1ère Journée Sorbonne Philosophie | Entreprise

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1ère Journée Sorbonne
Philosophie | Entreprise
Formation Continue
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Réactions et mises en lumière
des participants
Benjamin HEYRIES
Benjamin Heyries, Responsable Partenariats - We_Start, étudiant à Sciences Po en finance et
stratégie et à l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV) en Philosophie.
I. Introduction : cloisonnement et connexion, Michel Puech
Cloisonnement disciplinaire, nationale et linguistique : ultra-spécialisation ; besoin de connexion entre
différents mondes. Enfermement et chacun mis à sa place.
Cloisonnement des opérations : opacité dans les échanges de compétences ; contingence des
connexions ; lenteurs de la formation universitaire ; le « bidon ».
Cloisonnement réflexion/action : séparation « civilisationnelle » et compétition.
Stratégie : détournement des cloisons par les connexions. Ressource de l’action et de la pensée.
Rôle du consultant-philosophe : comprendre la transformation des structures, révéler les problèmes
des individus et prendre en compte des objectifs plus généraux.
II. Contradictions et synergies, Didier Cazelles
- Communication institutionnelle : caractère non commercial ; problème de complexité ; nombreux
thèmes.
- Savoir-faire opérationnel : publication et clarification des enjeux complexes.
- Communication : mise en forme de l’information, solidité des arguments et besoin de se démarquer.
- Intervention : Formulation des problèmes de l’entreprise avec d’autres outils.
III. Expérience du philosophe en entreprise, Sophie Berlioz
- Difficultés des changements de cap : valorisation sociale mais des cloisons opaques (le « praticopratique »).
- Frustration philosophique : dévoiement des concepts pour des objectifs d’achats ; groupes très
normés ; temporalité (immédiateté). Le cheminement ne peut pas être fait.
- Formation philosophique comme apport pour l’entreprise : capacité d’abstraction ; identification de
clé de lecture ; séparer la confusion de la clarté ; l’expression. Les compétences sont néanmoins utiles.
IV. L’intimité des dirigeants, Christian Pousset
Cabinet d’accompagnement des dirigeants : contre la solitude et l’enfermement ; la temporalité (les
performances à 12 mois) ; la transformation (sortir de soi --> écosystème). Il s’agit de cultiver le
décentrage pour survivre à ses fonctions.
Empreinte et résilience ; il s’agit d’inspirer la confiance, de donner au dirigeant les clés pour réfléchir à
sa fonction.
Question : Temporalité. Le philosophe consultant n’est-il pas dans un rôle qui ne lui convient pas ?
Michel Puech nous parlait de connexion mais finalement, la fonction que se donne le philosophe
dans son action n’implique-t-elle pas une impossibilité à s’intégrer ? A être ce simple regard extérieur,
ce facilitateur extérieur. On parlait de la distinction entre formation philosophique et cheminement
philosophique, mais la fonction de philosophe ne peut pas être complète sans les deux.
V. Recherche et entreprise, Adélaïde De Lastic
- Contrat Cifre : doctorant salarié ; recherche opérationnelle ; exemple : RSE.
Système de valeur/culture ; éthique en entreprise ; allier l’incarnation et la recherche académique.
- Trois problèmes : pratiques des deux mondes (temporalité --> accepter son destin et « recomposer »,
équilibre au quotidien) ; théorisation et recherche opérationnelle (RSE VS Ethique ; le juridique contre
le raisonnement éthique --> apprécier la complémentarité) ; théorie et pratique (éthique en entreprise
= plan RSE, éthique accidentelle en entreprise = individu mais médiatisé, éthique quotidienne = habitus
--> absurdité des processus, conflits, perte de maîtrise de soi…).
- Philosophie = bien être éthique en entreprise --> choisir une entreprise en accord avec ses valeurs ;
pratique de la philosophie comme mode de travail (vision correct de son travail ; équilibre = justesse de
l’action ; insérer le travail dans la vie).
- A partir de la recherche de théorique, elle crée des référentiel RSE.
VI. Le choc des entreprises, Yves Serra
- Publicis : transformation de son activité --> 42% dans le digital ;
- Faire vire en même temps des rythmes de vie différents ; conséquence des mutations --> explosion
de l’activité ; marché multinational (pas de nuit, pas de week-end, pas de vacances…) = déstabilisation
des cultures ; désintermédiation et mutation des frontières.
- L’apport des philosophes : l’ampleur de ces changements est telle qu’aucune « recette » n’est
possible. La philosophie a alors sa carte à jouer. Deux problèmes : tempo (la forme, la pression du
commerce) et la légitimité (réputation, acceptation de l’intervention…).
