Edition complète - Société Suisse de Pédiatrie

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Journal de formation continue et d‘information
de la Société Suisse de Pédiatrie
Vol. 25
No. 2 IV/2014
7
Dépistage de l’hypertension
8
Transition pour les adolescents transplantés rénaux
12
Administration intraveineuse de fer
15
Prise en charge des enfants en surpoids
17
Chaussures: conseils pratiques
Nouveau c
hez
ELIDEL prend soin de la peau
®
Le traitement le plus sélectif
pour la dermatite atopique
légère à modérée (DA)1-5,*
MEDA Pharma GmbH, Hegnaustrasse 60, 8602 Wangen-Brüttisellen, Tél. 044 835 26 26, Fax 044 835 26 27, [email protected], www.medapharma.ch
* Elidel est indiqué dans le traitement à court terme et traitement intermittent à long terme de la dermatite atopique d’intensité légère à modérée, chez les patients âgés de
2 ans et plus comme traitement de deuxième ligne, dans les cas où la thérapie conventionnelle par des émollients et des corticostéroïdes topiques ne peut pas être utilisée.
Elidel® (pimécrolimus): inhibiteur topique de la calcineurine. Indication: traitement à court terme et traitement intermittent à long terme de la dermatite atopique d’intensité légère à modérée chez les patients agés de 2 ans et plus comme traitement de seconde ligne, dans les cas où la thérapie conventionnelle par des émollients et des corticostéroïdes topiques ne peut pas
être utilisée. Posologie: appliquer 2×/j une fine couche d’Elidel sur la peau atteinte et masser. Traiter jusqu’à disparition complète des lésions. Si aucune amélioration ne survient après
6 semaines, arrêter le traitement par Elidel. Ne pas appliquer sous occlusion. Contre-indications: hypersensibilité au pimécrolimus, au tacrolimus ou à l’un des excipients. Précautions: il
existe de rares notifications de cas sur la survenue de néoplasmes malins sous traitement topique par inhibiteurs de la calcineurine. Une relation causale n’a pas été établie. Un traitement
prolongé continu par des inhibiteurs topiques de la calcineurine doit être évité et l’utilisation doit être limitée à la zone cutanée réellement atteinte par l’affection. Interrompre le traitement
en présence d’infections récentes par EBV; contrôler s’il y a lymphoprolifération locale. Ne pas appliquer sur des surfaces avec dermatite atopique infectée, sur des lésions cutanées
malignes ou prémalignes et des surfaces atteintes par une infection virale cutanée aiguë (herpes simplex, varicelle). Ne pas utiliser chez des enfants de moins de 2 ans, ni des patients
immunodéprimés. Les patients développant une lymphadénopathie doivent être surveillés. Eviter le contact avec les yeux et les muqueuses. N’est pas recommandé en cas d’érythrodermie
et de syndrome de Netherton. Prendre des mesures appropriées de protection solaire. Grossesse, allaitement (Informations détaillées: cf AIPS). Interactions: des interactions cliniques pertinentes ne sont pas connues. Administrer les vaccins durant les périodes d’interruption de traitement. Ne pas appliquer simultanément avec les coricostéroïdes locaux ou d’autres produits
anti-inflammatoires locaux. Eviter l’irradiation excessive de la peau (solariums, traitement par PUVA, UVA, UVB). Effets indésirables: très fréquents: sensation de brûlure au site d’application. Fréquents: irritation, prurit, érythème au site d’application, infections cutanées (folliculite). Occasionnels: impétigo, aggravation de l’affection, herpes simplex, eczéma herpeticum,
herpes zoster, molluscum contagiosum, réactions locales au site d’application. Rares: intolérance à l’alcool, réactions allergiques, modification de la coloration de la peau, affections
malignes (lymphomes et carcinomes cutanés) sans lien de causalité établi.Très rares: réactions anaphylactiques. Présentation: crème 1% : 30* g et 60* g. [B]. * = admis par les caisses
maladies. Informations détaillées: notice d’emballage, AIPS (www.swissmedicinfo.ch) ou MEDA Pharma GmbH, 8602 Wangen-Brüttisellen. Mise à jour de l’information: novembre 2006.
1007017
Références: 1. Grassberger et al. A novel anti-inflammatory drug, SDZ ASM 981, for the treatment of skin diseases: in vitro pharmacology. Br J Dermatol 1999; 141(2):264-273.
2. Zuberbier et al. The ascomycin macrolactam pimecrolimus (Elidel, SDZ ASM 981) is a potent inhibitor of mediator release from human dermal mast cells and peripheral blood
basophils. J Allergy Clin Immunol 2001; 108(2):275-280. 3. Meingassner JG et al. Pimecrolimus does not deplete Langerhans cells. Br J Dermatol. 2003; 149: 853-857. 4. Cheer et
al. Tacrolimus ointment. A review of its therapeutic potential as a topical therapy in atopic dermatitis. Am J Clin Dermatol 2001; 2(6):389-406. 5. Goodwin et al. Mechanism of action
of glucocorticosteroids. Inhibition of T cell proliferation and interleukin 2 production by hydrocortisone is reversed by leukotriene B4. J Clin Invest 1986; 77(4):1244-1250.
Sommaire
Vol. 25 No. 2 2014
Rédaction
Prof. R. Tabin, Sierre (Rédacteur en chef)
Dr M. Diezi, Lausanne
PD Dr. T. Kühne, Bâle
Dr U. Lips, Zurich
Dr M. Losa, St Gall
Prof. M. Mazouni, Lausanne
Dr M.-A. Panchard, Vevey
Dr P. Scalfaro, Cully
Dr R. Schlaepfer, La Chaux-de-Fonds
Prof. A. Superti-Furga, Lausanne
Dr R. von Vigier, Bienne
Editorial
3· Ensemble pour la survie de la pédiatrie en Suisse
N. Pellaud
Politique professionnelle
4· Illustration de Paediatrica pour l’année 2014
R. Schlaepfer
5· Tarmed Info
M. Belvedere
6· Groupe d’intérêt des hôpitaux pédiatriques du 22.1.2014
C. Stüssi, J. Wildhaber
Adresse de la rédaction
c/o Prof. R. Tabin
Av. du Général Guisan 30
Case postale 942
CH-3960 Sierre
Tél. 027 455 05 05
Fax 027 455 59 55
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Copyright
© Société Suisse de Pédiatrie
Editeur
Société Suisse de Pédiatrie (SSP)
www.swiss-paediatrics.org
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Fax 027 924 30 06
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Editions Médecine et Hygiène
Michaela Kirschner
Chemin de la Mousse 46
1225 Chêne-Bourg
Tél. 022 702 93 41
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Paediatrica
Paraît 5 fois par an pour les membres de la SSP.
Les non-membres peuvent s’abonner auprès
du secrétariat pour Fr. 120.– par an.
Tirage
1950 Ex. / ISSN 2235-5480
Certifié par REMP
Prochains no
Délai rédactionnel: 21.04.2014
Dates de parution: no 3: 31.05.2014
Image de couverture
Fresque murale
Résidents du Centre d’accueil pour requérants
d’asile, Couvet NE
Photo de Chloé Nicolet-dit-Felix
La rédaction n’assume au­cune responsabilité quant
au contenu des textes.
Recommandations
6· Le dépistage de l’hypertension artérielle pendant l’enfance – toujours d’actualité
G. D. Simonetti, M. G. Bianchetti
Formation continue
7· Transition pour les adolescents transplantés rénaux
G. F. Laube
12· Administration intraveineuse de fer: une nouvelle mise en garde de l’industrie pharmaceutique nous évitera-t-elle des dérives de prescription?
F. Cachat, M. Diezi
14· Des pédiatres suisses font de la recherche en Mongolie et publient une étude
B. Munkhuu, S. Essig, E. Renchinnyam, R. Schmid, C. Wilhelm, J. Bohlius, B. Chuluunbaatar,
E. Shonkhuuz, T. Baumann
Informations
15· Les pédiatres pourront dès maintenant (faire) prendre en charge globalement les enfants en surpoids – le modèle suisse
D. l’Allemand, N. Farpour-Lambert, B. Isenschmid, J. Laimbacher
17· Chaussures du petit enfant – conseils pratiques
D. Ceroni, D. Salvo
19· Semaine européenne de la vaccination du 22 au 26 avril 2014
Pour ne rien manquer: www.mesvaccins.ch
D. Gaspoz
20· Dépistage néonatal suisse 2013
R. Fingerhut, M. Baumgartner
21· fPmh 2014, «dépasser les frontières» à Bâle
U. Frey, U. Zumsteg
22· La Fondation EspeRare fait avancer le développement de traitements dans
les maladies rares chez l’enfant
C. Kant, F. Porte, S. Millet
24· Universitäres Zertifikat in Entwicklungspädiatrie (CAS)
Actualité des sous-spécialités pédiatriques
25· Néonatologie Update 2014
R. Pfister, T. Berger, M. Roth-Kleiner
26· Quiz FMH
Lus pour vous
28· Lus pour vous
M. Mazouni
Recensions
31· P. Cochat, E. Bérard: Néphrologie pédiatrique
M. Mazouni
Cactus
32· Nous les pédiatres disons également «OUI» aux soins médicaux de base!
Comité de la SSP
1
Protéger nos nourrissons
en vaccinant leur entourage
contre la coqueluche 1,2,3
Boostrix® – 1 dose de rappel = 3 protections
Boostrix® (dTpa): I: Vaccination de rappel contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche des sujets à partir du 4ème anniversaire. Egalement indiqué pour
la prophylaxie anti-tétanique en cas de blessures avec risque de tétanos, si primovaccination préalable contre le tétanos. Ne pas administrer pour la
primovaccination! Pos.: Une dose de vaccin à 0,5 ml. Emploi: Injection intramusculaire profonde. Ne pas administrer par voie intravasculaire. Ne pas
mélanger avec d´autres vaccins. CI: Hypersensibilité connue à l’un des composants; maladie fébrile aigue et grave; antécédent d’encéphalopathie de
cause inconnue au cours des 7 jours après une vaccination antérieure contre la coqueluche; thrombocytopénie passagère ou complications neurologiques après une vaccination contre la diphtérie et/ou le tétanos. Préc.: Si les symptômes suivants sont apparus suite à une vaccination antérieure avec
un vaccin à composante coquelucheuse, la décision d’administrer le vaccin doit être soigneusement pesée: température ≥ 40,0°C au cours des 48 heures
suivant la vaccination sans autre cause connue, collapsus ou pseudo-état de choc (épisode hypotonique-hyporéactif) au cours des 48 heures suivant la
vaccination, cris persistants, inconsolables pendant plus de 3 heures au cours des 48 heures suivant la vaccination ou crises convulsives avec ou sans
fièvre au cours des 3 premiers jours après la vaccination; en cas de thrombocytopénie ou troubles de la coagulation sanguine, risque d’hémorragie
suite à une injection intramusculaire. IA: Si cela est jugé nécessaire, Boostrix peut être employé en même temps que d’autres vaccins ou des immunoglobulines – injectés à un autre endroit. EI: Les plus fréquemment observés: réactions locales (douleurs, rougeurs et gonflements), fièvre, fatique,
anorexie, troubles gastro-intestinaux, diarrhée, nausées, vomissements, maux de tête, somnolence, vertiges, irritabilité. Conservation: Conserver la
seringue pré-remplie entre +2°C et +8°C. Ne pas congeler. Emballages: Seringue pré-remplie avec aiguille séparée: x1 (liste B).
Une information détaillée est disponible sur www.swissmedicinfo.ch
Veuillez annoncer tout effet indésirable à [email protected]
GlaxoSmithKline AG
Talstrasse 3-5
CH-3053 Münchenbuchsee
Téléphone +41 (0)31 862 21 11
Téléfax
+41 (0)31 862 22 00
www.glaxosmithkline.ch
1006581
Références:1. Plan de vaccination suisse 2013. 2. Office fédéral de la santé publique. Adaptation des recommandations de vaccination contre la coqueluche:
pour les adolescents, les nourrissons fréquentant une structure d’accueil collectif et les femmes enceintes, Bull OFSP 2013; 9: 118-123. 2. Information médicale Boostrix® (www.swissmedicinfo.ch).
Editorial
Vol. 25 No. 2 2014
Ensemble pour la survie de la pédiatrie
en Suisse
Nicole Pellaud, présidente de la SSP
Chers membres,
Le premier contact avec un pédiatre a lieu dès
la naissance, et c’est dans la consultation au
cabinet qu’une grande partie des soins pé­
diatriques sont prodigués à la majorité des
enfants en Suisse.
Afin que ces prestations de qualité puissent
rester accessibles à la population dans de
bonnes conditions pour les pédiatres, la SSP
s’est mobilisée avec l’association Médecine
de famille et de l’enfance MFE depuis sa création en 2009.
Nous voici à une étape importante de cet
engagement: le 18 mai, nous votons pour le
contre-projet en faveur de la Médecine de
famille et de l’enfance.
La campagne a été lancée en mars et le 1er
avril, journée de la Médecine de famille et de
l’enfance a été l’occasion de rendre publique
notre action.
Nous comptons sur l’engagement de nos
membres afin de transmettre un message
clair à nos concitoyens sur l’urgence de pren­
dre des mesures pour les médecins de famille
et les pédiatres.
A cet effet, un matériel d’information est à
votre disposition que vous pouvez diffuser
largement.
Vous trouverez dans ce numéro un article
approfondissant ce sujet.
Nous souhaitons pouvoir y publier de façon
privilégiée un maximum d’articles écrits dans
les divers domaines d’expertise de nos
membres, ainsi que les résumés des conférences présentées lors de nos congrès.
Les pédiatres intéressés à être «reporters»
mandatés pour le Paediatrica au congrès
pourraient bénéficier d’une entrée journalière
pour leurs compte-rendus et peuvent contacter le secrétariat.
Le comité vous remercie pour votre soutien
aux engagements qu’il assume pour la pédiatrie en Suisse.
Les enfants sont aussi soignés par les pédiatres à l’hôpital et par nos spécialistes que
nous remercions pour leur solidarité dans ce
processus avec leurs collègues installés.
Le comité a bien sûr la préoccupation de représenter toutes les facettes de la pédiatrie
suisse, et bien que la médecine ambulatoire
prenne un peu le devant de la scène en cette
période cruciale pour elle, nous nous penchons avec autant d’attention sur les problèmes des hospitaliers ou des spécialistes,
afin de préserver le précieux équilibre dans la
pluralité qui fait la richesse de notre société.
Enfin, notre journal Paediatrica qui nous rassemble est aussi un excellent signe de vitalité
de la SSP. Il en est la vitrine et officilellement LE
journal de formation continue et d’information.
3
Politique professionnelle
Vol. 25 No. 2 2014
Illustration de Paediatrica
pour l’année 2014
Rudolf Schlaepfer, La Chaux-de-Fonds
professionnel, il a animé des ateliers et a exposé dans nombreuses galeries, l’apogée
étant l’exposition en 1998 au Salon National
de Colombie. Arrivé en Suisse à l’âge de 35
ans, Alberto Sarria s’engage, à côté de son
activité artistique, comme animateur d’ateliers. Il écrit et illustre des livres pour enfants
en espagnol et en français.
Les honoraires versés par la SSP à Chloé Felix
ont permis aux résidents du centre de Couvet
de visiter le Papillorama à Chiètres et d’étoffer
leur bibliothèque.
Chloé Felix. Photomontage: création d’une fresque.
Stories from home and here
Nous devons l’illustration de couverture
du numéro 25, 2014 de Paediatrica à Chloé
Nicolet-dit-Felix. Photographe d’origine
Suisse-Australienne, elle habite avec sa famille à Neuchâtel et travaille principalement
en Suisse, en Inde et en Australie. À côté des
projets commerciaux, Chloé Felix cherche à
réaliser des projets «coup de cœur», comme
celui au Centre d’accueil pour requérants
d’asile de Couvet. Elle suit actuellement des
études de commissaire d’exposition.
Chloé Felix est co-fondatrice de l’Association
«Stories from home and here».
L’Association «Stories from home and
here», créée en 2013, a pour objectif de
favoriser des rencontres et des moments
d’échange à travers l’art, en partageant des
outils qui encouragent la créativité et l’expression. Depuis début 2013, «Stories from Home
and Here» organise au Centre de Couvet des
ateliers, en invitant des artistes, peintres,
musiciens et d’autres, à partager avec les
résidents du centre. Chloé Felix prépare ac-
tuellement la publication de photos faites par
les résidents du centre.
L’Association a reçu le prix «Salut l’étranger!»
2013, décerné chaque année par le canton de
Neuchâtel.
Tous les résidents du centre, grands et petits,
ont participé à la fresque murale qui illustre
la couverture de Paediatrica, pendant toute
une journée, guidés par Albeiro Sarria. Chloé
raconte: «Un petit garçon n’a appliqué que
quelques petits traits timides, c’était magique, un autre n’a pas quitté le chantier de la
journée». Elle a restitué la magie du moment
avec une foule d’images qui mériteraient à
elles seules une exposition.
Ce projet a été possible grâce au soutien de
la Fondation Mercator Suisse.
Albeiro Sarria est né en 1966 en Colombie.
Après des études à l’Instituto Departamental
de Bellas Artes et à l’Instituto Popular de
Cultura à Cali il oriente sa formation sur la
photographie journalistique et l’enseignement
de l’art. Enseignant à l’Académie de dessin
4
Erratum
Une erreur est survenue concernant
l’illustration publiée pour la couverture
du Paediatrica vol 25 n°1/2014.
L’illu­stration choisie est celle figurant sur
ce numéro.
Notre objectif pour l’édition n° 4
du Paediatrica est de communiquer
le point de vue des participants
concernant les sujets les plus importants qui seront abordés lors du
congrès de cette année. Pour ce faire
nous sommes à la recherche de
Chroniqueurs/
chroniqueuses
Les pédiatres qui rédigent un article
en tant que chroniqueur/chroniqueuse
pour le compte de Paediatrica, recevront
en contrepartie un accès gratuit pour la
journée des conférences concernées.
Les intéressé(e)s sont priés de
s‘annoncer auprès du secrétariat
de la SSP avant le 15 mai 2014:
[email protected]
026 350 33 44
Politique professionnelle
Vol. 25 No. 2 2014
Tarmed Info
Marco Belvedere, délégué tarifaire de la SSP, Zurich
Traduction: Denis Aladjem, Genève
Les entretiens tarifaires à propos de la négociation sur l‘organisation future de Tarmedsuisse sont au point mort. Malgré tout une
décision positive pour l’endocrinologie pédiatrique a été prise par la commission paritaire
suite à notre demande. La décision 14001
élargit, à partir du 15.2.2014 , à la valeur intrinsèque de la sous-spécialité d’endocrinologie pédiatrique, la po­sition 00.1325, insulinothérapie par pompe à infusion, par 5 minutes.
