L`autophagie et les infections virales

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revue
Virologie 2009, 13 (1) : 37-51
L’autophagie et les infections virales
Vincent Miazza
Laurent Roux
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017.
Département de microbiologie
et médecine moléculaire,
Faculté de médecine,
Université de Genève,
Genève, Suisse
<[email protected]>
Résumé. L’autophagie est une réponse cellulaire à divers stress auxquels une
cellule eucaryote peut être soumise. Elle permet de circonscrire un volume cytoplasmique par une vésicule à double membrane en vue de la dégradation de son
contenu. Ce contenu peut comprendre des pathogènes dont la cellule veut se
débarrasser. En cela l’autophagie participe au mécanisme de défense de la cellule infectée. Dans le cas des virus, comme on pouvait s’y attendre, ce mécanisme tend à provoquer des réactions de détournement ou de neutralisation de
cette défense. Par ailleurs, certains virus ont évolué pour prendre appui sur
l’autophagie dans le but d’optimiser leur potentiel de multiplication. La description des relations complexes entre multiplication virale et autophagie n’en est
qu’à ses débuts. Cette revue tente ainsi de faire le point sur le sujet à un moment
où elle peut jouer le rôle de déclencheur de nouvelles pistes d’explorations.
Mots clés : autophagie, virus, relations hôte-pathogène
Abstract. Autophagy is a cellular response to various stresses under which a
eukaryotic cell can be put. It involves the engulfment of a cytosolic volume by
a double membrane vesicle in order to degrade its content. This content can
comprise pathogens that the cell wants to get rid of. In that, autophagy is part
of the defense mechanism of an infected cell. For viruses, as expected, this
defense mechanism leads to escape or neutralization reactions. Furthermore,
some viruses have evolved to hijack autophagy in order to optimize their multiplication potential. The description of the complex interactions between viral
multiplication and autophagy is only at its start. This review attempts to update
the field at a time when it can give rise to new exploration avenues.
Keywords: autophagy, virus, host-pathogen-interactions1
doi: 10.1684/vir.2009.0227
Généralités
L’autophagie (ou autophagocytose) est une réponse cellulaire à divers stress auxquels une cellule eucaryote peut
être soumise. L’autophagie permet de circonscrire un
volume cytosolique dans une vésicule puis de dégrader
son contenu après fusion avec le lysosome. La vésicule
d’autophagie peut contenir des organelles, des protéines
à longue durée de vie ou des agents pathogènes. Il est
important de distinguer l’autophagie de la voie protéolytique qui concerne les protéines à courte durée de vie
dégradées par le protéasome [1]. Notons que l’autophagie
est impliquée dans plusieurs maladies humaines (maladie
de Parkinson, maladie d’Alzheimer, maladie de Hungtington, myopathie) [2].
On distingue généralement l’autophagie assistée
(chaperone-mediated autophagy), la microautophagie et
la macroautophagie [3] :
Virologie, Vol. 13, no 1, janvier-février 2009
– l’autophagie assistée fait intervenir la protéine chaperone Hsc70 qui reconnaît un motif KFERK-like sur la
protéine cible. Le complexe protéine-Hsc70 se lie à
LAMP-2A, une protéine lysosomale transmembranaire
responsable du transfert de la protéine dans la lumière
du lysosome où elle est dégradée [4] ;
– la microautophagie voit la membrane lysosomale
s’invaginer et circonscrire des petits volumes de cytoplasme qui sont amenés dans la lumière du lysosome
où leur contenu est dégradé ;
– la macroautophagie (communément appelée autophagie) est la voie principale de dégradation de constituants
cytoplasmiques. Elle se caractérise par la formation d’une
vésicule à double membrane (autophagosome) qui finit par
fusionner avec le lysosome. Suite à la dégradation par les
hydrolases lysosomales, le contenu peut être recyclé.
Dans cette revue, nous nous focaliserons uniquement sur
le processus de macroautophagie dans la cellule de mam37
revue
mifère, que nous appellerons plus simplement « autophagie ». De plus, il est à noter que cette revue n’a pas la prétention d’être exhaustive. Elle se concentre sur l’autophagie en relation avec les infections virales.
Formation et régulation de l’autophagie
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De nombreux gènes impliqués dans la formation et la régulation de l’autophagie ont été décrits qui portent le nom de
Abréviations
Virus
CV
EBV
FMDV
HCMV
HCV
VIH-1
HBV
HRV
HSV-1
KSHV
PV
MHV
TMV
VSV
γHV68
Protéines
Atg
eIF2α
Hsc70
ICP34.5
LAMP
LC3
LMP1
CMH-II
Mtor
PKR
pp1α
RIG-I
SKD1 (Vps4A)
TLR7
UVRAG
Vps
Divers
3-MA
CMA
ESCRT
HR
MVB
PCD
PtIns3P
38
Coxsackie virus
Virus d’Epstein-Barr
Virus de la fièvre aphteuse
Cytomégalovirus humain
Virus de l’hépatite C
Virus de l’immunodéficience humaine 1
Virus de l’hépatite B
Human Rhinovirus
Herpes Simplex Virus 1
Kaposi’s Sarcoma-associated HerpesVirus
Polio virus
Virus de l’hépatite murine
Virus de la mosaïque du tabac
Virus de la stomatite vésiculaire
Murine γ-Herpes Virus-68
Autophagy-related genes
eukaryotic Initiation Factor 2α
Heat shock cognate 70 protein
Infected cell protein 34.5
Lysosome-associated membrane protein
Microtubule-associated protein 1 light chain 3
Latent membrane protein 1
Complexe majeur d’histocompatibilité de classe II
mammalian target of rapamycin
Protein kinase R
protein phosphatase 1α
Retinoic acid inducible gene-I
Suppressor of K(+) transport growth defect1
Toll like receptor 7
UV irradiation resistance–associated gene
Vacuolar protein sorting
3-methyl adenine
Chaperone-mediated autophagy
Endosomal sorting complex required for transport
Réponse hypersensitive
MultiVesicular Bodies
Programmed cell death
Phosphatidylinositol 3-phosphates
gènes atg (autophagy-related genes). Ces gènes sont particulièrement bien décrits chez la levure où on en dénombre
au moins une vingtaine [3].
Formation de l’autophagosome
La formation de l’autophagosome peut être subdivisée
grossièrement en étapes distinctes (figure 1b, c, d).