- La machine : utiliser un programme n’est pas innocent ; un programme est une suite d’instruction
que nous pouvons suivre ; l’utiliser c’est le cautionner.
VII. L’entrepreneuriat philosophique, Marion Genaivre
- ETHIRES : master pro à la Sorbonne 1 ;
- Saisir l’entreprise de la philosophie --> la philosophie peut être utile. Elle n’est pas qu’interprétative.
La pensée est disruptive : la philosophie n’est pas attribuée. Le lieu de la philosophie est tout un
chacun. Il faut redonner aux personnes la faculté à penser à elles-mêmes. Il faut donner du sens !
- Le sens n’est pas donné avec l’existence de l’entreprise. Penser par soi-même passe par l’échange
discursif.
- Des défis :
- « concrètement le livrable c’est quoi ? » On ne sort pas du prêt à penser. On est satisfait de
son kit ; briser les études des entreprises ;
- émanciper les gens --> donner les réponses VS aider la décision ;
- la philosophie n’est pas du coaching.
Conclusion :
Il y a une part dans la souffrance qui ne peut pas être résolu par la technologie. L’extérieur ne peut
pas tout résoudre.
Il faut faire parler pour que les individus puissent s’exprimer.
Question : c’est quoi le « sens » ? Parle-t-on d’un sens donné à une activité ? Un sens donné à une
organisation ?
VIII. Travail et programme, Alban Leveau-Vallier
Expérience : 2011, fin d’étude, deux amis s’entre-aident. Ils ont l’idée de faire une coopérative
collaborative (pas de prédation : « voir l’autre comme un programme »). Chacun choisit ses conditions.
Fusion en 2012, différentes résidences, élargissement du groupe avec des collaborateurs occasionnels.
Les gros projets arrivent et la pression arrive.
Remarque : logique accélératrice du projet --> devis, travail et livrable (plan et prix). Obligatoire. Le
problème est que les projets n’ont jamais réussi = jamais le devis (sous-détermination du devis ?) ; il
sera complètement différent. L’incertitude fait que l’on doit montrer que l’on fera mieux, plus vite et
moins cher (la satisfaction marginale ?) pour éviter les aléas. Appliqué par défaut et sans vision sur ce
qui doit être fait.
A cause de la pression ressentie, les projets personnels ont disparu. L’urgence prend la place de
toute autre perception du temps. Le temps est complètement phagocyté (le temps « improductif »
est évincé). Après le millefeuille, la logique de projet a contaminé le propre mode de fonctionnement.
L’organisation est aussi corrompue (plus nomade). Le clivage se révèle dans le groupe entre les
utopistes et les croissants. Utopistes : indépendant plutôt que le succès économique ; croissants :
trouver un job, le privilège étant de choisir. Les croissants ont mis en place une organisation qui s’est
accrue et qui s’est imposée.
Remarque : matériellement possible que le temps soit phagocyté.
Frisbee (interrogation) :
- prédiction --> est-ce qu’on peut vraiment prédire ? NON ;
- promesse --> quelle est le statut d’une promesse ? Cristallisation d’un rapport de domination ;
- abandon de liberté --> collaborer ensemble sans entrer dans une logique prédatrice ?
IX. Les deux usages des philosophes, Pierre-Henri Tavaillot
Deux définitions des philosophes :
- molle = philosophe parle bien, crée des concepts et permet de prendre du recul ;
- dure = le vrai, le bien, le sens.
Question : comment le vrai, le bien et le sens peuvent-ils donner le profit ?
Le philosophe ne pense pas les auteurs, il pense le réel. Le philosophe peut, par son intervention dans
les différents univers, de découvrir des mondes hétérogènes. Cela nourrit les âges philosophiques. Ce
sont des données sur le réel. Le philosophe n’a pas le monopole de la réflexion critique.
Différence entre le conseil et le conférencier :
- le conseil --> qu’est-ce que je ferai si j’étais à la place de… ? (Réforme clé en main)
- le conférencier --> intervention dans l’entreprise.
Il faut tout lire et tout voir. Et après cela marche.
Attirer les étudiants : il faut avoir des débouchés. Opération phénix, formation continue…
Réformer l’université : indépendance financière (être rentable) ; logique de la demande (voir ce que l’on
demande) ; logique de l’offre (monter en gamme).
Conclusion : le profit et la logique philosophique ne sont pas des antinomies.
Résumé et conclusion finale :
L’activité du philosophe en entreprise ;
- temporalité (activité et compétence du philosophe) ;
- l’utilité du philosophe (interaction entre les activités du philosophes et les activités de l’entreprise) ;
- le philosophe face aux mutations du monde de l’entreprise (ses grilles de lectures, ses obstacles --> la
méfiance du savoir, et ses opportunités).
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