Une inégalité de traitement des pédiatres est
ainsi levée.
Malgré de nombreux appels, la succession
pour le poste de délégué tarifaire de notre
société n’est pas résolue, faute de prétendants. Vu l’importance de ce travail, la Société suisse de pédiatrie va mettre un appel
d’offre par écrit, dans ce numéro de Paediatrica.
S’il vous plaît, tenez compte de cette
annonce.
J’espère pour nous tous, que nous arriverons
à trouver une solution acceptable.
Vous pouvez trouvez de plus amples informations dans la documentation envoyée ainsi
que qu’aux adresses suivantes:
www.tarmedsuisse.ch
www.swiss-paediatrics.org
www.hausaerzteschweiz.ch
www.fmh.ch
Correspondance
[email protected]
5
Informations
Vol. 25 No. 2 2014
Groupe d’intérêt des hôpitaux pédiatriques
du 22.1.2014
Johannes Wildhaber, Fribourg, Christoph Stüssi, Münsterlingen
Dans sa séance du mardi 21 janvier 2014,
le Groupe d’Intérêt des Cliniques
pédiatriques de Suisse a abordé les
thèmes suivants:
1.Chiffre(s) DRG alimentation: la malnutrition est un thème important également en
pédiatrie – un groupe de travail prépare son
intégration dans la problématique courante
des Swiss DRG.
2.MHS et coopération – réseau vs action
isolée des centres universitaires ainsi
que moyennes et petites cliniques? –
avan­tages/inconvénients? formation
cen­tralisée? influence sur les DRG?
Voir Paediatrica de février 2014.
3.Formation continue: la formation de nos
assistants exige, selon l’ordonnance sur la
formation postgraduée, une formation de
base en médecine d’urgence (actuellement
offre de cours PALS ou équivalent), pédiatrie du développement (cours de «5 modules») et néonatologie (18 points). Le
Groupe d’Intérêt (GI) est d’avis que d’autres
cours sont difficilement supportables pour
les cliniques et les participants dans le
cadre de la formation de base en pédiatrie
(deux premières années FC). Le temps
consacré et le frais pour les cours sont
aussi, selon le GI, une priorité des médecins en formation, et peuvent de ce fait
entrer dans le cadre des attentes de la
plupart des cliniques payées comme cinq
journées de formation externe ou seront
pris en charge par les cliniques. Le GI abordera le développement futur avec les commissions de formation continue sous forme
d’une demande.
de trouver le personnel compétent en
nombre suffisant. En règle générale, il
existe dans les environs du domicile une
clinique où des conseils téléphoniques sont
donnés par les soignants. Certaines cliniques facturent des coûts très élevés pour
les parents (env. 3.40/min.)
5. Coopération en néonatologie de différents niveaux-IMC en pédiatrie: en Suisse
romande, l’expérience du travail en commun entre les régions est grande, avec pour
résultat une large expérience et une répartition idéale des charges pour toutes les
cliniques concernées, avec également un
traitement vraiment proche du domicile
pour les parents, lorsque le traitement dans
un hôpital central n’est plus nécessaire.
Entre autre, ceci est possible car les cliniques qui reprennent les enfants peuvent
aussi continuer à traiter ceux nécessitant
une CPAP.
Les frais liés aux traitements secondaires ne
justifient pas la prise en charge ultérieure
proche du domicile et de la famille et du fait
que les places de soins intensifs sont très
chères aux dépens des places de soins intermédiaires moins onéreuses. Ceci n’est cependant jusqu’à ce jour pas rémunéré de façon
adéquate avec les DRG.
Correspondance
[email protected]
[email protected]
4.Consultations téléphoniques, téléphones
d’urgences et triage: les projets de
consultations téléphoniques et triage en
Suisse romande et alémanique seront présentés et sont une discussion d’avenir.
Toutefois, les très diverses directives de
chaque clinique en vue d’un team de
consultation centralisée ne sont pas faciles
à changer et, de ce fait, il n’est pas simple
6
Recommandations
Vol. 25 No. 2 2014
Le dépistage de l’hypertension artérielle
pendant l’enfance – toujours d’actualité
Giacomo D. Simonetti, Berne; Mario G. Bianchetti, Bellinzona
pour la Société suisse d’hypertension
Traduction: Rudolf Schlaepfer, La Chaux-de-Fonds
Nous nous réjouissons de pouvoir commenter
les nouvelles recommandations de la «U.S.
Preventive Services Task Force» (USPSTF)
concernant le dépistage de l’hypertension
artérielle (HTA) pendant l’enfance1). Plusieurs
sociétés de pédiatrie recommandent le dépistage de routine de l’HTA chez l’enfant. En
Suisse on recommande de mesurer régulièrement la tension artérielle (TA) dès l’âge de 6
ans, même chez l’enfant en bonne santé sans
symptômes évocateurs. Dans d’autres pays on
mesure la TA régulièrement dès l’âge de 3 ans.
Les programmes de dépistage de l’HTA pendant l’enfance ont été introduits parce que
l’hypertension artérielle a atteint des proportions épidémiques chez adulte et représente
dans le monde la cause de mortalité la plus
fréquente. Les estimations actuelles montrent
que jusqu’à 5% des enfants ont une hypertension artérielle et que jusqu’à 15 % des adolescents ont des valeurs anormales (en situant
la limite pour cette tranche d’âge à 120/80
mmHg). L’HTA à l’âge pédiatrique, et tout
particulièrement l’HTA essentielle, est asymptomatique, alors que jusqu’à 40 % des enfants
avec une HTA présentent une hypertrophie
ventriculaire gauche au moment du diagnostic. Plusieurs études montrent clairement que
l’HTA progresse («tracking») de l’enfance
jusqu’à l’âge adulte: les adultes hypertendus
étaient souvent des enfants hypertendus. Les
résultats de l’étude «Young Finns Study» soutiennent l’importance du diagnostic et du
traitement précoce de l’HTA afin de réduire le
risque cardiovasculaire chez l’adulte.
Le dépistage de l’HTA chez l’enfant a été vérifié par l’USPSTF, afin d’en connaître précisément l’évidence, le bénéfice et la sécurité. Les
conclusions de cette analyse indiquent que
l’évidence est actuellement insuffisante pour
évaluer le bénéfice et la sécurité d’un dépistage généralisé de l’HTA chez l’enfant, ayant
pour objectif la prévention de maladies cardiovasculaires chez l’adulte et l’enfant1): «current evidence is insufficient to assess the
balance of benefits and harms of screening
for primary hypertension in asymptomatic
children and adolescents to prevent subsequent cardiovascular disease in childhood
or adulthood.»
La conclusion de l’USPSTF se base sur l’absence de données issues d’études longitudinales, randomisées et contrôlées.
Nous sommes de l’avis que l’analyse de
l’USPSTF ne tient pas compte de plusieurs
aspects de la mesure de la TA chez l’enfant et
que les conclusions de l’USPSTF ne sont donc
pas correctes. Nous souhaitons présenter ici
les points les plus importants:
1.Plus de 1000 articles sur le sujet ont été
sélectionnés et, à la fin, n’ont été retenus
que 35 articles. De nombreux travaux n’ont
pas été inclus dans l’analyse parce que
certains critères de sélection n’étaient pas
remplis. Nous sommes de l’avis que les
critères retenus étaient trop restrictifs et
que trop peu d’attention a été portée aux
études observationnelles. Il n’existe p.ex.
pas d’étude randomisée, contrôlée sur la
corrélation entre dépistage de l’HTA pendant l’enfance et les maladies cardiovasculaires à l’âge adulte (de telles études demanderaient un temps d’observation de
40–50 ans); de nombreuses études observationnelles montrent par contre que les
valeurs de TA pendant l’enfance prédisent
les valeurs adultes, ou qu’il existe une corrélation claire entre valeurs de TA chez
l’enfant et des séquelles d’organes concernés chez l’adulte, p.ex. la corrélation entre
la TA à l’âge de 12 ans et l’épaisseur de
l’intima-media des carotides (signe d’athérosclérose) de l’adulte.
2.L’analyse de l’USPSTF conclut que les travaux examinant l’efficacité du traitement
antihypertenseur sont inadéquats. Il existe
plusieurs études qui ont très bien documenté l’efficacité d’un régime, de la perte
de poids, de l’activité physique et du traitement antihypertenseur, observés à long
terme chez des enfants; ces études aussi
ont été écartées.
7
3. Pour terminer, le point le plus important
concernant le dépistage de l’HTA chez
l’enfant: la mesure systématique de la TA
identifie les rares (mais importants) cas
d’enfants avec une hypertension artérielle
secondaire, qui sont asymptomatiques et
échapperaient au diagnostic (p.ex. les
enfants avec une maladie rénale inconnue,
une sténose des artères rénales, une coarctation de l’aorte, etc.).
En résumé les recommandations de l’USPSTF1)
ont été faussées par une sélection trop sévère
de l’évidence; des études observationnelles
importantes et disponibles n’ont pas été inclues dans l’analyse. Lorsque l’évidence parfaite fait défaut, le pédiatre a besoin de
«common sense»: des études importantes,
faites avec soin, à l’évidence un peu moindre,
montrent clairement qu’un dépistage de l’HTA
pendant l’enfance a des avantages pour les
enfants et pour les adultes à venir.
La Société suisse d’hypertension recommande donc la poursuite du dépistage de
l’HTA pendant l’enfance.
Référence
1) Moyer VA. Screening for primary hypertension in
children and adolescents: U.S. Preventive Services
Task Force Recommendation Statement. Pediatrics
2013; 132: 907–914.
Correspondance
Prof. G. Simonetti
Leitender Arzt Kindernephrologie
Universitäts Klinik für Kinderheilkunde
Inselspital
3010 Bern
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Formation continue
Vol. 25 No. 2 2014
Transition pour les adolescents
transplantés rénaux
aptes à renforcer et soutenir la compliance
doit se faire à partir de ces constatations.
Renforcer la compliance
Guido F. Laube, Zurich
Traduction: Rudolf Schlaepfer, La Chaux-de-Fonds
Arrière-plan
En Suisse 10–12 enfants et adolescents
souffrent, chaque année, d’une insuffisance
rénale terminale et bénéficient d’une transplantation1) . Les affections à l’origine de l’insuffisance rénale sont pour un tiers chacune
des maladies acquises, des maladies congénitales et des malformations multifactorielles
des reins et des voies urinaires1). La transplantation rénale est le traitement de choix et est
effectuée soit après une dialyse de longue
durée (dialyse péritonéale ou hémodialyse) ou
d’emblée, sans dialyse préalable. On distingue
le don d’organe de personnes vivantes et de
personnes décédées. Les prémisses pour une
transplantation réussie sont un poids corporel
de plus de 10 kg et un âge de plus de 2 ans.
Après transplantation, les enfants et les adolescents nécessitent des contrôles médicaux
réguliers et ils sont dépendants d’un traitement immunosuppresseur régulier pour le
restant de leur vie.
Les adolescents avec une insuffisance rénale
chronique ou transplantés rénaux présentent
souvent un retard de croissance et un retard
pubertaire2) . Bien que le développement cognitif soit normal, les hospitalisations et les
contrôles médicaux fréquents rendent souvent inévitable la répétition d’une année
scolaire3). L’immaturité physique, la répétition
d’années scolaires et l’attitude souvent surprotectrice des parents engendrent chez les
adolescents concernés une plus grande vulnérabilité psychique. Le plus grand souhait de
ces adolescents est d’«être normal», ce qui
peut les amener à refouler la maladie et à
refuser les mesures médicales4) . Il en résulte
une non-compliance qu’il faut thématiser et
discuter et qu’il faut inclure dans tout concept
de transition.
Compliance
(ou adhérence ou observance)
Les progrès et amélioration des techniques
opératoires et du traitement immunosuppresseur ont clairement amélioré la survie et la
qualité de vie en médecine de transplanta-
tion5) . Alors que chez le petit enfant la prise
de médicaments est gérée et surveillée par
les parents, avec l’âge le jeune patient assume plus de responsabilités concernant son
traitement. Pour les adolescents de nombreux
centres d’intérêt et comportements (groupes
de pairs, sexualité, comportements à risque,
changements de mode de vie, formation scolaire et orientation professionnelle) passent
au premier plan; reconnaître la non-compliance et développer des concepts de prise
en charge sont donc primordiaux.
Une étude sur des jeunes transplantés a examiné la survie d’enfants et adolescents après
transplantation de personne vivante. Il a été
démontré que la survie à 5 ans est significativement moins bonne pour les adolescents
que pour les enfants plus jeunes6) . La revue
de 36 articles analysant la compliance d’enfants et adolescents immunosupprimés après
transplantation rénale a constaté que le
risque de non-compliance est 31.8 % plus
élevé chez l’adolescent que chez l’enfant plus
jeune et qu’il fallait attribuer 44 % de toutes
les pertes de transplant et 23 % des réactions
de rejet à la non-compliance7) . La perte du
transplant pendant l’adolescence s’accompagne d’énormes et sérieux problèmes: après
la tentative initiale de sauver le transplantat
par des immunosuppresseurs puissants et
potentiellement toxiques (le risque d’apparition d’un lymphome est nettement plus élevé
chez les jeunes patients) on aboutit malheureusement malgré tout et fréquemment à une
dialyse durant des années. Une deuxième
transplantation est ensuite plus difficile en
raison de la sensibilisation humorale, elle est
grevée de coûts importants et n’est souvent
réalisable qu’après de longues années d’attente à cause du manque chronique d’organes.
Les facteurs responsables de la non-compliance mentionnés le plus souvent sont le
manque de connaissances de la maladie et du
traitement médicamenteux, l’absence d’un
soutien adapté à l’âge par la famille et le
manque de compréhension, ainsi que le jeune
âge associé au désir légitime d’autonomie et
de normalité7). Le développement de mesures
8
Une bonne compliance est la prémisse essentielle pour une transition rigoureuse et satisfaisante. Dans la littérature on trouve de
nombreuses propositions d’interventions visant à améliorer la compliance mais on ne
trouve aucune étude prospective avec des
enfants transplantés rénaux. Une ancienne
étude analysait l’effet d’une intervention sous
forme d’un entretien unique (comprenant les
sujets transplantation, maladie et calendrier
de la médication); aucune amélioration de la
compliance n’a été constatée8) .
Le département de néphrologie de la Clinique
pédiatrique de Zurich intègre chaque enfant
transplanté rénal dès l’âge de 14 ans à un
programme systématique de compliance. En
plus des enfants concernés, les parents et les
frères et sœurs bénéficient dès le début d’un
soutien, d’informations et d’une formation
concernant la maladie et le traitement. Les
différentes mesures sont résumées dans le
tableau 1.
Conception judicieuse
de la transition
Bien que des solutions soient demandées, on ne
dispose en général que de concepts de transition élaborés individuellement. La con­sultation
pour adultes se différencie dans quelques points
essentiels de la consultation pédiatrique:
•La consultation pédiatrique est plus familière, pluridisciplinaire et les jeunes rencontrent des pairs, ce qui mène à des discussions précieuses dans la salle d’attente.
•Lorsqu’un adolescent ne se présente pas
au rendez-vous à la clinique pédiatrique,
l’équipe s’active et contacte le patient afin
de fixer un nouveau rendez-vous dans les
plus courts délais.
•Lorsqu’on suspecte une non-compliance, le
programme de soutien est activé.
Arrivé à l’âge adulte, l’adolescent passe donc
d’une équipe de thérapeutes qu’il connaît depuis longtemps et avec laquelle il a établi une
relation de confiance à un inconnu. Ce fait et
les différences mentionnées sont à l’origine
des différents modèles de transition. Un document de consensus a été publié pour les adolescents transplantés rénaux, avec des éléments importants permettant une transition
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Vol. 25 No. 2 2014
Contenu
Age
Compétence
Entretiens de compliance (au moins 1 x/année):
Patient dès 14 ans
Médecin, personnel
soignant,
pédopsychiatre,
enseignant
• Maladie: signification, pronostic, évolution
• Médicaments: prise, effets indésirables
• Comportements à risque: drogues, sexualité
• Comportement social: gestion de la maladie vis à vis des pairs (école, formation, loisirs)
• Échange entre enfants malades et leurs frères et sœurs
• Après-midi de compliance
• Patients, frères et Médecin, personnel
soignant,
sœurs dès 6 ans
anciens patients
• Patients dès 14
ans
Visite de la classe d’école (1 mois après la transplantation):
• Dès 6 ans
Enseignant,
personnel soignant
• Tous les patients
concernés avec les parents
Médecin, personnel
soignant,
diététicien,
pédopsychiatre,
enseignant
• Informations concernant les enfants transplantés rénaux, la transplantation rénale, implications pour l’école
• Tous les
enseignants concernés
Enseignant,
médecin, personnel
soignant
Divers:
• Tous les patients
Patient, médecin
Patient, personnel
soignant, enseignant
Patient, médecin,
personnel soignant
Camps pour enfants avec une maladie rénale (1 x/année):
• Invitation de la classe avec l’élève transplanté: information et explications pour la classe
Après-midi d’information pour parents et patients (1 x/année):
• Informations sur la maladie, les concepts thérapeutiques, les soins, la psychologie,
le régime et l’école
Après-midi d’information pour les enseignants (tous les 2 ans):
• Carte de médicaments
• Boîte à médicaments (bricolée personnellement)
• Classeur pour patients avec informations diverses
Les mesures qui permettent de renforcer la compliance des enfants et adolescents transplantés rénaux à la Clinique pédiatrique
universitaire de Zurich.
Tableau 1:
réfléchie pour cette population de patients9).
Les points suivants devraient être respectés:
•Le patient doit être préparé à la transition,
par un processus à long terme convenu et
discuté dès le début.
•Tout concept de transition doit se baser sur
un concept de compliance.
•La transition est la tâche d’une équipe
multidisciplinaire (néphrologue, personnel
soignant, assistant social, pédopsychiatre,
enseignant, autres spécialistes, pédiatre,
médecin de famille). La future équipe soignante de la clinique pour adultes est également responsable et doit être inclue dans
le processus.
•Inclusion et information des parents, des
frères et sœurs et des proches et amis du
patient.
