La Seconde Guerre mondiale Contenu : Introduction : Les origines du conflit....................................................................................................... 1 I- Jusqu’en 1942, un rapport de force favorable aux puissances de l’Axe .............................................. 2 A) L’expansion rapide de l’Empire du Soleil levant en Asie ................................................................ 2 B) Les résistances britannique et soviétique aux velléités nazies ....................................................... 3 C) Un conflit touchant le monde entier............................................................................................... 4 II- Après 1942, la victoire progressive des Alliés ..................................................................................... 5 A) Du tournant de la bataille de Midway à la capitulation japonaise ................................................. 5 B) Echecs allemands en URSS et débarquements alliés en Europe de l’Ouest ................................... 6 III- La fin de la guerre et ses conséquences au niveau mondial .............................................................. 7 A) Un bilan humain et un traumatisme psychologique considérables ............................................... 7 B) La recomposition de la carte du monde : de nouveaux rapports de puissance ............................. 8 Conclusion : les « deux Grands » et les débuts de la Guerre froide...................................................... 10 A retenir................................................................................................................................................. 10 Personnages clés : ............................................................................................................................. 10 Chronologie : ..................................................................................................................................... 11 Pour approfondir… ................................................................................................................................ 12 A) La France du régime de Vichy ....................................................................................................... 12 B) Les origines de l’Organisation des Nations Unies ......................................................................... 13 Introduction : Les origines du conflit La fin de la Première Guerre mondiale voit la défaite de l’Allemagne, considérée par le Traité de Versailles (signé en 1919) comme seule responsable du déclenchement de la guerre. Elle est à ce titre condamnée à payer d’importantes réparations de guerre qui nuisent considérablement à son économie. En outre, ce traité, considéré comme un diktat par l’Allemagne, fait naître un fort ressentiment au sein de la population allemande, d’autant qu’elle est en partie amputée de son territoire et subit même une occupation franco-belge de la Ruhr entre 1923 et 1925. Il en résulte l’augmentation progressive du nationalisme (le nazisme) qui connaît une poussée d’autant plus marquée que la crise de 1929 accentue les difficultés allemandes. Cette crise économique, en outre, pousse un bon nombre de pays à prendre des mesures protectionnistes, induisant une hausse des rivalités internationales. © Charles Larue – Les Yeux du Monde – 2015 Page 1/15 Ainsi, alors que l’Allemagne est frappée par la crise, Adolf Hitler arrive au pouvoir dès 1933 et obtient rapidement les pleins pouvoirs. Afin que l’Allemagne puisse développer ce qu’Hitler appelle son « Lebensraum », c’est-à-dire un espace vital, celui-ci décide de réarmer son pays, permettant au passage de relancer l’économie allemande. Il adopte un comportement de plus en plus agressif ce qui lui permet d’annexer des territoires sans combattre : Anschluss avec l’Autriche en 1938 puis Accords de Munich concernant la région des Sudètes la même année. Surtout, il crée plusieurs alliances qui participeront à la formation des deux blocs lors du conflit mondial. Il se rapproche tout d’abord de l’Italie (par le Pacte d’Acier signé en mai 1939), où Mussolini est au pouvoir depuis 1922 et cherche à étendre l’influence son pays par la formation d’un empire colonial, puis de l’URSS grâce au pacte germano-soviétique d’août 1939 qui prévoit notamment un partage de la Pologne et permet à Hitler de ne pas être menacé à l’Est. Mais, contrairement aux idées reçues, c’est en Asie que le second conflit mondial débute : dès juillet 1937, le Japon, motivé par des velléités expansionnistes et une idéologie raciste, entre en guerre avec la Chine, six ans après avoir envahi la Mandchourie, alors une province chinoise. I- Jusqu’en 1942, un rapport de force favorable aux puissances de l’Axe A) L’expansion rapide de l’Empire du Soleil levant en Asie En Asie, la Seconde Guerre mondiale a pour ainsi dire commencé dès 1937 avec l’invasion japonaise de la Chine sous la volonté de l’Empereur Hirohito. A cette date, la situation en Chine est confuse, puisque le pays est en proie à une guerre civile depuis 1927 qui oppose le parti nationaliste, le Kuomintang de Tchang Kaï-Chek, et le parti communiste chinois, mené notamment par Mao Zedong. Ces ennemis, face à l’armée impériale japonaise, sont alors contraints de s’allier. Rapidement, les Japonais, très supérieurs et employant sans modération des armes chimiques et bactériologiques, s’emparent de Pékin et Tianjin (août 1937), Shanghai