Parcours du musée Jean Moulin

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Pour aller plus loin...
Parcours de visite :
Musée Jean Moulin
1. La France occupée
Alors que la guerre est déclarée depuis le mois de
septembre 1939, les combats commencent
véritablement pour les Français en mai 1940 avec
l’attaque éclair de l’Allemagne nazie. En un peu plus
d’un mois, à partir du 10 mai 1940, l’armée
allemande (la Wehrmacht) écrase l’armée
française. Elle conquiert une large partie du
territoire et jette sur les routes plus de huit
millions de Français qui fuient l’avancée des chars
blindés, c’est l’exode. Les Allemands entrent dans
Paris le 14 juin. Le 16, le maréchal Pétain, héros de
la Grande Guerre de 1914-1918, est nommé chef
du gouvernement et le 17, jugeant la guerre
définitivement perdue, il appelle à cesser les
combats. L’armistice (cessation des combats) est
signé le 22 juin 1940. Vous pourrez observer la
photographie qui montre Hitler, visitant Paris à la
fin du mois de juin.
Le général de Gaulle gagne Londres et le 18 juin,
utilise la BBC (la radio nationale anglaise) pour appeler les Français à poursuivre la lutte. Il existe
donc deux Frances, celle qui cherche à « s’entendre avec l’ennemi », la France du maréchal Pétain, et
celle qui entend poursuivre le combat depuis l’Angleterre et les colonies françaises de l’Empire, celle
du général de Gaulle.
Les Allemands imposent le découpage du territoire français.
Les conséquences du désastre militaire n’étaient pas les mêmes selon que l’on vivait en territoire non
occupé, en territoire occupé ou en territoire annexé. Les documents présentés dans l’exposition
évoquent principalement la situation à Paris, en zone occupée.
Observez les ressources présentées dans la première partie de l’exposition et complétez le
tableau ci-dessous en faisant correspondre une source historique à une conséquence de
l’occupation allemande.
Collection du musée.
Type de conséquence.
Exemple concret de conséquence de
l’occupation allemande sur la vie quotidienne
de la population française.
Sur le paysage des villes.
Sur la circulation des
populations.
1
Sur la possibilité de
communiquer et de rester
en contact.
Sur le ravitaillement en
nourriture et produits de
première nécessité.
Les conséquences de l’occupation et domination allemandes sont
plus terribles encore pour la population juive de France et
notamment en zone occupée. Le 27 septembre 1940, une
ordonnance allemande définit les critères d’appartenance à la
religion juive (des critères raciaux) et impose le recensement des
Juifs en zone occupée. Le régime de Vichy, dirigé par le maréchal
Pétain emboîte le pas de l’occupant allemand en développant une
législation antisémite (hostile à la population juive, qu’elle soit
étrangère ou française). Les lois d’octobre 1940 et juin 1941
mettent en place le « statut des juifs. Le régime de Vichy place
librement des principes racistes au cœur de la Loi française. Les
juifs étrangers dont certains ont été dénaturalisés par la loi de
Vichy du 22 juillet 1940, ont été les premières victimes de cette
entreprise d’élimination sociale, politique, économique, puis des
arrestations et déportations exigées par les Nazis.
Observez les photographies qui évoquent l’exposition « Le juif et la
France » :
Cette exposition fut organisée du 5 septembre 1941 au 5 janvier 1942 au palais Berlitz, dans le
deuxième arrondissement de Paris. L’événement est financé et organisé par l’Institut d’étude des
questions juives, sous le contrôle direct de l’occupant nazi.
De quoi l’affiche de l’exposition semble-t-elle accuser les Juifs ?
Quelles accusations sont portées par les images affichées dans le métro parisien ?
Observez la seconde série de trois photographies consacrées à la persécution de la population juive.
Quelles formes prend la persécution de la population juive de France à partir de la fin 1940 ?
Drancy, ouvert en août 1941, était un camp
d’internement situé dans la proche banlieue de
Paris. Une cité d’habitations, la cité de la Muette,
avait été transformée en camp où étaient enfermés
de nombreux Juifs étrangers et français avant leur
déportation vers les camps de concentration et
d’extermination nazis de l’est de l’Europe.
Image
Image de
de René
René Péron,
Péron, pour
pour l’exposition
l’exposition
«« Le
Juif
et
la
France
».
Le Juif et la France ».
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2. Jean Moulin, un républicain qui refuse la défaite.