•Le moment de la transition est à définir individuellement et devrait se faire dans un état
stable du point de vue médical et une fois
la formation terminée.
Au terme du processus de transition l’adolescent devrait disposer des qualités, facultés
et compétences suivantes10) :
•Comprend sa maladie et sait l’expliquer à
des tiers.
•Est autonome concernant le traitement et
la prise de rendez-vous.
•Connaît les médicaments et les effets indésirables.
•Connaît l’hôpital pour adultes, sait comment s’y rendre et connaît le médecin néphrologue référent.
•Sait prendre de manière autonome un rendez-vous de contrôle et expliquer les sym­
ptômes, exprimer soucis et questions.
•Sait comment réagir dans une situation
d’urgence médicale.
•Est informé sur les comportements à risque
(p.ex. alcool, tabagisme, autres drogues,
sexualité).
Concept de transition zurichois
Un concept de transition pour enfants et
adolescents malades rénaux a été introduit en
2003 en collaboration avec les départements
de néphrologie de la clinique universitaire et
de la clinique pédiatrique universitaire de
Zurich. A la base de ce concept se trouvent
les mesures pour le renforcement de la com-
9
pliance énumérées dans le tableau 1. Il faut
comprendre la transition comme un processus, marqué par les jalons suivants:
•Dès le diagnostic posé: début des entretiens de compliance.
•Dès l’âge de 14 ans environ: début ou
intensification des entretiens de compliance.
•Fixation de l’échéance pour la transition:
lorsque le patient dispose des compétences mentionnées plus haut10), l’échéance
définitive est fixée. Ce moment se situe en
général entre l’âge de 17 et 20 ans, individuellement en fonction du stade de développement somatique et psychosocial et de
la situation scolaire ou d’apprentissage).
•1 an avant la transition: intensification
des entretiens de compliance, réévaluation
clinique, biologique et d’imagerie, avis
d’autres spécialistes, pédopsychiatre, assistant social, enseignant et diététicien.
Rapport exhaustif à l’intention de l’équipe
médicale adulte.
•Jour de la transition: une fois par année
tous les patients prévus pour une transition
sont réunis. Ce jour-là on résume à la cli-
Formation continue
nique pédiatrique universitaire toutes les
informations pertinentes. Les patients sont
ensuite accompagnés personnellement par
l’équipe pédiatrique à la clinique universitaire; les adolescents sont reçus par
l’équipe pour adultes qui leur transmet une
information générale sur les lieux, les médecins de référence et le déroulement des
consultations. Afin de garantir la suite de la
prise en charge, un premier rendez-vous
pour un contrôle ambulatoire est fixé. Sur
la base du rapport de transition envoyé
préalablement, les médecins transmettent
oralement les informations détaillées
concernant le patient. Ce dernier élément
est important dans la mesure où les
connaissances pédiatriques des maladies
rares de l’enfance sont ainsi transmises aux
médecins d’adultes.
L’introduction d’un concept de transition a eu
pour effet une réduction impressionnante du
nombre de réactions de rejet dues à la
non-compliance. Avant l’introduction de ce
concept 6 reins étaient perdus, sur 21 jeunes
transplantés, probablement suite à la nonobservance du traitement, alors qu’après un
seul rein sur 31 (fig.1).
Résumé
Les enfants chroniquement malades représentent une population de patients rares,
nécessitant une prise en charge multidisciplinaire. Surtout pendant l’adolescence le désir
d’indépendance et de normalité est compréhensible et doit être pris en compte dans les
concepts thérapeutiques. La transition de ces
patients est un processus nécessitant plusieurs années, qui demande beaucoup de
communication, de sensibilité, d’informations
et explications individualisées. Outre la patience et la compréhension, la bonne collaboration entre clinique pédiatrique et clinique
adulte est une condition pour une prise en
charge efficace. Le soutien psychosocial et
l’implication adéquate du patient et de sa famille sont nécessaires. Afin de garantir la
continuité de la prise en charge et la confiance
réciproque, et donc éviter les complications,
le programme de transition doit être un programme commun de toutes les personnes
concernées. Il permet aussi une collaboration
intense et enrichissante entre la médecine
adulte et la pédiatrie.
Vol. 25 No. 2 2014
Références
Correspondance
PD Dr. med. Guido F. Laube
Leiter Nephrologie
Universitäts-Kinderkliniken Zürich
Steinwiesstrasse 75
8032 Zurich
[email protected]
1) Maurer E, Kuehni C, Leumann E, Neuhaus T, Laube
G, SAPN. Das Schweizerische Pädiatrische Nierenregister 1970–2010. Paediatrica 2011; 22: 27–29.
2) Hsu DT: Biological and psychological differences in
the child and adolescent transplant recipient. Pediatr Transplant 2005; 9 (3): 416–421.
3) Falger J, Latal B, Landolt MA, Lehmann P, Neuhaus
TJ, Laube GF. Outcome after renal transplantation.
Part I: Intellectual and motor performance. Pediatr
Nephrol 2008; 23 (8): 1339 1345.
4) Dobbels F, Van Damme-Lombaert R, Vanhaecke J,
De Geest S. Growing pains: non-adherence with the
immunosuppressive regimen in adolescent transplant recipients. Pediatr Transplant 2005; 9 (3):
381–390.
5) Falger J, Landolt MA, Latal B, Rüth EM, Neuhaus TJ,
Laube GF. Outcome after renal transplantation.
Part II: quality of life and psychosocial adjustment.
Pediatr Nephrol 2008; 23: 1347–1354.
6) Magee JC, Bucuvalas JC, Farmer DG, Harmon WE,
Hulbert-Shearon TE, Mendeloff EN. Pediatric transplantation. Am J Transplant 2004; Suppl 9: 54–71.
7) Dobbels F, Ruppar R, De Geest S, Decorte A, Van
Damme-Lombaerts R, Fine RN. Adherence to immunosuppressive regimen in pediatric kidney
transplant recipients: A systematic review. Pediatr
Transplant 2010; 14: 603–613.
8) Fennell RS, Foulkes LM, Boggs SR. Familiy-based
program to promote medication compliance in renal transplant children. Transplant Proc 1994; 26:
102–103.
9) Watson AR, Harden PN, Ferris ME, Kerr PG, Mahan
JD, Ramzy MF. Transition from pediatric to adult
renal services: a consensus statement by the international society of Nephrology (ISN) and the international Pediatric Nephrology Association (IPNA).
Kidney International 2011; 80: 704–707.
10)Watson AR. Problems and pitfalls of transition from
paediatric to adult renal care. Pediatr Nephrol
2005; 20: 113–117.
1
100 %
6
80 %
31
60 %
40 %
Perte du transplant
suite à noncompliance
21
20 %
0 %
1996–2002
2007–2012
Figure 1: Nombre de patients (%) avec perte du transplant (rouge) due à la non-compliance après
transition depuis la Clinique pédiatrique universitaire Zurich à la Clinique universitaire Zurich.
En bleu: nombre total de patients. Introduction du concept de transition en 2003, première
transition effectuée en 2007.
10
e
Haut dosa g
onne
✓ Tr è s b
résorpt ion
réable
g
a
t
û
o
G
✓
✓
1
Performances maximales
sans crampes musculaires
1007019
Brève information scientifique Magnesiocard® (préparation de magnésium). Indications: Carence en magnésium, troubles du rythme cardiaque, besoins accrus dans
le sport de compétition et pendant la grossesse, éclampsie et pré-éclampsie, tétanie et crampes dans les mollets. Posologie: 10-20 mmol par jour, en 1-3 prises orales
selon la forme d’administration (granulés, comprimés effervescents, comprimés). Restrictions d'emploi: Troubles de la fonction rénale. Eviter l’administration
concomitante des tétracyclines. Effets indésirables: Une magnésiothérapie orale à fortes doses peut entraîner un ramollissement des selles. Présentation: Comprimés
(2.5 mmol) 50, 100; granulés (5 mmol) citron et granulés (5 mmol) orange 20*, 50, 500; comprimés effervescents (7.5 mmol) 20*, 60; granulés (10 mmol) grapefruit
et granulés (10 mmol) orange 20*, 50*; ampoules i.v. (10 ml) 10; liste B. Pour des informations détaillées, voir: www.swissmedicinfo.ch ou www.compendium.ch.
© 2013 Biomed AG. All rights reserved. 1 Classen, H.G. et al. Vergleichende tierexperimentelle Untersuchungen über die Resorption von Magnesium als Sulfat, Chlorid,
Aspartat und Aspartat-Hydrochlorid aus dem Magen-Darm-Trakt. Arzneim.-Forsch., 23, 267-271, 1973.
*Prestation obligatoire des caisses-maladie
ergoasw.ch
Simplement 1x par jour 10 mmol
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Vol. 25 No. 2 2014
Administration intraveineuse de fer:
une nouvelle mise en garde de l’industrie
pharmaceutique nous évitera-t-elle des
dérives de prescription?
François Cachat1) , Manuel Diezi2), 3) , Lausanne
Introduction
L’agence européenne du médicament vient de
publier, en juin 2013, une mise en garde sur
la survenue de réactions anaphylactiques
potentiellement mortelles, notamment chez
la femme enceinte1) après administration intraveineuse (iv) de produits à base de fer. Ces
recommandations ont été reprises dans un
deuxième temps par l’agence nationale pour
la sécurité du médicament, en France, par
Swissmedic en Suisse, et enfin par les la­
boratoires pharmaceutiques produisant les
dits produits. Ces recommandations ont pour
conséquence majeure de proscrire l’administration de fer iv en milieu non médicalisé, sans
réanimation possible. L’administration de fer
iv doit également se faire avec la plus grande
prudence chez le patient avec antécédents
allergiques, asthme, maladies inflammatoires
chronique; enfin, elle est formellement
contre-indiquée durant le premier trimestre
de la grossesse1) . Le patient doit être instruit
à reconnaitre une réaction anaphylactique, et
à en rapporter les symptômes au personnel
soignant2) .
Déficit en fer en pédiatrie:
dérives d’indication et de voie
d’administration
Ceci n’est pas sans conséquence en pédiatrie.
Le déficit en fer, avec ou sans anémie, est
fréquent, surtout chez l’adolescente et la
femme jeune, partiellement en raison de
pertes gynécologiques physiologiques de fer.
Une fatigue, une baisse des performances
physiques ou scolaires, parfois des troubles
de l’humeur, une dépression peuvent être
associés à un déficit en fer3), 4) . Même si la
1) Division de néphrologie pédiatrique
2) Division d’hémato-oncologie pédiatrique
3) Département des laboratoires,
division de pharmacologie clinique
Centre Hospitalier Universitaire Vaudois
1011 Lausanne, Suisse
relation entre déficit en fer (en particulier
sans anémie) et symptômes reste parfois
(très) ténue, une mesure des réserves en fer,
et en particulier de la ferritine, est souvent
faite, et une correction d’une hypoferritinémie
(dont la définition varie de praticien en praticien) proposée. Pourtant les données solides,
basées sur des études randomisées contrôlées, démontrant clairement le bénéfice d’une
supplémentation martiale en cas de fatigue
ou baisse des performances physiques/scolaires associées à un déficit en fer (souvent
sans anémie) sont extrêmement rares4), 5), 6) .
Et il s’agit ici d’une première dérive potentielle, que nous appellerons dérive ou défaut
d’indication: malgré l’absence de données
solides, il est observé depuis quelques années
une augmentation importante de prescription
de fer pour certaines indications mentionnées
ci-dessus, en particuliers chez la jeune fille.
phylactiques/anaphylactoïdes ont été rapportées avec les nouvelles préparations de
fer dans 0.1 % des cas10) (estimation établie
sur les annonces spontanées), et la fréquence des effets rapportés risque d’augmenter dans l’avenir, avec l’augmentation de
sa prescription. Dans son bulletin de décembre 20137) , Swissmedic rapporte, entre
2010 et 2013, 239 réactions sévères suite à
l’injection de fer carboxymaltose, réparties
de façon égale dans le temps. Cent huitantecinq réactions anaphylactiques dont 21 chocs
et 1 décès ont été annoncés. Ces effets secondaires concernent avant tout des jeunes
femmes (la population recevant par ailleurs
le plus souvent ce genre de thérapeutique).
En ce qui concerne la pédiatrie, vingt-quatre
cas d’effet indésirable ont été rapportés auprès de Swissmedic chez des jeunes filles de
moins de 18 ans, dont 17 réactions anaphylactiques11) . Les autres préparations ne sont
pas en reste (fer sucrose), y compris les
préparations ferriques de dernière génération, puisque le ferumoxytol a été associé à
4 réactions sévères, dont un décès, ce qui a
motivé son retrait temporaire7) .
Enfin, de nouveaux effets secondaires, inhabituels, ont été décrits avec le fer carboxymaltose, telle une hypophosphatémie sévère12) .
Précautions nécessaires
La deuxième dérive, que nous appellerons
dérive ou défaut de voie d’administration, est
la suite logique de ce qui est développé cidessus. L’élargissement des indications à une
thérapie martiale, l’arrivée sur le marché de
préparations martiales pour injection iv, et les
exigences de patients cherchant à obtenir de
plus en plus souvent un traitement rapide
avec des résultats immédiats, sont les trois
facteurs favorisants qui on mené à une augmentation importante depuis quelques années de la prescription iv de fer en Suisse7) ,
tout en sachant qu’il nous est difficile de
donner des chiffres précis, ceux-ci appartenant aux entreprises pharmaceutiques.
C’est donc surtout le risque de réactions
anaphylactiques qui a fait réagir, il y a quel­
ques mois, en novembre 2013, l’Agence
Nationale pour la Sécurité du Médicament
(ANSM, site internet: http://ansm.sante.fr),
comme nous l’avons indiqué en préambule.
L’ANSM a adressé une lettre à tous les utilisateurs de spécialités pharmaceutiques à base
de fer pour injection intraveineuse, les mettant en garde contre les risques de réactions
graves d’hypersensibilité, avec modification
des conditions d’utilisation et reclassement
en réserve hospitalière13). Elle a également fait
modifier le résumé des caractéristiques des
produits et la notice des spécialités13) .
Effets secondaires
Les pédiatres, et en particulier les pédiatres
hospitaliers, doivent être au courant de ces
modifications, même si elles n’ont vigueur
qu’en France à l’heure actuelle: lors de toute
administration de fer iv, le praticien devra
s’assurer:
S’il est vrai qu’avec les nouvelles préparations parentérales de fer, notamment de fer
carboxymaltose, les effets secondaires
semblent moindres, notamment en comparaison des fers dextrans8), 9) , ces effets secondaires sont toutefois toujours présents, parfois nouveaux. Des réactions sévères ana­-
12
•de la présence de personnel formé à la réanimation médicale,
Formation continue
Vol. 25 No. 2 2014
•de peser les risques vs. bénéfices d’une
administration iv de produit à base de fer,
•d’informer le patient des risques de réaction anaphylactique, de l’instruire également à détecter tout symptômes d’anaphylaxie et à les signaler au personnel soignant,
et enfin,
•de surveiller étroitement le patient pendant
et 30 minutes après la fin de perfusion.
De fait, ces mesures ne diffèrent pas fondamentalement de ce qui se pratique à l’heure
actuelle en Suisse, en Europe, ou dans le
reste du monde. Elles ont pour avantage de
nous rappeler que toute administration de
médicament est associée à un certain risque.
Dans le cas du fer, la voie orale est associée
à un risque nettement moindre de réactions
sévères, et devrait toujours être préférée.
Conclusions
D’un point de vue pratique, suite à cette mise
en garde, on peut résumer la situation de la
façon suivante, lorsqu’une prescription martiale est envisagée:
1)S’assurer, dans la mesure du possible, d’un
lien de causalité entre les symptômes (fatigue, trouble de la concentration, dépression) rapportés par le patient et ses données biologiques (ferritine, hémoglobine,
volume globulaire moyen). Ceci est d’autant plus important en l’absence d’anémie.
2)Toujours commencer avec un traitement
oral de fer, sauf contre-indications.
3)Si une thérapie de fer iv est envisagée, informer le patient, anticiper la survenue
d’une réaction anaphylactique, et proposer
les préparations de fer iv les moins allergisantes possible, en évitant les préparations
de fer contenant du dextrane14), 15) .
Références
1) European Medicine Agency. Assessment report
for: Iron containing intravenous (IV) medicinal
products. EMA/549569/2013. Procedure number:
EMEA/H/A-31/1322.
2) European Medicine Agency. New recommendations to manage risk of allergic reactions with intravenous iron-containing medicines. EMA/ 377372/
2013
3) Falkingham M, Abdelhamid A, Curtis P et al. The
effects of oral iron supplementation on cognition
in older children and adults: a systematic review
and meta-analysis. Nutr J 2010 25; 9: 4.
4) Cachat F, Diezi M. Beck Popovic M. Carence en fer
sans anémie chez l’enfant et l’adolescent: un traitement intraveineux est-il indiqué? Justifié? Revue
systématique de la littérature, propositions d’investigations et de traitement. Paediatrica 2012; 23:
32–41.
5) Verdon F, Burnand B, Stubi CL et al. Iron supplementation for unexplained fatigue in non-anaemic
women: double blind randomised placebo controlled trial. BMJ 2003 24; 326 (7399): 1124.
6) Krayenbuehl PA, Battegay E, Breymann C et al. Intravenous iron for the treatment of fatigue in nonanemic, premenopausal women with low serum ferritin
concentration. Blood. 2011; 118 (12): 3222–7.
7) SwissMedic Vigilance News 2013; 11: 6–7.
8) Fishbane S. Safety in iron management. Am J Kidney Dis 2003; 41 (S5): S18–S26.
9) Wysowski DK, Swartz L, Borders-Hemphill BV et al.
Use of parenteral iron products and serious anaphylactic-type reactions. Am J Hematol 2010; 85:
650–4.
10)http://w w w.accessdata.fda.gov/drugsatfda_
docs/label/2013/203565s000lbl.pdf accédé le
31.01.2014.
11) Levy G. Communication personnelle, 17 février 2014.
12)Mani LY, Nseir G, Venetz JP et al. Severe hypophosphatemia after intravenous administration of iron
carboxymaltose in a stable renal transplant recipient. Transplantation 2010; 90: 804–5.
13)http://ansm.sante.fr accédé le 31.01.2014.
14)Michael B, Coyne DW, Folkert VW et al. Sodium
ferric gluconate complex in haemodialysis patients:
a prospective evaluation of long-term safety. Nephrol Dial Transplant 2004; 19: 1576–80.