Dans la phase précoce d’induction (formation de la membrane d’isolation, figure 1b) intervient le complexe protéique Beclin1/hVps34. Beclin1 joue un rôle de plateforme
d’assemblage. Elle affiche un domaine de liaison à Bcl-2,
un domaine coil-coiled, un domaine d’évolution conservée
(ECV) et un signal d’exportation nucléaire. hVps34, est
une phosophatidylinositol 3-kinase de classe III [3]. En se
fondant sur des données chez la levure, on peut supposer
que ce complexe permet le recrutement des protéines Atg
ainsi que la production de phosphatidylinositol
3-phosphates [PtdIns(3)P] [6]. De nombreuses protéines
régulatrices interviennent dans ce complexe. Bcl-2, protéine anti-apoptotique, lie directement Beclin1 via le
domaine éponyme (figure 1b) et a un effet inhibiteur sur
l’autophagie [7]. La seconde, UVRAG (pour UV irradiation resistance–associated gene) a, contrairement à Bcl-2,
une fonction activatrice de l’autophagie [8]. UVRAG
régule également le complexe en se liant directement à
Beclin1 via le domaine coil-coiled (figure 1b), renforçant
de ce fait, l’association entre Beclin1 et hVps34 [5]. Il est
pourtant à noter que, très récemment, deux travaux remettent en question le rôle de UVRAG dans le processus
d’autophagie au profit d’un rôle dans le trafic vésiculaire
[9, 10].
Plusieurs protéines Atg sont impliquées dans la suite des
événements. Ces protéines pourraient servir en partie au
recrutement des membranes ainsi qu’à leur incurvation
nécessaire à la formation des vésicules à double membrane
que sont les autophagosomes. Il est à noter que l’origine de
ces membranes est sujette à controverse. Elles pourraient
provenir du reticulum endoplasmique, du Golgi ou être
synthétisée de novo. La protéine LC3 (microtubuleassociated protein 1 light chain 3, Atg8 chez la levure)
revêt une importance particulière dans la formation de
l’autophagosome. Suite à l’induction de l’autophagie, le
précurseur LC3-I est clivé dans sa partie C-terminale par
des autophagines (Atg4 chez la levure). Ce clivage permet
la liaison covalente d’un phosphatidyl-éthanolamine favorisant l’attachement aux membranes de cette forme lipidée,
appelée LC3-II [3] (figure 1c). LC3 est par ailleurs la seule
protéine Atg encore associée à l’autophagosome mature.
Deux autres protéines, Atg5 et Atg12, jouent un rôle clé
dans la formation de l’autophagosome. Ces deux protéines,
liées l’une à l’autre de manière covalente, forment un complexe qui s’associe également à la membrane d’isolation
[11] (figure 1c). Au contraire de LC3, les protéines Atg5
Virologie, Vol. 13, no 1, janvier-février 2009
revue
Autophagines
PKR
LC3-I
LC3-II
c
eIF2α−P
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a
mTOR
Autophagie
ATG12/ATG5
d
SKD1
Rab7
b
membrane
d’isolation
Beclin1/hVPS34
Bcl-2
autophagosome
fusion au
lysosome
UVRAG
Rapamycine
e
autophagolysosome
TLR7
CMH-II
Figure 1. Événements moléculaires de l’autophagie chez les mammifères. Les protéines cellulaires impliquées dans les différentes étapes de l’autophagie sont présentées. a) Deux voies régulatrices nous intéressent dans cette revue, mTOR (inhibitrice de l’autophagie) et
eIF2α (activatrice de l’autophagie). Il est à noter que la Rapamycine, en inhibant mTOR, induit l’autophagie.
b) Le complexe Beclin1/hVPS34 est crucial pour la formation de la membrane d’isolation. Ce complexe est régulé par les protéines cellulaires Bcl-2 et UVRAG.
c) LC3-I est clivée par les autophagines, ce qui permet d’ajouter un phosphatidyl-éthanolamine pour donner la forme lipidée, appelée
LC3-II. LC3-II et le complexe Atg12/Atg5 sont impliqués dans les événements qui permettent l’élongation et la maturation de l’autophagosome.
d) Les protéines SKD1 et Rab7 sont impliquées dans la fusion de l’autophagosome au lysosome.
e) La fusion au lysosome permet la dégradation de son contenu ainsi que l’activation de TLR7 ou la présentation de peptides par MHCII.
En vert, les partenaires activateurs et en rouge les partenaires inhibiteurs de l’autophagie.
et Atg12 se détachent de l’autophagosome mature. Il est à
noter que des cellules privées de Atg5 (atg5-/-) ne sont pas
compétentes pour l’autophagie [6].
Une fois arrivé à maturation l’autophagosome fusionne
avec le lysosome. Cette fusion passe fréquemment, dans
les cellules de mammifères, par l’intermédiaire d’une
fusion avec un endosome avant d’aboutir finalement à un
autophagolysosome (figure 1d, e). Cette fusion implique
les protéines, SKD1 AAA ATPase (homologue de
Vps4B chez la levure, [12, 13] et Rab7 [14] (protéine
GTPase). Un arrêt de cette fusion par expression de dominants négatifs de ces protéines provoque l’accumulation
d’autophagosomes.
Régulation de l’autophagie
Deux systèmes de régulation de l’autophagie sont décrits,
l’un (mTOR) pour inhiber sa formation et l’autre (eIF2α)
pour l’induire.
mTOR (mammalian target of rapamycin) est une sérine/
thréonine kinase jouant le rôle de senseur des conditions
environnementales. Lorsqu’elle est activée, par exemple
Virologie, Vol. 13, no 1, janvier-février 2009
en conditions riches en nutriments, elle inhibe l’autophagie
(figure 1a, [15]). Bien que très peu d’études soient centrées
sur ce sujet dans les cellules de mammifères, on peut néanmoins supposer que mTOR agisse directement sur les protéines Atg. Chez la levure, TOR phosphoryle Atg13 et
empêche la formation du complexe Atg13/Atg1, essentiel
pour le recrutement des protéines Atg à la membrane d’isolation. En conditions de privation de nutriments, provoquant l’inactivation de TOR, Atg1 et Atg13 seraient hypophosphorylées, conditions qui favoriseraient l’autophagie
[16]. De la même manière, la rapamycine, une substance
inhibant TOR/mTOR, favoriserait l’état hypo-phosphorylé
des Atg13/Atg1, induisant l’autophagie [15, 17].
Chez la levure, il a été clairement démontré que la phosphorylation d’eIF2α (un facteur d’initiation de la traduction) effectuée par la kinase GCN2, est essentielle pour
l’activation de l’autophagie lors de la carence en nutriments. Dans les cellules de mammifères, c’est PKR (également une kinase impliquée dans la phosphorylation
d’eIF2α) qui est importante pour l’induction de l’autophagie [18] (figure 1a). Il est important de remarquer que
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PKR joue un rôle majeur dans l’immunité innée ; elle est
activée suite à l’infection virale. Ainsi, dans ces cellules, la
phosphorylation d’eIF2α entraine une stimulation de
l’autophagie aussi bien après carence de nutriments
qu’après stimulation de PKR par une infection virale.