et la région du Shanxi (novembre 1937), Nankin, alors capitale de la Chine et où les Japonais établissent un gouvernement collaborateur (décembre 1937), Shandong (avril 1938), Xuzhou (mai 1938) et Wuhan (octobre 1938). A partir de 1938, l’armée japonaise bombarde Chongqing, où s’est retranché le gouvernement de la République de Chine. Mais l’armée impériale japonaise, face à l’étendue de terrain à contrôler, fait face à des ripostes de la part du Parti communiste chinois (comme l’Offensive des cents régiments, en 1940) ainsi qu’à la défense acharnée des nationalistes chinois à Changsha (1939, 1941). Le Japon décide alors de mettre en place dès fin 1941 la Politique des Trois Tout, une politique de la terre brûlée dont le leitmotiv est « Tue tout, brûle tout, pille tout ». Si l’URSS intervient tout d’abord officieusement dans le conflit sino-japonais, notamment pour prêter main forte aux communistes chinois, elle entre directement en conflit avec l’Empire du Japon en mai 1939 en Mongolie. Le Général soviétique Gueorgui Joukov y obtient une victoire décisive qui débarrasse l’URSS d’un conflit contraignant à l’Est, le Japon préférant dès lors se focaliser sur la conquête de l’Asie du Sud-Est et du Pacifique. L’Empire du Soleil levant signe le pacte tripartite avec l’Allemagne et l’Italie en septembre 1940, à l’origine de la création de l’Axe Rome-Berlin-Tokyo. En outre, un pacte nippo-soviétique de nonagression signé en avril 1941 entraîne par ailleurs la fin de l’aide soviétique aux communistes © Charles Larue – Les Yeux du Monde – 2015 Page 2/15 chinois. Mais les Chinois bénéficient à partir de cette même année de l’aide américaine grâce au programme Prêt-Bail, au même titre que l’URSS, le Royaume-Uni ou la France libre. Ainsi, l’armée impériale japonaise occupe l’Indochine française dès septembre 1940, ce qui pousse d’ailleurs la Thaïlande à attaquer également la France en octobre. En réponse aux sanctions économiques prises à l’encontre de l’Empire du Japon par Washington, et afin d’assurer sa fameuse « sphère de coprospérité de la grande Asie orientale », l’armée japonaise attaque la base navale américaine de Pearl Harbor le 7 décembre 1941 : c’est le début de la Guerre du Pacifique, qui entraine l’entrée en guerre des Etats-Unis contre l’Empire du Soleil levant dès le 8 décembre, bientôt accompagnés par d’autres pays d’Amérique latine (Mexique et Brésil notamment). Ce même 8 décembre, les forces japonaises lancent des opérations à l’encontre des Philippines (alors sous contrôle américain), de la Malaisie et de Hong Kong (alors possessions britanniques) ainsi que de la Thaïlande : celle-ci, qui sort d’une guerre remportée face au régime français de Vichy et l’Indochine française en mai 1941, s’allie rapidement au Japon avant d’attaquer la Birmanie. A la recherche de ressources pétrolières, l’Empire du Japon s’attaque aussi dès décembre 1941 aux Indes orientales néerlandaises. Les Alliés sont battus en Malaisie en janvier 1942 et à Singapour en février, tandis que la victoire japonaise à Ceylan en avril les repousse de l’Océan Indien. A ce moment de la guerre, le Japon contrôle quasiment toute l’Asie Pacifique, une partie de l’Asie du Sud-Est ainsi que l’Est de la Chine. B) Les résistances britannique et soviétique aux velléités nazies Le 1er septembre 1939, l’Allemagne envahit la Pologne : cette date est communément admise comme étant celle du début de la Seconde Guerre mondiale. Cette invasion entraine les déclarations de guerre de la France et du Royaume-Uni (alliés de la Pologne) à l’encontre du Reich d’Hitler, le 3 septembre. Le 17 septembre, l’URSS attaque à son tour la Pologne, en vertu du pacte germano-soviétique. Alors que l’Angleterre et la France font preuve d’attentisme, la Pologne est rapidement vaincue. Afin de protéger Leningrad (nom de l’époque de Saint Pétersbourg), l’URSS s’attaque à la Finlande en novembre 1939 et annexe la Carélie suite à la Guerre d’Hiver, qui se termine en mars 1940. L’Allemagne prend possession du Danemark et de la Norvège au printemps 1940. L’URSS annexe également les pays baltes au mois de juin 1940, comme le prévoyait le pacte germano-soviétique. A l’Ouest, c’est tout d’abord la « Drôle de guerre » : Français et Britanniques refusent d’attaquer l’Allemagne. Mais dès le mois de mai 1940, Hitler lance le « Blitzkrieg ». En quelques semaines, l’armée nazie marche sur les Pays-Bas, la Belgique puis la France en contournant la ligne Maginot, tandis que les combattants britanniques retournent au Royaume-Uni. Alors que la France est envahie à partir du 5 juin, l’Italie déclare à son tour la guerre à la France le 10 juin : Paris est occupée dès le 14 juin, et la France, battue en quelques jours, demande l’armistice dès le 17 juin. Elle le signe le 22 juin par la main du maréchal Pétain, malgré l’appel à la résistance lancé par le Général De Gaulle depuis Londres le 18 juin. La France est alors divisée entre une zone occupée par l’armée nazie au Nord et une zone libre au Sud : l’ensemble du territoire français, Empire compris, est désormais sous influence allemande. Le 10 juillet 1940, le régime de Vichy (voir « Pour approfondir… ») est instauré et le maréchal Pétain obtient les pleins pouvoirs avant d’appeler à la collaboration avec l’occupant allemand. Dès lors, en Europe, seul le Royaume-Uni, dirigé alors par Winston © Charles Larue – Les Yeux du Monde – 2015 Page 3/15 Churchill, est en mesure de continuer le combat, notamment par voie