15)Michael B, Coyne DW, Fishbane S et al. Sodium
ferric gluconate complex in hemodialysis patients:
adverse reactions compared to placebo and iron
dextran. Kidney Int 2002; 61: 1830–9.
On rappellera enfin qu’il est important de signaler tout effet indésirable suspecté observé
chez des patients en remplissant le formulaire
d’annonce disponible sur le site de Swissmedic (www.swissmedic.ch) au centre régional
de pharmacovigilance.
Remerciements: nous remercions vivement Guy Levy
pour les informations transmises à partir de la base de
données de pharmacovigilance de Swissmedic, ainsi
que pour ses commentaires fort utiles et sa lecture
critique de l’article.
13
Correspondance
Francois Cachat ou Manuel Diezi
Département médico-chirurgical de pédiatrie
Hôpital Universitaire
1011 Lausanne, Suisse
Tél: 0041 21 314 3626
Fax: 0041 21 314 3570
Email: [email protected] ou
[email protected]
Contribution
FC et MD ont contribué de façon équivalente à cet article. FC et MD ont recherché et analysé la littérature,
écrit et revu l’article. FC et MD ont pleine responsabilité de l’article. M. Guy Levy a contribué à la description
des cas annoncés à Swissmedic, et a relu et corrigé
l’article.
Les auteurs certifient qu’aucun soutien financier ou autre conflit d’intérêt n’est lié à
cet article.
Formation continue
Vol. 25 No. 2 2014
Des pédiatres suisses font de la recherche
en Mongolie et publient une étude
Bayalag Munkhuu1), 3) , Stefan Essig2) , Erdenesuvd Renchinnyam1) , Raoul Schmid3) , Corina
Wilhelm4) , Julia Bohlius2) , Battulga Chuluunbaatar1) , Enkhtur Shonkhuuz1) , Thomas Baumann5)
Traduction: Rudolf Schlaepfer, La Chaux-de-Fonds
Les pédiatres du SMOPP1) (Swiss mogolian
pediatric project) actifs depuis plus de 7 ans
en Mongolie ont publié, en collaboration avec
les néonatologues sur place, une étude de
cohorte dans PLoS ONE2): Incidence and
Treatment of Developmental Hip Dysplasia in Mongolia: A Prospective Cohort
Study.
Arrière-plan
En Mongolie le diagnostic et le traitement
adéquats de la dysplasie congénitale de la
hanche (DCH3)) n’étaient pas disponibles et
l’incidence était inconnue. Il est possible de
diagnostiquer et de guérir la DCH avec des
mesures simples lorsque les moyens sont
disponibles. En Mongolie le diagnostic de la
DCH repose encore sur les signes cliniques
peu fiables. Dans le doute on effectue des
radiographies de la hanche, avec des appareils désuets qui occasionnent une irradiation
importante des enfants. Le diagnostic est
tardif (et souvent erroné), en général seulement après le 6ème mois de vie.
Par notre étude nous souhaitions:
•Définir l’incidence de la DCH en Mongolie,
•effectuer un dépistage prospectif en examinant les hanches de tous les nouveaunés par échographie,
•tester la possibilité d’effectuer un dépistage de la DCH par échographie dans les
grandes maternités d’Ulaanbaatar/Mongolie,
•établir et évaluer un schéma de traitement
nouveau et simplifié de la DCH.
8’536 nouveau-nés (âge moyen: un jour).
Nous avons utilisé la classification selon Graf.
1.2 % des enfants présentaient une DCH uniou bilatérale. Concrètement nous avons trouvé 14’873 hanches du type 1 (89.0 %), 1715
du type 2a (10.3 %), 36 du type 2c (0.2 %), 70
du type D (0.4 %), 14 du type 3 (0.08%) et 4
du type 4 (0.02 %). Les enfants avec des
hanches du type 1 (normales) n’ont pas été
reconvoqués. Les enfants avec des hanches
du type 2a (physiologiquement immatures)
ont été suivis à intervalles d’un mois. Les
enfants avec les hanches 2c à 3 (DCH) ont
bénéficié d’un traitement avec une attelle de
Tübingen3) et de contrôles réguliers. La DCH
a été corrigée chez tous les enfants. Aucune
complication du traitement n’a été à déplorer.
Pour deux enfants avec une hanche de type 4
les parents ont malheureusement refusé le
traitement (voire aussi la figure).
cace et économique. Il sera poursuivi et appliqué dans toutes les maternités en Mongolie.
Le contrôle qualité au moyen d’internet, qui
permet de vérifier toutes les images ainsi
qu’une supervision continue de l’étude, sera
maintenu.
Les enseignements de cette étude auront
probablement une influence sur les traitements pratiqués en Suisse.
Il est possible de consulter cette étude sur le
site de PLoS ONE (eISSN-1932 bis 6203), une
publication online internationale, peer-reviewed et en open-access. PLoS ONE est
publié par PLoS, une organisation à but non
lucratif: http://plosone.org/article/info%
3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0079427.
La SMOPP est une association qui reçoit avec
plaisir des dons (déductibles des impôts) et
qui salue toute forme de soutien. Intéressé?
www.smopp.net.
Références
1) Le Swiss-mongolian DDH Projekt (DDH = Developmental Dysplasia of the Hip) est un groupe de travail de la SMOPP: www.smopp.net.
2) h t t p : // p l o s o n e . o r g / a r t i c l e / i n f o %
3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0079427.
3) http://www.ottobock.com/cps/rde/xchg/ob_de_
de/hs.xsl/36635.html.
Conclusion/signification
Cette étude suggère que l’incidence de la
DCH est légèrement plus élevée chez les
nouveau-nés mongols qu’en Suisse. Pour tous
les enfants le diagnostic précoce par échographie et le traitement de la DCH par simple
abduction ont abouti à des hanches matures.
Le dispositif s’avère donc réalisable, très effi-
Correspondance
Dr. med. Thomas Baumann,
ZKSK (Zentrum für Körperund Sinnesbehinderte Kinder)
Werkhofstr. 17
4500 Solothurn
[email protected]
Pendant une année (septembre 2010 à août
2011) nous avons examiné les hanches de
1) State Research Center on Maternal and Child
Health, Ulaanbaatar, Mongolia
2) Institut de médicine sociale et préventive, Université de Berne
3) Baarer Kinderarztpraxis, Baar
4) Praxis Kunterbunt, Baar
5) Centre pour enfants avec handicap physique et
sensoriel, Soleure
Figure 1:
Évolution des hanches dans le temps. FU = follow up.
14
Informations
Vol. 25 No. 2 2014
Les pédiatres1) pourront dès maintenant
(faire) prendre en charge globalement les
enfants en surpoids – le modèle suisse
Dagmar l’Allemand-Jander, St. Gall; Nathalie Farpour-Lambert, Genève; Bettina Isenschmid,
St. Gall; Josef Laimbacher, St. Gall
Traduction: Rudolf Schlaepfer, La Chaux-de-Fonds
ternationales4) ont en effet mis en évidence
que le traitement de l’obésité de l’enfant est
efficace et économique s’il respecte les principes suivants:
La nouvelle Ordonnance sur les prestations1)
permet enfin la prise en charge globale, comprenant les conseils diététiques, des enfants
obèses. Sans traitement le surpoids constaté
à 4–6 ans persiste jusqu’à l’âge adulte2) . Les
frais d’une prise en charge multi-professionnelle structurée sont maintenant remboursés
par les assurances maladie, en Suisse aussi,
tant pour les traitements de groupe
qu’individuels. Des études nationales3) et in-
1. L’indication pour la prévention en cas de
surpoids ou le traitement en cas d’obésité
est donnée (tour de taille/IMC > p.97 ou >
p.90 plus comorbidité ou rapport tour de
taille/taille > 0.5) 5).
Examens médicaux & traitement de complications somatiques/
psychiques selon les recommandations5), 8)
Obésité:
IMC percentile > 97, e.a.
Thérapie
Surpoids:
IMC percentile > 90 < 97
Thérapie, si
complications
Sans
complications
I) 6 mois thérapie individuelle par
méd. de famille/pédiatre
(<6*diététique, 2*physioth.)
(+) IMC >p. 99.5; IMC , proportion
tour de taille/taille , comorbidité/
problématique psychosociale  
(+) II) = 3–6 mois MSIT certifié
avec ≈ 6*psychothérapie,
≈ 9*physiothérapie,
≈ 6*conseils diététiques
Normal:
IMC percentile < 90
Augmentation de
l‘IMC < 6 ans/
fortement en peu
de temps
Prévention ciblée
(+) 1(-2) ans MGP: âge 8–18 ans
(mini-MGP: âge 4–8 ans, Tarmed)
(+) III) = Répétition de II)
IV) (1-)5 ans de suivi ≈ bitrimestriel
(+) Thérapie hospitalière (planifiée)
(+) Chirurgie bariatrique à
croissance terminée
www.akj-ch.ch; www.swiss-paediatrics.org
Figure 1: Modèle par étapes prévu pour le traitement des enfants et adolescents avec surpoids
en Suisse. Texte en rouge et (+): conditions; cadre vert: formes de traitement possibles depuis
janvier 2014; MGP: programmes de thérapie multi-professionnelle structurée de groupe; MSIT:
programme de traitement multi-professionnel structuré individuel (cf. texte)
15
2. Les enfants sont soutenus par les parents.
3.Les patients sont déterminés et les ob­
stacles à un traitement ont été reconnus et
surmontés (entretien de motivation6), 7)).
4.Le médecin collabore avec une équipe de
thérapeutes des domaines psychologie,
diététique, gymnastique curative, e.a.
5.Tous ces professionnels ont suivi une formation continue spécifique pour le traitement d’enfants en surpoids6) .
6.Les maladies psychiques et somatiques
sous-jacentes et les comorbidités ont été
diagnostiquées et sont traitées de manière
adéquate8) .
Nous proposons la manière de procéder sui­
vante (fig. 1), les contenus ayant été décrits
ailleurs2), 3), 9):
0 Pour la prévention existent des programmes
cantonaux (p.ex. www.ca-marche.ch, www.
eqkilo.ch) des camps10) ou d’autres activités
(www.akj-ch.ch/kinder-jugendliche/ange
bote.html).
I Tout médecin peut facturer individuellement, lorsque les indications susmentionnées sont remplies, outre ses propres
consultations le traitement multi-professionnel pendant 6 mois, avec au maximum
6 prescriptions de conseils diététiques et 2
consultations de physiothérapie pour l’instruction d’exercices à effectuer individuellement ou dans un club de sport (tabl. 1).
II Si après 6 mois l’IMC ou les autres paramètres ou la comorbidité psychique/somatique augmentent, ou immédiatement si
l’IMC est > p.99.5, le patient est adressé à
un programme de thérapie de groupe multiprofessionnelle structurée ou à un médecin spécialisé et certifié qui à son tour
pourra prescrire pour 3–6 mois la 2ème
étape de thérapie de groupe en collaboration avec des physiothérapeutes, diététiciens certifiés et des psychologues/pédopsychiatres spécialisés.
IIIUn renouvellement est possible en cas
d’échec de la phase II.
IVLe suivi médical se poursuit pendant 2 à 5
ans afin de prévenir une rechute, complété
éventuellement par des mesures de prévention.
Il est important de surveiller les enfants dont
il n’est pas possible de prendre en charge le
surpoids, afin de garantir un dépistage et un
traitement médicamenteux précoces des
complications telle l’hypertension, la dyslipidémie, la stéato-hépatite et le (pré)diabète!
La SSP et l’akj sont responsables de la certi-
Informations
fication des collaborateurs. Tous les professionnels pratiquant actuellement la thérapie
multi-professionnelle structurée de groupe
sont aussi certifiés pour la thérapie individuelle11). La formation continue préconisée pour
les étapes II-III du traitement individuel est
proposée, voire conseillée, par l’akj (www.
akj-ch.ch), p.ex. la formation minu fit. Sont
également prévues des formations continues
pour la prévention du surpoids et des troubles
alimentaires dans le cabinet médical à
l’intention des assistantes médicales.
La teneur et la mise en place du traitement
de l’obésité infantile seront présentés en
détail lors des manifestations suivantes:
•Après-midi de formation de l’akj, avec
conférences et table-ronde, le 22.5.2014 à
Bienne, [email protected], 044 251 54 45
•Congrès SSP-fPmh à Bâle, «State of the art
lecture» le 13.6.2014 à 14h45.
Il existe bien, depuis le 1.1.2014, l’obligation
de prise en charge des frais de traitement de
programmes de groupe par les assurances
maladie, mais il incombe aux prestataires de
ces programmes de vérifier individuellement,
en planifiant un programme de traitement, si
l’ancien tarif de CHF 4200.– par enfant reste
Vol. 25 No. 2 2014
en vigueur en 2014! L’ancien contrat tarifaire
avec tarifsuisse concernant les programmes
de groupe est arrivé à échéance et des négociations doivent être conduites, avec le soutien de la SSP et de la FMH, avec les différents
assureurs pour un tarif payant.
Dans ce contexte sera aussi fixée la procédure de certification pour les thérapeutes des
phases II et III des programmes de thérapie
multi-professionnelle structurée individuelle.
Références
1) Ordonnance du DFI sur les prestations dans l’assurance obligatoire des soins en cas de maladie (Ordonnance sur les prestations de l’assurance des
soins, OPAS), modification du 6 décembre 2013.
2) l’Allemand D, Laimbacher J. Options and limits in
the treatment of overweight children and adolescents and their families in primary care. Ther
Umsch 2013 Nov; 70 (11): 695–702.
3) l’Allemand D, Kirchhoff E, Farpour-Lambert N et al.
Evaluation du traitement des enfants et adolescents en surpoids en Suisse: Analyse intermédiaire
KIDSSTEP de la thérapie dans les programmes de
groupe multi-professionnels jusqu’au 1.5.2012.
Paediatrica 2012, 23 (5): 27–30.
4) Sargent GM, Pilotto LS, Baur LA. Components of
primary care interventions to treat childhood overweight and obesity: a systematic review of effect.
Obes Rev 2011; 12, e219–e235.
5) Jenni OG, Braegger C, Konrad D, Molinari L. Nouvelles courbes de croissance pour la Suisse. Paediatrica 2011; 22 (1): 9–11. http://www.swiss-pae
diatrics.org/sites/default/files/empfehlungen/
wachstumskurven/pdf/perzentilen_2012_09_15_
sgp_d.pdf
6) Berg-Smith SM, Stevens VJ, Brown KM et al. A brief
motivational intervention to improve dietary adherence in adolescents. The Dietary Intervention
Study in Children (DISC) Research Group. Health
Educ Res 1999; 14: 399–410.
7)KIDSSTEP-Motivationsfragebogen, www.akj-ch.ch.
8) l’Allemand D, Farpour-Lambert N, Laimbacher J.
Définition, diagnostic et indications thérapeutiques
de la surcharge pondérale de l’enfant et de l’adolescent. Paediatrica 2006; 17 (6): 19–24. http://
www.swiss-paediatrics.org/sites/default/files/
paediatrica/vol17/n6/pdf/13-28.pdf.
9) Sempach R, Farpour-Lambert N, l’Allemand D,
Laimbacher J. Thérapie de l’obésité de l’enfant et
de l’adolescent: Propositions de programmes interdisciplinaires. Paediatrica 2007; 18 (2): 37–40.
http://www.swiss-paediatrics.org/sites/default/
files/paediatrica/vol18/n2/pdf/33-37.pdf http://
w w w.swisspaediatr ics.org/.../p er zentilen _
2012_09_15_sgp_f.pdf.
10)www.sportsmile.ch, www.crs-ne.ch; Tessin: www.
asipao.ch
11)http://www.swiss-paediatrics.org/fr/informa
tions/news/therapie-contre-lobesite.
Correspondance
Prof. Dr.med. Dagmar l’Allemand-Jander
Pädiatrische Endokrinologie/Diabetologie
Ostschweizer Kinderspital
Claudiusstr. 6
CH-9006 St. Gallen
Tél. +41 71 243-1467, -1326
Fax +41 71 243 7390
Mesure
Étape
Où/qui
Examen préalable: Des examens préalables
sont conseillés déjà actuellement en présence
d’un IMC > p.90 ou d’une augmentation du
tour de taille ou de la masse graisseuse.
En présence d’un IMC > p.99.5 ou de facteurs
de risque des investigations approfondies
sont nécessaires, selon les principes cités
(l’Allemand & Farpour 2006)
Examen clinique, tour de taille
(l’Allemand , 2006), IMC (Jenni O, 2011)
Médecin/cabinet médical
Traitement: I) Traitement Initial:
Bilan initial et début du traitement avec
consultations médicales, 1ère prescription
de conseils diététiques (2–6 fois), en incluant
ou uniquement avec les parents ou les
personnes de référence, selon les recommandations; consultation par physiothérapeute
et activité autogérée, p.ex. clubs sportifs,
jeunesse & sport.
Étape I) 6 mois.
1. Tout pédiatre/médecin de famille 6*consultations de 30 min, comprenant coordina­
tion & documentation, status (complet)
tous les (6-) 12 mois.
Indication au passage au stade II,
de la thérapie multi-professionnelle structurée
individuelle (durée généralement 3–6 mois):
augmentation de l’IMC ou de la comorbidité,
absence de réduction de la proportion tour de
taille/taille après 6 mois ou, d’entrée, lors
d’obésité extrême (IMC > 99.5), ou de comor­bidité somatique importante/problématique
psychosociale.
Pédiatre/médecin de famille
6 mois
2. Conseils diététiques, 1ère prescription
(2-6*séances): anamnèse, conseils de base
selon recommandations (Sempach, 2007),
(Stachow 2004).
Diététicien-ne
3. Consultation par physiothérapeute
(2*séances): exclusion de troubles et
instruction d’activités autogérées (Manuel
Farpour-Lambert, 2008), (Maggio, 2011),
(Stachow 2004)
Physiothérapeute
Traitements par les pédiatres/généralistes-internistes actuellement possibles et recommandés en Suisse pour les enfants en
surpoids (Etape 1, littérature références chez l’auteure)
Tablaeu 1:
16
Informations
Vol. 25 No. 2 2014
Chaussures du petit enfant –
conseils pratiques
Dimitri Ceroni, Davide Salvo, Genève
Introduction
Dans la société occidentale, le chaussage de
l’enfant, notamment du jeune enfant, est
source d’inquiétude. Quand faut-il débuter le
chaussage de l’enfant, quelles chaussures
faut-il choisir, quand doit-on changer de taille
de chaussures, peut-on réutiliser des chaussures déjà portées sont autant de questions
qui alimentent les forums de discussions et
qui donnent lieu fréquemment à des discussions totalement irrationnelles. De ce fait, le
pédiatre est souvent mis à contribution par
les parents pour les conseiller sur ce sujet
épineux où les idées préconçues sont légion
et les croyances immuables. Le but de cet
article sera donc de répondre de façon rationnelle aux questions les plus souvent posées,
et de tordre le cou à certaines idées reçues.