Ces deux systèmes viennent en fait compléter la régulation
par le complexe Beclin/hVps34. Leur action est vraisemblablement liée, mais on ne connait pas du tout à ce point le
mécanisme par lequel eIF2α stimule l’autophagie.
Autophagie et réponses de défense
contre l’infection
La réponse innée
Lors d’infections virales, l’autophagie est clairement liée à
l’immunité innée, non seulement via la protéine PKR (cf. cidessus), mais également par l’intermédiaire de plusieurs
autres protéines. C’est le cas de TLR7 (Toll Like Receptor
7), un récepteur transmembranaire présent dans les endosomes. Les TLR, de manière générale, reconnaissent les acides nucléiques des virus qui ont été endocytosés [19]. Dans
des cellules dendritiques plasmacytoïdes, la voie de l’interféron est activée via TLR7 lors d’une infection par VSV
(vesicular stomatitis virus) et l’activation de TLR7 est
dépendante de l’autophagie. En effet, la production
d’interféron-α n’est pas induite dans des cellules atg5-/- [20].
Une deuxième étude met en relation l’autophagie avec une
autre protéine impliquée dans l’immunité innée, RIG-I.
RIG-I est une hélicase cytoplasmique qui détecte des
ARN viraux possédant une extrémité 5’-triphosphate, ou
des ARN double brin [21]. L’activation de l’immunité
innée via RIG-I, après infection de cellules MEFs (murine
embryonic fibroblasts) par VSV, est dépendante du complexe Atg5-Atg12 [22]. Cette fois, pourtant, la production
d’interféron augmente en réponse à l’infection par VSV
dans des cellules MEF atg5-/-. De façon intéressante, l’effet
semble contraire lorsque l’infection se passe dans des cellules dendritiques ou dans des fibroblastes. Toutefois, dans
les deux cas la production d’interféron semble être liée à
l’autophagie.
Le but ultime de la cellule infectée étant de se débarrasser
de « l’intrus », on peut également citer le processus dit de
« xénophagie » comme faisant partie de l’immunité innée.
En effet, la xénophagie est le processus qui permet la dégradation du pathogène par la voie lysosomale (figure 1e).
La réponse de l’immunité adaptative
Il semble de plus en plus évident que l’autophagie joue un
rôle dans la présentation de peptides par le complexe
majeur d’histocompatibilité de classe II (CMH II) [23].
Il existe notamment une publication démontrant l’impor40
tance de la macroautophagie dans la présentation d’une
protéine virale, EBNA-1 (virus d’Epstein-Barr), par le
complexe CMH II [24].
La mort cellulaire
Bien que l’autophagie permette la survie des cellules dans
le cas de la carence en nutriments (cf. ci-dessus), elle peut
également induire la mort cellulaire. Ce type de mort cellulaire s’appelle PCD de type II (type II programmed cell
death) [25, 26] au contraire de l’apoptose qui est une PCD
de type I. L’importance de l’apoptose dans la défense
contre les infections virales a déjà largement été étudiée
[27]. Comme nous le verrons plus tard, la PCD de type II
est également impliquée dans les infections virales, conditions où elle peut être connectée à l’apoptose.
Les virus et l’autophagie
Au vu de la nature, des fonctions et des implications de
l’autophagie, on comprend que les virus aient développé,
au cours de l’évolution, des stratégies de « maîtrise » du
processus. Certains virus bloquent l’autophagie, d’autres
la détournent à leur profit, comme pour d’autres machineries cellulaires [corps multi-vésiculaires (MVB), cytosquelette, apoptose, machinerie de traduction…]. Les virus ne
sont, d’ailleurs, pas les seuls pathogènes à devoir composer
avec l’autophagie. Plusieurs bactéries [28, 29] et parasites
[30, 31] ont également été décrits en étroite liaison avec ce
processus cellulaire.
La suite de cette revue va voir des virus de différents types
présentés dans leur implication avec l’autophagie : des
virus à ADN, à ARN, et des rétrovirus.
Les virus à ADN
Les Herpesviridae
Les virus de la famille des Herpesviridae ont des génomes
composés d’ADN double brin de grande taille. Ces génomes peuvent coder pour plus d’une centaine de protéines,
dont près de la moitié ne sont pas essentielles pour le cycle
de multiplication : elles sont dévolues à la relation avec la
cellule hôte ou plus largement avec les réactions de l’hôte
infecté.
Herpes simplex virus 1 (HSV-1)
HSV-1 possède une protéine neurovirulente, ICP34.5
(infected cell protein 34.5), qui joue un rôle fondamental
dans l’autophagie dans la mesure où elle permet au virus de
la contourner de deux manières différentes.
La première consiste à contrecarrer l’effet activateur de
PKR sur l’autophagie [18] (figure 2). ICP34.5 recrute une
protéine phosphatase 1α (pp1α) qui dé-phosphoryle
eIF2α−P, empêchant ainsi l’induction de l’autophagie tout
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revue
HSV-1
vICP34.5
eIF2α
Beclin1
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pp1α
eIF2α-P
Autophagie
Dégradation virale
Figure 2. HSV-1 et l’autophagie. Les protéines en vert sont celles
impliquées dans la voie de l’autophagie. Les protéines en noir produites (v = virales), activées ou recrutées dans le cadre de l’infection interviennent pour moduler l’étendue de l’autophagie. pp1α :
phosphatase cellulaire recrutée par la protéine virale ICP34.5. En
jaune, effet biologique sur le cours de l’infection virale : ici, l’autophagie est inhibée, ce qui équivaut à une diminution de la dégradation des composants viraux. La flèche verte en trait tillé indique une
diminution du pouvoir inducteur de eIF2α-P, du fait de sa déphosphorylation induite indirectement par la protéine virale. Voir également le texte pour plus de détails.
en restaurant la traduction cellulaire [32]. L’antagonisme
d’ICP34.5 sur PKR est déterminant pour éviter la dégradation du virus, une démonstration faite en utilisant des cellules PKR-/- et une souche virale déficiente pour le gène
ICP34.5 [33]. Cette conclusion doit être tempérée par le
fait que l’élimination de l’autophagie dans des cellules primaires Atg5-/- n’affecte pas significativement la multiplication de HSV-1 [34]. Les auteurs en concluent que si ICP34.5
est bien impliquée dans la régulation de l’autophagie, c’est
la prévention par cette protéine de l’arrêt de la traduction
plutôt que son contrôle sur l’autophagie qui représente l’élément déterminant l’efficacité de multiplication de HSV-1
dans des cultures de cellules primaires.
La seconde manière de contourner l’autophagie est liée à la
protéine Beclin1, avec laquelle ICP34.5 peut également
Virologie, Vol. 13, no 1, janvier-février 2009
interagir (figure 2). Reste pourtant à préciser à ce jour le
mécanisme par lequel ICP34.5 inhibe la fonction de
Beclin1 [35].
