Quelles sont l’identité et la densité de l’énergie
sombre ? de la matière sombre ?
Comment se sont formées les grandes structures
et notamment les galaxies et amas ?
Quelles sont l’origine et la physique des
phénomènes les plus énergétiques de l’Univers ?
Que peut nous appre n d r e l’observation des
e n v i ronnements circ u m s t e l l a i res sur les
conditions de formation des systèmes
planétaires ?
Quelle est l’histoire de la formation des étoiles
dans l’Univers ?
L’exploration de la chimie interstellaire qui porte
sur l’originalité des processus et des espèces va t-
elle mettre aussi en évidence une possible
contribution interstellaire à la chimie du vivant ?
P o u rquoi les exoplanètes géantes découvert e s
sont-elles diff é rentes des planètes géantes du
Les grandes questions
terrestres, y compris la préparation des missions
spatiales, que l’astrophysique. Enfin, un dern i e r
exemple est donné par les astéroïdes géocroiseurs
qui, compte-tenu de leur danger potentiel, font
l’objet d’observations et d’études dynamiques afin
d’estimer les fréquences d’impacts et les risques
posés.
Et puis, « cette obscure clarté qui tombe des
étoiles » ne cesse de faire rêver l’humanité..
De par ses échelles spatiales et temporelles, sa
gamme très étendue de conditions physiques,
l’Univers constitue un laboratoire naturel d’une
extrême richesse. A l’exception de l’exploration in situ
du système solaire et la collecte des neutrinos, les
observations sont effectuées à l’aide de techniques
d’imagerie, de spectrographie, de polarimétrie qui
sont mises en œuvre dans une zone aujourd’hui très
étendue du spectre électromagnétique à partir du sol
et de l’espace. L’astronome a donc développé des
outils de collection et focalisation de lumière de plus
en plus larg e s : des interf é ro m è t res, des
spectrographes et des polarimètres de performances
a c c rues en terme de résolution spectrale de
sensibilité et de couvert u re du spectre
é l e c t romagnétique. Il n’a de cesse d’élargir son
champ avec de grands relevés polychromatiques, de
rechercher les objets de plus en plus faibles et
lointains. En conséquence, la taille et le coût des
projets imposent évidemment un partage croissant
des tâches à l’échelle internationale ; ils induisent
aussi des temps de réalisation (et d’exploitation)
dont la longueur impose une cohére n c e
programmatique forte.
Le volume (en croissance exponentielle) des données
à acquérir, traiter, stocker, archiver … et interpréter
résulte des perf o r mances accrues des systèmes
optiques, des détecteurs et des moyens de traitement
et d’archivage. Les outils prévus pour le traitement et
l’archivage intelligent des données font maintenant
partie intégrale de l’instrument proposé puis utilisé.
Dans un contexte de compétition internationale forte,
l’astronome contemporain est donc face à formidable
enjeu : des moyens sans commune mesure avec ceux
employés par ses collègues du passé et des
problèmes plus difficiles issus de la complexité et de
la quantité des données.
La rude compétition internationale n’exclut d’ailleurs
pas l’établissement de solides coopérations et dans
certains domaines, notamment spatial, une politique
o u v e r te d’accès rapidement libre aux données
d’observations.
Le besoin d’établir des diagnostics physiques sûrs,
ou de séparer des objets divers le long de la ligne de
visée, ou encore de suivre un événement dans toute
son histoire imposent à l’astronome de travailler sur
des données de nature (multi-longueurs d’onde) et
d’origine (télescopes) très diverses, auxquelles il
i m p o rte d’accéder avec des outils simples et
performants. C’est le sens de l’Observatoire Virtuel à
la mise en oeuvre duquel la communauté française
contribue éminemment.
L’interprétation des données d’observation est
soutenue par un effort théorique important et par la
simulation numérique qui fait appel, comme la
modélisation, à des moyens « lourds » de calcul.
Ces travaux portent certes sur des objets très divers,
mais présentent des bases physiques communes
( p r oblèmes N corps, transfert de rayonnement,
h y d r odynamique, magnétohydro d y n a m i q u e ,
physique atomique et moléculaire, chimie
quantique, …). L’existence de méthodes et d’outils
communs justifie le développement de gros codes
généralistes, si possible en collaboration avec
d’autres disciplines.
Esquissons à grands traits les thématiques
développées en astronomie re g roupées ici sous
f o rme de « grandes questions » auxquelles les
astronomes tentent de répondre.
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• Thématiques scientifiques