A quelle vitesse grandit le pied?
Parallèlement à la forte croissance staturopondérale présente durant les trois premières
années de vie, le pied d’un jeune enfant grandit
également rapidement durant cette période.
Entre 9 mois et 2 ans, le pied va grandir entre
25 et 30 mm. De ce fait, le pied va prendre une
pointure tous les deux mois entre 0 et 2 ans,
et tous les trois mois entre 2 et 3 ans. A partir
de l’âge de 5 ans, le pied grandira de 1 cm par
année ce qui correspond à 1 à 2 pointures par
année. Enfin, à 14 ans, la pointure définitive est
généralement atteinte. Il est bon de rappeler
qu’une pointure de différence correspond à 0,7
cm de différence de longueur.
Quand faut-il débuter le chaussage
d’un jeune enfant?
La plupart des orthopédistes pédiatres et des
podologues s’accordent sur la nécessité de
laisser l’enfant acquérir la marche indépendante avant de vouloir débuter le chaussage.
Définir l’âge auquel un petit enfant va commencer à marcher est totalement arbitraire;
on sait néanmoins que la marche est normalement acquise entre 9 et 18 mois. De ce fait,
il est judicieux, avant de vouloir chausser un
petit enfant, d’attendre:
•Qu’il sache marcher sans avoir besoin de
se tenir à la main des parents ou à un autre
appui extérieur tel que meuble ou mur.
•Qu’il sache tenir debout de façon indépendante au moins quatre heures par jour.
•Qu’il sache tenir la station bipodale en assurant sa stabilité de façon régulière.
•Et surtout qu’il ait des velléités à marcher
de façon indépendante à l’extérieur.
Quelle est la fonction de la chaussure du petit enfant et quelles
doivent être ses caractéristiques?
La fonction primaire de la chaussure du petit
enfant est de protéger le pied du chaud, du
froid, des blessures, sans entraver pour autant
sa mobilité et sa perspiration.
De ce fait, la chaussure du petit enfant devrait:
•Être légère.
•Être ajustée correctement à la longueur du
pied.
•La tige de la chaussure (partie couvrante
supérieure) doit être souple et permettre
l’évacuation de la perspiration.
•Avoir une semelle souple et antidérapante.
•La semelle et la tige doivent être souples
pour permettre un bon déroulé du pied lors
de la marche.
•Avoir un talon d’une hauteur maximale de
5 mm.
•L’avant du pied doit être large et arrondi
pour ménager de la place pour les orteils.
•Les coutures doivent être atténuées pour
minimiser le risque de frottements.
•Pour les petits pieds, les chaussures
doivent être montantes sans être rigides
pour éviter un déchaussement trop facile.
•Elle doit disposer d’un système de réglage de
la largeur du cou de pied (lacets ou Velcro).
de temps, elles coûtent relativement cher et
elles ne conviennent pas à un usage régulier.
Avant l’acquisition de la marche indépendante, il est plus judicieux d’opter à l’intérieur
pour une simple paire de chaussettes antidérapantes. Les matières synthétiques telles
que acrylique, nylon, lycra devraient être
évitée car elles favorisent frottements et irritations. Il est toutefois évident que pour des
événements ponctuels, des petites chaussures d’apparat peuvent être utilisées pour le
plaisir de l’habillement.
Comment choisir la bonne taille de
chaussures?
Il ne faut en aucun cas choisir une paire de
chaussures en se référant aux informations
figurant sur les emballages des chaussures,
où l’on trouve fréquemment un tableau indiquant la pointure à adopter en fonction de la
taille et éventuellement de l’âge de l’enfant.
Il est par conséquent indispensable que
l’enfant soit présent lors de l’achat de ses
chaussures. Il faut néanmoins garder à l’esprit qu’un enfant de moins de 3 ans ne dira
jamais que ses chaussures sont trop petites
et qu’elles lui font mal aux pieds. Il sera de ce
fait indispensable d’avoir recours au pédimètre en position debout car dans cette position la longueur du pied peut aisément gagner
jusqu’à 1 cm. Il faut ensuite utiliser des grilles
de conversion qui permettent de déterminer
de façon précise la pointure de l’enfant. Enfin, pour être sûr qu’il s’agit de la bonne
pointure, il faut pouvoir passer un doigt entre
le talon de l’enfant et la chaussure. Ce vide
tient compte de la croissance et du mouvement de poussée en avant du pied lors du
contact au sol.
Quid des «chaussures
de pré-marche»?
De nombreuses marques conseillent actuellement des chaussures destinées à la période
à laquelle l’enfant rampe ou commence à se
verticaliser voire à esquisser ses premiers
pas. Ces petites chaussures servent très peu
17
Figure:
deux pieds de même longneur
Informations
Combien de temps avant
de changer de pointure?
Nous avons vu précédemment qu’il y aura une
progression d’une pointure tous les deux mois
entre 0 et 2 ans alors qu’elle se fera tous les
3 mois entre 2 et 3 ans. Il sera dès lors nécessaire de reprendre la mesure des pieds du
petit enfant toutes les 10 ou 12 semaines, afin
de s’assurer que les chaussures sont toujours
adaptées aux pieds de l’enfant. A partir de 5
ans, le rythme de la croissance du pied va
freiner, et l’enfant prendra une pointure tous
les 6 mois, durée souvent inférieure à l’espérance de vie d’une paire de chaussures!
Fermeture par lacets ou Velcro?
La fermeture par lacets doit être privilégiée
chez les petits enfants pour éviter que ceux-ci
ne retirent systématiquement leurs chaussures, même si les lacets demandent à être
régulièrement rattachés. L’avantage du laçage
est de compenser une tige trop souple ou insuffisamment ajustée à la largeur du pied. Des
chaussures fermées par des Velcro sont
conseillées chez les enfants qui débutent
l’école car ceux-ci gagneront en autonomie.
Si les fermetures par Velcro sont utilisées, il
est préférable qu’elles aient un retour.
Vol. 25 No. 2 2014
Enfin, le lobby des cordonniers a largement
diffusé le concept qu’une paire de chaussures
préalablement portées ne devraient pas être
passées au cadet de la famille car ces dernières auront été déformées par le premier
utilisateur. S’il est vrai qu’une paire de chaussures dévastées par une utilisation antérieure
ne doit plus être portée, des chaussures qui
n’ont été portées qu’à quelques occasions
peuvent raisonnablement être transmises à
un autre enfant.
Correspondance
Dr Dimitri Ceroni, MD.
Service d’Orthopédie Pédiatrique
Hôpitaux Universitaires de Genève
6, rue Willy Donzé
1211 Genève 14
[email protected]
Conclusions
L’âge auquel l’enfant fait ses premiers pas se
situe habituellement entre 9 et 18 mois. Avant
cet âge, voire même avant l’acquisition d’une
marche efficiente, le port de chaussures n’est
pas nécessaire, et la marche nu-pieds ou avec
des chaussettes antidérapantes est à privilégier. Il n’est par ailleurs pas nécessaire
d’acheter ce type de chaussures dans des
boutiques spécialisées, car on trouve actuellement dans les grandes surfaces des chaussures de qualité à moindre coût. Enfin, utiliser
des chaussures déjà préalablement portées
n’entraîne pas des déformations du pied et ne
nuit pas au développement de l’enfant.
Mythe ou réalité?
Les chaussures du petit enfant ont la réputation d’être beaucoup plus coûteuses que le
reste de la garde-robe du petit enfant. Leur
prix élevé est attribué au fait qu’elles doivent
obligatoirement être en cuir et que leurs
coutures et autres finitions se doivent d’être
réalisées à la main. Au vu de leur utilisation
restreinte en terme de durée, il n’est pas indispensable d’opter pour des chaussures en
cuir, les nouveaux matériaux pouvant avantageusement remplacer le cuir tant par leur
résistance, leur souplesse et leur capacité à
laisser respirer le pied.
Une autre croyance répandue dans l’imaginaire collectif affirme qu’une grande proportion des problèmes de pied chez les adultes
relève de chaussures de mauvaises pointures
ou de mauvaise qualité portées durant la
phase de croissance du pied. Si le port systématique de chaussures inadaptées peut engendrer des lésions des pieds, il est difficile
de concevoir que la plupart des pathologies
du pied soit consécutive à un mauvais ajustement du chaussage.
Tuyaux pour l’achat de chaussures
Le petit enfant a tendance à enrouler les orteils par réflexe, il ne dira pas non plus si le
soulier est trop petit ou fait mal. On peut pallier à cette difficulté en fabricant un patron
en carton: l’enfant se tient debout (de préférence l’après-midi où le pied est un peu plus
long et large) sur un carton, on dessine aussi bien que possible le contour du pied (avec
chaussette) et on découpe le patron.
Lors de l’achat on glissera la pièce découpée jusqu’à la pointe de la chaussure, sans la
déformer et en laissant un espace 12–17 mm côté talon.
De la même manière on peut vérifier si la chaussure que l’enfant porte est encore adaptée,
ou très simplement en sortant la semelle intérieure, si elle est amovible, et en mettant
l’enfant debout dessus.
Par ailleurs les pantoufles aussi devraient être adaptées à la croissance du pied, il est
donc raisonnable de vérifier, de temps à autre, les chaussons déposés à la garderie ou à
l’école enfantine.
18
Informations
Vol. 25 No. 2 2014
Semaine européenne de la
vaccination du 22 au 26 avril 2014
Pour ne rien manquer:
www.mesvaccins.ch
Deborah Gaspoz, Office fédéral de la santé publique, Berne
Pour la sixième année consécutive, la Suisse
participera à la Semaine européenne de la
vaccination organisée par le bureau régional
de l’Organisation mondiale de la santé (OMS)
pour l’Europe. Cette semaine ayant pour but
d’aider les États à augmenter le succès de leur
programme national de vaccination, elle sera
couplée à la deuxième vague de la campagne
d’élimination de la rougeole.
Pour éliminer la rougeole de Suisse, il faut
atteindre trois objectifs majeurs:
1.A l’avenir, 95 % des enfants atteignant l’âge
de deux ans auront reçu deux doses de
vaccin contre la rougeole et seront donc
protégés contre cette maladie.
2.Les lacunes de vaccination des personnes
de moins de 50 ans sont comblées d’ici à
fin 2015.
3.Chaque flambée de rougeole en Suisse est
suivie et contrôlée selon les mêmes standards.
Pour que cette élimination soit durable, il est
nécessaire de prévoir des mesures à appliquer jusqu’en 2015 et au-delà. En assurant,
chaque année à partir de 2015, une protection
contre la rougeole pour 95 % des enfants âgés
de deux ans, il sera possible de prévenir de
nouvelles lacunes en matière de vaccination.
Il faut augmenter
la couverture vaccinale
En Suisse, la couverture vaccinale augmente,
mais elle est encore trop basse. Parmi les
enfants de 2 ans, 85 % ont reçu deux doses de
vaccin et 93 % en ont reçu au moins une (état
en 2012). Ces taux sont un peu plus élevés
chez les adolescents et varient fortement
selon les cantons.
Le carnet de vaccination
électronique, un outil précieux
pour éliminer la rougeole
La plupart des enfants sont vaccinés avec une
dose de vaccin contre la rougeole, ce qui implique que leurs parents ne sont pas opposés
à la vaccination, mais ont probablement oublié la seconde dose. www.mesvaccins.ch
rend visible les lacunes de vaccination et favorise ainsi le rattrapage. De plus, grâce au
service de notifications, il est plus facile de
rester à jour dans ses vaccinations.
Cet outil simplifie aussi le travail des médecins. Il leur permet de voir en un coup d’œil si
un patient est à jour pour ses vaccinations et,
si ce n’est pas le cas, d’avoir un plan de rattrapage établi automatiquement.
La campagne
Avec le slogan «Pour ne rien manquer, faitesvous vacciner.», la campagne a pour but de
sensibiliser l’ensemble de la population suisse
au thème de l’élimination de la rougeole en
attirant son attention sur le sujet et en éveillant son intérêt pour des informations complémentaires.
Afin de décharger les cabinets médicaux, tous
les carnets de vaccination téléchargés (photo/scan) sur www.mesvaccins.ch entre le 22
et le 27 avril seront gratuitement enregistrés/
validés. Cette prestation sera effectuée par
des étudiants en médecine sous supervision
professionnelle. Le matériel de la campagne
(brochure, flyer, site Internet, bannière, affiches, annonces, spot TV) est à disposition
des professionnels de santé qui désirent
sensibiliser leurs patients à la rougeole sur le
site Internet www.stoprougeole.ch. Dans le
cadre de la Semaine européenne de la vaccination, de nouveaux articles ont été réalisés,
à savoir des affiches A2 associant le carnet
de vaccination électronique à la rougeole ou
19
à la rubéole et des post-it pour rappeler aux
patients de prendre leurs carnets de vaccination à leur prochain rendez-vous.
Votre participation est précieuse
Les médecins jouent un rôle important en
informant et conseillant leurs patients sur la
vaccination. Chaque médecin peut contribuer
de façon significative à l’élimination de la
rougeole, notamment en vérifiant si ses patients de moins de 50 ans ont reçu leurs deux
doses de ROR, s’ils n’ont pas eu la rougeole,
ou en les encourageant à le faire eux-mêmes
via www.mesvaccins.ch.
Correspondance
Deborah Gaspoz, MSc
Suppléante et cheffe de projet
Département fédéral de l’intérieur DFI
Office fédéral de la santé publique OFSP
Section prévention et promotion
Schwarztorstrasse 96
CH-3003 Bern
[email protected]
www.bag.admin.ch
Informations
Vol. 25 No. 2 2014
Dépistage néonatal suisse 2013
R. Fingerhut, M. Baumgartner, Zurich
Analyses
2013
1965–2013
Phenylalanine (MS/MS)
85'527
3'790'532
Gal-1-P Uridyltransférase (enzymatique)
85'527
3'621'899
Galactose (enzymatique)
85'527
3'482'857
TSH (DELFIA)
85'527
2'937'227
Biotinidase (fluorimétrie)
85'527
2'201'863
17-OH-Progestérone (DELFIA)
85'527
1'778'200
Acylcarnitine (MS/MS)
85'527
720'287
Trypsine immunoréactive IRT (DELFIA, projet pilote)*
85'527
255'679
Maldies
2013
1965–2013
Phenylcétonurie et autres Hyperphénylalaninémies
12
477
Galactosémie / Déficit en galactokinase /
Déficit en UDP-Gal-4-épimérase
1
88
Hypothyroïdie primaire
27
810
Déficit en biotinidase (complet/partiel)
13
63
Syndrome adréno-génital
5
184
Déficit en MCAD
6
64
Mucoviscidose*
21
83
Vous trouverez des information complémentaires sur notre site internet
www.neoscreening.ch.
Korrespondenzadresse
Neugeborenen-Screening Schweiz
PD Dr. rer. nat. R. Fingerhut
(Technischer Leiter)
Prof. Dr. med. M. Baumgartner
(Medizinischer Leiter)
Steinwiesstrasse 75
8032 Zürich
Tel. 044 266 71 11
20
Informations
Vol. 25 No. 2 2014
fPmh 2014,
«dépasser les frontières» à Bâle
Urs Frey, président, Urs Zumsteg, vice-président, Bâle
Traduction: Rudolf Schlaepfer, La Chaux-de-Fonds
Avec le comité d’organisation local nous
avons le plaisir de vous inviter au congrès
annuel commun de la fPmh à Bâle. La manifestation aura lieu les 12 et 13 juin 2014 au
très moderne centre des congrès de Bâle.
Conjointement à la Fédération des médecins
pour les enfants et les adolescents (fPmh), la
Société Suisse de Pédiatrie (SSP), la Société
Suisse de Chirurgie Pédiatrique (SSCP) et la
Société Suisse de Psychiatrie et Psychologie
de l’Enfant et de l’Adolescent (SSPPEA) nous
avons concocté un programme captivant pour
les trois spécialités.
Bâle, ville située à la frontière entre Suisse,
Allemagne et France, offre de nombreuses
possibilités, une grande richesse culturelle, la
proximité avec l’industrie pharmaceutique et
un esprit ouvert à l’innovation et à la collaboration. Pour ce congrès nous avons choisi le
sujet «Dépasser les frontières», conscients du
fait qu’en pédiatrie aussi nous nous heurtons
souvent à des limites. Frontières entre médecine adulte, spécialités et pédiatrie, frontières
entre économicité, politique et qualité médicale, limites et occasions des changements
sociétaux et problèmes psychosociaux, con­
fins de faisabilité dans les domaines extrêmes
de la médecine, limites et atouts de la recherche et de l’enseignement et tant d’autres
défis.
Dans l’esprit d’une médecine, chirurgie ou
psychiatrie de l’enfant orientées vers le futur
nous souhaitons traiter ces sujets en commun
et dessiner des modèles pour l’avenir. Le
Conseiller d’état Carlo Conti, président de la
Conférence suisse des directrices et directeurs cantonaux de la santé, nous parlera en
ouverture du rôle et de l’importance de la pédiatrie pour l’avenir, vus sous l’angle de la politique de santé. En clôture Ueli Mäder de
l’Institut de sociologie de l’Université de Bâle
analysera le rôle de l’enfant et notre responsabilité dans la prise en charge future des enfants du point de vue éthique et sociocritique.
sionnant, avec des possibilités de formation
continue pour les collègues installés, des exposés captivants pour les médecins assistants mais aussi pour les médecins hospitaliers aux intérêts plus académiques. Le
programme ne sera pas seulement attrayant
pour les médecins. Le congrès débute en effet
le mercredi soir avec un programme préliminaire. Sous l’égide de la fPmh se tiendra une
conférence pour enfants et adolescents dans
l’aula de l’Hôpital universitaire pédiatrique
des deux Bâle (UKBB) sur le sujet «Pourquoi
les médicaments ont un effet chez l’enfant?».
D’autres professionnels sont bien évidemment les bienvenus à ce congrès. La présence
d’excellents orateurs assure une réunion de
qualité.
