Parmi les régimes intermédiaires nous nous intéressons aux régimes
de change activement gérés. La gestion du taux de change peut se faire
par une règle de gestion formelle (change glissant, bandes de fluctuation,
bandes glissantes) ou par une gestion discrétionnaire sous forme d’un
régime de flottement géré. Avec une règle de gestion, la banque
centrale annonce sa règle d’intervention qui lui permet d’atteindre un
taux de change nominal ou réel cible. Avec une gestion discrétionnaire,
la banque centrale n’annonce pas de règle d’intervention ni d’objectifs
de change à atteindre. Quelle soit formelle ou discrétionnaire, la gestion
du taux de change a différents objectifs.
——UUnn lliissssaaggee ddee vvoollaattiilliittéé..L’objectif de la gestion est de contrer les
mouvements erratiques de court terme du taux de change sans altérer
la tendance déterminée par le marché. Les autorités monétaires inter-
viennent simplement pour lisser la volatilité du taux de change et éviter
les désajustements trop importants. Le lissage est l’objectif le plus
fréquemment avancé par les banques centrales pour décrire leur
politique de change, même si celle-ci poursuit d’autres buts. Très
répandu, ce type d’intervention peut être compatible avec le flottement
pur selon la définition du FMI.
——UUnn ttaauuxx ddee cchhaannggee nnoommiinnaall oouu rrééeell cciibbllee..La banque centrale
définit un niveau cible du taux de change nominal et intervient pour
contenir les fluctuations dans une marge autour de cette cible. La
gestion prend la forme de bandes horizontales officielles ou de facto.
Ce type de gestion a été adopté par tous les pays du SME, le Danemark
(depuis 1990), la République tchèque (1995-1997) et la Corée (1990-
1997).
——LLee gglliisssseem
meenntt dduu ttaauuxx ddee cchhaannggee nnoommiinnaall..Les autorités
monétaires font glisser le taux de change nominal par de faibles dévalua-
tions en fonction du différentiel d’inflation avec l’extérieur afin
d’empêcher l’appréciation du taux de change réel.
Le glissement est dit actif (ou pré-annoncé) quand le taux de
dévaluation est annoncé à l’avance pour plusieurs mois. Le taux de
glissement est généralement plus faible que l’écart entre l’inflation
domestique (anticipée ou cible) et une estimation de l’inflation
étrangère; le taux de dévaluation est réduit progressivement afin de
faire baisser les anticipations inflationnistes. Le taux de change joue ici
le rôle d’ancre nominal pour les anticipations, aussi une certaine appré-
ciation réelle est-elle tolérée. Cette règle de gestion était très utilisée
dans les plans de stabilisation dans les années 1970 par les pays en
développement à inflation élevée notamment en Amérique latine. Il a
été adopté par la Pologne et la Hongrie dans les années 1990.
Le glissement est passif (ou adaptatif ) quand l’ajustement du taux
de change nominal accommode totalement le différentiel d’inflation
passé. Cette règle de Parité de pouvoir d’achat (PPA) relative vise à
LA GESTION DES TAUX DE CHANGE DANS LES PAYS ÉMERGENTS
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Revue de l’OFCE 9955