Reportez-vous à la première vitrine consacrée à la vie de Jean Moulin avant
la guerre. Jean Moulin était un homme curieux et complet : à quoi
s’intéressait-il, et quel sport aimait-il pratiquer ?
Quelle était sa fonction au sein de l’administration française en septembre
1939 ?
Reportez-vous à l’affiche de l’exposition que Jean Moulin voulait organiser en
septembre 1939 à Chartres. Quel anniversaire cette exposition devait-elle
célébrer ?
Le bonnet phrygien ressemble au pileus
(chapeau en latin) porté dans l’empire romain
par les esclaves affranchis, c’est un symbole
de liberté.
La cocarde tricolore, d’abord symbole de
Paris en révolution, puis de la France
révolutionnaire.
Relevez ce qui est écrit sur la médaille représentée au centre de l’affiche.
Que vous dit cette affiche à propos de l’idéal politique de Jean Moulin ?
Pour quelle raison l’exposition a-t-elle été annulée ?
Qu’est-ce que Jean Moulin doit gérer en juin 1940, au moment de la défaite militaire française ?
Devant l'arrivée imminente des Allemands dans Chartres, Jean Moulin écrit à ses parents, le 15 juin
1940 : « Si les Allemands — ils sont capables de tout — me faisaient dire des choses contraires à
l'honneur, vous savez déjà que cela n'est pas vrai ». Que lui arrive-t-il le 17 juin 1940 ?
A quels ordres allemands a-t-il refusé d’obéir ?
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Avec quel élément de l’affiche de l’exposition sur les 150 ans de la Révolution française pouvez-vous
mettre cet épisode en relation ?
Au mois de novembre 1940, le régime de Vichy met fin à ses fonctions de préfet en raison de son trop
grand attachement à la république et aux valeurs de la Révolution française et pour son appartenance
au gouvernement du Front populaire. Il se met alors à l’écriture de son journal, « Premier combat »
(titre choisi par sa sœur), qui décrit les terribles semaines qu’il a vécues, face à l’avancée allemande.
Ce texte a été publié aux éditions de Minuit en 1947, après la mort de Jean Moulin par sa sœur
Laure.
3. Collaborer, résister, deux attitudes face à l’occupation
allemande.
La grande majorité des Français subit les années de domination et d’occupation allemandes en
cherchant à se protéger et à vivre le moins difficilement possible.
Certains, une infime minorité au début de la guerre, décident de combattre l’occupant au péril de
leur vie et s’engagent dans la Résistance.
D’autres, très peu nombreux, s’engagent dans une collaboration active avec l’occupant allemand, Ces
deux partis s’opposent radicalement.
En signant l’armistice avec l’Allemagne nazie et en mettant fin à la république pour la remplacer par un
régime politique autoritaire dans la zone dite « libre », le maréchal Pétain fait le choix de la
collaboration. Il la justifie par la nécessité « d’atténuer les souffrances des Français ». Il profite de
l’édification d’une Europe nazie pour imposer sa vision d’une France débarrassée des Juifs et des
communistes, fondée sur des valeurs anciennes.
 Les ressources de l’exposition vous permettront de comprendre quelles
formes pouvaient prendre cette collaboration avec l’Allemagne nazie.
Observez ci-dessous la photographie d’une rafle de Juifs. Une rafle est une opération policière
d’arrestation de masse de personnes (juives pendant la seconde guerre mondiale). Quelles
personnes procèdent à ces arrestations. Qu’utilise-t-on pour transporter les personnes
arrêtées ?
La « relève « :
Ci-dessus : Arrestation de juifs à paris le 20 août
1941. Archives nationales allemandes.
L’affiche ci-contre est présente dans la collection du
musée. Vous pouvez l’utiliser pour expliquer ce
qu’est la « relève ».
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Les personnes représentées expriment de la joie Elles apparaissent comme des héros qui saluent la
foule que l’on devine massée sur le quai. Il y a deux points d’exclamation qui renforcent l’impression
d’enthousiasme et de joie. Le texte au bas de l’affiche insiste sur la liberté avec laquelle ces
personnes partent et le service qu’elles rendent à la nation. Il s’agit de présenter sous un jour très
positif le fait d’aller travailler dans des usines allemandes et donc de participer à l’effort de guerre
allemand.
 L’exposition évoque également les différentes formes prises par les
actions de résistance.