aérienne par des bombardements. S’amorce ainsi un combat entre la Royal Air Force et la Luftwaffe plus connu sous le nom de Bataille d’Angleterre, et qui s’étend de juillet 1940 à mai 1941. Afin de pouvoir affaiblir le Royaume-Uni pour l’envahir ou le pousser à arrêter les combats, Hitler fait massivement bombarder Londres et fait même raser la ville de Coventry. Les troupes allemandes doivent également intervenir en 1941 dans les Balkans où Mussolini, qui attaque la Grèce sans en avertir Hitler, est mis en échec par l’armée grecque. Ainsi, dès avril, les puissances de l’Axe occupent tout le Sud de l’Europe, mais doivent faire face aux résistances locales. Hitler peut dès lors lancer son attaque surprise à l’encontre de l’URSS, brisant le pacte signé avec Staline : l’opération Barbarossa commence ainsi le 22 juin 1941. Comme ailleurs en Europe, Hitler souhaite une victoire éclaire, quelques mois tout au plus : l’Allemagne conquiert l’Ukraine et son important potentiel agricole avant l’hiver, mais l’URSS réussit tout de même à préserver son potentiel industriel en le déplaçant à l’Est de l’Oural. L’armée nazie attaque également la ville de Leningrad et la soumet à un siège dès septembre. En outre, les troupes allemandes, retardées, échouent aux portes de Moscou à cause d’un hiver rugueux auquel l’armée nazie n’est pas préparée, le thermomètre chutant parfois sous les -30°C. L’Union Soviétique, qui rapatrie des divisions de l’Est du pays, reprend ainsi le dessus durant l’hiver et Hitler doit reconnaître l’échec de l’opération Barbarossa. Au printemps 1942, l’Allemagne se dirige alors vers le Caucase où se trouvent de nombreux champs de pétrole. Ainsi, à partir de juillet 1942 s’engage la bataille de Stalingrad, une des batailles les plus violentes de l’histoire. Au total, la Wehrmacht déploie l’essentiel de ses forces sur ce front Est, soit près de quatre millions d’hommes en comptant les alliés finlandais, hongrois, italiens, roumains et slovaques. C) Un conflit touchant le monde entier Au-delà des théâtres européen et asiatique, d’autres combats se déroulent sur d’autres fronts, notamment dans les mers qui servent au ravitaillement des différents belligérants : c’est ainsi le début d’une guerre qualifiée d’économique. En mer Méditerranée, les Britanniques s’efforcent de défendre les positions stratégiques que sont Malte et Gibraltar. Par l’opération Catapult déclenchée au début du mois de juillet 1940, les Britanniques décident la destruction de la flotte française pour ne pas qu’elle soit utilisée par l’Allemagne ou l’Italie, comme à Mers el-Kébir en Algérie. Les Alliés s’emparent, sans combattre, de la flotte française stationnant à Alexandrie. Par ailleurs, la Royal Navy britannique remporte de nombreux succès en Méditerranée, comme à la bataille de Tarente face à l’Italie fasciste en novembre 1940. Dans l’Atlantique, les combats commencent dès septembre 1939. Le Royaume-Uni dépend en grande partie des importations en provenance de son Empire colonial, ce qui pousse le Reich allemand à vouloir couper ces lignes d’approvisionnement et instaurer un blocus de l’île britannique. Dès juin 1940, l’Allemagne domine l’Atlantique à proximité de l’Europe. Mais l’attaque de Pearl Harbor et l’entrée en guerre des Américains en décembre 1941 change la donne : les Etats-Unis s’engagent aux côtés des Britanniques en vue de mâter la marine allemande. Enfin, l’Arctique, qui permet aux Etats-Unis et aux Royaume-Uni de livrer du matériel à l’URSS, devient aussi le théâtre d’affrontements avec la Kriegsmarine dès l’été 1941. © Charles Larue – Les Yeux du Monde – 2015 Page 4/15 En septembre 1940, Mussolini ordonne aux troupes italiennes de Libye (alors colonie italienne) d’attaquer l’Egypte : c’est le début de la Guerre du désert. Face à l’abnégation britannique, Hitler doit apporter un soutien à l’Italie en envoyant sur place l’Afrikakorps, dirigée par Rommel. Mais ce dernier, stoppé à Bir Hakeim en juin, ne parvient pas à atteindre ni Alexandrie, ni le Canal de Suez. La première bataille d’El Alamein aboutit en juillet 1942 à l’échec des forces de l’Axe. Plus au Sud, l’armée italienne est battue en Abyssinie (nom de l’actuelle Ethiopie), un territoire qu’elle occupe pourtant depuis 1936, par l’armée britannique accompagnée de corps français et du Congo belge. La monarchie est rétablie avec le retour sur le trône du Negus en mai 1941. En Afrique de l’Ouest, le Général De Gaulle espère prendre le contrôle de l’Afrique-Occidentale française (AOF) alors dirigée par le gouvernement de Vichy, et ce afin de permettre un contrôle des Alliés sur l’Atlantique. Mais les Alliés subissent une défaite face au régime de Pétain au large du Sénégal en septembre 1940. En revanche, Britanniques et Français libres sont victorieux au Gabon en novembre, ce qui permet à la France libre de contrôler l’Afrique-Equatoriale française (AEF). Au Moyen-Orient, l’Irak, accusé de s’être rapproché des puissances de l’Axe, est envahi avec succès par le Royaume-Uni (qui possède des bases militaires dans le pays) entre avril et mai 1941, malgré l’appui de la Luftwaffe. Puis, entre juin et juillet, c’est au tour de la Syrie et du Liban (sous mandat français) de connaître le même sort du fait de leur coopération avec l’Allemagne nazie durant la guerre anglo-irakienne. Australiens, Britanniques, Français libres et Indiens contrôlent la région au bout d’un peu plus d’un mois de combat. Le Royaume-Uni, aidé de l’Union Soviétique (son