De nombreux scientifiques de haut niveau y ont activement participé, tels que Marie
Curie ou Paul Langevin pour la France, Walther Nernst ou Max Planck pour l’Alle-
magne, Niels Bohr pour le Danemark, ou encore Guglielmo Marconi ou Enrico Fermi
pour l’Italie.
Ce congrès avait pour objectif de réunir des scientifiques de premier plan, et de les faire
travailler ensemble pour qu’ils présentent de nombreux rapports publiables. Ils étaient répar-
tis en sections, petits groupes de scientifiques, et se présentaient entre eux différents travaux,
avant de rédiger conjointement leur rapport. Si son thème principal était l’électromagné-
tisme et ses très nombreuses applications, sa première section avait pour thème « Théorie
générale », et allait bien au delà de ça, traitant de la physique de pointe de l’époque.
Alasuitedececongrès,l’ensembledesrapportsontétépubliésparGauthier-Villars[6].
2.2 La première section du congrès
Cette section contenait de nombreux scientifiques de premier plan. Parmi les rapports
produits [7], on peut citer :
— L’équation de Dirac dans la théorie de la relativité générale, par Erwin Schrödin-
ger,
— Etat actuel de la physique du noyau atomique, par Enrico Fermi,
— Théorie électromagnétique de la structure des atomes, par Léon et Eugène Bloch,
— L’effet Zeeman, par Pieter Zeeman.
Outre les intervenants ci-dessus, ont notamment participé aux travaux de cette section
Marie Curie, Louis et Maurice de Broglie,ouLouisLeprince-Ringuet. Ce dernier a
été secrétaire de cette section, c’est à dire responsable de la retranscription des minutes des
travaux. Il a notamment assuré cette charge durant la présentation de Schrödinger.
3Latransmissiondesconnaissances
Ce congrès a un retentissement important et répand les idées de la mécanique quantique
en France. En premier lieu, il amène à faire traduire en français les grands textes. Ainsi
Leprince-Ringuet explique [8]quec’estàlasuitedececongrèsqu’ontététraduitsen
français de nombreux textes fondamentaux, notamment E. Schrödinger,Mémoires sur
la Mécanique Ondulatoire, Ed. Alcan, Paris, 1933, traduction A. Proca,W.Heisenberg,
Les principes physiques de la Théorie des Quantas (traduit de l’allemand), Gauthier-Villars,
1932, ou encore N. Bohr,La théorie atomique et la description des phénomènes (traduit
du danois), Gauthier-Villars, 1932.
Par ailleurs, le départ à la retraite de Charles Fabry en 1936 libère la chaire de physique
no2 de l’École polytechnique. Cette chaire est attribuée à Leprince-Ringuet,l’année
même où il soutient sa thèse Recherches sur l’interaction avec la matière des particules de
très grande énergie : électrons d’origines diverses et particules du rayonnement cosmique
(l’autre chaire de physique, également libérée en 1936, est attribuée à André Léauté).
L’attribution de cette chaire à un spécialiste de la mécanique quantique montre l’intérêt
de l’administration pour cette nouvelle discipline. Celle-ci n’est plus une piste de recherche
comme du temps de Lafay, mais une matière qu’il faut enseigner. Leprince-Ringuet crée
alors le premier laboratoire de l’École polytechnique, laboratoire consacré à l’étude de la
Physique nucléaire (aujourd’hui Laboratoire Leprince-Ringuet, LLR) [9].
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