Cytomégalovirus humain (HCMV)
HCMV inhibe la formation d’autophagosomes dans des
fibroblastes primaires humains (MRC5) [36]. Le virus a
un effet sur la redistribution de la protéine de fusion GFPLC3. Lors d’induction d’autophagie GFP-LC3 présente
une distribution ponctiforme, alors qu’en conditions d’inhibition cette distribution est diffuse dans le cytoplasme.
C’est cette distribution diffuse qui est observée dans les
cellules infectées par HCMV. Il semblerait que le niveau de
LC3-II augmente après infection, mais que cette augmentation ne soit pas suivie de formation d’autophagosome
(distribution ponctiforme). Ainsi, l’inhibition par HCMV
de l’autophagie arriverait après la lipidation de LC3-I.
De plus, HCMV active la voie mTOR, ce qui pourrait participer à l’inhibition de l’autophagie (figure 3). Cela a pour
résultat de rendre les cellules infectées résistantes à la rapamycine.
Par ailleurs, deux protéines virales pTRS1 et pIRS1 peuvent
bloquer la phosphorylation de eIF2α [37, 38]. La conséquence
en est bien sûr la levée de l’arrêt de synthèse de protéines,
mais également la réduction possible d’un effet inducteur de
l’autophagie par eIF2α-P.
Quant au bénéfice que HCMV tire de l’inhibition de l’autophagie, on peut imaginer, comme pour HSV-1, qu’il se
situe au niveau du contrôle de la dégradation des particules
virales, mais un tel gain n’a pas été démontré.
KSHV et γHV68
Le virus du sarcome de Kaposi (Kaposi’s sarcomaassociated herpesvirus, KSHV) et le virus murin γherpes-68 (γHV-68) codent pour une protéine homologue
de Bcl-2 (viral Bcl-2, vBcl-2). Comme la protéine Bcl-2
cellulaire, ces protéines virales interagissent directement
avec Beclin1 et sont en mesure d’inhiber l’autophagie
grâce à cette interaction (figure 4) [7, 39]. Le rôle de cette
inhibition pour l’infection virale reste toutefois à déterminer. vBcl-2 semble être importante pour l’établissement de
l’infection chronique. Il serait dès lors aussi important de
neutraliser l’autophagie que d’empêcher l’apoptose, un
rôle attribué également à vBcl-2.
Le virus d’Epstein-Barr (EBV)
EBV exprime une protéine oncogène LMP1, nécessaire à la
prolifération des lymphocytes B infectés. LMP1 induit
l’autophagie de manière dose-dépendante. À faible niveau
de LMP1 les cellules affichent un grand nombre d’autophagosomes, elles se trouvent dans un état d’autophagie précoce. À haut niveau LMP1, en revanche il y a accumulation
d’autolysosomes [40]. La quantité de LC3-II varie également selon la quantité de LMP1, le rapport LC3-II/LC3-I
augmentant dans les cellules où LMP1 est le plus fortement
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revue
HCMV
vpTRS1,vpIRS1
KSHV, γ HV68
LC3-I
mTOR
eIF2 α
Beclin1
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LC3-II
vBcl-2
eIF2 α-P
Autophagie
Autophagie
?
?
?
?
Figure 3. HCMV et l’autophagie. Cf. légende de la figure 2 et le
texte correspondant. Ici, l’absence de démonstration directe de
l’effet inhibiteur de mTOR, induite par le virus, sur l’autophagie est
indiquée par un signal de blocage en trait tillé.
Figure 4. KSHV et γ-HV68 et l’autophagie. Cf. légendes des figure
2 et 3 et texte correspondant. vBcl-2 est une protéine virale analogue de Bcl-2 cellulaire.
exprimée. Par ailleurs, lorsque l’autophagie est restreinte,
après suppression de Beclin1 et Atg7 par siARN, LMP1
s’accumule ce qui produit un arrêt de croissance cellulaire
et/ou une diminution de survie. Il semblerait donc que
l’autophagie soit nécessaire à la régulation du niveau de
LMP1 dont le niveau (faible) serait déterminant pour la
survie optimale et la prolifération des cellules infectées
par EBV (figure 5).
Comme mentionné précédemment, l’autophagie intervient
d’une autre manière dans l’infection à EBV. La protéine
virale EBNA-1 représente l’antigène principal reconnu
dans le contexte du CMH-II, dans lequel sa présentation
passe par la voie de l’autophagie. L’inhibition de l’autophagie aboutit ainsi à la diminution de présentation d’EBNA-1.
Dans ce contexte, les cellules infectées de façon latente par
EBV, dans lesquelles EBNA-1 représente l’unique protéine
virale exprimée, échappent d’autant mieux à la surveillance
immunologique [24].
Les relations de l’EBV avec l’autophagie doivent ainsi
prendre en compte l’ajustement du niveau de vLMP1, processus dans lequel l’autophagie exerce un effet positif pour
le virus en limitant vLMP1, et la présentation de vEBNA1,
à laquelle l’autophagie participe, ce qui nécessite son inhibition par le virus pour rendre l’infection invisible au système de défense. Il est à noter que ces deux effets, en apparence contradictoires, n’arrivent vraisemblablement pas au
même moment dans le cycle d’infection virale. La régulation de vLMP1 intervient lors de la phase d’établissement
de la latence, alors que vEBNA1 est la seule protéine exprimée lorsque cette latence est établie.
42
Autres virus à ADN
Adénovirus
Un adénovirus oncolytique, Δ-24-RGD, induit, à la fin du
cycle de multiplication virale aboutissant à la mort cellulaire, une forte augmentation du complexe Atg5-Atg12
accompagnée par une autophagie prédominante dans des
cellules souches tumorales de cerveau. Cette autophagie
résulte dans la perturbation des structures cytoplasmiques
et la rupture de la continuité de la membrane cellulaire.
Les auteurs spéculent que cette autophagie induite par le
virus faciliterait la libération des particules virales en fin
de cycle de multiplication [41, 42]. Les mécanismes responsables de l’augmentation du complexe Atg5-Atg12 et
de l’autophagie restent à préciser.