nouvel allié depuis l’opération Barbarossa), décide ensuite en août d’envahir l’Iran, pays officiellement neutre mais considéré comme laxiste à l’égard de l’Axe. En outre, l’Iran est un territoire stratégique de par ses réserves pétrolières et de par sa position géographie qui permet aux Etats-Unis d’envoyer leur aide militaire à l’URSS : le pays est occupé dès le mois de septembre et Reza Chah, souverain du pays, est forcé d’abdiquer en faveur de son fils, Mohammed Reza Pahlavi. II- Après 1942, la victoire progressive des Alliés A) Du tournant de la bataille de Midway à la capitulation japonaise Au printemps 1942, bien que le Japon ait mis la main sur de vastes territoires dans toute l’Asie, il fait encore face à la résistance des Alliés au Timor et subit un premier bombardement américain sur son propre sol en avril : le raid de Doolittle. Celui-ci, de faible ampleur, est surtout symbolique et vise surtout à remonter le moral des Américains. Mais les Américains et leurs alliés commencent à résister de plus en plus farouchement aux velléités japonaises, notamment lors de la Bataille de la mer de Corail (mai 1942) qui stoppe l’expansion japonaise. Afin d’éradiquer la menace américaine et d’étendre son influence dans le Pacifique, l’Empire du Japon décide d’attaquer en juin l’atoll de Midway afin d’anéantir la flotte américaine, plutôt que d’envahir le continent australien. Si l’armée impériale japonaise parvient à détruire l’aviation américaine, les Etats-Unis coulent toute la flotte japonaise : grâce à cette victoire, les Etats-Unis prennent le dessus dans le Pacifique, d’autant que leur industrie militaire tourne désormais à plein régime et produit bien plus que celle du Japon. En conséquence, la priorité de Washington est désormais le front européen et la menace nazie. © Charles Larue – Les Yeux du Monde – 2015 Page 5/15 Néanmoins, les Etats-Unis ne restent pas inactifs en Asie et lancent une première offensive contre l’Empire du Soleil levant dans les îles Salomon en août 1942, marquant le début de la reconquête. Entre novembre 1943 et février 1944, la Campagne des îles Gilbert et Marshall marque une nouvelle victoire pour les Alliés qui leur permet de pouvoir menacer plus directement les intérêts japonais en construisant des bases sur ces îles. Elle permet ainsi la conquête décisive des îles Mariannes à l’été 1944, plaçant le Japon à proximité de l’aviation américaine. En octobre 1944, les forces de Douglas MacArthur s’engagent dans la Campagne des Philippines, mais dont la libération ne sera effective qu’à la reddition finale du Japon, malgré de nombreuses batailles remportées par les Alliés. Au printemps 1945, les Marines américains se rapprochent de l’archipel du Japon en s’emparant de l’île d’Iwo Jima, à environ mille kilomètres au Sud de Tokyo, puis de l’île d’Okinawa en juin. S’en suivent plusieurs bombardements alliés sur des sites industriels japonais. Puis, le Japon ignorant l’ultimatum signifié par les Alliés lors de la Conférence de Potsdam, Hiroshima et Nagasaki subissent des bombardements atomiques respectivement les 6 et 9 août 1945. Alors que l’Union Soviétique déclare la guerre au Japon et envahit la Mandchourie, la Mongolie, Sakhaline, les îles Kouriles puis la Corée, Hirohito prend la décision d’arrêter les combats en échange d’une immunité pour la famille impériale japonaise : le Japon capitule officiellement le 2 septembre 1945. En Chine, la situation est quasiment bloquée à partir de 1941. Si le Japon parvient, au bout de sa quatrième tentative, à prendre le contrôle de Changsha durant l’été 1944, le printemps 1945 marque le début de la reconquête chinoise. Le pays est libéré de l’envahisseur japonais à l’annonce de la capitulation japonaise, le 15 août 1945. En Asie du Sud, le Japon lance au printemps 1944, des offensives depuis la Birmanie (territoire britannique occupé par l’armée impériale japonaise depuis le printemps 1942) contre les intérêts britanniques en Inde, afin de couper le ravitaillement allié en direction de la Chine. Mais ces opérations échouent lourdement et l’Empire du Japon bat en retraite jusqu’en Birmanie, qui est peu à peu reprise par les Alliés en 1945. B) Echecs allemands en URSS et débarquements alliés en Europe de l’Ouest Alors que le Reich allemand cherche à atteindre les champs pétroliers du Caucase, la ville symbolique de Stalingrad (aujourd’hui Volgograd) devient le théâtre d’affrontements entre l’Armée Rouge et l’armée nazie à partir de juillet 1942. Elle se termine en février 1943 par une victoire soviétique. Comme la bataille de Midway dans le Pacifique, cette bataille est considérée comme le tournant de la guerre sur le front européen. Elle marque le recul de l’armée allemande face aux Soviétiques. Le front se déplace alors au Nord-Ouest : les Allemands remportent tout d’abord la bataille de Kharkov en mars 1943. Mais à l’été 1943, à Koursk, l’armée nazie voit son ultime offensive être annihilée par l’Armée Rouge qui remporte là une nouvelle victoire décisive. Dès lors, l’armée soviétique avance irrémédiablement vers l’Ouest. L’Armée Rouge libère Kiev en novembre 1943 puis Leningrad en janvier 1944. En Afrique du Nord, après un premier échec à El Alamein en juillet 1942, l’Axe perd une nouvelle fois à El Alamein au début du mois de novembre et doit évacuer la Libye. Puis, avec le débarquement allié en Afrique du Nord (Maroc et Algérie) en novembre, une nouvelle bataille commence en Tunisie : la victoire alliée en mai 1943 