent créent des reliefs en surface, une racine crustale en profondeur, donc un épaississement de la croûte. la densité trop faible de la croûte continentale ne permet pas de s'enfoncer dans l'asthénosphère plus dense. Cette subduction continentale est donc devenu de plus en plus difficile et a fini par se bloquer (la lithosphère continentale s'est désolidarisé de la lithosphère océanique). Au cours de ce blocage, des matériaux océaniques peuvent venir chevaucher la lithosphère continentale et c’est alors qu’une ophiolite peut être produite (on parle d’obduction). •Les données récentes de la tomographie sismique, en particulier sous l'Himalaya, montrent que, malgré sa faible densité et contrairement à ce que pensaient les géologues jusqu'à une époque récente, la croûte continentale peut s'enfoncer profondément dans le manteau (sous l'Himalaya, la plaque continentale indienne s'enfonce à la verticale sur près de 1000 km de profondeur) : c'est ce que l'on appelle la subduction continentale. À distribuer