Virus de la vaccine
Comme ce virus se multiplie exclusivement dans le cytoplasme et que les particules possèdent une double membrane d’origine inconnue, il a été pressenti comme pouvant
détourner à son profit la machinerie autophagique. Pourtant, une infection de cellules atg5-/- (MEF) ou de cellules
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revue
EBV
vEBNA1
vLMP1
LC3-I
Autophagie
vLMP1
LC3-II
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CMH-II[vEBNA1]
Autophagie
Présentation de
vEBNA1
Survie des cellules
infectées
Figure 5. EBV et l’autophagie. vLMP1 est une protéine virale impliquée dans la survie de la cellule infectée. Son niveau cellulaire est
régulé par l’autophagie, elle-même favorisée par l’infection via LC3-II. Par ailleurs, EBV doit limiter l’autophagie pour annuler la présentation de vEBNA1, de manière à échapper à la réponse de défense immune. Voir texte pour plus d’explications.
beclin1-/- (Embryonic Stem cells) n’affiche aucune différence morphologique dans la maturation des particules
virales, dont la production n’est, d’ailleurs, pas affectée
[43]. Il est donc peu vraisemblable que l’autophagie joue
un rôle dans la multiplication de ce virus.
Parvovirus
Les Parvoviridae sont des virus à ADN simple brin. Parvovirus B19 semble induire l’autophagie, dans la mesure où le
nombre d’autophagosomes augmente suite à l’infection. Il se
pourrait que l’autophagie ainsi induite augmente la survie
cellulaire, puisque le traitement des cellules infectées par
un inhibiteur de l’autophagie, le 3-méthyl-adénine (3-MA),
augmente la mort cellulaire de manière significative [44].
lysosomal. La protéine 2BC est capable d’induire la formation de LC3-II (figure 6) [47]. Il semble donc que dans le
cas des virus de la poliomyélite, l’autophagie soit activée et
qu’elle serve la réplication virale. Elle pourrait représenter
également une voie de bourgeonnement non lytique
comme décrit précédemment chez les adénovirus.
PV
v3A, v2BC
Les virus à ARN
Les Picornaviridae
Les picornavirus sont des petits (pico) virus à ARN simple
brin de polarité positive non enveloppés.
Virus de la poliomyélite (PV)
Dans des cellules HeLa, les drogues activatrices d’autophagie (tamoxifène et rapamycine) augmentent le titre intracellulaire de ces virus, alors que l’inhibiteur 3-MA le diminue. La suppression de LC3-I ou Atg12 diminue la production virale, tant intracellulaire qu’extracellulaire. Dans des
cellules HeLa infectées, la protéine GFP-LC3-I se retrouve
localisée à l’endroit où se trouve la protéine virale 3A [45].
Dans les cellules COS-1, les deux protéines virales 2BC et
3A semblent pouvoir induire la formation de vésicules à
double membrane [46]. Dans les cellules 293T, l’expression des protéines virales 2BC et 3A induit la colocalisation de GFP-LC3-I et de LAMP1, un marqueur
Virologie, Vol. 13, no 1, janvier-février 2009
LC3-I
Autophagie
LC3-II
3-MA
Production virale
Figure 6. PV et l’autophagie. Cf. légende de la figure 2. v2BC est
une protéine virale qui active la transition de LC3-I en LC3-II, stimulant l’autophagie bénéfique pour la réplication virale. L’inhibiteur de
l’autophagie 3-MA, diminue la production virale.
43
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revue
Les virus de Coxsackie (CV)
L’infection par le virus de Coxsackie B3 (CVB3) de cellules HeLa ou HEK293A est associée à une forte augmentation du nombre de vésicules à double membrane, accompagnée par l’augmentation du rapport LC3-II/LC3-I [48].
Dans les HEK293A infectées, d’ailleurs, la protéine GFPLC3 est redistribuée de manière ponctiforme à l’intérieur
du cytoplasme, un trait caractéristique d’une induction de
l’autophagie. L’inhibition de l’autophagie (par 3-MA ou
siARNs contre les gènes atg7, beclin1 et vps34) diminue
la réplication virale, alors que son induction (par la rapamycine ou privation de nutriments) l’augmente. De façon
intéressante, l’accumulation d’autophagosomes suite à la
suppression de LAMP-2, cruciale pour la fusion de l’autophagosome au lysosome, augmente la multiplication virale.
Enfin, l’infection par CVB3 induit la phosphorylation de
eIF-2α, ce qui correspond à une induction de l’autophagie
(figure 7). Dans ce cas comme dans celui des virus de la
poliomyélite, les autphagosomes serviraient de plateforme
pour favoriser la réplication des génomes viraux (formation
du réseau de membranes intracytoplasmiques, membranous web).
Rhinovirus
Le cas des rhinovirus est moins consensuel. D’une part, le
rhinovirus humain de type 14 (HRV14) semble capable
d’induire l’autophagie dans les cellules MCF-7 où ce
virus est détecté dans la lumière de vésicules bordées
d’une double membrane [45]. De plus, dans les cellules
HeLa, GFP-LC3 et LAMP1 co-localisent suite à l’infection
CVB3
LC3-I
eIF2α
LC3-II
eIF2α-P
Autophagie
atg7
beclin1
vps34
3-MA
Production virale
Figure 7. CVB3 et l’autophagie. Cf. légende de la figure 2. L’infection virale active la transition de LC3-I en LC3-II et la phosphorylation de eIF2α stimulant l’autophagie bénéfique pour la réplication
virale. L’inhibition de l’autophagie par adjonction de 3-MA ou par
suppression de gènes activateurs de l’autophagie diminue la production virale.
44
par HRV2 et HRV14. D’autre part et plus récemment, il a
été démontré que le tamoxifène, la rapamycine ou le 3-MA
n’ont pas d’influence significative sur la multiplication de
HRV2 dans des cellules HeLa dans lesquelles l’infection ne
semble d’ailleurs pas induire la formation d’autophagosomes [49].
Les Flaviviridae et Togaviridae
Les Flavivirus et les Togavirus sont également des virus à
ARN simple brin de polarité positive, mais ils possèdent
une enveloppe bilipidique.
Virus de l’Hépatite C (HCV)
Les génotypes 1a et 2a de ce virus induisent l’autophagie
dans, respectivement, des hépatocytes humains immortalisés
(IHH) et des cellules dérivées d’hépatome humain (Huh7.5)
[50]. Les cellules IHH présentent après infection des vacuoles autophagiques contenant la protéine virale de surface E1.
D’autre part, la protéine GFP-LC3 exprimée transitoirement
est redistribuée de manière ponctiforme à l’intérieur du cytoplasme dans ces mêmes cellules après infection. Les marqueurs autophagiques Beclin1 et Atg5 sont plus fortement
exprimés au début de l’infection des cellules IHH par le
génotype 1a. De façon similaire, l’augmentation de Beclin1
est vue après infection des cellules Huh7.5 par le génotype
2a. En revanche, aucune co-localisation n’a été observée
entre les protéines virales C, NS3 ou NS4 et les marqueurs
de l’autophagie que sont GFP-LC3 ou Atg5. La perplexité
générée par ces observations quant au rôle de l’autophagie
dans l’infection HCV a été effacée par les résultats d’une
étude plus récente dans laquelle il est démontré que l’infection de Huh7.5 par HCV induit l’accumulation d’autophagosomes sans promouvoir la dégradation protéique liée à
l’autophagie [51]. Cette autophagie, qui reste incomplète,
est induite par la voie de la réponse aux protéines non
repliées (unfolded protein response, UPR). La suppression
d’UPR supprime la lipidation de LC3 induite par HCV.