permet de libérer l’ensemble de © Charles Larue – Les Yeux du Monde – 2015 Page 6/15 la région nord-africaine des forces germano-italiennes. Maîtres de la rive Sud de la Méditerranée, les Alliés peuvent débarquer en Sicile en juillet 1943, mais ce débarquement n’est pas assez important pour permettre l’ouverture d’un véritable second front en Europe. Notamment du fait de ce débarquement, Mussolini est remplacé par le roi Victor-Emmanuel III et incarcéré. Le maréchal Badoglio, qui le remplace, annonce un armistice en septembre, provoquant l’invasion allemande du Nord du pays : le Royaume d’Italie déclare dès lors la guerre à l’Allemagne nazie. Par ailleurs, la perte de l’allié italien oblige le Troisième Reich à intervenir dans les anciennes zones d’occupation italiennes dans les Balkans et jusqu’en Grèce. Mais l’armée allemande est obligée de se retirer de Grèce et d’Albanie dès l’automne 1944. Et au printemps 1945, Tito et les Partisans yougoslaves libèrent leur pays. La dernière phase du conflit en Europe débute avec le débarquement allié en Normandie, à partie du 6 juin 1944 : c’est l’Opération Overlord. Plus de trois millions de soldats, essentiellement américains, britanniques et canadiens, viennent ouvrir un deuxième front en Europe, ce qui soulage alors considérablement l’URSS qui était jusque-là quasiment seule à combattre le Reich. A partir du 15 août, un deuxième débarquement a lieu dans le Sud-Est de la France, principalement composé d’hommes de l’Armée française de Libération. Dès le 25 août, Paris est libérée, mettant fin à l’occupation nazie et au régime de Vichy. Au début du printemps 1945, et malgré de vaines contre-attaques de la part des nazis, les Alliés franchissent le Rhin tandis que l’URSS libère peu à peu les pays d’Europe centrale jusque-là occupés par l’Allemagne nazie. Le 30 avril, l’URSS investit Berlin et Hitler se suicide : l’Allemagne capitule le 8 mai 1945, mettant fin à la Seconde Guerre mondiale en Europe. III- La fin de la guerre et ses conséquences au niveau mondial A) Un bilan humain et un traumatisme psychologique considérables Cette guerre, en plus d’être mondiale, est qualifiée de totale car elle a mobilisé toutes les ressources, notamment économiques, des belligérants. Elle est aussi idéologique car ce sont deux conceptions politiques qui s’affrontent : d’un côté les démocraties (exception faite de l’URSS) et de l’autre les régimes totalitaires. Elle voit apparaître de nouveaux types d’armes, plus destructeurs, ainsi que de nouvelles technologies de combat (bombe atomique grâce au Manhattan Project, turbo réaction, radar, etc.). Avec plus de soixante millions de victimes, en grande majorité des civils, la Seconde Guerre mondiale est indéniablement le conflit le plus meurtrier de l’histoire. La Pologne, occupée pendant cinq ans par l’Allemagne nazie, a perdu par exemple plus de 15% de sa population d’avant-guerre durant le conflit, ainsi que 80% de son potentiel industriel. L’URSS, avec près de 25 millions de morts, est le pays qui a payé le plus lourd tribut durant cette guerre. En particulier, un million de personnes ont perdu la vie lors de la bataille de Stalingrad, au moins autant à la bataille de Moscou et près de deux millions à Leningrad, en grande partie liée au siège de la ville qui provoqua une grave famine. Les bombardements d’Hiroshima et Nagasaki ont quant à eux tué plus de 200 000 personnes, et de nombreux survivants ont été touchés par des pathologies et cancers à cause des irradiations subies. D’autres bombardements importants ont détruit des grandes villes comme Rotterdam, Coventry, Varsovie, Berlin, Hambourg ou Dresde. Globalement, des millions de personnes se retrouvent sans-abri, tandis que la plupart des économies sont sinistrées du fait des © Charles Larue – Les Yeux du Monde – 2015 Page 7/15 destructions matérielles, de l’effort de guerre qui bouleverse la production ou de l’utilisation de la planche à billets pour financer ce conflit. En outre, le sommet de l’horreur durant ce conflit est atteint par les nazis avec le génocide des juifs en Europe, la Shoah (qui signifie en hébreu « catastrophe »), qui est à l’origine d’environ six millions de décès, sans oublier les exactions proférées à l’égard des handicapés, des homosexuels ou des Roms. Les « Einsatzgruppen » ou groupes d’interventions nazis, ont eu un rôle majeur dans ces opérations d’extermination, notamment dans les territoires occupés par l’Allemagne à l’Est. Les six camps d’extermination, tous localisés en Pologne, ont été le tombeau de près de trois millions de personnes, dont plus du tiers à AnschwitzBirkenau. Les camps de concentration ont fait en outre plus de 500 000 victimes, le reste des déportés vivant dans des conditions inhumaines et servant bien souvent de main d’œuvre. En plus des famines et de l’utilisation d’armes chimiques, des expériences menées sur des humains dans les camps nazis (comme le Dr Mengele) ou par des « scientifiques japonais », par exemple dans l’Unité 731, ont participé à l’horreur de la guerre. De nombreux crimes de guerre ont été perpétrés, notamment des viols sur les populations soumises, des massacres à l’égard des civils (comme à Nankin), des pillages, des cas de cannibalisme ou bien la torture des prisonniers (pratiquée en particulier par la Gestapo nazie). Les minorités du camp opposé ont bien souvent été réprimées ou déportées. La Seconde Guerre mondiale s’accompagne également de classes creuses. En conséquence de ces