Pendant les pauses de midi, outre le déjeuner, auront lieu des symposiums satellites
avec des sujets interdisciplinaires. L’aprèsmidi est destiné aux conférences principales
de la fPmh, aux posters et aux abstracts
distingués; les trois sociétés professionnelles
seront donc à nouveau réunies. En parallèle
aux programme scientifique se tiendra, pendant la première journée, dans les même
lieux, le Young Researchers’ Day. Cette proximité permettra des échanges entre les participants aux deux manifestations. Les assemblées générales clôtureront le programme de
jeudi. Nous vous invitons à passer ensuite
une soirée festive avec en point d’orgue un
joyau musical très particulier de la ville de
Bâle, Anna Rossinelli.
Dans ce cadre, le congrès offre, comme toujours, un programme interdisciplinaire pas-
21
Un sujet spécifique à la ville de la pharmacologie qu’est Bâle sera évoqué avec le symposium commun du vendredi matin: la pharmacologie clinique pédiatrique, qui devra, à
l’avenir, dépasser encore bien des limites.
Cette discipline relativement jeune et les
nouvelles chaires à Bâle permettront de donner un impact ultérieur au congrès annuel
2014. Au cours de la journée auront lieu des
con­férences spécifiques, des communications libres et des ateliers. Des symposiums
satellites se tiendront également pendant la
pause de midi de cette deuxième journée;
l’après-midi suivront des session poster, des
communications libres et des exposés sur des
sujets et développements récents.
Il est notre souhait de comité d’organisation
qu’il vous ne puissiez pas seulement apprécier un programme de formation continue et
scientifique passionnant mais que vous emportiez aussi de nouvelles idées, qui vous
permettront peut-être de dépasser certaines
frontières pour développer, en réseau, un
concept de santé commun pour nos enfants.
Nos partenaires et la société jouent un rôle
important, mais c’est en commun que nous
en portons la responsabilité.
Le comité d’organisation se réjouit de vous
accueillir à Bâle au mois de juin.
Vous trouverez le programme
détaillé sous
www.congrex-switzerland.com/fpmh2014
Informations
Vol. 25 No. 2 2014
La Fondation EspeRare fait avancer
le développement de traitements dans
les maladies rares chez l’enfant
Caroline Kant, Florence Porte, Sandra Millet, Genève
Introduction
La Fondation EspeRare est une organisation
à but non lucratif, spécialisée dans le repositionnement de médicaments dans le domaine
des maladies rares. Elle a été créée par trois
employées du groupe pharmaceutique Merck
Serono, dans le cadre du programme d’aide à
la création d’entreprise mis en place par la
multinationale lors de la fermeture de son site
Genevois. Lancée en avril 2013, lors du
Consortium International de Recherche pour
les Maladies Rares (IRDiRC), EspeRare siège
à Genève et est reconnue d’utilité publique.
Les maladies rares affectent environ 500000
personnes en Suisse. Sur les 7000 pathologies identifiées, trois sur quatre se déclarent
durant l’enfance, et seulement 5 % d’entre
elles disposent de traitements validés par les
autorités de santé. Malgré les progrès notables de la recherche scientifique et des
technologies, l’innovation dans le domaine
des maladies rares reste insuffisante. La recherche souffre de l’hétérogénéité génétique
de ces maladies et du manque de connaissances de leurs mécanismes physiopathologiques, notamment en raison du nombre limité de patients et de la fragmentation des
groupes de recherche.
De leur côté, les entreprises pharmaceutiques
se montrent réticentes à investir dans des
maladies pour lesquelles la rentabilité économique est limitée, les patients sont rares et
dispersés géographiquement et les exigences
réglementaires peu définies.
La recherche dans le domaine des maladies
rares nécessite une approche globale et intégrée permettant la continuité entre recherche
fondamentale, translationnelle et clinique. Le
succès repose en partie sur la coordination
des efforts et la mise en œuvre des partenariats étroits entre les cliniciens, les chercheurs et les industriels.
EspeRare a été créée pour répondre à cette
problématique. L’expérience des fondatrices
repose sur 15 années de recherche académique et plus 25 ans de management de
projets R&D et cliniques en immunologie,
neurologie et oncologie, au sein de groupes
pharmaceutiques internationaux. Leur ambition est d’accélérer le développement de
thérapies innovantes pour les maladies rares,
en particulier pour des pathologies pédiatriques.
Une approche collaborative
de la recherche translationnelle
Centrée sur les besoins des patients, EspeRare travaille en étroite collaboration avec les
associations de patients et les implique dès
la validation préclinique, puis à chaque étape
du développement de ses produits.
La création de réseaux alliant l’expertise des
cliniciens, des chercheurs et des agences
règlementaires, en association avec les compétences des membres d’Esperare, est un
facteur clé de succès dans l’identification et
le développement de nouveaux traitements.
Lever des fonds pour financer la R&D
Le capital d’EspeRare est constitué de dons,
legs, subventions. La fondation développe des
partenariats stratégiques avec les associations de patients et répond aux appels
d’offres publics suisses et européens afin de
financer le développement de ses programmes R&D.
Conformément à son statut d’organisation à
but non lucratif, EspeRare se doit de réinvestir l’intégralité des revenus qu’elle génère
dans le développement de son portefeuille de
programmes pour les maladies rares.
Multiplier les opportunités thérapeutiques pour les jeunes patients atteints
de maladies rares, en repositionnant
des composés pharmaceutiques
Chaque année, des études cliniques de
phases I, II et III sont arrêtées, soit pour des
motifs stratégiques, soit en raison d’un
manque d’efficacité des médicaments candidats. Malgré les investissements consentis
pour l’optimisation de ces molécules, ces
dernières restent inexploitées.
Le concept du repositionnement consiste à
proposer de nouvelles indications thérapeutiques pour ces substances médicamen-
22
teuses. EspeRare développe les outils et les
partenariats stratégiques afin de sélectionner
et de repositionner certaines de ces opportunités dans des maladies rares neurologiques
et immunologiques, particulièrement celles
de l’enfant.
En réutilisant les données générées lors des
études initiales, cette approche permet de
sélectionner les substances bien tolérées, de
réduire les coûts et d’accélérer le processus
de R&D. Elle augmente ainsi les probabilités
de développer des solutions thérapeutiques
adaptées aux besoins des patients, jusqu’à
leur validation par les autorités de santé.
Développer des
formulations pédiatriques
Pour de nombreuses pathologies, les médicaments mis sur le marché sont destinés à
l’adulte, et peu de présentations pédiatriques
existent. Le corps médical est souvent démuni: il n’a d’autre choix que de recourir à des
prescriptions hors indication et de proposer
des présentations inadaptées pour soulager
les jeunes patients. L’un des objectifs d’EspeRare à moyen terme est de repositionner
certains médicaments et de développer des
formulations pédiatriques afin de mieux
prendre en charge les jeunes patients.
EspeRare s’appuie sur les cliniciens
pour élaborer son portefeuille R&D
La fondation s’engage à évaluer toute
proposition de repositionnement pouvant
répondre aux besoins médicaux dans les
maladies rares, dans son champ d’expertise.
A ce titre, elle se tient à la disposition des
pédiatres et médecins pour explorer toutes
possibilités de collaborations ou de
partenariats.
N’hésitez pas à contacter:
[email protected]
www.esperare.org
Informations
Vol. 25 No. 2 2014
Le repositionnement du
Riméporide dans la myopathie de
Duchenne: une première étape
Ce programme vise à développer le Riméporide. Cette molécule permettrait de ralentir la
dégénérescence musculaire chez les enfants
atteints de myopathie de Duchenne, une
maladie neuromusculaire incurable affectant
un garçon sur 3500, soit environ 50000 garçons dans les pays dits développés.
Une molécule initialement développée
pour le traitement de l’insuffisance
cardiaque chronique
Le Rimeporide est un inhibiteur de NHE-1, un
transporteur membranaire Sodium/Proton,
sélectif et puissant, développé jusqu’en phase
I pour le traitement de l’insuffisance cardiaque chronique, puis stoppé pour des raisons stratégiques.
D’une part, des études dans des modèles
animaux spécifiques de l’insuffisance cardiaque montrent une nette amélioration de
l’état et de la survie des animaux traités de
façon chronique par le Rimeporide1), 2). D’autre
part, la très bonne tolérance de ce composé
a été constatée lors d’une étude impliquant
plus de 160 volontaires adultes sains.
Le Riméporide dans la myopathie de
Duchenne: un potentiel thérapeutique au
niveau des muscles squelettiques et
cardiaques?
Des études montrent une augmentation chronique de la concentration cytosolique de
calcium dans les fibres musculaires squelettiques de patients déficients en dystrophine
comme étant à l’origine des lésions musculaires.
Dans des modèles animaux dystrophiques, il
a été démontré que des dysfonctionnements
au niveau des transporteurs ioniques (NCX
and NHE-1) étaient à l’origine des surcharges
pathologiques en Ca2+ et Na+ observées
chez les patients atteints de la myopathie de
Duchenne. L’inhibition du NCX sur des cellules
dystrophiques permet de restaurer l’homéostasie calcique. De même, une étude utilisant
un inhibiteur du NHE-1 a montré l’intérêt de
réguler ce transporteur dans des modèles
animaux de myopathie de Duchenne3) .
La première étape de ce repositionnement est
de démontrer l’efficacité du Rimeporide sur
sa cible, le NHE-1, au niveau de différentes
cellules musculaires dystrophiques ainsi que
sur un modèle animal validé de myopathie de
Duchenne (souris mdx). Ces études sont en
cours à Genève, dans le laboratoire de Leonardo Scapozza et à Washington DC (USA)
dans le laboratoire de Kanneboyina Nagaraju.
Les résultats sont attendus fin 2014.
En marge des activités précliniques, un vaste
programme de production de lots cliniques de
Rimeporide a été initié début d’automne.
Aujourd’hui, afin de conduire un premier essai
clinique de phase I directement sur des patients, plusieurs dosages sont envisagés. Une
étude de modélisation et simulation pharmacocinétique des concentrations devrait permettre de restreindre le nombre de doses à
tester chez l’enfant et de déterminer avec
précision les doses adaptées.
La première étude clinique chez le jeune patient Duchenne est prévue pour début 2015.
Une approche thérapeutique innovante
En complément de l’article publié dans l’édition du mois de novembre 2013 de Paediatrica par P.-Y. Jeannet, le développement du
Rimeporide s’inscrit dans une approche thérapeutique différente des thérapies par saut
d’exon (oligonucléotides «antisense», AON).
La plupart des thérapies actuellement en
développement se limitent à améliorer certains symptômes de la maladie. Le traitement
par Riméporide devrait non seulement améliorer les évènements musculaires de la myopathie de Duchenne, mais aussi retarder le
développement de la cardiomyopathie, qui
reste aujourd’hui la principale cause de mortalité des patients atteints de cette maladie.
The Dystrophin protein by Pr. Jiri Mareda.
23
Références
1) Ling Chen et al., (2004), Inhibition and reversal of
myocardial infarction induced hypertrophy and
heart failure by NHE-1 inhibition, Am. J. Physiol
Heart Circ physiol. 286: 381–387.
2) Mirna Chahine et al., (2005), NHE-1-dependent
intracellular sodium overload in hypertrophic hereditary cardiomyopathy: prevention by NHE-1 inhibitor, Journal of Molecular and Cellular Cardiology.
38, 571–582.
3) Yuko Iwata et al., (2007) Enhanced Na_/H_ Exchange Activity Contributes to the Pathogenesis of
Muscular Dystrophy via involvement of P2 Receptors. The American Journal of Pathology, Vol. 171:
5, 1576–1587.
Correspondance
Caroline Kant, Directrice exécutive
Florence Porte, Directrice R&D
Fondation EspeRare
c/o Eclosion
14 ch des Aulx
1228 Plan-Les-Ouates
www.esperare.org
Informations
Vol. 25 No. 2 2014
Universitäres Zertifikat in Entwicklungspädiatrie (CAS)
Die ärztliche Tätigkeit im Kinder- und Jugendbereich erfordert umfassende Kenntnisse über die Entwicklung und das Verhalten von Kindern
und Jugendlichen sowie über deren entwicklungsspezifische Bedürfnisse und Eigenheiten. Vor diesem Hintergrund hat die Abteilung Entwicklungspädiatrie des Kinderspitals Zürich eine strukturierte Weiterbildung in Entwicklungspädiatrie ausgearbeitet. Der Studiengang
vermittelt entwicklungspädiatrische Kompetenzen (präventiv, diagnostisch, beraterisch) für die ersten 6 Lebensjahre und schliesst mit
einem Zertifikat der Universität Zürich ab.
Der Zertifikatsstudiengang (CAS) umfasst 20 Kurstage, aufgeteilt in vier theoretische Kurseinheiten
(4 x 5 Tage/über zwei Jahre) und 8 Halbtage in einer pädiatrischen Praxis.
Der Studiengang richtet sich an Kinderärzte oder ärztliche Grundversorger mit vertieftem Interesse in der Betreuung von Kindern und
Jugendlichen. Ziel ist die Befähigung des Arztes, die Familien in entwicklungspädiatrischen Fragen kompetent zu beraten.
Dr. med. Caroline Benz und Prof. Dr. med. Oskar Jenni, Programmleiter
Beginn des 2. Studienganges: Juni 2015. Anmeldungen nehmen wir ab sofort entgegen (Anmeldeschluss: 1. Oktober 2014)
Weitere Informationen und Anmeldung
http://www.kispi.uzh.ch/Kinderspital/Medizin/Medizin/AWE/Kurse_de.html
Kinderspital Zürich, Entwicklungspädiatrie
Certificate of Advanced Studies (CAS)
in Entwicklungspädiatrie
Diese universitäre Weiterbildung ist postgradual und berufsbegleitend konzipiert.
Ziele
Der Studiengang vermittelt umfassende entwicklungspädiatrische Kompetenzen
(präventiv, diagnostisch und beraterisch) für die ersten sechs Lebensjahre.
Zielpublikum
Ärztinnen und Ärzte mit Schwerpunkt in der Betreuung von Kindern und Jugendlichen
Abschluss
Certificate of advanced studies in Entwicklungspädiatrie der Universität Zürich (14 ETCS)
Dauer 2 Jahre
Kosten CHF 8800
Studienbeginn Juni 2015
Anmeldung
ab sofort (Anmeldeschluss 1.10.2014)
Leitung
Prof. Dr. med. O. Jenni und Dr. med. C. Benz
Abteilung Entwicklungspädiatrie, Kinderspital Zürich
Informationen
Dr. med. Caroline Benz
Abteilung Entwicklungspädiatrie
Kinderspital Zürich
Steinwiesstrasse 75, 8032 Zürich
[email protected]
http://www.kispi.uzh.ch/Kinderspital/Medizin/Medizin/AWE/Kurse_de.html
24
Vol. 25 No. 2 2014
Actualité des sous spécialités pédiatriques
Néonatologie Update 2014
Formation postgraduée
R. Pfister, président SSN; T. Berger, ancien président SSN; M. Roth-Kleiner, président
désigné SSN
Société de spécialistes Société Suisse de Néonatologie (SSN)
Comité
Président actuel
Riccardo Pfister, Genève
Président désigné
Matthias Roth-Kleiner, Lausanne
Ancien président
Thomas M. Berger, Lucerne
Trésorier
Sven Schulzke, Basel
Romaine Arlettaz, Zürich
Mathias Nelle, Bern
Marion Mönkhoff, Zollikerberg
(une liste des domaines d’activité des mem­
bres du comité est disponible au secrétariat)
Membres
Ordinaires
(détenteurs du titre FMH Pédiatrie): 213
Membres collectifs: 5
Membres honoraires: 3
Site internet
www.neonet.ch
Webmaster
Thomas M. Berger
Contient les rubriques suivantes: About us,
Neonatal Network, Case of the Month, Recommendations, Education, Contact. Depuis octobre 2000, plus de 160 cas cliniques de néonatologie ont été publiés. Les personnes inté­ressées peuvent s’abonner gratuitement à la
Newsletter (www.neonet.ch: case of the month,
alert & newsletter subscription) qui, entre autre, avertit des nouveaux «Cases of the Month».
Classification des services de
néonatologie
La commission constituée par la SSN (CANU:
Commission for the Accreditation of Neonatal
Units) est dans le processus de classification
définitive des services de néonatologie en
Suisse. La communication des données nécessaires à cette classification doit se faire
spontanément par chaque service. De plus
amples informations peuvent être obtenues
via le secrétariat de Néonatologie ou directement au près du président de la CANU, M.
Roth-Kleiner ([email protected]).
Soins intermédiaires
(Intermediate Care IMC)
La SSN a participé à l’élaboration des critères
de classification des soins intermédiaires
(IMC) en Suisse. Ces critères ont maintenant
été publiés par la SSMI (www.sgi-ssmi.ch). Les
services de néonatologie de niveau IIB classés
par la CANU de la SSN, sont automatiquement
reconnus comme service de soins intermédiaires (IMC) par la SSMI. Tous les services de
néonatologie de niveau III ont également une
unité de soins intermédiaires (IMC).
Examen approfondi en néonatologie
L’examen pour l’obtention de la sous-spécialité
en néonatologie se déroulera en septembre
2014 au CHUV à Lausanne. Il comprend comme par le passé deux parties, l’examen théorique (qui cette fois aura lieu le même jour pour
tous les candidats) et l’examen pratique qui se
déroulera deux semaines plus tard. Vous trouvez toutes les informations nécessaires à
l’inscription pour à l’examen d’une part sur le
site internet de l’ISFM (www.siwf.ch), et
d’autre part sur celui de la société suisse de
néonatologie (www.neonet.ch).
Manifestations nationales
de formation: SAVE THE DATE!
16.1.2015 Genève
(Organisation R. Pfister, M. Mönkhoff)
Sujet: Néonatologie en Suisse et dans le
pays à faibles ressources
Nouveau: Le congrès annuel se tiendra un
vendredi avec un dîner de congrès et la possibilité de visiter une ONG internationale le
samedi matin.
15.01.2014 Lausanne
(Organisation: M. Roth-Kleiner, T.M. Berger,
R.E. Pfister). Sujet: Bench Marking and Quality Improvement
25
Formation postgraduée
en Néonatologie
La révision de l’annexe 5 du programme de
formation postgraduée de pédiatrie concernant la formation approfondie en néonatologie a été acceptée en 2013 par l’ISFM et
devrait être publiée après vérification rédactionnelle dans les prochaines semaines (www.
fmh.ch/fr/formation-isfm/domaines-specia
lises/titres-formation-postgraduee/pediat
rie.html).