La suppression de l’expression de LC3 ou de Atg7, une protéine nécessaire à la lipidation de LC3, abaisse la réplication
de HCV. En conclusion, HCV induit la formation de vacuoles d’autophagie, tout en arrêtant le processus autophagique
qui ne semble pas accomplir son rôle de dégradation. On
doit, à ce point, évoquer le mode de multiplication de
HCV (comme de tous les Flaviviridae) qui voit toutes les
protéines virales être synthétisées et s’organiser en relation
étroite avec les membranes cytoplasmiques, participant en
fin de compte à l’assemblage des particules virales. On pourrait ainsi se trouver dans une situation semblable à celle des
Picornavirus qui génèrent un réseau de membranes intracellulaires (membranous web) nécessaire à la réplication de leur
génome.
Virus de la Dengue
Suite à l’infection par le virus de la Dengue l’autophagie
apparaît induite dans les cellules Huh7 [52] : GFP-LC3
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revue
affiche une distribution plus ponctiforme et le niveau de
LC3-II est augmenté. Ces deux paramètres sont effacés
par addition de 3-MA, inhibiteur de l’autophagie. La production de particules virales est augmentée par traitement
des cellules infectées à la rapamycine, alors que l’addition
de 3-MA provoque sa diminution. Enfin cette production
virale est significativement moindre après infection de cellules MEF atg5 -/-, cela en comparaison des cellules MEF
de contrôle. Quoique ces données montrent, en général, des
différences peu marquées en fonction des conditions, elles
vont néanmoins dans le sens d’un effet positif de l’autophagie sur la multiplication du virus de la Dengue.
Ler virus de Sindbis
Le virus de Sindbis, qui appartient à la famille des Togaviridae, provoque des encéphalites. La protéine Bcl-2 protège les neurones de la mort cellulaire induite par l’infection du virus de Sindbis et son expression diminue la
réplication virale [53]. Un criblage par double-hybride a
permis d’identifier Beclin1 comme un partenaire de Bcl2. Pour définir le rôle de Beclin1 lors de l’infection par le
virus de Sindbis, trois virus recombinants ont été préparés.
Le premier exprimant Beclin1 (SIN/beclin), le deuxième
exprimant une Beclin1 privée du domaine interagissant
avec (SIN/beclinΔBcl-2-DB), et le troisième exprimant
une Beclin1 tronquée par la présence d’un codon stop au
début de la région codante (SIN/beclinstop). Les cerveaux
de souris infectés par SIN/beclin affichent moins de cellules positives à l’ARN viral, moins de cellules apoptotiques
et contiennent un titre viral inférieur à ceux trouvés dans les
cerveaux infectés par les deux autres virus recombinants
[54]. La relation entre expression de Beclin1 et l’autophagie n’a pas été étudiée dans ce contexte. Ces résultats suggèrent pourtant que l’autophagie joue ici un rôle anti-viral.
Autres virus à ARN
Virus de l’influenza
L’infection de cellules MDCK par des virus de l’influenza
de type A promeut l’apparition d’autophagosomes observés par microscopie électronique [55]. Cette observation
est confirmée par l’apparition de LC3-II qui s’accumule
en présence d’un inhibiteur de protéase lysosomiale.
Cette même observation est faite après traitement à la rapamycine, ce qui fait penser que le flux de LC3-II est augmenté après infection. L’inhibition de la formation d’autophagosomes par le 3-MA ou la wortmanine résulte en une
diminution de la production de particules virales de 2-3
fois. Une diminution légèrement supérieure (4-6 fois) et
observée après traitement des cellules infectées avec des
siARN dirigés contre la Becline1 ou le LC3. Il est noté
que ni les inhibiteurs, ni les siARN n’ont d’effet sur la viabilité cellulaire. Les deux inhibiteurs n’ont de plus pas
d’effet sur la capacité du virus à entrer dans les cellules.
Virologie, Vol. 13, no 1, janvier-février 2009
En revanche, les inhibiteurs de l’autophagie, comme la suppression de Becline1 ou de LC3, induisent une diminution
du niveau des protéines virales M1 et M2, impliquées respectivement dans l’assemblage de nouveaux virus, et la
maturation de la principale glycoprotéine virale ainsi que
la libération du génome viral dans le cytoplasme au
moment de l’infection. Ces conditions (suppression de
Becline1 ou de LC3) n’affectent en rien le niveau de NP,
une autre protéine virale. Il semblerait donc que l’autophagie intervienne dans la formation et/ou la production des
particules virales de l’influenza.
Virus de l’hépatite murine (MHV)
MHV appartient à la famille des Coronaviridae, une famille
de virus enveloppés contenant un ARN simple brin de polarité positive de grande taille (entre 20-30 Kb). Selon le type
cellulaire utilisé, des résultats contradictoires ont été produits suite à l’infection par ce virus. Une première étude
montre que le virus utilise des composants de la machinerie
autophagique dans des cellules DBT (delayed brain tumour)
et des cellules souches embryonnaires [56]. Dans les cellules DBT, où l’autophagie est induite suite à l’infection, les
protéines virales N et p22 co-localisent avec LC3 et Atg12.
Dans les cellules souches embryonnaires atg5-/-, la production extracellulaire de MHV est fortement diminuée, mais
restaurée après transfection d’un plasmide exprimant la protéine Atg5. Selon cette étude, l’autophagie est induite et
participe à la multiplication virale. Elle serait même impliquée dans la formation des double-membranes caractéristiques nécessaires aux complexes de réplication. Une
deuxième étude plus récente [57] démontre au contraire
que le gène atg5 n’est pas nécessaire pour la réplication de
MHV. En effet, des cellules BBM (Bone Marrow Derived
Macrophages) ou pMEFs (low passage primary mouse
embryonic fibroblasts) ont été construites qui n’expriment
pas Atg5 (cellules atg5-/-). Dans un tel système, il a clairement été établi que la production extracellulaire de MHV
n’est nullement affectée par l’absence ou la production
d’Atg5. Ces résultats contradictoires ont rendu les chercheurs attentifs à l’adéquation des types cellulaires utilisés.
Dans le cas du MHV, les BBM et pMEFs pourraient représenter des cellules pertinentes, au contraire des DBT.
