L’apport de Darwin dans
la classification du vivant
>PAR FRANÇOISE PERRACHON, MÉDIATRICE CULTURELLE EN SCIENCES ET TECHNOLOGIES
SCIENCES EXPÉRIMENTALES ET TECHNOLOGIE CYCLE 3
Place dans les programmes
SCIENCES EXPÉRIMENTALES ET TECHNOLOGIE
L’unité et la diversité du vivant
l
Présentation de l’unité
du vivant: comprendre son unité et sa diversité. Recherche des
points communs entreespèces vivantes. Trier, organiser et
classer des organismes en fonction de leur squelette, des diffé-
rentes parties de leur corps. Situer dans un groupe l’espèce
qui partage un caractèreavec une autreespèce.
Objectifs et démarche
Un voyage, des questionnements, une théorie l
Pendant
longtemps les naturalistes ont pensé que les espèces étaient
invariables. Ils classaient par similitude, mais également selon
une hiérarchie où l’homme était au sommet de l’échelle. Les
savants mettaient en avant l’idée d’un monde fixe, créé il y a
6000 ans. Georges Buffon (1707-1788), le premier à rejeter
l’idée d’une intervention divine,formula l’hypothèse que la
Terre était bien plus âgée: «Le grand ouvrier de la Nature est
le Temps.» Selon sa théorie, les espèces ont tout le temps de
se modifier.
Jean-Baptiste Lamarck (1744-1829), naturaliste français,
spécialiste des invertébrés et inventeur du terme «biologie»,
proposa alors la notion de transformisme. Mais l’idée que les
espèces puissent se transformer fut fortement remise en cause
par l’idéologie de l’époque marquée par le fixisme de Georges
Cuvier (1769-1832).
Charles Darwin connaissait l’œuvre de Lamarck. Au cours
de son voyage autour du monde, à bord du Beagle,il lit les
Principes de géologie de Charles Lyell (1797-1875) qui exposent
une théorie prônant la lente évolution des transformations
physiques de la Terre, contraire à la théorie des grandes catas-
trophes de Cuvier. Le 2 octobre 1836, de retour de voyage,
Darwin, en possession de quantité d’informations, rédige alors
son premier «Carnet sur la transmutation des espèces »,
travaille à la publication de son journal Voyage d’un natura-
liste sur le HMS Beagle, et coordonne les spécialistes à qui il a
confié les spécimens rapportés de son tour du monde.
Darwin s’intéresse à la sélection artificielle des horticul-
teurs et des éleveurs, qui tirent parti des variations utiles. Il
est, dès lors, persuadé que la sélection naturelle fonctionne
sur le même principe, mais de façon plus lente. En 1838, la
lecturede Thomas Robert Malthus induit une réflexion sur l’in-
fluence de la lutte pour l’existence dans la sélection naturelle.
Il fonde sa théorie sur l’aptitude de chaque organisme à
présenter des variantes qui sont plus ou moins favorables à sa
survie. Les ressemblances entre différentes espèces, fossiles
et vivantes, le conduisent à envisager un lien de parenté, une
évolution avec modifications.
En 1855, Alfred Wallace (1823-1913) publie l’article Sur la
loi qui a régi l’introduction de nouvelles espèces.Darwin craint
d’être dépossédé de son travail. Lyell organise une lecture
publique de leurs travaux. Le 24 novembre 1859, les 1 250
exemplaires de la première édition de L’Origine des espèces
sont vendus en une journée. Il s’agit d’une véritable révolu-
tion. Avec le transformisme de Lamarck, l’essence divine de
l’espèce n’était pas remise en cause, l’environnement contrai-
gnant l’organisme à faire des efforts pour s’adapter. Avec
Darwin, les modifications par variations successives sont le
facteur premier qui génère des aptitudes dans un milieu donné.
Les variantes qui présentent des avantages en termes de survie
donnent naissance à une descendance plus importance. La
sélection naturelle vient du succès reproductif. Les change-
ments transmis n’altèrent pas l’organisation générale primi-
tive. Les attributs acquis se maintiennent: un squelette interne,
des poumons, des membres pairs munis de doigts.
Le corpus documentaire
l
Les
DOCS
et présen-
tent des tétrapodes (vertébrés munis de quatremembres) et
abordent l’homologie, qui témoigne de l’interdépendance et du
lien de parenté continu entre les espèces. Le
DOC
montre
les organes rudimentaires, qui sont les traces d’une utilité chez
un ancêtre. Il s’agit d’un argument supplémentaire expliquant
la parenté et la modification des espèces.
Les innovations biologiques sont nombreuses à travers les
temps géologiques. Les
DOCS
et abordent les modifica-
tions qui ont permis la sortie des eaux. Le
DOC
, complété par
le schéma de l’embryon dans les
Activités
, p. 39, porte sur
une innovation qui sert aux espèces à protéger leur descen-
dance, à s’émanciper de l’eau et ainsi à conquérir de nouveaux
territoires. Enfin, le
DOC
appréhende l’histoire du vivant, les
notions de lien de parenté et d’évolution à travers une classi-
fication qui met en avant le partage des caractères communs
àplusieurs espèces.
G
F
ED
C
BA
DARWIN ET LE DARWINISME
•
TDC ÉCOLE N°43
30
SÉQUENCE PÉDAGOGIQUE 1
l
TDC « L’évolution des espèces », no946, 15 décembre 2007
SAVOIR