On utilise l’expression de « résistance de l’intérieur » pour désigner ces personnes qui combattent la
puissance nazie depuis le territoire de la France
métropolitaine. Elles étaient très peu nombreuses et très
isolées au début de l’occupation allemande en 1940. Ces
personnes se sont progressivement organisées en
mouvements ou réseaux de résistance. Certains étaient
basés en zone Nord occupée, et d’autres en zone Sud, non
occupée.
Observez le plan de Paris qui vous informe sur la présence
et les activités du réseau Libération Nord dans la ville. A
quoi étaient destinés les différents lieux mentionnés sur
le plan ?
Photographie d’une imprimerie clandestine.
A quoi cette imprimerie était-elle destinée ?
Clandestin signifie « qui se fait en secret, en cachette ». Pour quelle raison était-elle clandestine ?
Cherchez dans l’exposition le titre d’un journal clandestin.
Le document ci-contre que vous retrouverez dans l’exposition est croquis de préparation d’un
sabotage de voies ferrées. Utilisez « l’affiche rouge », plus loin dans l’exposition pour expliquer
quelles autres actions de combat les résistants pouvaient mener.
Recherchez parmi les documents exposés quelle forme prenait la répression allemande.
Une autre fonction importante des réseaux de résistance était de transmettre des informations aux
forces combattantes de l’extérieur, surtout anglaises et françaises. Ces informations pouvaient être
transmises par radio ou bien par des hommes qui transportaient ces courriers secrets. Vous
observerez dans l’une de des vitrines centrales une valise-radio anglaise type 3 MK II, ainsi qu’un
poste récepteur transportable. La valise radio de type 3 Mk II est apparue en 1943. Elle était
produite dans les ateliers des services secrets anglais à Londres et était conçue pour des liaisons à
des distances supérieures à neuf cents kilomètres. Des agents en lien avec les réseaux de la
résistance française transmettaient des informations aux services secrets anglais ou bien à ceux du
général de Gaulle.
 L’action de la résistance de l’intérieur peut donc être résumée en trois mots :
informer, combattre, espionner.
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4. La propagande : une guerre dans la guerre.
La propagande désigne l’ensemble des actions qui visent à diffuser ses idées au sein d’une population.
Il s’agit d’influencer l’opinion publique de manière à ce qu’elle se rallie à une certaine vision du monde.
Dans le contexte de la Seconde guerre mondiale et de l’occupation, il s’agissait pour chacun des camps,
de rallier des partisans, de mobiliser l’opinion publique. Chaque propagande a pour objectif essentiel
d’inciter les Français à ne pas faire confiance à l’autre camp. Il faut persuader la population que
l’ennemi ment, qu’il est responsable de la dureté de la vile quotidienne…
L’exposition présente de nombreux documents qui ont participé de cette propagande : propagande
allemande ou du régime de Vichy d’une part, propagande résistante appelant à la lutte et au rejet de
l’occupant, d’autre part.
Elle a plusieurs objectifs :
LA PROPAGANDE RESISTANTE
Cette propagande peut prendre différentes
Identifiez dans l’exposition des
formes : le simple graffiti, le tract, le
documents qui correspondent
papillon, le journal clandestin.
à ces différents objectifs et
Précisez dans la colonne ci-dessous à
placez-les au bon endroit dans
quelle forme correspondent les documents
la colonne ci-dessous.
que vous avez sélectionnés.
1. Informer les Français du
déroulement de la guerre,
surtout à partir de 1942, lorsque
l’Allemagne nazie recule face aux
alliés. Il s’agit de lutter contre la
désinformation allemande.
2. Appeler les Français à résister,
les convaincre que la lutte
continue.
3. Remonter le moral des
Français en leur faisant croire en
la victoire. Recherchez dans les
documents présentés une trace
de la campagne des « V » (lire cidessous)
4. Défendre les valeurs de la
démocratie et de la république.
La campagne des « V » désigne ces graffitis en forme
de V qui se sont multipliés partout en France à partir
du printemps 1941, puis durant toute la durée de la
guerre. Ces V renvoyaient à la victoire finale et
étaient destinés à soutenir le moral des Français. Ce
sont les programmes de la France libre à la radio de
Londres qui ont appelé les Français à participer à ce
mouvement. Les V pouvaient être peints sur les murs,
dessinés sur des affiches de propagande allemande,
tracés sur des tracts… cette campagne a constitué
une forme élémentaire de résistance accessible à
tout le monde, y compris aux enfants.
