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Act. Méd. Int. - Neurologie (3) n° 6, juin 2002
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PARK 8
Il s’agit du dernier locus identifié
concernant ces formes autosomiques
dominantes de maladie de Parkinson
(33). Cette famille, d’origine japonaise,
a été décrite en 1978 (34). Clinique-
ment, l’âge de début est de 51 ans, les
signes moteurs sont latéralisés au début
et la réponse à la L-dopa est bonne. Il
n’y a pas de corps de Lewy. Le locus a
été très récemment identifié en position
12p11.2-q13.1 (33).
Contribution génétique
aux cas sporadiques
de maladie de Parkinson
Dans ce cas, il s’agit de déterminer des
facteurs de susceptibilité favorisant, en
association avec des facteurs environ-
nementaux, le développement de la
maladie. De nombreux gènes candidats
codant pour des enzymes impliqués,
par exemple, dans la détoxication de
substances neurotoxiques, ont été étu-
diés. L’objectif est de mettre en évi-
dence un lien éventuel entre le poly-
morphisme de ces gènes et la survenue
de la maladie. Le gène de la debriso-
quine 4-hydrolase, CYP2D6, qui code
pour un enzyme du cytochrome P450,
a été particulièrement étudié. Les résul-
tats sont inconstants d’une étude à
l’autre, ne permettant pas de conclure
sur un lien éventuel de tel allèle avec la
maladie de Parkinson (35).
D’autres études de polymorphisme de
gènes détoxifiants ont aussi abouti à des
résultats contradictoires : il s’agit
notamment, et sans être exhaustif, des
études de gènes codant pour la N-acé-
tyltransférase, la monoamine-oxydase B
(MAO-B), la catéchol-o-méthyl-trans-
férase (COMT) ou des enzymes inter-
venant dans le stress oxydatif de la
dopamine (36-39). Le rôle du poly-
morphisme de l’apolipoprotéine E a
également été étudié. Il ne semble pas
y avoir de lien entre maladie de Par-
kinson et présence de l’allèle E4 (40).
En revanche, il existerait peut-être un
risque accru de maladie de Parkinson
avec certaines combinaisons du géno-
type de l’apolipoprotéine E et de l’α-
synucléine ou du CYP2D6 (41, 42).
En conclusion, ces études de gènes
candidats n’apportent, aujourd’hui, que
des réponses parcellaires et parfois
contradictoires qu’il faudra donc
confirmer ou infirmer dans des études
complémentaires.
Conclusion
Dans les rares formes familiales de
maladie de Parkinson, les progrès récents
de la génétique ont permis d’identifier
plusieurs gènes ou locus responsables,
en cas de mutations, d’entités cliniques
dont le phénotype et les lésions histo-
pathologiques sont plus ou moins
proches de la maladie de Parkinson
sporadique. À l’inverse, les questions
restent nombreuses concernant les fac-
teurs de risque des formes sporadiques,
de loin les plus fréquents, de la maladie
de Parkinson.
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