atrocités, et afin de lutter contre le fascisme, les démocraties ont cherché à se donner une dimension sociale par le développement du « Welfare State » ou Etat-Providence, chose préconisée dès 1942 dans le rapport Beveridge au Royaume-Uni. Enfin, le traumatisme moral est aussi lié au fait que des hommes ordinaires ont pu se transformer en tortionnaires ou en assassins, soit par obéissance des ordres, soit parce qu’ils sont gagnés par une idéologie. De même, on se rend compte que la science ne contribue pas toujours au bien-être de l’humanité et peut être mise au service de la destruction. Mais le choc le plus important est celui que représente la découverte des camps de concentration et d’extermination. Se pose alors la responsabilité collective des Allemands vis-à-vis des crimes de leurs dirigeants. Deux tribunaux internationaux sont alors créés, à Nuremberg (ville qui accueillait chaque année le congrès du parti nazi) de novembre 1945 à octobre 1946 ainsi qu’à Tokyo, de janvier 1946 à décembre 1948, pour les crimes de guerre japonais. Les leaders nazis et japonais sont alors jugés par les Alliés sur trois chefs d’accusation : crimes contre la paix, crimes de guerres, et crimes contre l’humanité. Plusieurs hauts responsables sont alors condamnés à mort. Enfin, la Société des Nations (SDN), accusée de n’avoir su prévenir ce conflit mondial, est remplacée par l’Organisation des Nations Unies (ONU) (voir « Pour approfondir… »), créée en juin 1945 lors de la Conférence de San Francisco. Ses missions sont le maintien de la paix, la défense des droits de l’homme, le progrès économique et social des peuples et le développement culturel. Mais les limites de l’ONU seront rapidement visibles lors de la Guerre froide. B) La recomposition de la carte du monde : de nouveaux rapports de puissance En février 1945, la Conférence de Yalta rassemble Winston Churchill, Franklin D. Roosevelt et Joseph Staline : les leaders des Alliés réfléchissent à une stratégie pour hâter la fin de la guerre, mais aussi à la définition d’un ordre mondial. Une nouvelle rencontre a lieu fin juillet, © Charles Larue – Les Yeux du Monde – 2015 Page 8/15 au lendemain du premier essai nucléaire américain, lors de la Conférence de Potsdam, Harry Truman remplaçant Franklin D. Roosevelt, afin de décider de l’avenir des vaincus. En conséquence, il y est décidé que l’Allemagne sera découpée en quatre zones d’occupation dirigées pour chacune d’elles par les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et l’URSS. Berlin connaît le même sort. L’Allemagne de l’Ouest, comme le Japon, est démilitarisé. L’URSS, dont l’Armée Rouge libère tout l’Est de l’Europe, agrandit son emprise sur l’Europe de l’Est et annexe de nombreux territoires, notamment les pays baltes mais aussi la Carélie finlandaise, la Ruthénie hongroise et la Bessarabie roumaine, ainsi que Sakhaline et les îles Kouriles, jusque-là japonaises. Dans les Pays d’Europe Centrale et Orientale (PECO), contrairement à ce qui avait été décidé à la Conférence de Yalta, l’URSS use de son poids pour permettre aux partis communistes de prendre le pouvoir entre 1945 et 1948, comme en Hongrie, Pologne, Roumanie ou Tchécoslovaquie. Face à cette situation, les Etats-Unis créent en 1947 le Plan Marshall afin d’aider à la reconstruction de l’Europe et d’éviter une expansion totale du communisme dans le vieux continent. Ainsi, l’Europe est à nouveau divisée, entre influences soviétique à l’Est et américaine à l’Ouest. En Asie, la Corée, qui était occupée par le Japon depuis 1910, est partagée de part et d’autre du 38ème parallèle à la fin de la guerre : les Soviétiques occupent la partie Nord et les EtatsUnis le Sud. Avec l’échec de la tenue d’élections libres en 1948, ces deux territoires forment rapidement deux Etats distincts, l’un communiste au Nord et l’autre pro-américain. La montée des tensions durant les mois suivants aboutissent en 1950 à la guerre de Corée, qui s’inscrit pleinement dans le cadre de la Guerre froide. En Chine, suite à la capitulation japonaise, les tensions entre communistes et nationalistes reprennent dès septembre 1945 et aboutissent à la reprise pure et dure de la guerre civile en 1946. Les nationalistes accumulent les erreurs stratégiques tandis que les communistes, qui contrôlent avant tout le Nord-Est du pays, conquièrent les campagnes. L’armée de Mao ravit Nankin en avril 1949, obligeant les nationalistes à se réfugier à Canton. En octobre, Mao proclame officiellement la République Populaire de Chine à Pékin, mettant fin à la guerre civile : Tchang Kaï-chek et les nationalistes se réfugient sur l’île de Taiwan. Et par la conquête du Sud de la Chine, les communistes peuvent soutenir le Viêt Minh dans sa lutte contre la France en Indochine. La contestation de la colonisation, déjà commencée suite à la Première Guerre mondiale, s’aggrave avec le second conflit mondial. D’une part, les métropoles coloniales, comme la France, sont considérablement affaiblies. D’autre part, les troupes coloniales, comme celle des dominions britanniques, ont joué un rôle important dans le conflit. Enfin, la guerre contre l’Axe a été menée au nom de certaines valeurs telles que la liberté, l’égalité ou le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, que les indigènes souhaitent désormais retourner contre les colonisateurs. Ainsi, des troubles dans les colonies apparaissent dès le conflit terminé : à Sétif, en Algérie, une émeute éclate le 8 mai 1945. En