enjeux et effets intrapsychiques et intersubjectifs de la prise en

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Thème 2017Concours Contrat Doctoral ED261-3CH
Directeur du Laboratoire PCPP : Sylvain Missonnier 04/04/2017
Université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité 1/1
Institut de Psychologie, 71 Avenue Édouard Vaillant, F 92774 Boulogne-Billancourt
Référence : PCPP1
Laboratoire de Psychologie Clinique, Psychopathologie, Psychanalyse - EA4056
Directrice de Recherche : Neau Françoise
Dysphorie de genre à l’adolescence : enjeux et effets intrapsychiques et intersubjectifs de la
prise en charge médico-psychologique.
La dysphorie de genre désigne une discordance entre le genre assigné à la naissance et le genre vécu
ou exprimé par un sujet (DSM-V, 2014). Cette manifestation clinique, auparavant appelée
« transsexualisme », « trouble de l’identité sexuelle » ou sexuée, ou encore « trouble de l’identité de
genre », témoigne d’une souffrance subjective significative, engendrant de nombreuses
perturbations au niveau de la vie familiale, scolaire et sociale. Les premiers lieux d’accueil et de
prise en charge ont été mis en place aux Etats-Unis suite aux travaux de Money et Stoller dans les
années soixante, puis au Canada dans les années soixante-dix. Les évolutions du contexte social
occidental et les avancées de la médecine conduisent à proposer aujourd’hui aux jeunes qui
présentent une dysphorie de genre et à leur famille un accompagnement de leur souffrance et de
leur demande. Contrairement à d’autres pays européens, comme la Grande Bretagne, la Belgique et
les Pays-Bas, en France ces consultations sont récentes.
Les tableaux cliniques de ces adolescents s’avèrent des plus variés (Condat et al., 2016). Des études
montrent que dans 30% des cas, des pathologies psychiatriques avérées seraient associées à la
dysphorie de genre troubles du spectre autistique, troubles de l’attention et hyperactivité,
schizophrénie (Holt et al., 2014 ; Fuss, Auer et Briken, 2015). Etudiée chez de jeunes adultes et des
adultes, la dysphorie de genre pourrait aussi, pour certains auteurs, s’apparenter à des troubles
limites (Lintanff, 2014, Marchand, 2014). A distance de la catégorisation diagnostique, de nombreux
auteurs soulignent la dépressivité et l’anxiété présentes dans les tableaux cliniques (Grossman &
D’Augelli, 2007 ; Coates et al., 2008 ; Möller et al., 2009 ; Simons et al., 2013 ; Reisner et al., 2015 ;
Olshan et al., 2016). D’autres travaux, parmi les plus récents, insistent sur la grande fragilité
psychique induite par les réponses que l’environnement familial et social apporte aux demandes de
ces jeunes, avec des risques suicidaires (Mendes, Lagrange, Condat, 2016).
Si des recherches constatent une diminution de la dépressivité chez ces jeunes placés sous un
traitement hormonal de suppression de puberté (Cohen et al., 1999 ; Cohen-Kettenis et al., 2011 ; De
Vries et al., 2011), à ce jour en France, aucune recherche longitudinale n’a été menée sur l’évolution
conjointe des tableaux cliniques et de la demande de changement de genre dans le cadre de leur
prise en charge médico-psychologique. Un tel questionnement longitudinal, mené d’un point de
vue psychodynamique, constitue l’originalité de ce travail : quels sont les effets de cette prise en
charge sur des adolescents présentant une dysphorie de genre, quels remaniements psychiques
produit ce suivi chez ces sujets qui en bénéficient et sur leur famille ? Ainsi cette recherche
permettrait d’apprécier l’évolution de cette demande et des aspects dépressifs qui l’accompagnent,
au sein de situations cliniques complexes et délicates qui mobilisent encore à ce jour fantasmes et
préjugés.
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