Sur la photographie ci-dessus, des résistants ont inscrits
les V et la croix de Lorraine, symbole de la France libre.
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Cherchez dans l’exposition un document à mettre en
relation avec celui-ci.
Depuis quel pays et quelle ville la radio était-elle
utilisée pour s’adresser aux Français ? Pourquoi étaitce si important ?
 La propagande allemande et celle du régime de Vichy.
Les objectifs de cette propagande sont diamétralement
opposés à ceux de la propagande résistante. Il s’agit de
convaincre les Français qu’une Europe nazie s’imposera
quoi qu’il arrive. Elle affirme également le bien-fondé
de la collaboration avec l’occupant allemand. Il faut
rendre légitime le combat contre les « ennemis de
l’intérieur » : les résistants, les juifs (qui sont
forcément des traîtres à la patrie française), les
communistes qui soutiennent l’ennemi soviétique
(l’URSS) et les ennemis de l’extérieur, le général de
Gaulle, les Anglais et les Américains.
Expliquez en quoi le document ci-dessus répond au document précédent.
Dans le cadre de sa collaboration avec l’Allemagne nazie le
régime de Vichy cherche par exemple à persuader les Français
d’aller travailler dans les usines allemandes. De très nombreux
ouvriers allemands sont mobilisés comme soldats et les usines
manquent cruellement de main d’œuvre. Pierre Laval qui dirige le
gouvernement de Vichy met en place en octobre 1942 le système
de la relève, évoqué précédemment.
Mais la relève ne fonctionne pas bien. Il y a peu de volontaires
pour travailler en Allemagne. Le régime de Vichy est obligé de
renforcer sa propagande en faveur du départ en Allemagne. A
partir de l’été 1942 des centaines de milliers de français sont
contraints de partir travailler dans les usines allemandes. C’est
la conscription obligatoire (véritable travail forcé). Puis au début
de l’année 1943, le STO (service du travail obligatoire) est mis
en place : tout jeune français est susceptible de partir. Ces
mesures très impopulaires incitent de très nombreux jeunes
hommes à gagner les rangs de la résistance dans les maquis du
Sud de la France.
Quelle opposition graphique apparaît sur cette affiche ? Quel est son but ?
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Comment incite-t-on les Français à partir ?
Il s’agit d’une affiche produite par le régime de Vichy. Qu’est-ce qui indique qu’il y a collaboration avec
l’occupant allemand ?
Quelle autre affiche de l’exposition envoie le même message ?
Se reporter à « l’Affiche rouge ». L’une des plus célèbres
affiches de propagande allemande de la guerre.
En février 1944, 23 membres du groupe de résistance
Manouchian sont arrêtés par les Allemands. Condamnés à mort,
ils sont exécutés le 21 février, sauf Olga Bancic, exécutée en
Allemagne. Ce groupe appartient à l’organisation des FTP-MOI
(Francs-tireurs et partisans-Main d’œuvre immigrée). Cette
organisation dirigée par le parti communiste est constituée
d’étrangers vivant en France. Missak Manouchian, son chef, est
arménien.
De quelle manière les résistants du groupe Manouchian sont-ils considérés sur cette affiche ?
De quelle manière l’auteur de l’affiche s’y prend-il pour faire passer cette idée ?
Qu’est-ce que cette affiche a d’original dans sa conception ?
Quel symbole de la résistance, ici détourné par les Allemands,
reconnaissez-vous ?
Quels mots sont utilisés sur le tract ci-contre pour qualifier les
résistants ?
Quelle expression retrouve-t-on ?
A quel chant fait référence le texte en rouge au bas du tract ?
5. Jean Moulin, un grand résistant.
Tract publié en même temps que l’affiche.
Reportez-vous aux vitrines centrales qui retracent le parcours de Jean Moulin.
Quelles ont été les fonctions militaires de Jean Moulin au moment de la mobilisation en 1939 ?
A quelle date rejoint-il le général de Gaulle à Londres ? Quelle fonction lui attribue le chef de la
France libre ?
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Quels sont les 1er mouvements de résistance unifiés par Jean Moulin en zone Sud ?
