
les notes de la D2DPE n° 45 janvier 2011
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verse, la région est l’une des trois régions les plus touchées par la hausse du
taux de chômage qui a augmenté de 2,9 points au cours de cette période contre
2,4 points en moyenne nationale. Cette divergence peut en partie s’expliquer par
l’importance de la jeunesse régionale impliquant des entrées plus nombreuses
sur le marché du travail dans un contexte de crise économique. Les jeunes de
moins de 25 ans représente ainsi un quart des demandeurs d’emploi régionaux
alors qu’ils ne sont que 19% en moyenne nationale.
Au sein du Nord – Pas de Calais, tous les territoires ne sont pas exposés
de la même façon aux aléas économiques. Ainsi, l’emploi présentiel est pro-
portionnellement plus présent dans les zones d’emploi de Berck-Montreuil, de
Lens-Hénin, du Calaisis, de Lille et d’Artois-Ternois où il représente plus de deux
tiers des emplois du territoire. En s’appuyant sur la théorie de la base écono-
mique, Laurent Davezies montre quant à lui que seul trois zones de la région
ont des économies dépendant fortement de la base productive : les zones de
Lille, Dunkerque et Saint-Omer. En dehors de Berck-Montreuil et de Flandre-
Lys, les autres zones régionales dépendent davantage que la moyenne nationale
des revenus de la base sociale ainsi que pour certaines des revenus de la base
publique. Une analyse des structures de la sphère productive et de la population
active réalisée par l’Insee en partenariat avec la Région et le Sgar permet éga-
lement de caractériser les zones d’emploi régionales en fonction de leur exposi-
tion aux aléas économiques. Selon cette typologie, 3 groupes de zones d’emploi
se distinguent. Le premier groupe est formé des zones d’emploi de Lille, Lens
– Hénin, Roubaix – Tourcoing caractérisées par des structures productives plus
diversifiées et a priori moins exposées. Le second groupe correspond aux six zo-
nes d’emplois les plus exposées aux aléas économiques au regard de la typolo-
gie et sont situés dans une zone allant du Dunkerquois à la Sambre – Avesnois en
passant par Saint-Omer et le bassin minier. Enfin, le troisième groupe comprend
des zones d’emplois présentant un profil moyen.
Les conséquences réelles de la crise mesurées entre début 2008 et fin
2009 confortent en partie ces différentes classifications au regard de l’évolution
de l’emploi salarié mais sont très différentes au regard de l’évolution du taux de
chômage.
Ainsi, les zones d’emploi de Lille et de Lens – Hénin possédant à la fois une
sphère productive diversifiée et un poids important de l’économie présentielle
ont été avec l’Artois – Ternois les territoires où l’emploi a le moins baissé avec
une baisse inférieure à 1%. Les zones d’emploi de Berck – Montreuil et Boulogne
présentant un poids de l’économie présentielle plus élevé qu’en région ont éga-
lement été moins touchées qu’en moyenne nationale par la baisse de l’emploi.
A l’inverse, l’ensemble des zones d’emploi qualifiées comme les plus exposées
aux aléas économiques ont connu des baisses d’emploi salarié entre 2008 et
2009 supérieures à la moyenne régionale. Toutefois, d’autres zones d’emplois au
profil a priori plus favorable ont été davantage touchées par la crise en matière
d’emploi. C’est le cas de la zone de Flandre-Lys qui est la zone où l’emploi a le
plus diminué malgré un profil moyen selon les classifications de Laurent Dave-