Formation continue en Néonatologie
pour la spécialité de pédiatrie
Le programme de cours de Néonatologie
d’une durée de 2 jours (divisible en 16 sujets)
proposé par la SSN a été approuvé en 2013
par la SSP. Ce programme est disponible auprès du Secrétariat de la SSN.
start4neo –
cours de réanimation néonatale
Cette formation de réanimation néonatale
pour les professionnels en quatre modules,
accréditée par le SSN, est déployée largement en Suisse depuis 2012. Un module
avancé est en préparation. De plus amples
informations sont disponibles auprès du Se­
crétariat de la SSN.
Nouvelles recommandations depuis 2012
(voir www.neonet.ch: recommendations)
•2013: Recommendations for term and nearterm infants at risk for perinatal bacterial
infection.
In alphabetical order: C. Berger, E. Giannoni, J. McDougall, M. Stocker.
•2012: Care and resuscitation of the newborn - 2012 Revision of the Swiss recommendations.
In alphabetical order: T. M. Berger, V. Bernet, J.-C. Fauchère, B. Laubscher, A. Malzacher, M. Nelle, R. E. Pfister, M. Roth-Kleiner, S. Schulzke, D. Surbek, G. Zeilinger.
Correspondance
Secrétariat
Société Suisse de Néonatologie
c/o Meeting.com Sàrl
Rue des Pâquis 1, CP 100
CH–1033 Cheseaux-sur-Lausanne
[email protected]
Quiz FMH
Vol. 25 No. 2 2014
Quiz FMH 57
Une adolescente de 12 ans vous consulte
parce que depuis un bon mois elle présente
des épisodes fébriles jusqu’à 40°, des adénopathies cervicales, elle ne se sent pas bien et
souffre de céphalées et douleurs lombaires.
Elle vit avec ses parents et deux sœurs qui
sont tous en bonne santé. Elle a un chat de
cinq ans et deux oiseaux. Six mois auparavant
elle a été en vacances chez des connaissances dans un ranch au Mexique, où elle a
trait des vaches, nourri des cochons et des
poules et fait du cheval. Elle a aussi découvert
la cuisine locale! La jeune fille se plaint de
crampes musculaires, l’examen clinique
montre un état fébrile et un état de fatigue,
des ganglions cervicaux diffus d’environ 1 cm,
indolores, une splénomégalie, la palpation de
la région lombaire est douloureuse. Formule
sanguine: Leucocytes 4.9 G/l, dont 15% nonsegmentés et 31% segmentés, 48% lymphocytes et 6% monocytes. La vitesse de sédimentation est de 70mm/h et la CRP 68 mg/l.
Question
Quel est le diagnostic le plus probable?
A. Brucellose
B. Maladie de griffe de chat
C. Mononucléose EBV
D. Leptospirose
E. Toxocarose
Réponse
A. Brucellose
Commentaire
Nicole Ritz, Bâle
Traduction: Rudolf Schlaepfer, La Chaux-de-Fonds
Le cas décrit dans ce quiz illustre la problématique d’un état fébrile prolongé d’origine
inconnue, en anglais «fever of unknown origin» (FUO). Le diagnostic différentiel d’une
FUO est très large, établir le bon diagnostic
représente donc souvent un défi. Dans environ la moitiés des cas de FUO on trouve une
cause infectieuse; les maladies inflammatoires et malignes représentent 5 % à 10 % et
dans ¼ des cas aucun diagnostic n’est posé
malgré des recherches extensives1) . Une
anamnèse minutieuse est importante pour
l’établissement du diagnostic. La fillette a fait
un voyage au Mexique, une maladie infec-
tieuse acquise dans ce pays doit donc être
envisagée, et tout particulièrement une maladie suite au contact avec des animaux ou par
l’ingestion de nourriture contaminée. Dans
ces circonstances il faut donc évoquer une
brucellose, leptospirose ou toxocarose. En
plus de l’anamnèse, la clinique et les examens
biologiques contribuent au diagnostic. La
patiente présente des adénopathies cervicales, une splénomégalie et une leucopénie.
La leptospirose est une maladie mondialement répandue qui peut occasionner de la
fièvre, des céphalées, des myalgies et une
hépato-splénomégalie. Les animaux domestiques et sauvages, surtout les souris et les
rats, constituent le réservoir principal de
leptospires. La transmission à l’homme se fait
soit directement par le contact avec l’urine ou
le sang d’animaux infectés ou, plus fréquemment, par contact avec de l’eau ou de la terre
contaminées. L’anamnèse de patients atteints
d’une leptospirose révèle souvent une activité
ou un sport liés à l’eau, ce qui n’est pas le cas
de notre adolescente.
La forme sévère de la leptospirose (syndrome
de Weil), occasionne une fièvre élevée per­
sistante pendant plusieurs semaines et débouche, 2–3 semaines après le début de la
maladie, sur une pathologie hépatique avec
ictère (bilirubine fortement élevée, transaminases modérément élevées), élément qui fait
défaut chez la patiente décrite. Cette forme
de leptospirose peut également s’accompagner d’une néphropathie avec hématurie et
protéinurie et un taux de créatinine et d’urée
plasmatique élevé, allant jusqu’à une insuffisance rénale aiguë. Il existe aussi une forme
anictérique de la leptospirose, dont les céphalées rétrobulbaires et la raideur de la nuque
sont le maître symptôme. Mais, dans cette
forme, la fièvre diminue typiquement après
une semaine et ne persistent que des températures subfébriles. Notre patiente par contre
a des pics quotidiens jusqu’à 40 °.
La toxocarose est également une zoonose
répandue mondialement, due à une helminthiase du chien (toxocara canis) ou du chat
(toxocara cati). Elle peut occasionner fièvre,
hépato-splénomégalie et céphalées. L’homme
peut s’infecter au contact direct avec des
26
chiens (plus fréquemment) ou des chats (plus
rarement). Mais le plus souvent la transmission se fait par de la terre contaminée par des
crottes de chien ou de chat (p.ex. bacs à
sable), raison pour laquelle les petits enfants
sont typiquement touchés. La formule sanguine présente fréquemment une éosinophilie, ce qui n’est pas le cas chez la patiente
décrite ici.
La brucellose est une zoonose devenue rare
dans de nombreux pays d’Europe centrale et
septentrionale. Dans certaines régions du
Mexique, en Amérique centrale et du sud,
dans la région méditerranéenne, au Moyen
Orient et dans le subcontinent indien, cette
maladie est toujours fréquente, avec un
nombre estimé à un million de cas par année.
De nombreux animaux peuvent servir de réservoir: chèvres, moutons, bovins, cochons,
lapins, chiens et animaux sauvages, p.ex. les
sangliers. L’homme s’infecte par contact direct avec un animal infecté (surtout paysans,
vétérinaires, trayeurs, bouchers aux abattoirs) ou par ingestion d’aliments contaminés,
surtout lait ou produits laitiers pasteurisés de
vache ou de chèvre.
La brucellose débute souvent par de la fièvre,
des sueurs nocturnes, des myalgies et céphalées. De nombreux autres symptômes sont
décrits: splénomégalie, hépatomégalie, lymphadénite, méningite/encéphalite, uvéite et
endocardite. L’arthrite ou l’ostéomyélite sont
les formes localisées les plus fréquentes de
la maladie. Chez le petit enfant la hanche et
le genou sont plutôt atteints, chez l’adulte on
rencontre plutôt la sacro-iliite ou la spondylite2) . Ici la description clinique correspond
bien à une brucellose: voyage au Mexique,
ingestion d’aliments potentiellement contaminés, fièvre quotidienne, splénomégalie et
adénopathies et des douleurs lombaires évoquant une infection avec atteinte ostéo-articulaire.
En présence d’une FUO il est judicieux d’évoquer aussi dans le diagnostic différentiel,
malgré la notion anamnestique d’un voyage à
l’étranger, des maladies acquises en Suisse.
La bartonellose (maladie de la griffe du chat)
est une maladie transmise surtout par les
chats (rarement les chiens). Typiquement
l’anamnèse révèle une griffure ou morsure par
un jeune chat. Notre patiente a un chat de 5
ans, ce qui rend une bartonellose improbable
sans pourtant l’exclure entièrement. L’infection avec bartonella henselae occasionne
Quiz FMH
Vol. 25 No. 2 2014
généralement une lymphadénite du ganglion
drainant la région de la lésion cutanée. En
examinant soigneusement on constate souvent, à l’endroit de l’infection primaire, une
petite papule. Les symptômes systémiques,
comme une fièvre élevée prolongée et l’hépato-splénomégalie sont rares et reflètent une
bartonellose disséminée; cette forme apparaît surtout chez les patients immunodéficients.
L’infection par le virus Ebstein-Barr peut également occasionner une fièvre prolongée.
C’est la seule maladie à transmission interhumaine de la liste de diagnostics différentiels
évoqués dans la question. Chez l’adolescent
immunocompétent on constate initialement
typiquement une mononucléose infectieuse
aiguë avec fièvre élevée, amygdalite et adénopathies cervicales, ce qui n’est pas le cas chez
notre patiente. La formule sanguine montrerait plutôt une leucocytose avec, au stade
aigu, une lymphocytose et un taux élevé
(> 10 %) de lymphocytes atypiques (cellules
de Pfeiffer).
Attitude pratique
La brucellose est une maladie qui en Suisse
doit obligatoirement être signalée aux autorités compétentes; le signalement doit parvenir
à L’OFSP dans la semaine après que le diagnostic ait été posé. Cette maladie est devenue très rare dans nos contrées; pendant les
10 dernières années n’ont été signalés que 63
cas (1 à 11 par année), dont seulement 3 (5 %)
étaient des enfants en dessous de 15 ans. En
Suisse on considère les cheptels (chèvres,
moutons, vaches et cochons) depuis longtemps comme étant exempts de brucellose.
Le diagnostic de brucellose est confirmé par
la culture de brucelles (B. melitensis, B. abortus, B. suis ou B. canis) à partir de sang,
moelle osseuse ou d’un autre tissu. La sensibilité de la culture varie selon les publications
de 15 % à 70 % 3) . Depuis peu certains centres
proposent un diagnostic moléculaire par PCR.
Lors d’infection par brucelles on peut mettre
en évidence après une semaine des IgM et
plus tard des IgG spécifiques.
contre les brucelles; pour les enfants au dessus de 9 ans on conseille donc le traitement
suivant: doxycycline 2–4 mg/kg/jour en 2
doses plus rifampicine 20 mg/kg/jour en une
dose unique. La doxycycline est déconseillée
pour les enfants en dessous de 9 ans, on a
donc recours à triméthoprime (TMP)-sulfaméthoxazole (SMX), TMP 10 mg/kg/jour et SMX
50 mg/kg/jour en 2 doses, plus rifampicine
20 mg/kg/jour en une dose unique2) . La durée du traitement est d’au moins 6 semaines,
il sera prolongé de plusieurs mois selon l’organe atteint.
Références
1) Ritz N. Fever without focus and fever of unknown
origin in childhood. Praxis (Bern 1994), 2013. 102
(3): 157–64.
2) Young E. Burcellosis, in Feigin and Cherry’s Textbook of Pediatric Infectious Diseases 2014, Saunders: 1611–1615.e3.
3) H-I Huppertz, R Bialek. Brucellose, in DGPI Handbuch: Infektionen bei Kindern und Jugendlichen
2013, Thieme: 178-180.
Correspondance
Dr. med. Nicole Ritz
Fachärztin für Pädiatrie und Infektiologie
Universitätskinderspital beider Basel (UKBB)
Spitalstrasse 33
CH-4031 Basel
[email protected]
Le traitement de la brucellose devrait se faire
impérativement en collaboration avec un
centre d’infectiologie pédiatrique. Les rechutes après une monothérapie sont fréquentes, raison pour laquelle on conseille
actuellement un traitement combiné3) . Les
tétracyclines sont l’agent le plus efficace
27
Lus pour vous
Vol. 25 No. 2 2014
Lus pour vous
Commentaires: Mustapha Mazouni, Lausanne
1. Eleftheriou D, Levin M, Shingadia D,
Tulloh R, Klein NJ, Brogan PA
Management of Kawasaki disease – Arch Dis
Child, 2014; 99: 74–83.
Abstract
Kawasaki disease (KD) is an acute self-limiting inflammatory disorder, associated with
vasculitis, affecting predominantly mediumsized arteries, particularly the coronary arteries. In developed countries KD is the commonest cause of acquired heart disease in
childhood. The aetiology of KD remains
unknown, and it is currently believed that one
or more as yet unidentified infectious agents
induce an intense inflammatory host response in genetically susceptible individuals. Genetic studies have identified several susceptibility genes for KD and its sequelae in
different ethnic populations, including FCGR2A, CD40, ITPKC, FAM167A-BLK and
CASP3, as well as genes influencing response
to intravenous immunoglobulin (IVIG) and
aneurysm formation such as FCGR3B, and
transforming growth factor (TGF) β pathway
genes. IVIG and aspirin are effective therapeutically, but recent clinical trials and metaanalyses have demonstrated that the addition
of corticosteroids to IVIG is beneficial for the
prevention of coronary artery aneurysms
(CAA) in severe cases with highest risk of IVIG
resistance. Outside of Japan, however, clinical
scores to predict IVIG resistance perform
suboptimally. Furthermore, the evidence base
does not provide clear guidance on which
corticosteroid regimen is most effective.
Other therapies, including anti-TNF α, could
also have a role for IVIG-resistant KD. Irrespective of these caveats, it is clear that therapy that reduces inflammation in acute KD,
improves outcome.
This paper summarises recent advances in
the understanding of KD pathogenesis and
therapeutics, and provides an approach for
managing KD patients in the UK in the light of
these advances.
Commentaire
Cet article résume les acquisitions récentes
sur la compréhension de la physiopathologie
et de la thérapeutique de la maladie de Kawa-
saki (MK). Par ailleurs à la lumière de ces
nouvelles données il fournit une approche de
prise en charge des patients atteints de MK
au Royaume Uni (RU).
L’étiologie de la maladie de Kawasaki (MK)
demeure inconnue. De nombreux travaux
impliquent des bactéries et des virus pathogènes (virus Epstein-Barr, coronavirus, supra
antigènes staphylococciques et streptococciques etc.) comme agents déclenchant la
maladie de Kawasaki (MK) sans résultats
concluants. Le débat actuel ayant comme
hypothèse une cause infectieuse est centré
autour des mécanismes d’une activation immune par un antigène conventionnel versus
supra-antigène. Nous n’avons pas de réponse
claire, mais il est probable qu’un ou plusieurs
agents infectieux produisent une réaction
délétère de l’hôte chez un sujet génétiquement susceptible. Cet aspect génétique de la
MK est suggéré par le haut risque de survenue
chez les enfants asiatiques, en particulier japonais et coréens, risque qui persiste même
s’ils migrent dans d’autres pays. Les auteurs
rapportent les résultats des principaux travaux qui ont identifié les gènes susceptibles
d’engendrer la MK et de provoquer la résistance au traitement intraveineux par les
gammaglobulines dans des populations d’ethnies différentes, ce qui augmente le risque de
survenue d’anévrismes coronariens.
Dans le domaine de la thérapeutique de la
MK, les auteurs passent en revue les traitements actuels: le traitement classique: les
immunoglobulines IV (IGIV) et l’aspirine; en
cas de résistance à l’IGIV, condition qui augmente le risque d’anévrisme artériel coronarien (AAC), les corticoïdes représentent le
moyen de traitement efficace; quant à l’utilisation de l’anti-TNF α, elle est prescrite dans
certains cas de résistance aux IGIV.
Quant à la prise en charge immédiate une
approche est proposée par les auteurs. Celleci est dominée par la nécessité, lors de la
phase initiale, d’identifier les cas sévères résistants au traitement classique. Certes il
existe des scores cliniques de haut risque
pour les reconnaître (p.ex.: score de Kobayashi). Malheureusement ils ne sont fiables
que pour les MK des populations asiatiques.
C’est la raison pour laquelle les auteurs pro-
28
posent d’utiliser une palette de signes à haut
risque pour les identifier: échec précoce aux
IGIV; âge de < 12 mois; CRP élevée persistante; dysfonctionnement hépatique; hypo-albuminémie et anémie; signes de choc
aux immunoglobulines; atteinte précoce
des coronaires; score de Kobayashi ≥ 5.
Ils proposent ainsi 2 types de prises en
charge dans un algorithme détaillé:
En l’absence de ces signes ils recommandent le traitement classique de la MK:
l’IGIV en dose unique en perfusion (2g/kg en
12h) et l’aspirine (30–50mg/kg/j) divisés en
4 doses pendant la phase aiguë, Echographie
cardiaque (ECHO) et ECG le plus tôt possible.
Si après 48h se produisent une défervescence de la fièvre, une amélioration clinique
et une diminution de la CRP, réduire la dose
d’aspirine à 3–5mg/kg/j pendant 6 semaines.
Si le 1er ECHO est sans particularité et que la
CRP s’est normalisée, refaire un ECHO à 2
semaines et à 6 semaines. Si tout est normal,
arrêt du traitement et surveillance pendant 12
mois.
Par contre s’il n’y a pas d’amélioration, référer
le patient un expert (cardiologue pédiatre).
En présence d’un ou plusieurs de ces
signes les auteurs recommandent de référer
le patient à un cardiologue pédiatre pour la
prise en charge du patient. La prise en charge
est résumée dans l’algorithme.
Pour la prise en charge à long terme de la
maladie avec atteinte cardiaque, les auteurs
citent en référence la publication du Comité
de l’American Heart Association pour le RAA,
l’endocardite et la MK(Circulation 2004; 110:
2747–71). Ils la résument dans un tableau par
une stratification des risques en cinq niveaux
avec des recommandations. Pour chaque
niveau ils proposent les recommandations
suivantes: le traitement médical, l’activité
physique, le suivi avec les tests diagnostiques et les tests invasifs. Ce tableau est
considéré par les auteurs comme un plan de
prise en charge actuel à long terme de la MK.
2. Faverge B, Attou D, Caherec A,
Dookna P, Forler J, Ticus I, Desvignes P
Apport de la procalcitonine dans le diagnostic
de l’infection bactérienne materno-foetale
précoce - Role of procalcitonin in the diagnosis of early neonatal infection. Archives de
Pédiatrie, 2014; 21: 184–186.
Summary
Objective
To limit the regulation of antibiotherapy in
neonatal early infections by improving the
Lus pour vous
Vol. 25 No. 2 2014
tracking and the diagnosis of infected newborns.