Indochine, le Viêt Minh a pris le pouvoir dès août 1945 à la faveur de la capitulation du Japon, qui contrôlait la région. En 1946, alors que Paris souhaite récupérer son ancienne colonie, une guerre de décolonisation éclate entre la France et le Viêt Minh. D’autres émeutes à Madagascar mènent à une insurrection en 1947 qui fera des dizaines de milliers de victimes. Au sein de l’Empire britannique, le mouvement « Quit India » lancé par Gandhi se développe dès 1942 et aboutit à l’indépendance de l’Inde en 1947, les communistes malais initient une insurrection en 1948 tandis que la Birmanie obtient son indépendance cette même année. En Indonésie, une guerre civile d’indépendance éclate dès 1945 aux dépens des Pays-Bas. © Charles Larue – Les Yeux du Monde – 2015 Page 9/15 Enfin, la Seconde Guerre mondiale accentue le déclin de l’Europe au profit de nouvelles puissances : les Etats-Unis et l’URSS. Conclusion : les « deux Grands » et les débuts de la Guerre froide Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les Etats-Unis apparaissent comme le leader du « monde libre », c’est-à-dire le monde des démocraties libérales. Ils détiennent le monopole de l’arme atomique ainsi que les deux tiers des réserves d’or mondiales : leur supériorité financière est manifeste dès juillet 1944, lors de la Conférence de Bretton Woods à l’origine du Système Monétaire International (SMI). De son côté, l’URSS stalinienne présente toutes les caractéristiques d’un Etat totalitaire mais jouit d’un immense prestige moral du fait de sa résistance à l’encontre de l’Allemagne nazie, alors même qu’elle était l’alliée d’Hitler au début du conflit. Autour de ces deux superpuissances aux idéologies opposées se forment rapidement deux blocs, l’un capitaliste et sous influence américaine, l’autre communiste et sous influence soviétique. Ces divergences idéologiques ne tardent pas à se traduire en désaccords : la rupture intervient dès 1947 avec la stratégie du « containment » d’Harry Truman, à laquelle répond la doctrine Jdanov en URSS. Les Etats-Unis n’acceptent pas l’expansion communiste en Europe de l’Est, tandis que l’Union Soviétique se méfie des Américains qui gardent, jusqu’en 1949, le monopole de l’arme atomique. Ce climat de tensions amorce une longue période de confrontations entre ces deux superpuissances : la Guerre froide. A retenir Personnages clés : Du côté des Alliés : ─ ─ ─ ─ Franklin D. Roosevelt (1882 – 1945) : Président américain de 1933 à son décès Harry Truman (1884 – 1972) : Président américain de 1945 à 1953 Joseph Staline (1878 – 1953) : leader soviétique de la fin des années 1920 à sa mort Winston Churchill (1874 – 1965) : Premier ministre britannique de 1940 à 1945 puis de 1951 à 1955 ─ Charles De Gaulle (1890 – 1970) : général français, premier Président de la Cinquième République ─ Tchang Kaï-chek (1887 – 1975) : leader du Kuomintang ─ Mao Zedong (1893 – 1976) : Président du parti communiste chinois de 1943 à sa mort Du côté de l’Axe : ─ Adolf Hitler (1889 – 1945) : chancelier allemand de 1933 à sa mort ─ Hirohito (1901 – 1989) : Empereur du Japon de 1926 à sa mort ─ Benito Mussolini (1883 – 1945) : Président du Conseil italien de 1922 à 1943 © Charles Larue – Les Yeux du Monde – 2015 Page 10/15 ─ Philippe Pétain (1856 – 1951) : maréchal puis Chef de l’Etat français (régime de Vichy) de 1940 à 1944 Chronologie : ─ ─ ─ ─ ─ ─ ─ ─ ─ ─ ─ ─ ─ ─ ─ ─ ─ ─ ─ ─ ─ ─ ─ ─ ─ ─ ─ ─ ─ ─ ─ ─ ─ ─ ─ 1922 : Mussolini au pouvoir en Italie 1929 : début de la crise mondiale 1933 : Adolf Hitler au pouvoir en Allemagne Juillet 1937 : invasion de la Chine par le Japon 1938 : Anschluss 1938 : Accords de Munich Août 1939 : signature du pacte germano-soviétique 1er septembre 1939 : l’Allemagne envahit la Pologne 3 septembre 1939 : déclarations de guerre française et britannique à l’encontre de l’Allemagne ; début de la « Drôle de guerre » 5 juin 1940 : l’Allemagne envahit la France 22 juin 1940 : signature par le maréchal Pétain de l’armistice 10 juillet 1940 : instauration du régime de Vichy ; début de la collaboration française avec l’Allemagne Juillet 1940 – mai 1941 : bataille d’Angleterre Septembre 1940 : création de l’Axe Rome-Berlin-Tokyo par le pacte tripartite Avril 1941 : pacte nippo-soviétique de non-agression 22 juin 1941 : opération Barbarossa, invasion allemande de l’URSS 7 décembre 1941 : attaque de Pearl Harbor 8 décembre 1941 : entrée en guerre des Etats-Unis contre le Japon Juin 1942 : attaque japonaise à Midway Juillet 1942 – février 1943 : Bataille de Stalingrad Juillet 1943 : débarquement des Alliés en Sicile ; Mussolini incarcéré Eté 1943 : victoire de l’Armée Rouge à Koursk Septembre 1943 : armistice signé par l’Italie ; invasion allemande du Nord du pays et intervention dans les Balkans et en Grèce Janvier 1944 : fin du siège de Leningrad 6 juin 1944 : Opération Overlord (débarquement en Normandie) Juillet 1944 : Conférence de Bretton Woods ; création du SMI 25 août 1944 : Paris libérée Février 1945 : Conférence de Yalta 30 avril 1945 : l’Armée Rouge à Berlin ; suicide d’Hitler 8 mai 1945 : capitulation allemande Juin 1945 : Conférence de San Francisco ; création de l’ONU Juillet – août 1945 : Conférence de Potsdam 6 et 9 août 1945 : bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki Août 1945 : invasion soviétique en Mandchourie, Mongolie, Sakhaline, les Kouriles puis la Corée 2 septembre 1945 : capitulation officielle du Japon © Charles Larue – Les Yeux du Monde – 2015 Page 11/15 