Observez la combinaison de saut dans la vitrine centrale. Le parachutage d’hommes en mission était le
moyen pour les Anglais et la France libre du général de Gaulle d’être en contact avec la résistance de
l’intérieur. Jean Moulin lui-même a effectué plusieurs allés retours entre Londres et le territoire
français. La tenue présentée est celle d’agents secrets anglais qui faisaient fonctionner des réseaux
de résistance en France.
En mars 1943 le général de Gaulle nomme Jean Moulin « délégué général de la France libre pour
l’ensemble du territoire ». De Gaulle veut que les combattants de l’extérieur et de l’intérieur puissent
combattre ensemble au moment de la libération du territoire. Le 27 mai 1943 Jean Moulin crée le
CNR, Comité national de la résistance, organe de direction et coordination de l’ensemble des
mouvements, partis politiques et syndicats engagés dans la résistance.
Observez la vitrine consacrée à l’arrestation de
Jean Moulin. Notez quels sont les différents
pseudonymes utilisés par Jean Moulin au cours de
ses années de résistance ?
Observez les vitrines centrales.
Qu’est-ce qu’elles vous disent de la passion de Jean Moulin et même de sa profession pendant la
guerre, lorsqu’il ne prenait pas une identité d’emprunt pour coordonner les activités de la résistance ?
A quelle date Jean Moulin est-il arrêté et par qui ?
Observez les journaux présentés dans la dernière vitrine. De quelle manière Jean Moulin est-il
considéré ? Quelles en sont, selon vous, les raisons ?
Histoire d’une photographie
Cette photographie de Jean Moulin, vêtu d’un pardessus et d’une écharpe, un feutre
sur la tête, est très célèbre. Elle a contribué à la construction de la légende d’un
héros. Elle a été utilisée pour la cérémonie du transfert des cendres de Jean Moulin
au Panthéon le 19 La photographie a contribué à diffuser l’image du résistant,
membre de « l’armée des ombres », alors que le chapeau et le manteau sont les
attributs de la mode masculine. On a longtemps pensé que la photographie avait été
prise après sa tentative de suicide juin 1940 et que l’écharpe cachait ses cicatrices.
On sait aujourd’hui qu’elle date de l’hiver 1939-1940 et que Jean Moulin n’est donc pas résistant et n’est pas
blessé à la gorge. Elle a été prise par un ami d’enfance, Marcel Bernard, dans la région de Montpellier.
Jean Moulin pendant la guerre ne s’habillait pas de cette manière. Il portait le béret et la canadienne et était
très amaigri en raison de la dureté de la vie quotidienne.
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La personne de Jean Moulin ne se résume pas aux personnages déjà extraordinaires du grand
serviteur de l’Etat et du grand résistant. Dessinateur talentueux, il a exercé cette passion toute sa
vie.
Observez la vitrine consacrée aux illustrations de poèmes de Tristan Corbière, réalisées par Jean
Moulin.
Tristan Corbière est un poète du XIXe siècle mort à l’âge de 30 ans en 1874.
L’eau-forte
est
un
procédé
de
gravure réalisée
sur
une
plaque
métallique.
De quel nom Jean Moulin a-t-il signé ces eaux-fortes ?
Recherchez dans la vitrine centrale de quelle autre manière Jean Moulin a exercé ses talents de
dessinateur. Quel nom utilisait-il à ce moment ?
A cette époque, avant la Seconde Guerre mondiale, il ne s’agit pas d’échapper à l’occupant ou à la
police de Vichy en entrant dans la clandestinité. Il s’agit d’emprunter un nom d’artiste, pour bien
séparer sa carrière au service de l’Etat, de ses activités
artistiques.
Sa passion pour l’art trouve un prolongement pendant la guerre, y
compris pendant les années de résistance et de clandestinité. Au
début de l’année 1943, peu de temps avant que le général de
Gaulle le nomme officiellement « délégué général de la France
libre pour l’ensemble du territoire »,
alors qu’il est déjà
pleinement engagé dans son combat de résistance, Jean Moulin
ouvre une galerie de peinture à Nice, dans laquelle il expose sa
collection. Cette activité lui permet d’éviter d’être repéré par la
police de Vichy. Son métier de marchand de tableaux lui permet
de justifier ses fréquents déplacements à travers le territoire.
Il y organise trois expositions au cours du printemps 1943, avant
son arrestation.
Repérez le nom donné par Jean Moulin à sa galerie.
Affiche de la troisième et dernière
exposition de la galerie Romanin,
1943. Musée Jean Moulin, Ville de
Paris.
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