Rotavirus
Les Rotavirus appartiennent à la famille des Reoviridae et
ont un génome à ARN double brin. Ces virus codent pour
une protéine non structurale NSP4, qui exprimée transitoirement dans des cellules HEK 293T en fusion avec EGFP
(NSP4-EGFP), co-localise partiellement avec le marqueur
d’autophagie LC3 [58]. Une telle co-localisation est observée également dans les cellules MA104 infectées, dans des
régions appelées “viroplasmes” au sein desquels le virus se
réplique. Le rôle biologique de l’autophagie dans la multiplication des rotavirus reste encore à déterminer.
45
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revue
Les Retro et Para-Retrovirus
Virus de l’immunodéficience humaine 1 (VIH-1)
Une première étude [59] montre que des cellules infectées
par la souche VIH-R4 (souche qui utilise CXCR4 comme
co-récepteur pour infecter les cellules T CD4) induisent
l’autophagie chez les cellules T CD4 voisines non infectées. Ces cellules accumulent Beclin1 et finissent par mourir par apoptose, mais de manière autophagie-dépendante.
En effet, l’inhibition de l’autophagie par des drogues ou par
siARN contre Beclin1, Atg6 et Atg7 inhibe également
l’apoptose. En revanche, l’inhibition directe de l’apoptose
(en inhibant les caspases) n’est pas suffisante pour empêcher la mort cellulaire et l’autophagie. L’autophagie serait
ainsi un événement se situant en amont de l’apoptose, indiquant que les cellules pourraient mourir par deux types différents de mort cellulaire. Dans cette même étude, la glycoprotéine virale Env est identifiée comme l’inductrice de
l’autophagie dans les cellules T CD4 voisines non infectées
(démontré par transfection ou par infection nonréplicative). L’induction de cette autophagie est dépendante
de la présence du co-récepteur CXCR4 qui doit se lier à la
glycoprotéine Env. En regard de l’induction de l’autophagie destructrice des cellules voisines non infectées (bystander effect), HIV-1 paraît en mesure d’inhiber l’autophagie
dans les cellules T CD4 infectées [60]. En effet, ces cellules
présentent une quantité diminuée de protéines Beclin1 et
LC3-II, une diminution qui est dite survenir également au
niveau transcriptionnel (pour Beclin1). En conséquence,
les cellules infectées présentent moins d’autophagosomes.
Ainsi, si les cellules non infectées du système immun peuvent être détruites suite à l’induction de l’autophagie, cette
induction ne concerne pas les cellules infectées. Dans ces
dernières, sièges de la multiplication virale, l’autophagie
est donc perçue comme contraire aux intérêts du virus.
On pourrait y voir un effet concernant une meilleure survie
des cellules infectées, un frein à la dégradation des composants viraux et/ou à leur présentation dans le cadre des
CMH-II (figure 8).
Virus de l’hépatite B (HBV)
La protéine X du HBV (HBx) est considérée comme essentielle dans le développement de la pathogénèse et la carcinogénèse virale. Par ailleurs, Beclin1 est surexprimée dans
VIH-1
T CD4
infectées
T CD4 non
infectées
vEnv
Beclin1
LC3-II
Autophagie
CXCR4
Beclin1
Autophagie
?
Survie prolongée
Mort cellulaire
Frein à dégradation/présentation
des composants viraux
Figure 8. VIH-1 et l’autophagie. Cf. légende de la figure 2. VIH-1 bénéficie de l’autophagie de deux manières. Dans les cellules infectées,
l’autophagie est inhibée, alors que dans les cellules T CD4 qui entrent en contact avec les cellules infectées, l’autophagie est induite fortement et conduit à leur destruction. Dans ces cellules, la protéine virale Env exprimée à la surface des cellules infectées se lie au récepteur
viral CXCR4 aboutissant à l’accumulation de Beclin1 et à l’induction de l’autophagie.
46
Virologie, Vol. 13, no 1, janvier-février 2009
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revue
les cellules cancéreuses du foie infectées par VHB. Dans un
souci de comprendre l’importance biologique de cette surexpression, la relation entre HBx et l’expression du gène
becline1 a été étudiée dans des cellules hépatiques et dans
des hépatomes [61]. Une surexpression de HBx est suivie
d’une augmentation de la synthèse de l’ARNm de beclin1
endogène et du niveau de la protéine Beclin1. À l’aide d’un
gène rapporteur exprimant la luciférase sous contrôle du
promoteur du gène beclin1, il est montré que HBx transactive beclin1. De plus les cellules qui expriment de manière
transitoire ou stable HBx affichent une quantité augmentée
de vacuoles portant le marqueur d’autophagie LC3. Cette
augmentation d’autophagie a été observée également dans
des cellules qui supportent la multiplication de HBV
(HepG2.2.15) ou dans celles transfectées par l’ADN génomique du HBV. Le traitement de ces cellules par des siARN
anti Beclin1 bloque l’augmentation d’autophagie induite
par HBx, démontrant que cette induction passe par Beclin1.
Si ces observations décrivent une nouvelle fonction de
HBx, elles n’éclairent pas vraiment le rôle que pourrait
jouer l’autophagie dans la multiplication ou la pathogénèse
du HBV.
Les virus de plantes
Virus de la mosaïque du tabac (TMV)
Le virus TMV est un virus de plantes à ARN positif simple
brin appartenant au genre Tobamovirus. Lorsque ce virus
infecte la plante, il provoque une réponse d’hypersensibilité (HR) qui s’apparente à une mort cellulaire programmée
(PCD). Cette réponse est normalement localisée dans la
zone infectieuse. Après infection par TMV, l’autophagie
serait activée non seulement dans la zone infectée par
TMV, mais également dans les tissus adjacents. Elle servirait à restreindre la propagation du virus. En effet, dans des
plantes déficientes en Beclin1, l’infection par TMV provoque une HR-PCD même dans des zones distales du site
infectieux initial, mais n’est pas en mesure de restreindre
l’infection. Ce scénario se répète également pour des plantes déficientes pour PI3K/VPS34, Atg3 et Atg7 [62]. Sur la
base de cette étude, qui paraît être la seule dans le domaine,
nous pouvons en tirer : i) que l’infection par TMV induit
l’autophagie ; ii) que l’autophagie joue un rôle dans la
régulation de la mort cellulaire induite par la réponse
immune innée de la plante.
Conclusion
L’étude sur les relations entre l’autophagie et les infections
virales n’en est encore qu’à son balbutiement. Les fréquentes données contradictoires ou peu convaincantes obtenues
à ce jour reflètent la nécessité dans un futur proche de voir
un grand nombre d’investigations supplémentaires dans le
Virologie, Vol. 13, no 1, janvier-février 2009
domaine. Malgré cet état de fait, un certain nombre de
points apparaissent clairement.