Pour approfondir… A) La France du régime de Vichy Avec la faillite militaire de la France face au Blitzkrieg allemand, le maréchal Pétain signe l’armistice avec l’Allemagne nazie le 22 juin 1940. Par cet armistice, la partie Nord de la France ainsi que toute la côte atlantique sont désormais occupées par l’Allemagne, à l’exception de l’Alsace et de la Lorraine qui sont tout simplement annexées par le Reich. Au Sud de la ligne de démarcation se trouve la zone dite libre. Le gouvernement français s’établit à Vichy et conserve l’autorité sur toute la métropole ainsi que sur l’Empire colonial français. Le 10 juillet 1940, le parlement donne les pleins pouvoirs à Pétain, mettant fin à la (Troisième) République française désormais remplacée par l’Etat français. Rapidement, une dictature qui supprime tous les partis politique s’installe. En outre, dès octobre 1940, Pétain fait le choix de rencontrer Hitler à Montoire : c’est le début de la collaboration, Pétain appelant les Français à coopérer avec les Allemands. L’Etat français se fonde sur trois valeurs conservatrices : travail, famille, patrie. En pratique, tous les syndicats sont supprimés et l’artisanat et la paysannerie sont revalorisés. La natalité est encouragée tandis que l’avortement est considéré comme un crime. Dans cet esprit, la religion catholique est remise à l’honneur et il devient alors très difficile de divorcer. Globalement, on se trouve dans un régime fortement nationaliste. Très rapidement et sans demande formelle allemande, ce régime s’affirme comme réactionnaire et antisémite. Un statut des juifs est publié dès 1940 : ils sont alors exclus de la société française. Des professions leurs sont interdites et à partir de 1942, le port de l’étoile jaune devient obligatoire. A partir de 1942 commence également la déportation des juifs de France vers les camps de concentration nazis. Le 16 juillet 1942 a lieu la rafle du Vel’ d’Hiv, qui correspond à l’arrestation de plus de 13 000 juifs tous déportés au camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. La collaboration, organisée par Pierre Laval, devient alors totale, à la fois économique, policière et militaire. Celui-ci indique explicitement qu’il souhaite la victoire de l’Allemagne et organise la déportation des juifs, y compris des enfants. Il crée le Service du Travail Obligatoire en Allemagne pour les jeunes de 18 à 25 ans, ainsi qu’une milice très violente dont le but est de pourchasser les résistants et les juifs. Il crée aussi une Légion des Volontaires Français, constitués de volontaires qui endossent l’uniforme allemand pour combattre sur le front russe : la division « Charlemagne » est d’ailleurs la dernière division à défendre Berlin en 1945. Dans le pays, ce régime est néanmoins très impopulaire car la vie au quotidien y est devenue très difficile : le rationnement y est notamment mis en place. Avec le débarquement en Afrique du Nord en novembre 1942 et la perte pour l’Etat français de l’Empire colonial, la zone libre devient elle-aussi occupée par les Allemands, transformant Vichy en gouvernement fantôme et accélérant le pillage allemand de la France. Mais durant le régime de Vichy, une Résistance (globalement ralliée au général De Gaulle) s’organise afin de lutter contre l’occupant et les collaborationnistes. © Charles Larue – Les Yeux du Monde – 2015 Page 12/15 B) Les origines de l’Organisation des Nations Unies A la suite de la Première Guerre mondiale, la Conférence de paix de Paris en 1919 avait permis la création de la Société des Nations (SDN), une organisation internationale basée à Genève et destinée à maintenir la paix en Europe. Elle fut notamment inspirée du dernier des Quatorze points de Wilson, alors Président des Etats-Unis, en 1918. Mais le Sénat américain, ne souhaitant pas rompre avec sa tradition isolationniste envers l’Europe, refuse en 1921 d’adhérer à la SDN, si bien que les Etats-Unis n’y participeront jamais. Dans les années 1930, les (futures) forces de l’Axe quittèrent tour à tour cette organisation (Japon et Allemagne dès 1933, Italie en 1937) qui se révèle incapable d’empêcher le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. La SDN, devenue obsolète, sera dissoute en 1946. En conséquence, la Conférence de Téhéran, dès 1943, décide la création d’une nouvelle organisation internationale afin de remplacer la SDN : l’Organisation des Nations Unies (ONU). Cette fois, les Etats-Unis souhaitent jouer un rôle prépondérant dans sa création : entre avril et juin 1945, la Conférence de San Francisco élabore la charte des Nations Unies, signée par 51 Etats. Il est également décidé en 1946 que le siège de l’ONU sera localisé à New York et un drapeau est adopté en 1947. Les objectifs de l’ONU sont le maintien de la paix, la défense des droits de l’homme (c’est elle qui élabore la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen en décembre 1948), le progrès économique et social de tous les peuples, et enfin le développement culturel. Les membres du Conseil de Sécurité, qui sont les principaux vainqueurs de la guerre (à savoir la Chine, les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et l’URSS), possèdent tous un droit de veto dans la prise de n’importe quelle résolution. Mais durant la Guerre froide, l’ONU ne fonctionne que très partiellement car l’unanimité est impossible du fait des tensions américano-soviétiques : le Conseil de Sécurité est alors paralysé. © Charles Larue – Les Yeux du Monde – 2015 Page 13/15