
COMMUNIQUÉ DE PRESSE NATIONAL I PARIS I 27 AVRIL 2009 
 
 
 
 
 
 
 
Appelées novæ, les explosions d'étoiles mettent en œuvre des réactions nucléaires entre 
les atomes de l'étoile. Pour mieux comprendre ces phénomènes violents, les 
astrophysiciens étudient le rayonnement émis par certains types d'atomes, notamment le 
fluor-18 issu des réactions. Or, des chercheurs du Ganil1 (CEA-CNRS2), en collaboration 
avec des équipes anglaises, belges, roumaines et françaises, viennent de déterminer que le 
fluor-18 serait moins abondant que prévu. Cette découverte réduit donc la chance 
d'observer le rayonnement émis par cet atome. Elle implique de nouvelles contraintes pour 
l'observation et la compréhension des novæ. Ces travaux viennent d'être publiés dans la 
revue Physical Review Letters. 
 
 
Connues depuis l'antiquité, les novæ sont des explosions d'étoiles qui se produisent environ 20 fois 
par an dans notre galaxie. Les physiciens supposent aujourd'hui qu'elles se produisent dans des 
systèmes binaires d’étoiles, formés d’une étoile géante rouge et d’une étoile compagnon petite et 
chaude, la naine blanche. « De la matière est arrachée de la première étoile et tombe sur la 
surface de la seconde, décrit François de Oliveira Santos, physicien au Ganil. Cette matière 
stellaire s’accumule en surface de la seconde étoile, entraînant une augmentation de sa 
température et de sa densité. De nombreuses réactions nucléaires, c'est-à-dire la transformation 
d'un ou plusieurs noyaux atomiques en d'autres particules, interviennent alors : les noyaux 
d’atomes stables (carbone, oxygène, etc) de l’étoile sont transformés en noyaux radioactifs, tel le 
fluor-18. » C'est en observant le rayonnement émis par ces particules que les chercheurs espèrent 
mieux comprendre les processus physiques en œuvre au cours des novæ. 
 
Le fluor-18 est un atome radioactif dont le noyau instable est déficient en neutrons par rapport à sa 
forme stable, le fluor-19. Lorsqu'il se désintègre, le fluor-18 émet un rayonnement 
électromagnétique spécifique que les astrophysiciens étudient pour mieux appréhender ce qui se 
passe à l'intérieur des novæ. « La quantité du rayonnement émis lors de l’explosion dépend de la 
quantité de fluor-18 présent, explique François de Oliveira Santos. » Pour la déterminer, les 
chercheurs ont tenté d'identifier toutes les réactions nucléaires responsables de la création et de la 
destruction du fluor-18. Ces réactions dépendent de la structure des noyaux, elles ont donc été 
étudiées grâce à des accélérateurs de particules.  
 
Une expérience réalisée à l’Université de Louvain-la-Neuve en Belgique, dans le cadre d’une 
collaboration internationale, a permis aux scientifiques de recalculer à la baisse l’estimation de la 
quantité de fluor-18 présente dans les novae. Conclusion, les réactions nucléaires impliquant le 
fluor-18 dans ces explosions entraînent sa destruction au-delà de ce qui avait été précédemment 
                                                 
1 Grand accélérateur national d’ions lourds situé à Caen. 
2 CNRS/IN2P3 : Institut national de physique nucléaire et de physique des particules du CNRS. 
La compréhension des explosions d'étoiles plus 
compliquée que prévu