L’autophagie est certainement un programme important qui
permet de circonscrire et d’inhiber la propagation du virus,
notamment en dégradant les composants du virion. Elle
semble être également liée à certains senseurs de l’immunité innée (RIG-I, TLR7) et pourrait donc être partie intégrante de celle-ci. Cet aspect particulier doit encore être
éclairci. De plus, il est fort intéressant de constater que ce
processus a probablement un rôle plus global dans la
défense de l’organisme contre l’agression d’un pathogène,
cela en rapport à la présentation de peptides par le système
CMH-II. Enfin, l’autophagie est également très importante
dans la survie de la cellule suite à l’infection d’un pathogène.
Ce n’est donc pas un hasard si les virus ont appris à maîtriser tant bien que mal cette voie cellulaire. Certains
d’entre eux ont simplement trouvé le moyen de l’inhiber.
Cela est notamment le cas de HSV1 et probablement
d’autres virus Herpétiques (à l’exception d’EBV) dont le
but ultime est d’inhiber la dégradation du virion par la
voie autophagique (tableau 1). Par ailleurs, les protéines
virales impliquées dans l’inhibition de l’autophagie sont
souvent connues et leur mode opératoire plutôt bien caractérisé, si l’on se réfère aux protéines ICP34.5 et vBcl-2.
D’autres virus ont trouvé le moyen de détourner la voie
autophagique à leur profit pour se répliquer de façon plus
efficace (elle servirait dans ce cas de plateforme de réplication des génomes viraux) ou comme voie de sortie des particules virales sans qu’il y ait éclatement de la cellule infectée (voie non lytique). Les virus qui utilisent la machinerie
autophagique pour créer des plateformes favorables à leur
réplication sont pour l’essentiel des Picornavirus (Poliovirus, Coxsackievirus, FMDV, Rhinovirus). Ces virus voient
leurs complexes réplicatifs associés à des réseaux de membranes (membranous web) générées en cours d’infection
dont l’origine n’est pas encore bien définie. L’autophagie
représenterait alors le moyen idéal de recrutement des
membranes, créant de ce fait des niches concentrant les
composants nécessaires à la réplication du virus.
Certains virus pourraient bénéficier de l’autophagie la libération de particules virales (Adenovirus Δ-24-RGD, poliovirus). Dans ce contexte, un lien existe avec une autre
machinerie cellulaire impliquée dans la voie de transport
ESCRT (endosomal sorting complex required for transport) impliquée dans la formation de vésicules au niveau
des compartiments tardifs de la voie d’endocytose, les
corps multi vésiculaires (MVB). Or, cette machinerie est
connue pour son implication dans la libération des particules virales, et elle est fréquemment détournée au profit des
virus. Les protéines VPS4B (SKD1) et hVPS34 font le lien
entre l’autophagie et la formation de MVB. VPS4B forme
un complexe avec VPS4A qui est notoirement impliquée
47
48
non/oui
non/oui
non/oui
?
non/oui
non/oui
non/oui
non/oui
non/oui
?
non/?
Poliovirus
Rhinovirus
Coxsackie-virus
HCV
Dengue virus
Sindbis virus
Influenza virus
MHV
Rotavirus
non/oui
non/oui
?
Virus de la vaccine
Adenovirus delta24-RGD
Parvovirus B19
HBV
TMV
oui ?
oui/oui
EBV
oui/oui
?
oui/non
oui/non
oui/non
HCMV
KSHV
γHV68
HIV
?
oui/non
HSV-1
oui
?
?
oui
oui ?
oui ?
oui
oui
non
non
non
non
Autophagie
Autophagie
inhibée/activée subvertie
Virus
Activation de l’autophagie
Surexpression du complexe
Atg5-Atg12
?
Antagonisation de PKR
et Beclin1
Activation de la voie mTOR
Antagonisation de Beclin1
Antagonisation de Beclin1
HBx
Env
?
Autophagie induite dans
les T-CD4 non infectées
Résultats contradictoires
NSP4
?
Activation de l’autophagie
Résultats contradictoires
?
Phosphorylation d’eIF2α
2BC et 3A
?
?
LMP1, EBNA1
?
vBcl-2
vBcl-2
ICP 34.5
Protéine virale
Rôle de la protéine
impliquée
[45,49]
[48]
[50,51]
[52]
[53,54]
[55]
[56,57]
[58]
[45-47]
[44]
[41,42]
[43]
[24,40]
[36-38]
[7,39]
[7,39]
[18,32-35]
Référence
Plateforme de réplication ?
Limitation de la réponse immune
Allongement de la période de multiplication [59,60]
virale
?
[61]
[62]
Plateforme de réplication
Plateforme de réplication ?
Plateforme de réplication
Contrôle de l’infection
Production particules virales
Survie des cellules infectées
Plateforme de réplication
Libération non lytique de virions
Libération non lytique de virions
Inhibition de la dégradation du virion
?
?
Prolifération et survie des cellules
infectées
?
Inhibition de la dégradation du virion
Relevance biologique
Tableau 1. Liste récapitulative des différents virus connus ou suspectés réguler le processus d’autophagie (pour les détails voir le texte).
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revue
Virologie, Vol. 13, no 1, janvier-février 2009
revue
LC3-I
PV
HSV-1
PKR
EBV
HCMV
CVB3
eIF2α-P
LC3-II
VIH
auto
Autophagie
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KSHV
mTOR
Beclin1
HSV-1
HCMV
VIH
para
VIH
auto
Figure 9. Les virus et l’autophagie. En rouge les différents virus rapportés comme ayant un effet sur l’autophagie avec indication des
effecteurs utilisés pour développer leurs effets.
dans le recyclage du complexe ESCRT. Des dominants
négatifs de VPS4A inhibent le bourgeonnement de nombreux rétrovirus, filovirus, paramyxovirus et arénavirus
[63-67]. hVPS34 est également nécessaire à la formation
de vésicules internes dans les MVB [68]. Il serait donc
intéressant de vérifier si ces deux machineries pourraient
être détournées de manière concertée par un virus pour
optimiser son bourgeonnement.
L’autophagie pourrait également être manipulée par un certain nombre de virus pour, soit promouvoir la survie cellulaire, soit provoquer la mort cellulaire (figure 9). Dans le
premier cas, EBV et parvovirus B19 seraient en mesure de
favoriser la prolifération et la survie des cellules infectées
(ce qui est largement dans l’intérêt du virus). Dans le
deuxième cas, HIV est en mesure d’induire la mort cellulaire de cellules T CD4 non infectées, ce qui représente une
manière de se protéger contre le système immun.
Enfin, il existe des virus qui semblent être insensibles à
l’autophagie, tels que le virus de la vaccine et peut-être
MHV et les Rhinovirus. Toutefois, il apparaît important
dans chaque étude future de vérifier systématiquement les
résultats obtenus en utilisant plusieurs types cellulaires (si
possible biologiquement adéquates pour le pathogène).
Références
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