Patients and method
First part: analysis of procalcitonin (PCT) in
the cord. Method of tracking: 87 cases. Cutoff PCT = 0.5 ng/mL. Measurement of CRP at
24 h if PCT > 0.5 ng/mL. Second part: analysis of the PCT between 4 h and 6 h in the
event of infectious risk; 47 cases over 6
months. Cut-off PCT = 2 ng/mL. Measurement of CRP at 12 h and/or 24 h.
Results
In 2012, there were 10 antibiotherapies prescribed per 1000 births versus 30/1000 in
2011. A reduction in two thirds of the indications was seen.
Conclusion
Markers of inflammation, i.e., the PCT (good
specificity and good negative predictive value
from 0 to 6 h of life) and CRP (good sensitivity and good positive predictive value from
12 to 24 of life) should be combined in time.
Commentaire
Les données épidémiologiques en France,
publiés en 2002, montrent que l’incidence de
l’infection néonatale est évaluée à 4/1000
naissances vivantes. La mortalité est évaluée
à 10 % et les séquelles à 20 %. Actuellement
en France 5 % des nouveaux nés reçoivent une
antibiothérapie, mais dans 9 cas sur 10 cette
prescription est inutile et arrêtée en après
48h. Cette attitude contribue d’une part à
l’émergence de souches résistantes aux antibiotiques utilisés et au risque de sensibilisation allergique, mais démontre surtout la
difficulté diagnostique de l’infection bactérienne néonatale. Dans ce cadre de nombreux
travaux publiés ces dernières années ont
tenté d’établir une stratégie de diagnostic
sans aboutir à des résultats évidents. Par
contre une étude récente a montré que le
dosage au cordon de la pro-calcitonine (PCT)
avait une spécificité de 98,5 % et une valeur
prédictive négative (VPN) de 99 %. Les auteurs de ce mémoire original rapportent dans
une première étude les résultats du dépistage
de l’infection néonatale sur une période de 2
semaines en dosant la PCT au cordon (seuil
<0,5 ng/ml) avec une spécificité de 97 % et
une VPN de 100 % mais aucune infection n’a
été décelée. Dans une seconde étude ils ont
considéré le diagnostic de l’infection sur la
présence d’un syndrome inflammatoire (PCT
dont la production néonatale dépend de la
colonisation intestinale + C-réactive protéine
CRP) et sur la cinétique de ces protéines: PCT
pic à la 6ème heure jusqu’à 72h de vie et CRP
pic tardif de la 12ème heure à la 48ème heure de
vie. Les résultats obtenus sont encourageants. Des études prospectives sur le sujet
sont nécessaires pour vérifier ces observations.
3. Kruseman M, Bucher Della Torre S.,
Eyer C, Piguet D, Maier A
Alimentation en crèche: des menus équilibrés
ne présagent pas d’apports nutritionnels
adéquats Child care settings: Adequate
menus do not necessary mean adequate
nutrionnal intakes. Cahiers de Nutrition et de
Diététique, 2013, 48: 240–247.
Summary
Children day care centers should provide
nutritious food and offer an environment
contributing to adequate eating behaviours.
Our study objective was to evaluate the food
environment of corporate children day care
with respect to recommendations. Twenty
days menus were analysed, and weighted
nutritional intake were compared to recommandations. Educators’attitudes and day care
environment were evaluated by questionnaire
and direct observation respectively. Menus
were in accordance with recommendations
and the environment was favorable. Among
children aged more than 1 year, protein intake
exceeded recommandations by more 200 %
and sodium by 15 to 27 %. Excess protein intake has been related to increased risk of
obesity and sodium has been identified as a
risk for hypertension, even among very young
children. The study prompted the corporation
to bring some changes to improve dietary
offer.
Commentaire
Malgré la petite taille de l’échantillon, cette
étude est remarquable par la grande précision
des mesures nutritionnelles effectuées.Elle a
mené une observation directe et pesé les
apports proposés et effectivement consommés par les enfants. Cela a permis de mettre
en évidence que l’alimentation, bien que
qualitativement équilibrée et respectant les
critères édictés pour les menus des tous petits, excédait les recommandations en matière de protéines et de sodium, ce qui constitue un problème important. A ce sujet les
auteurs rapportent une étude allemande publiée en 2007 relative à l’apport élevé en
protéines à l’âge de 12 mois et entre 18–24
29
mois, qui est associé à un indice de la masse
corporelle (IMC) élevé et un pourcentage de
masse grasse importante à l’âge de 7 ans. Au
sujet de l’excès d’apport élevé en sodium, les
auteurs pensent qu’il pourrait créer un phénomène d’accoutumance au gout salé et
contribuer ainsi à l’excès de consommation
observé actuellement dans la population
française. A ce propos une méta analyse de
dix études d’intervention, publiée en 2006 et
rapportée par les auteurs, a montré qu’une
réduction d’apport de sel dans l’alimentation
d’enfants de moins de 18 ans, même modeste
résulte en une diminution immédiate de la
pression artérielle. Enfin l’environnement alimentaire était favorable avec les éducateurs
dont la présence lors des repas favorisait la
découverte des aliments. Par contre les enfants étaient tout à fait libre de consommer
ou non les quantités recommandées et/ou
de terminer leur assiette.
En conclusion les résultats de l’étude mettent
en évidence que des menus correspondant
parfaitement aux recommandations ne présagent pas d’apports nutritionnels adéquats.
4. Labarque V, Van Geet C Clinical
practice: immune thrombocytopenia
in paediatrics
Eur J Pediatr (2014) 173: 163–172.
Abstract
Immune thrombocytopenia (ITP) is a disease
affecting both children and adults. It is defined as acquired isolated thrombocytopenia
caused by the autoimmune production of
anti-platelet antibodies. Childhood ITP most
frequently occurs in young children who have
been previously well, although a viral respiratory tract infection often precedes thrombocytopenia. A benign and self-limiting course
is common, but major bleeding complications
such as intracranial haemorrhage may occur.
Yet one cannot predict which child will have a
prolonged course of thrombocytopenia and
who will develop an intracranial haemorrhage.
In children without atypical characteristics,
only minimal diagnostic investigations are
needed, and most paediatric ITP patients do
not need platelet-enhancing therapy even
though various treatment options are available. A «watch and wait» strategy should be
considered in paediatric patients with mild
disease. Steroids, intravenous immunoglobulin G or anti-D immunoglobulin are the current
first-line therapeutic measures for children at
risk for severe bleeding. When life-threatening
bleeding occurs, a combination of therapies
Lus pour vous
is needed. In this review, we summarise the
current knowledge on primary ITP in children
and adolescents.
Commentaire
Il s’agit d’une revue générale exhaustive de la
littérature sur le sujet (109 références). Les
auteurs rappellent la définition actuelle et la
nouvelle classification de la maladie: Thrombopénie immune (TBI): thrombocytes < 100
x 109/L et classification basée sur la durée:
TBI récente = moins de 3 mois, TBI persistante = de 3 à 12 mois et TBI chronique = >
12 mois. Le problème de base de la TBI est la
production des auto-anticorps anti-plaquettaires (AAaPl) qui se fixent sur les plaquettes
et les détruisent par phagocytose ou par activation du complément et lyse (processus le
plus incriminé dans la TBI). De plus les AAaPl
inhibent la formation des plaquettes et la
thrombopoiétine (dont le taux est normal ou
légèrement augmenté) est inadéquate pour
contrebalancer la vitesse de destruction des
plaquettes. Depuis plus de 40 ans, la notion
de survenue d’une infection virale précédant
la TBI est connue et rapportée, de même que
le jeune âge (70 % entre 1 an et 10 ans, 10 %
< 1 an) et la bonne santé des patients au
moment du diagnostic. Le risque majeur demeure l’hémorragie intra-cranienne (HIC):
moins de 1 % des cas mais décès dans 25 %
en cas de HIC. Depuis 2003 la vaccination
par MMR est incriminée dans la survenue
d’une TBI (1 à 3/100’000 doses) et les auteurs recommandent la prudence lors de
cette vaccination. Enfin ils insistent sur les
formes atypiques avec fièvre, perte pondérale, adénopathies et hépatosplénomégalie
qui contrastent avec la forme commune la
plus fréquente avec un examen clinique normal en dehors des hémorragies cutanées.
Deux examens sont essentiels pour le diagnostic: la numération des plaquettes (< 20
x 109/l retrouvée dans 50 % des patients) et
le frottis sanguin qui confirme la thrombopénie, la normalité des hématies et des globules blancs. Par contre selon les auteurs, la
ponction de moelle osseuse devrait être réservée aux formes atypiques de TBI ou en cas
de résultats hématologiques anormaux. En
pratique ils recommandent de la réaliser
avant de prescrire une corticothérapie. La
recherche des AAaPl n’est pas nécessaire et
inappropriée pour établir le diagnostic de TBI.
Actuellement la prise en charge de la TBI demeure controversée. La tendance est «d’observer et attendre» en cas de maladie clinique modérée tout en surveillant l’évolution
Vol. 25 No. 2 2014
de la thrombopénie et de mettre en route un
traitement seulement si les thrombocytes
sont < 10 x 109/l ou entre 10–20 x 109/l en
cas d’hémorragie des muqueuses. Le traitement recommandé est l’injection IV d’une
dose unique de 0,8g/kg d’immunoglobuline
G. D’autres thérapeutiques telles que la corticothérapie, la splénectomie, les anticorps
anti-rhésus, et autres traitements sont rapportés sans évidence de recommandation.
En conclusion les auteurs recommandent
de «traiter l’enfant plutôt que le taux de
thrombocytes» car la maladie est bénigne et
dont la rémission survient entre 1 mois à 24
mois.
30
Recensions
Vol. 25 No. 2 2014
Néphrologie pédiatrique
P. Cochat et E. Bérard Doin éditeur 2011
ISBN 13: 9782704013111
avec toutes ses exigences et ses complications est abordée avec détails dans ce chapitre et présentée de façon rigoureuse: préparation, anesthésie, chirurgie, complications,
suivi et résultats. En attendant une greffe
possible la dialyse péritonéale, l’hémodialyse
et l’hémo-filtration sont présentées de façon
pratique et structurée.
Ce livre représente un énorme travail et
traite tous les aspects de la néphrologie et
l’essentiel de l’urologie de l’enfant et de
l’adolescent. Bien qu’il soit publié en 2011, il
constitue un enseignement global de la né­
phrologie pédiatrique en mêlant les fondamentaux et les progrès récents dans la connaissance des maladies rénales de l’enfant.
L’écriture est claire avec des points essentiels au début de chaque chapitre, avec des
tableaux, des figures et une bibliographie
sélectionnée. Malheureusement les documents photos en noir et blanc ont été préférés
à la couleur et c’est bien dommage pour la
qualité de l’impression.
Dans la première partie de l’ouvrage les
auteurs décrivent tous les outils modernes
d’investigations et de compréhension pour
l’étude exhaustive des pathologies rénales (anatomie, physiologie et explorations
etc.). La première pathologie traitée de façon
exhaustive est l’Insuffisance rénale chronique terminale. Tous les aspects cliniques,
étiologiques, physiopathologiques, psychologique et évolutifs de la maladie sont présentés. Il en est de même du traitement conservateur et de la diététique. La transplantation
La deuxième pathologie rénale abordée dans
cet ouvrage est Les glomérulopathies. Les
syndromes néphrotiques idiopathiques, cortico-sensibles, cortico-résistants, les syndromes néphrotiques génétiques sont traités de
manière exhaustive par rapport aux autres
glomérulopathies comme la maladie de Berger, le syndrome d’Alport, la glomérulonéphrite extra membraneuse, les glomérulonéphrites membrano-prolifératives et le syndrome
néphritique aigu postinfectieux. Parmi les
nombreuses Maladies systémiques avec atteinte rénale les auteurs consacrent une part
plus importante à la néphropathie du purpura
rhumatoïde et au lupus érythémateux disséminé. Quant aux nombreuses Tubulopathies
citées dans cet ouvrage, trois chapitres ont
été plus développés: le syndrome de Fanconi,
les hypercalcémies et les acidoses tubu­
laires. En ce qui concerne les Ciliopathies, les
principales comme la néphronophtisie juvénile, la polykystose rénale autosomique dominante et la polykystose rénale autosomique
récessive sont présentées dans un chapitre
spécial.
L’Hypertension artérielle de l’enfant et de
l’adolescent (HTA) est définie et illustrée par
des tableaux de référence en fonction de
l’âge. Les investigations, les complications et
le traitement de l’HTA (traitement de la crise
et approche thérapeutique) complètent ce
chapitre. L’Insuffisance rénale aiguë, Le syn­
drome urémique et hémolytique, la néphropathie tubulo-interstitielle aiguë sont ensuite
traitées dans le cadre de l’urgence. Le chapi­
tre sur l’épuration des médicaments et toxiques est présenté de façon didactique pour
les praticiens hospitaliers.
31
La néphrologie périnatale et les anomalies du
développement rénal constituent la dernière
partie de la néphrologie pédiatrique. Les
auteurs présentent successivement le diagnostic prénatal des anomalies de l’appareil
urinaire, médicament et rein fœtal, l’ada­p ­
tation rénale à la vie extra-utérine, l’insuf­fi ­­s­ance rénale aiguë du nouveau-né, la dysgénésie tubulaire rénale, l’hypoplasie et la dys­-­
plasie rénales.
En ce qui concerne la partie de l’ouvrage
consacrée à l’Urologie pédiatrique, les
auteurs ont concentré leur intérêt sur l’explo­
ration urodynamique et sur les principales
maladies urologiques de l’enfant et de
l’adolescent: énurésie et troubles mictionnels,
infections urinaires, reflux vésico-urétéral,
malformations et tumeurs rénales.
Enfin, en annexe, les auteurs présentent sous
forme de tableaux les normes en néphrologie
pédiatrique
En conclusion ce livre est à conseiller aux
pédiatres confirmés et aux futurs pédiatres
avec un intérêt en néphrologie pédiatrique.
Korrespondenzadresse
Mustapha Mazouni, Lausanne
Cactus
Vol. 25 No. 1 2014
Nous les pédiatres disons également
«OUI» aux soins médicaux de base!
Le comité de la SSP
En raison de la péjoration de notre situation
professionnelle de praticiens indépendants
survenue ces dernières années/décennies,
les Sociétés suisses de médecine générale,
de médecine interne et de pédiatrie, ont fondé
l’association professionnelle «Médecins de
famille Suisse – Association des Médecins de
famille et de l’enfance Suisse».
Parallèlement nous lancions ensemble l’initiative populaire «Oui à la médecine de famille».
Cette dernière a mis en mouvement le monde
politique et a ouvert la perspective de notables améliorations par la mise sur pied du
récent Masterplan. Les généralistes et les
pédiatres devraient notamment bénéficier
d’une amélioration financière dès septembre
2014. La condition pour l’introduction du
Masterplan était le retrait de notre initiative
au profit du contre-projet du parlement. Le
peuple suisse se prononcera sur ce dernier le
18 mai prochain.
Le texte du contre-projet est basé sur le texte
de l’initiative. Cependant il est plus succinct
et traite principalement des soins médicaux
de base; la médecine de famille y est également mentionnée. Pour les pédiatres et les
généralistes cette proposition de loi est un
compromis acceptable et une avancée substantielle. Dans ce contexte, il est important
de relever que pour tous les interlocuteurs
(initiants, parlement et administration) la
pédiatrie fait également partie des soins médicaux de base!
Quels objectifs concrets peuvent être
atteints avec cet article constitutionnel?
•L’inscription dans la Constitution de la notion de soins médicaux de base par les
médecins de famille et de l’enfance.
•La mise en évidence de la nécessité d’établir des mesures contre la pénurie de médecins de famille et de l’enfance.
•Attirer l’attention de nos concitoyens sur
l’importance des médecins de famille et de
l’enfance pour les soins médicaux de base.
•Améliorer l’image des médecins de famille
et de l’enfance.
Pour les négociations futures avec les partenaires politiques, il est à présent important
que nous portions ce contre-projet vers un
large OUI! En effet, le Masterplan est un premier pas, non une fin en soi. Si nous devions
perdre cette votation, nos revendications ne
seraient plus entendues à l’avenir!
Les affiches, les flyers, etc. se concentreront
avant tout sur la relation médecin-patient et,
au moment de la sortie de cet article, les kits
de campagne devraient vous avoir été livrés.
Si vous n’en avez pas reçus, ou si vous avez
besoin de plus de matériel, vous pouvez les
commander sur le site internet www.mede
cindefamille-oui.ch.
Pour les raisons évoquées ci-dessus, le comité de la SSP recommande à tous les pédiatres
de s’investir dans la campagne de votation
(interviews, lettres de lecteurs, etc.) et cela
jusqu’au 18 mai. Ce n’est qu’ainsi que nous
pourrons atteindre notre but: la revalorisation
de la médecine de famille et de l’enfance.
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Anne et ses copAins
Quatre enfants atteints d’épilepsie
charles-Antoine Haenggeli, christian Korff
illustrations de pécub
L’épilepsie : Qu’est-ce que c’est ? Comment vivre
avec ? Comment la soigner ?
Il existe de nombreuses formes d’épilepsie, dont
la sévérité et l’évolution sont très variables.
Certaines ne nécessitent pas de traitement,
alors que d’autres sont difficiles à contrôler.
Certaines débutent à un âge précis et guérissent après quelques années, alors que d’autres
persistent tout au long de la vie malgré la prise
de médicaments. Certaines n’ont aucune
influence sur la vie de tous les jours, le travail
scolaire ou l’avenir professionnel, alors que
d’autres peuvent entraîner des difficultés
importantes dans tous ces domaines.
Charles-Antoine Haenggeli et Christian Korff
sont neuropédiatres.
pour commander
Timbre / Nom et adresse
___ ex.
Anne et ses copains Quatre enfants atteints d’épilepsie (2012)
CHF 24.– / € 18.– (Port offert pour la Suisse, pour l’étranger : 5.– €)
en ligne : www.medhyg.ch/boutique, e-mail : [email protected]
tél. 022 702 93 11, fax 022 702 93 55
ou retourner ce coupon à : Editions Médecine & Hygiène
CP 475 – 1225 Chêne-Bourg
Vous trouverez également cet ouvrage chez votre libraire.
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Ce livre a été écrit pour les enfants atteints et
leurs familles. Il aborde, par l’intermédiaire
de quatre enfants et adolescents, différentes
formes d’épilepsie, leur origine, les traitements
disponibles et quelques-unes des règles à respecter dans la vie quotidienne, à l’école, pendant les vacances.
NOUVEAUTE
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phases de la peau. Contient des huiles
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