REGARDSSURL'ISLAM,
L'islam
dans
1'axe
du
mal
L'islam
est, comme toute religion,
né
dans
un
contexte
social,
culturel
et
économique.
En
l'occurrence celui d'une société
originellement
bédouine
luttant
pour
sa
survie dans
des
conditions
très
rudes.
La
plupart
de ses
prétendus
traits
horrifiques
pourraient
d'ailleurs
plutôt pour l'époque
- sur une
échelle normée
par la
modernité
elle-même
-
être considérés comme
des
progrès
: le
fait
de
conférer
une
part successorale
aux
femmes
par
exemple, même
si
celle-ci
est
inférieure
à
celle
qui est
attribuée
aux
hommes,
revient
déjà
à
imposer
ce qui
était loin d'être acquis dans
le
contexte
des
tribus
arabes
du VIe
siècle
de
notre ère.
Si
nous abordons maintenant l'ontologie, l'essence
du
dogme,
en
dehors
des
péripéties historiques, alors
il me
semble
-
quitte
à
surprendre
au
mieux
et à au
pire
à
indigner
- que
l'islam
est le
plus
moderne
des
trois monothéismes, sans entendre
le mot
seule-
ment
dans l'acception
de «
récent
». La
définition
la
plus basique,
pour ainsi dire atomique,
de la
modernité
est en
effet
à
rechercher
chez
son
père
fondateur
le
plus cohérent,
Emmanuel
Kant,
dont
la
proposition centrale ressemble
fort
à
celle
de
l'islam
: on ne
peut
et
doit
pas
représenter l'absolu. Pour
Kant,
« il n'y a de
science
que des
phénomènes
» et les
phénomènes
ne
sont
(étymologique-
ment
et
fondamentalement) saisissables
que
parce qu'ils corres-
pondent
aux
catégories
de
notre entendement, nous
ne
pouvons
voir
du
réel
que ce que nos
catégories laissent passer, nous
ne
per-
cevons
toujours
de la
nature
que des
représentations.
Or,
l'absolu
ne
peut
pas se
réduire
à de
telles catégories
:
Dieu
ne
peut
faire
l'objet
d'aucune science parce qu'il
ne
peut
pas
être représenté.
Kant
critique
les
prétentions absurdes d'une raison pure
qui
cher-
cherait
à
connaître
le
divin
par
représentation
- ce
serait
la
qua-
drature
du
cercle
-,
prétention
qui est
encore pourtant patente
dans l'œuvre d'un Descartes
qui
croyait trouver dans
la
perfection
rationnelle
du
monde
une
sorte d'objectivité divine.
De ces
prolé-
gomènes épistémologiques kantiens découle
une
autre proposition
plus
sociopolitique
: le
divin
ne se
représente
pas à nos
sens
en
général
et, par
conséquent,
ne se
représente
pas non
plus
en
parti-
culier
comme
une
autorité politique. Personne
ne le
représente
sur
Terre.
Aucune autorité politique, aucun prince, aucun prêtre, n'est
absolument
légitime.
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