© Charles Larue – Les Yeux du Monde – 2015
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Ainsi, alors que l’Allemagne est frappée par la crise, Adolf Hitler arrive au pouvoir dès 1933
et obtient rapidement les pleins pouvoirs. Afin que l’Allemagne puisse développer ce
qu’Hitler appelle son « Lebensraum », c’est-à-dire un espace vital, celui-ci décide de réarmer
son pays, permettant au passage de relancer l’économie allemande. Il adopte un
comportement de plus en plus agressif ce qui lui permet d’annexer des territoires sans
combattre : Anschluss avec l’Autriche en 1938 puis Accords de Munich concernant la région
des Sudètes la même année. Surtout, il crée plusieurs alliances qui participeront à la
formation des deux blocs lors du conflit mondial. Il se rapproche tout d’abord de l’Italie (par
le Pacte d’Acier signé en mai 1939), où Mussolini est au pouvoir depuis 1922 et cherche à
étendre l’influence son pays par la formation d’un empire colonial, puis de l’URSS grâce au
pacte germano-soviétique d’août 1939 qui prévoit notamment un partage de la Pologne et
permet à Hitler de ne pas être menacé à l’Est.
Mais, contrairement aux idées reçues, c’est en Asie que le second conflit mondial débute :
dès juillet 1937, le Japon, motivé par des velléités expansionnistes et une idéologie raciste,
entre en guerre avec la Chine, six ans après avoir envahi la Mandchourie, alors une province
chinoise.
I- Jusqu’en 1942, un rapport de force favorable aux puissances de l’Axe
A) L’expansion rapide de l’Empire du Soleil levant en Asie
En Asie, la Seconde Guerre mondiale a pour ainsi dire commencé dès 1937 avec l’invasion
japonaise de la Chine sous la volonté de l’Empereur Hirohito. A cette date, la situation en
Chine est confuse, puisque le pays est en proie à une guerre civile depuis 1927 qui oppose le
parti nationaliste, le Kuomintang de Tchang Kaï-Chek, et le parti communiste chinois, mené
notamment par Mao Zedong. Ces ennemis, face à l’armée impériale japonaise, sont alors
contraints de s’allier. Rapidement, les Japonais, très supérieurs et employant sans
modération des armes chimiques et bactériologiques, s’emparent de Pékin et Tianjin (août
1937), Shanghai et la région du Shanxi (novembre 1937), Nankin, alors capitale de la Chine et
où les Japonais établissent un gouvernement collaborateur (décembre 1937), Shandong
(avril 1938), Xuzhou (mai 1938) et Wuhan (octobre 1938). A partir de 1938, l’armée
japonaise bombarde Chongqing, où s’est retranché le gouvernement de la République de
Chine. Mais l’armée impériale japonaise, face à l’étendue de terrain à contrôler, fait face à
des ripostes de la part du Parti communiste chinois (comme l’Offensive des cents régiments,
en 1940) ainsi qu’à la défense acharnée des nationalistes chinois à Changsha (1939, 1941).
Le Japon décide alors de mettre en place dès fin 1941 la Politique des Trois Tout, une
politique de la terre brûlée dont le leitmotiv est « Tue tout, brûle tout, pille tout ». Si l’URSS
intervient tout d’abord officieusement dans le conflit sino-japonais, notamment pour prêter
main forte aux communistes chinois, elle entre directement en conflit avec l’Empire du
Japon en mai 1939 en Mongolie. Le Général soviétique Gueorgui Joukov y obtient une
victoire décisive qui débarrasse l’URSS d’un conflit contraignant à l’Est, le Japon préférant
dès lors se focaliser sur la conquête de l’Asie du Sud-Est et du Pacifique. L’Empire du Soleil
levant signe le pacte tripartite avec l’Allemagne et l’Italie en septembre 1940, à l’origine de
la création de l’Axe Rome-Berlin-Tokyo. En outre, un pacte nippo-soviétique de non-
agression signé en avril 1941 entraîne par ailleurs la fin de l’aide soviétique aux communistes